« Je m'appelle Kharis, répondit-elle, bien décidée à dire la vérité autant que possible. Elle, je l'ai rencontrée par hasard. On s'est fait attaquer par des Vaoks sur la route, alors on a voulu se réfugier dans les collines pour la nuit. »

« Je viens d'Orlack. Mon maître m'a foutue dehors parce qu'il me trouvait trop stupide. Comme je voulais pas revoir sa sale face, je me suis dit que j'allais tenter ma chance à Mainstock. Toujours mieux que de finir à la rue... »

La conversation était animée mais les voix ne criaient pas non plus. Même en tendant l’oreille, Ivinea avait du mal à comprendre ce qui se disait. Dommage, elle aurait bien aimé savoir à quelle sauce elle allait être mangée. Elle se tendit un peu (plus) en entendant le doux chuintement d’une lame que l’on tire de son fourreau. Décidément, ce n’était pas un bon jour.

Elle fut légèrement surprise en voyant les deux propriétaires des voix arriver. L’un d’eux était clairement nomade, bien qu’elle ne reconnaisse pas les marques de clan qu’il portait sur ses vêtements, tandis que l’autre portait vraisemblablement un uniforme un peu pourri de l’armée. Elle montra les dents rien qu’à l’idée. Elle se demandait ce qu’ils pouvaient bien fiche ensemble (parce que piller des caravanes, c’est bien joli mais bon) mais n’eut pas vraiment le temps d’y réfléchir plus que ça. Elle ignora la pique que le nomade lança, mais qui ne faisait que confirmer son impression. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait avec ce duo.

Le soldat leur aboya (pas trop fort quand même) des questions, comme le chien du roi qu’il était. Elle soupira et lui retourna un regard peu sympathique tandis que Kharis répondait. Elle était vraiment de sale humeur, et la douleur n’aidait pas, mais se força à se calmer. Ça ne servait à rien de se les mettre à dos, au contraire. Alors elle se contenta d’observer les deux liares, son regard allant de l’un à l’autre. Elle remarqua se l’insigne avait été arrachée de l’uniforme. Le chien lui paraissait tout de suite un peu plus sympathique. Bon, juste un peu, parce que c’était encore un citadin et qu’elle détestait qu’on lui ordonne quoi que ce soit.

Lorsque Kharis annonça que son maître l’avait fichue dehors et qu’elle partait pour Mainstock, Ivinea retint un regard surpris. Déjà parce qu’elle préférait regarder les gardes, et ensuite parce que il valait sans doute mieux qu’elle raconte ça qu’autre chose.

C’était son tour de répondre, ce qu’elle fit de mauvaise grâce, en ignorant volontairement l’(ex-)soldat en ne parlant qu’au nomade, avec lequel elle se sentait plus d’affinités. Mais bon, sa mauvaise volonté était quand même franchement réduite par le fait qu’elle était empêtrée dans un filet avec un bras en charpie.

- Je suis Ivinea, du Clan des Kasharets. Je viens de la Vallée des âmes (s’ils ne l’avaient pas déjà deviné à son accent tranchant et légèrement sifflant). Nous sommes blessées et j’ai trouvé des traces de passage, on espérait trouver un camp qui nous offrirait l’hospitalité.

Elle prononça le dernier mot l’air de rien, mais elle n’en pensait pas moins. Et c’était la stricte vérité de toute façon. Par contre, même si c’était aussi la vérité elle se voyait moins leur expliquer qu’elle avait voyagé jusqu’à Glasgo pour découvrir la région. Elle leur servir donc la même excuse qu’aux Anciens, pour qu’ils ne rament pas trop en voyant l’une de leurs chasseresses disparaître pendant plusieurs mois.

- Personne ne m’envoie, je suis libre de mes mouvements. Mais je profite du fait d’être dans la région pour rapporter des nouvelles de la situation à mon Clan.

Elle resta vague, ce qui pouvait être légèrement dangereux puisqu’ils risquaient de mal interpréter ses paroles. Mais en même temps elle n’était pas vraiment venue ici dans un but précis… Au mieux pouvait-elle décrire les mouvements des troupes du roi et vérifier s’il avait établi de nouvelle garnisons en bordure de la Vallée.

Mots : 578

L’ancien soldat baisse son arme, et bien qu’il ne la rengaine pas, vous sentez qu’il est moins près de vous ouvrir en deux par le bas que quelques instants plus tôt. Il s’approche un peu plus, l’air par contre toujours aussi sévère. Son collègue, lui, est toujours sur ses gardes, la hache prête à s’abattre si vous mouftez un peu trop à son goût. Le premier vous inspecte sous toutes les coutures, prenant en compte le bras blessé d’Ivinea et votre évident manque de matériel, réfléchit quelques secondes avant de reprendre la parole.

“Bon. Je vais ouvrir le filet, mais je vous préviens, pas de coup fourré ! La moindre oreille qui bouge pas dans le bon sens et c’est fini.”

Il s’exécute, très littéralement : il ouvre le piège mais sans vous avoir rapproché du sol au préalable. Si l’une ne vous s’y connaît en fabrication de pièges de ce type, elle saura qu’il n’avait pas le choix.
A l’affût du moindre de vos faits et gestes, ils vous laissent quelques instants pour vous remettre sur vos pieds.

“Keldram, regarde son bras, tu t’y connais mieux que moi pour ces trucs. On fera mieux au camp mais ça sera déjà ça.”

Le nomade acquiesce, baisse à son tour son arme et s’approche d’Ivinea pour constater l’ampleur des dégâts. Il sort d’une pochette à sa ceinture quelques fournitures pour nettoyer une plaie.

Instructions

Deux choix pour votre prochain message :
– Vous décidez de prendre la poudre d’escampette, pacifiquement ou non. Dans ce cas Ivinea ne pourra pas bénéficier des soins sommaires qui lui sont proposés.
– Vous décidez de les suivre à leur campement et d’aviser là-bas.

En 1 message chacune, prenez la décision. Si vous prenez la première option, 1 message de plus vous servira à mettre en place votre plan et commencer son exécution, le MJ jouera les rebelles. Pour la deuxième option, le MJ reprendra directement la main.