[Quête] Les hommes qu'il faut tuer deux fois ...

Je mettais présenté plus tôt dans le combat, mais cette question n’était pas rhétorique. Elle n’était ni aveugle et il y a avait quelque chose que je cherchais à dire mais que je n’arrivais pas a trouver.

Elle n’avait pas peur, j’ai vu descendre du rocher pour venir près de moi. Elle semblait m’analyser et décortiquer chaque morceau de mon corps, comme à la recherche de quelqu’un. Cela me rappela quelqu’un, justement. Si nous avions presque fait la moitié du boulot, il en fallait beaucoup pour faire ce qu’elle faisait juste par curiosité pour confirmer ses doutes en ce moment même. C'était respectable.

À l’entendre dire mon nom, je restais fixe une seconde. Qui était-elle ? Ennemi ? Ami ? Agent ? Espion ? Assassin ? Il n’y avait qu’une liste de personnes très restrictive qui connaissait l’existence même de ce nom, de moi-même d'ailleurs. Oui cela rentre complètement en contraste avec le fait que je mettais présenté publiquement ce soir mais bon, j’avais une excuse à pouvoir utiliser et espérant que l’autre inconnu n’était pas un ennemi non plus. Il n'était pas des plus loquaces.

Est-ce la faute de la drogue si je ne la reconnais pas ? Alors que je cherchais qui cela pourrait être dans ma tête, j’essayais de me rappeler si elle m’aurait aperçu à la suite d’une de mes missions ou en filature... Réfléchir avec l’esprit embrumé n’était pas matière facile pour mon cerveau. Pourtant, je l’avais facilement distingué à travers la foule en allant vers la chute des Morts en y repensant d'ailleurs. Je pensais que c’était à cause de sa beauté, mais ma bouche sortant son nom automatiquement.

« Senöe. »
« Anna Senöe, cela fait longtemps ! »

J’avais honte envers moi-même pour ne pas l’avoir reconnu immédiatement. Nous ne nous étions pas vus depuis un petit moment, mais l’oublier à ce point ? J’avais juste envie de me cacher dans des fougères à l’aube son regard.
Je me rappelais bien de cette jeune femme. Ou plutôt de cette jeune (et petite =D ) fille lors nous nous étions rencontrés alors que nous errions tous les deux après avoir quitté nos « nations » respectives si je puis dire ceci.

Nous devions avoir une dizaine d’années à l’époque. Deux adolescents perdus qui s’étaient rencontrés sur une route. Vagabondant sans but précis à la recherche de quelque chose pour combler le vide qu’il y avait en chacun de nous deux. De mauvais perdants, voilà ce que nous étions. Notre mauvaise foi commune nous avait permis de rapidement lier une amitié et une rivalité, je cherchais bien souvent à l’entrainer dans tous les domaines : de celui qui aura la plus grande portion de nourriture dans une auberge à celui qui tuera le plus de monstres en passant par le défi « de celui qui marche le plus vite, le plus loin ». J'étais plus âgé qu'elle, c'était mon devoir.

Il n’y avait qu’un domaine où je ne pouvais que lui apporter mon aide théorique, c’était sur les plantes et tout ce qui était relatif à cela. Sur ce point-là, je ne connus jamais quelqu’un d’autre d’aussi caler. Bon, il y avait aussi d'autres sujets mais je préfère en oublier la longue liste ce soir. Nous nous entrainions souvent ensemble, de la simple chamaillerie aux défis les plus irréalisables, l’on ne s’ennuyait jamais.

Je me souviens de ces journées passées avec le ventre vide, je lui sortais toujours un stupide jeu auquel joué comme un « cache-cache » et pendant ce temps-là, j’allais couper quelques bourses ou voler de la nourriture pour que nous puisions manger. C’est aussi à ce moment-là que je pus mieux connaitre les relations dans le monde humain et commencer à tisser mon réseau d’espionnage et à connaître d’autres espions. Certains de mes informateurs d’aujourd’hui sont des marchands à qui j’avais volé de la nourriture ou une bourse, ironique non ?

Anna n'était pas dupe, elle savait que je n’obtenais pas cela « légalement et avec la bonté des gens » et le comprit rapidement. Mais elle semblait reconnaissante que je ne l’initie pas à ce genre de pratique, n’hésitant pas à me traiter de « missant » lorsque je la charrier de trop ou après avoir volé plus que nécessaire. Je ne pense pas qu’aujourd’hui j’aurais pu accepter qu’une personne comme elle tombe dans ce genre d’activité. Pas après ma propre expérience dans ce domaine.

Mais à mesure que le temps passé, elle devenait de plus en plus confiante à force que je l’emmenais au marché pour qu’elle puisse choisir ce qu’elle voulait manger auprès des marchands et nous les aidons en échange de petits travaux. Les marchands qui nous aidèrent m’apprirent une chose bien précieuse : « Le bon commerçant échange un objet contre un service ; le mauvais commerçant échange une bourse contre un objet ».

Nous avions nos points forts tous les deux mais savions les enjeux des lois aussi. J’étais plus vieux qu’elle et cela me permettaient de lui donner un objectif celui de me surpasser. Mais la vérité, c’était que peu importe le défi, elle n’était jamais loin de défaire ; bien meilleure que les personnes de son âge et n’ayant rien à envier aux plus expérimentés. À dire vrai, si nous avions eu le même âge, je me serais pris dérouillée sur dérouillée, ça ne fait aucun doute. Du coup, je profite que ça n'est pas le cas à chaque fois que je le peux. On n'apprend toute sa vie, et elle restera celle à qui j'enseignais à chaque instant. Même avec une dérouillée de sa part.

Le temps passa, nous avions tous les deux notre route à suivre, nos objectifs. L’un encourageant l’autre à sa manière. L’on arrivait toujours à se retrouver pour faire le point sur nos vies.

C’était de beaux souvenirs, je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas eu des hallucinations sur cela, mais j’étais content d’un côté : au moins ces souvenirs resteraient intacts. Ce beau moment de retrouvailles, où l’on se rend compte que la personne qu’on daignait il y a quelques instants est une bonne amie à nous fût caché par l’arrivé d’un mort vivant, un poil plus lourds que les autres aussi bien au niveau de son équipement que de son squelette. Je ne restais pas sans rien dire à Anna et toujours avec un sourire :

« Un vilain inconnu pas beau cache nos retrouvailles, on doit le punir pour ça, n’est-ce pas Senöe ? »

Une des tentacules lui transperça littéralement son ventre mais à la place de mourir comme il aurait du, il resta sur place, encore en forme. Je remarquais une fissure derrière lui, qui s’était faite lorsque j’avais invoqué mes tentacules. Dès lors, Je sprintais vers lui et d’un coup de pied sur sa cage thoracique l’envoya dans la fissure. Le doux bruit des os se brisant me signala que je ne le reverrais pas.
Je retournais vers Anna :

« Désolé de ne pas t’avoir reconnu plus tôt, je replanterais de nouveaux arbres à la place de ceux qui.. Que j’ai bougé..En forme sinon ? »

C’était une étrange sensation de lui parler après s’être reconnu. Nous n’avions pas l’habitude de cacher nos mots entre nous, certains auraient pu croire en nous voyant que l’on ne faisait que s’engueuler et s’insulter à longueur de journée. Mais c’était juste là, quelques instants normaux pour nous. Aussi loin que je me souvienne, nous n’étions pas vexés par ce que disais l’autre cet étrange sentiment où tu sais que tu peux dire ce que tu veux, sans aucun soucis (PHILOSOPHIIIIE… AKUMATA xD) .

Par contre, je pense que j’avais toujours réussi à garder mon contrôle en sa présence, voilà un point qui n'était plus vrai du tout. A mesure que le temps passera, elle me surpassera. Si ce n'est pas déjà le cas.

« Tu sais..heu..pour ce qui est arrivé plus tôt… »

La jeune femme n’avait jamais été aussi sûre d’elle-même qu’aujourd’hui, elle pouvait mettre sa main au feu sur l’identité de cet Héléos, c’était lui, oui… Cependant elle resta sur ses gardes, parfois la certitude n’était pas une bonne chose, car elle pouvait faire baisser la garde, surtout pendant cette bataille, c’est pourquoi elle ne perdait pas les zombies d’un œil, ils étaient tellement vifs et rapides, qu’ils pouvaient sauter sur les deux personnes en un moins rien de temps. Cependant lorsqu’elle l’appela par son nom, le jeune homme parût surpris, et la dévisagea à son tour, ce qui fit légèrement sourire la jeune blonde, l’avait-elle oubliée ? C’était fort possible, la guérisseuse ne lui en voulait pas car elle non plus ne l’avait pas reconnu dès la première minute…

Lorsqu’il dit son nom, Anna souris assez contente d’avoir retrouvé un vieil ami, ou plutôt un rival du bon vieux temps… Elle se souvint alors de leur première rencontre, ils n’étaient pas très grands et malgré ça s’amusait à se lancer des défis impossibles, ces souvenirs firent sourire la jeune blonde, tout ceci appartenait au passé malheureusement… Elle s’était attachée à lui certes, c’était grâce à lui que maintenant elle faisait toujours plus que son possible, elle n’abandonnait jamais, ne baissait jamais les bras même lorsque toute son âme le lui demandait… Les souvenirs s’entremêlaient, car malgré le fait d’avoir quitté sa ville natale, elle avait rencontré cet homme qui ne l’avait lui jamais laissé tomber, au point même de le considérer comme un membre de sa famille, même si parfois les petites querelles n’étaient jamais très loin, car oui durant leur adolescence, la jeune blonde se mesurait toujours à lui, lorsqu’il avait un peu plus de nourriture qu’elle, cette dernière faisait en sorte de demander encore plus à l’aubergiste, afin de lui montrer qu’elle était toujours meilleure que lui…

-Cela faisait longtemps, c’est vrai

C’est sans pouvoir s’en empêcher qu’elle sauta dans ses bras, comme une petite sœur qui retrouve un grand frère, car même si leur rivalité était très marquée, elle ne pouvait que l’’apprécier… Anna était contente de l’avoir retrouvé, cependant elle le savait que ce n’était pas le moment de discuter, tant que ces morts ne seraient pas anéantis. Il était vrai aussi que la jeune femme était assez spontanée et maladroite, recula vivement, ce geste pour elle certes n’avait aucune signification mais n’avait pas envie de paraitre pour ce qu’elle n’était pas.

-Désolée ça faisait tellement longtemps que je ne t’avais pas vu…

Toujours un regard attendri vers lui, elle se rappela aussi que c’était lui qui veillait toujours sur elle lorsqu’ils vivaient dans les ruelles, après avoir quitté leurs familles respectives, sans lui peut être qu’aujourd’hui Anna ne serait pas ce qu’elle était, peut-être même elle serait devenue une meurtrière afin d’exorciser toute cette haine qu’elle portait à l’égard de sa mère, peut-être même aurait-elle fini comme fille de joie pour procurer du plaisir au détriment du sien. Elle était bien devenue ce qu’elle avait toujours voulu être, une guérisseuse, une femme prête à tout pour sauver les autres, tout ceci lui venait indirectement de la vision qu’elle avait de Rainhold, lui qui se procurait tout ce qu’il pouvait pour se nourrir et nourrir la fillette dans le passé… Même si la façon d’obtenir ces denrées étaient douteuses, la jeune blonde avait toujours fermé les yeux, et profiter seulement de ces festins avec son rival.

Malgré son passé et sa façon d’obtenir ce qu’il voulait, Anna avait toujours eu une entière confiance en lui, si bien même qu’elle aurait pu mettre sa vie entre ses mains, c’était pour ça qu’elle s’était ouverte avec lui, c’était bien la seule personne à connaître ses malheurs, et pareil pour elle, la jeune blonde connaissait ses souffrances, et ses tourments, et ne l’avait jamais blâmé pour telle ou telle chose. Puis il lui sourit en lui disant qu’un mort vivant leur avait gâché leurs retrouvailles, et la jeune blonde rit aux éclats, il n’avait pas changé depuis, toujours moqueur, et c’est ainsi que la guérisseuse se lâcha un peu et se laissa aller pour une fois, laissant son cœur se vider de toute cette haine sous la forme d’un rire.

Elle vit alors ses tentacules transpercer un cadavre vivant, qui resta droit au lieu de tomber au sol, il était coriace pensait la jeune guérisseuse, c’est alors qu’elle tira une flèche sur lui, mais malheureusement celle-ci le frôla de peu, et la blonde jeta un regard noir à son rival, mais toujours sur un ton amusé, elle voulait se mesurer à lui, et pour le moment ce n’était pas mal partie pour voir qui tuerait le plus de morts vivants.

-Celui qui en tue le moins devra s’occuper de l’autre pendant une bonne semaine

Elle regarda alors son ami, en disant ceci sur un ton moqueur, car oui elle défiait son rival, elle n’était pas prête à se laisser faire, pas aujourd’hui, elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffait. Puis Rainhold lui dit qu’il allait replanter les arbres, et la blondasse ne put s’empêcher de rire, il savait absolument où frapper pour faire sourire cette guérisseuse

-T’as bien intérêt je veux les retrouver demain matin

Puis Rainhold lui demanda si tout allait bien, c’est alors que la jeune blonde aquieça d’un signe de tête, cependant lui n’allait pas bien car ces visions tout à l’heure l’avait un peu affecté, et même si Anna connaissait certains de ses souvenirs, elle ne savait pas trop ce qu’il avait bien pu voir, c’est alors comme si l’Héléos lisait dans ses pensées, il lui demanda si elle savait ce qui était arrivé plus tôt… Anna réfléchit quelques instants, et se dit que peut-être avait-il pu voir ses parents, elle savait qu’il était seul lorsqu’ils s’étaient rencontré, peut être les avait-il laissé tout comme elle.

-Tu as eu des hallucinations Bismuth ? Qu’as-tu vu ? Tu peux tout me….

Elle ne put finir sa phrase car un autre mort était sorti de nulle part et avait sauté par derrière sur la jeune fille manquant de la faire tomber en arrière, c’est alors qu’elle prit une flèche dans sa ceinture, essayant de respirer en même temps et la planta dans sa tête de toute ses forces et se retourna pour vers le mort qui gisait par terre comme un vulgaire cadavre et sans se contrôler commença à lui assainir des coups de pieds de toutes ses forces dans la tête…

L’accolade avait fait son effet. Cela faisait longtemps qu’aucune personne n’avait eu un contact aussi bref, mais réjouissant avec moi. Je pourrais même dire que c’est la seule personne...depuis bien longtemps.

À la lueur de son esprit, je rigolais. Elle n’était pas vraiment experte pour m’avoir au niveau des excuses. Cependant, elle touchait néanmoins un certain point : je n’avais guère pu lui être d'une grande utilité dans tout ce qui était de l’attraction sentimentale. Dans ce côté-là, j’étais un peu trop fermé. J’étais un peu comme un ours qui essayait de savoir quel mouvement mécanique il fallait faire et à quel moment. Cela changeait de la petite fille ronchonne de notre première rencontre, c’était apaisant.

J’aimais bien le peuple des Anciens, la présence d’Anna devait y être pour quelque chose, mais je n’avais rien à leur reprocher. Puis, c’était un peuple différent, même s’il y avait des points où je n’avais guère leur avis, je préférais me taire en respectant leur avis que de blesser ces gens. Après tout, il ne faudrait pas qu’Anna ait des problèmes à cause d’une parole mal placée.

Lorsque la jeune fille blonde me défia pour une énième fois, elle qui était stressée et mal à l’aise au début, retrouvait sa vitalité. Le changement était marrant à voir. Avec une pointe pour la narguer, je ratais « à mon grand malheur » deux macchabées et les fuis reculés en arrière.

« Ah, quel dommage ! On dirait que je te laisse une légère avance à cause de cette erreur, je ne sais pas si tu sauras la saisir »

Je rigolais à cela, je les avais vraiment ratés sans le faire exprès, les troubles de vision étant encore un peu présents. Mais bon, au moins ça rendrait ce défi intéressant.

« Une semaine complète ? J’accepte ! Ça me fait plaisir de savoir que tu seras au petit soin pour toi. »

Lui dis-je avec un sourire moqueur. Cela la forcerait assurément à tout faire pour éviter ce genre de situation, elle ne voudrait en aucun perdre sachant ce qu’il l’attend.

Par contre, de tous les anciens, Anna était bien la plus effrayante quand il s’agissait de la nature, si les arbres n’étaient pas là demain, même mère Nature ne pourrait me sauver de son courroux divin.

« Demain, ils seront aussi grands et forts qu’ils ne l’ont jamais été, fais-moi confiance ! »

Je remerciais le mort vivant quelque part, il l’avait coupé au bon moment. Je n’étais pas à l’aise à lui répondre avec ça, sans savoir ce qu’elle aurait pu penser de moi. Oui, c'était plus un aveux de faiblesse, elle ne me jugerait pas. Mais bon...

« On peut dire ça, c’est à cause de ces satanés clients dans l'auberge où je loge, ils ne peuvent pas éviter de garder leur "relaxant" pour eux. J’ai avalé de la fumée de leur drogue, elle était bien trop épaisse et irritante pour me retenir. Un peu de trop on dirait.. »

Voilà, ça c’était pour la justification. Quant à la seconde question, c’était plus compliqué. Notamment à cause de l’autre inconnu silencieux, et de l’endroit de manière générale. Comment lui dire que je les avais vus. Mes parents, cette fille, cette pluie, ces souvenirs... Je pourrais remettre en cause que c’était le mauvais endroit, mais j’avais commencé le sujet, et elle n’aurait surement pas voulu que le sujet soit fermé comme cela, je n'eus guère le choix là dessus.

« J.. Je.. Je le.. Je les ai vus, mon géniteur. Ma génitrice. Ma famille... complète.»

Quelle plus belle façon pour définir sa famille que de les appeler comme ça. Pauvre squelette démembré, tu as souffert à cause de la mauvaise personne, au moins tu n'as pas trop souffert. Enfin, pas longtemps.

Je ne me souvenais plus si je lui avais déjà parlé de la fille de mon enfance, ni même de ma famille. Je ne pense pas que ça a déjà était le cas, j’avais gardé énormément de choses pour moi. J’étais mitigé sur le sujet, les deux histoires finissant de manière sordide, je ne me voyais pas lui expliquer cela. J’avais tellement gardé cela pour moi, qu’Anna était la personne à posséder une véritable trace de mon existence.

J’avais eu à peine le temps de lui répondre que je la voyais éclater la tête d’un cadavre de manière bien trop impulsive. Elle n’était pas non plus au mieux de ma forme, et mon état ne devait pas l’aider non plus. C’était mon rôle de l’aider, pas l’inverse. C'était mon rôle de l'aider à trouver le bon chemin et à ne pas craquer. Je n'avais pas été près d'elle suffisamment ces derniers temps et c'était là mon erreur, je devais la réparer.

Je courrais vers elle pour la stopper. Elle avait une véritable force surhumaine tel que j'ai eu du mal à arrêter son geste. Je m’abaissais à son niveau et mis sa tête contre mon cœur en caressant doucement ces cheveux et lui murmurant quelques mots doux. Cela me faisait de la peine de la voir comme cela, et de la peine est bien petit mot. Mon coeur battait suffisamment fort pour lui faire comprendre cela.

« Chuuut, chuut, c’est fini il est mort. Je ne supporte pas de te voir comme ça, ce n’est pas la première fois que ça arrive et c'est ça reste douloureux. Respire doucement et ferme les yeux, calme-toi, je suis à côté de toi. Ensemble on est invincible tu te rappels ? Aujourd'hui n’est pas différent d’hier. Rappel toi, tu es une guérisseuse tu aides les gens et leur apporte du réconfort, tu n’es pas une meurtrière assoiffée de sang. Dame Nature serait triste de voir son enfant craquer. Tu es une fille de la nature, jamais celle-ci ne t’abandonnera, tu le sais ça ? Elle est là avec moi pour qu'on partage ta peine. Elle serait très triste que tu continues à taper sur ce crane, moi aussi d’ailleurs, que se passe-t-il, qu’est-ce qui se passe, Anna ? Ce n’est pas ton genre de faire cela. Tu te rappelles de notre vieux défi, celui où tu devrais toujours être une bonté de la nature, incarnant la gentillesse ? Tu te dois de le gagner, pour moi ! Tu es la seule personne en ce monde à m’empêcher de devenir un monstre, je ne te laisserais même pas devenir un prédateur quelconque, aussi dangereux soit-il. Tu es Anna Senöe, et je t’ai toujours appris à être forte, petite sœur. »

Je la voyais nerveuse, avec des larmes qui semblaient coulées contre son gré, je pris la peine de les essuyer avec mes doigts de la manière la plus douce que je pouvais faire tout en la gardant près de moi. Cette soirée était bien plus qu’un accident, c’était une véritable épreuve. Autant pour que pour elle, et je ne devais pas l’abandonner. Une fois qu’elle irait mieux, nous les exterminerons rapidement, même si ce sont des anciens guerriers, nous sommes une génération bien supérieure à eux. Personne ne nous arrêtera.

La jeune blonde le vit alors rire de sa maladresse, ce qui la rassura, car en général sa spontanéité n’était pas son point fort, surtout lorsqu’elle était contente de revoir quelqu’un qui lui était cher. Le regardant comme une petite fille qui regarde son grand frère, elle ne pouvait que sourire en repensant encore aux anciens souvenirs. Elle avait certes changé depuis tout ce temps, elle n’était plus cette petite fille toujours en train de geindre pour rien, non aujourd’hui c’était une jeune femme certes blessée par certaines choses, mais qui savaient les cacher pour ne pas en souffrir.

La jeune guérisseuse n’avait, en dehors de Rainhold, jamais rencontré d’autres personnes de sa confrérie, mais pour elle le fait que son grand frère était protecteur et amical, lui faisait penser que tous les Héléos étaient exactement comme lui. Le peuple de l’eau était sûrement composé de personnes loyales, protectrices et surtout pas « missantes »… C’est alors qu’Anna sans perdre une minute, lança de nouveau pour une millième fois, voir même plus, un défi de plus.

A peine avait elle finit de parler, et d’énoncer son défi, elle vit alors Rainhold rater sous ses yeux deux cadavres ambulants, ce qui la fit rire. Anna ne pouvait pas se retenir et du même se pencher en avant pour rire, elle se tenait à cet instant à l’aide de son arc qu’elle tenait verticalement comme une canne pour se reposer dessus, et riait aux éclats, en portant sa main libre de temps à autre vers sa bouche. Ce qu’il pouvait être parfois pathétique, c’était surtout ça qui la faisait rire, le fait que Rainhold était sûr de lui et qu’il manquait de toucher deux morts.

Il lui laissait une avance, mais oui, Anna n’arrivait plus à s’arrêter de rire, et dut se tenir les côtés qui bientôt allaient exploser sous la pression de son rire qui ne faisait que s’accentuer, si bien qu’elle ne prêtait plus attention aux morts autour d’eux. Puis elle reprit rapidement la parole

-Fais attention à toi Bismuth, je la sens bien la semaine, tu devras également me brosser les cheveux…

Anna lui fit un clin d’œil en riant toujours aux éclats, puis recommença à reprendre son souffle, doucement mais sûrement, oh non être au petit soin pour lui ? Jamais de la vie, c’est pourquoi elle visa avec son arc qu’elle brandit rapidement, un mort qui déambulait sans but précis, vers un endroit complètement à l’opposé d’eux… Ni une, ni deux, Anna tira sa flèche en sa direction mais le rata, et se mit à rire également, décidément le sort s’était jeté sur elle, mais c’était hors de question que la guérisseuse s’occupe jour et nuit de son rival même si elle appréciait beaucoup. Puis il lui affirma que les arbres seraient grands dès le lendemain matin, et ça Anna comptait bien revenir pour le constater de ses propres yeux, car pour elle la nature était quelque chose de sacré. Les arbres et les fleurs ne devaient être déplacés ou autre, sauf si la vie d’un humain en dépendait…

Puis il en arriva au moment de justifier son comportement de tout à l’heure, Anna comprenait alors, c’était quelque chose qu’il avait inhalée en trop grande quantité, et ce qui lui avait valu des visions et mêmes des hallucinations, cependant lorsqu’elle vit qu’il avait du mal à parler, la jeune blonde posa un regard attendri de là où elle se trouvait, comme pour l’inciter à parler, de toute façon elle ne se moquerait jamais de lui, au contraire, Anna essayerait même de l’aider à y voir plus clair. C’est alors qu’il lui dit qu’il les avait vus, ses parents, sa famille, la jeune fille ne savait pas quoi dire

-Je suis désolée Bismuth, ça ne devait pas être facile à voir ça, mais dis-moi qui avait tu vu lorsque tu me regardais ?? Tu me regardais bizarrement…

Rouant de coup de pied le mort qu’elle avait tué auparavant, pour une raison inconnue, elle se défoulait sur ce pauvre corps complètement décharné comme pour faire évacuer quelque chose, quelques larmes coulaient sur ses joues, à cet instant elle sentit alors Rainhold venir la stopper , cependant tellement que la guérisseuse avait de la rage en elle, il ne put directement l’arrêter, c’est alors qu’il la prit comme on prend n’importe quel enfant (xD), et plaça sa tête contre son cœur, et caressa sa longue chevelure blonde… C’est alors qu’Anna commença à se calmer petit à petit, elle se sentait en sécurité, Rainhold était à proprement dit sa famille, et lorsqu’elle était près de lui, plus rien ne lui faisait peur, elle se sentait tellement apaisée.

Ces paroles qu’il murmurait à son égard, la faisait pleurer doucement, elle-même ne comprenait pas ce qui s’était passé, peut être le fait d’être loin de sa mère, ce manque se transformait peut être en haine, nul ne savait et encore moins Anna, qui ne pouvait mettre un mot sur tout ça, et Rainhold avait bien raison, ce n’était pas quelque chose à faire, frapper dans la tête d’un pauvre inconnu qui peut être n’était même pas au courant que son corps était utilisé pour détruire les vivants… Non Anna devait être forte, pour au moins montrer à son frère de cœur qu’elle était toujours la même, qu’elle n’avait jamais baissé les bras.

-Ca ne se reproduira plus Rainhold, ne t’inquiètes pas… Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, j’ai été prise par une espèce de crise...

Anna serra alors Rainhold encore un peu plus fort, pour se redonner du courage, elle avait besoin de lui, et le fait de l’avoir retrouvé lui semblait tellement irréel, peut-être c’était également la cause de sa déferlante de coup sur le mort bah déjà mort du coup. Puis le poisson ( xD) essuya ses larmes, comme il le faisait également lorsqu’elle était plus jeune, il avait toujours été là pour la réconforter, lui essuyer les larmes lorsqu’elle pleurait à chaudes larmes, ce geste la fit alors sourire, puis elle reprit confiance en elle et dit avec amusement

-Le défi tiens toujours Rain

Puis en se tournant elle décocha rapidement une flèche qui vint se loger dans le crane d’un autre mort qui tomba raide par terre, puis comme une satisfaction, Anna se retourna vers son grand frère et lui fit un signe en disant

-A toi de me montrer ce que tu vaux maintenant, grand frère

Les hommes qu'il faut tuer deux fois

Quête du 26 Rosendas 1247

Deth n'avait pas remarqué à son arrivée les deux combattants qui se démarquaient du lot des autres courageux. L'un se battait avec une lance et utilise son arme habilement, tuant les ennemis sur son passage. Derrière lui se trouvait une archère qui éliminait les morts déambulant avec ses tirs de flèches. Un duo qui fonctionne très bien et l'Arvelès ne peut qu'apprécier le fait qu'il y a des individus de la sorte qui se sont lancés dans la bataille.

D'autres morts avaient jetés leur dévolu sur le jeune homme et il esquive tant bien que mal les attaques incessantes. Il faut avouer que sa Vérité lui permettant de contrôler les armes est très pratique quand ses adversaires utilisent surtout des épées basiques. Elles ne sont pas grandes et légères par de nombreuses années d'usures. Alors rien de plus facile pour Deth que de les faire dévier lorsqu'elles s'approchent de lui.

Le lancier qu'il avait repéré plus tôt vient vers lui pour lui demander de lancer deux de ses lames sur les morts vivants qui arrivaient sur eux. Deth traduit cela comme une demande d'alliance. Etant plutôt solitaire, faire équipe est loin d'être de son ressort. Il répondit par un hochement de tête et exécuta la demande de l'homme en envoyant deux lames sur deux morts vivants qui déambulaient vers eux. Ils ne firent pas plus de pas. Une lame traversa les crânes des deux squelettes qui tombèrent aussitôt. Deux morts de tués. L'Arvelès se dit que cette phrase est étrange : tuer un mort paraît impossible puisqu'il est censé être déjà mort ! D'ailleurs, pourquoi un coup dans leur crâne les tuent sur le champ ? Ils n'ont pas de cerveau ni même le moindre organe qui pourrait être un point faible vital... enfin ce dernier terme n'est pas utilisable ici. Bref, il se dit qu'il ne comprend rien à la situation et ferait mieux de détruire d'autres squelettes qui arrivent par vagues. Leur nombre ne diminue pas malgré les efforts acharnés des combattants réunis pour ce combat.

Un détail attire son attention au coin de son champ de vision. Il a vu un objet scintiller au niveau du lancier. Il le voit extraire d'un crâne un cristal étrange. Serait-ce une gemme précieuse ? Etrange quand même qu'il n'y en ai que sur ce mort vivant précisément. Si elle s'était développée dans la chute des morts, n'y en aurait-il pas plus ? A moins que de son vivant, le squelette a été tué en lui enfonçant cette pierre dans son crâne... Deth grimace de dégoût en pensant à cette idée gore. Elle peut être probable mais il ignore ce genre de pratique. Ce n'est pas efficace comme façon de tuer et ça demande une force de titan !

Il se questionne encore au sujet de cette gemme et aperçoit tardivement un mort-vivant courant dans sa direction. L'Arvelès dévie la lame qui s'abat sur lui in-extremis mais lui coupe quand même la joue, dessinant une fine entaille rouge. Par chance, elle n'est pas profonde et ne saigne pas beaucoup mais un peu plus et sa tête finissait tranchée en deux ! Dommage il s'en était pourtant bien sorti jusqu'à présent, sans aucune blessure. Mais la fatigue arrivait avec toutes les esquives qu'il avait fait et son utilisation prolongée de sa Vérité qui pourtant utilise à perfection. Mais il n'a pas l'habitude de s'en servir aussi longtemps : il ne se mêle jamais à de longues batailles. Celle-ci est une exception.

Le squelette qu'il avait évité de justesse revient à la charge. Deth bondit pour se rapprocher des lames qu'il avait jeté avant auprès des deux squelettes inertes. Il les récupère et exécute une roulade pour esquiver l'épée qui fonce sur lui. Son adversaire ne devait pas être un soldat de son vivant. Sa manière de se battre est totalement désordonnée et il n'a qu'un seul coup celui d'abattre sa lame de haut en bas. Mais sa détermination de tuer l'Arvelès est inébranlable : contrairement aux autres morts qu'il esquivait, celui-ci ne continuait pas sa route en se trouvant une autre cible en face. Il se retournait constamment pour chercher Deth et charger sur lui. Une vraie plaie, pensa le jeune homme. Mais avec ses cinq lames étincelantes lévitant autour de lui, il se dit qu'il ne pourra pas déambuler plus longtemps.

Il commence la riposte en envoyant une première lame alors que le mort entame sa charge. Contre toute attente, il renvoya à terre la fine lame fonçant sur lui d'un coup d'épée. Malgré la surprise, Deth se dit qu'il a eu de la chance et retente son attaque. Encore une fois, le squelette la pare habilement. Le jeune homme affiche une mine énervée devant sa faiblesse d'analyse : il l'avait bien sous-estimé ! Il évite l'attaque de son adversaire et relance une lame. Avec une rapidité déconcertante, le squelette relève son épée et envoie au loin l'arme volante. Deth n'a plus que deux alliées autour de lui, sur les cinq d'origine. Les autres sont éparpillées et il sera bien difficile de les récupérer. Quoique, il peut tenter d'en prendre une à la main. Il roule sur le côté lorsque le mort abat son épée à l'emplacement où le jeune homme se trouvait à l'instant. Deth tend le bras vers l'objet métallique planté au sol et réussi à récupérer une lame. Le mort arrive au pas de course abattant son épée dans tout les sens. Il avait l'impression que sa vitesse a augmenté. Il esquive à chaque fois que l'arme adverse s'approche mais il sait qu'il ne peut continuer ainsi. Il retente une contre-attaque en visant cette fois-ci une jambe mais son coup est paré aussitôt. Alors il protège tout son corps ! C'est sûrement le meilleur adversaire que Deth a eu depuis le début. Néanmoins, il avait trouvé son point faible. S'il ne peut se protéger qu'en utilisant son épée, alors il ne peut couvrir plusieurs endroits à la fois. Il reste encore deux lames, dernière tentative donc. Il les envoie simultanément, l'une au niveau du crâne et l'autre sur une jambe. Manque de bol, il protège son plus grands point faible d'abord, soit le crâne et se sacrifie une jambe. Au moins, il ne peut plus marcher et s'effondre dans un fracas. Deth crût à la victoire mais c'est sans compter l'arrivée d'un autre squelette chargeant sans armes en entraînant le jeune homme dans sa chute. Les deux adversaires se retrouvent au sol, mais l'Arvelès est dans une situation délicate. Dos au sol et un squelette au dessus de lui le maintenant ainsi. Situation flippante aussi vu que ce mort n'utilise pas d'armes mais uniquement ses dents comme armes car il approche sa mâchoire claquant dans le vide vers le visage de Deth. Par la force de ses bras, il ne peut qu'essayer de maintenir une distance de sécurité avec son ennemi. Étonnement, le squelette a énormément de force, sans pour autant avoir de muscles. D'où peut lui provenir cette force ? Encore des questions dont Deth ne peut avoir la réponse. Peut-être essayera-t'il de chercher quand un moment de répit se présentera. Mais actuellement, il ne peut que trouver un moyen de survivre. Il n'a pas envie de se faire bouffer vivant par un mort ! Ce serait un comble !

Alors qu'il se concentre sur les dents claquantes du mort au dessus de lui, le squelette a qui il lui avait enlevé une jambe s'approche en rampant. Malgré les bruits de combat, Deth l'entendit s'approcher dans l'herbe. Il maintient toujours son épée et avance comme un serpent... et vite aussi. Le temps est compté. Il ne peut pas se permettre de récupérer une lame, en sachant qu'il n'en voit pas, cela lui prendrait trop de temps pour en faire venir une par la volonté. Et à la main, même pas besoin d'en parler puisqu'il est coincé par ce squelette qui le maintient. Sa seule chance est le duo archère/lancier qui sont les plus proches de la scène qu'il vit.

Il n'a pas trop suivi ce qu'il se passait de leur côté mais deux grandes tentacules d'eau détruisaient les rangs ennemis autour d'eux. Un héléo parmi eux ? Mais le comportement des deux individus est étrange : Deth crût les voir sombrer dans une drôle de folie carnassière, déchiquetant les squelettes sans aucune pitié. L'homme se maintenait la tête et prononçait des paroles inintelligibles, enfin sûrement parce qu'il est loin. L'archère est à ses côtés et le prend dans ses bras, comme si elle le connaissait. C'est peut-être le cas car il semblent se reconnaître... Bref tout semble aller pour le mieux pour eux mais Deth n'est toujours pas rassuré. Ses bras tremblent sous la force du squelette toujours déterminé à le déchiqueter avec ses dents et l'autre est à une distance très courte de l'Arvelès. Sa mort arrive bientôt...

- J'aurai besoin d'aide... et vite ! crie-t'il dans l'urgence de la situation.

Il a pourtant toujours fait preuve d'un calme exemplaire dans n'importe quelle situation. Mais a t'il déjà été confronté à la mort directement ? Non. Jamais il n'a été dans une situation si dangereuse. Il a fait pourtant des folies quand il était à l'Académie, escaladant les murs de l'enceinte, courant sur les toits de la ville, volant des denrées, osant insulter un soldat armé jusqu'au dents... Mais là la mort est réelle... dans tout les sens du terme. Il se bat contre des morts et il va mourir. C'est inévitable. Sauf si quelqu'un ou quelque chose en décide autrement.

MADE BY BOOGYLOU

Revoir Anna rire de bon cœur comme cela, me faisait plaisir. Il n’y avait clairement rien de plus apaisant que cela. Je me souvenais de drôles de nuit où je guettais l’endroit où nous dormions, je la regardais quelquefois dormir avant de me plonger dans l’immensité des cieux et la lueur de la lune qui se reflétait sur son visage. Perdu entre mes souvenirs et la paranoïa qui me guettait quelques fois au moindre bruit et le silence du lieu. Je n’avais jamais guère retrouvé un sommeil normal, je n’y arrivais que quelque rare fois en sa présence, et les matins étaient les plus douloureux à me sortir du lit pour recommencer une journée où je n’aurais pas eu de grandes motivations sans sa présence.

Brosser ses cheveux ? Je ris intérieurement, elle était vraiment partie pour gagner, je devrais un peu me réveiller.

« J’ai entendu parler de coquillage de mer chez les Héléos pour la femme, mais ça laisse des nœuds. Faudra essayer si je dois m’occuper de toi. Si je perds, bien entendu. »

Mère Nature devait m’en vouloir, mais pourquoi ? Je n’arrivais plus vraiment à toucher un quelconque être maintenant, en tout cas je risquais fortement de devoir m’occuper d’elle. Pas que ça me dérangerait, mais elle gagnait notre défait. C’était surtout ça le problème.

Elle en vient à me demander qui j’avais vu à sa place et à s’excuser de ce que j’avais vu. Cela ne devait pas être facile à attendre pour elle. Déjà lui parler de mes parents brièvement, ce n’était pas l’habituelle phrase toute faite. Je m’inquiétais plus qu’elle se sente mal à propos de ça que de ma propre santé mentale, qui était déjà bien entachée de toute manière. Je me rendais compte que depuis que nous nous étions connus, elle ignorait une très grande partie de ma vie, tout ce qui pouvait me concerner avant notre rencontre, comme si cela n’avait jamais existé. Comme si j’étais né directement à quinze ans.

Quelques fois, je m’imaginais lui dire lorsqu’elle dormait, lui racontait mon histoire au calme et dans la solitude. Quelques fois, cette idée ne venait en moi, surtout lorsque nous approchions des dates fatidiques de ces évènements, mais j’avais trop peur qu’elle se réveille ou m’écoute sans que je le remarque, en prétextant de rien. Je ne savais réellement pas comment la présenter. De manière objective, subjective ? Je ne savais pas vraiment comment faire, ni comment je la regardais. J’avais de gros nœuds à l’estomac, de gros no0ueds qui ne faisaient que de se retourner, à la moindre pensée d’évoquer le nom de cette fille et sa fonction vis-à-vis de moi.

« C’était la personne la plus chère de mon enfance, elle m’a appris à voir le monde tel qu’il était vraiment au-delà de la mer. Elle m’a appris que les rêves sont bleus et qu’ils représentent l’infini face auquel on ne doit jamais abandonner. Elle m’a appris la pureté de l’âme et à reconnaître les démons qui nous entourent, à reconnaitre que certaines actions néfastes sont nécessaires pour arriver à un meilleur idéal. Que nous ne pouvons obtenir quelque chose de précieux sans abandonner une même chose précieuse à nos yeux.

C’était un ange du ciel que des gens ont décidé de trahir une fois qu’elle a marché sur terre. Peu importe les épreuves que nous devions subir, elle était toujours motivée pour se battre. Elle n’a jamais baissé les bras et m’a montré que l’optimisme est la seule solution. De là où elle me trouva à là, où cela se finissait pour elle, elle m’a appris la vie. Dans la victoire comme dans la défaite, elle m’a appris que je devais vivre pour nous deux, qu’elle ne devrait pas rester perdue ni oubliée.

Que c’était mon devoir d’honorer sa mémoire. Elle m’a appris à attiser ma curiosité et m’a formé à ce que je suis maintenant. C’était à la fois une amie, une tutrice et la personne qui m’a ordonné que je me batte pour son idéal. Mais aussi celle qui m’ordonna de vivre ma vie et d’avancer sans regarder en arrière. Vous vous seriez connu, vous vous seriez apprécié directement. En vérité, la plupart des choses que je t’ai transmises viennent d’elle. »

Voilà, c’était dit. Est-ce tout ? Non, mais je ne voyais pas quoi dire de plus sur elle maintenant.

« Tu es une sœur pour moi, et je ne cherche pas à la retrouver en toi. Je te vois tel que tu es : comme une Anna Senöe en un unique exemplaire pas comme quelqu’un d’autre. Tu es comme tu es, et cela me suffit. »

À l’écoute de sa justification sur son comportement sur le mort-vivant, je posai ma main sur sa tête une dernière fois comme pour montrer que ce n’était rien. J’étais tout de même inquiet par cette crise, plus que par l’invasion de zombies qui était finalement assez secondaire au final.

« Bah, je ne peux pas vraiment t’en vouloir j’ai fait pire tout à l'heure. », lui dis-je avec un sourire sympathique

Je la regardais droit dans les yeux, comme pour voir si je pouvais lire à travers ces petits yeux. Elle était forte, mais je la connaissais bien pour savoir qu’elle cachait quelque chose. Je lui avais révélé quelque chose sur mon passé, j’avais l’espoir qu’elle fasse pareil maintenant. Pour soulager son cœur en particulier et savoir ce qui l’a tracassé. Je savais bien les dégâts que cela faisait de tout garder pour soi, j’en étais le bel exemple. Mais je savais aussi que ce genre de crise qu’elle pouvait avoir était en rapport avec son enfance. Surement à cause de sa mère.

« Eh, n’oublie pas : on est une famille à nous deux. Peut-être que plus tard cela s’agrandira, mais l’on ne doit jamais s’abandonner l’un l’autre ni trainer de la patte. Et en tant que ton grand frère, c’est mon devoir de te dorloter et m’occuper de tes soucis, même si tu ne veux pas. Tu te rappelles à quel point je suis chiant et collant ? »

C’était ce genre de discours avec elle que je pouvais tenir. En vérité, c’était surement la seule personne sur ce monde à ne pas me considérer comme un monstre. Le roi Héléos me considérait comme un outil à utiliser comme il le voulait. Un jour, je l’aurais. Quant aux autres personnes de ce monde, je n’étais pas vraiment la personne avec qui on voulait se lier. Tout d’abord, la plupart d’entre eux me dérangeaient rien que par leur présence. Mais ce soir, autant l’homme avec les épées me semblait des plus sympathiques. Il ne faisait pas de vague, mais combattait relativement bien. Je me demande bien de quelle confrérie il était.

Elle me serra fort une dernièrement fois comme pour regagner de l’énergie. C’était réconfortant et apaisant de la voir rester forte après tout ce qu’il y avait eu. Toujours prête pour le défi ? Cela me va.

« Encore un autre défi ? J’accepte ! Et si tu me bats, j’offre ma tournée et notre nourriture à la taverne. Mais, faudra que tu arrives a me battre, et cela ma chère tête blonde, j’ai des gros doutes. »

J’en riais, mais de nous deux, c’était elle qui était déjà debout à s’attaquer aux zombies, comme si c’était déjà gagné d’avance.

« Je n’aurais peut-être pas dû lui laisser de l’avance… adieu bourse d’or, on a passé des beaux jours ensemble. »

C’était tristement que je pensais à la confrérie d’Anna, j’ai passé plus de bonnes années chez eux avec Anna que d’années dans la mer. Mon seul souhait était de transformer cela, pour qu’aucun autre être ne doive revivre ce que j’ai vécu.

J’entendais au loin un appel à l’aide de notre chère troisième main des premières minutes, visiblement mal en point avec un mort-vivant. J’envoyais mes deux tentacules pour l’aider, l’une souleva le mort-vivant en l’air, permettant à l’individu de reprendre au souffle avant de se faire manger cru par ce.. Truc squelettique, tandis que l’autre tentacule le frappa en plein air pour le faire éclater en mille morceaux par terre. Je voyais l’homme dans une crevasse surement créée par un de mes tentacules.

« Je ne sais pas vous, mais je pense qu’à 3 on devrait s’en sortir. Vous allez bien, vous n’êtes pas blessé ? »

Et je lui tendis la main pour qu’il puisse se relever plus facilement. Tandis que je voyais que les zombies étaient deux fois moins nombreux qu’avant.

« Anna fait attention, l’avance se resserre. Tu ne voudrais pas quand même devoir me laver le dos chaque jour ? »

Je rirais à cette petite pique, finalement c’était une bonne soirée.

Anna s’en remettait de ses émotions petit à petit, et ne quittait pas une seconde son objectif de vue, car c’était bien certain elle ne voulait pas du tout perdre ce défi. Puis c’est alors que Rainhold lui lança une boutade, afin de détendre encore plus l’atmosphère, un coquillage pour se brosser les cheveux ?? Oh non, Anna ne pouvait imaginer ressembler à un mouton, avec des cheveux tout frisotants et surtout tout emmêlés, cependant elle rit de bon cœur, cet Héléos n’avait pas changé depuis qu’ils étaient petits, toujours rieur et de bonne humeur, même si la situation n’était pas forcément bonne, et la jeune blonde aimait cette facette du caractère de son ami, au moins ça l’aidait à ne pas laisser la panique l’accaparer.

C’est alors que son grand frère lui expliqua ce qu’il avait vu, en la regardant quelques minutes auparavant, c’est alors qu’Anna comprit que cette fille, avait été très chère dans la vie de son rival, la blonde ne pouvait que la remercier intérieurement car grâce à elle, le lancier était devenu quelqu’un de bien, connaissant ses priorités, puis elle comprit que Rainhold lui avait également inculquée les même valeurs de la vie. Ne jamais abandonner, Anna n’avait jamais baissé les bras dans sa vie, même si parfois la fuite était pour elle la meilleure solution, la seule chose qu’elle regrettait amèrement était d’être parti de chez elle, mais aurait-elle tout de même connu son protecteur ? Nul ne le savait. La guérisseuse savait que dans la vie, tous les choix, aussi anodins qu’ils soient pouvaient avoir une répercussion sur l’avenir de la personne. Puis la blonde, comprit que cette jeune fille était sûrement morte, car maintenant Rainhold se battait pour sa mémoire, c’était un beau geste de se battre pour l’honneur de quelqu’un… Anna ignorait l’existence de cette fille, peut-être n’avait-il pas voulu trop en dire lorsqu’ils venaient de se connaitre, après tout la jeune Ancienne ne lui en voulait pas, chacun avait son jardin secret avec ses petits secrets, mais elle fut tout de même ravie qu’il veuille bien partager ce passage de sa vie avec elle, comme quoi il lui faisait entièrement confiance.

Puis Rainhold dit à la blonde qu’elle était comme sa sœur et qu’il ne voulait pas du tout la retrouver en elle, alors la guérisseuse lui sourit franchement, elle ne lui en voulait pas du tout, de toute manière même si elle était toujours vivante, peut-être même elle se serait entendue avec elle, qui sait ? Anna n’avait pas à être jalouse de cette complicité qu’il avait pu avoir auparavant, cela aurait été vraiment étrange d’être jalouse de quelqu’un, à moins de ressentir des sentiments autre que fraternels, chose que la jeune blonde n’envisageait même pas, elle en serait même heureuse de le voir accompagnée d’une jolie jeune femme, car peut être qu’un amour pouvait l’aider à aller mieux.

-Ne t’inquiètes pas, je sais ce que tu penses de moi, et je suis désolée pour elle

Ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie, elle décida de ne pas trop demander comment elle était morte, ni si cela c’était passé il y a plusieurs années, où alors récemment, car elle-même n’aurait pas apprécié qu’on lui pose des tonnes de questions sur son père, sur la maladie qui l’a emporté, cela restait tout de même douloureux même si dix bonnes années s’étaient écoulées depuis. Cette blessure, pour la blonde, n’était pas encore parfaitement cicatrisée, il arrivait par moment qu’elle sombre à nouveau dans la tristesse, comme tout à l’heure lorsqu’elle ruait de coups un pauvre corps sans vie.

Puis elle sentit alors la main de son ami se poser sur sa chevelure blonde, comme lorsque son père lui faisait lorsqu’elle n’était pas plus haute que trois pommes, ce qui lui fit énormément plaisir, car elle ressentait par ce geste comme une espèce de protection.

Ensuite, il lui expliqua qu’il ne pouvait lui en vouloir pour sa crise passagère, car lui-même avait eu des hallucinations dû à une inhalation d’une substance étrange dans une auberge, puis le regardant droit dans les yeux, Anna comprit qu’il serait toujours là pour elle, puis ses paroles confirmèrent tout ce qu’elle pensait de lui. Ce qui était sûr c’est que maintenant qu’elle l’avait trouvée, elle ne pourrait le lâcher d’une semelle, elle l’accompagnerait même dans les quêtes les plus périlleuses, juste pour le plaisir d’être à ses côtés.

A l’évocation du défi, Rainhold reprit alors son combat, en lui promettant de lui offrir sa tournée à la taverne, Anna réfléchit un instant et trouva cette proposition intéressante, et lui sourit, puis dit à son tour

-Quant à moi, je te ferai à manger pendant une semaine, si tu me bats bien sûr, chose qui sera à faire n’est-ce pas Bismuth, dit-elle en riant

Puis la jeune femme entendit crier dans la direction opposée, elle leva ainsi les yeux vers la source de la voix et vit alors la troisième personne qui était avec eux tout à l’heure, il avait besoin d’aide, Anna vit alors que plusieurs zombies s’étaient mis autour de lui. Observant son frère aider cet homme à se relever, il ne put s’empêcher de lui dire que l’étau se resserrait autour d’elle, elle le regarda en souriant, il verrait de toute manière, Anna n’avait pas dit son dernier mot..

-Rien de cassé ? demanda-t-elle à l’égard du brun

Puis s’armant de ses deux flèches, elle tira vers deux zombies, mais comme par malchance, sûrement parce que Rainhold venait de parler, elle rata lamentablement ses deux cibles, secouant la tête de droite à gauche, elle posa un regard sur son protecteur et dit

- Missant

Les hommes qu'il faut tuer deux fois

Quête du 26 Rosendas 1247

Par chance, les deux combattants l'ont vu et viennent à son secours. Les tentacules d'eau de l'Héléo envoya valdinguer le mort-vivant qui était sur lui. Deth saisit la main du lancier afin de se relever. L'archère arriva peu après et lui demanda s'il était blessé, tout comme l'Héléo.

- Non tout va bien, et merci d'être venu.

L'Arvelès doit être intervenu en plein pari vu ce que dit le lancier. L'archère décocha deux flèches vers des morts-vivants qui approchaient mais les loupa. Déçue par cet échec, enfin peut-être, elle appela le lancier "Missant". Est-ce son vrai nom ? Un doute survient dans l'esprit du jeune homme mais le temps n'est pas à la réflexion. A croire que Deth attire tout les morts vivants du coin, ils arrivent en masse tout autour d'eux. Il devait vite récupérer ses lames. En tournant la tête il les vit : cinq petite lames d'acier brillant au soleil. Éparpillées dans un certain périmètre, il compte sur ses nouveaux alliés pour éliminer les squelettes qui approchent. Il se concentre sur une lame, la fixant et en tendant la main. Quelques secondes plus tard, la voilà qui sort du sol et vient se placer au dessus de son épaule, se mettant à léviter. Il récupère les quatre autres lames soeurs et une fois les cinq réunies, elles lévitent doucement autour de leur propriétaire. Deth se sent bien mieux quand elles sont là : sans elles, il n'a plus aucune arme, plus aucun moyen de passer à l'attaque. Il est alors démuni dans un combat et ne peut que chercher à éviter les coups. Mais là, il ne va pas se contenter d'esquiver, plus maintenant...

Soudain, une poigne saisit sa cheville. Il se retourne vivement et voit le squelette qui rampait vers lui il y a peu, ventre au sol en train se serrer la jambe de Deth avec ses doigts squelettiques. Une vision presque d'horreur qui sent les os des mains sur sa peau à travers son pantalon, et la froideur de ce touché. Le squelette voulut se relever en se maintenant à la jambe de l'Arvelès mais ce dernier ne lui en laissa pas le temps. De sa jambe libre, il envoya son pied dans le crâne de son ennemi qui partit au loin laissant son corps sans tête. Le mort vivant ne bougeait plus mais était toujours agrippé au pantalon du jeune homme. Il se baissa pour enlever les doigts craquant du zombie de sa jambe se libérant. Il s'éloigne de quelques pas du squelette inerte de peur qu'il ne se remette à bouger, même s'il en doute.

Il se ressaisit sur les squelettes qui approchaient et en vit un juste derrière l'archère blonde qui s'apprêtait à tirer une flèche.

- Attention !

Alors que le mort-vivant s'apprêtait à lever son épée, Deth envoya une lame qui se ficha dans le crâne fragile du squelette. Le choc fût violent et le crâne se retrouva explosé au sol, entraînant le reste du corps avec lui.

- Je couvre vos arrières ! leur lança-t'il.

Même si ses deux alliés sont forts, et surtout accompagnés de tentacules d'eau, ils ne peuvent pas avoir les yeux partout. Deth se mit en place, prêt à attaquer le prochain zombie qui s'approcherait un peu trop. Les squelettes avançaient vers eux en les encerclant, comme s'ils avaient changé de stratégie : les petites attaques isolées ne sont plus qu'un souvenir, le jeune homme le craint...

MADE BY BOOGYLOU

Je ne sais pas si c’était un soulagement ou non d’avoir partagé cela. Je regardais les cieux un moment, j’aurais aimé y voir un signe d’elle comme une étoile filante ou une étoile qui vient de naître. Rien de cela malheureusement ce soir, juste une douce brise légère qui était venue nous rafraichir après qu’Anna eut fini de me répondre. Était-ce là un signe ou une simple coïncidence en cette nuit ?

« … je suis désolé pour elle. »

Si je n’étais pas affuble de ce genre de parole, mais je me sentais plus en paix avec moi-même au moment où elle prononça ces mots. De mes souvenirs jusqu’à aujourd’hui, cette vie m’avait fait connaître toute sorte de sentiment, bien plus que je n’aurais jamais cru en avoir ou ressentir. Je me plaisais à imaginer une vie où elles se seraient connues. Bizarrement, je ne peux m’empêcher de voir cela sans nos mêmes chamailleries. Je souriais en expirant de l’air frais de cette brise légère, comme si je n’avais plus à soulever un poids. Comme si je parlais au vent.

« Tu as vraiment déteint sur moi. »

Je remerciais intérieurement Anna de ne pas trop en demander, c’était au-delà de mes limites pour ce soir. Tout comme il semblait que ce n’était pas en ce jour qu’elle dirait un mot de plus sur ce qu’elle avait en tête. Tant qu’elle était en forme et sûr d’elle, je savais que je pouvais me sentir satisfait. Elle n’avait pas eu non plus une vie facile quand nous échangeons des mots sur nos vies de temps à temps quand nous nous ne disputons pas où que l’un d’entre nous était découragé à avancer et n’avait plus de motivation.

Comme si la tristesse avait bien plus effrayé nos cœurs que la présence horrifique de ces créatures réanimées et rampantes à même le sol. Je ne pouvais me résigner à laisser Anna s’éloigner encore une fois. Je ne sais pas pourquoi je ressentais cela, mais lorsqu’elle était près de moi, je n’avais aucune idée de vengeance en tête ni aucune autre raison de poursuivre une vendetta. Au contraire, je me battais pour offrir une meilleure vie à chacun d’entre nous et surtout un toit ou manger et dormir, peu importe la saison et le temps. Comme si je cherchais à me retirer des complots politiques du Roi aux affres des rituels nécromanciens comme celui-ci. Si je me mettais en tête, de la laisser ne serait que quelques jours sans ma surveillance, c’était très dur à supporter.

« Dis-moi, petite sœur… une fois qu’on en aura fini ici, qu’est-ce que tu penses de voyager à travers le monde pour le découvrir ? »

Je ne sais pas pourquoi j’avais lâché ça. Ce n’était clairement pas la situation, mais quelque part j’attendais de savoir sa réponse. En y repensant, je ne connaissais rien du monde des humains. Et ce que je connaissais du monde héléos n’était pas forcément plaisant à partager. Je me disais qu’il devait y avoir d’autres confréries humaines, donc lieux et peut-être même des personnes s’imprégnant de leur environnement tout comme moi. J’étais sûr que cela nous apporterait d’incroyables aventures et que nous pourrons aider des gens à ne pas vivre ce que nous avons vécu. Résoudre des problèmes, s’émerveiller par ce que la faune et la flore nous offrent. Explorer le monde et y percer toutes sortes de secrets et mystères, c’était là une bien bonne idée.

Lorsqu’elle acquiesçât pour le défi et me proposa son offre, j’étais bien plus que ravi. Me faire à manger ? Ma foi, l’appel de la nourriture m’avait bel et bien remotivé dans notre défi, c’était comme si j’avais mangé une bonne ration en un instant. Aucune chance que je la laisse gagner.

« Missant » c’était bel et bien le signe qui me ferait gagner notre défi.

« Quel manque de concentration quand même, je vais te montrer comment faire. »

Avec un peu de chance cela la déconcentrée suffisamment et je pourrais l’avoir pour une semaine à m’occuper de moi ainsi que de me faire a mangé. Ça serait une belle semaine de repos amplement mérité. Tandis que l’homme aux épées gardé nos arrières nous nous concentrons sur ce qui arrivé devant nous. Malheureusement, la situation n’était plus à notre avantage.

« S’ils nous encerclent, c’est qu’ils doivent manquer d’effectifs. Ils n’arrivent plus en masse, ils sont une dizaine à tout casser. Encore un effort de notre part et en moins de quelques instants s’est fini. »

Je calculais dans ma tête les différentes stratégies, nous en avions tous tué au suffisamment, il y avait à tout casser environ encore 3-4 morts en moyenne a tués pour chacun d’entre nous et cela serait fini. Bien entendu, ça serait dans le meilleur des cas et en moyenne. Les deux morts vivants qu’Anna avait ratés se lancèrent sur nous, je chargerais à mon tour sur eux juste avant qu’ils aient eu le temps de brandir leurs sabres, je chargeai toute ma force dans mes bras et assénais un coup latéral qui brisa tout le haut des deux morts vivants. Le choc fut bref, mais des crépitements s’étaient fait entendre lorsque les crânes percutèrent le sol.

« Anna, tu me fais quoi de bon ce soir ? Tu n’aurais jamais dû parler de nourriture » lui lançais-je en rigolant, elle aurait dû pourtant le savoir que la notion de nourriture me réveillait directement, peu importe mon état.

Je regardais notre allié :

« Nous vous en remercions de couvrir nos arrières ! Votre nom plaît-il ? C’est toujours bon de connaitre le nom de braves guerriers si je puis me permettre. Je suis Rainhold et voici Anna. »

Anna était parfaitement bien positionnée pour agir d’un côté comme de l’autre, de plus les épées lévitant autour de cet homme attirèrent ma curiosité.

« Chouette vérité » pensait-je, avoir 5 armes à la place d’une cela se devait d’être des plus intéressants dans le combat, il me tardait de le voir au summum de sa puissance dans ce combat.

Anna était debout face à l’homme qui venait de leur demander de l’aide, il semblait ne pas être blessé, c’est alors qu’elle remercia intérieurement la déesse Mère de l’avoir protégé, puis il leur dit qu’il couvrait leur arrière, cependant Anna venait de rater auparavant deux zombies lamentablement, elle commençait à perdre son défi, et l’idée de faire à manger pour Rain, était impossible à réaliser, surtout qu’elle ne voulait pas qu’il se mette à penser qu’elle allait lui fait tout ce qu’il voulait.

Puis la guérisseuse se mit à imaginer la fille avec laquelle Rainhold avait passé sa première partie de son enfance, avant de la connaitre, Anna n’en était pas jalouse, non au contraire elle aurait également aimé faire sa connaissance, comme pour faire partie d’un groupe soudé, cependant la vie en avait voulu autrement, et pour aujourd’hui Anna comprit que les questions sur cette fille étaient suffisantes, ce n’était plus la peine de revenir dessus si Rainhold n’en parlait pas, car cela ne ferait que raviver ses souvenirs tendres certes mais cruels également, car sa présence lui manquait sûrement, et Anna comprenait amplement tout ça. Puis Rain se parlait à lui-même, sûrement pensait-il encore à cette jeune femme, puis Anna vit un zombie que le brun venait de toucher se relever, c’est alors qu’elle l’abattit d’une flèche dans le crâne, la jeune femme reposa alors son regard sur son ami en lui souriant…

-J’espère vraiment gagner, je ne veux pas m’occuper de toi

Anna observait les morts vivants déambuler sans but, encore et toujours, comme si cette bataille allait être interminable, elle aurait bien voulu rentrer se reposer, mais qui ferait ce nettoyage à sa place ?? Elle s’était portée volontaire, donc elle devait assurer maintenant, ce n’était plus le moment de faire marche arrière, surtout qu’ils avaient pratiquement tué plusieurs morts vivants. Puis Rainhold lui demanda si cela lui dirait de faire le tour du monde avec lui, lorsque tout ceci serait terminé. Anna se sentit tellement contente qu’il lui propose de nouveau de venir avec lui, car elle aimait tellement être avec lui, pour elle son grand frère était quelqu’un de très spécial et de pouvoir parcourir Madelle à ses côtés était un pur plaisir, c’est alors que son visage s’illumina et un large sourire se dessina, laissant entrevoir une petite rangée de dent parfaitement blanche.

-Oh oui, je voudrai tellement partir avec toi

Sans comment l’expliquer, la jeune blonde se sentait tellement seule lorsqu’elle se trouvait loin de lui, et lorsqu’il se trouvait près d’elle, c’est comme si elle revivait, cependant elle ne lui avait jamais fait part de ses sentiments, qui pour elle, n’étaient que parce qu’ils avaient grandi ensemble, elle ne pouvait envisager qu’il ressente ça en retour pour elle.

C’est pourquoi elle préférait garder ces pensées pour elle toute seule. Cette expérience, allait les rapprocher comme avant, ce qui faisait plaisir à Anna, revivre comme avant, lorsqu’ils étaient plus jeunes et insouciants, lorsque Rain protégeait la jeune blonde, et lorsque en retour elle le voyait comme un héros, car pour Anna personne ne pouvait arriver à la cheville de son protecteur, il était tellement fort et tellement habile, qu’elle-même savait d’avance que ses défis étaient perdus, cependant Rain avait toujours su se montrer gentil avec elle (pas Missant xD). La guérisseuse se sentait bien dans sa tête, après tout ça, une nouvelle vie allait commencer, après cette bataille, les deux partiraient ensemble comme avant pour ne plus jamais se séparer.

Puis pour la déconcentrer, le jeune homme lui dit de le regarder comment faire, Anna arqua un sourcil avec un sourire en coin, allait-il penser qu’elle allait tomber dans son panneau ? Elle le connaissait par cœur, malheureusement pour lui, et savait qu’à cet instant précis son but était qu’elle perde confiance en elle, pour qu’il prenne de l’avance sur elle, et c’était hors de question, Anna allait se battre coûte que coûte, même si elle en arrivait à perdre, elle en serait satisfaite, car il ne l’aurait pas déconcentrée.

-Rain n’essaies pas ça avec moi, je te connais, je ne me laisse pas facilement déconcentrer

Elle se mit à rire doucement, et posa un regard sur un zombie, elle arma son arc et décocha rapidement sa flèche qui vola loin du zombie, puis avec un sourire elle regarda Rainhold en disant

-C’est bon tu as gagné, mais je vais t’empoisonner tu verras

Puis pour la narguer il lui demanda ce qu’elle faisait ce soir à manger, elle le regarda avec un regard qui en disait long sur ce qu’elle pensait, lui faire à manger ?? Non mais il rêvait !!

-Je ne te ferais rien, ah si laisse-moi réfléchir, je te ferai manger des fleurs

Puis Anna se tourna vers le brun, et resta silencieuse le temps que Rainhold la présente, il avait l’habitude de toujours parler pour elle, et puis ceci plaisait bien à Anna, car la jeune femme n’aimait pas forcément parler tout le temps lorsqu’elle ne connaissait pas trop la personne.

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