(#) Sujet: Re: [Quête] La danse de l'agonie Jeu 22 Juin 2017 - 13:18
Messalina Raajil
ft. Toma Ustiel
La danse de l'agonie
Bam, un coup en plein ventre, pour vous sentir à l'aise. Et boum, on vous envoie faire un câlin au sol avec une délicatesse toute contenue. De quoi se sentir plutôt bien, et surtout de quoi vous donner envie de danser ! N'est-ce pas ? Sans blague. Je lui aurais bien fait manger sa chaîne, à l'autre baladine. Et le sol, en prime, cadeau de la maison !
Mais bon, j'étais en colère, pas folle non plus, pas comme l'autre. Alors je renvoyais vite fait ma colère dans mon ventre déjà bien endolori, et me redressait rapidement. Dans tous les cas, j'allais en manger, de sa chaîne et de la poussière, alors autant essayer de limiter les dégâts ! Et la chaîne qui fusait vers l'endroit où je m'étais affalée, mordant mon mollet, me confortait dans mon choix. Je prenais une grande respiration, et recommençait à bouger mes épaules, mes hanches, mes jambes, et mon abdomen qui me tiraillait à cause du coup de tout à l'heure.
Mais à priori, je n'étais toujours pas assez vive pour Mademoiselle. En tout cas, pas assez pour voir la chaîne fuser à nouveau vers moi, et atterrir dans un claquement sur mes côtes, m'arrachant un cri de douleur.
« Mais bon sang, il vous faut quoi, fille de chien ?? »
Très vite, je me relevais, concentrait mes pouvoirs pour disparaître. Ainsi, elle ne pourrait plus me toucher… J'oubliais l'idée de fuir, cependant. Je n'aurai jamais survécu dans ce désert, et surtout, Lalaith était toujours attachée. Alors je glissais entre les rayons de lumière, m'avançait, m'approchais de cette satanée danseuse. Pour réapparaître juste devant elle, pour lui faire face, et surtout ! Pour m'assurer qu'elle ait trop peu de marge pour me toucher à nouveau. Sa chaîne était puissante à distance, certes. Mais que ferait-elle si on lui retirait son élan ? Pourrait-elle me frapper à nouveau ? J'en doutais. Et rien qu'à le voir face à moi, mes yeux dans les siens, d'égal à égal, je me sentais plus sûre de moi, moins vulnérable.
« Vous permettez que je me rapproche ? Je suis sûre de pouvoir mieux danser, et malgré mon amertume à votre égard, je suis sûre de préférer votre compagnie à celle de votre chaîne ! »
Et, à ces mots, je reprenais ma danse, et je sentais l'impression de danger me quitter, enfin.
Mère Nature
Divinité
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(#) Sujet: Re: [Quête] La danse de l'agonie Sam 23 Sep 2017 - 22:31
Les tambours sont presque silencieux, mais quelques uns continuent de faire trembler leur sons légèrement. La danse de votre tortionnaire est devenue quelque peu chaotique lorsqu'elle vous a perdu du regard et vu réapparaître devant elle. Mais le rituel ne doit s'interrompre sous aucun prétexte, cela n'est jamais arrivé peu importe la Vérité de ceux qui l'ont subi. La danseuse s'enroule dans ses chaînes qui viennent s'échouer à ses pieds et elle met habilement un masque qui vous empêcher d'apercevoir son regard.
Tous ceux qui sont rassemblés autour de vous suivent alors ses gestes, chacun semble s'être préparés à cela, car tous sans exception ont désormais un masque qui recouvre entièrement leur tête. Vous ne pouvez plus différencier personne, chacun est recouvert les mêmes voiles. Seule la danseuse se détache de ce spectacle, car son accoutrement est le seul à ne pas être blanc immaculé, il est recouvert d'une poudre rose.
Elle enfonce d'ailleurs sa main dans sa tenue et en ressort une étrange poudre, lorsqu'elle met en avant sa main, certains de l'assemblée reculent d'un pas, mais les rangs restent serrés. Elle commence alors à danser autour de l'immense feu de joie tout en lassant cette poussière rosée. Jetant trois généreuses poignées, les flammes commencent alors à prendre des odeurs sucrées, un éclat très lumineux semble s'échapper du cœur des flammes.
Vous vous sentez alors comme engourdis, vos muscles deviennent lourds et il vous est difficile de faire des gestes précis. Vous commencez à perdre pied avec la réalité et seule la voix de la danseuse semble trouver un écho dans votre esprit. Celle-ci vous adresse tour à tour la parole, mais chacun, vous n'entendez que ce qui vous est destiné :
- La vie est cruelle ... Peux-tu prétendre avoir toujours été irréprochable au cours de ta misère vie ? ...Toi et les tiens n'êtes que des lâches. ...Vous tous, vous rejetez toutes vos responsabilités entre les mains des dieux. ...Les mortels sont libres de s'exprimer ou de leurs actions. ... Soit reconnaissante pour cette vie et cesse de rejetez la faute sur les dieux. ...
Vous n'avez pas alors remarqué que peu à peu, les gens qui vous encerclez se sont désintéressés de vous. Alors que les derniers mots de la danseuse résonnent, la caravane est déjà repartie emportant avec elle le peu de matériel qu'elle avait installé dans les petites tentes dans lesquels vous vous êtes réveillé. Autour de vous, il ne restera à votre réveil que l'immense feu qui sûrement encore en train de crépiter et l'immense désert de la Patience. Vous ne pourrez pas également manquer les deux petites réserve d'eau qu'ils vous ont laissé.
Directives:
Voici le récapitulatif des blessures, Messalina : Coupure superficielle - 2pv - 1 jour Coup - 4pv - 4 jours Coup violant - 10pv - 1 semaine + malus de 4pv Il te faudra 2 semaines de repos
Vous pouvez clore clôturer le Rp, avant, il vous faut accepter ou non ce que la danseuse vous a dit. Cela aura des conséquences sur vos blessures lors du signalement dans le carnet de santé.
(#) Sujet: Re: [Quête] La danse de l'agonie Ven 24 Mai 2019 - 12:55
Messalina Raajil
ft. Toma Ustiel
La danse de l'agonie
Enfin les chaînes tombaient. C'était au fond tout ce que j'attendais, même si le son des tambours allant decrescendo ne garantissait pas forcément de bonnes choses. Je levais les yeux, tentait de croiser le regard de cette fichue danseuse, d'y trouver une émotion, un éclat de surprise, n'importe quoi ; mais c'était inutile. Mon regard ne croisait que la surface froide d'un masque. DES masques, en réalité ; car en cherchant le regard des musiciens, je butais au même obstacle.
Alors que mon regard était détourné de la danseuse, parcourant un à un les masques, une odeur sucrée parvint à mes narines. Je me tournais, et vit la dernière poignée de poudre rose lancée au feu ; je ne savais pas quoi en penser. Etait-ce enfin la fin de cette épreuve ? La fin tout court ? Ou au contraire, le début de nouveaux supplices imaginés par ces esprits tordus et fanatiques ? J'allais me tourner vers les musiciens pour chercher un repère.
Mais mon corps me semblait étonnamment lourd.
TROP lourd.
« Qu'est-ce que... »
En un geste désespéré, je voulais me tourner à nouveau, mais seul ma tête tournait ; mon corps, lui, venait lamentablement de rejoindre le sol. Je ressentais à peine le choc, mes muscles trop engourdi, comme dans un demi sommeil. J'avais l'impression de sentir mon corps s'enfoncer dans le sable, alors que mon esprit luttait pour rester à la surface. Mais cette lutte ne servait à rien, si ce n'était qu'entendre les derniers mots de la danseuse, sans en saisir à présent le sens.
Ensuite, je sombrais.
***
J'entrouvrais mes yeux, et un éclat de lumière traversait mes rétines. Le feu crépitait juste devant mes yeux, et en un éclair, je me redressais. Tout me revenait en mémoire, et je regardais autour de moi, paniquée, dans la crainte de voir les tambour, la danseuse, ou l'ombre d'une foutue chaîne. Mais rien, juste Lalaith qui bêlait, deux portions d'eau, le feu, et l'immensité de sable. Je me levais vite, en constatant avec plaisir que mes muscles avaient retrouvés de leur réactivité. Il fallait partir d'ici, et vite ; si les nomades n'étaient plus là, la chaleur étouffante, elle, commençait à revenir.
J'attrapais ma chèvre, ma portion d'eau, et commençait mon trajet en me remémorant la veille. S'il ne restait pas le feu de joie, j'aurais probablement cru à un mirage. Mais le feu était là, et les mots de la danseuse était encore clairement présent dans mon esprit. Plus je marchais dans cette immensité de sable, et plus j'y repensais ; après tout, le silence et la solitude me menait forcément à me perdre dans mes pensée.
Est-ce que j'avais été irréprochable ? Je ne pense pas. Mais est-ce que pour autant je méritais de telles traitements ? Je l'ignore. Je n'avais commis de graves crimes, hormis…
Hormis mon blasphème, et ma gueulante envers les Dieux. Exactement ce qu'ils me reprochaient. Sauf que si j'étais libre de m'exprimer, comme elle l'a dit, était-ce si grave ? Le soleil me tapait sur le crâne, ma bouche était sèche, et ma vie menacée. A vraie dire, je ne regrettais même pas ce que j'avais dit. Car même si je m'étais pris des coups en masse, que ce serait-il passé si je n'avais pas dit ces mots ? Ces fanatiques seraient-ils seulement venus à mon secours ? J'avais marché des heures dans le sable, et ils n'avaient rien fait. Mais un blasphème, et ils avaient accouru.
Alors, ces faiseurs de morale, je n'ai pas de compte à leur rendre ; les seuls à qui je dois repentance, c'est les Dieux eux-mêmes, et je le ferai au temple le plus proche. Mais eux, il ne mérite que mon mépris ; on m'accuse de ne pas avoir irréprochable, certes. Mais je pense l'être davantage qu'eux. Car moi, jamais je n'aurais ainsi refusé assistance à une personne dans l'agonie. Ils se voulaient irréprochables aux yeux des Dieux, sans l'être aux yeux des hommes. Oui, voilà ce que je leur dirais, si un jour je recroisais la route de ces fanatiques…
« Si vos Dieux tolèrent ainsi votre comportement déplorable… »
Je regardais vers le ciel, et espérant que, d'une manière ou d'une autre, ces nomades finissent pas m'entendre.
« Alors je n'aurai aucun scrupule à blasphémer sans répit. »
Et sur ces mots, je reprenais ma route. La prochaine ville ne devrait pas être loin.