Chapitre I - Paresse et luxure
Le 4 Samun 1231, est née une démone dans une famille ayant la réputation de dignes guerriers liares pour le moins célèbre près de la couronne. Les Saliaroch. Azalel n'était pas la première native du feu au sein de cette famille. Il y avait Caleth, de 10 ans son aîné. Ilphrin et Merëdia, leurs parents, ne s'occupèrent pas tant de la cadette.
C'est peu dire puisque son père a toujours préféré passer le plus clair de sont temps à tromper sa femme, ayant une piètre image de tout ce qui est non liare et des femmes. Quelle déchéance pour lui, qui a presque créé la célébrité de la famille. Lui qui n'hésite pourtant pas à boire pendant ses heures perdues, à raconter à qui veut entendre ses exploits passés avec amertume. Quant à sa mère, elle s'en occupait sans affection, uniquement par plus par devoir que par besoin.
Pour preuve, elle n'a jamais grandit avec de l'amour familial, ses parents n'en connaissent d'ailleurs sûrement pas la signification et ne sont presque jamais présent. C'en est un point où c'est son frère aîné qui s'occupait d'elle, majoritairement.
Chapitre II - Orgueil
Azalel ne dormait pas beaucoup parce l'enfant de Simius voulait plaire à son frère, lui ressembler. Oh si petite, on ne pouvait pas dire plaire physiquement, loin de là. Mais plaire mentalement. Elle n'avait jusque là que son aîné pour modèle.
Alors très tôt, dès qu'elle a su marcher, déjà si courageuse à son âge, croyait faire le mur, pour se rendre à l'autel d'Orlack, sa capitale afin de prier l'Enflammée, la Séductrice, l'Ingénieuse, la Discrète, la Forte, et bien d'autres noms encore. Celle dont la démone aurait préféré avoir pour mère, la Déesse Simius. Secrètement, la petite cornue la priait pour être aussi forte qu'elle.
Elle se dépêchait de rentrer à temps pour regarder son frère s'entraîner.
Mais au fur et à mesure qu'elle grandissait en même temps que ses cornes,on se méfiait d'elle. A cause de la teinte inhabituelle de ses excroissances. Pourtant rien d'extraordinaire, juste une couleur or, que l'on pense voir par transparence circuler à l'intérieur de ses cornes. Tel la plus brillante des laves isolée dans un ensemble de cendres. Certains liares se croyait discrets, mais elle avait l'oreille fine. Devant eux, Azalel faisait comme si de rien n'était, mais intérieurement elle priait Simius encore plus fort.
Elle n'eut pas besoin de demander de l'aide à son frère pour s'endurcir. Caleth qui s'occupait d'elle depuis la naissance, l'entraîna durement un certain nombre d'années. Même si sa Vérité n'était pas encore apparue.
Chapitre III - Envie
Malgré ses dures années d'entrainement, la démone n'a jamais cessé de lui vouer un très grand respect et obéissait au moindre de ses ordres. Comme leurs parents, l'aîné ne lui a jamais montré beaucoup d'affection, ou même de sentiment à son égard. Néanmoins, ses regards durs étaient pour elle signification de son attachement à elle et une preuve de son affection, ce qui était en réalité bien le cas.
Il y avait aussi l'ami de son frère. Azkiel Deletraz. Le partenaire d'entrainement de Caleth. Les liares pouvaient de temps à autre confondre les deux comparses. Comme Azalel qui commis l'erreur une fois. Tout simplement parce qu'il ressemble beaucoup à son frère. Mentalement.
Chapitre IV - Tristesse et Colère
Le 25 Ravrök 1247 devint une date que la jeune femme n'oubliera jamais.
Cette fois, la jeune femme était présente avec d'autres soldats sur le champs de bataille. Un énième raid pour son frère, le premier pour elle. Ce n'est pas parce que sa Vérité ne s'était pas encore manifestée qu'elle n'en était pas moins redoutable. Cette absence, elle s'en était fait une alliée, lui permettant ainsi d'être des plus rapides au corps-à-corps avec sa dague en cristal de feu ne se préoccupant pas le moins du monde du sang qui était versé. Son aîné n'était pas si proche d'elle pourtant elle vit des soldats attraper son frère. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Pourtant Caleth était de loin le plus efficace. Que c'était-il passé ?
Sans plus attendre, la soldate se mit à courir vers Caleth, faisant tomber sa dague, de stupéfaction. S'en rendant compte, un peu plus loin, elle se stoppa nette. Trop de soldats entre son arme et elle. Et pourtant si près... La rage, la colère s'empara de la sœur prête à tuer quiconque ferait du mal à son modèle masculin. Cherchant le meilleur moyen d'agir. En vain.
CAAAALETH ! hurla-t-elle pour la première fois de sa vie.
Cet instant la marqua et la marquera toujours. Un feu des plus rouges s'empara totalement d'elle. Des flammes rouge sang coururent tout le long de son corps, de la pointe de ses cornes à ses pieds.
Ne sachant plus où donner de la tête entre la rage, la colère, l'incompréhension, la naissance de la honte, le comment du pourquoi la Vérité, sa Vérité avait choisit cet instant pour se manifester. Pourquoi avait-on enfermé son frère ? Cette rumeur de trahison était-elle une blague ? si triste soit-elle. Était-ce un complot ?
Calmes-toi ! cria Caleth avec le regard le plus profond qu'il n'ait jamais eu à son égard.
Son aîné. Heureusement qu'il était là. Un seul mot, un seul regard avait suffi pour la refréner aussitôt. Cependant, ils devaient finir la bataille. Sans lui.
Ne voulant rien entendre de plus venant des autres soldats à la fin de la bataille, Azalel rentra directement chez elle. Marchant fièrement dans la rue, comme si de rien était.
Quelques mois plus tard, vint la seconde date qu'elle haïra tout le reste de sa vie. Le 4 Samun 1247 jour de son 16ème anniversaire, la cornue assista donc à ce qu'elle prenait le début de la sentence pour une mascarade. Juste à temps pour voir cette monstrueuse scène de honte qu'est l'acte de couper les cornes. La fierté de son frère. Cela, avant qu'il soit emmené par d'autres liares, pour ne plus jamais le revoir. Après que le traître fut emporté, sa famille fut suspectée du même crime. Engendrant la honte et le déshonneur chez leurs parents avec Azalel qui était sous le choc, ne reconnaissant pas les agissements de son frère.
Plus tard, entendant que Caleth était laissé pour mort, la cadette se rendit à la frontière pour avoir des explications, et même pour tuer son aîné de ses propres mains pour la haine qu'il lui avait laissé pour seul cadeau. Ce fut un échec cuisant. C'est à partir de ce jour qu'elle se lia plus encore avec Azkiel, qui ressemblait tellement à son frère et commença à éprouver des sentiments pour lui, une loyauté, à l'idéaliser et même l’idolâtrer.
Chapitre V - Ennui et courage
Des jours passèrent. Chaque fois qu'elle sortait, que ce soit pour prier Simius ou s'entraîner, le regard des autres liares était toujours haineux. A cause de cela, plus le temps passait, plus la native issue du peuple du feu se renfermait dans la violence. Lui arrivant de tuer simplement pour assouvir sa rage.
Puis naquit le début de l'ennui et l'envie de montrer aux liares qu'elles n'était pas comme son frère. Elle n'avait jamais eu de cadeau et devait prendre la tête de la famille. Enfin... prouver son courage. Battre un tanflamm. Quoi de plus ? Rien.
Tout en se rendant sur la plaine volcanique aux premières lueurs du jour, elle fit le choix de ne pas en faire. Seulement de se battre avec le premier tanflamm venu. Sa raison ? Toujours prendre garde à la colère d'une jeune femme. Son besoin ? Trouver un équivalent d'un soldat liare, voir plus fort même. Besoin d'évaluer ses capacités. De prouver à tous que ce n'est pas parce que son frère n'est plus, qu'elle n'est pas capable de se débrouiller seule. Sans folie pas de raison. Seule sa valeur au corps-à-corps comptait.
Ainsi, la géante du Nord, s'assit au milieu de la plaine. Rien n'y personne pour l'ennuyer. En s'asseyant, la cadette ne se rendit pas compte qu'elle écrasa deux baies de brazer bien mûres. Fermer les yeux et inspirer profondément, aisé. Patienter... là, une autre histoire. Azalel attendit jusqu'au midi.
Un tanflamm téméraire s'approcha, la renifla et donna un coup de langue. Cette chose chaude, râpeuse et un peu gluante lui fit ouvrir les yeux, lui permettant juste à temps pour voir l'animal lui bondir dessus. Un combat pas comme les autres s'entama. Au loin, des liares approchaient. Aza' ne s'en préoccupa pas le moins du monde, trop affairée dans son duel. Un véritable duel d'entêtés, de fortes têtes, de deux êtres voulant l'emprise sur l'autre. Tantôt la liare sur le dos du tanflamm, tantôt l'animal renversant la situation. Tous deux enragés et pourtant aucun n'usait de feu. On aurait dit un ballet du "qui mieux-mieux". Aucun ne cédait une parcelle de faiblesse.
Jusqu'au moment où la future peau de bête pris le dessus d'un puissant et magistral coup de griffe de la patte avant, visant le cou. Négatif. La soldate ne parvint pas à parer le coup. Le sang coula. Son sang. Pourtant, l'animal se stoppa net, baissant sa tête, peut-être pour croquer son adversaire, évaluer la situation. Sauf qu'Azalel passa ses bras autour du cou. Ce qui suivit ne plu pas le moins du monde à la jeune des Saliaroch.
Le groupe s'était approché et elle n'avait rien vu venir. Ils étaient trois. A l'instant où l'animal allait avoir le dessus dans un nouveau mouvement, ils lancèrent un filet et la jeune femme eut tout juste le temps de lâcher l'animal puis de s'écarter d'une distance d'un bras. Autant dire que c'était court comme distance. Quoiqu'il en soit, bien qu'aussi fatiguée que son adversaire, la démone jeta aux importuns un regard de braise qui en disait long. Couchée, emplie de rage et de déception,elle s'apprêtait à se jeter sur les liares lorsque l'animal, épuisé, tomba sur elle, s'empalant sur la dague et les cornes de la cadette. Quelle était la particularité du filet ? Elle ne le saura jamais. Le duel ne devait pas se terminer ainsi. Pas aussi... facilement. Pas de cette manière. Ce n'était pas juste pour elle. Coincée sous le mâle, les traqueurs soulevèrent l'imposant animal pour la laisser sortir. Mais ils avaient touché à sa fierté, son intégrité. En l'espace de cinq secondes, Azalel était déjà sur le trio importun tantôt à plonger sa dague dans leur coeur tantôt de les égorger. Elle tint bon malgré son épuisement.
Malheureusement, le troisième liare eut tout juste le temps de s'échapper. Pas pour longtemps. Léchant le sang sur sa dague avant de la laisser tomber au sol à cause des ses mains ointes du liquide vital à tout être, se leva. Son bras quelque peu engourdi, elle fit un geste sec et vif comme pour dénouer ses muscles avant de courir après le fuyard. En lieu et place apparut un fouet de feu dans sa main. C'est peu dire qu'elle le testa sur son dernier adversaire. Le stranguler, le fouetter, puis l'étrangler de nouveau jusqu'à l'étouffement total. La mort. Une fois terminé, son second sort venant de naître, disparut.
Leur sang sur les mains, l'enfant de Simius ne prit pas la peine de les enterrer. Faisant comme un cadeau à la faune. La seule chose que la femme soldat fit, fut de s'occuper du corps du tanflamm en ne prélevant que la peau, laissant ainsi les entrailles aux autres de la même espèce que son adversaire vaincu.
Toute fière qu'elle était, même baignée de sang frais, de se promener dans la rue avec une peau de tanflamm, elle se rendit chez ses parents. Arrivée aussi discrètement que le souffle léger d'une brise, elle entendit une conversation de ses parents qui fit naître un trouble en elle. Son frère serait vivant.
Demeurant introuvable, ses parents avaient pris la décision d'engager un assassin. Malheureusement, elle n'entendit pas le nom de cet être, s'affalant au sol d'un coup, acceptant enfin sa fatigue. Ses parents, surpris, se retournèrent. Azalel n'eut pour toute récompense qu'une gifle magistrale de son père pour être parue toute en sang et le cou ouvert sur le seuil de leur maison.
Mais pourquoi son aîné avait-il fait ça ? Qu'avait-il trouvé de mieux ?
Depuis cet instant où elle reçut la gifle de son père, elle est devenue encore plus forte et ne cherche qu'à combattre pour qu'une seule raison : gagner en puissance et détruire son frère et restaurer l'honneur de sa famille bafouée. Non sans avoir de bonnes explications avant.
Thème général d'Azalel
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