Un travail en enchaine un autre. Ainsi est faite la vie. Pas de temps pour se reposer qu’il faut déjà repartir. Et après l’assassinat d’un membre d’une riche famille de marchand… Les choses sérieuses pouvaient enfin commencés. Enfin ! Opale était tranquillement rentrée à la tour sombre après sa mission accomplie. Et à peine avait-elle passé la porte principale qu’on lui avait annoncé une entrevue avec le Ténébreux. Il attendrait un peu. La jeune femme ne pouvait pas se présenter devant lui pleine de poussière et de boue. C’est irrespectueux et peu agréable. L’assassin fit donc un détour par ce qui lui servait d’appartement. Une douche rapide et elle était déjà repartie. Elle n’avait même pas prit le temps de se sécher les cheveux. Qu’importe. Ce n’était pas nécessaire.

Une fois dans ses appartements, elle l’écouta tranquillement. Sans l’interrompre. C’était donc le grand jour. Il s’était enfin décidé. Très bien, il serait fait comme il le souhaitait. Enfin, c’était toujours ainsi. Mais la… Opale y trouvait son compte. Elle allait enfin pouvoir se mettre en marche et frapper fort. Au cœur même des terres qui ont voulu la mort de son père. C’était autre chose que ces assassinats discrets. Elle porterait fièrement les couleurs des Réclèyes et du Ténébreux. Et tout serait différent. Elle ne serait pas obligée de cacher sa Vérité. Non. Bien au contraire. Elle la montrerait, la tête haute et le regard orgueilleux.

Elle n’avait plus qu’à trouver un compagnon de route. Elle avait le choix de prendre qui elle voulait. Le reste serait choisi par le Ténébreux en personne. Il n’y avait donc pas de doute à avoir. Ce serait de fiers guerriers prêts à tout pour faire couler un peu de sang. Il fallait juste espérer qu’ils seraient s’en tenir à la mission. Sinon, ils ne rentreraient pas vivant. Le Ténébreux comprendrait. Lui qui ne tolère pas l’erreur. Opale serait impitoyable. Comme à chacune de ses missions. Pourquoi ferait-elle une faveur à une personne qu’elle ne connait pas ? Et qui, ne le mérite certainement pas.

L’assassin savait déjà qui elle allait prendre à ses côtés. Lennart était consigné à l’attaque de la tour Est, elle ne pouvait donc pas jeter son dévolu sur lui. Mais le cavalier qui avait croisé sa route récemment lui avait laissé un très bon souvenir. Il était fort et bien bâti pour ce genre de mission. C’est lui qu’elle voulait. Et elle ne choisirait personne d’autre. Surtout pas un clown espérant gagner les faveurs du Ténébreux. Et ça, il y en avait beaucoup. Alendil, c’était son nom. Il n’aurait pas le choix que de suivre le mouvement.

Mais encore fallait-il savoir où il se trouvait. Ils s’étaient séparés sans faire de long discours d’adieu. Le plus simplement possible. Si Opale était retournée dans les terres inexplorées, lui n’avait peut être pas fait de même. Il lui fallait donc un moyen de savoir où il était. Et pour cela, l’assassin ne voyait qu’une seule solution. La potion de localisation. Sans plus attendre, elle prit congés et quitta la grande tour. Elle savait exactement où elle allait. Non loin de son refuge se trouvait une sorcière qui préparait se genre de décoctions. L’assassin trouverait sans problème ce qu’elle cherchait. Et ce fut le cas. Sitôt arrivée dans l’antre de la vieille femme, elle acheta ce qu’elle voulait et disparue. Pas la peine de s’éterniser. La femme n’était pas du genre bavard, et Opale non plus. Les raisons qui poussaient l’assassin à acheter une telle potion ne la regardaient pas. De retour dans ses appartements, la jeune femme sortie une carte et utilisa la potion. Les chutes de Veroni. Parfait, il n’était pas bien loin de l’endroit visé.

Opale rassembla ses affaires, informa le Ténébreux de son départ et disparue. Partie en même temps que les troupes qui attaquerait la tour Est, l’assassin mit deux semaines à trouver l’endroit exact où se situait le cavalier. La jeune femme avait ordonné au reste de son groupe d’attendre à quelques kilomètres du lieu avec le reste des chiens. Elle reviendrait avec lui, et ils pourraient passer à l’attaque du village. On pouvait dire que l’homme avait choisi l’endroit parfait pour s’établir.

Alors qu’elle était à quelques mètres de l’auberge lorsqu’elle vit entrer un soldat. Entrant à sa suite elle entendit l’annonce.

« Les Récleyès sont revenus ! Ils ont détruit l'avant poste à l'Est. »

Le regard fier et la tête haute, elle scruta l’assemblée choquée. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaitre la personne qu’elle souhaitait voir. Il était assis en charmante compagnie. Mais la femme qui était avec lui ne l’intéressait pas. Elle se planta à côté de leur table et focalisa son attention sur l’homme.

« Je dois te parler. » Dit-elle d’une voix neutre.

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