Le soleil commençait à se coucher, sur le lac Loïda, éclairant la surface d'une lueur rosée. Les arbres alentours ne formaient aucune ombre sur cette étendue d'eau où les timides animaux osaient enfin se pencher pour s'hydrater. C'est dans ce décor de rêve que Vaëna ouvrit un œil. La vue du ciel aux teintes crépusculaires lui fit esquisser un sourire. Le léger souffle du vent effleurait sa peau, lui faisait profiter des bienfaits de la Nature qu'elle aimait tant.

Vaëna leva la seconde paupière. Puis son dos se releva du sol, afin que la jeune femme puisse s'asseoir. Malgré le décor splendide, Vaëna n'était pas à son aise. Quelque chose clochait, et pourtant elle ne savait pas quoi. Elle porta la main à son crâne, qui lui faisait horriblement mal. Ses yeux se plissent de douleur suite au contact de sa paume contre une plaie. Les idées encore embrumées, la chasseuse ne se souvenait plus de la façon dont elle s'était abîmé le crâne. Elle ne se souvenait même plus qu'elle était venue s'allonger au bord du lac. Mais la chose qui l'étonna le plus fut qu'elle ne savait plus où était Len ! Son tigre, pourtant si fidèle, et qui la suivait partout, ne traînait pas à ses côtés. D'habitude, il aurait été en train de lui lécher les orteill... Les orteilles ?! Bon sang, pourquoi ses pieds étaient-ils donc sans soulier ?

Soudain, la panique s'empara de Vaëna. Ni ses pieds, ni ses jambes, ni le reste de son corps n'était caché sous les vêtements. Bon sang, ce n'était pas possible ! Que lui était-il arrivé ?! Des frissons de fureur mêlés à l'inquiétude et au froid lui parcoururent l'échine. Même ses armes avaient disparu. Encore, les vêtements, ce n'était pas si grave, mais son arc et ses flèches... La jeune femme était vraiment à découvert...

Balayant les alentours d'un regard inquiet, la jeune chasseuse ne vit rien. Rien qui pourrait lui appartenir. Elle bondit sur ses jambes - de toute façon, le lac semblait désert - et voulut hurler le nom de Len pour qu'il lui revienne, mais une silhouette au loin s'approchait. Vaëna fut tiraillée entre la pudeur et le besoin de retrouver ses biens.

Au diable les règles sociales ! Malgré cette seconde d'hésitation, Vaëna alla vers cette silhouette lointain, agitant les bras au dessus de sa tête blonde.

Tant pis, aujourd'hui, elle avait mis la discrétion au vestiaire.

Cette situation était tout ce qu'il y avait de plus anormal. De toutes les bizarreries que Vaëna avait vécue, celle-ci était vraiment la plus étonnante ! Boire du lait de biche, directement sur la biche, elle avait fait. Traquer une bête durant quatre jours et quatre nuits sans fermer l’œil, elle l'avait fait. Tomber nez à nez avec un lézard des marais gros comme un éléphant alors qu'elle était en planque avec de la boue jusqu'au cou, elle l'avait fait. Mais tout perdre, ne pas se souvenir, engager la conversation avec un inconnu, non, ça, jamais !

L'homme approcha. Un regard rapide sur lui, un coup d’œil à ses mains pleines de sang, son visage sadique et son sourire pervers. Qu'importe qui il était, ou ce à quoi il ressemblait, la chasseuse avait d'autres tigres à s'occuper. Il lui fallait des réponses. La remarque de l'homme devait être désobligeante, au vu du ton qu'il abordait. Mais Vaëna était loin de toutes ces mondanités. Elle ne releva pas le sous-entendu.

Agitée, elle répondit à l'homme, avec une voix un peu dure.

Cela faisait beaucoup de mots dans la même phrase, et montrait bien le caractère cocasse de la situation. Vaëna se mit à faire quelques pas autour du jeune homme, les mains s'agitant autour de son visage.

Elle ne put finir sa phrase, sa tête tournait, et de la buée remplissait ses yeux. Une nouvelle fois, elle porta une main à son crâne, qui lui tirait le cerveau en deux. Puis, sans attendre, son corps s'écroula, une tâche rougeâtre dans ses cheveux blonds.

Surprise.
Le réveil fut vif, bref.
Suffocation, étranglement, noyade.
Sas bras battaient les flots, la retenant à peine hors de l'eau. Seul son front dépassait de la surface, parfois un nez, parfois une bouche grande ouverte, essayant de trouver l'air qui lui manquait.

Vaëna ne savait plus où elle était, ni ce qui lui était arrivé. Cette journée n'était décidément pas une bonne journée : deux réveil, aucune compréhension. On sentait son désespoir pour rester hors de l'eau, mais il n'était pas aisé de se maintenir à l'air libre et de saisir le sens de la situation à la fois.

Cette situation sembla durer une éternité pour la chasseuse, alors qu'en réalité cela ne prit que quelques secondes. Avec force de courage et de maîtrise de soi - si tant est que l'on puisse parler de maîtrise - la jeune fille fit quelques brasses jusqu'à la berge, se hissa sur ses avant-bras afin de retrouver la terre ferme.

Ses pieds foulèrent le sol. Son corps trempé gouttait. Ses cheveux dégoulinaient sur ses dos gelé. Des frissons la parcoururent de la tête aux pieds. Si elle avait compris le sens de cet événement, la chose qui aurait posé le plus problème à la demoiselle aurait été d'avoir perturbé la tranquillité des eaux, donc le sommeil de la Nymphe du lac... Mais ces réflexions étaient loin à cet instant. D'autres choses occupaient l'esprit de Vaëna.

La grande blonde se releva, ses mains frictionnant ses bras, repliés en croix sur sa poitrine. Il ne faisait pas un temps à se baigner, et le contraste de chaleur était poignant. Grelottant, Vaëna s'approcha du jeune homme avec qui elle discutait auparavant - dans ses vagues souvenirs.

Ses dents tremblaient. Si seulement elle avait eu ses vêtements, elle aurait pu se sécher. Si seulement Len était là, il aurait pu la réchauffer de sa belle fourrure rousse...

[HRP] Désolé de l'absence.
Je ne pourrais pas terminer ce RP, je n'arrive pas à avancer dans mes actes et paroles.
Désolée.