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| Le danger peut porter une robe de bal | |
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Auteur | Message |
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| (#) Sujet: Le danger peut porter une robe de bal Ven 29 Déc 2017 - 23:31 | |
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Le 4 Samùn 1249
Le printemps arrivait sur Arnlo, et avec lui son cortège de réceptions fastueuses qui prenaient pour prétexte de célébrer la fin de l'hiver, la fonte des neiges et le renouveau de la nature. Le climat de la Plaine Isolée ne correspondait pourtant guère aux printemps idylliques décrits par peintres et poètes, et les immenses étendues de steppe étaient plus souvent noyées par la pluie que réchauffées par le doux soleil chanté par les bardes. Les rizières commençaient à se remplir d'eau à cette époque, et allaient sécher au coeur de l'été sous le soleil de plomb qui brûlait toute la plaine. Dans les villes, les habitants ne sortaient plus que couverts d’épaisses peaux huilées pour se protéger de la météo et ceux qui pouvaient se le permettre ne quittaient l'abri de leurs riches demeures que pour celles de leurs pairs.
Rhys faisait partie de cette dernière catégorie. Il aimait cette saison où les salons les plus à la mode étaient pleins à craquer et où les nobles trompaient leur ennui dans de petites intrigues mesquines à huis clos. C'était un pain béni pour lui, qui amassait autant de rumeurs qu'il pouvait en retenir. Elles devenaient ensuite une monnaie d'échange prisée et il avait pu par le passé mettre la main sur des ingrédients rares grâce à un ragot bien placé dans une oreille stratégique. Il ne doutait pas qu'il faisait lui-même l'objet de nombreux commérages, d'autant qu'il en faisait lui-même circuler une bonne part, le plus souvent fausse – rien de tel pour maîtriser l'information.
Le bal donné ce soir-là par le marquis et la marquise de Malary n'avait rien à envier aux plus grandes festivités de l'année. Leur maison brillait de mille feux depuis la rue et nul dans la ville n’ignorait leur fête. La moitié de la population y était invitée, et l'autre y avait travaillé depuis des jours. Traiteurs, tailleurs, joailliers, palefreniers, artisans en tous genres, l'événement avait fourni du travail à nombre de gens. Et si Rhys se fiait aux antériorités, le résultat allait valoir le détour. Son attelage s'arrêta devant la terrasse illuminée et le cocher vint lui ouvrir la porte pour l'accompagner jusqu'à l'entrée où un valet prit le relai. Ces simagrées étaient exaspérantes, mais il était hors de question de se présenter à une telle soirée détrempé comme un rat noyé. Tous les plus grands seraient présents, et il n'était pas impossible que la Lady elle-même fasse une apparition. C'était une occurrence rare évidemment, mais depuis le retour des Récleyès, elle donnait l'impression de se montrer plus souvent en public. On pouvait toujours rêver…
Une fois à l'abri dans l'immense hall, il confia manteau et lyre à un domestique. Il était là en qualité d’invité et non de barde, mais il préférait toujours l'avoir avec lui. Il n'était pas rare qu'on lui demande de jouer au cours de la soirée, ce qu'il prenait plaisir à accepter avec une fausse humilité, et cela ajoutait juste cette petite nuance d’improriété à son image, ce dont il se délectait. Une fois dans une tenue plus appropriée à la situation qu'un manteau boueux, il se dirigea vers le salon sur les indications du serviteur, qui l’annonça. L’hôtesse l’accueillit, étincelant de mille feux.
“Marquise, vraiment, vous vous êtes surpassée cette année.” Il lui fit un baise-main, laissant volontairement traîner son geste. “Vous avez décidément le plus beau salon de la ville.”
L'intéressée eut un rire coquet, masquant son ravissement derrière une main gantée de dentelle.
“Vous devez savoir que les flatteries ne vous mèneront nulle part avec moi, mon cher Rhys.” Elle lui adressa un grand sourire qui démentait ses paroles. Puis, comme un autre invité arrivait derrière lui, elle se dirigea dans sa direction. “Ne me laissez pas vous accaparer. Oh, et vous devriez pouvoir trouver ce cher Zaine quelque part. Il est arrivé il y a quelques minutes.”
Rhys s'inclina pour masquer l'aspect artificiel de son sourire. Croiser son frère à ce genre d'occasion n'avait absolument rien pour lui plaire. Ce n'était pas rare, mais il faisait toujours tout pour ne pas se retrouver en sa présence. Sur ces entrefaits, il regarda autour de lui, et s'avança vers le salon. Il était temps de se mêler au reste des invités.
Dernière édition par Rhys Songsteel le Sam 21 Juil 2018 - 15:14, édité 2 fois |
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Winter C. Eliwën
Maître des Ombres Messages : 1176 DC : Drake Val Ary, Enara VerteFeuille, Ria, Rhaenega Hywel Örjan Carnet : Rôdent les ombres ... Expérience : 637 Titres : Insatiable PersonnagePrestige : (6/9) | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Dim 31 Déc 2017 - 10:40 | |
| Encore un bal ? Ces festivités ne s’arrêtent donc jamais ? Il n’y a rien à dire, décidément j’adore cette ville ! Et dire que j’avais longtemps boudé cette ville, pensant qu’elle d’abritait que de vieux humains aigris, amassant fortunes avant de le mettre dans un coffre sur lequel ils passaient leur journée assis de peur qu’on leur vole. Je suis certaine que de telles personnes existent mais je n’ai pas encore fait irruption chez eux semblerait il ! Mais il faut avouer que c’est peut être parce que je n’ai pas encore eut beaucoup l’occasion de « visiter » les maisons depuis mon arrivée, trop occupée à chercher une tenue pour briller lors des bals et me faire connaître.
Le précédent, donné en bordure de la ville dans un superbe manoir avait été une très belle réussite. J’avais appris les rudiments des jeux de la Cour, riant fort, parlant peu mais écoutant beaucoup, évitant les boissons alcoolisées pour ne pas souffrir d’oublis ou de lapsus. Puis, alors que les langues se déliaient grâce aux fameuses liqueurs servies par des valais en uniforme impeccable, j’étais à mon tour entrée dans la danse, parlant de mon personnage comme s’il s’agissait de moi-même, parlant de la Guilde comme d’un honnête commerce basé sur un bel héritage. Crystal de Faertas avait eut du succès ce soir là, d’abord interrogée sur ses produits de prédilection – les étoffes rares (affirmation étayée par ma robe rendue scintillante par sa Vérité de Lumière) ainsi que les objets de collection – puis sur ses méthodes employées. A cela, j’avais répondu que j’engageais d’honnêtes petites gens pour partir à la recherche de produits valant le déplacement avant d’y mettre le prix. Cette technique inventée au cours d’un interrogatoire un peu trop poussé avait suscité beaucoup d’étonnement mais personne ne l’avait remis en cause. Ma réputation de marchande émérite était faite.
Voilà que deux jours à peine après ce bal, je ne pensais pas devoir me replonger à nouveau dans la peau de mon personnage mais je sais que cela sera une partie de plaisir : Crystal de Faertas et moi nous entendons à merveille ! J’avais donc passé la journée à chercher une robe digne de l’événement du soir, une merveille chaque année d’après les commérages ! J’avais d’abord songé remettre la même robe que le premier soir mais, après m’être renseignée ça et là, j’ai vite compris que ce n’était pas une bonne idée. Elle avait bien trop marqué les esprits et j’étais censée être une femme riche, sacrebleu ! Une Dame comme Mademoiselle de Faertas ne s’habille pas deux fois de la même façon ! Voilà comment je m’étais retrouvée à faire de nouveau les boutiques, allant et venant dans les robes vêtue d’une robe rouge et blanche que j’avais récupéré grâce à ma chapeline, il y a quelques temps déjà. Mais après des heures à tourner dans les rues et à entrer dans les échoppes, je dois me rendre à l’évidence : rien de ce que je peux voir ici n’est à la hauteur de la robe scintillante que je portais la dernière fois. Lassée et trempée jusqu’aux os par la pluie que je n’avais pas anticipé, j’avais fini par me rendre à l’évidence : il fallait que je rentre bredouille et que je trouve une solution.
En arrivant dans ma suite, à l’Auberge de l’Aina, payant au passage une part de la somme totale de la location à l’aide d’une bourse dérobée dans un magasin, j’entreprends de réfléchir aux possibilités qui s’offrent à moi. J’avais bien piqué quelques robes ça et là mais c’était grâce à la Chapeline, je n’avais pas de possibilité de les retrouver à nouveau désormais … J’en avais bien quelques unes dans mon Sac sans Fond comme celle qui était destinée à Miradelphia mais … Mais une robe royale, n’est ce pas une merveilleuse idée, à la hauteur de l’image que je souhaite donner ? Il ne me faut pas plus de temps pour prendre une décision. Je plonge la main dans mon sac et en sort la magnifique robe de satin et de velours aux teintes bleutées. Encore une fois ce soir, je serai la plus belle.
*** Vêtue de ma robe royale et recouverte d’une fourrure prêtée par l’Auberge, je sors du véhicule pour rejoindre la maison où la soirée a déjà dû commencer. La façade est abondamment éclairée mais, malgré la beauté du lieu, je ne prends pas le temps de m’attarder, ne voulant pas arrivée mouillée à l’intérieur. Cela aurait été du plus mauvais effet. Comme la fois précédente, un garde surveille les entrées des invités mais cette fois ci, personne ne m’arrête pour me demander mon nom. Je doute que mon visage soit assez connu pour justifier ce comportement et présume plutôt que les maîtres de maison ont choisi de ne pas importuner leurs invités avec ces contrôles aussi humiliants que futiles. Après tout, n’avais je pas réussi à rentrer alors que personne ne me connaissait et que Crystal de Faertas n’existe pas ?
Sûre de moi, j’entre dans la grande salle. Je n’ai pas besoin de m’interroger longtemps pour savoir si je dois commencer par le buffet ou par chercher une connaissance, un jeune homme me rejoint sans attendre. « Mademoiselle de Faertas. » Tandis qu’il me prend la main pour y déposer un baiser, je tente de me rappeler de son nom mais il a déserté ma mémoire. J’ai rencontré bien trop de personnes différentes lors du bal chez Sieur Jade et son épouse. « Vous vous souvenez de moi ? Milan de Resco, nous nous sommes vus l’autre soir. » J’acquiesce avec un sourire : « Bien entendu, nous avons parlé un moment de musique et d’art, comment aurais je pu oublier cela ? » L’homme, visiblement ravi que je me souvienne de lui, m’adresse un grand sourire avant de me raconter les derniers événements de sa vie. Je l’écoute d’une oreille disserter sur la beauté des huiles teintées pour le corps tout en balayant la salle du regard.
C’est alors que je remarque un visage connu. Une autre personne que j’ai rencontrée il y a deux jours ? Non, cette personne là semble venir d’un passé plus lointain … Mais où aurais je pu rencontrer un riche Parlèm fréquentant ce genre de bal auparavant. Ce ne sont généralement pas des personnes avec qui je travaille et je ne vois que très exceptionnellement les propriétaires des biens que je vole. C’est alors que j’ai un flash back. Une entrevue au fond d’une taverne improvisée sous une tente, une tenue d’allumeur de lanterne, une fiole de Rheina Color qui a valu à une pauvre femme de finir nue au beau milieu de la Fête de la Vérité, ma cape d’invisibilité pour surprendre mon acquéreur … A quelques mètres de moi, grand et blond, se trouve celui pour qui j’ai travaillé à la Fête de la Vérité. Nous avions rendez vous à l’Auberge des Fleuves Jumeaux un mois après la Fête mais je n’avais pas pu m’y rendre … S’en souvient il ? Y était il allé ? Désireuse de ne pas perdre un acheteur potentiel, je lui avais fait envoyer une lettre. L’a t il seulement reçu ? Loin du souvenir que j’en est, dans lequel il était vêtu d’une tenue excentrique et bariolée, il est ce soir habillé avec une magnifique tenue, visiblement de très bonne facture. Ses longs cheveux blonds ont été traités avec soin et je m’attendrais presque à le voir maquiller afin de parfaire l’ensemble et, peut être, d’ajouter cette petite touche d’excentricité qui lui allait si bien. Mais alors que je m’apprête à aller à sa rencontre, je m’arrête. J’existe ici sous un autre nom, grande Dame impressionnant ses semblables par sa richesse, mais lui ne connait que Winter Eliwën, la voleuse …
Dernière édition par Winter C. Eliwën le Lun 8 Jan 2018 - 17:29, édité 1 fois |
| | | | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Lun 8 Jan 2018 - 14:21 | |
| Lui qui pensait passer une si bonne soirée, elle allait maintenant être ternie par les efforts qu'il allait devoir déployer pour esquiver son frère sans que cela se remarque. Oh, bien sûr qu’il appréciait Zaine, autant que le reste de sa fratrie, mais il allait sans dire que leurs chemins avaient divergé il y avait bien longtemps. Une partie de ce qui faisait la popularité de Rhys était qu'il venait d'une famille ancienne, sage à en être ennuyeuse, alors que son propre train de vie plus mouvementé était pour le moins contrastant avec l'image que l'on attendait de lui. Bien. Il était temps de se reprendre et d'entrer dans la danse s'il ne voulait pas attirer l’attention sur son hésitation. Il se décora de son plus charmant sourire et pénétra dans le salon magnifiquement éclairé.
À son entrée, quelques regards se tournèrent vers lui. Il était resplendissant et n'avait pas grand chose à envier à certaines dames. Il arborait une tenue de lin crème à la coupe sophistiquée visiblement créée par un tailleur de talent spécifiquement à sa demande. La simplicité de l'étoffe ne servait cependant qu'à rehausser les ajouts de velour violet et les nombreuses broderies dorées qui l’ornaient. Les couleurs étaient rendues plus vibrantes encore par une discrète modification alchimique du vêtement, que seul un oeil averti aurait pu déceler mais qui le rendait presque hypnotisant. Il avait abandonné pour l'occasion son éternel chapeau à plumes, pas du tout adapté à la météo, mais n'avait pas manqué de rappeler sa marque de fabrique avec quelques plumes minuscules et effilées au coin de son oeil droit.
Une jeune femme vint le saluer dès son entrée. Elle était nouvelle en société, tout juste adulte, et n'avait pas encore perdu comme ses aînés l'émerveillement que suscitait une telle réception. Elle était suivie par une chaperonne qui jaugeait d'un oeil austère ses relations avec la gent masculine de la soirée. À la fois amusé et irrité par les codes rigides et datés de la noblesse, Rhys se fit un devoir de donner le bras à la jeune fille pour l'attirer insensiblement hors de vue de la vieille femme, utilisant un groupe de bavards pour les dissimuler, tout en faisant la conversation.
“Ah, Mademoiselle Lisa de Tobar ! Quel plaisir de vous voir enfin voler de vos propres ailes ! Vous êtes resplendissante, votre famille doit être absolument fière de vous.” La jeune fille parvint à rougir coquettement au compliment. “Vous me flattez, Monsieur. Ce n'est cependant pas ma première sortie ! N'étiez-vous pas présent au bal des Arlern la semaine passée ?” “Malheureusement non. J'étais prisonnier d'un voyage d'affaire des plus ennuyeux et ne suis rentré qu'après. Vous n'imaginez pas ma déception !” Il secoua la tête d'un air déçu pour illustrer ses propos. La demoiselle le gratifia d'un rire cristallin. “Oh, vos affaires doivent être tout sauf ennuyeuses, vous connaissant ! Vous donc avez manqué l'arrivée d'une nouvelle venue. Personne ne la connaissait, mais elle portait une si jolie robe, et elle était très belle ! Elle vous aurait forcément plu. Elle devait être immensément riche. Peut-être fera-t-elle une nouvelle apparition ce soir, qui sait ?”
Avant qu’elle ne puisse lui révéler son nom, leur conversation fut interrompue par la chaperonne, qui les arrêta d'un “Mademoiselle Lisa !” réprobateur. Rhys la laissa partir avec un clin d'oeil, avant de chercher un autre visage connu. Enfin, un autre visage à qui il avait envie de parler, car pour être franc, il connaissait déjà la plupart des autres invités. Il finit par repérer quelqu'un d'intérêt un peu plus loin, quelqu'un qui l'avait également vu. Il remit immédiatement son visage, n'oubliant jamais ceux avec qui il avait fait affaire. Tout se mit en place dans son esprit : nouvelle, riche, très belle. Il s'agissait donc de Winter Eliwën, cette dame si mystérieuse. La voleuse avait manqué leur dernier rendez-vous et était restée très énigmatique dans son explication, mais un personnage aussi romanesque laissait imaginer toutes les raisons possibles d'un tel empêchement.
Il attendit que son interlocuteur la quitte pour l’aborder. Après tout il n’était pas assez impoli pour interrompre une conversation. “Ma Dame.” Il s’inclina devant elle pour la saluer. “Nous n’avons pas été présentés, il me semble. Rhys de Canhall, pour vous servir. On m’a tant parlé de vous, c’est un véritable plaisir d’enfin vous rencontrer.”
De l’extérieur, tout portait à croire qu’ils se rencontraient effectivement pour la première fois. Lui était à peu près persuadé qu’elle l’avait également reconnu, puisqu’elle le fixait avant qu’il ne l’aborde. Cependant, il se doutait qu’elle ne s’était pas présentée par son vrai nom lors de son entrée en société et ne voulait pas la mettre dans l’embarras. Après tout, ils étaient censés travailler ensemble. |
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Winter C. Eliwën
Maître des Ombres Messages : 1176 DC : Drake Val Ary, Enara VerteFeuille, Ria, Rhaenega Hywel Örjan Carnet : Rôdent les ombres ... Expérience : 637 Titres : Insatiable PersonnagePrestige : (6/9) | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Jeu 11 Jan 2018 - 14:09 | |
| De quoi ai je l’air, ainsi plantée au milieu du passage, cherchant une idée pour échapper à l’éventualité d’une situation gênante dans un avenir proche ? Un serveur, très beau garçon soit dit en passant, s’approche pour me proposer un amuse bouche. Après un rapide coup d’œil sur son plateau garni, j’opte pour un petit feuilleté surmonté d’une crème orangée à l’allure fort appétissante. Ravie de ce service que je n’avais que très peu vu dans les bals précédent, je retrouve une esquisse de sourire et avance, à l’opposé là où j’ai vu l’allumeur de lanterne, à la recherche d’un visage connu mais moins dangereux.
C’est donc avec un plaisir évident que j’accueille l’arrivée d’un jeune homme d’Arnlo, portant un nom de plante dans mes souvenirs. Je ne l’apprécie pas le moins du monde car sa lourdeur n’a d’égale que sa stupidité mais il fera l’affaire pour cette fois. « Crystal ! Quel plaisir de vous vori en ces lieux ! » Trop de familiarité à mon goût ! Je le laisse me faire un baise main bien que cela me répugne quelque peu, ravie de porter des gants en ce jour de fête (j’ai appris qu’il s’agissait d’une mode ici !), en tentant un sourire poli. « Je ne suis pas certain que vous souveniez de moi, vous avez eut tant de succès le soir de notre rencontre que vous ne pouvez pas avoir retenu tous les noms ! » Je ris, flattée d’être vue ainsi. Je ne sais pas s’il s’agit aussi d’une mode de se représenter à chaque fois que l’on recroise quelqu’un que l’on a déjà vu mais je bénis cette façon de faire. « Jasmin de Belreuil, pour vous servir. » Il s’incline bas, un grand sourire aux lèvres avant de se redresser pour me demander : « Vous êtes venue accompagnée ce soir, ma Dame ? » Je bégaie, incapable de trouver rapidement une réplique appropriée. Ah, si seulement j’avais à portée de main un homme sans ambigüité mais avec l’option sauvetage en mer ! Il n’y a pas à dire, j’ai beau croiser Vomito aux quatre coins de Madelle, il n’est quand même pas là quand il faut ! « Pas ce soir non. » Il me sert un regard lubrique tandis que je lance un coup d’œil aux alentours à la recherche d’une aide potentielle.
Malheureusement pour moi, la seule que j’aperçois est le jeune homme blond de la Fête de la Vérité, qui s’approche d’ailleurs de nous sans me lâcher du regard. Il n’y a pas de doute possible, c’est bien vers moi qu’il vient et cette fois je ne vois pas de moyen d’y échapper. Je regarde Jasmin qui me propose subtilement un « petit fourré au fromage » en désignant la sortie d’un geste de main. Tant pis, l’allumeur de lanterne sera toujours une meilleure option que celle là ! Je ris comme si le jeune homme venait de me dire une bonne blague avant de me tourner vers le nouvel arrivant. Mon cœur bat à cent à l’heure mais je n’ai pas le choix de toute manière, il va bien falloir que je me confronte à cette situation et, dans le meilleur des mondes, que j’arrive à lui expliquer que je ne me fais pas appeler Winter ici. Ce serait si triste de gâcher ma réputation à peine arrivée ! J’ai eut si peu de temps pour en profiter et elle a encore tant de potentiel …
Il s’incline poliment, sans exagération contrairement à l’affreux personnage qui vient de nous quitter, et enchaîne tandis que je réfléchis toujours à un moyen d’expliquer mon souci. « Nous n’avons pas été présentés, il me semble. Rhys de Canhall, pour vous servir. On m’a tant parlé de vous, c’est un véritable plaisir d’enfin vous rencontrer. » Malgré mes efforts, je ne pense pas avoir réussi à retenir une expression d’étonnement sincère. Nous nous étions présentés à la Fête de la Vérité, lorsque nous avions conversé, son prénom me revient à présent. Est il au courant ? Lui a t on donné mon nom ici et a t il comprit seul ? Car cet homme à l’air tout sauf stupide et il fait parti ici des rares personnes pour qui j’ai un respect sincère, bien que je ne le connaisse que très peu. « Sir, enchantée. » Je le regarde dans les yeux en exécutant à mon tour une petite courbette. Que dire ? « Crystal de Faertas. J’ignore ce qu’on vous a bien pu vous raconter sur moi ! » Je lui souris, de plus en plus certaine qu’il comprend tout à fait, d’où ses paroles mesurées. « Je viens à peine d’arriver sur Arnlo, il y a une semaine tout au plus ! Mais j’ai cru comprendre que les nouvelles vont très vite ici, il vaut mieux être prudent dans nos paroles, n’est ce pas ? » Je ris puis, alors qu'un serveur passe à proximité et j’attrape un feuilleté avec une mousse de poisson, définitivement dégoûtée des ‘petits fourrés au fromage’. J’enchaîne avant d’en prendre une bouchée : « Et vous ? Je m’excuse mais on ne m’a pas encore raconté en quoi consistent vos affaires dans la région. » Et vu le costume, ici il n’y a aucun risque qu’il ne soit que cracheur de feu ou autre joyeux luron destiné à l’amusement de la foule. |
| | | | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Lun 15 Jan 2018 - 15:37 | |
| À voir l'expression grandement contrariée de cette petite pintade de Jasmin de Belreuil, la conversation n'avait dû être close que du côté de Winter. Rhys dut déployer tous le sang-froid dont il était capable pour retenir un sourire sarcastique d'apparaître sur son visage. Si ce cloporte avait décidé qu'elle allait lui donner ce qu'il voulait, la pauvre allait avoir du mal à détacher ses griffes de son bras. Il lui faisait cependant toute confiance pour y arriver, cette demoiselle avait plus d'un tour dans son sac, il avait été le premier à en faire les frais, quelques mois plus tôt. Ce n'était donc pas la grandeur d'âme chevaleresque ou la compassion qui le fit écarter subrepticement Jasmin pour l'exclure de la conversation. Non, c'était son petit plaisir personnel appuyé sur la détestation de ce genre de personne.
“Ravi de faire votre connaissance, Crystal de Faertas. Vous avez raison, évoluer dans cette cité peut être un défi, mais je n'ai aucun doute : vous allez adorer cela.”
Il était ravi de la situation. Ce monde d’apparences et de faux-semblants amenait à des dialogues inventifs et sous-entendus. Il était comme un poisson dans l'eau. Jasmin tenta de reprendre la parole, mais Winter fut plus rapide et il n'osa pas la couper. Rhys en aurait frétillé de bonheur. Il avait une sainte aversion pour ce jeune freluquet et toute sa génération qui n'était pas capable de la moindre subtilité dans leurs relations. Lui-même allait devoir se montrer imaginatif pour répondre à la question de la voleuse. Elle savait qu’il avait des activités plus ou moins cachées, mais pas les les oreilles indiscrètes qui trainaient à proximité, et il était tout simplement hors de question que quelqu’un comme Jasmin de Belreuil ait ne serait-ce qu’un simple doute là-dessus. Ou alors il pourrait juste dire la vérité: pour une fois qu'il participait à ce genre d'événement sans but ultérieur… Cela pourrait changer au cours de la soirée, qui sait ? Mais pour l’instant, un sourire superficiel et un geste dérisoire de la main plus tard, il répondit :
“Je ne suis ici qu'en qualité d'ami, ma Dame. Le Marquis et la Marquise connaissent ma famille depuis ma plus tendre enfance et j'ai le bonheur d'être invité chaque année.”
Finalement, faire semblant de comprendre la question de travers était peut-être le plus simple. Cela évitait de se prendre les pieds dans le tapis et lui laissait plus de temps pour réfléchir à une formulation appropriée. Jasmin étouffa un ricanement grossier, s'apprêtant sans doute, pour retrouver le feu des projecteurs, à révéler la réputation dissolue qui était sienne dans certains milieux, ainsi que son cortège de rumeurs plus ou moins inadaptées à la situation actuelle. Faisait mine de l'ignorer, Rhys se tourna légèrement, trouvant le moyen de faire face à Winter tout en présentant presque son dos au jeune homme. La musique venait de changer, abandonnant la valse pour une autre dans quelconque, bien plus simple. Il profita de cette chance de pouvoir parler à la jeune femme plus discrètement. Il s'inclina à nouveau devant elle, une main tendue.
“Ma Demoiselle, m'accorderez-vous cette danse ?”
Il se demandait si elle savait danser, mais avec ce qui s'annonçait, le risque paraissait moindre. Il n'était juste jamais agréable ni d'essuyer un refus devant un rival, ni de se faire marcher sur les pieds. Il espérait qu'elle saurait saisir la proposition sous-entendue, quitte à se dissimuler dans la foule des invités un peu plus loin.
Dernière édition par Rhys Songsteel le Sam 21 Juil 2018 - 15:43, édité 1 fois |
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Winter C. Eliwën
Maître des Ombres Messages : 1176 DC : Drake Val Ary, Enara VerteFeuille, Ria, Rhaenega Hywel Örjan Carnet : Rôdent les ombres ... Expérience : 637 Titres : Insatiable PersonnagePrestige : (6/9) | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Jeu 18 Jan 2018 - 17:33 | |
| A mon plus grand étonnement, Rhys ne me trahit pas. Quel Dieu doit on remercier pour cela ? Y a t il un Dieu de l’Intelligence qui aurait visiblement prit le jeune homme blond – mais rejeté Monsieur de Belreuil visiblement – sous son aile ? Sinon tant pis, je prierai Polliope, Dieu de la Sagesse, pour lui faire savoir que le collectionneur est une réussite. Je ne serai donc pas démasquée, pour le moment. Lorsqu’il me fait remarquer que je devrais adorer les jeux de la Cour, je ne peux m’empêcher de sourire. S’il savait à quel point je me régale ! Ces potins, que l’on peut créer, modifier puis redistribuer à sa guise sont un délice pour ceux qui aiment manipuler les mots ou les âmes, même si je ne suis pas sûre d’avoir envie de savoir dans quelle catégorie je devrais être classée.
Rhys, en tout cas, rentre sans nul doute dans la première catégorie et il manie les phrases avec une aisance incontestable, délivrant seulement les informations qu’il désire et lorsqu’il a décidé que le moment était opportun mais pas avant. J’en déduis donc que je n’ai pour l’instant absolument aucune chance d'en savoir un peu plus sur la nature de ses activités dans le monde des Parlèms. Est il collectionneur ici aussi ? Est il un noble respecté qui se repose sur sa fortune et dont la seule préoccupation est de la faire fructifier ? A t il un commerce, comme les Jelica par exemple ? Je me demande si son attitude mystérieuse est sa façon de se comporter à Arnlo ou si elle est due à la présence de Jasmin de Belreuil. Ce dernier, rejeter de la conversation, ouvre et ferme la bouche comme un poisson béat à mesure que nous lui arrachons les occasions de placer ses viles paroles. C’est fort possible qu'il s'agisse de la présence perturbante du courtisan, il est vrai qu’à sa place je ne délivrerai aucune information devant cet individu.
Annonçant qu’il vient ici depuis qu’il est tout petit, Rhys confirme ce que je pensais : cela doit être en grandissant dans le milieu étrange de la richesse et de la courtisanerie que l’on doit développer cette façon de pensée et l’art des phrases à double sens. Mais alors que je m’apprêtais à lui répondre, l’homme se baisse en une courte révérence et, me tendant la main, m’invite à danser. Un homme m’invite à danser. La première réplique qui me vient à l’esprit est cinglante et dégouline de sarcasme mais je crois qu’elle n’est nullement appropriée à la situation. Un homme m’invite à danser. C’est bien la première fois de ma vie. Que faire ? Je n’ai jamais dansé de toute ma courte vie ! Je ne doute pas que cela doit être fort agréable, surtout en bonne compagnie; et j’ai d’ailleurs bien envie de lui accorder cette danse, comme ils disent dans le jargon d’ici, mais je n’ai pas envie de me ridiculiser. Quelle idée de se présenter à un bal sans s'être entraînée au préalable à exécuter quelques pas, seule dans sa chambre avec son miroir pour seul témoin ?
Je jette un rapide coup d’œil à l’horrible créature, au physique pourtant agréable, à qui mon (peut-être futur) cavalier tourne maintenant pratiquement le dos. Si je dois choisir entre les deux, ma décision est prise sans hésitation aucune. J’attrape de mes doigts gantés la main que me tend le jeune homme blond et fais un pas vers lui. Alors que nous nous avançons vers l’endroit de la grande pièce où évoluent les danseurs, je me rapproche de Rhys pour lui murmurer à l’oreille : « Ici, vous pourrez me parlez de ce que vous voulez en étant à l’abri des oreilles qui traînent mais soyez prudent ! Je n’ai jamais dansé et vous risqueriez d’y perdre vos pieds. » Avec un sourire désolé, je m’applique néanmoins à suivre les pas de mon partenaire. J’espère que notre discussion ne me demandera pas trop de concentration car je ne pense pas être capable de faire ces deux choses là à la fois.
Mais, alors que nous commençons a évolué au milieu des danseurs - sans trop de catastrophes pour le moment ! -, je lève la tête un instant pour comparer ma prestation à celle des Parlèms, habitués à ces pas qu’ils doivent trouver simplissimes. Peut on baisser dans l’estime des autres car on ne sait pas danser ? Que l’on puisse penser ce genre de chose au sein de la Cour d’Arnlo ne m’étonnerait pas beaucoup. Mais, en regardant autour de moi, je remarque alors une jeune personne, de l’autre côté de la salle. Entourée de gardes du corps qui ne semblent pas vouloir laisser qui que ce soit approcher, elle évolue avec une grâce sans pareil, comme si les Dieux s’étaient penchés sur son cas pour la rendre parfaite. Le résultat est plutôt réussi d'ailleurs. Mais alors que je la regarde, je remarque que je ne suis pas la seule : en quelques instants à peine, la jeune demoiselle semble être au centre de toutes les attentions désormais. Je me penche vers mon cavalier et lui demande tout bas, pour que personne d’autre que lui ne puisse m’entendre : « Pardonnez mon ignorance mais ... qui est cette personne ? Elle a l’air d’avoir une certaine importance ici. » |
| | | | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Mar 23 Jan 2018 - 16:45 | |
| La face était sauve, Winter avait accepté sa proposition presque sans hésitation. Il remercia toute une série de dieux à commencer par Etalhiel pour avoir inspiré l’héléo à accepter de danser. Essuyer le refus de la plus belle dame du bal sous les yeux avides de Jasmin de Belreuil aurait été un véritable cauchemar et il était soulagé d'y avoir échappé. Elle posa la main dans la sienne avec un léger manque de révérence qui pouvait passer pour de la familiarité. Parfait. En faisant mine de la conduire jusqu'à la piste de danse – car la demoiselle avait les choses bien en main – il adressa un petit clin d'oeil narquois à Monsieur de Belreuil, qui fulminait. Ce n'était probablement pas la dernière fois qu'ils en entendaient parler durant la soirée, mais cette petite revanche valait tous les ennuis qu'il pourrait lui apporter plus tard.
Sa cavalière avait l’air plutôt confiante en tout cas et il s’attendait déjà à passer un agréable moment, jusqu’à ce qu’elle le mette en garde sur ses talents de danseuse. Il n’en était pas vraiment surpris, elle n’avait pas l’air d’être née avec une cuillère en argent dans la bouche et il fallait avoir éduqué ici pour connaître ces innombrables chorégraphies qui pour la plupart semblaient n’avoir comme intérêt que leur inutile complexité – ce n’était heureusement pas le cas de celle-ci, car il avait bien choisi son moment pour l’inviter. Cependant, il était également ravi qu’elle ait immédiatement saisi le but de cette invitation. Pour être parfaitement honnête, il devait bien admettre qu'il avait eu quelques doutes à son sujet lorsqu'il avait reçu son courrier à l'auberge après la Fête de la Vérité. Certes, les mots étaient bien tournés mais n'importe qui pouvait trouver n'importe quel prétexte pour ne pas être là. Cette soirée promettait en revanche de prouver le sérieux et l'efficacité de la demoiselle. “Ne vous en faites pas.” Avec un sourire, il l'entraîna sur la piste de danse.
La musique n'était pas trop rapide, les pas étaient simples et la chorégraphie n'impliquait pas de changements de partenaire: il n'y avait a priori aucune raison que cela se passe mal. Il n'hésitait pas à lui murmurer quelques indications pour éviter tout accident. Une fois qu'elle eût suffisamment intégré les bases pour qu'il puisse parler d'autre chose – bien plus rapidement qu'il n'aurait cru, l'agilité devait faire partie des conditions de son activité – il se lança.
“Vous avez eu l'air surprise de me voir. Il se trouve que je vis à Arnlo, ma chère. Par contre, je suis assez curieux de savoir ce qui vous amène ici pour la première fois. Serait-ce l'appât du gain ?”
Il n'était pas assez naïf pour croire que toutes les sécurités que pouvaient mettre ses compatriotes sur leurs maisons pouvaient résister pour toujours aux voleurs les plus habiles. C'était pour cette raisons que toutes ses possessions les plus précieuses avaient quitté depuis des années la riche demeure familiale, pour rejoindre une retraite plus modeste mais aussi par conséquent plus discrète. Sa propre maison, simple en comparaison de celles de ses pairs mais très officielle servait de leurre et ne contenait rien de compromettant, il y portait une grande attention.
Winter ne répondit pas tout de suite et semblait plutôt intriguée par ce qui se passait autour d’eux. Relevant la tête, Rhys remarqua effectivement que nombre de couples de danseurs s'étaient arrêtés et que leur attention était dirigée vers l'entrée de la salle. Un groupe de nouveaux arrivant attirait tous les regards, et était composé en grande partie de gardes du corps. Il fronça légèrement un sourcil. Peu de gens se déplaçaient avec une telle troupe. La Lady aurait-elle décidé de venir les honorer de sa présence ? Non, elle aurait plutôt été annoncée en grande pompe par les hôtes de la soirée. Cette jeune dame évoluait elle à visage découvert, ses cheveux étaient d'un blanc caractéristique. Son élégance était sans pareille et elle se déplaçait avec une grâce étudiée qui ne laissait aucun doute sur son rang. Il s’immobilisa comme la plupart des danseurs pour laisser passer et saluer respectueusement la jeune femme. Un peu avant son arrivée, il se pencha vers sa cavalière pour lui répondre tout aussi discrètement qu’elle lui avait parlé :
“C’est Edeolyn Talgard, l’Oracle. C’est la pupille de Slayer de Manesvi, le conseiller de la Lady.”
Il la suivit du regard, un peu intrigué. Il ne s’était pas vraiment attendu à la voir elle, ici. Il aurait été moins étonné par la présence de la Lady elle-même, qui se montrait plus souvent en société et faisait profiter ses nobles de sa présence plus régulièrement. La musique reprit son cours normal et les danseurs se remirent en mouvement. Attrapant la main de Winter, Rhys les relança également sur la piste : après tout, ils n’avaient pas eu l’occasion d’avoir la discussion qu’ils voulaient. Ça ne l’empêcha pas pour autant de garder un oeil attentif sur cette invitée surprise particulièrement intéressante. Il était curieux de voir qui allait tenter un rapprochement au cours du bal. |
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Winter C. Eliwën
Maître des Ombres Messages : 1176 DC : Drake Val Ary, Enara VerteFeuille, Ria, Rhaenega Hywel Örjan Carnet : Rôdent les ombres ... Expérience : 637 Titres : Insatiable PersonnagePrestige : (6/9) | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Lun 29 Jan 2018 - 20:22 | |
| Contre toute attente, les pieds de mon partenaire ne se retrouvent pas salis dès les premiers pas. La musique, bien plus calme que ce que j’avais pu entendre jusque là, semble avoir été écrite pour moi. Les pas, relativement simples, me permettent de suivre Rhys tout en écoutant ses réponses. Les gens d’Arnlo sont quand même bien sympathiques de mettre de temps à autre des musiques de débutants !
Je souris lorsqu’il me rappelle qu’il habite la capitale des Parlèms. Je ne sais pas si je l’avais oublié ou si je ne l’avais jamais su. Je souris aussi lorsqu’il me demande ce qui m’a amené par ici. Est ce que je le sais moi même ? L’appât du gain, peut être, mais pas seulement. L’envie de découvrir cette contrée que je ne connais pas du tout et peut être aussi la réputation de cette grande cité et de sa population différente de ce que je connais déjà. J’espérais aussi peut être croiser les Jelica, afin d’entrevoir une suite à notre association. Malheureusement, je n’ai pas encore eut cette occasion là.
Mais je ne lui réponds pas tout de suite, la jeune femme ayant fait son apparition à ce moment là. Mon partenaire ne tarde pas à m’expliquer qu’il s’agit de l’Oracle. Edeolyn Talgard. Je me répète ce nom pour tenter de ne pas l’oublier, à défaut de réussir à retenir les liens complexes qui semblent unir les gens importants de la ville des Parlèms dont je ne retiendrais pas les noms, même si j’essayais d’ailleurs. J’acquiesce d’un mouvement de tête puis jette un regard à Rhys, étonnée par ce qui semble être un grand respect dans sa voix. Il la suit un instant du regard, aussi absorbé que ses compatriotes. Cette jeune demoiselle doit être vraiment importante pour eux.
Après avoir attendu un instant pour ne pas le déranger, je prends finalement le temps de répondre à sa première question. « J’avoue que j’avais oublié que vous viviez ici, je pensais que vous viviez plutôt aux alentours de la ville, même si je ne sais pas si grand monde habite dans la plaine. » Je me tais le temps de me recaler sur le rythme qui vient de changer légèrement. Les mains de mon compagnon de danse me guident habilement et je n’ai plus aucun doute sur le fait qu’il a certainement fait ça toute sa vie. « Je suis ici par curiosité, plus que par appât du gain. » Je me demande s’il y croit. A sa place, je ne suis pas certaine que j’y croirais. « J’espérai aussi y croiser un collaborateur également et peut être en rencontrer d’autres ! Cela a d’ailleurs porté ses fruits. »
De nouveau, je jette un regard à la jeune femme à la longue chevelure blanche qui a fait son apparition tout à l’heure. Un oracle. Je n’en avais jamais vu auparavant. Un don précieux mais certainement un fardeau également. Son entourage de gardes du corps me surprend. A t on le droit de l’approcher ? Beaucoup de gens la regardent, mais je n’arrive pas à définir s’il s’agit de crainte ou d’intérêt. Les gens pourraient ils réellement s’attaquer à une personne d’allure si innocente et à la Vérité si incroyable ? Je me penche vers mon partenaire de danse « Cette jeune femme est elle vraiment menacée pour être ainsi protégée ? » |
| | | | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Mer 31 Jan 2018 - 22:28 | |
| Un sourire. À vrai dire, il n'était pas lui-même certain d'avoir mentionné un jour où il habitait. Il avait peut-être juste assumé qu'elle aurait deviné. Il y avait bien des riches demeures dans la plaine entre Arnlo et Hélpo mais il s'agissait principalement de résidences secondaires où les nobles fuyaient la chaleur de l'été. Tout ce qu'il y avait d'intéressant et d'important à voir était en ville. Et pour avoir déjà parcouru le continent en long, et large, et en travers dans les dernières années, il savait maintenant qu'aucune autre cité ne valait Arnlo. La seule inconnue était Orlack, où il n'avait jamais eu l'occasion de mettre les pieds – mais ce qu'il en avait entendu semblait valoir son pesant d'or – et les cités sous-marines des héléo où il n'avait pas les moyens d'aller.
La réponse à sa question lui fit hausser un sourcil. Oh, il croyait bien à tous les éléments de sa réponse, il n'était juste pas convaincu par l'ordre d'importance que Winter semblait leur donner. Il ne pouvait pas dire qu'il la connaissait bien, mais l'aperçu de sa personnalité qu'elle lui avait donné lui permettait d'émettre un doute sur sa sincérité. Il n'avait pas oublié comment elle s'était introduite dans sa chambre d'auberge, invisible, pour lui remettre une potion. Il n'avait jamais réussi à déterminer à quel moment elle était entrée et donc ce qu'elle avait pu voir et entendre. Il avait fouillé de nombreuses fois ses affaires et rien n'avait paru manquer, mais le soupçon était toujours bien présent.
“Le collaborateur est ravi que vous l'ayez croisé ce soir. Si vous logez en ville, il faudra trouver un moment pour poursuivre une discussion interrompue il y a quelques mois.”
La danse avait redémarré, la musique s'accélèrant petit à petit, comme il était de coutume. Les questions qui s'étaient bousculées quand il avait aperçu Winter en arrivant s'étaient dispersées sur la piste de danse. Il avait l'esprit occupé par la présence de l’Oracle. Plutôt par les conditions de sa présence, d'ailleurs. Il lui arrivait de se montrer lors des bals, ce n'était pas fréquent mais cela n’avait pour autant rien d'étonnant. En revanche, même si elle ne se déplaçait jamais seule, le nombre de gardes du corps présents ce soir-là était inhabituel. L'attroupement semblait intriguer sa cavalière également puisqu'elle fit une réflexion dessus.
“Sa position la rend vulnérable, mais il a dû se passer quelque chose pour qu'elle ait un tel cortège ce soir.” Il resta un moment pensif à les observer. La noble dame, faisant preuve de toute la bonne éducation qu'elle avait reçue, se comportait comme si de rien était, comme si sa garde n'était qu'une troupe de valets parfaitement ordinaire. Eux ne semblaient pas forcément plus inquiets que cela, mais leur nombre parlait pour eux. Peut-être qu'en cherchant bien … Il jeta un oeil à la mezzanine qui surplombant le salon. Il savait que de nombreux couples s'en servaient régulièrement pour avoir un moment plus calme. Lui-même l'avait utilisée pour plus de discrétion, bien que généralement dans un autre contexte. Elle était presque vide à cet instant, mais il y avait suffisamment de monde pour que la présence de deux personnes de plus ne se remarque pas. La musique se termina enfin, les couples de danseurs se saluèrent puis se séparèrent. Rhys en profita pour offrir son bras à Winter :
“Mademoiselle de Faertas, mener l'enquête vous plairait-il ?” |
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Winter C. Eliwën
Maître des Ombres Messages : 1176 DC : Drake Val Ary, Enara VerteFeuille, Ria, Rhaenega Hywel Örjan Carnet : Rôdent les ombres ... Expérience : 637 Titres : Insatiable PersonnagePrestige : (6/9) | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal Sam 3 Fév 2018 - 10:00 | |
| Rhys semble réfléchir tandis que nous évoluons sur la piste de danse mais je n’y prête pas vraiment attention, concentrée sur les pas de danse avec l’objectif de ne pas lui marcher sur les pieds. Lorsqu’il répond, je hausse les sourcils, ne m’attendant pas du tout à cette réponse. Il semble croire qu’il est le collaborateur dont je parle mais je me contente de sourire sans rectifier l’incompréhension. Je le vois flatter de cette considération, je ne voudrais pas le vexer ! J’acquiesce sans hésiter lorsqu’il me propose de continuer plus tard notre vieille discussion sur un travail commun. Après tout, malgré le fait que la curiosité m’ait en grande partie amené ici, je n’oublie pas que je suis aussi et surtout là pour le travail.
La présence de l’oracle semble déranger ou intriguer mon partenaire ainsi que les autres Parlèms car la majorité des danseurs se retournent de temps à autre pour la regarder. Quel pouvoir possède t elle pour être ainsi épiée et surveiller ? A t elle réellement un rôle vital pour la confrérie ? Peut être que c’était elle la source de leur richesse, voyait dans l’avenir les marchés voués à l’échec et ceux où il était bon d’investir ? Venant de ces gens étranges, cela ne me choquerait pas.
Lorsque la danse se termine, je lisse ma robe pour tenter de masquer ma fierté débordante. J’ai réussi à effectuer une danse complète dans un bal sans faire de gaffe et sans marcher sur les pieds de mon partenaire ! Merveilleux, n’est ce pas ? C’est alors que ce dernier me propose de mener l’enquête à propos de la présence d’autant de gardes ce soir. Une enquête ? Bien sûr que je suis partante ! « Avec grand plaisir, très cher ! » Je note au passage qu’il m’a appelé par mon ‘surnom parlèm’ si l’on peut dire les choses ainsi. Je dois avouer que je suis surprise, je ne pensais pas qu’il le retiendrait et encore moins qu’il y aurait recours.
Tandis que nous montons à l’étage, je lui glisse. « Je n’ai pas eut le temps de vous répondre tout à l’heure. Je loge en ville dans un établissement pour le moment, celui de l’Aina. » Riche lieu de passage pour les voyageurs, je n’ai aucune honte – pour la première fois de ma vie – à dire où j’ai posé mes bagages. Mais ce n’est pas de ça que nous sommes venus parler et je me recentre vite sur le sujet qui nous amène sur le balcon, surplombant la salle. « Que croyez vous que nous pourrions découvrir ? » Je marche jusqu’à la rambarde et m’y accoude. En bas, les danseurs évoluent, synchronisés, en un magnifique ballet coloré. Je reste un instant à contempler leur chorégraphie, subjugué par ce spectacle visible nulle part ailleurs sur Madelle. Je ne pense pas que je pourrais rester longtemps ici, malheureusement, et pourtant je m’y plais bien. Mais cela serait impossible pour une jeune femme comme moi, cela nécessiterait d’apprendre à danser toutes ces danses tarabiscotées ! Sans quitter ce spectacle des yeux, je demande au jeune parlèm qui m’accompagne : « Croyez vous que quelque chose menace cette jeune fille ? » Je réfléchis un instant, à la recherche de mes mots. « Pensez vous que certains chercheraient à la tuer ? Ou plutôt à la garder pour eux, en espérant pouvoir user de sa Vérité unique ? » |
| | | | (#) Sujet: Re: Le danger peut porter une robe de bal | |
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| | | | Le danger peut porter une robe de bal | |
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