Mise en Contexte

Une jeune demoiselle habitant dans un village aux alentours de Faras cherche des volontaires pour l'accompagner à l'intérieur de la ville car l'on raconte dans sa famille que ses aïeuls auraient oublié qu'ils avaient caché des bijoux dans leur cave lorsqu'ils sont partis de Faras. Elle n'ose pas y aller seule à cause des malfrats qui rôde dans l'ancienne capitale et promet une petite part du butin à ceux qui l'auront aidé si elle arrive à retrouver la trésor.

Déroulement de la Mission

Je vous laisse vous débrouiller seuls, n'hésitez pas à vous manifester dans le sujet de la quête si vous souhaitez l'intervention d'un MJ.
N'oubliez pas, la ville est truffée de pièges et vous devez garder la jeune femme en vie au moins jusqu'au trésor, si possible jusqu'à la fin. Ça ne sera pas de tout repos !

Quelques jours auparavant, au QG des Ombres...

Allongé sur son lit, Deth consulte les différentes missives que la guilde avait reçu. La plupart étaient des lettres de remerciement et d'autres des rapports des membres qui sont éloignés du QG. Il avait un bureau aménagé pour faire ce travail, mais il préférait rester dans son lit. Surtout que d'habitude, ce n'est pas à lui de faire ça. Fish, alias Winter, était celle qui gérait la paperasse. Sauf qu'aujourd'hui, elle est absente de son poste. Donc il faut bien que quelqu'un s'occupe de faire tourner la boutique ! Il avait beau être co-fondateur, il ne lui avait pas semblé signer quoique ce soit lui attribuant ce genre de travail. Mais en soit, il n'avait rien signé dans cette affaire...

Parmi ces lettres, une se détachait du lot. Un avis de mission ! Il pensait ne plus en voir depuis la dernière tournée du facteur : la recrudescence des demandes envers la guilde ne cessaient d'augmenter et la dernière fois à atteint des records. D'ailleurs, tout le monde doit être en mission en ce moment... Ah oui, c'est pour ça que le-grand-« poisson »- manitou est partie... Il s'attarde sur la lettre :

« Cher Maître des Ombres, »

Bon déjà ça ne commence pas très bien ! Pourquoi elle, et pourquoi ce titre ? Fish avait donc réussi à se faire un nom dans ce monde ? Et bien qui l'aurait cru... Il reprit la lecture de la lettre, malgré ce faux pas de l'émetteur :

« J'implore l'aide de votre guilde. En effet, j'ai ouï dire que mes aïeuls ont laissé un héritage à Faras, lorsqu'ils ont quitté la ville. D'après les rumeurs, il s'agirait de bijoux d'une très grande valeur. Malheureusement, je ne peux pas m'aventurer dans ces lieux dangereux et c'est pour cela que je vous écrit cette missive. Votre expertise dans l'infiltration et votre connaissance des lieux me sera d'une grand aide.

Bien sûr, ce travail sera récompensé. Une partie du butin vous reviendra, en espérant que le trésor existe bien. Sinon, je saurais trouver de quoi bien vous rémunérer.

Je sais que cette demande vous paraîtra étrange, mais il me faut aussi une personne aguerrie et une autre pouvant expertiser les bijoux que nous allons trouver. Avec l'aide de votre réseau, vous sera-t'il possible de trouver des individus répondant à ces attentes ?

Dans l'espoir de travailler avec vous,

Agathe Hedell »

Deth reste songeur. Une mission pour une récompense incertaine ? Même si la dénommée Agathe souhaite rassurer la guilde, elle a bien écrit « Saurais trouver de quoi vous rémunérer ». est-ce que cela vaut vraiment le coup ? Surtout qu'en plus, la guilde n'allait pas être impliquée seule. Il faut aussi trouver un guerrier et un expert en pierre précieuse. Cette main d'oeuvre supplémentaire ne sera pas gratuite non plus. Et puis... pourquoi était-ce à la guilde de s'occuper de ce recrutement ?

Bon après, la mission doit se dérouler à Faras soit... dans la ville où il se trouvait actuellement. Ca restait dans le coin. Mais au vu des gens qui traînent dans les rues, comment un tel trésor peut encore se trouver ici ? Même si la guilde à apporter un peu de calme en contrôlant la zone, la ville reste coupée entre différents groupes. Pour les Ombres, il est facile de s'y déplacer sans trop d'encombres, mais pour les autres...

Deth soupire. Il aurait bien aimé faire cette mission seul, ça aurait été plus simple. Malheureusement, la dame a des exigences particulières et il y a donc bien une raison pour ça. Il aurait alors aimer légué ce travail à quelqu'un d'autre, mais il a bien peur d'être le seul voleur encore disponible. Tant pis, il va devoir y aller !

Commence alors le fameux recrutement. Avec l'aide des yeux de la guilde, ces fameux voleurs chapardeurs d'informations et transmetteurs de lettres, il arrive à trouver à Terna, deux individus pouvant respecter les exigences de la cliente et surtout, qui seraient intéressés par la mission. Heureusement que Terna est une grande ville, avec des gens provenant de tout Madelle ! Dénicher les intéressés s'est alors avéré plus simple que ce qu'il n'y paraissait aux premiers abords.

Alors, Bringsir et Juliette Célian reçurent tout les deux, une lettre de la part de la guilde, les invitant à se joindre à la mission.

« Rendez-vous à l'entrée ouest de Faras »

C'est ainsi que ce termine la lettre que Deth leur a écrit.

Le 23 Ciorel 1249

Le voleur était présent en avance au point de rendez-vous. Il se tenait sur une branche d'un arbre, qui semblait garder l'entrée. Le jeune homme a toujours aimé être dans des lieux en hauteur. Surtout que d'ici, il est plus difficile de le poignarder dans le dos. Sécurité à part, il pouvait mieux voir les arrivées.

Une jeune fille arriva sur un cheval gris... Seule. Au vu de son âge, il ne pouvait s'agir que de la fameuse Agathe. Un petit bout de fille qui semblait bien fragile. De longs cheveux roux ondulés, des tâches de rousseur, un visage un peu rond malgré un petit corps fin sans paraître mal nourri. Elle était habillée correctement. Du moins, une tenue plutôt adaptée à l'aventure qu'ils allaient vivre.

Deth descendit de l'arbre pour accueillir l'arrivante.

« Deth, de la guilde des Ombres. » se présenta-t'il simplement.

« Agathe Hedell, enchantée. » dit-elle sérieusement.

Elle ne devait même pas avoir vingt ans et pourtant, elle faisait preuve de beaucoup de sérieux, consciente du danger qui l'attend en entrant dans Faras. Pourtant elle a du en voir des dangers : comment une jeune fille comme elle a pu voyager sans encombre seule jusqu'ici ? La route est semée de nombreux voleurs... Deth ne perdit pas de temps à lui demander. Et elle répondit :

« Oh et bien... Disons que je connais les routes les plus sûres de la région et puis Martin galope vite aussi ! Et j'ai eu un peu de chance je le reconnais. »

Deth se contenta de cette réponse et ajouta qu'il allait falloir laisser le fameux Martin ici. Un cheval dans Faras, ce n'est pas ce qu'il y a de plus pratique...

Spoiler:

Le voyage de Juliette commença à Terna, mais en vérité, son point de départ fut le port d'Acretis. En route vers Saona, Juliette avait fait escale il y a plusieurs jours de cela à Terna pour passer quelques transactions avec des fournisseurs qu'elle connaissait bien et retrouver une ancienne relique. La veille de son départ, elle reçut une missive de la part d'une petite fille d'à peine cinq ans aux cheveux emmêlés et le regard fuyant. La lettre n'avait aucun signe extérieur reconnaissable et le seau qui la scellait était étranger à Juliette. C'est ainsi qu'elle se retrouva embarquée pour Faras à la poursuite d'un héritage particulier que recherchait une guilde de voleurs. De retour sur son bateau, Juliette indiqua à l'équipage son contre temps. Elle ne put décliner l'injonction du capitaine qui se montra inquiet pour sa sécurité et elle se retrouva aux côtés de l'un des matelots. Juliette connaissait chacun des hommes et femmes présents sur ce navire, même si elle ne leur avait peut-être jamais adressé la parole, elle en connaissait suffisamment sur eux pour leur accorder une certaine confiance. Ils restèrent tous deux silencieux sur la route pour Faras, Juliette ne put cependant pas s'empêcher de profiter du spectacle. Si elle avait été réticente à l'idée d'être chaperonnée au début, elle appréciait maintenant la compagnie d'un homme silencieux est beau à regarder. Mathieu Sidone était de ces hommes à la carrure peu marquée. Atteignant presque le mètre quatre-vingt, il imposait un certain respect naturel. Son visage était marqué par des traits durs soulignant ses pommettes, mais lorsque l'on s'attardait, l'on pouvait voir que ses yeux noisette étaient remplis de tendresse. La peau bronzée et la mâchoire fine, ses lèvres rosées étaient surmontées d'une moustache aussi brune que ces cheveux coupés courts. Mathieu était habillé d'une chemise brune légèrement entrouverte et d'un pantalon noir assez serré, malheureusement, Juliette ne pouvait pas profiter pleinement du spectacle. Le temps ne fut pas très clément avec eux et pendant une bonne partie du voyage, ils portèrent un imperméable qui les encadraient complètement pour les protéger de la pluie. Aujourd'hui, le temps était assez doux et ils étaient presque arrivés au point de rendez-vous. Juliette ordonna alors à Mathieu de l'attendre ici, il n'avait jamais été convenu qu'elle soit accompagnée et Juliette aimait respecter scrupuleusement un contrat. Elle dut rappeler à Mathieu son statut et lui indiqua de retourner à Terna pour prévenir l'équipage si elle n'était pas revenue avant la tombée de la nuit. Elle répéta une dernière fois qu'il ne devait entrer dans Faras sous aucun prétexte avant de lui tourner le dos et de partir en direction de la porte Ouest. Les cheveux retenus par un chignon très sobre, Juliette portait une tenue de cavalière surmonté de son manteau bleu marine où se trouvait à l'intérieur son petit couteau. Elle ne se serait jamais aventurée dans cette histoire sans un minimum de protecteur. Sa fine lame n'était qu'une arme secondaire à utiliser en dernier recourt, sa véritable protection était le bracelet qui ne quittait jamais son poignée droit. Serti d'une Hiswe fragmentée, elle s'était toujours servie de son bracelet avec parcimonie, mais uniquement parce qu'elle faisait tout en général pour éviter ce genre de situations. Juliette aimait pouvoir mesurer tous les risques d'une transaction avant de l'accepter, or dans ce cas précis, elle s'était lancée vers l'inconnu. Le mystère qui avait entouré la missive avait réveillé les instants de chasseuses de trésors de Juliette. Si elle était devenue marchande, cela avait plus avoir avec sa curiosité du monde des humains plutôt que le métier éreintant de ses parents. Arrivée sur les lieux, Juliette se dirigea vers ceux qu'elle supposait être ses commanditaires, l'héritière et le voleur. Elle se présenta en donnant son véritable nom.

- Juliette Célian. Si vous êtes tous les deux ici, c'est je présume parce que l'objet de cette quête se trouve à Faras. Elle s'adressa particulièrement au voleur. Savez-vous où nous devons aller ?

Spoiler:

L'équipe était au complet. Deth n'eut aucun mal à identifier ses alliés d'un jour. La marchande d'abord. Vêtue simplement d'une tenue de cavalière, elle change par rapport à ses congénères que le jeune homme a l'habitude de dépouiller. Au moins, elle a fait un meilleur choix que de porter des vêtements cousus dans de superbes tissus à des prix exorbitants. Sinon, cela aurait été parfait pour être une cible de choix des squatteurs de Faras. Le guerrier ensuite. Il ne s'était pas présenté, mais il correspond parfaitement à la définition de quelqu'un qui est là pour taper la racaille du coin. On ne lui en demande pas plus.

La marchande s'adresse au voleur qui n'avait pas encore la réponse à sa question. L'arvèles se tourna vers la jeune commanditaire qui sortit un parchemin de sa sacoche et le déroula. Elle le montra à tous. Étonnement, il n'y avait rien d'écrit dessus. Juste un dessin peint à l'aquarelle, d'une superbe villa. Même si les couleurs s'étaient ternies avec le temps, on pouvait bien voir l'architecture de la bâtisse. Mais tout ça est bien joli, cela en répondait toujours pas à la question de l'endroit où il fallait aller.

« C'est tout ce que j'ai pour identifier la demeure de mes aïeuls. Et qu'elle se trouvait dans le quartier nord de la ville... »

Allons bon ! Ça ne va pas être facile... Le quartier nord était anciennement le quartier le plus riche de la ville, mais désormais, c'est l'endroit le moins fréquentable de Faras... Si encore, Faras était fréquentable... Et surtout, beaucoup de bâtisses sont tombées en ruine, d'autres en très mauvais état avec les nombreux pillages et le passage du temps. Et une chose est sûre, il n'y aura pas d'orchidées ni de massifs de roses devant la villa.

« Ca va être compliqué..., soupira le jeune homme, Reconnaître cette maison, tout en survivant à la racaille qui se terre là bas... »

Le QG de la guilde avait beau être dans Faras, ce n'est pas pour ça que son influence s'étendait dans toute la ville. Au contraire. L'arrivée des Ombres n'était pas bien vue par les gangs qui s'étaient établis depuis bien longtemps ici. Jouer de sa notoriété ne ferait qu'attiser les flammes.

« Bon allons-y. Reste près de nous. » dit-il à la jeune noble.

Il prit la tête du groupe pour les guider dans la ville qu'il connait bien maintenant. Enfin bien, du moins en surface. Car il sait qu'il y beaucoup de pièges et qu'il n'a pas eu l'envie d'aller tous les découvrir.

Il avait hâte d'en finir et d'empocher la récompense, alors qu'ils viennent à peine de commencer.

Vous entrez donc dans la ville. Malgré vos efforts de discrétion votre groupe hétéroclite ne passe pas inaperçu. Alors que vous évitez comme vous pouvez les campements trop évidents emplis de malfrats, vous ne pouvez empêcher certains regards de se tourner vers vous.
Agathe n’est pas rassurée et se retourne sans cesse, en vous demandant à chaque minute si vous n’êtes pas suivis.
Elle ne fait pas attention à où elle met les pieds, jusqu’à passer devant une vieille devanture de boutique. L’antique tapis en roseau tissé qui couvre le sol à cet endroit cède sous son poids et découvre une fosse d’environ 2 mètres de profondeur dans laquelle elle tombe avec un cri. Au même instant deux hommes à la mine patibulaire apparaissent de chaque côté de l’étroite ruelle, couteaux tirés.

Instructions

Ils sont donc quatre, et vous n’avez plus d’issue.

La ville est silencieuse. La petite troupe se déplace rapidement sur l'une des allées principales, suivant le voleur qui à ne plus en douter et ici chez lui. L'est-il suffisamment pour pouvoir leur assurer un passage dans la ville, la présence du guerrier avec eux lui fait penser le contraire. Cette ville au passé sombre ne peut être aux mains d'un seul groupe. La plupart des bâtiments qui les entourent sont délabrés, certains sont même retournés à l'état de terre et de poussière. Pourtant, au milieu de cette désolation, subsiste les traces d'une grandeur lointaine. Quelques gravures peuvent être encore aperçues au-dessus de certaines portes. Juliette regarde chaque recoin. Elle ne se sent pas à l'aise en ce lieu qui fut auparavant le domaine des Récleyès et le fait de partir à la recherche de l'héritage de l'un d'entre eux fait davantage monter en elle l'adrénaline. Si elle a accepté cette mission, c'est avant tout dans l'espoir de pouvoir trouver à la fin du chemin un réel objet antique, les pièces d'or ou joyaux l'intéressent assez peu en soit. La marchande reste méfiance et scrute chaque recoin comme si une bande de rats pouvaient sortir à tout moment de l'ombre. Il ne se passe pourtant rien d'extraordinaire, les rues se succèdent et se ressemblent toutes, mais au fur et à mesure de leur avancée les demeures deviennent plus imposantes et moins abîmées par le temps. Le quartier nord ne doit plus être si loin, mais la vigilance de Juliette s'accrut. Depuis qu'ils sont entrés dans la ville, elle ne cesse de se demander pourquoi ils ne se sont pas directement rencontrés à la porte nord de la ville. Cela ne lui laisse rien présager de bon. Elle a comme l'impression que le voleur ne leur a pas tout dit au sujet du risque de cette mission. Il n'a pas caché dans sa missive que la mission serait compliquée, mais les sens de Juliette sont en alerte. Elle se sent observée. Cette ville doit être remplie d'ombres invisibles. En se déplaçant ainsi à travers la ville, leur présence a dû être remarquée et les jérémiades de l'héritière n'ont pas dû arranger leurs affaires. De tout le trajet, Juliette a ignoré la jeune femme et est restée en rentrée. C'est bien la première fois qu'elle vient en ces lieux et après lui avoir signalé une fois qu'elle n'en savait pas plus qu'elle, elle l'ignora. Juliette ne peut s'empêcher de toucher le bracelet à son poignet droit, elle est prête à tout moment à invoquer l'un des esprits qui sommeille dans la pierre d'Hiswë. Cette traversée de Faras fait partie des rares moments où Juliette préfère s'accrocher à son bracelet plutôt que d'avoir recours à la ruse. Alors qu'ils ont quitté l'allée principale depuis un moment et traversent une rue longée d'enseignes de magasins décrépis, l'héritière disparaît. Juliette ne comprend rien à la situation. Quelques secondes auparavant encore elle essayait de déchiffrer le nom qui était à peine lisible sur l'une des devantures et l'instant d'après, elle entendait une femme crier. L'héritière était tombée dans une fosse, Juliette ne s'attarda pas à aller à son secours et se retourna pour faire face à deux des criminels à l'origine de ce piège. Ils devaient attendre depuis plusieurs heures une proie et n'étaient peut-être pas seuls.

- D'où ils sortent ! Ce sont certains de vos amis ? Demanda-t-elle a l'intention du voleur. J'espère que vous avez une idée de comment nous sortir de là !

Dans un élan de courage, Juliette s'oppose à ceux en face d'eux et invoque deux des trois esprits de l'eau contenus dans son bracelet d'Hiswë. Ils apparaissent sous les traits d'un renard translucide et d'un lézard tout aussi gros et se placent entre l'Héléo et le scélérat. Juliette préfére rester en retrait. Elle n'a aucune intention de sortir son couteau face à l'un de ces hommes aux visages ternis par des années de banditisme. Et puis, il faut penser à l'héritière. Même si elle s'était montrée agaçante tout le long de la traversée de la ville, cela ne valait pas de la laisser croupir au fond de son trou. Juliette espère qu'avec l'aide du guerrier, ils pourront facilement repousser ces vermines. Les esprits invoqués laissent échapper un grognement qui n'a rien d'animal. Se tenant à plusieurs centimètres du sol, ils dessinent des arcs de cercle pour courir la largeur de la ruelle, prêts à bondir sur les assaillants pour les propulser au loin.

Et merde une embuscade ! C'est ce qu'aurait aimé juré Deth, accompagné d'autres mots à l'attention de l'héritière qui avait fait exactement le contraire de ce qu'il avait indiqué en entrant dans la ville. C'est typiquement le genre de situation qu'il veut éviter à tout prix. Bon bien sûr, il fallait s'y attendre. C'est Faras tout de même et depuis le temps qu'il y est, il sait bien que les bandits sont partout, surtout dans ce quartier.

L'arvèles analyse rapidement la situation et il comprend vite qu'ils ne partent pas avec un sacré avantage. L'héritière est au fond du trou, la marchande, bien qu'avec ses créatures d'eau, n'a pas l'air de vraiment vouloir se battre et le guerrier...

Un rapide coup d'oeil derrière lui indique qu'il maîtrise très bien ses adversaires. Ouf, il a toutes les compétences requises pour le travail demandé ! C'est pile ce qu'il attendait de lui. Deth ne se fait donc pas plus de soucis pour l'arrière et décide de faire pleinement confiance au guerrier. De toute façon, il n'a pas le choix, il a trop à faire avec ceux qui sont devant lui.

Ce ne sont clairement pas des débutants, et la vie de banditisme a marqué leurs visages. Ils ont aussi dû être des mercenaires autrefois, au vu de leur silhouette. Leurs déplacements sont moins fluides qu'un véritable voleur de métier, mais leur maniement des armes risque d'être très problématique.

Et puis il faut penser à la demoiselle qui est prisonnière d'une fosse ! La laisser là, c'est clairement en faire une cible facile. Qui sait s'ils ont des renforts pour attaquer à distance ? Ou d'autres pièges placés à l'intérieur du puits ? Mais le but de ces bandits pourrait très bien être de la capturer... Ne connaissant pas leurs intentions, il vaut mieux faire le plan avec le moins d'incertitude... Mais qui n'est pas forcément le moins dangereux.

Tout en réfléchissant, Deth avait activé sa Vérité et les cinq lames tranchantes lévitèrent autour de lui. Avec son pouvoir, il peut gérer deux adversaires.

« Va sortir Agathe de là. » lance-t'il à la marchande.

Puis il esquive un coup d'estoc en déviant la trajectoire du poignard tenu par l'un des adversaires. Le brigand est déséquilibré par le mouvement incongru, mais léger, de son arme, et Deth en profita pour planter deux de ses lames dans son dos, puis les retirer aussitôt. Il tenait en même temps à distance son autre adversaire qui n'avait pas pu s'approcher facilement avec les trois autres lames qui volaient entre l'arvèles et lui. Sa Vérité est plutôt offensive, mais elle peut s'avérer très utile en phase défensive, où mettre de la distance est primordial.

Bien sûr, son combat n'allait pas être simple. Il restait seul contre deux. Il ne quittait pas des yeux ses adversaires. Il fallait en finir vite. Sa première victime se releva et revint aux côtés de son allié... s'il avait eu le temps. Deth envoya une lame trancher la gorge de l'homme qui s'effondra. Un de moins. Mais l'autre ne se laissa pas déconcerter et en profita pour lancer un couteau. Il s'en est fallu de peu pour que l'arvèles réussisse à dévier la trajectoire de l'arme, sinon il aurait été éborgné. Mais cet excès d'utilisation de Vérité, fit tomber ses lames au sol, demandant trop de concentration au jeune homme pour pouvoir utiliser ses sorts au maximum de leur puissance simultanément. Trouvant enfin une ouverture, son ennemi s'élança en brandissant une épée que Deth para in-extremis en invoquant une claymore qui se transforma en cimeterre au contact de l'arme adverse. Il s'en est fallu de peu ! Se retrouver dans cette situation, à devoir utiliser ce sort pas du tout simple à utiliser, n'est pas du tout en faveur du voleur. Il espère que ses compagnons pourront l'aider, car son adversaire à tout l'air d'être le plus expérimenté de la bande.

Les esprits de l'eau tiennent à distance les brigands suffisamment longtemps pour que le voleur puisse prendre le dessus et mette à terre l'un d'entre eux. Un rapide coup d'oeil en arrière, Juliette s'assure que le guerrier arrive à contenir le reste de la bande. Cette situation ne laisse rien présager de rassurant. Il faut partir d'ici au plus vite ! Splash ! Les esprits de l'eau perdent vie et se transforment en une vague d'eau après s'être lancés vers l'adversaire du voleur pour le repousser violemment. Le renard l'attaqua à la gorge, ses mâchoires se tentèrent de se refermer sur sa jugulaire, mais rencontrèrent l'acier de son épée et le lézard réussit à se propulser dans ses jambes pour le mettre au sol. Les esprits attaquèrent au même moment ce qui créa cette impression de choc et sonna le brigand un court instant.

Juliette s’accroupit près du piège de fortune où se trouve la jeune héritière, elle plonge alors sa main pour la tendre vers elle et la remonter à la surface. Elle est très légère, mais Juliette n'est pas très forte. La terre est noyée par les dernières pluies et l'héritière glisse contre les parois du piège. Dans son dos, Juliette entend le combat de ses deux camarades, il faut qu'elle se dépêche. Elle commence à se laisser gagner par la panique et lâche la main d'Agathe. Elle se retourne un instant pour apercevoir ces camarades lutter. Elle hésiterait presque à profiter de la situation pour repartir. Elle a mémorisé le chemin, si elle court, elle n'en aurait que pour quelques minutes à rejoindre l'entrée. Mais c'était risqué, l'un des brigands pouvaient décider de la poursuivre. Et elle entendit Agathe appeler à l'aide. Se redressant et se mettant à genoux, Juliette retente de sortir la demoiselle du piège. Sa prise est plus sûre et en quelques secondes, les deux femmes se retrouvent au sol côte à côte.

- Vous n'avez rien ? Vous ne vous êtes pas blessée en tombant ?

On dirait qu'elle n'a rien de cassé, mais Juliette ne s'en inquiète pas plus que cela et se relève rapidement, car elle n'a aucune intention de rester plus longtemps dans cet endroit. Cette héritière cachait bien trop de choses et Juliette ne connaissait pas assez les membres de ce groupe pour avoir confiance en eux.

Cela n'était vraiment pas dans ses habitudes de se lancer ainsi face au danger. Elle avait besoin d'avoir un semblant de contrôle sur la situation. Elle s'était embarquée dans cette histoire sur un coup de tête parce que la missive qu'elle avait reçu lui avait laissé sous entendre qu'il s'agissait d'une mission simple et organisée. Tomber dans un piège à peine rentré dans la ville avait éveillé une certaine peur chez Juliette, elle voulait faire demi-tour. S'ils voulaient tous avancer dans une ville remplie de récleyès, tueurs et voleurs, grand bien leur fasse. Elle ne comptait pas faire un pas de plus. En retrait avec Agathe, elle resta en spectatrice pour voir si le combat allait définitivement tourné en leur faveur ou dégénérer.