L’hiver était à son paroxysme. Le froid qu’il apportait sur les terres mordait la peau de ceux qui tentaient de lui échapper. Malgré ses fourrures, Deth sentait que le moindre bout de peau moins protégé était une proie pour le prédateur glacial. Il avait commencé sa route pour Faras dans les airs, mais s’est vite résigné à devoir marcher au ras du sol pour éviter de prendre des rafales de vent. Tout juste sorti de la forêt des Mirlis, il sentait la différence de ne plus être à l’abri des conifères : plus aucun n’obstacle ne coupait le vent.

Après avoir été soigné et s’être reposé, il n’avait pas tardé à avancer vers Faras pour retrouver le QG. Il n’avait qu’une envie, c’était d’être dans son lit. Qu’est-ce qu’il ferait pour se mettre dans son couchage et retrouver la tranquillité des murs du palais de justice de Faras ! C’est sûr que ce n’est pas une destination de rêve, mais c’est chez lui. Drôle de concept pour un voyageur qui n’avait aucune attache en quittant les Montagnes de Saphirs. Mais c’était indéniable : avec la guilde, il retrouve un semblant de sédentarité. C’est une idée confortable de se dire que chaque nuit, il a un toit pour dormir sans aucune condition… Hormis le fait que sa chambre soit à côté de celle de Fish.

Il n’avait pas croisé grand monde sur sa route. Des villageois en fuite, quittant la forêt assiégée par les Récleyès, étaient les seuls humains qu’il a pu rencontrer. Cela lui avait rappelé que la guerre dans laquelle il a combattu n’était qu’une farce, une simple diversion pour rameuter le gros des troupes alliées, laissant les gardiens aux prises des flammes. L’Arbre de Vie n’est plus et la Vérité n’est plus ce qu’elle était. Deth l’a appris à ses dépens, se rendant compte qu’il était bien démuni sans elle. Il a perdu ses lames dans les Terres Interdites et même s’il a toujours son épée, il ne peut pas vraiment se battre facilement avec. Il n’a pas réussi une matérialisation correcte non plus, le sort étant trop instable. Il ne lui restait que son agilité pour s’en sortir, mais il était fatigué et son corps n’a pas encore totalement oublié ce que la guerre lui a fait. Vivement qu’il rentre et qu’il dorme. Il règlera les problèmes de magie plus tard, quand son périple sera terminé.

Il regarde dans le ciel pour essayer d’apercevoir L’Ami. Il ne le voyait pas : le ciel était couvert d’un tapis gris qui ne laissait pas passer le moindre rayon de soleil. Le xiorn devait s’y cacher, mais Deth savait qu’il n’était pas loin. Comme toujours, après tout.

Tes pas t'ont guidé au sud-est de la Terre de Faras, à l'orée de la forêt un campement s'est installé. Il n'y a que quelques tentes d'installer, tous ne sont pas encore arrivés. Les sans-bannières sont arrivés la veille et ils sont déjà complètement dépassés par la situation. Les gens sont nombreux et il règne une ambiance pesante tout autour du camp. Tout le périmètre est surveillé par des hommes et femmes portant de lourdes armes ou accompagnés d'animaux. Au milieu de ce chaos, la présence des Anciens est indéniable. On entend quelques cris s'élever à l'intérieur du campement à cause des blessés, mais ce sont principalement des familles qui ont trouvé refuge dans cet endroit. Si tu t'approches, une femme ayant une mèche argentée au milieu de sa tignasse rousse t'arrêtera :

- Halte ! Si tu veux rentrer, il faut que tu montres ta Vérité pour prouver que tu n'es pas l'un des leurs !

Si tu acceptes de passer ce test, tu pourras passer :

- Tu es ici au campement des sans-bannières. Le temps de ton séjour parmi nous, l'utilisation de la Vérité est interdite pour tous ! Tu m'as compris ?! Sinon tu seras banni !

À l'intérieur du campement, ton attention sera particulièrement attirée par deux endroits. Deux des tentes sont encombrées, des personnes n'arrêtent pas d'en sortir et de rentrer. C'est de là-bas que proviennent les cris. L'infirmerie a cruellement besoin d'aide et nombreuses sont les personnes qui restent aux alentours d'en l'espoir de retrouver les membres de leur famille qu'ils ont perdu dans la forêt lors de leur fuite. De l'autre côté, les cuisines du campement ne s'arrêtent pas et de nombreuses tables ont été installées. Autour de l'une d'elle, un groupe parle un peu plus fort et attire toute l'attention des personnes aux alentours.

- La forêt est perdue ! J'étais à Saona, la ville a brûlé alors que l'Arbre était attaqué. On doit partir !
- Si nous voulons avoir une chance, il faut nous défendre ! Nous n'avons pas besoin de la Vérité pour cela ! Ils croient nous avoir rendu faible ! Mais ils ont tord !

Instruction

La rumeur est vraie.
Plusieurs choix s'offrent à toi, si tu ne veux pas rentrer, tu peux aller parler à l'une des familles qui s'est installée aux extrémités du campement. Si non, si tu rentres, tu as le choix entre l'infirmerie ou la cantine.
- Si tu vas voir la famille, tu es libre de sa composition, mais il doit manquer quelqu'un.
- Si tu vas à l'infirmerie, tu pourras rencontrer le guérisseur du campement, tu peux le nommer et lui donner l'apparence que tu veux.
- Si tu vas à la cantine, tu pourras rencontrer un membre du campement, tu peux le nommer et lui donner l'apparence que tu veux, il ou elle doit simplement être très jeune.