La tension était à son comble. Depuis longtemps Juliette attendait une telle occasion. Quand elle avait entendu un des membres de l'équipage de son navire, elle n'avait pas pu s'empêcher de faire le déplacement elle-même. Son équipage était de retour du port de Thalis après un quelconque voyage marchand et ils apportaient avec eux des informations exceptionnelles. La première concernait un certain alchimiste Simon Doyle. Il s'agissait d'un fou croyant pouvoir créer un train aquatique. Même si c'était invraisemblable, Juliette leur avait dit que tous les grands inventeurs avaient été incompris par leur génération. Cette histoire l'intriguait et elle ne manquerait pas de rester vigilante à son sujet, mais ce qui avait réellement susciter son intérêt était la rumeur qui circulait au sujet du lys perdu qui serait aux mains d'alchimistes. Ce lys n'était pas étranger à Juliette, elle avait été faire quelques recherches et ses soupçons s'étaient confirmés. Il s'agissait de la légendaire fleur qu'Armènd avait laissé derrière elle pour permettre aux mondes des Héléos et Humains de coexister. C'était une ancienne légende, Juliette avait toujours pris cette histoire pour ce qu'elle était, une histoire. Pourtant, sa curiosité avait été attisée lorsque le nom du lys apparu dans la bouche d'Humains. S'il existait une infime possibilité pour que le lys existe, il fallait que Juliette s'en assure ! Le soir même son bagage était fait. Une simple tenue de rechange composée d'un haut court couleur sable, d'un pantalon léger et cuivre et de lingerie. Il y avait aussi une partie de son argent dans une petite poche dans la doublure du sac, elle ne transportait jamais tout son argent au même endroit. Une autre partie était cachée dans sa veste. Le porte monnaie dans sa poche n'en représentait que la moitié au plus. Pour cette histoire, elle avait pris plus que d'ordinaire, elle était prête à soudoyer ceux sur son chemin et en particulier les alchimistes. Les rêves de grandeurs de Juliette étaient dans un coin de sa tête. Elle passa une nuit légèrement agitée, mais reposante. Le lendemain, elle prenait du port d'Acretis en direction du port de Thalis. Quand elle arriva sur place, elle alla directement à l'auberge de la perle noire. Elle déposa ses affaires sur le lit et referma la porte aussitôt pour redescendre dans le grand salon. Juliette avait demandé à la réception qu'on envoie une missive sur le champ à une adresse de la ville. Elle espérait que Yan Nanscime, un marchand avec qui elle avait l'habitude de travailler à Thalis, soit au courant de quelque chose. Il était un expert en joaillerie. Juliette avait l'habitude de faire appel à lui lorsqu'elle devait restaurer d'anciennes antiquités et il arrivait qu'ils se voient par simple camaraderie. Elle avait attendu un moment pareil toute sa vie et elle voulait mettre toutes les chances de son côté. Si cette histoire avait un fond de vérité, alors Yan saurait confirmer la rumeur. Même si les plantes ne l'avaient jamais intéressé, il était suffisamment intéressé par les Héléos et c'était peu probable qu'il soit passé à côté d'une telle rumeur.

Vous entendez parler d’un groupe d’alchimistes qui aurait élu domicile dans la ville portuaire. Cependant les avis divergent sur leur localisation exacte. Certains parlent d’étranges allées et venues autour d’un entrepôt désaffecté sur le port où brilleraient des lueurs mouvantes à la tombée du jour, d’autres d’un mystérieux souterrain sous l’ancien phare détruit un peu à l’extérieur de la cité qui pourrait contenir tout le nécessaire pour un atelier d’alchimie.

Instructions

Vous avez donc deux pistes d’enquête :
- l’entrepôt
- les ruines de l’ancien phare

Assise au bord d'un canapé de velours rouge, Yan remarqua tout de suite Juliette en entrant dans la pièce. Cela faisait plus d'une heure qu'elle lisait sans cesse la même page d'un livre qu'elle avait trouvé dans la petite bibliothèque de l'auberge. Il la rejoignit et prit place à ses côtés après lui avoir souhaité la bienvenue à Thalis assez chaleureusement.

- Ca ne m'étonne pas que tu sois là. Je me doutais bien que tu ne serais pas passée à côté d'une telle histoire.

- Tu me connais bien. Qu'est-ce que tu peux m'apprendre ? Tu y crois ?

Il semblait perplexe, mais ce n'était rien en comparaison à Juliette qui ne tenait plus en place. Il fallait qu'elle sache.

- Hé bien, il y a pas mal de ragots en ce moment à ce sujet, mais si tu veux mon avis. S'il y a effectivement des alchimistes qui sont en ce moment en possession de la plus grande découverte de ces derniers siècles, ils doivent être à l'entrepôt désaffecté un peu à l'écart du port.

- Et qu'est-ce qui te fait penser ça ?

- Cet endroit est tout sauf abandonné, on m'a affirmé qu'il y avait des lueurs étranges au crépuscule.

Cela n'avait pas vraiment convaincu Juliette.

- Ca pourrait aussi bien être des lucioles ce dont tu me parles ? Les gens n'ont pas parlé d'un autre endroit ?

- Il a bien l'ancien phare, mais il est en ruines. Certains parlent de mystérieux tunnels en dessous. Mais si tu veux mon avis, je n'irais pas m'aventurer là-bas si je devais jouer au petit génie avec l'alchimie.

- Et c'est tout ? Tu n'as rien de plus concret ?

- Tu sais bien que ces choses ne m'intéressent pas.

- Oui, je te remercie d'être venu aussi rapidement. Tu resteras bien pour que je te paies un verre.

Yan et Juliette échangèrent des banalités jusqu'à ce que le joaillier se lance dans le récit de sa dernière trouvaille. Il était aussi passionné que Juliette et tous les deux pouvaient rester ainsi des heures à partager leurs anecdotes et décrire leurs derniers trésors acquis. Mais alors que le jour se baissait, l'impatience de Juliette grandissait. Yan comprit que son amie avait besoin de se lancer dans son aventure, après une accolade un peu longue, Yan se retira et laisse Juliette toute seule dans le salon. L'auberge était plutôt calme pour l'heure, mais l'on pouvait sentir que les cuisines avaient ouvert. Après un rapide tour dans sa chambre pour se rafraîchir, Juliette demanda s'il était possible qu'elle mange rapidement quelque chose et ce fut chose faite. Un morceau de pain accompagné de fromage dans une main et une pomme dans la poche, Juliette grignota rapidement sur le chemin de l'entrepôt abandonné. Elle avait emmené avec elle l'argent de son sac, ne laissant que le strict minimum dans sa chambre pour ses frais de séjour. Le ciel prenait des teintes de roses et violines tandis que la lumière disparaissait lentement à l'horizon. Juliette s'était décidée à suivre l'intuition de son ami. Finalement, l'entrepôt lui semblait une bien meilleure option. Au milieu du port, les chargements du matériel du laboratoire avait dû passer inaperçu, même si plusieurs personnes avaient été vues entrant dans l'entrepôt, l'endroit restait plus discret qu'un phare en ruines. Le port était pratiquement désert à cette heure, les derniers bateaux rentrés de mer descendaient les dernières marchandises et pêches du jour. Juliette ne chercha pas à se montrer discrète, s'il y avait effectivement un atelier clandestin sur le port, elle voulait entrer par la porte principale. Elle n'était pas venue ici avec des intentions malines. Si elle était là, c'était pour prendre part à tout cela. Juliette longea les docks jusqu'à enfin apercevoir les lueurs dont lui avait parlé Yan. L'obscurité était en train de recouvrir le port, de là où elle était, Juliette ne pouvait pas dire s'il y avait effectivement de l'activité ou non dans l'entrepôt. Elle allait le découvrir au dernier moment. Avançant d'une démarche assurée, même si Juliette s'était rassurée en se disant qu'elle ne se jetait pas dans une fosse aux lions, essayant d'imaginer des alchimistes vieillards à peine capable de lever leur canne, elle ne put s'empêcher de s'assurer du bout des doigts qu'elle avait bien son bracelet au poignet.

Tout est calme, silencieux autour du phare. Tout porte à croire que personne ne s’en est approché depuis qu’il a été détruit il y a plusieurs années de cela. Des pans entiers de la tour se sont effondrés mais ce qui reste debout paraît stable, il n’y a pas de risque d’éboulement. À première vue, il n’y a pas âme qui vive.

Les rues qui entourent l’entrepôt désaffecté sont calmes, mais pas désertes. Des marins chargent et déchargent les bâtiments amarrés, des marchands déambulent entre les bateaux à la recherche de produits d'intérêt. L’entrepôt lui-même est silencieux comme une tombe. La porte d’entrée est barricadée par des rebus de planches.

Instructions

Prenez autant de temps qu’il vous faudra pour trouver une entrée. Le MJ interviendra à nouveau pour vous dire ce que vous verrez en entrant.

Juliette avance au milieu du chemin des pontons. Elle sait qu'elle détonne au milieu de tous ces marins, mais elle continue d'approcher du hangar. De là où elle se trouve, elle peut voir la porte barricadée. Il n'y a personne dans le périmètre. Juliette hésite, elle pourrait demander au prochain marin qu'elle croise quelques informations, mais ils sont tous occupés par leur routine habituelle et c'est à peine s'ils l'ont remarqué. L'homme qui arrive vers elle avec une salopette le protégeant de l'eau ne la même pas vue sur son chemin. Il porte plusieurs caisses qui l'empêche de voir devant lui, mais il a tellement l'habitude de faire de ce transport qu'il pourrait le faire les yeux bandés. Juliette manque de finir à l'eau et se retient à un tonneau vide laissé sur le côté. D'ordinaire, elle aurait réagi et réclamé des excuses, mais toute son attention était portée sur le hangar. À mesure qu'elle s'approchait, elle se mit à douter. Il n'y avait pas une âme à l'intérieur, en tous cas, rien de perceptible. Pas même une lueur à l'une des hautes fenêtres inaccessibles. Juliette se rapprocha et commença à faire le tour, elle ne s'était même pas approché de la porte entravée par plusieurs planches. S'il y avait bel et bien des alchimistes dans cet endroit, l'entrée devait être ailleurs. En faisant le tour peut-être qu'elle trouverait des caisses agglutinées lui permettant d'atteindre une ouverture, ou bien un accès à la mer. C'était assez commun pour les grands bâtiments comme celui-ci d'avoir une entrée face à la mer. En haut, en bas, dans les moindres recoins, Juliette s'approchait toujours plus près, bien décidé à s'assurer de ne passer à côté de rien. Avec ces alchimistes, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Après avoir passé le hangar et s'être faufilé à l'arrière, Juliette cherche désespéramment les lueurs dont Yan lui a parlé, mais il n'y a semblerait-il rien. Sous le ponton, la mer est calme, mais les vagues sont assez hautes pour rendre l'endroit glissant. Juliette avance prudemment dans la pénombre.  

Dans le phare, lorsque tu as passé la trappe, tu te trouves dans un tunnel vide, mais éclairé par une série de torches dont les flammes ont une étrange couleur violette. Des voix te parviennent de l’autre côté d’une porte fermée. Lorsque tu entres, tu vois une séries d’étagères remplies de fioles et de matériaux mystérieux. Un groupe de personnes sont pris dans une discussion animée mais à voix basse. Ils débattent, certains partisans de vendre un objet qu’ils ne mentionnent pas, d’autres préfèreraient le garder pour l’étudier encore. Tu as trouvé les alchimistes.

Quand tu pénètres dans le hangar, tout est sombre, il n’y a personne. De grandes caisses contiennent des armes, de la nourriture, et quelques objets précieux. Il n’y a aucune trace du lys ou du moindre composé alchimique. Ce n’est qu’une cache de contrebandiers.

Instructions

Juliette, tu as entendu la rumeur de la deuxième localisation, tu peux choisir de l’explorer ou d’abandonner tes recherches.
Winter, tu as le choix entre rester cachée et espionner, ou te faire connaître pour comprendre de quoi ils parlent.