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[Quête] Kesskidit mon poulet ?!

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Mère Nature

Mère Nature

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Messages : 4767
DC : Juliette Célian / Marissa E. Iselk
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Message(#) Sujet: [Quête] Kesskidit mon poulet ?! [Quête] Kesskidit mon poulet ?! Icon_minitimeSam 17 Jan 2015 - 23:14

Kesskidit mon poulet ?!

[Quête] Kesskidit mon poulet ?! 733305SaphirNatfoe

Mise en Contexte
Olàlàlàlà !! Hé ! Vous êtes au courant ? La vieille bique qui a perdu la tête depuis la mort de son mari - ouais, vous savez, l'alcoolo qui traînais toujours dans les tavernes et dormaient dans la fontaine ! - bha elle répète partout qu'elle a perdu son coq! Oui, parce qu'elle élève des poules... [...] Et vous savez pas la meilleure ? Elle offre une récompense à qui lui ramène son fichu poulet! Allez, venez c'est l'occasion de se faire un peu d'argent au profit de cette vieille folle !

(La quête se passe dans un village (peu importe lequel dans tout Madelle, la quête est faite pour être fait partout ;)où vous apprenez qu'une vieille dame pleine de chagrin a perdu son coq. Elle donnerais très cher pour le retrouver son beau coq ! Pris de compassion (ou par l'appât du gain) vous acceptez de vous lancez dans la recherche de l'oiseau disparu... Peut-être à tort, la vieille dame sénile a peut-être omis de vous dire que ce n'était pas un "coq" tout à fait normal ! Il s'agit d'une créature - bien apparenté au poulet - mais bien plus aggressive et qui risque de vous arrachez le fond de pantalon si vous ne faîtes pas un minimum attention ! Ramenez le coq sain et sauf à la vieille dame et vous serez récompensé !)


Déroulement de la Quête
Cette quête est à réaliser en un ou deux messages maximum si vous vous lancez seul.

Aucune intervention n'est à prévoir, libre à vous de vous exprimer.


Dernière édition par Mère Nature le Sam 24 Jan 2015 - 1:55, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: [Quête] Kesskidit mon poulet ?! [Quête] Kesskidit mon poulet ?! Icon_minitimeVen 23 Jan 2015 - 23:03




La vieille me lança un regard implorant. Sa bouche puante ouverte, je soignais le dernier chicot qu'il lui restait pour mastiquer ses haricots. Faute d'hygiène elle avait perdu presque toute sa dentition. Ce qu'il en restait était noirâtre et infecté. Il y a des jours, comme ça, où je déteste mon métier ; la misère et la mort ont une fâcheuse tendance à me plomber le moral.

"Merchi", me dit-elle après que j'eus fini mon opération, un filet de bave tombant sur son tablier gris.

J'essayais de cacher mon écœurement en espérant en avoir fini avec elle. J'étais arrivée au petit matin après une nuit douillette dans la paille d'une grange. J'espérais être repartie au soir pour me trouver un petit coin tranquille où passer la nuit. C'était sans compter sur cette vieille ganache qui, l’œil larmoyant, ne cessait de me conter ses malheurs : son mari noyé dans la fontaine du village -sûrement après avoir éclusé quelques bouteilles de mauvais alcool-, ses fils partis elle-ne-savait-où -mais je devinais pourquoi-, ses voisins malintentionnés, le mauvais temps… Bref, tout et tous se liguaient contre elle, ce qui selon elle expliquait sa mauvaise santé. Je pouvais comprendre qu'à son âge, elle souffre de rhumatismes. Cependant elle se révéla hypocondriaque, inventant des maladies ou des douleurs dans tous ses membres. Une lueur dans son regard m'incita à me méfier. Elle me toisait, une idée derrière la tête.

"Oh vous êtes quelqu'un de bien, vous…" commença t-elle, d'une voix chevrotante, faussement sincère. "Ce n'est pas comme les autres du village… Eux ne veulent pas m'aider. J'ai perdu mon coq et personne ne veut partir à sa recherche."

Je soupirais. Et voilà qu'on me prenait pour une fille de ferme, mais au moins partit à la recherche du poulet m'éloignerait de cette ancêtre qui sentait l'urine et la crasse. C'est pour cette raison et peut-être parce que je suis une bonne poire que j'acceptais. J'avais tort, je n'aurais pas dû.

J'avais remis mon baluchon sur l'épaule, je sentais que ma patiente n'attendait qu'une chose : que je le dépose pour qu'elle puisse le fouiller et éventuellement voler deux ou trois choses, prétendant son extrême misère. Mensonge : elle avait une maison solide, un toit au-dessus de la tête, de quoi se vêtir et manger. Moi, je n'ai rien. Ces gens là m’écœurent, toujours à se plaindre et à critiquer l'esquille dans l’œil du voisin alors qu'ils ont une poutre fichée dans le leur. Je lui tournais le dos et enfin sortis au grand air. Mon enquête commençait.

J'approchais du centre névralgique du hameau : la fontaine. C'était le seul point d'eau des masures en torchis serrées les unes contre les autres. C'était aussi le seul endroit où l'on pouvait se rencontrer pour discuter des moissons, des bêtes ou dire du mal de ses voisins. Aussi l'on y trouvait souvent des robustes fermières venues laver le linge ou des adolescents envoyés pour remplir les seaux destinés à abreuver les bêtes. J'eus de la chance, je rencontrais deux matrones en pleine discussion.

"Alors, vous avez fini avec la vieille bique ?" Demanda l'une, regardant la maison dont j'étais sortie l'air malveillant.

"Oh ! Allons ! Ne parle pas d'elle comme ça !" S'exclama l'autre, mi-amusée, mi-gênée par ce comportement.

"Pourquoi je me gênerais, elle m'a traitée de grosse vache, il faut bien lui rendre la pareille !"

L'autre gloussa comme une poule. J'optais pour une approche sympathique : je dus charger l'ancêtre, mais pas trop car je la soupçonnais d'être derrière sa porte à écouter la conversation sans aucune difficulté puisque mon interlocutrice semblait prendre un malin plaisir à parler fort pour qu'elle entende.

"Oui, c'est terminé", dis-je en m'asseyant sans ménagement sur le bord précaire de la fontaine. "Elle avait mal partout, j'ai fait ce que j'ai pu. Mais je ne peux rien faire pour…" Je fis un signe, tournant l'index sur ma tempe.

"Oui, c'est normal… C'est une vieille folle", répondit la bonne femme irascible, criant presque la dernière partie de sa réponse.

Les relations de voisinage n'étaient pas au beau fixe ; j'enfonçais le clou.

"Elle m'a parlé de son mari, il a terminé ici ? Il était bourré ou c'était un suicide ? "

Les deux paysannes ricanèrent bêtement, contentes d'avoir trouvé quelqu'un avec qui médire.

"Un peu des deux je crois. De toute façon on ne s'en plaint pas, il nous chicanait à propos des clôtures. Il sortait la nuit pour les déplacer et volait du bétail. "

Je haussais un sourcil même si cela ne m'étonnait qu'à moitié que la vieille et feu son époux soient les mauvais bougres locaux.

"Voler le bétail ? Elle m'a dit que son coq était introuvable." Cette disparition était-elle une forme de vengeance ?

"Cette créature infernale ? Je l'ai vue comme je vous vois, courir derrière les brebis les effrayant à leur faire tourner le lait ou tuer NOS coqs, par simple jalousie ! Elle le laisse se promener dans le village par mauvais esprit. S'il est encore dehors, il va y avoir une catastrophe, pour sûr. " Son amie hocha vigoureusement la tête en signe d'assentiment.

"Il faut que quelqu'un l'attrape, ne serait-ce pour la sécurité des bêtes."

Cela demanda réflexion aux braves femmes, qui semblaient me regarder sous un jour nouveau, un semblant de méfiance et d'admiration dans le regard.

"Vous avez raison. Je n'ai pas le temps de m'occuper de ça, mais libre à vous si vous voulez vous en occuper."

Sur ce, je laissais les bougresses à leur lessives.

Je n'ai pas été élevée dans une ferme mais dans une cité plantée au milieu du désert. La viande y était rare, mon régime alimentaire sans fantaisie. Je frissonnais en songeant au brouet que j'étais obligée d'ingurgiter et salivais à l'idée d'une cuisse de poulet cuite dans son gras. J'espérais l'animal mort pour que je puisse m'en sustenter.

Je décidais de fouiller méthodiquement tous les bâtiments puisque j'avais eu l'autorisation des matrones. Je faillis me faire déchirer le fond de mon pantalon par un molosse lorsque j'osais regarder dans sa niche. Je ne trouvais pas de coq dans le silo à grains ni dans les meules au-dessus de l'étable. Je faisais chou blanc depuis une paire d'heures lorsqu'un cri strident suivi de pleurs déchirants m'alertèrent. Je me précipitais dans la cour de la ferme pour trouver l'une des deux fermières enserrant sa dernière née pour la consoler.

"C'était ce maudit coq ! Il a pincé ma petite ! "

Comme pour signer son forfait, le coq claironna. Son cri puissant résonna dans les cours des masures. Je m'élançais donc en sa direction, ne trouvant… Rien. Je regardais autour de moi puis une  fiente atterrit sur mon épaule. Perplexe, je regarda au-dessus de moi, sur le tout de chaume. La crête rouge fièrement dressée, le plumage d'un noir d'encre, il me fixait de son regard mauvais, le croupion dardé en ma direction prêt à m'envoyer une seconde salve.

J'avisais alors une échelle en bois vermoulu. Le volatile me regarda d'un air curieux lorsque j'appuyais les planches de bois vermoulu contre le mur. Serein, il attendit patiemment que je gravisse la distance qui nous séparait. Je ne suis ni intrépide, ni équilibriste. Mes jambes flageolaient lorsque je montais sur le toit de paille humide. Je m'accroupis doucement et tendis les bras vers la volaille… Qui battit des ailes et me décrocha un coup de bec sur le nez. Je perdis l'équilibre, glissais et terminais ma course dans l'enclos à cochon, m'étalant dans la fange de tout mon long. Comme pour me narguer, le coq voleta jusqu'à la barrière et coqueriqua crânement tandis que je me relevais, humiliée devant les habitants goguenards du hameau alors que les porcs me reniflaient avec insistance.

Je vis rouge. Cet oiseau de malheur devint alors mon pire ennemi. Plutôt que de me lancer inutilement à ses trousses, j'optais pour une stratégie plus habile : j'allais le piéger. Il avait beau être violent et retors, il demeurait que je n'avais affaire qu'à une bête. Je décidais de l'attirer jusque chez sa propriétaire. Du silo je pris une poignée de grains et traçais une ligne continue jusque chez la vieille. Une fois à l'intérieur, je la trouvais assoupie sur une chaise près du feu. Je laissais les derniers grains dans son tablier puis me repliais dans un coin d'ombre et j'attendis.

L'animal attendit quelques dizaines de minutes avant de s'intéresser au grain, par élémentaire prudence. Puis comme je l'avais prévu, il suivi docilement le chemin que j'avais tracé. Comme si de rien n'était je le vis avancer dans la masure de la vieille en picorant, ne levant sa tête couronnée de rouge que pour surveiller l'âtre quand une bûche craquait. Enfin il sauta sur les genoux de sa maîtresse qui s'éveilla toute surprise. J'en profitais pour sortir de l'ombre. Le coq m'aperçut et me défia bien campé sur ses ergots. La vieille toute heureuse e l'avoir retrouvé le serra contre elle.

"Oh, mon petit, tu es là ! Tu étais parti en promenade petit chenapan !"

Désemparée, je la regardais materner le volatile. Cette bonne femme n'avait plus toute sa tête, c'était certain. Au bout d'un moment, elle s'aperçut de ma présence et me gratifia d'un large sourire, un spectacle à vous soulever le cœur.

"Vous l'avez ramené ! Vous êtes une bonne fille finalement !" Je grimaçais en entendant le dernier mot.

Elle se leva péniblement de sa chaise -pure comédie, puisque j'avais badigeonné son corps noueux d'un baume antalgique- puis ouvrit un petit coffret sur une étagère, d'où elle extirpa une pièce d'argent qu'elle plaça dans ma main. Pendant ce temps, le coq profita de sa liberté pour retourner à l'extérieur.

"Tenez, pour vos services. Ça paiera la blanchisseuse, vous sentez vraiment mauvais. Mais… Il est à nouveau sorti ! Vous ne voulez pas le ramenez, vous l'avez fait une fois, vous pouvez bien recommencer, non ?"

Mon sang ne fit qu'un tour. Pour qui me prenait-elle celle-là ? Son larbin ? J'avais déjà passé la moitié de la journée à la soigner, l'autre à courir après son coq et je devais recommencer ? Mes lèvres s'étirèrent en un sourire sardonique.

"Je n'ai malheureusement pas le temps. J'ai d'autres malades à m'occuper. Au revoir la vieille..."  … bique, pensais-je en partant sans un regard en arrière.

Je descendis jusqu'à la fontaine où m'attendait l'une des fermières. Prise de pitié et friande de mes commérages, elle m'invita à passer la nuit dans sa grange après un bon bol de soupe, pendant que mon linge fraîchement lavé sécherait. Je ne me fis pas prier et acceptais son invitation. Je passais toutefois une bien mauvaise nuit à rêver de ce fichu coq ou à m'imaginer des caquètement.

J'ouvris les yeux lorsque les premiers rayons du soleil passèrent entre les planches. Je me retournais sur le dos. C'est alors que je vis sur la poutre au-dessus de moi un plumage noir d'encre de mauvais augure couronné d'une crête vermillon. Je ne demandais pas mon reste, m'habillais en hâte puis courus plus que je ne marchais  jusqu'à la route. Je ne me retournais que lorsque le hameau disparut dans le creux d'une colline. C'est alors que le coq claironna et ce son me parut un avertissement lugubre.
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