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Madelle | Forum RPG Heroic Fantasy
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[Quête] Un ivrogne m'a dit un jour...

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Mère Nature

Mère Nature

Divinité

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Message(#) Sujet: [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... Icon_minitimeMar 8 Oct 2013 - 17:58

Un ivrogne m'a dit un jour...
[Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... 733305SaphirNatfoe


"Dans une taverne de Mainstok, un vieillard imbibé d'alcool n'arrête pas de crier haut et fort qu'il a découvert la cachette de la résistance. Vous êtes le seul à suivre l'homme du regard, c'est pourquoi il vient vers vous et il ne cesse de vous répétez qu'il n'est pas fou, puis il finit par vous révélez l'entrée secrète du quartier général de la rébellion avant de s'enfoncer dans un lourd sommeil."

Le déroulement de la quête :
- Il vous est possible de réaliser la quête en un unique message, sans intervention de la part d'un MJ, libre à vous de la réclamer ou non.
- Le début de l'action du Rp devra se dérouler à Mainstok, il devra nous raconter votre rencontre avec le vieillard. Vous avez ensuite la possibilité de nous raconter au non votre voyage entre la ville et la taverne, rien n'est imposé si ce n'est l'emplacement de l'entrée.
- Lorsque votre personnage arrivera à la taverne, il lui faudra passer derrière le comptoir et tirer un levier se trouvant sous l'un des tonneaux de vin. Actionnez le et une trappe s'ouvrira sur un souterrain qui vous conduira à la cachette des rebelles qui se trouve dans la montagne.


Dernière édition par Mère Nature le Ven 2 Mai 2014 - 18:34, édité 1 fois
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Émilienne Ygard

Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... Icon_minitimeVen 18 Oct 2013 - 18:18

Mainstock ... Il y avait dans cette ville quelque chose qui amusait toujours beaucoup Emilienne, ou l'énervait - au choix. Notre jeune adulte n'avait aucune crainte à se balader sans capuches ni en cachant sa queues écailleuses jouant derrière ces pas, battant la mesure, amie muette mais fusionnelle. La liare avait les cornes luisantes de la fine pluie qui tombait sur la ville, les bottes boueuses de la jeune demoiselle se baladant d'un air bien-heureux, un sourire malin sur les lèvres, se dirigeaient vers l'une des tavernes de ce petit village.

Il n'y a pas grand chose à faire à Mainstock, et pourtant, Emilienne descend de sa montagne au minimum une fois par semaine - ou deux fois, en fonction de ces besoins - pour y livrer la même routine amusante. Elle viens avec une besace pleine de choses à vendre, récupérer dans la forêts, ou de ces proies. Elle vadrouille devant les boutiques, vendaient ce qu'elle pouvait, achetait ce dont elle avait besoin, chapardait le reste ou le troquait avec plus ou moins de tromperie dans l'affaire. La Liare n'avait que peu de soucis à se faire, l'histoire avec cet étrange humain à l'arbre brûlant était passé depuis quelques semaines. Le printemps s'était bien installé dans les régions Liares, tout semblait entouré d'un goût de routine et d'une cendre familière.

Son ventre creux, sa faim la tiraillant, elle poussa la porte d'une taverne à la journée déclinante.
L'ambiance était encore tiède et les plats chauds avaient peine à remplir les tables. La moitié de la taverne était vide, le reste, était peuplé de Liare et de passagers groguis ou, déjà, le nez dans le verre et le rouge aux joues.

Soupirant devant ce spectacle, Emi' se dirigea vers le comptoir.

- Hé! Le plat du jour, une chope de Kantile.

Le Kantile, breuvage non-alcoolisé, jus de fruits d'arbre de cendres qui poussaient prêt des lacs de feux entourant la région Liare. Ce jus de fruit noir avec des reflets bordeaux avait un goût assez âcre et fort et la particularité d'étancher la soif rapidement, réchauffant le vente de tout ceux qui en boirait - ne serais-ce que quelques gouttes - pour une à deux heures. Le jus était servis naturellement froids les effets du Kantile augmenté et la sensation froid-chaud s'accompagnant de la boisson étant très prisé chez les Liares.
Sa chope lancée sur le comptoire, la Liare posa un pieds sur la barre au sol et pris appuis sur le bar. Soupirant d'aise et de faim, trempant ces lèvres avec gourmandise dans sa boisson.
Sa journée semblait bien paisible et un tourbillon de pensée naïve commençait à poindre dans son esprit... Quels lutineries pourrait-elle bien confectionner pour s'occuper ?

- MaaAAAAAaaaIIIIiiis je vous DDIIIIIIIIIIS que je SAIIIIIIIIIIiiiiiiiiiis *hips * Où ils se Ca...Ca...Ha...CAchhhhhhhhhhhensssssst....

- Mais tais-toi pilier de bar!
- C'est ça tu nous emmerdes, ferme ton claque-merde! Retourne dans ta ferme!

Les yeux azurs de la Liare, dont les pupilles étaient petites et rondes, se tournèrent à peine en direction du cri beurré d'un individu la morve au nez, brandissant sa chope avec véhémence. Les joues déconfites et rougis par l'ivresse.
Deux autres Liares grognaient devant lui, l'un deux le frappa à l'épaule pour le faire reculer, et l'épave aux relents d'alcools tituba pour chuter contre le bar, faisant valser trois verres pour s'y raccrocher.

-Mhrm... Squedesconcici... TAVERNIER ! Un auuuuutre !

Il se remit debout à grande peine, frappa sa chope sur le plan de bois et renifla avec grands bruits, se mouchant dans sa main crasseuse et terreuse.
C'était un Liare ? Difficile de dire, la peau si blême, à peine cendré, pas d'écailles, ni cornues, ni pourvue d'une queue -chose si rare de nos jours que celle d'Emi se sentit gonfler d'un égo surdimensionné - quelques tatouages effacés sur la peau et le visage.

- C'que j'dis c'que j'sais où qu'ils sont.
- Mais oui, mais oui... Pense à payer.

Le tavernier lui servit une autre chope, l'air impassible, saisissant la bourse de l'homme à sa merci qui lui tendit d'une main faible.

Ils ? Qui ? Où ?
Une affaire sentant, certes, le dégueuli et la sueur, mais peut-être quelque chose d'intéressant. Emilienne se sentit pousser un pic de curiosité atroce pour cette chose immonde et vivante, se bourrant de bière et suant l'alcool.

- De quoi il parle ?


Dit-elle, pensant que sa voix ne saurait audible que par elle. Le tavernier se retourna vivement, sautant presque devant elle pour lui ordonner de se taire, de gros yeux globuleux la fixait avec fureur.

- Chut !! Par tous les dieux, taisez-vous ! Ne le lancez pas dans son discours d'allumé ! C'est qu'un pauvre fou...

Devant cette précipitation, Emilienne sursauté, se décalant d'un pas, fixant, ahuris, ces yeux oranges la foudroyé. La voix pincé du tavernier était à peine craché entre ces mâchoires fermées.

- Uh... Si vous voulez. Mais de qui parle-t-il ?
- Rebelles.
- Hein ?
- Des rebelles. Il dit qu'il sait où ils se cachent.
- Ah oui ?
- Mais ce sont des sottises... Il ne fait que boire à longueur de journée, il dépense son argent durement gagné à sa ferme. Vous verrez sa pauvre famille délaissé [...].

La tête tourné vers l'ivrogne, Emi' n'avait cure que le reste de l'histoire que le tavernier lui comptait. Alors, comme ça, ce bon vieux bonhomme un peu bourré, pourrait savoir où se cache ces précieux rebelles ? Dangereuses petits chatons qui voulaient se jeter à la gorge du dragon impérialiste gouvernant les Liares.
Le tavernier, offusqué de l'ignorance de la jeune fille, soupira, marmonna dans sa barbe quelques mots fort peu appréciable et s'en repartit à ces chopes. La Liare s'enquit d'observer son futur grand ami qui pourrait lui être utile, rien ne vaut de savoir quelques informations croustillante en cas de besoin. Loin d'être impérialiste, Emilienne avait parfois très envie d'embêter ces bouseux de rebelles qui se pensent tout permis et se disent être des élus de la nations libre Liare.
Sottise... Elle roula des yeux avec un sourire mesquin en coin. Son ticket d'entrée pour aller les embêter - ces fameux pseudo-rebelles- se tiendraient donc la mine rougis plongé dans une chope d'un alcool douteux ?! Rien de bien réjouissant, suffit d'éviter le vomis.
Quelle approche adopté ? Oh, rien de très fin, vu sa trogne et son débit... Autant être cash et le faire parler, l'alcool à déjà tout préparer.

- Vous connaissez les rebelles sir ?
- Sir ? Où CA ? Des Impérialistes ? IL FAUT FUIIIIIIR !

La réaction très ... étonnante de ce dit inconnu prise au dépourvue notre héroïne, qui s'empressa d'attraper le bras de l'ivrogne fuyant, sa chope en l'air, déversant son contenant sur le sol, faisant boire le parquet.

- Non. Je vous parlais.
- Ah... Ohohohoho ! S'cusez... S'cusez....
- Tavernier, une autre pour l'ami.

Emilienne jeta une pièce de bronze sur le comptoir et invita d'un geste de menton le tavernier à le servir. Elle soutient son ami bourré jusqu'à ce qu'il retrouve son équilibre à l'aide du bar. La Liare le vit se jeter sur la chope comme un affamé.

- S'qu'est-ce s'que tu veux ?

- Vous disiez que vous saviez où étais nos rebelles...
- Z'êtes qui ?
- Moi ? Simple chasseuse de monstre perdue dans les vallée.

Suspicions soudaines de l'ivrogne, c'en était comique. Emilienne se retient de rire quand il plissa les yeux, dodelinant de la tête vers la Liare pour s'assurer qu'elle ne mentait pas. Il tentait peut-être une prémonition ? Un don d'extra-lucidité ? La liare se répétait en boucle de ne surtout pas rigoler.
Le buveur reluqua la liare, des cornes à la queue.... Il ne semblait pas tiquer sur la queue qui virevoltait dans les airs d'un air heureux. Il remonta vers son visage. L'absence de poitrine, peut-être, avait été la seule chose qui avait arrêté l'ivrogne dans son observation.

- Mouais...
- N'ayez confiance si vous le souhaitez, mon déjeuner viens d'arriver et j'en repars après pour mes terres.
- Non, non, non... J'vais vous l'dire... Mais chuuuuuuuuut.... A personne vous l'direz. Oké ?
- Marché conclus.
- Hmmmrrrrruhpff....

Une pointe d'excitation naquit dans le corps de la Liare, elle retient toutes ces expressions pouvant trahir le triomphe (vain) d'avoir sous-tirer ces informations à un ivrogne fin finis par la boisson.
La réponse de l'ivrogne ne put guère la surprendre. Il se pencha tout d'abord vers elle avec maladresse, une main couvrant sa bouche pour la murmurer à l'oreille de la Liare - elle se jura de la nettoyer dés qu'elle le put quand elle sentit le contact humide et l'odeur nauséabonde de l'haleine de ce dernier - l'endroit où les rebelles étaient.

- L'arbre brûlant...

Murmura Emilienne avec une pointe de surprise et, songeuse, elle finit son assiette, plantant là l'ivrogne qui continuait à parler à voix basse - croyant encore que la liare était là - pour raconter toutes les péripéties qui lui permit, à lui, pauvre petit fermier, de découvrir la cachette des rebelles.
Elle paya son déjeuner - à peine manger - et sa boisson et partit en marchant rapidement et à grandes enjambés rejoindre cette taverne au fin fond de la vallée des âmes. Cet endroit qu'elle côtoyait autant lors de ces chasses pouvait renfermer donc ces êtres à l'égo démesuré ? Un sourire vicieux se dessina sur les lèvres de la vagabonde qui, l'esprit en quête d'une taquinerie à faire, pris la route la plus courte au travers de la vallée pour rejoindre sa nouvelle destination.

Cette journée s'annonçait follement trépidante!

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Émilienne Ygard

Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... Icon_minitimeDim 17 Nov 2013 - 18:10

Elle retenait à peine son souffle, respirant le plus discrètement du monde tout en écartant de devant son visages quelques branches et feuilles lui bloquant la vue. Elle était passée des centaines de fois dans cette taverne pour prendre un souper lors de chasse ou de pistages tardif. Emilienne avait du mal à croire que cette modeste bicoque, un peu branlante d'apparence, refermait le soi-disant fléau de la monarchie Liar, l'espoir du peuple des terres brûlante: la rébellion.
Notre jeune demoiselle pouffa de rire en se souvenant de tous ces sobriquets ronflants et épiques qu'on donnait à ce petit mouvement, d'une poignée d'homme désabusé et rongé par le temps et les souffrances qu'infligeait le couple royal. Ce n'était que des idéaux qu'ils lançaient aux vents en espérant que le souffle leur ramène quelque chose... Mais la puissance de la capitale n'avait guère de difficulté à écraser cette mouche aveugle se berçant d'illusion.
Elle savait quelques petites choses à propos de ce mouvement. Née dans des nomades Liares suites aux attaques répétées et acharnées que le roi Liar avait lancé pour ces petites lubies sadiques personnelles; et ce mouvement avait commencé à semer le doute dans certaines petites villes des montagnes et des frontières. Rien de méchant, ce n'était que quelques actions vite désarmorcé. Comme des enfants qui, dans la coure d'une école, se croit être des héros en tirant les cheveux de ceux qui volaient le goûter aux autres.

Emilienne arqua un sourcil, un sourire curieux et machiavélique sur ces lèvres. L'excitation palpitait dans ces veines, rendant son sang brûlant. Elle descendit de sa branche, glissa le long du tronc de l'arbre et contourna l'entrée principale de la taverne pour jeter quelques oeillades à l'intérieur.

Etrangement, cette taverne, seul lieux de relai de la vallée des âmes pour les voyageurs, était vide de vie et d'âme. Même le cuisinier et encore moins le patron était partis on ne sait trop où. L'excitation qu'Emilienne avait éprouvé quelques minutes plus tôt retombé soudainement, comme un flanc sortis trop tôt du four. Blasée, elle se redressa de son buisson et entra. La porte n'était même pas fermée !

Cette facilité déconcertante l'énervait passablement, elle persiffla entre ces dents, retira sa capuche de sa tête et sentit sa queue fendre l'air d'agacement.

- Hé ! Y a quelqu'un ?

Cria-t-elle dans la salle peuplée de tables et de chaises éparpillés ça et là.
Elle tendit l'oreille, attentive, une main glissé sous sa cape sur le pommeau d'une de ces dagues.

...
...
Pas de réponse. Elle soupira, encore plus énervée. Des lueurs rouges perlaient sous sa peau et elle sentait une douce chaleur familière descendre de ces cornes.
Sa vérité avait tendance à se déclencher toujours aux mauvais moments et répondre plus que facilement à la colère et la frustration aujourd'hui !

Emilienne s'entêta à se calmer, tournant en rond devant le comptoir, faisant les cents pas comme un fauve en cage. Elle poussa la porte de la cuisine: personne, même pas une marmite sur le feu. Seuls les mouches voletaient prêt de la chambre des vivres et des viandes qui séchaient au plafond.
La Liare reviens sur ces pas, poussa la petite porte menant aux escaliers et aux 5 chambres que la taverne possédait. Elle monta quelques marches, réitéra son appel... Toujours sans réponses aucunes de la part d'une quelconque personne vivant ici.
La jeune adulte marmonna dans sa barbe toutes les insultes qu'elle connaissait, frappa le bois du comptoir du pieds, énervée.

- A quoi sert d'apprendre quelque chose quand le lieux à infiltrer est désert.... RÂH! Au diable ces conneries, ce pauvre ère était juste ivre Emi!

D'un ton déterminée, elle balaya une dernière fois la salle des yeux en ayant la ferme intention de repartir. Une main sur la poignée de la porte - prête à repartir - elle se rendit compte d'où elle était et de la chance qu'elle avait soudain.

Un sourire pernissieux étira ces lèvres des deux bouts, lui flanquant un sourire d'une oreille à l'autre. Elle se retourna en gloussant avant de sautiller vers le comptoir, prenant appuis sur le bois pour sauter et passer de l'autre côté.

- Ma chance ! Une taverne vide et ouverte à moi et mon gosier réclame pitance!

Sa gorge était sèche d'avoir autant parlé et marmonné, elle tira une chope d'une des étagères et chercha les tonneaux de vin. N'importe quel de ces vins lui ferait son affaire et elle entreprit d'en tirer un de là-dessous pour s'en servir un verre.

Lorsque le tonneau fut tirée de là où il était, Emi eut soudain faim et se dit qu'un aussi noble breuvage devait s'accompagner de viande séchée. Sans sourciller - ni hésiter - elle se jeta dans la cuisine, trancha la corde qui retenait un saucisson au plafond pour qu'il sèche et l'attrapa au vol. Se tranchant rapidement quelques tranches et les enfoncer dans sa bouche.
Elle mâchait grossièrement sa prise, rangeant le reste de la viande dans sa sacoche à ces hanches lorsqu'elle revient vers le comptoire - toujours derrière - et baissa les yeux vers son tonneau.

- Oh.... Mon estomac me donnerait-il cette chance... ?

Murmura-t-elle lorsqu'elle avala enfin sa bouchée. Elle poussa plus le tonneau et passa une main sur le parquet en-dessous, là se trouvait une petite crevasse continuant sous le tonneau adjacent, ces doigts fins s'y glissèrent avec difficulté, tâtant quelque chose de froid et de dur.
Il n'en fallut pas plus pour raviver la curiosité de la Liare au plus haut point, elle poussa de l'épaule et de tout son corps le second tonneau pour découvrir un petit levier de cuivre, là, l'attendant presque et lui tendant les bras.

On aurait presque pu entendre le son des anges chantant sa découverte lorsque ces yeux s'écarquillèrent devant sa prise.

Ni une, ni deux, elle tira dessus avec vigueur. Quelques cliquetis se firent entendre et derrière elle, une trappe s'ouvrit dans un bruit sourd. Emi tourna la tête pour découvrir la noirceur inconnue qui s'enfonçait sous la taverne, là, tout près d'elle, se tenait peut-être le siège de la rébellion.
Cet ivrogne n'avait guère menti au final, et la boisson avait été le symbole de cette découverte trépidante! La liare décala le couvercle d'un des fût de vin, plongea son verre dedans et le bu à grande goulée, tout en regardant cette ouverture capable de faire passer un homme en armure aisément.

Ira ? Ira pas ? Elle se pinça les lèvres de ces dents. Elle s'accroupit devant, passant les doigts sur le bois à côté.

- Magnus, on parlera de tout ça à l'intérieur.
- Qui veux-tu qui nous entende ? Les arbres? Les buissons? Moi je te dis que cette opération est suicidaire et il faut en parler aux autres!
- Magnus....

Le ton rageur et rocailleux de la première personne tonna dans l'air de la pièce. La porte de la taverne venait de s'ouvrir, faisant sursauter Emilienne et décidant de son choix. Elle ne pouvait fuir, l'un des deux tonneaux lui barrait le passage jusqu'à la cuisine, et de l'autre côté... C'était l'escalier vers les chambres, parfaitement à la vue des deux nouveaux arrivants. Sans s'attarder sur la discussion, n'écoutant que les bruits de pas qui s'approchaient dangereusement, la Liare sauta dans la cavité sombre, attrapant l'échelle pour la descendre en glissant. Elle attérrit souplement sur le sol, laissant ces yeux s'habituer à l'obscurité.
Ne faisant conscience qu'à son instinct de survie lui broyant les entrailles, Emi partit en courant droit devant elle, attrapant la première torche qu'elle croisa au passage pour s'éclairer dans les couloirs de pierres devant elle.


Merde.
Merde.
Merde.
Merde!!!



La liare était pris aux pièges, ces conduis de pierres s'étrécissaient tellement par moment qu'elle avait rebroussé chemin pour en essayer un autre, qui avait donné sur un cul-de-sac, puis elle avait trouvé un troisième couloir dans lequel elle était passé avec quelques difficultés. Ces vêtements et son visage étaient tâché d'humidité et de moisissure. Elle tournait et retourner sur elle-même, agitant la torche devant elle pour trouver une solution. Elle était arrivé à un carrefour, avec trois autres couloirs devant elle. Lequel serait le bon ? Y avait-il des pièges ? Alerté par ces voix et ces pas qui refusaient de s'en aller, se rapprochant toujours un peu plus d'elle, Emi avait perdu son sang-froid et son calme habituel sur ces émotions. Elles tourbillonaient dans son être, tantôt douloureuse, tantôt tortueuse, lui vrillant l'estomac et lui comprimant la tête.

Son regard affolé se posa finalement sur le couloir de gauche, elle partit en courant, soufflant fort et sentant l'air humide lui trancher la gorge, enflammant ces poumons dans sa course. Elle sentit une présence - non deux - présences derrière elle et elle comprit qu'elle avait choisis le (trop) bon chemin. Les deux hommes derrière elle s'arrêtèrent un instant dans leurs marches, écarquillèrent les yeux en voyant cette jeune Liare s'enfuir dans le passage menant tout droit à la réunion des membres de la rébellion.

Le premier, taillé comme un roc, un Liar bien mûr à la mâchoire carré et le visage traversé de cicatrice, les cheveux hirsutes sur le crâne, décroisa ces bras et se lança à sa poursuite avec une détente de félin.

- Toi !!!!!

Sa voix gronda, se répercutant sur la pierre pour frapper l'ouïe d'Emilienne de pleins fouets. Elle jeta la torche sur le côté qui s'éteignit dans un faible bruit d'étouffement. Jurant entre ces dents, elle força sur sa course, aller plus vite, plus vite...

Elle essaya un regard en arrière par-dessus son épaule pour constater le couloir vide et assombris. Quand elle allait retourner la tête, elle....

BAM.

Un morceau de poutre en bois assez dur et sec avait rencontré sa douce joue de plein fouet. Sonné, un regard orange la vit chuter en arrière, coupé dans sa course et prise au vol. Le regard fuyant et désorienté de la liare essaya de trouver son agresseur. Elle posa une main sur les pierres humides, tentant de se hisser sur ces jambes avant de glisser. Un second choc retentit - plus faible et mat - et le corps de la Liare ne faisait plus que gire sur le sol.

Le Liare jeta le morceau de bois et serra son poing devant son visage. Une poussée de vérité se sentit, hérissant le poil des deux autres. En quelques secondes, le poing s'enflamma offrant assez de lumière pour voir parfaitement dans le couloir.
L'inconnu qui avait sauvagement frappé Emilienne venait d'un couloir perpendiculaire dont on pouvait voir une faible lueur au loin. Ce dernier regarda les deux autres le rejoindre, le premier, essoufflé et les poings serrés se pencha vers Emilienne, lui retirant les cheveux de sa tête.

- Qu'est-ce que vous fichez ?

Aboya celui qui éclairait les environs.

- On viens de la voir à peine... Là à l'embranchement.

Se défendit le premier tandis que le second s'était agenouillé vers Emilienne, lui faisant les poches pour trouver un objet quelconque pour savoir qui c'était.

- Putain. Vous êtes non seulement en retard mais vous nous apportez des problèmes!!

Les flammes du liare s'intensifièrent, s'élevant un peu plus haut et la lumière augmenta.

- Attendez... Ce n'est pas un portrait de ... ?

Le second avait trouvé le médaillon d'Emilienne et était entrain de lui retirer délicatement par la tête. Il venait de l'ouvrir sur le portrait d'Emi - bien plus jeune - sur les genoux de sa mère. Toutes deux tout sourire, dans de beaux habits d'aristocratiques. Il le tendit à au "Poing-de-feu" qui lui arracha des mains pour l'étudier.
Ces yeux devinrent aussi rond que des assiettes et sa mâchoire tomba lamentablement, lui donnant une expression dés plus ridicule.

- C'est pas possible.... Magnus, on l'emmène, attrape-là.
- Hein ?.. Mais!
- On l'emmène. Il faut que la Madonne la voit.

Sans trop vouloir hésiter, il poussa un gémissement avant de s'accroupir à nouveau auprès de la Liar. Il passa un bras sous ces jambes et sous son torse et la souleva. Des trois Liars, il était le plus chétif. Le "Visage-Balafré" faisait deux fois son poids et sa carrure et le "Poing-de-Feu" avait des épaules bien plus carré et des bras monstrueusements épais!
Un regard noir des deux autres compères le fit taire et il tangua un peu avant d'équilibrer le poids d'Emilienne contre lui pour les suivre.

- Galère, galère tout ça moi j'dis.

Ils s'enfoncèrent dans le dernier couloir, donnant sur une lueur de plus en plus vive au fur et à mesure qu'ils avancèrent. Des voix à peine étouffé retentissait contre les murs, et de murmures, deviens parfaitement audible. Le couloir débouchait sur une grande et large pièce ronde, éclairé par plusieurs braséro. Là, sur des bancs, autour d'un grand feu - au-dessus d'une cheminée taillé à même la roche et la lave - se tenait une dizaine de Liare. Certains en colères, d'autres totalement effacé de la discussion et d'autres encores tournèrent encore la tête vers le petit groupe qui arrivèrent du couloir.

Une vieille Liare se leva en premier, examina les trois hommes avant de découvrir le corps inconscient de la jeune femme.

- Magnus. Phévol. Tymain. Qu'est-ce que vous nous amenez ?

La voix chaude et bienveillante de la vieille dame avait fait naître un grand silence brisé uniquement par le crépitement des flammes.

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Émilienne Ygard

Émilienne Ygard

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[Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... Left_bar_bleue1/9[Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... Empty_bar_bleue  (1/9)
Message(#) Sujet: Re: [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... [Quête] Un ivrogne m'a dit un jour... Icon_minitimeLun 18 Nov 2013 - 21:15

- Humpgnnnniiiiiii.... Têêêêêteuuuh....

Bordel de fumiers de canailles... Ma tête semble peser une tonne d'un coup.... Ces yeux s'ouvrent doucement tandis que son corps raide et endoloris tente de bouger, se décrispe avec raideur et petits pics de douleurs. La Liare entrouve les paupières et les referme dans un grognement sourd, elle geins, retrousse les lèvres, serre les dents et porte les mains à sa tête. Là où la douleur palpite, sur sa joue, descendant sur sa mâchoire et frappant sa mâchoire comme si on lui creusait.

- Si j'chope l'culé qui m'a -
- Il est devant toi.

Une voix tonne à ces côtés, à droite ou à gauche ? Ces sens de l'orientation en ont pris un coup visiblement. En l'écoutant, Émilienne lutte pour ne pas se raidir à nouveau. Elle se hisse de toutes ces forces pour s'asseoir sur le sol où elle gisait. Un oeil à peine ouvert et l'autre bien fermé, elle essaye d'apprivoiser la lumière de la cavité. Sa vision est parcourus d'éclairs et d'étoiles. Lorsqu'elle aperçoit une forme plus nette que les autres, elle se racle la gorge violemment, contracte son estomac et libère une poussée de Vérité.
Quelque chose de moelleux et brûlant roule sur sa langue et elle le crache vivement, avant de montrer les dents d'un réflexe animalier.
La jeune adulte commence à pouffer en voyant quelques flammes crépiter sur l'épaule de l'autre Liare. Ces yeux font enfin la mise au point et tandis que son interlocuteur s'insurge, l'insulte, sursaute et jette sa chemise par terre pour l'éteindre, Emilienne touche délicatement sa joue gauche.

- Tu m'as pas loupée.... C'est enflé.
- Saleté de gamine de-[...]

Sa peau commençait à prendre de belles couleurs au niveau de l'impact. La Liare lâcha une grimace de dégoût, ce qui lui valut une décharge de douleurs supplémentaire. Ignorant les divers appels de son esprit - la crainte, la terreur, l'angoisse, "où suis-je ?" - Emi' laissa ces yeux s'habituer à l'endroit pour le détailler. Quand une main ferme empoigna son col avec véhémence et force, la soulevant du sol pour la plaquer contre le mur du-dessus.

Au choc, Emi retiens un gémissement de douleur, l'une de ces mains attrapèrent le poignet qui la maintenait et elle se força à sourire, un éclat terrible dans ces yeux brillaient. Un mélange explosif entre craintes et horreurs ainsi que désirs de vengeances.
Elle leva la tête, levant son autre main pour appuyer sur les doigts aux articulations blanchis de son agresseur. Un liar bien colérique !

- Que de la gueule.

Chuchota-t-elle doucement. L'azur de ces yeux rencontra un orange en fureur, le visage crispé et les traits tirés, une expression de colère retenue gravé sur chaque centimètre d'une peau bazané typique des Liares de la capitales.

- Me provoque pas.
- Fallait pas commencer!

Elle sentit l'adrénaline se mêler à la peur, la rage viens soudoyer la honte qu'Emilienne ressentait et le cocktail explosif se déversait dans ces veines, son sang lui brûlait la peau. Ces cornes pesaient sur son crânes et sa queues semblait s'enflammer toute seule.
Dans sa gorge se formait une autre boule moelleuse et chaude de ce qu'elle avait craché quelques minutes plus tôt à l'autre Liar pour gagner du temps. Emi' la faisait rouler contre ces joues, à cette distance, elle ne le louperait pas et pourrait l'indisposer assez longtemps pour le faire lâcher et courir.

Courir ?
Où ?

Elle jeta un regard aux alentours, furtif qui ne fit que faire rire son interlocuteur qui la maintenait toujours contre le mur.

- Tu te demandes où t'es ?!

La jeune femme reposa son regard sur l'homme et arqua un sourcil, penchant un peu la tête avec insistance. Une manière de dire "Non, tu crois ?" et de se ficher de sa tête d'ahuris enragé un peu plus.

La prise sur son col se resserra et Émilienne serra les dents, enfouissant la charge dans sa bouche au plus profond de sa gorge pour la jeter à tout moment avec force.


Une forme massive et lente, voûtée sur elle-même, des pas traînants accompagné du poids d'une canne sur le sol, apparut dans la voûte de la porte taillée à même la pierre brute et épaisse des sous-terrains. La vieille femme s'arrêta, interdite, sur le comportement des deux Liars et gronda dans sa gorge.

- Je peux savoir ce que vous faîtes ?

Les yeux écarquillés et la mine sérieuse, elle désigna du bout de la canne le Liar maintenant notre Héroïne contre le mur.

- Phévol, lâche-là veux-tu
. [Elle attendit, le regard insistant. L'autre liar grommela avant de lâcher brusquement Emilienne qui faillit se retrouver les fesses par terre. Elle se redressa et s'étira en s'appuyant sur la parois, l'oeil mauvais. ]
Tu devais nous informer de son réveil. Pas la brutaliser dés son réveil.

Bien que la voix traînante ne semblait guère aggressive, la prononciation de ces quelques mots avec ces insistances lentes sur le sens des mots semblaient mettre le Liar mal à l'aise. Emi' pouffa intérieurement tout en levant les bras vers ces cheveux - non, sa tignasse emmêlé de tous les côtés - pour tenter de la remettre - de trouver un sens plutôt - en place.
Victorieuse. On venait de gronder le vilain garnement l'attaquant à peine reposée!
Un petit sourire mesquin pointait déjà le bout sur les lèvres cendrée de la Liare.

- Et vous... Jeune fille... Depuis quand on s'introduit chez les gens de cette grossière manière ? [Emi s'étrangla presque aux propos tenus de la vieille dame, toussotant brièvement.] Vous devrez payer la viande et le vin volé au tavernier. Suis-je clair ?
- Euh... Oui m'dame.

Elle bredouilla sans comprendre sa réponse. Elle venait, elle aussi, de se faire gronder ?!

Minute. D'puis quand elle devait être gronder parce qu'on l'avait sauvagement assommée ?! Emilienne semblait reprendre le fil de ces idées et du poil de la bête, elle s'avança vers la vieille dame d'un pas décidé à obtenir quelques réponses. (et un ticket de sortie, s'il vous plaît!)

- Z'êtes qui ?
- Ce n'est que maintenant que tu le demandes ?! [Soupire] Je pensais que tu le savais en t'aventurant ici... Ces jeunes... Plus aucuns savoir-faire...

La vieille Liare fais demi-tour en ayant jeter un dernier regard vide à Emilienne. Elle hausse les épaules, sa tête dodelinant sur ces épaules au file de ces pas, elle repart par le couloirs, s'éloigne.

- Hé ! Mais... Quoi ?!

Quelques secondes plus tard, Emilienne se lance à sa poursuite suivit de près de l'autre Liar qui marche simplement derrière elle.

Elle avait dit quoi ?!
Cette vieille bique faisait partie de la rébellion ?! Elle était bien chez eux ?!


Elle trottait en essayant de rattraper la grand-mère qui avait pris une grande avance sur elle dans ces tergiversations diverses et variées de son esprit. Elle força le pas pour commencer à courir dans le couloir qui lui semblait durer une éternité.
A travers la tête d'Emilienne passait une foule d'idée et de questions de la plus sérieuse à la plus saugraunue sans trouver de bonnes réponses aux bonnes questions. Elle serra un peu plus la mâchoire - lui provoquant un rappel douloureux de comment elle était arrivée ici - et héla la vieille liare en criant dans le couloir.

La jeune femme traversa la sortie du couloir en la cherchant des yeux pour arriver dans une grande pièces rondes, éclairés de plusieurs braséro où, sur des bancs tout autour d'un grand feu qui réchauffait la pièce, se tenait une dizaine de Liare. La vieille dame se tourna vers elle, ces yeux noisettes fatigués étincelèrent de malice tandis qu'elle se mit à rire.

- Bienvenue au sien de la rébellion, jeune Ygard.

Emi se stoppa nette, un grondement monta dans sa gorge.
Le nom de sa famille était bafouée de honte et de défaite, de sacrifice, de viols et de violences. Personne, depuis son enfance au temple, n'avait osé le prononcer avec autant de fierté et d'inconscience devant Emilienne. Les images de sa mère repassèrent devant ces yeux, attisant une profonde colère au sein de son être. Son visage se durcit un peu plus, tandis qu'elle sentit les flammes invisibles de la Vérité lui lécher le corps tout entier. Elle devenait incandescente, brûlante de rage.
Personne n'avait plus osé rappeler à la Liare d'où elle venait, parce que tout le monde s'en fichait ! Tout le monde se fichait de savoir qui était cette Liare cornue, rejet de la société, qui vivait dans les montagnes de la vallée des âmes et s'amusait à quelques farces dans les villages alentours ! Personne ne voulait le dire à voix haute, personne ne se souvenait que cette Liare battue, traquée, qui - sur sa tête - plânait la honte de la famille la plus crainte et la plus respectée de tous le territoire du feu.
Personne n'osait encore prononcé le nom de famille - salit et bafoué - de sa mère éteinte, lui rappelant que son meurtrier n'était d'autres que le roi, imbus de pouvoirs et de colères, le Roi Liar.

- Je peux savoir où vous connaissez mon nom ?

- De mon fils. Ou plutôt, du fils de mon frère.
- Babillages de bonnes femmes. Réponds-moi !

Elle chassa ces propos évasifs d'une voix claquante. Elle frappa le sol d'un de ces pieds. Sa queue fouetta l'air, encore plus énervée qu'elle. Les sourcils fronçés et les poings serrés, les cornes un peu en avant, on pouvait sentir l'énergie brûlante des Liare affluer vers cette jeune fille dont la peau rossissait à vue d'oeil.
Il n'en fallut que peu pour que ces tatouages ressortirent filigrame d'or perdue sur sa peau, resplendissant! Le feu crépita lourdement et la vieille dame se prit d'une fascination extrême pour ces symboles luisants sur la peau de la jeune femme.

- De ça.

Elle les pointa de sa canne avant de reprendre appuis dessus avec ces deux mains.

- Tu es l'enfant qui est née sur l'autel de Simuis la veille de son rite au temple!

- TAIS-TOI !!!

La voix tonna comme l'éclair, déchirant le silence. Sur le visage d'Emilienne glissèrent rage, haine, colère, tristesse, souvenir et lutte infernale contre elle-même. Ces poings se serrèrent un peu plus, ces dents grinçaient.
Lorsque la vieille femme fit mine d'ouvrir à nouveau la bouche, avec son visage si léger et ces rides tranquilles, Emi gronda avec plus de véhémence encore, l'avertissant du regard.

Sa vérité n'attendait qu'un pas, encore, pour se libérer.
Un seul. Un tout petit.

Allez Emi, Lâche, et tu seras cachée, protégée, sous cette armure si apaisante...Si confortable, brûlante et rassurante. Elle secoua la tête avec insistance, chassant ces mots si doux et cette voix envahissant son esprit.

- D'où connais-tu ce nom ?! D'où connais-tu cette histoire ?!

- J'y étais. Je t'ai vu. Il y a 17 ans, poussé ton premier cri sur l'autel de Simuis pendant que ta mère hurlait sa douleur et sa joie en te mettant au monde. Baignant dans le sang de ta mère. J'ai vu la plus vieille des prêtresses s'approcher de toi sans oser te toucher parce que tu n'étais pas un bébé comme les autres. Tu avais....[elle chercha ces mots, pour ne pas froisser plus cette adolescente en peine et instable qui se tenait devant elle.] Tes cornes et ta queue.
Je connaissais bien ta mère. Mais je connaissais encore plus son père, à lui. Qui était mon neveu....

Sa tirade avait été sortis d'une traite, d'une voix sombre et dure. Qui était cette femme ? A mesure qu'elle parlait, les bouffée d'énergie qui embrasait Emilienne s'espacèrent pour disparaître peu à peu. Elle dessera les poings, sans pouvoir modifier son regard noir plongé sur la forme de cette vieille Liare traînante.
On sentait venir d'elle une aura dominatrice et matriarcale. Une main de velours dans un gant de fer.
A cette réflexion et sur la fin des mots de la vieille femme, Emi' croisa les bras, claqua de la langue pour montrer son mécontentement guère finis et sa réflexion.

- Vous êtes donc... ?
- Ta grande-tante!

Ces mots jaillirent de la bouche de la vieille femme sur un ton guilleret et enjoué qui coupa le souffle d'Emilienne et la laissa pantoise, bouche ouverte, devant elle. Alors que les rides de la vieille bique - tellement énervante - s'étirait en un large et grand sourire éphémère.

Cette dame d'un âge avancé venait de passé d'une humeur aussi sombre qu'elle, d'une voix grave et éraillé à la mine d'une jeunette d'une vingtaine d'année.

- [Tousse]... Mais ce n'est pas ces affaires qui t'amènent ici, je présume.... Tu voulais trouver la rébellion. [Elle frappe le sol de sa canne et ramène son autre main dans son dos.] La voici !
Que lui veux-tu donc, Emilienne Ygard, fille de Roi ?!!


Ce fut le mot de trop.

Un craquement - comme du cristal qui se fissure - résonna dans l'esprit d'Emilienne. Elle ne se souviens plus trop de ce qui s'est passé, mais elle se souvient de la fureure naissante dans son estomac, explosant dans tout son corps. Elle avait sentit, pendant une fraction de seconde, tant de douleurs et de souffrances, qu'elle avait voulu étriper cette vieille dame de ces propres mains.
La chaleur était descendu de ces cornes à ces pieds et d'un claquement de fouet, sa queue s'était - comme son corps - jetée sur la vieille dame dans une rage aveugle et remplis de tristes souvenirs et d'une mémoire fêlée par la honte, la rage, la vengeance.

La Liare vit Rouge.
Elle ne sentit qu'une tornade de brûlures, de coups et de barrières de chairs qui lui empêchèrent de faire son oeuvre. On la jeta contre un mur - sans qu'elle ne sente de douleurs - elle se souvient de ces yeux remplis de larmes clignant en regardant les flammes s'agitant du foyer qui remplissait la pièce d'une douce chaleur. Elle se souviens d'un cri à peine humain et audible qu'elle avait poussé entre ces dents douloureuses et d'avoir pris son visage à pleine main.

Puis, le vertige, le trou noir, l'espoir comblé de se recroqueviller sur elle-même.
Emilienne avait perdu connaissance dans un torrent d'émotions si fortes et si contradictoires qu'elle ne se réveilla que trois jours plus tard.... Sur sa couche, dans sa petite bâtisse de chasseur ayant appartenu au vieux borgnes.

Une lettre était déposé sur un petit paquet sur sa table de gros bois.

Elle mit une journée entière avant de prononcer le moindre mot. Se sentant vide, esseulée, fatiguée et à bout de nerfs et de souffles. Les mots de la vieille dame retentissait au fond de sa tête, comme les cloches de sa dernière heure.
Derrière ces barricades, son enfance pleurait, plantant ces ongles sur ces défenses émotionnelles qu'elle avait érigé.

La lettre était écrire d'une belle écriture, adroite et hors pairs. Elle la déchiffra sans mal, butant parfois sur quelques mots et s'énervant sur son esprit si lent depuis cette fameuse soirée qui semblait dés plus surréaliste.
Le bleu-violet sur sa joue gauche lui prouvait bien le contraire.
Rare sont les Liars qui savent écrire et encore plus ceux qui savent lire. Elle ne fut, pourtant, pas étonnée tout de suite de la trouver là, chez elle, et signée d'un nom qu'elle répéta à voix haute; c'était le nom dont était signée la lettre.

- "La Madonne"...


Seul mot qu'elle prononça pour les trois prochains jours encore.


[Réponse 3/3]
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