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Madelle | Forum RPG Heroic Fantasy
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Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE

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Richard Lëys

Richard Lëys

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Message(#) Sujet: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeLun 9 Sep 2013 - 16:26

“ Voici donc le crépuscule aux volutes sombres
S'immisçant entre joies et rires innocents...
Abreuve-toi sans nul égard de nos jours ambres,
Sustente-toi de nos juvéniles instants ! ”
***
Richard essuya distraitement la fine pellicule de sueur qui perlait sur son front, bien que recouvert d'une capuche large. Le vent marin charriait la chaleur de Glasgo vers le centre du continent, et lui, résident des terres du sud, n'y était guère habitué, malgré que ce ne fusse sa première venue en ces lieux... Il se trouvait actuellement non loin de la frontière supposée avec le territoire des Liares, à du côté de la Vallée des Âmes, non pas pour y faire du tourisme -la région ne s'y prêtait pas de toute manière : il venait quérir des nouvelles du peuple du feu, qui pourrait dans un futur proche, devenir leurs alliés. Une occasion appropriée suffisait, et les Récleyés leur offriraient une aide attendant une compensation... Même un accord commercial se présenterait comme un atout, si l'on croyait les rumeurs au sujet de l'avancée technique Liare.
Il était donc parti pour Galea, il y a de cela quelques mois, bravant le territoire de ses pairs humains.
Sa fortune lui avait souri et aucune rencontre désagréable ne s'est produit en risquant de mettre en péril sa mission ; le Récleyé avait même pu glaner au détour d'une ruelle quelques informations à propos d'une guerre civile qui couvrait. Les tensions s'accroissaient.
Une révolution ?
Un coup d'état ?
Simple rumeur ?

Cela ne manquerait d'intéresser le Ténébreux. Son ami d'enfance s'était opposé à ce voyage initialement, qu'il trouvait bien trop dangereux pour risquer son bras droit. Néanmoins, dans la même logique, il valait mieux que ce fusse Richard puisqu'il était assurément la personne la plus digne de confiance aux yeux du chef Récleyé et que sa rigueur n'était plus à démontrer. Aussi avait-il cédé.
Bien que ce fusse déjà assez pour pouvoir retourner à la Tour, Richard n'était assez satisfait et menait ainsi son voyage encore un peu plus vers le Nord. Oh, il n'ignorait les risques que représentaient la Vallée des Âmes. Nombre récits couraient dans les villes, au sein de sa confrérie également, au sujet de voyageurs y ayant laissé leur raison ou quelque membre, de bêtes monstrueuses rôdant dans les multiples ombres rocheuses guettant un manque d'attention pour se repaître de votre chair... Mais ses terres inexplorées ne tenaient-elle pas une réputation plus redoutée, sombre et dangereuse encore ? Aussi Richard n'était homme à s'effrayer aisément.

Le crépuscule venant annoncer le règne de la nuit et des étoiles sans toutefois refroidir l'atmosphère sinon l'assombrir, il était temps de songer à se sustenter après avoir trouvé un lieu de halte : sa curiosité l'aurait bien mené à fouler Mainstok, cependant il était trop prudent pour oser s'y aventurer sans un Liare ou un habitué des lieux pour l'y introduire. Il n'avait que peu d'informations sur cet hameau marginal mais cela même motivait une visite.
Plus tard donc.
Ses yeux bleus détaillèrent le bâtiment auquel il faisait face actuellement.
Mais quelle raison l'empêchait de pénétrer dans cet Arbre Brûlant ?
Il avait, depuis le début de son voyage, veillé à dissimuler tout signe caractéristique : une cape large de voyageur, ses chères bottes abîmées par la poussière et les routes, et une chemise de toile brune remplaçant son habituel haut clair. Ainsi vêtu il devait paraitre quelconque si l'on omettait le fourreau visible de sa flamberge, et la légère bosse créée par son brise-lame... Un aguerri voilà tout. Sans compter sa barbe de plusieurs jours qui venait compléter le portrait d'un parfait voyageur.

Changeant son sac d'épaule, Richard poussa la porte de l'auberge, tandis qu'un air encore plus chaud qu'à l'extérieur mais empli de fragrances gourmandes venait lui souhaiter la bienvenue. La tête légèrement baissée, il passa le seuil sans attirer l'attention, du moins à ce qu'il lui semblait...
Il y avait en cette heure de la nuit quelques clients désireux de satisfaire leur panse avant l'heure, et déjà certains buvaient en s'échangeant des propos à voix basse. L'auberge ne paraissait pas refouler les humains, des quatre confréries ou Récleyés :  à la bonne heure ! Il pourrait alors espérer un peu de repos en toute tranquillité. C'est avec cette pensée que Richard vint d'un pas assuré au comptoir prendre une chambre pour une soirée, peut-être deux, il verra et payera en conséquence. Evidemment, cette incertitude lui valut de rallonger le prix du séjour pourtant relativement peu cher au vu de la qualité des lieux : aucune saleté ne maculait le parquet ou les murs au contraire de bien d'autres auberges, les rixes ne devaient pas être une habitude de l'endroit et l'accueil indifférent des clients était propice à l'anonymat.
Mais qui sait, ce n'était peut-être qu'apparences...
Quoiqu'il en soit, Richard, après s'être installé à l'étage et délaissé ses effets, était redescendu souper -et laisser trainer ses oreilles évidemment. Même pendant cette halte, il gardait sa mission en tête. Cette rigueur pourra sauver son ami un jour.

Déjà, les rumeurs courant à Galea furent affirmée par un couple de Liares de la table voisine, penchant plutôt pour l'hypothèse de la guerre civile. On envisageait donc de renverser la monarchie... Cependant il lui manquait la principale information : qui était le leader de la rébellion ? Qui avait instillé le germe d'une révolution, couvé l'étincelle des ardeurs insatisfaites par le régime actuel ? Oh, s'il arrivait à le contacter... S'il parvenait à le rencontrer ! Ses ambitions de partenariat ne seraient alors plus un rêve mais un projet réalisable.

Mais soudainement, ses réflexion furent distraites...


Dernière édition par Richard Lëys le Ven 20 Sep 2013 - 18:01, édité 3 fois
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Émilienne Ygard

Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 19:30

La porte s'ouvrit dans un grincement presque discret. Rien de triomphant et rien qui, de plus, n'indique la terreur à venir de l'entrée de ce nouveau protagoniste. Une jeune liare entra dans la bâtisse, noble établissement bien propret. Elle était encapuchonnée des pieds aux cornes, une chose bougeant derrière elle se recroquevillant soudainement lorsqu'elle sentit des regards peser sur ses épaules.

Emilienne grommela en son fort intérieur, calant la porte d'une jambe, elle tira à l'intérieur une grosse bête encore fumante. Ce qu'on pouvait, vraisemblablement, apparenté à un sanglier avec bien trop de cornes et deux mâchoires pour l'être réellement. C'était une créature trapus, un gibier recherché pour les taverniers et les cuisiniers; son cuir très prisé des tanneurs pour des confections sommes toutes rudimentaires mais utile. Ces défenses étaient, bien généralement, taillé voir sculpté en fonction de l'utilisation voulu; en effet, cet animal, un bien inoffensif herbivore - mais très mal luné - a pour particularité la densité de ces défenses et de ces os, véritable armure interne qui le permet - dans ces coups de colère - de tout ravagé sur son passage.

En ce coin reculé de la vallée des âmes et ce petit paradis qu'offrait l'Arbre Brûlant dans cette région redouté et crainte, ces gros sangliers trapus étaient courant et devenait rapidement une gêne autant qu'une source de viandes et de cuir parfaite.

La jeune Liare tirait le gros mâle par les défenses ornant sa tête avec grande peine, poussant de petits bruits de concentrations dans sa lutte. Une fois l'animal mort étalé sur le sol de l'auberge, elle passa son avant-bras sur son front pour retirer sa sueur, faisant chuter sa capuche. Dans la lumière de l'auberge, on pouvait voir luire les écailles composant une pair de cornes courbé sur surmontant le crâne de la Liare à la peau sombre ambré. Ces yeux d'un bleu limpide, perça l'air de l'auberge et s'étonna du regard de certains avant de faire une moue contrarié, sifflant entre ces lèvres.

- Tsss... Tous les mêmes.

Sa queue sortit soudainement de sous sa cape et fouetta l'air avec énervement, elle s'arqua comme le dard de certains insectes vers l'assemblée en signe d'irritation.

Emilienne ne porta pas plus de regards aux autres voyageurs, une attablée de Liare étaient déjà entrain de commenté son physique atypique - et pourtant bien plus fidèle aux premiers Liare qu'eux, dépourvus de cornes et de queues - médisant sur elle en ayant toujours ce mélange de fascination et de crainte à son égard.

Notre héroïne roula des yeux et s'approcha du comptoir, dés qu'elle passa près de la tablée, elle fit un rapide mouvement vers eux.

- RAH!

Deux des quatres Liares sursautèrent, empoignant leurs chopes avec plus de forces.
Emilienne arrêta de retrousser ces lèvres comme les babines d'animal, gloussa en les regardant et reprit sa marche. Elle s'accouda au comptoir, sa queue flottant dans les airs derrière elle.

- S'lut.
- N'embête pas les clients Emi'.
- Ils m'cherchent.
-Qu'est-ce que tu viens faire ?
- Ta femme m'avait parlée de tes soucis avec la faune environnante. Elle m'a proposée de me payer si je réussissais à vous en débarrasser et à vous apporter quelques gibiers par mois, histoire de vous assurez l'hiver.
- Ah... Oui... C'est vrai...

Songeur, le tavernier lâcha ce qu'il faisait, contourna son comptoir pour s'avancer vers la bête lâché sur son sol.

- Quel poids ?
- 37kg, c'est un beau mâle. J'dirais pas plus de 4 ans.
J'te laisse les défenses et le cuir. Je veux juste ma paye et de quoi dîner ce soir.

- Hmm...

Le tavernier reviens vers elle.
Ils convinrent d'un prix pour cette première bête après quelques discussions, le tavernier beugla ensuite des ordres à un Liare adolescent qui s'empressa de sortir de la cuisine en trombe pour déplacer la bête. Emilienne obtient donc son repas et tous ces dîners gratuitement chaque soir de chasse plus un prix en fonction de ce qu'elle ramènerait. La jeune Liare salua la femme du Tavernier qui passa la remercier.

Après un regard, elle s'aperçut que la seule place assise qui restait était à la table d'un étranger - un humain dés le premier coup d'oeil - soit sur une table avec d'autres Liares qui trouveraient sa compagnie fort déplaisante.
Emilienne pencha pour l'étranger, attrapant son verre et s'approchant de ce dernier.

- Je peux ? Vous méprenez pas, je rentre de chasse, je veux juste prendre mon dîner.

Elle montra du doigt la chaise libre, sans trop oser lever les yeux pour croiser le regard de l'aventurier. Elle avait envie de rajouter que malgré ces cornes et sa queue elle n'était pas un démon pour autant, elle était une Liare comme les autres, fille du Roi qui plus est... Illégitime, certes, mais voilà où en était arrivé une progéniture d'un roi en cette période de tumulte.
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Richard Lëys

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 22:43

Trop occupé à tenter d'attraper les quelques paroles échangées fort intéressantes à la table voisine, Richard, tout aussi attentif et prudent soit-il, ne vit la Liare qui s'était approchée avant qu'elle ne prenne la parole presque timidement.
Aussitôt, il se demanda s'il avait été reconnu. S'il avait été identifié comme étant un Récleyé. S'il....

« Besoin de sommeil » souffla-t-il d'une voix basse quasi inaudible en fronçant les sourcils.

En effet, un unique coup d'œil avait été suffisant pour dissiper ses craintes, certes pas tous mais du moins une grande partie : ladite personne lui faisant face lui étant parfaitement inconnue -avec de tels atours il s'en serait souvenu- et à ce qui semblait, un poil trop jeune pour avoir été amenée à le rencontrer lors de ses interventions sur le continent. Allons, elle devait avoir une vingtaine d'années tout au plus ; malgré qu'il n'ait grandement été en relation avec le peuple ardent pour tous les distinguer aisément et leur donner un âge précis, il était difficile de concevoir qu'elle fusse plus mature. Une grande fille, néanmoins, au vu de sa prestance assurée, sa fine musculature et, détail important, le sabre à la courbure marquée qu'elle portait à vue.
Puis il avait bien changé en ces quelques mois. Sa barbe était devenue drue et indisciplinée, ses yeux rougis par la fatigue et sa pâleur auraient même perturbé son ami de la tour... Enfin le regard fuyant de la jeune liare avait de quoi intriguer mais sa juvénilité saurait l'expliquer. Peut-être. Sans compter ses propos... Elle voulait "juste" diner ! Un homme si mal vêtu que lui n'aurait en rien attiré une catin qui aurait préféré la compagnie de ses voisins, dont les dorures vestimentaires étaient laissées à disponibilité du regard de tous. Richard ne se serait alors en aucun cas trompé sur ses intentions.

Mettant fin à son silence malséant, le Récleyé dégagea la place de ses vélins, plumes et diverses encres, et prit la parole d'une voix grave mais sans animosité, voire avec un brin de chaleur :

« Excusez ce silence, ma fatigue me rend bien latent. Allez donc, je ne puis vous laisser diner à terre ! »

Car il venait de repenser à son objectif. Il était venu en ces terres de feu afin de se lier aux Liares et en savoir plus sur leur quotidien actuel. Quoi de mieux qu'une jeune âme pour cela ? Par ailleurs, sa présence rendait désormais impossible l'écoute attentive de ses voisins : la jeune fille aurait aussitôt eu remarqué ses étranges manières.
Alors avisant le verre de sa compagne de tablée, il désigna de sa main gauche la bouteille d'alcool doux qu'il avait commandée en guise d'apéritif et tenta d'amorcer une conversation.

« N'hésitez pas à vous servir, avec le monde présent, ce pauvre aubergiste mettra un certain temps pour vous apporter votre repas. Et je puis bien vous offrir cette entrée, mademoiselle, lui fit-il remarquer avec un sourire amical avant de poursuivre légèrement moqueur. Sans autre pensée que le bien-être de votre panse évidemment. »

Si les codes de la bienséance lui auraient intimé de décliner son identité, il était certain que dans des lieux aussi reculés et secrets que cette auberge, se présenter équivalait à accepter un semblant de confiance et risquer auparavant d'être fort indiscret... Néanmoins Richard pouvait se permettre de taquiner cette jeune Liare. En espérant qu'elle ne s'en vexe point, ni qu'elle interprète son phrasé comme une manière hautaine ; en effet, c'était là sa façon naturelle de s'exprimer, la faute à son éducation, sans compter ses penchants poétiques qui n'avaient en rien adouci cette éloquence soutenue... Mainte fois sujette aux quolibets de ses pairs.
Il reprit sa plume en main et son vélin tâché pour y griffonner distraitement des alexandrins, tout en écoutant sa compagne d'une oreille attentive, quoiqu'en laisse supposer les apparences après un "cela vous dérange-t-il que j'écrive en même temps ?" quand même.
Richard travaillait donc sur un petit quatrain qui lui trottait en tête depuis quelques jours, et comptait bien l'achever avant son retour à la Tour. Alors que j'esquisse le souvenir d'un rire / Alors que je couche... Non. Il raya le mot. Que je trace le souvenir d'un sourire...
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Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 23:29

Un de ces sourcils se souleva en voyant la tête défaite et marqué de fatigue de l'humain barbue et éreinté. Il semblait ailleurs et à la fois ici, comme si c'était le bon lieue, le bon moment, mais pas la bonne action qu'il était entrain de faire. Emi' continua à le dévisager avec neutralité avant de soupirer.

- Mouais.

Répondit-elle faiblement. Elle s'installa dés qu'il rangea un peu plus la tablée, posa son verre devant elle et dévisagea ce qu'il écrivait. Autour d'elle, sur le bois, se trouvait moultes plumes, papiers et autres affaires de cet aventurier qui devait avoir fait un long chemin. Le pays des humains étaient à... Quoi... Quelques jours, non, semaines (?!) de marches et un périlleux voyages.
La jeune Liare continua d'inspecter tous son matériels sans avoir réellement peur d'être indiscrète, son visage témoignait une grande neutralité laissant sous-jacent son infime peur d'être rejeter par un piètre humain en plus de sa propre race.
Elle but du bout des lèvres son breuvages, unique verre de lait alcoolisé et tiède qu'elle buvait souvent après une chasse ou sa ronde plaisante sur son territoire officieux. Ces iris bleutés se déplacèrent d'objets en objets avant de décrire des yeux la main de l'humain tenant son carnet pendant qu'il écrivait. Il lui proposa non-chalament de partager sa boisson, elle fixa le pichet avant de secouer doucement la tête.

- Non, merci.
Le tavernier sert toujours les étrangers en dernier.


Glissa-t-elle tout en s'adossant au dossier de son siège, elle se balança quelques secondes.

- Vu votre tête c'est moi qui devrait vous conseillez quelques choses. Sans vouloir vous offensez, on dirait que vous vous êtes fait piétiner par quelques bêtes dans la vallée.

Elle marqua une pause et reposa les quatre pieds de sa chaise sur le sol.
Emilienne repoussa son verre et croisa ces bras devant elle, reposant sa tête d'un côté pour fixer l'humain. Elle essaya de se rappeler combien d'énergumène ainsi elle avait vu depuis qu'elle était exilée dans sa montagne. Il avait les traits tirés, le visage dur mais une expression mélancolique et concentré. Ces mains étaient robustes et fermes, maniait-il les armes ? Il n'avait pas de cicatrices aux visages, ni aux mains et elle ne voyait qu'un morceau de ces avants-bras. Une pilosité doré sur laquelle la lumière des lanternes ondoyaient doucement. Il devait avoir dans la trentaine, peut-être plus selon elle. Emilienne plissa les yeux, essayant de trouver d'autres signes qui pourrait lui indiquer quelques choses.... Peut-être avait-il commencé son voyage il y a quatre ou six semaines, elle avait du mal à l'évaluer, ne connaissant - elle-même - pas la durée du trajet.  

La chasse et sa vie d'hermite lui avait appris la patience et avoir regarder les choses environnantes. Occulter tous les autres bruits pour se fixer que sur un seul, la respiration de l'homme lui parvenait à ces oreilles et ces sens - aiguisé depuis - captaient chaque mouvement de narines et cherchaient la moindre marque qui lui aurait indiqué une nouvelle chose sur son interlocuteur.

Un bel homme - sans doute, elle ne connaissait pas non plus ces critères - en finissait-elle et la Liare se redressa pour boire à nouveau.

- Qu'est-ce que vous faites dans la vallée ?

Elle pointa son carnet du menton.

- Prendre des notes sur notre mode de vie ou la faune et la flore ?

Un sourire humouristique se glissa sur ces lèvres et elle s'adossa de nouveau à son dossier, croisant les bras sur sa poitrine. Sa queue avait chapardé une des plumes de l'humain et jouait avec dans l'air, la secouant doucement.

Elle savait que c'était faux, les humains ne se dérangent pas pour prendre des notes sur eux... Ni sur les créatures peuplant leurs terres calcinés, et encore moins sur leurs plantes hallucinogène ou médicinale.

- C'est de belles plumes. Je connais pas d'oiseaux par ici qui en possède comme ça. Vous connaissez le nom de l'oiseau qui a donné la plume ?


Véritablement intéressée, l'apprentie chasseuse de monstre était entrain de l'examiner sous toutes les coutures pour essayer d'en connaître les origines. Sa queue déposa la plume avec les autres lorsque l'humain leva les yeux vers elle.
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Richard Lëys

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeMer 11 Sep 2013 - 1:04

Richard acquiesça sans se vexer du refus de la Liare à partager sa boisson. Après réflexion, c'était quelque peu déplacé de sa part puisque lui étant inconnu. Enfin il n'en fit grand cas et continuait de faire chanter les rimes dans ses pensées tourbillonnantes, les voyant naitre, disparaitre, revenir et même le fuir. Cette activité cérébrale soutenue ne l'était pas au point de ne se sentir dévisagé. Qu'avait-il pensé au sujet de cette fille déjà ? Ah, timide. Il revit son premier jugement et avisa pour de la réserve pourtant nuancée de franchise au vu du naturel avec lequel elle s'exprimait sans vergogne et jouerait avec ses affaires quelques minutes plus tard. Etrange de gamine. Peut-être étai-ce courant chez les Liares, il ignorait bien des choses de ce peuples après tout.

«Sans vouloir vous offenser, on dirait que vous vous êtes fait piétiner par quelques bêtes dans la vallée. »

En entendant ces paroles, Richard ne put dissimuler un sourire franchement amusé. Lui qui avait tant de mal à se prêter au rire, même au sein de sa confrérie, appréciait la fraîche franchise de cette jeunette, toute précaution de politesse qu'elle eut pris - ou prétendu prendre. Il se savait être très peu présentable... Mais ce que la Liare ignorait, c'était que ce manque de soin était voulu ; ses connaissances n'auraient jamais imaginé lui, Richard Lëys toujours rasé de près, proprement vêtu et coiffé comme un homme de bonne éducation, se promener ainsi accoutré en tenue proche des haillons. D'autre part, il était plus difficile de déterminer le temps qu'il avait passé sur la route, ayant pensé à renouveler sa garde robe aléatoirement ; il était prudent, peut-être trop, mais il valait mieux cela une de trahir les siens par une chemise recouverte de la poussière caractéristique des terres inexplorées.
Quoiqu'il en soit, cette simple remarque eut l'effet d'un compliment et il se contenta de laisser planer encore un moment son sourire, sans cesser d'écrire.

«Qu'est-ce que vous faites dans la vallée ? Prendre des notes sur notre mode de vie ou la faune et la flore ? S'enquit-elle, la voix trahissant la nature proche de l'ironie de ses mots.
- J'aurai certes pu, car votre peuple m'intrigue, jeune Liare, avoua Richard en gardant la même humeur. Peut-être lors d'un prochain voyage, quand je me sentirai moins perdu en ces lieux... »

Sa tentative se solda par un échec. En effet, la jeune fille sembla se contenter de cette réponse puisque son intérêt se porta sur un tout autre sujet, qui était apparemment ses diverses plumes d'écriture, éparpillées entre eux comme si l'on venait de déplumer quelque oiseau.

- C'est de belles plumes, apprécia-t-elle. Je connais pas d'oiseaux par ici qui en possède comme ça. Vous connaissez le nom de l'oiseau qui a donné la plume ?
- Je crains que non, fit-il songeur. Je les ai ramassées au fil de mes déambulations, sans connaitre leur exacte origine animale ; du moins sais-je leur provenance géographique. (Il leva les yeux sur la plume qu'elle venait de reposer.) Celle-là vient des montagnes de Saphir, trouvée en hauteur, dans un interstice rocheux. Et celle-ci (il agita celle qu'il utilisait, encore encrée à son extrémité) vient des terres inexplorées, du côté Nord-Est. »

Si Richard évoquait aussi tranquillement les Terres, ce n'était guère l'inattention qui faisait ses œuvres - il n'y avait nul risque, puisqu'il se faisait passer pour un voyageur aguerri, curieux de tout. S'il se trouvait en territoire Liare, alors pourquoi pas ces contrées craintes des terres inexplorées ? De plus, rien n'indiquait qu'il s'était aventuré bien loin...
Il espérait que ces quelques personnes qui les épiaient -ce mâle Liare à l'ombre des escaliers ou encore cette serveuse qui passait bien souvent près de lui- porteraient assez d'intérêt à ses propos pour comprendre ses sous-entendus... Et que si âme intéressée il y avait, elle contacterait promptement le Récleyé.
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Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeJeu 12 Sep 2013 - 15:23

La jeune Liare semblait se détendre, le fil de la discussion s'enchaînait en toute courtoisie et le voyageur crasseux ne prenait en rien mal sa franchise et ces propos crument prononcé. La maladresse enfantine qui se cachait derrière ces abus de langage indigne de son éducation semblait propice à une discussion cordial, la première depuis quelques semaines pour l'apprentie ermite dans sa montagne. La chasseuse, intriguée, écouta avec attentivement les réponses de l'homme sur les plumes et s'enquit d'imaginer l'oiseau les portants, un fin sourire étira ces lèvres.
Piète connaisseuse en géographie en-dehors du royaume Liare, Emilienne ne put tiquer à l'appelation des terres inexplorés ou d'autres contrées que bien d'autres auraient trouvé suspicieuses que le voyageurs en connaisse et en mentionne le nom. Elle ne put que rêvasser à l'idée de quitter un jour ces montagnes, avant d'admettre que c'était là une idée dangereuse et qu'elle avait enfin trouvé un nid où couler sa vie et soigner ces quelques plaies ouvertes de son passé.
Puis... Il y avait des affaires à régler, une vengeance tout particulièrement.

- C'est intéressant.


Reprit-elle la discussion comme se parlant à elle-même, sortant la tête de ces pensées pour survoler l'assistance d'un regard, se perdant sur les dorures de certains, les mines défaites par l'alcool de certains et les joues trop rouges de certaines courtisanes.
La porte de l'auberge s'ouvrit et trois Liares en armures étincelantes passèrent la porte, la mine grave et les cliquetis métalliques accompagnant leurs pas. Sur leurs capes le symbole impérialiste de la capitale étaient brodé dans de fins fil d'or.

- L'opulence...

Souffla-t-elle avec dégoût. Ces poings se serrèrent alors qu'elle fixait ces écussons. Elle empoigna sa capuche et la jeta sur sa tête dans un geste, épiant du coin de l'oeil cette arrivée qui jeta comme un froid sur l'ambiance de la taverne.

Le brouhaha reprit petit à petit et, la mâchoire serré à en devenir douloureuse, notre héroïne tint le silence avant de se souvenir qu'il avait mentionné qu'il était perdu. Quelques tablés semblaient fixé dans une aura de haine et de rage à peine contenu contre les trois membres de la garde qui patrouillait de manière irrégulière.

Emilienne attrapa les affaires de l'humaine et lui poussa. Elle avait capté le regard insistant d'un des membres de la patrouille vers le voyageur en mauvais état, une proie facile pour eux et cette violence dans leurs regards n'inspirait rien de bon. La bourse d'un étranger était souvent pleine à craquer, si, en plus, ils montraient des signes d'intelligence ils pouvaient se retrouver dans les geôles du palais. Sombre destin dont on ne vit aucuns survivants.

- Rangez vos livres et vos plumes. Il n'est pas bon chez nous de montrer que vous avez été éduquer à ce genre de gens.
Croyez-moi, vous ne voulez pas avoir d'ennuis avec ce genre de personnes et moi non plus, alors rangez vos affaires voyageurs.


Souffla-t-elle la mâchoire encore serrée, visiblement stressée par cette arrivée. Sa queue, dans un frottement d'écailles, s'enroula autour de sa jambe pour se "ranger" et se cacher.

- Obéissez, je vous expliquerez.

La Liare siffla ces quelques mots pour le presser de s'exécuter. Son physique atypique était bien connu de certains membres de la garde, sa terrible histoire remontait qu'à quelques années et elle ne tenait pas à être pendu haut et court pour quelques lubies de son père tyrannique, coupable de son apparence.
Si l'humain était vu avec ces livres et ces plumes en compagnie d'une rejetée, le voyageur jouerait sa vie doublement.
Son regard retomba sur la table, fixant le bout de ces bottes escamotées et boueuses.
Le plat de la Liare arriva en premier, elle retient le bras du serveur discrètement en demandant que l'humain soit servis en même temps, insistant sur le fait qu'il avait le droit à la "bonne viande", faisant sous-entendre que l'auberge avait quelques traitements de faveurs envers les autres Liares. Il fut donc servis quelques minutes après.
Emilienne se mit à manger en silence, courbée sur son assiette.
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Richard Lëys

Richard Lëys

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeJeu 12 Sep 2013 - 19:23

Un peu déçu, Richard ne vit personne réagir à ses sous-entendus, tant de ceux qui l'observaient, tant de son interlocutrice qui avait arboré un air rêveur après un sourire flottant encore sur son jeune visage. Elle n'était donc jamais allée en dehors de ses terres natales ? Ou alors cela lui rappelait quelque souvenir...? Au final, Richard ne savait guère grand chose d'elle, mais les faits étaient que la réciprocité était également valable. Et cette situation lui convenait pour le moment.
Tout en écrivant distraitement, le Récleyé réfléchissait à la meilleure manière d'amener la Liare à évoquer sa patrie, ses us et coutumes.... Mais surtout la situation actuelle au bord du conflit à ce qu'il avait pressenti. Il jeta ainsi de temps à autre un regard par dessus ses notes, attrapant une expression sur le visage de la fille afin de déterminer quelle genre de personne elle était ; néanmoins il conservait son attention essentiellement portée sur l'auberge. Être le bras droit du chef d'une confrérie abhorrée vous obligeait à la prudence en tout temps, prudence qui se devait renforcée dans des nids à complots et malfrats comme cette auberge. Oh, un regard lui avait suffi à son entrée il y a de cela quelques minutes pour se rendre compte que ce n'était guère la crème des Liare qui venait se pavaner ici... De toutes façons, un peu de bon sens : que viendrait faire des bourges dans une région aussi peu paradisiaque que cette vallée ?

Il remit cependant cette pensée en question, lorsqu'il vit en même temps que sa compagne le groupe de soldats pénétrer dans l'auberge d'un pas martial. Richard, en sa qualité de général, s'efforça de mémoriser l'uniforme ostentatoire tout de dorures de ces militaires -et de déprécier le peu de sobriété-  visiblement peu appréciés par la population locale ; leur entrée avait fait taire un instant les murmures perpétuels et même dissipé les brumes de l'alcool pour qu'une même expression de dégoût et de mépris -ou de haine ?- vienne s'emparer des visages. Une milice qui se devait à tous les coups impériale. Cela Richard le devina, simple logique plutôt qu'éclair de génie ou de clairvoyance.
Même si sa raison le poussait à croire qu'il ne craignait pas grand chose, son instinct qui l'avait gardé en vie si longtemps l'intimait à une prudence accrue encore. Et cette appréhension se matérialisa en la personne de la jeune Liare dont les jointures blanchissaient à vue d'œil, venait-il tout juste de remarquer, de même que sa mâchoire contractée, toute de colère et de répulsion.
Eh bah, si la royauté en était à voir ses troupes haïes par tant de personnes à ce degré-là, nul doute que la situation ne devait être guère reluisante... Une révolution semblait alors bien couver ! C'était de bon augure pour les affaires Récleyés. Néanmoins, il manquait d'informations pour tenter de s'y mêler ; il ne savait même pas qui était au pouvoir ! Car femme ou homme, le sexe du chef pouvait être décisif quoiqu'en croient les idéalistes, tout autant que le nombre d'années de règne et l'âge de la tête couronnée.

Sa tête emplie de ces réflexions, il n'avait remarqué que sa présence avait attiré le regard de l'un des trois gardes ; la Liare qui lui faisait face et le cachait de son dos en grand partie des yeux inquisiteurs des militaires repoussa ses divers effets avec une insistance inquiétante mais discrète. Richard jura mentalement. Idiot curieux qu'il était, il en oubliait les règles fondamentales de la prudence. Il se promit de remercier cette jeune fille plus tard, et s'exécuta sans mot dire ni changer d'expression faciale.
Naturellement. Sans précipitation. Sans un regard vers les patrouilleurs. Donner l'impression de ranger et non cacher.
Dans le même mouvement, il dissimula à l'ombre de sa cape son fourreau, mais qu'un examen scrupuleux ne remarquerait sans mal tandis que la fille se couvrait. Ne pas paraitre menace. Ne pas paraître proie. Un simple voyageur un peu curieux. Ni pauvre. Ni riche.

Et quand les plats arrivèrent, du moins ceux de la Liare malgré son arrivée seconde à la tablée, cette dernière chuchota quelques mots à la serveuse dont Richard n'en sut la contenance. Il la retint d'un geste des doigts.

« N'apportez que le plat principal s'il vous plait, l'attente a quelque peu dissipé ma faim. » fit-il d'un ton neutre mais soutenu d'un sourire amical.

Lui et sa compagne dinèrent donc en silence. Chacun était en proie à ses propres pensées.
Ces trois bougres qui se rapprochaient un peu plus de leur table devaient poser les questions de routine. Ou recherchaient-il quelqu'un ? Ils n'agitaient cependant aucun papier sous le nez de leurs interlocuteurs. Richard en fut quelque peu rassuré : on ne soupçonnait pas son identité, et même s'il était très peu probable qu'on le connaisse ici, il en tira un peu de satisfaction.
Malgré tout, il n'était pas sorti d'affaire. A tous les coups la Liare avait de quoi se reprocher, son mutisme et son apparent calme le trahissant... Ou alors représentait-il une grande menace et risquait donc de l'impliquer ? Il le saurait bien assez tôt...

Déjà quelques voix s'élevait dans l'auberge. Des protestations restant néanmoins à la limite de la politesse. Richard esquissa un sourire sous les poils drus de sa barbe de plusieurs jours, tout en appréciant sa viande. Une autre raison pour être redevable envers cette petite assurément. Quoiqu'il en soit, il le sentait ! Cette tension telle une marmite débordant de que trop de haine... Et quelqu'un allait forcément en être ébouillanté.
Il mastiquait encore son bout lorsque les trois gardes parvinrent finalement aux deux protagonistes. Richard leur adressa un salut de tête ponctué d'un sourcil levé, l'attitude même du voyageur fatigué mais sans histoire. Deux virent l'interroger tandis que sa compagne écopait du troisième luron.

« Déclinez votre identité, tonna le plus grand.
- Drahcir, pour vous servir, répondit-il des plus naturellement un brin amusé par sa trouvaille -ce qu'il se garda évidemment de montrer. Voyageur.
- Vous la connaissez ? demanda-t-il d'un coup de menton à l'attention de la Liare.
- Pas plus qu'une compagne de tablée.
- Et que vient voir un humain en terres liares ? intervint le second en crachant d'un non dissimulé mépris sur sa nature humaine.
- La flore locale.
- De ce côté de la Vallée des Âmes ?
- Oui, monsieur.
- Tu te fous de moi.
- Certes non, monsieur. »

Etait-ce la fatigue, une infortune ou une envie de faire de l'exercice, mais Richard manqua de son caractériel charisme ce soir-là. Oh, il l'avait pressenti. Qu'une discussion avec ces opulents sur pattes n'allait pas s'achever en échange de courtoisies... Puis d'une certaine façon la chose l'amusait de donner du '"monsieur" à des gars pas plus âgés que lui.
Et quelques minutes suffirent pour que les deux gardes optent pour un interrogatoire plus sérieux, dehors. Docilement, Richard Lëys se leva sans jeter un regard vers sa compagne afin de ne pas faire croire à ces messieurs qu'elle était complice de quoique ce soit ; il lui devait bien ça. Sa chance ne l'avait cependant complètement abandonné puisque les deux péteux n'avaient jugé utile de le fouiller, à moins que ce fut un oubli, ni de le restreindre ses mouvements. Bref il ne se sentait pas si menacé que cela, sa chère flamberge au flanc et son petit brise-lame de l'autre côté et ses mains libres.

La porte de l'auberge se referma derrière lui, faisant taire les dernières clameurs vivantes de la salle, et le jeter dans la quiétude nocturne. Le dadais d'or couvert se racla la gorge avant de poursuivre l'interrogatoire à l'abri d'un porche solitaire.

« Alors, tu as intérêt à tout nous expliquer, mon gars, parce que sinon tu iras croupir à la capitale.
- Expliquer, je veux bien, mais quoi donc ?
- Tu nous donnes plus du "monsieur" maintenant hein. En sentant qu'on n'est pas là pour s'amuser.
- Nullement, monsieur.
- Qui es-tu ?
- Dahcir. Voyageur. Quête florale.
- Et je suis le chef des rebelles » se gaussa l'un des gardes.

Il y avait donc un noyau de résistants... Un groupe visant à renverser la royauté ?

« Bon, tu m'agaces, reprit le grand dadais avec un froncement de sourcils avant de dire à son compère. Va chercher le chef, on embarque celui-là. »

Voilà qui était plus dangereux. Richard ne pouvait se permettre d'être détenu, car tôt ou tard on aurait percé son identité à jour et peu importe que les Liares n'aient de rapports inamicaux avec les Quatre Confréries, ces derniers s'arrangeraient pour avoir sa tête. Il n'avait donc plus qu'une unique alternative...
La lumière de l'établissement ayant de nouveau disparu une fois que le garde eut pénétré à l'intérieur, le Récleyé se retrouvait seul en compagnie d'un seul Liare. Même s'il se savait bon bretteur, jamais il n'avait croisé le fer avec un de ces rougeaux et ignorait donc tout de leurs atouts et points faibles. Cependant Richard ne pouvait avoir le luxe d'y réfléchir plus longtemps, l'autre allait revenir à tout moment et alors ce serait peine perdue que d'essayer de lutter.

Il abaissa tranquillement sa main jusqu'au pommeau de son épée. S'en empara sans un bruit. Ce faisant il clignait des yeux afin que sa vue s'accommode à l'obscurité. Où pouvait se trouver la faille de l'armure ?
Rappelle-toi... Quand les trois sont arrivés dans l'auberge. Cape brodée d'or. Armure paraissant de fer. Fer pur sans carbone. Gantelets. Col épais. Plastron ouvragé. A relief. Epaulière.
Mais... Pas de coudière.
Richard avait fait mené son introspection en quelques secondes, et se répétait continuellement les deux cibles : creux du coude et aisselle. Creux du coude et aisselle. Creux du coude et aisselle.

Le voyageur redevint général d'armée et dégaina sa flamberge azurée d'un mouvement fluide. Le bruit alerta aussitôt le garde mais déjà Richard, semi-accroupi, se fendit en estoc vertical vers l'aisselle dévoilée lorsque son adversaire levait son bras pour sortir son arme. Le coup porta. La lame ondulée frappa l'armure en la faisant vibrer désagréablement pour son porteur. Sa main assurant son équilibre vint étouffer le cri du Liare. Il enchaina d'un tranchant au coude droit, et para ainsi de justesse une riposte ennemie venue du flanc droit justement. Cela ne l'empêcha d'écoper d'un coup de genou dans l'abdomen. Richard cracha. Mais libéra sa main gauche. Il attaqua d'une nouvelle estoc vers le creux de la cuisse non protégée venait-il de voir. Le garde se baissa pour parer. Richard fit appel à une once de Vérité, et s'étant armé de son brise-lame, augmenta le poids de sa main gauche : le coup descendant porté au cou du soldat s'accrut de vitesse. Assez pour lui perforer la gorge et lui tirer un dernier râle.

Richard s'assura de ce décès avant de retirer les crocs de son arme et la rengainer. Il dissipa sa Vérité. Il s'effaça dans l'ombre juste derrière la porte de l'auberge qui s'ouvrait pour la troisième fois...


Dernière édition par Richard Lëys le Ven 13 Sep 2013 - 14:48, édité 1 fois
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Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeVen 13 Sep 2013 - 2:14

La porte s'ouvrit et frappa contre le mur de la bâtisse avec force, tandis qu'un corps chancelant en sortit avant de s’effondrer sur le sol; assommé. Emilienne lâcha prise sur le montant de la porte et retoucha le sol de ces bottes, dénouant le noeuds de sa cape dont il en restait que quelques morceaux éparses et carbonisés. Une odeur forte de brûlé s'élevait dans l'air de la taverne renouvelé par cette ouverture sur la nuitée fort fraiche qui s'était avancée. Les morceaux de gros cuir ondulèrent le long de son dos, aux reins courbés, s'évadant sur ces hanches et finis sa course à ces pieds, autour de ces bottes encore fumante. Dans la course folle des restes de cuir, on pouvait discerner différents symboles mystiques se confondre avec la peau d'Emilienne, comme si ils s'éteignaient et quittaient leurs chatoyantes couleurs pour disparaître dans l'océan gris et ambré de sa peau.
Une légère brume à l'odeur de brûlé s'élevait du corps de la jeune Liare qui pesta dans sa barbe quelques jurons contre cette cape perdu et ces vêtements qui avaient, pour quelques morceaux, noircis par l'étrange phénomène qu'était sa vérité.

La Liare remit une mèche de cheveux rebelle et sèche derrière une corne et leva le nez vers l'humain. Surprise de le voir en vie, elle rayonna d'un sourire franc avant de s'avancer et de trouver le cadavre d'un autre des gardes. Ne pouvant choisir entre stupeur, horreur, plaisir ou enchantement, elle préféra une neutralité soupçonneuse.

- Ah.

Elle releva la tête, les mains sur ces hanches.

- Vous êtes vivant.  

Constata-t-elle en levant un sourcils avant de pouffer de rire quelques secondes.

Elle épousseta ces vêtements, faisant tomber quelques fines particules de suie de ces vêtements et vérifia que son corps étaient encore couverts en majorité. Bien qu'elle ne portait qu'un plastron de cuir soutenu par quelques montures d'acier, une jupe de toile par-dessus des jambières qui s'accrochaient à cette même ceinture où trônaient son "petit" sabre. Sa queue flottait dans les airs avec lenteur et ces idées s'étaient éclaircis dans une bonne humeur palpable, un frisson de combat et quelques estocades ravivent toujours le coeur d'Emilienne.

Deux Liares la poussèrent de l'épaule pour constater le décès d'un des gardes, fixant l'étranger et Emilienne d'un mauvais oeil avant de siffler entre ces dents. Notre héroïne les laissa passer tout en soutenant leurs regards haineux et suspicieux, alors qu'ils attrapèrent le garde assommé pour l'emmener à l'intérieur. Un autre sortis pour faire une ronde autour de l'auberge et s'arrêta devant l'humain, le dévisageant des pieds à la tête.

- Il a fais ce qu'il fallait pour sa vie, tu vas pas t'énerver ?!

Grogna Emilienne en retroussant les lèvres, croisant les bras sur son torse, soulignant son manque de poitrine.
L'autre ne fit que la fusiller du regard.

- C'est un étranger.
- Un étranger qui a sauvé la peau de son cul. Le tavernier va pas se plaindre d'un ou deux morts chez les impérialistes.

Son ton aggressif résonnait dans l'air, elle cracha sur le sol à la fin de sa phrase pour montrer son dégoût et renifla fortement.

- On aurait fais tous pareils et on t'aurait pas accusé pour autant dans ce trou à rat. Alors fais ce que t'as à faire et nous emmerde pas.

Insultante et vulgaire, elle n'avait guère peur de ces compatriotes. Bien que mieux bâtis qu'elle et sans doutes d'une force colossale comparé à la sienne, on discernait sous la peau ambré de la Liare de fins muscles et aux fonds de ces iris une lueur butée de ceux qui ne reculent pas devant le danger, mais l'appelle.
De plus, bien que plus petite - théoriquement - ces cornes lui donnait la dizaine de centimètre manquant pour les dépasser, lui donnant l'illusion de s'imposer face à eux, comme certaines créatures qui se gonflent face à leurs prédateurs.
Elle insista du regard avant de lui faire signe de partir avec un dédain et mépris. Le Liare se retint visiblement d'ajouter quelques choses, attrapa le cadavre et le tira vers les fourrés.

- Tss... Fais pas attention. On a pas l'habitude de voir d'autres... euh... Personnes. Déjà que j'ai pas un physique normal pour une Liare et qu'ils m'apprécient pas pour ça... Imagine pour toi.
Tu peux rentrer et finir ton dîner ainsi que passer la nuit ici. Cette auberge n'est pas vraiment sous les lois et la régence de notre cher couple royal.


On sentait une haine fort peu masquée dans la fin de sa phrase et un grand cynisme. La Liare poussa du pieds le reste de sa cape - sentant encore le brûlé - et rentra à l'intérieur où la chaleur était descendu un peu. Bien que l'assemblée reprenait de discrètes discussions.
A l'intérieur on pouvait voir une trace sombre sur le sol, comme si les quelques planches de bois avaient brûlé au contact de quelques choses d'incandescent, leurs tables avaient été retourné et les gardes avaient disparu. Leurs chaises avaient été bousculé de leurs places et l'aubergiste les accueillit en rendant une petite dague à la jeune Liare.

- Tu dois y tenir.
- Bof. Mais merci.

Elle en essuya la lame parsemé de sang sur l'une de ces jambières avant de la coincer dans sa ceinture. L'aubergiste fixa l'humain quelques secondes, jetant un torchon sur son épaule.

- Je vous ressers votre repas, il n'a pas été épargner. Installez-vous monsieur et passez une bonne soirée.

La jeune femme le remercia d'un sourire étincelant avant de remettre la table en place et rattrapé les chaises, fuyardes qu'elles étaient, pour s'asseoir lourdement sur l'une d'elle. Deux nouvelles assiettes arrivèrent devant leurs nez et sans quémander ni attendre, Emilienne commença son repas.

Comme si de rien n'était... Une traînée de sang ainsi qu'une encoche apparaissait sur l'un des côtés de la table et un petit cabochon de roche encore tiède, de la lave qui avait commencer à durcir et devenir de la roche, sans doutes.
La vie de l'auberge reprit son cours, l'arrivée de ces quelques évènements s'effaçant peu à peu - sauf des discussions de certains Liares soudainement plus discrètes - la brume houleuse des quelques gardes s'amoncela dans les esprits de chacun. Etait-ce seulement arrivé ? Réellement ?!
Emilienne appréhendait quelques peu les questions de l'étranger, comment expliqua tout ceci de façon clair ? De toute façon, dans ces souvenirs, aucun humain "ami" avec l'ordre royal de ce pays mourant ne se serait retrouvé "perdu" dans la vallée des âmes, à tuer un des gardes impérialiste.... Pouvait-elle donc parler sans détours ? Rien n'est moins sur et elle tergiversait avec elle-même pour savoir ce qu'il fallait ou faudrait dire, et ce qu'il était à exclure.
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Richard Lëys

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeVen 13 Sep 2013 - 14:46

Il abaissa son arme.
Au-delà de ses attentes, la jeune Liare avait maîtrisé le reste du groupe militaire et de manière des plus spectaculaires ; il aurait bien aimé observer le combat, et en apprendre plus sur l'étrange capacité de cette jeunette... Mais qu'elle force elle eut, elle était bien trop gentille pour avoir épargné ce militaire. Leur mort était le seul aboutissant possible, sans quoi cette auberge risquait d'être envahie de troupes impérialistes dans les mois qui suivraient.
Si elle n'avait le cœur à abréger leurs vies, lui s'en occuperait. Richard devait veiller à ne pas être signalé par les autorités, afin de pouvoir encore mener sa mission en discrétion ; ils sauront bien assez tôt son identité donc nul besoin de précipiter la chose non plus.

« Ah. Vous êtes vivant. »

Son regard se détourna du corps inconscient pour dévisager la Liare encore fumante. Une Vérité liée au feu ?

« De la chance » répondit-il avec modestie.

S'il n'y avait qu'elle, le Récleyé aurait pu songer à ne pas affecter cette raison, mais certains clients de l'auberge le regardaient de manière des plus inamicales, sifflant comme des serpents mécontents. Il était tout à son intérêt de ne pas montrer sa maîtrise et passer pour homme que trop dangereux... Deux Liares bourrus prirent le garde encore en vie pour le trainer à l'intérieur ; il devrait y garder un œil attentif, au cas où l'on choisirait de lui épargner la vie.
La situation étant passablement réglée, il utilisa le revers de sa cape pour essuyer les dernières traces de sang sur sa flamberge et plus particulièrement sur son brise-lame encore trempé, quand il avisa le pas lourd d'un homme se rapprochant de lui, de côté. Une paire de bottes s'arrêta à quelques mètres. Richard en levant le regard croisa celui d'un Liare visiblement mécontent qui le jaugeait sans politesse aucune... Et lui-même ne se priva de le gratifier d'un haussement de sourcil interrogateur lorsque l'examen visuelle s'acheva.

« Il a fait ce qu'il fallait pour sa vie, tu vas pas t'énerver ?!
- C'est un étranger.
- Un étranger qui a sauvé la peau de son cul. Le tavernier va pas se plaindre d'un ou deux morts chez les impérialistes. On aurait fais tous pareils et on t'aurait pas accusé pour autant dans ce trou à rat. Alors fais ce que t'as à faire et nous emmerde pas. »

Ces quelques grognements de la petiote évita à Richard de devoir une nouvelle fois dégainer tout en lui tirant un sourire amusé de son phrasé franc. De toute manière il n'en aurait pas demandé plus que d'honneur et se serait sans doute contenté de l'immobiliser ou de l'assommer en quelques passes brèves. Le Liare tint pour seule réponse qu'un silence méprisant et alla se débarrasser du cadavre... Sans y avoir jeté un regard. Tant mieux pour Richard : les coups qu'il avait portés étaient précis, nets et choisis, ce que tout bretteur expérimenté n'aurait manqué de remarquer et qui témoignaient d'une certaine maitrise de l'épée...
Laissés enfin seul, la Liare vint à sa rencontre lui partager quelques mots avant de rentrer dans l'auberge.

« Fais pas attention. On a pas l'habitude de voir d'autres... euh... Personnes. Déjà que j'ai pas un physique normal pour une Liare et qu'ils m'apprécient pas pour ça... Imagine pour toi.
- Certes un étranger a de quoi attirer les regards, acquiesça Richard. Je comprends. Après tout les humains ne se privent d'en faire de même avec ton peuple. »

Le tutoiement était venu naturellement, l'intimité d'un combat y jouant grandement.

« Tu peux rentrer et finir ton dîner ainsi que passer la nuit ici. Cette auberge n'est pas vraiment sous les lois et la régence de notre cher couple royal. » acheva-t-elle avec un sarcasme évident.

Resté dehors, Richard médita ces paroles. Ses soupçons se voyaient donc confirmés, et la cible de la révolte était les têtes couronnées... Il y avait ainsi deux personnes au pouvoir ? Voilà qui compliquerait ses agissements. Peut-être avait-il pensé à manœuvrer de son côté pour aider les rebelles mais de toute évidence, un lien direct avec eux devenait inéluctable au déroulement désiré. Et -il regarda la bâtisse si fière dans sa solitude parmi la Vallée- cet endroit semblait propice pour établir les premiers contacts... une fois qu'il se sera une dernière fois assuré de leur allégeance. Il rentra à l'intérieur.

Le décor avait quelque peu changé depuis, et se voyait agrémenté de nouveaux ornements et d'un ameublement des plus originaux. Richard rejoignit son alliée au comptoir où elle discutait avec le propriétaire. Qui, décidément, le dévisagea un moment comme pour savoir quelle attitude adopter face à l'étranger qu'il était. Un étranger étrange n'est-ce pas.

« Je vous ressers votre repas, il n'a pas été épargné, dit-il finalement. Installez-vous monsieur et passez une bonne soirée.
- Je vous en suis fort reconnaissant » remercia Richard avec chaleur.

Puis l'air de rien, il se retrouvait de nouveau attablé en compagnie de la jeune Liare, et cette altercation extérieure eut des allures de virée digestive, si l'on omettait les dégâts environnants. Ces gens-là lui plaisaient bien. Malgré ces deux bougres qui avaient repris leur observation du haut de l'escalier et sous le couvert du rôle de serveuse.
Mais quelle impression y eut-il, les choses avaient changé la nature possible d'une conversation, entre lui et elle, finis les échanges de politesse. Richard vit alors l'occasion de trouver de plus amples informations au sujet des tensions Liares.

«Ces trois-là étaient des impérialistes » lança-t-il par dessus son assiette de nouveau remplie d'une voix seulement audible par sa voisine.

Il ne souhaitait raviver les tensions inutilement.

«Mais ne discutons de cela maintenant que nous pouvons enfin dîner, fit-il avec un sourire amical et un regard insistant qui indiqua les tables avoisinantes. Le temps ne manquera pas après, à l'étage par exemple, ou lors d'une promenade digestive. »

Richard misait sur cette personnalité franche et téméraire de la Liare pour espérer qu'elle accepte de le rejoindre plus tard dans sa chambre louée, loin des oreilles indiscrètes ou au-dehors, où les bêtes qui rôdaient ne manqueraient de les prévenir d'une tierce présence.
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Émilienne Ygard

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Message(#) Sujet: Re: Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE Icon_minitimeMer 18 Sep 2013 - 14:44

L'air de la taverne redevenait jovial et chaud, certains voyagèrent repartirent après leur dîner, d'autres savouraient un dernier verre en parlant à mi-voix d'évènements plus ou moins secrets et importants. Emilienne n'en avait cure et engloutissait son assiette, l'estomac bien creux après toutes cette agitation. Le repas chaud lui faisait le plus grand bien, mordant la viande avec appétit et se délectant de chaque bouchée de cette sauce - bien que spécial pour d'autres papilles - qu'elle trouvait divine. La faim modifie un peu la perception du goût... Très certainement, vu l'état des cuisines, il n'y avait pas de raisons de trouver ces plats succulents... Mais l'aubergiste était le seul de la petite région, et sinon il fallait compter trois heures de marches supplémentaires; ce qui était un luxe pour le ventre des voyageurs affamés.

- Ces trois-là étaient des impérialistes

La voix de son compagnon de tablé capta son intention, elle leva ces yeux vers ce derniers. Arquant un sourcil, elle ne put qu'hocher la tête pour confirmer ces propos. Elle ne savait trop ce qu'il cherchait, mais ce dernier était capable de se défendre aisément contre des gardes impériales et pouvaient tout aussi bien survivre sans peine, malgré son apparence rebutante, il devait cacher quelques atouts dans ces manches.
Emilienne n'avait guère oublier qu'il savait écrire et lire, une éducation qui, dans ce royaume, était inestimable et marque de très bonnes naissances. Loin de vouloir calquer ces conclusions à l'humain, elle ne put - ceci dit - les rejeter. Ce voyageur avait quelque chose de spécial et de mystérieux, comme une aura dissuadant de trop chercher à son apparence de badauds perdus dans sa quête.

La jeune Liare retourna à son assiette sans piper le moindre mot supplémentaire, s'étant rendu compte qu'elle avait fixé l'humain intensément pendant de longues minutes. Ces pensées s'égarèrent un peu à son sujet...

- Mais ne discutons de cela maintenant que nous pouvons enfin dîner, Le temps ne manquera pas après, à l'étage par exemple, ou lors d'une promenade digestive.

Elle prit le temps de considérer sa phrase, voulant refuser au départ avant de se souvenir qu'elle avait promis de lui expliquer. Foutu promesse... Incapable d'en briser une depuis son jeune âge et sa rencontre avec le vieux borgne, l'apprentie chasseur de monstre se redressa pour coller son dos au dossier de sa chaise. Elle poussa son assiette - vide - à côté d'elle et croisa les bras sur sa poitrine.

La liare pencha la tête d'un coté, ayant de très vives et très contradictoires pensées au sujet de sa proposition. Sans doute honnête et innocente, dépourvus du moindre souhait pervers, mais Emilienne avait toujours des doutes et des réticences à traiter avec des étrangers. La peau basané de ces pairs avaient quelque chose de rassurant. Si elle disait tout, elle aurait cette impression poisseuse de trahir son propre peuple.... Et en même temps, qu'avait-il fait - ce fameux peuple - pour elle ? La rébellion était un courant dont elle se moquait éperduement, le trouvait désorganiser et désarmé face à l'écrasante force et ressource de la monarchie. Pour autant, elle ne pactise pas non plus et n'accepte pas l'ordre établis par ce couple royal abusif et tyrannique.

- Un flash apparut devant ces yeux, revoyant le corps sanglant de sa mère et son visage bouffis de bleus et de coups, ses mains secouant son épaule, sa voix tremblante l'appeler.... -

Emilienne serra sa mâchoire faisant apparaître des muscles sur les côtés de sa bouche, les lèvres relevés laissant apparaître le début de ces dents. Elle secoua la tête; chassant toutes ces images, ces bruits et ces voix dans sa tête qui s'énervaient une à une. Moralité ? Quel moral ?

Elle n'avait personne à trahir et personne à honorer, qu'est-ce qui lui coûtera d'expliquer une situation bloqué à un étranger ? Ce n'était pas cet humain qui ferait changer les choses et serait encore moins intéressés par ces quelques informations, secrets de personnes ici.

- J'étouffe ici. Je préfère dehors. Le tavernier me tolère parce que je peut être utile mais verra d'un trop mauvais oeil que je montre à l'étage. Je connais bien la vallée il y a moins de dangers dehors qu'ici; peu importe ce qu'on en dit sur cette contrée.

Sa voix était dure et posée, elle se maîtrisait et taisait ces émotions débordantes.
Elle ferma les yeux quelques instants, se reprenant tant bien que mal. Emi' respira avec lourdeur et profondeur avant de réouvrir les yeux, contenant la pointe qui appuyait sur sa poitrine, signe momentané que sa vérité pourrait se déclencher si ces émotions n'étaient pas contrôlés.
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Lueur tamisée d'une première rencontre [PV Émilienne Ygard] - TERMINE

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