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(#) Sujet: Re: Rumeur | Dangereuses sont les idées d'un fou Mar 15 Oct 2019 - 21:10
L'immense place devant le temple est vide, la foule est retenue par des gardes dans toutes les artères de la ville, l'endroit a été entièrement vidé pour permettre à l'alchimiste d'installer l'engin. Seule une loge qui s'étend devant le temple accueille quelques invités de marques qui sont les seuls à avoir une vue imprenable sur la démonstration. Ce sont pour la plupart des nobles de toute la région, au milieu d'eux se tient même Edgard de Thenros accompagné de la grande prêtresse du temple de Filéole. Se faire discret risque d'être compliqué si vous voulez continuer d'aider Margos à installer l'oiseau de fer, mais de là où vous êtes, les personnes de la loge ne peuvent pas vous reconnaître. En revanche vous ne restez pas loin de la foule qui commente tout ce qu'elle voit.
L'appareil est à découvert à l'une des extrémités de la place. Posé sur un rail qui s'étend tout du long, Margos accroche l'engin que vous avez ramené à l'arrière de l'oiseau de feu et le fixe au rail. Son invention n'est pas entièrement métallique, les ailes qui se déploient ont plus l'air de toiles dans un matériau qui vous est inconnu. Mais toute l'armature de l'appareil, ainsi que ses hélices à l'avant sont faites de métal. À l'avant, vous pouvez distinguer un cœur de métal, Margos repousse tous ceux qui restent trop longtemps devant, même Cerise n'a pas le droit de le regarder de trop près. Une fois le contrepoids relié au mécanisme du rail, Margos regarde l'oiseau de fer pour s'assurer que tout est en place. Il marmonne des mots inaudibles, son plan d'action qu'il révise depuis des semaines.
Puis enfin il range son dernier outil et se tourne vers vous et Cerise :
- S'ayez ! C'est le moment ! Merci de nous avoir aidé à concrétiser ce projet. Il ne reste plus qu'à faire monter le pilote et l'oiseau de fer pourra s'envoler pour la première fois. Tu es prête Cerise ?
- Vous êtes sûr que ça va fonctionner ?
- Quoi ? Tu oses douter maintenant que nous y sommes ? Si tu ne souhaites pas monter, tu n'as qu'à retourner là où je t'ai trouvé. Qu'est-ce que tu préfères ?
Cerise baisse ses yeux pour retenir ses larmes. Elle est tétanisée par la peur alors que Margos lui place sur la tête un casque de cuir, lui fourre entre les mains le sac qu'il avait dans le dos puis il l'a saisi par le bras pour la faire avancer en disant abruptement :
- Allez tu peux le faire ! Tu as déjà sauté d'une falaise avec le sac de toile, tu ne risques rien !
- Oui mais c'était au-dessus d'un lac, je ne vais pas réussir à le faire !
Indications
Êtes vous prêts à prendre la place de Cerise ? Ou laisserez-vous l'alchimiste et son apprentie régler leurs problèmes entre eux ? À toi de choisir qui sera le pilote ? Cerise ou toi ? Margos lui ne montera jamais et s'il insiste suffisamment en lui rappelant qu'elle lui doit tout, Cerise cédera.
à ouvrir, après avoir fait son choix, et avant de terminer sa réponse RP:
Que tu sois le pilote ou que ce soit Cerise, l'avion décolle parfaitement et passe au-dessus de la ville sans problème. Le temple est vers l'extérieur de la ville et très vite l'oiseau est en dehors et peut atterrir tranquillement, mais les toiles des ailes se mettent à trembler à cause du vent qui se lève violemment. Si Cerise est aux commandes, elle est terrifiée et laisse l'avion s'écraser en se servant du sac pour fuir. Si tu es aux commandes, tu peux atterrir avec juste une égratignure et le nez de l'appareil abîmé. La coque est ouverte et l'on peut voir le cœur de l'oiseau.
(#) Sujet: Re: Rumeur | Dangereuses sont les idées d'un fou Dim 19 Jan 2020 - 22:46
Dangereuses sont les idées d’un fou
L’estrade qui accueille le gratin de la cité est loin et je ne crains pas d’être reconnu par l’un de mes pairs. En revanche, la foule qui se masse contre le cordon de sécurité positionné par l’alchimiste est suffisamment proche pour discerner tout ce qui se passe ici. Je ne me fais pas d’illusions : si je ne fais rien, mon portrait aura bientôt fait le tour de la ville et quelqu’un finira forcément par faire le lien avec moi. Je ne suis pas prêt à cela. Je ne vais pas pouvoir rester dissimulé et continuer à aider Margos dans sa tâche. Pour éviter de rester les bras ballants et de me faire jeter hors du cercle restreint de ses apprentis il faut que je fasse quelque chose. Je fouille dans ma besace à la recherche d’inspiration divine pour me sortir de ce mauvais pas. Mes doigts se referment sur une de mes fioles de potion de métamorphose et remercie le dieu qui m’a envoyé ce signe. J’en avale le contenu cul-sec et ne tarde pas à sentir les traits de mon visage se modifier sous ma peau.
Cerise s’arrête net dans ce qu’elle est en train de faire en me voyant, et Margos maugrée quelque chose de difficilement compréhensible, que j’interprète comme de la surprise et peut-être un peu de suspicion. J’essaie de faire taire leurs doutes, mais sans grand succès :
– Je vous expliquerai plus tard, mais je ne veux pas être reconnu ici. Que reste-t-il à faire ?
Le vieil alchimiste se tourne vers son assistante, visiblement une nouvelle fois peu convaincu de mon innocence. Il est cependant trop pris par l’excitation de sa consécration à venir pour en faire grand cas. Il se tourne vers son apprentie pour la pousser à prendre place sur le siège de l’appareil, protégé par un écran de verre. Elle hésite, et je reste bouche bée. Cela sera elle, la pilote ? J’aurais mis ma main à couper que Margos ne laisserait personne d’autre que lui poser les mains sur son chef-d’oeuvre, mais à voir le visage déconfit de Cerise, je comprends que j’avais tort : pas folle, la guêpe, il préfère laisser le premier vol potentiellement très dangereux à la jeune femme. Celle-ci, très compréhensiblement, hésite, et il s’engage un duel de volontés entre les deux. Je la vois au bord des larmes, prête à céder malgré sa terreur face au chantage affectif du vieil acariâtre qui lui sert de professeur. C’en est trop pour moi.
– Si vous le souhaitez, tous les deux, je peux prendre la place de Cerise. Ainsi, si jamais cela tourne mal, vous ne perdez pas une apprentie précieuse.
Je ne sais pas ce qui m’a pris de proposer une telle absurdité, mais cela a l’air de fonctionner. Margos réfléchit en se grattant la barbe, et Cerise me regarde avec des yeux emplis d’un mélange de honte et de gratitude. Toutes ces émotions sont remplacées par du soulagement lorsque l’alchimiste grogne un demi-assentiment. J’ai du mal à croire qu’il place une telle confiance en moi, avant de réaliser qu’il n’a pas vraiment le choix : il ne compte visiblement pas monter lui-même dans l’engin, et sa protégée risque de faire une fausse manoeuvre si elle est trop anxieuse une fois aux commandes. Je m'installe sur le siège du pilote et Margos m'explique rapidement le fonctionnement de l'engin. Malheureusement je n'ai pas le temps de faire des essais : la foule attend à quelques mètres de nous et commence à s'impatienter. Le vieil alchimiste ne me laisse pas l'occasion de tergiverser plus longtemps. Il met en route la machine avant de refermer le cockpit et de m'adresser un dernier signe d'adieux.
L'expérience est époustouflante. L'étrange invention arrache son poids phénoménal du sol dans un bruit d'enfer, toute la carcasse tremble et grince comme si elle allait se déliter et se briser en morceaux. Même si je ne l'admettrai jamais à personne, durant quelques minutes j'adresse mes dernières prières à tous les dieux qui veulent bien m'écouter. Puis, en un instant, tout se calme. L'appareil gagne sa stabilité et sa vitesse de croisière, ce qui me permet d’admirer ce qui m’arrive. La ville se déroule sous mes yeux, l’altitude me permet de voir la plaine à des kilomètres autour des murs. Les habitants de la cité dans les rues paraissent minuscules. En quelques minutes j’ai dépassé les limites d’Arnlo. Je décide de faire un petit tour aux alentours avant de revenir poser l’invention merveilleuse le long de la muraille.
Je n’en ai pas l’occasion. Quelques secondes plus tard, l’aile droite commence à trembler et à se tordre, la toile qui la recouvre se perce en plusieurs points. Je perds de la vitesse et de l’altitude, je n’ai pas le choix : je coupe le moteur puis tant bien que mal j’essaie de maintenir l’appareil aussi stable que possible avec les dommages subis, et de planer jusqu’au sol pour atterrir sans plus de casse.
Le contact avec la terre est plus rude que je l’aurais imaginé, l’appareil n’a pas ralenti autant que je l’aurais pensé et il dérape sur plusieurs centaines de mètres avant d’enfin arriver à l’arrêt. Il me faut un moment pour me remettre du choc. Par une chance inouïe je n’ai que quelques égratignures là où des éclats de bois ont percé mes vêtements. Je m’extirpe comme je peux de l’habitacle, grimaçant à cause d’une douleur sourde dans mon épaule, celle qui avait été blessée il y a deux ans de cela et qui est restée plus fragile. Une fois à l’extérieur, je m’examine rapidement : rien de cassé, pas de blessure importante, tous mes membres bougent correctement même s’ils sont un peu raidis. Je m’en sors bien. Je fais ensuite le tour de la machine. La structure globale est toujours intact même si la carrosserie est percée à certains endroits. Seul le nez est réellement endommagé, complètement ouvert. Je retiens un gloussement et m’approche pour explorer, émerveillé, ce qui constitue le coeur de la machine.
Mère Nature
Divinité
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(#) Sujet: Re: Rumeur | Dangereuses sont les idées d'un fou Lun 20 Jan 2020 - 21:11
Le métal utilisé pour le cœur de l'appareil n'est pas le même que celui de la structure, il a l'air comme vivant. Le mécanisme a pris un coup, mais jusqu'au dernier mouvement des hélices le métal émet une lueur qui vibre à travers les tuyaux et turbines du cœur. Puis tout s'éteint. Déjà des gens s'amassent autour de l'appareil. Une personne s'approche de toi et te demande si tu n'as rien de cassé. Les acclamations s'élèvent de plus en plus face à ce miracle. L'avion a beau avoir besoin de réparations, il est passé au-dessus de l'enceinte de la ville et son pilote est indemne, la rumeur court dans toute la ville qu'un exploit a été accompli aujourd'hui.
Les gens se pressent aujourd'hui de toi et te demandent des détails quand l'alchimiste Margos arrive sur son chariot accompagné de Cerise. Il est accompagné par toute une foule venue voir ce prodige. Il y a quelques instants la plaine était complètement déserte et maintenant elle est noire de monde. L'alchimiste arrive à toi et envoie Cerise s'occuper de couvrir l'avion et d'aller voir l'étendue des dégâts. Puis il se met debout sur son chariot et se lance dans un long monologue pour déclarer qu'en ce jour, les Parlèms ont construit le premier engin volant et que très bientôt des machines de ce genre voleront à travers toute la plaine et tout Madelle.
Une fois sa tirade terminée, il te cherche du regard pour t'inviter à fêter cet événement avec lui et puis il aurait bien besoin d'aide pour ramener l'avion. Il a beau vivre le plus beau jour de sa vie, le fait d'avoir laissé le rail à la vue de tous et sans protection le tracasse. Il ne pourra véritablement profité de ce jour que lorsque son invention sera à nouveau à l'abris dans son laboratoire.
Indications
La rumeur est terminée, tu peux clore le RP. Il te reste une dernière décision à prendre, aider ou non l'alchimiste à ramener l'avion.
à ouvrir après avoir fait son choix, et avant de terminer sa réponse RP:
Si tu profites de la fête, tu peux te créer une nouvelle identité et créer la légende du premier pilote. Si tu aides l'alchimiste, cela prendra du temps et sera compliqué, tu ne pourras pas profiter de la fête et la potion s'estompera. Mais après un verre avec l'alchimiste, il te dira que si tu es prêt à accepter à révéler qui tu es il aimerait te proposer de devenir son pilote et associé pour la future présentation devant la Lady et la cour Parlèms.
(#) Sujet: Re: Rumeur | Dangereuses sont les idées d'un fou Mer 18 Mar 2020 - 21:09
Dangereuses sont les idées d’un fou
Le métal qui constitue le coeur de l’oiseau de fer ne ressemble à rien que j’ai déjà eu l’occasion de voir. Sa couleur est indéfinissable, paraissant d’un gris semblable à celui de l’acier, mais luisant de mille nuances de rouge lorsque mon regard se déplace. J’ai l’impression qu’il en émane une faible lueur, qui s’amenuise progressivement et finit par disparaître entièrement lorsque les mouvements de l’hélice s’arrêtent. Je plonge ma main à l’intérieur du mécanisme pour le toucher, prudemment, mais il n’est pas chaud. Ce matériau est décidément particulièrement étonnant, je m’attendais à ce que les frictions l’aient rendu brûlant.
Je suis en train de réfléchir à comment en récupérer un échantillon sans endommager l’engin et sans que Margos s’en rende compte, quand un éclair de fourrure blanche passe devant moi et tente de s’engouffrer dans le nez ouvert de l’avion. Heureusement, l’ouverture n’est pas assez large, et Sable reste à l’extérieur, les deux pattes avant sur les berges de la brèche, tendant son cou au maximum pour renifler avec une envie palpable l’étrange métal. Son arrivée brutale me fait tourner la tête, et j’aperçois une foule qui s’approche, qu’il a devancée de toute la vitesse que ses quatre pattes félines lui permettent d’atteindre.
Lorsque les premiers finissent par me rejoindre, je suis étonné du nombre qui s’enquiert de ma santé. Pour moi qui pensais qu’ils n’étaient venus que pour voir l’appareil de plus près, cela constitue une agréable surprise. Une femme énergique me palpe même tous les os malgré mon assurance que je vais bien, puis s’écarte, apparemment convaincue que je ne lui mens pas. Enfin, Margos et Cerise arrivent à se frayer un chemin avec leur charrette à travers la foule et arrivent au niveau de l’appareil. La jeune apprentie semble soulagée de n’avoir pas été à ma place, et l’alchimiste exsude une fierté qui n’est pas déméritée devant le prodige qu’il vient d’accomplir.
Pendant qu’il se lance dans un long discours sur le progrès phénoménal qui vient d’avoir lieu sous les yeux éberlués des habitants d’Arnlo, Cerise et moi nous occupons d’aller jeter une grande toile sur l’avion, après qu’elle se soit assurée de l’état de la machine. Son visage est indéchiffrable pendant que nous oeuvrons, je n’arrive pas à discerner ce qui peut se passer dans son esprit. J’espère qu’elle ne m’en veut pas d’avoir pris sa place, mais je n’ose pas la rassurer sur le fait que je ne veuille pas la remplacer auprès de Margos, j’ai bien trop peur de me méprendre.
Comme il se doit, les Parlèms sont prompts à organiser des festivités, et cet exploit leur en donne une occasion brillante. Nous sommes bien évidemment conviés tous les trois à y participer, mais l’alchimiste et son apprentie ont trop à faire, et je suis moi-même plus intéressé par l’avion que par une fête plébéienne. J’attrape Sable par la peau du cou pour l’extirper de l’engin avant qu’il se retrouve coincé sous la bâche. J’esquive élégamment les invitations à célébrer l’événement et suis mes collègues du moment lorsqu’ils s’évertuent à recharger l’avion sur la charrette puis à le rapporter à l’intérieur de l’enceinte de la cité.
***
Lorsque je rentre au Proche Horizon, tard dans la nuit et les yeux pleins d’étoiles, je trouve Jonas encore debout, en train de lire à la lumière d’une lampe à huile. Je lui raconte ma journée, les recherches, l’alchimiste, le vol, les réparations sommaires qui ont suivies. Et surtout, je lui relate ce qui a suivi, lorsque Margos m’a invité à boire un verre pour fêter son exploit. Nous avons discuté longuement, et après s’être détendu il m’a même proposé de devenir son pilote attitré pour la démonstration qu’il doit faire devant la Lady et sa cour, dans quelques jours. J’ai dû refuser, pour deux raisons. Je ne peux pas prendre le risque que mon identité soit révélée devant la cour, et il me posait comme condition que je lui dise qui je suis. Je n’ai pas suffisamment confiance en lui pour le lui dire. En revanche, il a accepté de m’apprendre une partie de son savoir, en échange de l’aide que je lui ai fournie. Et ceci est bien la meilleure nouvelle de la journée, car je sens que ses connaissances sont immenses, et ma curiosité a été très largement piquée par ce métal mystérieux dont il s’est servi pour son avion.
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(#) Sujet: Re: Rumeur | Dangereuses sont les idées d'un fou