Elle vous raconte la vie d'un gamin tout à fait ordinaire, sage et respectant ses aînés ainsi que les dieux. Elle fond en larmes et s'excuse, car elle aimerait se recueillir en paix dans le temple du village. Il s'agit d'une bâtisse précaire faite de bois, l'endroit est dénué de tout mobilier, seul se trouve au fond un petit autel encadré de bougies. En son centre, il y a plusieurs figurines des dieux. Le village a toujours été très pieux, même après le départ subite de son prêtre leur foi ne s'est pas ébranlée. La jeune fille qui était dans le cimeterre se tient à genoux face à la statue d'Uraang. Il y a aussi un homme d'à peine trente ans qui tient dans ses mains celle de Poliote. Après avoir murmuré en sanglotant à l'oreille du dieu, l'homme embrasse le front de celle-ci et la repose sur l'autel avant de partir.

Indications

Peut-être serait-il judicieux de retourner voir certaines personnes. Deux d'entres elles peuvent te permettre de découvrir des informations utiles.

Salem écouta l’histoire de la jeune femme, compatissant à son malheur. Son cœur se resserra quand elle évoqua les dieux. La coïncidence était trop grande pour en être une… mais l’idée d’une malédiction paraissait complètement insensée ! Était-ce folie que de creuser cette théorie ? Salem fronça les sourcils en réfléchissant. Après tout, il n’avait pas d’autre piste. Peut-être trouverait-il d’autres informations en retournant interroger quelques personnes au sujet des dieux. Mais pour l’heure, il souhaitait observer le temple du village de ses propres yeux.

- Laissez-moi vous accompagner au temple, dit-il à son interlocutrice qui accepta d’un hochement de la tête.

Ils quittèrent le manoir et avancèrent vers le centre-ville. Ils s’enfoncèrent dans une petite bâtisse faite de bois dont l’aspect précaire ne laissait pas deviner qu’il s’agissait d’un temple. Sur la route, la jeune femme qui accompagnait Salem lui avait expliqué que le village avait toujours été très pieux, à tel point que le départ de leur prêtre n’avait pas ébranlé leur foi. Ca ne les empêche pas de calciner leurs morts sans plus de cérémonie, songea Salem avec une pointe d'amertume.

La demoiselle se rua vers la statue d’Uraang et s’agenouilla pour entamer une prière.

Salem inspecta le temple en silence, s’attardant sur l’autel. Plusieurs figurines de dieux étaient disposées sur une longue table au-dessus de laquelle brûlaient plusieurs bougies. Le neustro jeta un regard indiscret à l’homme qui, dans un coin de la pièce, embrassa la statue de Poliote sur le front avant de quitter le temple.

Salem approcha et se saisit à son tour de la statuette du Dieu de la Médecine. Il hésita à entamer une prière et, finalement, il se ravisa. Il la reposa sur l’autel et quitta le temple. Il plissa les yeux face au soleil qui l’éblouissait.

Des pensées contradictoires se bousculaient dans son esprit. Que faire à présent ? se demanda-t-il. Automatiquement, ses pas se dirigèrent vers le manoir des Istelio. Il était persuadé que certaines personnes ne lui avaient pas tout dit ; notamment la guérisseuse et le fossoyeur à qui il comptait bien tirer les vers du nez. S’il n’en découlait rien, il retournerait également voir Istelio. Une part de lui culpabilisait de ne pas se concentrer sur les malades. Il espérait que Yeleen travaillait à la confection d’un remède…

Il approcha une nouvelle fois de la fosse à l’arrière du manoir où le fossoyeur préparait un nouveau bûcher. Le neustro enjamba les corps pour retrouver le vieil homme qui ne l’avait même pas entendu arriver. Ce dernier sursauta quand Salem posa une main sur son épaule.

- Quoi, encore ? grincha le vieil homme en se tournant vers le neustro.

- Pardonnez-moi de vous déranger dans votre travail, commença le jeune homme sans laisser le temps au fossoyeur de le couper. J’ai encore quelques questions à vous poser.

Salem glissa son regard sur un corps qui brûlait dans un coin.

- Pourquoi traitez-vous vos morts ainsi ? demanda-t-il en fronçant les sourcils. La tradition voudrait que vous les enterriez. Pourquoi le refusez-vous, vous qui avez été un homme de foi et dont le fils a tenu des offices ? De plus, les personnes de ce village me paraissent très pieuses, pourquoi vous laissent-elles agir de la sorte ? Tout cela me paraît très étrange.

Le regard de Salem était sévère. Il voulait des réponses et il les aurait. Quelque chose ne tournait pas rond dans ce village…

Le vieillard s'offusque et hurle sur vous. De quel droit vous permettez-vous de les juger ? Depuis que le malheur s'est abattu sur leur village, ils sont seuls. Personne n'est venu les aider. Ils n'ont rien compris à ce qui leur arrivait et ont fait du mieux qu'il pouvait. Les morts s’amoncellent derrière le manoir, quel autre choix ont-ils ? Il n'y a pas assez de personnes pour creuser toutes les tombes. Le vieillard finit par tomber de fatigue. Il ne comprend rien à la situation et a fait ce qu'il pensait être le mieux pour le village. Il repart dans des divagations à propos de son fils et vous explique un fait anodin. Il vous raconte comment son fils a paniqué la première fois qu'il a voulu entretenir le temple après le départ du prêtre. Celui-ci avait l'habitude de nettoyer les figurines chaque matin à l'aide d'une cire particulière. Mais son garçon qui ne doutait jamais, avait fini par mettre la main dessus. Elle était posée en évidence dans la maison du prêtre. Son fils lui avait même dit qu'il y avait une note où il s'excusait de les avoir abandonné, mais que les dieux sauraient les réconforter. Balivernes ! Les dieux les ont abandonnés ! Sur ces mots, le fossoyeur vous ordonne de partir pour le laisser faire, à moins d'être prêt à vous occuper vous même des corps.

Indications

N'hésite pas à faire un détour en allant voir la prochaine personne.

La voix du fossoyeur résonna jusqu’à l’intérieur du manoir. Salem en fut surpris ; il ne l’avait pas imaginé capable d’un tel courroux.

Il quitta la fosse après s’être fait sérieusement sermonner par le vieillard, sans oser rétorquer quoi que ce soit. Il l’avait déjà suffisamment secoué pour en rajouter une couche. La détresse de cet homme était parfaitement légitime. Il avait perdu son fils, après tout. Salem s’en voulut immédiatement de l’avoir soupçonné si ouvertement. Peut-être avait-il été trop rude ?

Non. Il n’aimait pas se montrer indélicat, mais c’était parfois nécessaire. Cela lui avait permis d’en apprendre davantage au sujet du prêtre. La peine du vieillard lui brisant le cœur, Salem décida de ne plus aller le déranger. Il lui avait causé suffisamment de chagrin, il était temps de le laisser tranquille.

Bouleversé par les événements, Salem s’éloigna du manoir en ressassant les mots du fossoyeur. Ses pas le guidèrent jusqu’au temple où il aperçut plusieurs villageois en train de prier. La jeune femme qu’il avait croisé près du bûcher était par ailleurs toujours présente, agenouillée cette fois devant la statue de Poliote.

La maison du prêtre ne devait pas être bien loin. Salem était curieux de trouver cette cire dont le fossoyeur lui avait parlé. Malgré un mauvais pressentiment qui se faisait de plus en plus lourd, le neustro était déterminé à poursuivre ses recherches coûte que coûte. Il sentait qu’il n’était plus très loin de comprendre l’origine de cette maladie…

Il contourna le temple et se trouva face au cimetière officiel du village. Les corps n’y étaient plus enterrés depuis un bon moment. Les morts étaient si nombreux qu’il n’y avait de toute façon plus l’espace d’accueillir tout le monde.

Une modeste chaumière était dressée à l’arrière du bâtiment religieux, presque collée à celui-ci. La maison du prêtre. Satisfait, le neustro avança vers celle-ci en songeant aux paroles du vieillard, préoccupé, son angoisse croissant à mesure qu’il approchait de la vieille habitation. Il se stoppa sur le pas de la porte.

Et s’il ne s’agissait pas d’une malédiction ? songea-t-il. La cire… les statuettes… Il observa sa main d’un air inquiet. Il repensa à l’homme qui avait embrassé la statue de Poliote. A ces marques étranges découvertes sur les dépouilles des malades.

- Merde ! jura-t-il en se frappant le front.

Il réalisa soudainement qu’il ne s’agissait pas d’une malédiction, mais d’un empoisonnement ! Quel imbécile ! pensa-t-il en serrant le poing. Lui qui avait fait attention à ne rien toucher sans ses gants ! Il avait suffi d’un instant d'inattention, un seul ! Bien conscient que cela ne suffirait pas sans antidote, le neustro sortit une petite gourde d’alcool de son sac et aspergea ardemment sa main. Il ne lui restait plus qu’à attendre les premiers symptômes pour en avoir le cœur net…

Trop remonté pour attendre sans rien faire, Salem pressa furieusement la poignée de la porte. Il devait trouver un remède, et vite ! S’il échouait, une mort certaine l’attendait ; en plus du village tout entier qui comptait sur son aide. Il devait avant tout mettre la main sur cette cire.

En retournant auprès de la guérisseuse. Elle saura t'aider à trouver un remède grâce aux livres de son père. Tu as bel et bien été infecté par le poison présent sur les statuettes et tu subiras les effets de la maladie avant que vous ne trouviez l'antidote. Tu découvriras que le prêtre a ajouté à la cire deux plantes. De l'iradies provenant du pays du feu, ainsi que de l'hyther. En tant que neustro, tu dois connaître la seconde, puisqu'elle est couramment utilisée pour réguler la température d'un corps et soigner l'hyperthermie et les engelures. Le village reprendra peu à peu vie lors de ton départ, mais derrière le manoir les corps des derniers morts continueront de brûler. La menace qui plane sur le village n'a pas disparu, mais ton intervention aura permis d'enrayer une épidémie qui n'avait rien de naturelle.  

Indications

Tu peux clôturer le Rp.
Ton personnage ne subira pas de perte de pv après cette rumeur, mais il est forcé d'y rester plus d'une semaine, le temps de trouver l'antidote et de pouvoir se soigner et aider le village. (seront ajoutés sous peu la nouvelle plante "l'hyther" à la flore et la formule alchimique pour la maladie de sang et son antidote dans la boutique d'alchimie)

Salem entra dans la petite maison dont la porte d’entrée n’était pas verrouillée. Il ne tarda pas à retrouver le pot de cire qui était posé sur une table, bien en évidence. Le prêtre voulait qu’on la trouve et que l’on continue d’entretenir les statuettes. Le fils du fossoyeur avait par conséquent empoisonné tous ces gens sans même le savoir. Cette histoire était tragique.

Salem saisit le pot de cire entre ses mains et l’observa quelques instants. Pourquoi ce prêtre avait-il empoisonné les villageois ? Pourquoi avait-il provoqué une telle épidémie dans un village si reculé ? De nombreuses personnes innocentes avaient trouvé la mort, des enfants et des vieillards.

Le neustro sentit une colère sourde monter en lui. Comment un homme de foi pouvait-il se livrer à de tels actes ? Ce prêtre s’était servi de la foi des villageois pour les piéger et les empoisonner un à un ! Salem quitta la demeure et courut jusqu’au manoir pour trouver Yeleen afin de lui expliquer la situation. Ils se retrouvèrent dans un coin du hall pour éviter d’être entendus : Salem ne voulait pas crier victoire trop rapidement.

- Salem… souffla-t-elle, blême, pointant d’un doigt les petites gouttes de sang qui perlaient sur le front du Docteur.

Il ne comprit pas immédiatement et il observa sa main : il commençait effectivement à transpirer du sang ! Il jura entre ses dents. Il n’était pas assez prudent, et il le savait ! Cet élan d’impulsivité pouvait lui être fatal, cette fois ! Il ne pouvait pas mourir maintenant, pas comme cela. Mais au moins, ses doutes étaient confirmés. Il n’y avait pas une minute à perdre ! Il devait absolument trouver un antidote à ce poison. La vie de nombreuses personnes en dépendait, dont la sienne…

Les deux neustros se dirigèrent vers le bureau de la guérisseuse et ils lui expliquèrent la situation en détail. Ils commencèrent les recherches immédiatement.

Plusieurs jours passèrent durant lesquels ils travaillèrent à l’élaboration d’un remède. Salem, qui se sentit très faible sur les derniers jours, parvint finalement à trouver la recette de l’antidote en fouillant dans les livres du guérisseur. Le prêtre avait ajouté à la cire de l'iradies et l'hyter, une herbe normalement utilisée réguler la température d'un corps et soigner l'hyperthermie et les engelures. Avec beaucoup de patience et l'aide de la guérisseuse, ils parvinrent à trouver un antidote efficace.

Salem passa une semaine dans le village pour se soigner et soigner les malades restants. Yeleen était restée pour aider jusqu’au bout. Ils ne purent pas sauver tout le monde, les morts continuèrent de brûler à l’arrière du manoir plusieurs jours encore.

Quand Salem reprit la route pour quitter le village, il était exténué par la maladie qu’il avait subi en plus d’être très perturbé par les événements. Après avoir envoyé son rapport au centre de soin d’Elsaria, il resta silencieux un long moment, repensant à tout ce qu’il avait vu dans ce village. Ce prêtre les avait tous empoisonnés alors que les villageois se tournaient vers les dieux. Pourquoi de tels agissements ? Le neustro avait beau ressasser la question, il n’y trouvait aucune réponse…