Encore une journée de passer. Une journée qu'on ne voudrait même pas à son pire ennemi. Une journée, que même des esprits les plus tordus auraient du mal à imaginer faire subir à leur victime et pourtant, voilà encore une journée qu'encaisse Bringsir.

Cela fait dix, vingt ou peut-être trente jours que le jeune homme a rejoint ce camp de prisonniers. Pour lui, tout ceci ressemblerait plus à une éternité, ou chaque journée se répète et se reproduit à l'équivalent. Un passage du temps, où il serait coincé pour le restant de sa vie et devrait subir souffrance, physique comme moral, jusqu'à ce que la plus petite lueur d'espoir ne disparait en son âme...

Pourtant, au début de cette aventure des plus louable, bien qu’inespéré, était un combat tellement fantastique, tellement grandiose, qu'une victoire fabuleuse et épique était attendue de tous. La marche du Général, accompagné d'une troupe de toutes les races, de tout les peuples de cette terre, pour sa protection, ne pouvait que bien se terminer et on en parlerait des siècles et des siècles. Mais les histoires ne finissent pas toujours bien et certains le paie chère, très chère.

Blesser au bras par une explosion de mine, entailler entre les côtes sur son flanc gauche et une épaule droite déboîté après un violent coup de masse, Bringsir, malgré ces blessures, n'a pas été ménagés par les geôliers du camp qui n'hésitaient pas à le lacérer, le brûler vif à divers endroits, ainsi que d'autres tortures désagréable mais ciblé histoire de ne pas le tuer trop vite et qu'il puisse tout de même parler.
Savait-il quelque chose qui servirait utilement les brigands ? Allez savoir. Les tortureurs s'en moquaient au fond. Tout ce qu'ils voulaient, c'est entendre le supplice de leurs victimes. Qu'elle les implore d'arrêter jusqu'à leur dernier souffle et personne n'échappaient à ce petit rituel.

Le soir était tombé et le jeune homme avait été reconduit à sa cellule après tout juste s'être alimenté pour regagner assez de force pour supporter cette nuit et reprendre une nouvelle journée de travaux forcés.
Rien ne changer à d'habitude et il s'assit contre le mur, ne prononçant aucun mot, le regard vitreux vers le sol tout juste inconfortable, l’empêchant d'avoir une nuit de sommeil complète.
Il n'y avait rien de changer en effet, mise à part une voix dans la nuit qui s'éleva. Une voix qui n'était pas celle d'un des bourreaux. Une nouvelle voix qui sortit un instant le jeune homme de son cauchemar.

-Il y'a quelqu'un ?.. Est-ce qu'il y a encore quelqu'un avec une once d'espoir qui m'entend ?

Mais que voulait se pauvre fou avec sa soi-disant « once d'espoir » ? Il n'y avait rien de tout cela ici. Rien qui ne puisse ressembler à ce qu'il annonçait. Pourtant, l'homme continuait d'insister.

-Il faut accepter leur offre. Si quelqu'un m'entend, il faut accepter l'offre et vous serez transférer à la Tour Sombre et c'est là où il y a le plus de chance pour s'enfuir d'ici. Vous entendez ? Il ne faut pas abandonner le combat !

Il semblerait qu'il y avait donc encore une once d'espoir, mais la fatigue et les blessures n'avaient-elles pas joué sur le voyageur qui venait peut-être juste imaginez cette information ou était elle vraie ? Forçant un peu sur de vagues souvenirs, il ne se souvenait pas d'une proposition des Récleyés.

Il est vrai qu'il avait tout de même bien lutter dans la bataille et que sans doute, ses ennemis voulaient d'abord un peu jouer avec lui. Enfin, les jours qui suivraient lui donneront sans doute la réponse qu'il attendait...

Il faisait encore nuit dehors, mais cela n'avait pas empêché les gardes de venir réveiller les captifs à coups de bâton qui retentissait sur les barres de fer des cellules, accompagné de hurlement, invitant la « bande de déchets à se mouvoir très rapidement sous peine de punition à effet immédiat du fer rouge ».
Alors, se sentant tout de même bien forcer, Bringsir se leva, commença par cracher un mollard qui lui donnait un goût désagréable en bouche, posa ses poignets sur les barreaux tout en se penchant légèrement en avant et s'étirant au mieux qu'il pouvait, histoire de se remettre les vertèbres en place.

Le jeune homme n'avait pas été trop quémandé la veille et malgré le fait de dormir à même le sol, lui avait permis de récupérer un minimum, mais il savait bien que cela ne pouvait pas durer et qu'on viendrait sans doute très vite lui rappeler.
Et en effet, il ne fallu pas plus de cinq minutes pour qu'un Récleyés s'arrêtât à son niveau, se mit à le fixer et lui ordonna d'un ton sec et imposant :

-Toi, tu vas venir avec moi.

-Pourquoi ?

-Pose pas de questions et grouille. C'est sans doute ton jour de chance.

-Pourquoi ?

La deuxième question avait un peu trop titillé le geôlier qui n'hésita pas à donner un violent coup de poing dans l'estomac qui lui fit mettre genou à terre avant que ce dernier ne lui afflige en plus un direct du droit en plein visage, l'insultant au passage et l'invitant à de nouveau fermer sa gueule, avant de le jeter hors de sa cellule et de le faire marcher au pas vers la sortie.
Après avoir atteint et grimper l'escalier, le jeune homme arriva au niveau de la cour où il y passait ses rares petits instants de pause qui lui été accordés, puis traversant la dite cour, il rejoignit le bâtiment en face. Une fois à l'intérieur, on pouvait y entendre des hurlements d'un des prisonniers qui suppliait que tout cela ne cesse et, l'instant d'après, un long silence écrasant l'ambiance qui régner dans les locaux.

La porte s'ouvrit violemment et deux hommes sortirent le corps d'un troisième, sans doute celui dont la vie venait d'être ôtée, et on y poussa le voyageur, avant de le faire mettre à genoux.

Alors ? C'est ici que tout cela aller se terminer ? Il n'aurait donc plus l'occasion de retrouver sa jeune protégée ? Il savait que Malik s'en occuperait bien, mais tout de même...

Un nouvel individu entra dans la salle avant de prendre une chaise non loin de là et de la retourner face à lui. S'assaillant dessus, il ne quittait pas du regard son captif et lui lança sans attendre son offre :

-Je ne vais pas y aller par quatre-chemins, rejoindras-tu nos rangs ? C'est un oui ou un non, mais la réponse te suivra le reste de ton existence, qu'elle soit longue ou extrêmement courte.

Bringsir se mit alors à glousser légèrement avant de relever la tête, fixant à son tour le couard d'un regard noir comme il savait le faire et accepta, ni plus, ni moins, avant de laisser tout juste un coin de sourire apparaître sur son visage...

Le lendemain, tu ne reçois aucune visite. Idem le jour d'après. Lorsqu'enfin la porte de ta cellule s'ouvre, une récleyès plus grande que n'importe quel homme entre. Elle doit se pencher et l'étroitesse de la geôle la fait passer pour une géante. Elle t'agrippe les poignets pour y refermer des menottes anti-Vérité comme à chaque prisonnier. Tu es ensuite conduis à l'extérieur du bâtiment qui n'est rien d'autre qu'un hangar perdu dans les terres interdites. Tu es rejoins par deux autres prisonniers, le transfert aura bien lieu. Vous entendez les Récleyès parlaient d'une prêtresse se trouvant à la Tour Sombre, elle serait la seule capable de recevoir votre serment. Enchaînés les uns aux autres, vous êtes placés à l'arrière d'une calèche tirés par deux Liëscy pour un voyage d'une semaine.

La rumeur est vraie et tu peux profiter du transfert pour t'échapper. Tu peux terminer le rp seul ou demander l'intervention d'un MJ après ton évasion.

Voilà maintenant deux jours que les captifs étaient en route pour la tour sombre et cela faisait deux jours que Bringsir devait supporter les jérémiades de ses colocataires de voyage qui n’arrêtaient pas. Évasion, évasion, évasion, le plus baraque des deux n'avait que ça en bouche et qu'il était temps de s'enfuir, qu'il n'y avait pas meilleure occasion, mais il semblerait qu'ils eussent oublié les Récleyés à l'extérieur.

Le jeune homme, depuis le début de ce périple, se reposait beaucoup. Après ces deux semaines, il en avait bien besoin pour récupérer un maximum et surtout, il observait ce qui l'entourer.
La calèche était conduite par deux d'entre eux et il n'y avait pas de gardes qui les accompagner. Seulement deux personnes a éliminé pour la liberté et deux pions pour s'aider dans cette tâche.
Autre point très positif, toutes les affaires personnelles des prisonniers étaient du voyage. Par contre, le souci était que Bringsir soit enchaîné avec les autres et ça n'aiderait pas pour se mouvoir. Surtout le plus grand qui en faisait trop.

Le soir même, une nouvelle fois, le perturbateur en remettait une couche comme il en avait pris l'habitude sur la route et insultait le chauffeur, avant de frapper avec ses chaînes sur la paroi qui les séparer.

-Ouvrez bon-sang ! Je dois me dégourdir, vite ! Vite !

-Si je t'ouvre, tu vas vite le regretter avec ce que tu vas prendre mon gars.

-Viens donc me le dire en face, pecnot !

Le Récleyés, excédait par son potentiel compagnon, fit immédiatement stopper le convoi avant de descendre et de faire sortir tout le monde. À peine atteint le sol, le grand prit un vilain coup de matraque derrière le genou pour le mettre à terre, entraînant dans sa chute les autres qui lui étaient enchaînés. Puis le lui claqua dans la mâchoire. L'homme poussa un cri avant de se tenir le visage où on pouvait apercevoir du sang couler entre ces doigts.

-Alors ? T'en veux encore ? Tu la ramènes moins là !

La seconde d'après, la victime se jeta sur le garde. De suite, l'autre geôlier se précipita pour l'aider, mais le troisième prisonnier qui se faisait discret lui fit un croche-pied, l'empêchant d'atteindre son collègue qui se fit vite mis maîtriser.

Le visage en sang, le grand baraque tenait fermement le garde au cou, près à le lui tordre, malgré les menottes anti-vérité. L'autre, se releva doucement, les fixant, cherchant désespérément une solution rapide.

-Ne fais pas ça, tu te mettrais la confrérie à dos et tu serais recherché dans toute la région, alors que nous rejoindre n'est pas si horrible que tu pourrais le croire.

-Lance moi surtout les clés avant que j'arrache la tête de ton copain !

-Et après quoi ? Tu sera toujours attaché et je pourrais vite te le faire payer, alors on oublie et tu le lâches !

-Tu ferais mieux de le lâcher, ajouta Bringsir, se lançant à son tour dans la conversation.

-Mais tu ne veux pas être libre ? On a le dessus-là, c'est le moment !

-Écoute le, lui, c'est quelqu'un qui a compris l'opportunité !

Mais le voyageur attrapa le poignet du garde libre et d'un simple mouvement de bascule, le plaqua au sol et lui mit son genou à la gorge et lui cassa le poignet dans la fouler. Il finit par lui rompre le cou après l'avoir laissé gémir de douleur quelques instants par pur plaisir et de récupérer la clé.

-Voilà, tu peux te faire plaisir et le tuer qu'on soit tranquille.

-Bien jouer, remerciant notre jeune ami, tout en mettant un terme à la vie du Récleyés.

Les trois hommes se libérèrent ensuite avant de reprendre leurs affaires respectives et se partageant les vivres qu'ils avaient à leur disposition.

-Alors tu es sûr ? Tu ne viens pas avec nous ? À nous trois, on s'en sortirai mieux.

-Bientôt, toute la région sera sur notre dos et vous m’encombrerez, je préfère faire cavalier seul.

-Comme tu veux, alors je te souhaite bon courage.

-De même.

Les deux hommes se serrèrent la main et le groupe se sépara au début de cette nuit. Bringsir était affaiblis, mutilé de toute part et psychologiquement bien atteint. Cette guerre avait bien mal tourné et l'avenir en serait directement impacté. Le monde prenait un tournant et le voyageur devait en prendre compte pour la suite, mais pour l'heure, il devait s'échapper de cette région néfaste...