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| Quête | Le fracas des vagues | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: Quête | Le fracas des vagues Sam 25 Fév 2017 - 22:40 | |
| Mise en Contexte Au port du Dorkno, vous croisez une femme esseulée, elle crie à l'aide, mais tous les habitants détournent le regard et pressent le pas. Cela fait maintenant de longues minutes qu'elle pleure près de la falaise dans l'espoir qu'on sauve son amie imprudente. Serez-vous prêt à mettre votre vie en danger en descendant l'escalier de la falaise pour rejoindre la mer et sauver cette imprudente qui n'a plus le contrôle de sa barque , Elle risque à tout moment d'être emportée par la mer ou rejetée violemment contre la falaise. Déroulement de la Mission Aucune intervention du MJ n'est à prévoir, vous pouvez vous exprimer librement (Un minimum de 3 messages est toutefois attendu). |
| | | | (#) Sujet: Re: Quête | Le fracas des vagues Dim 26 Fév 2017 - 23:24 | |
| -Et là accroches-toi, la fille enlève sa culotte et la pose sur le comptoir ! Au début, j’ai du mal à y croire j’t’avoue. Je me frotte trois fois les yeux, mais elle est toujours là, rose et en coton. Pas le choix. Je sors la bourse et avance l’argent, mais je le vois bien dans ses yeux, cette étincelle de défi ! J’avais hâte de voir jusqu’où elle pouvait bien aller ! Et puis…Frederick avait complètement lâché la discussion, désintéressé au possible des histoires racoleuses de Gabriel, aussi concentré qu’il pouvait sur la route. Son (insupportable) compagnon de voyage trottait à côté de sa caravane, sur « Indigo » son Theron argenté à l’allure fière et arrogante. Et autant certaines de ses histoires sur les innombrables contrées sauvages qu’il a traversé étaient dignes d’intérêt, certaines mêmes fascinantes ; autant ses aventures d’ivrogne dévergondé, Fred préférait ne pas en entendre parler. Déjà qu’il avait le postérieur engourdi après cette journée entièrement passée sur les routes, du mal à visualiser ce maudit chemin à cause de la fatigue et de la nuit – chemin qui plus est situé entre la falaise et le vide – mais voilà qu’en plus l’autre abruti venait lui parler d’un stupide concours de défis entre lui et une barman ! -Ha, désolé mais je crois bien que tu devras finir ton histoire plus tard…Quelle chance que le passage dans la falaise devenait de plus en plus étroit, obligeant Gabriel à ralentir et laisser passer la roulotte. Le meneur poussa un soupir de joie, et fidèle à son devoir de chef de file, arrêta calmement sa caravane. Il se mit debout, dépassant ainsi du toit et commença à faire de grands signes de la main pour attirer l’attention, avant d’hurler haut et fort : -La route se réduit à vue d’œil ! Faite bien gaffe, et espacez-vous surtout ! Ceux à cheval, laissez avancer les convois en priorité.Les conducteurs visibles lui firent un signe et relayèrent l’information encore derrière. La réflexion de Gabriel comparant le chemin à venir à l’entrejambe d’une vierge passa inaperçu. En général, la troupe avait un ordre précis. En tête, Frederick car plus expérimenté, ensuite les deux caravanes transportant les planches pour construire la scène et celle réservée à Ninquéa avec tout son bordel d’alchimiste, et en bout Téhadrya chargée de garder un œil sur tout ce beau monde. La traversée se fit sans encombre, bien que certains eurent des frayeurs à la vue du gouffre qui s’étendait devant eux. Il était actuellement aux alentours de deux heures du matin, tout le monde fatiguaient, même l’autre grande gueule. Mais s’arrêter au beau milieu de la route ne paraissait pas être une idée brillante. Les membres à pieds avaient gagné les places disponibles dans les roulottes, dans le cas de Frederick, il entendait les souffles calmes de Dixis et d’un autre membre, endormis dans le lit derrière-lui. Il posa les rênes pour aller chercher sa gourde de "remontant", comme il l’appelle si bien. -Santé mon vieux ! S’exclama Gabriel, une gourde à la main, qui visiblement avait eu la même idée. -À ta santé, fiston. Les gourdes s’entrechoquèrent, les deux hommes burent cul-sec leur flacon respectif, avant de reprendre le contrôle de leurs bêtes. Fatigué, l’aventurier paraissait moins agaçant et Fred se risqua à entamer une discussion : -Au fait, tu connais le port du Dorkno ? Tu n’en t’es pas vanté, et vu que d’ordinaire tu adores raconter tes aventures dans les lieux qu’on visite, je suppose que non.
Gabriel prit son temps pour répondre. Le chapeau baissé, seul son large sourire demeurait visible. En attendant la réponse, le regard vide de Frederick se posa sur son animal, décidément ces chevaux ailés lui semblaient toujours aussi ridicules. Des d’étranges mutants erreurs de la nature. -Me vanter, moi ? Tu me fais de la peine Fred, ne dit-on pas que les plus belles histoires méritent d’êtres contées ? Pour ta gouverne, je suis déjà venu ici une fois. Mais mon séjour n’avait rien d’intéressant, la ville est triste. Elle et ses habitants. Des pêcheurs qui ne peuvent même pas naviguer, tu parles d’une ironie.-De quoi tu me parles ? Quel est cette histoire ?-Tu verras par toi-même, c’est un spectacle assez déprimant. J’espère juste qu’on ne va pas s’éterniser trop longtemps là-bas…Frederick ne répondit pas, réfléchissant au sens de ces propos. Ils continuèrent leur route, côte à côte, dans un silence reposant ponctué par le bruit des vagues s’écrasant contre les côtes. Le convoi continua de progresser dans la falaise durant la nuit. *** C’est aux premières lueurs du jour que la troupe d’artistes arriva en ville. Les chanceux qui avaient pu dormir dans les caravanes étaient encore couchés, tandis que les autres n’allaient pas tarder à s’écrouler. D’énormes cernes coloraient le visage blafard de Frederick. Les montures s’écroulèrent littéralement au sol, les membres qui avaient un sac de couchage ne perdirent pas de temps eux-aussi et les restants dans le même cas que Frederick, dépossédé de leurs propres lits, s’allongèrent où ils pouvaient. L’ensemble était complètement désordonné, gênait totalement la circulation et donnait plus l’impression d’être un parasite infectant la ville. Malheureusement pour lui, sa conscience l’empêchait d’aller se reposer quelques heures. Les convois comme le sien étaient souvent très régulés dans les villes, tout dépendait des lois en vigueurs, mais aussi du responsable actuel des lieux et même de la garde. Et au vue du désordre engendré par son équipe, il valait mieux qu’il aille prévenir le maire, ou peu importe le titre du chef de ce port. Il se mit alors en quête de trouver l’hôtel de ville ou alors le poste des gardes, pour prévenir mais aussi s’excuser de leur présence.
Dernière édition par Frederick A. Ortangg le Lun 13 Mar 2017 - 22:13, édité 1 fois |
| | | | (#) Sujet: Re: Quête | Le fracas des vagues Lun 13 Mar 2017 - 22:12 | |
| Ses pas résonnaient dans cette ville en piteuse état, encore endormie. Tout paraissait pauvre et en mauvais état ici, aussi espérait-il qu’en journée la population rendrait le port plus agréable et accueillant, de très maigres espoirs cela-dit. Vagabondant sans avoir la moindre idée du chemin, quelques panneaux n’aurait pas fait de mal. Un bâtiment en particulier attira son regard, un temple dégradé et fort peu agréable à contempler. Étant néanmoins le seul d’ouvert, Frederick prit la peine de poser un pied à l’intérieur de ce sanctuaire poussiéreux.
À peine entré, une enfant vêtue de haillons (du moins ça en avait l’air) chargea vers lui, s’arrêta brusquement à quelques centimètres de lui et avec un sourire discret aux lèvres, lui annonça :
-Bienvenu dans le temple d’Eliosa, monsieur.
Frederick lui renvoya un sourire plus flamboyant encore, la salua à son tour et commença à visiter un peu l’endroit. En un rien de temps, il arriva face à un l’autel du temple, à côté duquel se tenait un vieux prêtre. Le vieillard en question se retourna, visiblement surprit par sa présence, et commença à lui parler.
-Qu’est ce qui peut bien vous amenez dans notre temple, mon fils ? Vous devez-être un voyageur, et je n’ai point l’impression de faire face à un héléo. -Disons que ce n’est que de la simple curiosité. Je ne me rappelais pas avoir déjà mit les pieds dans le moindre lieu de culte d’Eliosa, donc autant en profiter ici. J’aurais aussi pu être accompagné d’un ami héléo, mais je doute qu’il soit croyant. Du moins, il n’aborde jamais le sujet. -Je vois. Et bien, vous êtes libres de vous recueillir ici aussi longtemps que vous le désirez. Sur ce, veuillez m’excuser.
Le prêtre fit un au revoir et disparut derrière une porte privé. L’arvèle seul resta quelque temps dans l’endroit, profitant du calme et du silence ambiant, toujours à la frontière du sommeil. Toutefois il ne s’attarda pas plus longtemps dans le sanctuaire, rappelé à ses obligations.
Combien de temps avait-il passé assoupi ? Plus que ce qu’il ne pensait visiblement, tant le soleil s’était déplacé dans le ciel. De même pour les rues, bien plus animées –mais toujours aussi déprimantes – où les gens commençaient d’ailleurs à s’entasser. Tant mieux pour lui, enfin des gens à qui demander son chemin. Il interpella la première personne qu’il aperçut et suivit le chemin indiqué.
Lui vint alors l’idée qu’on s’était peut-être payé sa tête lorsqu’il déboucha dans un cul de sac ; refusant formellement d’admettre que son sens de l’orientation laissait parfois grandement à désirer. Tant pis, il lui suffisait de s’adresser à une autre personne, ce n’était clairement pas la foule qui manquait. Toutefois un bruit résonnait entre les murs du passage, un bruit étrange qui éveillait inconsciemment sa curiosité. L’homme se fia à ses oreilles et commença à pister l’origine de ce son lointain, lui évoquant le frottement d’ongles le long d’une vitre. La tache n’était pas aisée, car le son de la foule, du marché et surtout des vagues contre la falaise créaient un brouhaha. Préférant éviter la rue principale, l’artiste emprunta les minces chemins séparant les maisonnettes en se hâtant. Se surprenant lui-même à courir de plus en plus vite à mesure qu’il s’approchait. Peux à peux, les étranges grincements devinrent de plus en plus audibles et perceptibles. C’étaient des cris de femmes. Frederick s’excusa maladroitement en bousculant une dame sur sa route et continua de foncer sans demander son reste. Il déboula avec la fougue d’un Tanflamm en plein milieu d’une grande place publique, bâtie au bord de la falaise. Devant lui, une femme en larmes. Mince et élancée, ses longs cheveux d’ébènes masquant une portion de son visage éploré. Le souffle haletant et la morve au nez. Le chef de la troupe s’approchant calmement d’elle avec un air inquiet, et avant même qu’il puisse en sortir une, la femme prit la parole :
-Je vous en prie, aidez-là !!! S’il-vous-plait, j’vous en supplie, pitié monsieur !...
Tandis qu’elle l’agrippait par le col de son manteau avec tout le désespoir du monde, pointant avec insistance le bord de la falaise, Frederick essaya tant bien que mal de la calmer. Et pourquoi les gens aux alentours ignoraient-ils la femme ? Quel horrible ville, se faisait-il remarquer à lui-même.
-Écoutez, calmez-vous et dites moi ce qui a bien pu vous arrivez. Reprenez votre souffle, voilà comme ça… Maintenant lentement, expliquez moi le problème. -C’est… Amélie. Mon amie, elle a voulu prendre la barque. Elle croyait que c’était sans danger. Et regardez ce qui lui est arrivée !
Emmené jusqu’à la barrière, ses yeux fatigués mirent un moment à trouver ce qu’on lui montrait. Puis soudain il l’aperçu. La barque dans la mer, bousculée dans tous les sens par les vagues déchainées. Bien que d’aussi haut on ne voyait pas grand-chose, il remarqua une silhouette alertée à bord de l’embarcation. Il se sentait très inquiet pour cette personne un peu trop idiote, mais comprenait aussi pourquoi les gens ignoraient la fille depuis tout à l’heure. Sans perdre plus de temps, il demanda comment la rejoindre, ce à quoi la femme en pleurs répondit en indiquant des escaliers du bout de son doigt. Et ainsi Frederick s’élançait à la rescousse de cette inconnue, sans le moindre plan d’action mais avec une sensation qui le prenait aux tripes. Il devait l’aider, il était le seul espoir de cette personne. |
| | | | (#) Sujet: Re: Quête | Le fracas des vagues Jeu 24 Aoû 2017 - 17:06 | |
| Frederick dévala l’escalier avec une ardeur endiablée, courant tel un dératé malgré l’aspect rouillé de sa course. Escalier qui lui apparu comme interminable et franchement bien trop dangereux à son goût, notamment à cause de l’absence de la moindre barrière de protection. L’imposante structure en elle-même était taillée dans la roche, à même le flanc de la gigantesque falaise, comme le reste du Port du Dorkno en somme à l’exception près qu’elle faisait directement face à cette maudite mer déchainée. L’homme agissait toutefois avec une certaine prudence face à ces marches très inégalement (pour ne pas dire maladroitement) taillées, rendant la descendante davantage risquée qu’elle ne le fût déjà, avec des problèmes de proportions au niveau de la hauteur ou de la largeur d’une bonne partie. L’idée de se tordre la nuque à cause d’une vulgaire erreur d’architecture rebutait on ne peut plus l’arvèle. Sa descente le mena finalement au bas de la falaise, où la roche semblait imbibée d’eau de mer, et où algues et coquillages occupaient impunément la majorité des marches. Désormais Frederick se devait de redoubler de prudence pendant sa progression, les vagues s’écrasant avec une force destructrice sur la paroi n’arrangeaient d’ailleurs pas la situation. Il prit son mal en patience et arriva – certes trempé jusqu’au cou – au niveau de ces eaux troubles agitées. Même à cette distance, les cris d’effroi de la fille piégée par le courant étaient presque inaudibles, elle était bien plus loin qu’il ne l’aurait espérer. Au moins elle ne risquait pas d’être broyée contre la falaise ; par contre, se faire emporter par le courant était une autre affaire… Fidèle à lui-même, malgré la précipitation, l’artiste garde son calme et analysa la situation. Seul un fou se jetterait dans ces flots mortels sans la moindre protection. Une autre barque se trouvait-là, dans ce qui semblait vraisemblablement être un minuscule ponton à moitié détruit par le temps, l’humidité mais surtout ces fichues vagues. Fort heureusement, le bougre débusqua une corde en lin sur ces restes de ponton, voilà qui ferait l’affaire. Frederick noua d’abord la corde autour de son corps avant d’enrouler solidement l’autre bout à un rocher assez fin mais suffisamment solide pour supporter sa masse. Il balança son blouson de cuir au sol, prit une profonde inspiration et regarda la terre ferme avec un pincement au cœur, comme si c’était la dernière fois qu’il la foulait. Et tel le pendu acceptant son sort, Frederick fit face à la mer, poussa un juron entre ses dents abimées et plongea tête la première. Tous les poils de son corps s’hérissèrent au contact de l’eau glacée, il releva sa tête hors de l’eau et nagea de toutes ses forces. Se trouvant sur le ventre, projetant un bras après l’autre pour se propulser tout en remuant ses jambes le plus rapidement possible, Frederick tentait à tout prix d’atteindre la barque dérivant au gré de l’océan. Il brava tant bien que mal le courant, qui à un moment prit le dessus sur lui et le rapprocha dangereusement de la falaise. In extremis, il s’enfouit sous l’eau pour éviter de se faire écraser par une vague bien trop grande pour lui. Tandis qu’un brusque changement de courant l’écrasa brutalement contre un rocher dépassant du de la mer. Frederick prit le temps de vérifier son état, apparemment rien n’avait encore cassé pour le moment. Sans prendre le temps de souffler plus, il reprit son crawl avec encore plus d’intensité. Mais peu importait sa rage de braver les éléments et sa détermination à sauver la jeune fille, rien n’y changeait. Il allait à contre-courant, l’homme ne semblait jamais vraiment se rapprocher de l’embarcation. Au mieux il s’éloignait de la terre ferme avec elle. Ses forces fondaient à vue d’œil, ses muscles s’engourdissaient et maintenir son souffle requérait de plus en plus de forces dont il ne disposait bientôt plus. Pour couronner le tout, la corde qu’il avait précédemment enroulée autour de lui était tendue à son maximum, le coupant en pleine effort. « Merde ! » jura-t-il en détachant cette maudite corde, tant pis, on fera sans ! pensa-t-il avec agacement. Abandonnant sa seule sécurité derrière-lui, il reprit avec une flamme nouvelle dans le regard. Pourquoi risquait-il à ce point sa vie ? Pour une simple idiote suicidaire ? Son esprit préférait ne pas songer à toutes ces maudites questions. Contre toute attente, une nouvelle vague gargantuesque emporta subitement la barque et l’écrasa dans un vacarme monstre contre la falaise du port, dispersant des milliers de morceaux de bois au moment de l’impact. Frederick s’arrêta net. Son regard vide se perdit dans l’écume, l’ironie de la situation le paralysait ; il n’avait pas pu sauver la fille et bientôt il connaitrait probablement le même sort qu’elle. L’arvèle cherchait désespérément du regard la terre ferme désormais bien trop loin, ainsi que cette maudite corde qui avait très probablement coulée au fond. Son cerveau lui ordonnait de regagner la rive à tout prix, mais son corps le lui refusait fermement. Peut-être que mourir écraser sur la falaise serait moins douloureux que la noyade. Alors qu’il dérivait dangereusement vers la paroi de la mort, un étrange phénomène attira son attention. La fille qu’il croyait désormais morte ressortit brutalement de l’eau, avant d’inspirer de toutes ses forces le maximum d’air à sa disposition, cela à seulement quelques mètres de lui. Frederick saisit avec joie cette chance, attrapa la fille par le poignet et l’entraina avec lui. Certes ses ses muscles n’avaient effectivement plus la force de les ramener, mais l’espoir soudain l’empêchait de renoncer. Et un nouveau coup de chance surgit, un rocher sur lequel s’accrocher temporairement. La courte pause ne fut malgré tout pas de tout repos car il leur fallait continuer de résister aux flots impétueux. -Amélie, c’est ça ? Écoute, t’en fais pas je contrôle la situation. Et y’a d’autres secours qui devraient arriver sous peu, ça va aller !Fred devait hausser la voix pour se faire entendre, ses mensonges éhontés espéraient apaiser un minimum la demoiselle visiblement en état de choc. Elle ne lui répondit que par des balbutiements incongrus quasiment imperceptibles dans ce tumulte. Selon lui, il n’y avait que deux solutions possibles à cette situation. Tenter dans un élan de folie de regagner la rive, mais même-lui n’y croyait pas, ou alors rester agrippés dans l’espoir que tôt ou tard quelqu’un vienne effectivement les sauver. Il se résigna à attendre dans l’espoir qu’une personne aussi stupide que lui arrive. Les minutes commencèrent à s’écouler et à se ressembler, si ce n’est que même leurs forces s’épuisaient progressivement simplement par l’effort de résister aux courants. Une étrange sensation de frottement le long de son torse surprit l’homme, qui cru avoir affaire à une algue ou à un bien étrange poisson. C’est avec une joie extatique qu’il constata que c’était en fait la corde qu’il avait laissé derrière-lui, dérivant au gré des flots. Ses mains l’agrippèrent et la tendirent à la demoiselle en détresse, « Accroche-toi à elle et remonte là jusqu’à la terre ferme petite ! Je reste derrière pour garder un œil sur toi. » Ordonna-t-il fermement. Il cru percevoir un « merci » dans les propos inaudibles de son interlocutrice, mais ne chercha pas plus loin. Elle s’empara de la corde et ne perdit pas un instant pour essayer de regagner la rive, remontant le long de la corde sans vraiment chercher à nager désormais. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que la jeune fille atteint enfin le rivage, cela voulait dire que Frederick pouvait enfin arrêter de s’inquiéter pour elle et allait traverser à son tour. La corde sauvagement enroulée autour de son avant-bras, il la remontait avec une précipitation et une hâte qui trahissait un peu sa peur de tomber à bout de forces. Et dans cette ascension endiablée, Frederick ne remarqua ni les cris d’avertissements de cette fille qui lui hurlait dessus, et encore moins la vague gigantesque qui se dressait à quelques mètres de lui. Ce n’est que trop tard qu’il l’aperçu et ne pu réagir en conséquences. L’océan l’engloutit et l’entraina vers le fond, noyé et secoué dans tous les sens comme une vulgaire feuille dans le vent. La dernière chose dont il se souvienne après cela est d’une violente douleur dans le crane, au moment où tête s’écrasa contre quelque chose. *** Ses pupilles s’ouvrirent lentement, cherchant tant bien que mal à s’adapter à la lumière du soleil. Tandis que l’avant de son corps se relevait péniblement, son bouche toussa péniblement pour évacuer ce qui devait rester d’eau dans ses poumons. Une douleur lancinante dans son crane rendait son réveil encore plus compliqué qu’il n’avait besoin de l’être. Peu à peu sa vue s’adaptait et il fut capable d’analyser la situation. Il était allongé le long des escaliers, face à lui deux personnes encore trop flou pour être reconnues. Son bras était marqué par des brulures ayant la forme d’un serpent enroulé tout autour, et une affreuse bosse semblait s’être installée sur son occiput. -Alors boss, on risque sa vie pour impressionner de la belle donzelle en détresse ? -Arrêtez de dire n’importe quoi, vous voyez bien qu’il a besoin de repos ! Aidez-moi plutôt à le monter en haut au lieu de dire des âneries.-Détends-toi petite, vous êtes tirés d’affaire tout les deux. Plus besoin de s’alarmer, tu sais ? Même sans parvenir à le distinguer clairement, Frederick n’eut aucun mal à reconnaitre la voix agaçante de Gabriel hurlant dans ses oreilles. Il n’avait ni l’envie, ni la force de rester éveillé à les écouter parler et préféra se laisser aller au doux repos qu’il attendait depuis des heures. Il eut tout juste le temps de percevoir le murmure de son compagnon à son oreille « Je t’avais dis que cette ville était déprimante. ». ***
Doucement réveillé par une tape sur l’épaule de la part de son ami héléo, Frederick s’éveilla à seulement quelques mètres de leur campement. Tenant en appui sur l’épaule de Gabriel qui l’avait supporté et trainé jusqu’ici. -Qu’est ce qui se passe ?... Murmura-t-il faiblement entre ses dents. Gabriel ne répondit rien, il se contenta simplement de pointer du doigt la patrouille de gardes en pleine prise de bec avec Téhadrya, l’autre chef du convoi. Un vacarme monstre, et le langage crue de la liare n’arrangeait pas à la situation. Sous-entendant clairement l’inutilité et la stupide des gardes à la moindre de ses paroles. C’est avec dépit que Frederick se rappela alors qu’avec tout ça, il n’avait pas eu le temps de gérer le problème des caravanes avec la ville. Un juron sortit involontairement de sa bouche et le bougre ne tarda pas à se rendormir pour éviter la situation. Il avait eu son lot de problèmes pour la journée ! |
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