Que les flocons parsemés recouvrent des écailles (PV Deth Al'Abyssin)

Demain sera un jour comme les autres à une exception près pour moi. Je suis sensée fêter mon anniversaire. Mais je ne suis pas pour ce genre de chose. J'ai toujours été discrète même si mes parents s'arrangent toujours pour me rendre visite.

Néanmoins depuis quelques jours je n'ai reçu aucun ordre de notre Roi ni de lettre du Protecteur du Sud. Je n'ai jamais été attirée par le monde de la surface pourtant je n'arrête pas d'en entendre parler aux alentours. Même si nous sommes un peuple calme, il y a tout de même des endroits bruyants. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il en advient au-dessus. Mes géniteurs m'ont pourtant tout expliquer à ma majorité que je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions. Les villageois du Port sont-ils vraiment habitués ? Se sont-ils adaptés ? Les héléos habitués, ont-ils une demeure à vie que personne ne touche ? Ou y a-t-il des locataires le temps que les ondins reviennent ? Et puis une question me perturbe quelque peu. Nous autres habitants des eaux et des glaces montons en surface, mais les humains ? Y en a-t-il eu qui nous ont rendu visite ? Si oui, comment les accueillons-nous ?

La discrétion. Voilà ce qui me caractérise. Je ne préviens personne que je me décide enfin à poser les pieds sur la terre ferme. La décence et la sécurité font que j'écris un mot rapide pour avertir de ma position. Deux personnes savent que je ne partirais pas avec Charybde et Scylla. Mes armes. Je me dois de les cacher dans un endroit sûr. Un endroit où je pourrais les récupérer rapidement en cas de besoin. Encore faut-il que je ne m'éloigne pas trop de la rive.

Comme j'avais gardé précieusement la robe que mes parents m'avaient offerte pour mon adoubement, le serpent des eaux de glace que je suis décide d'en profiter. Je prends également le bracelet de bras puis les boucles d'oreilles en argent. Mes uniques bijoux de famille. Je vais pour le mettre dans une petite besace de même tissu que ma tenue habituelle de chevalière pour au final m'habiller avant. On ne sait jamais. Je ne voudrais pas m'habiller sur la terre ferme à la vue de tout être. Donc mon arrivée se fera tel une vénus, cette fois habillée, sortant de l'eau prenant garde à ne pas en sortir par une nuit éclairée de la lune.

Le voyage paraît moins long qu'avant. Mais à la réflexion, avant, c'était ce temps lorsque l'on me faisait l'éducation... Donc il est normal que je le trouve plus rapide. Néanmoins, nager rapidement avec une robe ample commence à me fatiguer. Elle me donne l'impression d'être un poids. Mais comment font les dames ?

J'arrive enfin à la surface. Il fait jour. Destin ou pas, il fait un temps froid qui me rassure un peu. De la neige. Je jette un coup d’œil rapide à mon corps. Plus d'ailerons, plus de pieds et de mains palmés, plus d'ouïes. Je n'ai même pas froid. J'ai toujours mes bijoux, tandis que ma robe bleu clair à épaules nues est intacte. Mes cheveux ? Oh ! Ils ont changé de couleur. Je suis, comment dire déjà... blonde, cheveux un peu plus courts car légèrement ondulés. Probablement à cause du temps. Machinalement je touche ma nuque. Toujours quelques écailles.
Je n'arrive pas à marcher comme les humaines. Je titube puis m'affale dans la neige. Fatiguée.

Que les flocons parsemés recouvrent des écailles

Deth & Phaëlaë

Winter is Coming ♦ Games of Thrones

14 Ravrök 1248. Un jour d'hiver pour une saison hivernale. Quoi de plus normal ? Il fait froid, très froid et la neige recouvre une grande partie du continent. La Plage des Astres ne fait pas exception : la mer rencontre la neige, grande absente de l'été. Les rues du port sont bordées par des amas blancs que les habitants ont poussé pour les libérer. La vie continue pour les pêcheurs et malgré ce froid, bon nombre d'humains sont de sortie. Ce n'est pas la neige qui les arrêtera. Et tu ne fais pas figure d'exception.

Tu frissonnes dans ton manteau noir doublé de fourrure. Il était devenu indispensable à ta survie en cette saison. Il t'a coûté un bras, mais frileux comme tu es, ce sacrifice ne fût pas vain. Tu aurais pu prendre des plumes de l'Ami, le xiorn qui t'accompagne depuis quelques mois déjà, mais tu doutes quand à la coopération de celui-ci... Il a triplé de volume avec ce duvet plumeux supplémentaire qu'il a formé, résistant ainsi au rude froid d'hiver. Il ressemblerait presque à un gros dindon engraissé, mais tu évites de dire clairement le fond de ta pensée. C'est que ce volatile est loin d'être idiot, et il comprend parfaitement quand tu te fiches de lui.

Un peu à part de Thalis, tu étais posé sur le toit d'une cabane de pêcheur vide pour l'hiver. L'Ami était sur la plage en train de creuser à travers la neige pour atteindre le sable. Tu ne sais pas vraiment ce qu'il cherche, peut-être des vers de terre, mais en cette saison tu penses qu'ils sont bien loin sous terre. Mais attends, est-ce que ces lombrics ont des périodes d'hibernation ? En fait t'en sais strictement rien.

Soudain, le xiorn relève brutalement la tête et s'envole aussitôt. Tu allais le rappeler, ne voulant pas qu'il s'éloigne de trop avant de remarquer une présence sortir de l'eau, à quelques mètres plus loin à côté. Tu observes cette grande silhouette féminine, s'élever au dessus des eaux. Quelque chose te fascine dans cette scène et il y a de quoi. Depuis quand les gens vont se baigner avec un froid pareil ? Non, ce n'est pas humain. Mais ce n'est pas une humaine. Héléo. Ce terme est venu à ton esprit spontanément. Tu n'as pourtant pas de souvenirs où tu en aurais déjà rencontré. Tu as juste appris leur existence via les histoires que te racontait ta mère, dans le peu de choses que tu as écouté lors des cours à l'Académie de Ferèsis. Et ça te suffit pour comprendre le phénomène qui se passe sous tes yeux.

C'est un instant presque magique, comme un privilège d'assister à sa transformation. Elle ne dirige pas son regard vers toi, signe qu'elle ne t'a pas remarqué. Tant mieux, tu n'as pas vraiment d'aller taper la discute avec quelqu'un. Pourtant, tu es quand même curieux... Mais ce moment si fantastique se transforme en scène comique au moment où elle se met à marcher. On dirait un enfant venant à peine de se mettre debout ! Tu te retiens d'éclater de rire de justesse, pouffant simplement contre ta main. Jusqu'au moment où elle s'étale dans la neige, quasiment au bas de l'abri de pêcheur où tu es posé. Et là, impossible de retenir un grand éclat de rire ! Tu l'éteins en feignant une toux, mais trop tard, elle t'a déjà remarqué. Resteras-tu caché ? Ca ne sert plus à rien. Tu t'avances vers le bord du toit et la regardes depuis ton piédestal. « Auriez-vous du mal à marcher peut-être ? Ou alors aimez-vous autant la neige que vous vouliez l'embrasser ? » lui lances-tu avec un sourire moqueur que tu ne caches même plus.

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Je nage dans une nuit privée d'étoiles et de lune. Une de ces mers des plus opaques, épaisses, sans once de vie. Je n'ai aucun moyen de me repérer, pas même mon souffle. Un espace où pas le moindre bruit ne peut être perçu. Et je nage toujours dans ce marasme. Ma Vérité ne me serait même pas utile en ces lieux. J'essaie d'appeler à l'aide, mais aucun son ne sort d'entre mes lèvres.

« Auriez-vous du mal à marcher peut-être ? Ou alors aimez-vous autant la neige que vous vouliez l'embrasser ? »

Finalement, le son d'une voix. Elle est masculine et paraît jeune. Donc je ne faisais que rêver. Je rouvre les yeux. De la neige. Oui ça y est, je me souviens. C'est mon tout premier jour hors de l'eau. Je ne vais décemment pas rester allongée ainsi au risque de me faire prendre pour une sans abri. Quoique... vêtue ainsi cela m'étonnerait. Comme je ne connais pas les humains, je préfère rester méfiante. Je me redresse et constate que je suis toute aussi grande que mon interlocuteur. Je ne peux m'empêcher de le regarder droit dans les yeux sans lui manquer de respect pour autant tout en m'époussetant. J'entrouvre ma bouche mais aucun son ne sort dans l'immédiat. J'avale un peu ma salive en me disant que je pourrais lui rendre la pareille.

Un humain oserait-il se moquer d'une étrangère ? dis-je en me passant la main dans les cheveux, qui à ma surprise n'ont pas la couleur habituelle. Néanmoins, que vous fait-il penser que j'ai du mal à marcher ? lui demande-je en espérant qu'il n'ait pas deviné ma nature d'héléo.

Je n'ai cure de son sourire moqueur. J'en ai déjà vu de ce genre. Surtout lorsque les nobles environnant ma famille n'ont jamais cru que je serai capable d'en arriver à prendre les armes. Ils murmuraient entre eux que je serai une courtisane. Je rends ce sourire narquois à cet interlocuteur.

A moins que vous oseriez vous proposer en tant que guide en ces lieux. Non ?

Je verrai comment il réagira à cela mais je suis curieuse. Ce n'est pas une curiosité malsaine, mais mes maîtres d'armes m'ont toujours dit "Fais de ton ennemi un ami." Autrement dit, je dois apprendre à bien connaître l'inconnu. Et puis... ici ils ont possiblement un forgeron. Je pourrais regarder les différentes armes, demander où je pourrais trouver un terrain d'entrainement. Je me demande comment se battent les humains. Je serai fortement intéressée pour quelques échanges. Certes je n'ai pas mes armes avec moi, et personne ne sait que je suis une femme chevalier. Ou du moins, je n'en ai pas du tout l'air. Tout viendra en temps voulu.

Veuillez m'excuser, mais, à qui ai-je l'honneur ?

Je lui pose la question, sauf que rien ne présage qu'il conversera plus longtemps avec moi.

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Deth & Phaëlaë

Winter is Coming ♦ Games of Thrones

Tu descends du toit de l'abri d'un bond agile et atterrit dans la neige. La dame se relève et c'est avec surprise que tu constates que vous faîtes quasiment la même taille. Toi qui a l'habitude d'être plus grand que les femmes, tu es plutôt surpris. Mais fort heureusement, tu dois la dépasser de deux petits centimètres. Tu ne cherches pas à savoir si c'est parce que le terrain est pentu, ou bien qu'elle se trouve dans un creux. Ta fierté est conservée par cette petite distance qui finalement te paraît énorme. La femme ne se dégonfle pas, et n'hésite pas à te rendre la pareille avec un sourire narquois... Pour te proposer d'être son guide. Ton sourire moqueur s'efface, absolument pas ravi de guider quelqu'un. Tu es plutôt solitaire, libre comme l'air, et accompagner une étrangère à faire une visite touristique ne t'enchante guère. Tu retiens tout de même une grimace, qui serait assez déplacée en cette situation, mais vu comme tu as commencé, tu aurais pu continuer.

Tu te ressaisis et affiche un sourire confiant. Tu regardes de haut celle qui pourtant à la même taille que toi. « Et bien vous titubiez sur la neige, donc j'ai supposé que vous aviez du mal à tenir debout. » Tu t'arrêtes un instant, la détaillant du regard. Grande, athlétique, cheveux courts blonds et vêtue d'une jolie robe en tissu. Elle est plaisante à regarder, y'a rien à dire, mais tu ne te rinces pas l'oeil pour autant. Par contre, tu te dis qu'elle doit avoir froid si peu habillée... « Je vous ai vu sortir de l'eau, c'est votre première sortie sur les terres ? » Tu ne connais pas vraiment les Héléos, mais tu n'as jamais entendu dire qu'ils n'arrivaient pas à marcher sous leur forme humaine. Mais toute première fois se fait avec maladresse, d'où ta supposition.

Tu te frottes l'arrière du crâne, restant pensif un instant. Elle semble vouloir être guidée, et il faut croire qu'elle le propose au premier venu. Il y a de tout parmi les humains, dont des gentilshommes comme des vils renards. Une femme perdue peut très vite se faire avoir par ceux de la deuxième catégorie. Tu n'es pas vraiment un bon samaritain, mais t'es pas non plus un salaud qui laisserais une dame entre de mauvaises mains. Alors, autant te charger de cette corvée pour garder bonne conscience. « Si vous voulez un guide, je peux très bien vous montrer quelques trucs. Par contre, sachez que je ne fais pas ça gratuitement, j'espère que vous avez de l'argent sur vous ? » Restons fidèle à soi-même, n'est-ce pas cher Deth ? Tout travail mérite un salaire, encore plus s'il est ingrat. Même si tu considères tout job comme étant un calvaire... « Je suis Deth, et vous ? » Autant connaître l'identité de l'Héléo, ce sera plus facile pour l'appeler qu'avec des "Oh, toi là !".

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Quel snobisme venant d'un humain ! Je ne peux pas du tout prétendre les connaître mais j'aimerais apprendre d'eux. Il s'attend à quoi avec moi ? Mon sang de noble bouillonne à l'envie de lui crier de me parler bien autrement. Contrairement à mon sang de chevalier, qui lui m'appelle à la raison. A moins que cela ne provienne de mon sang de glace. Qui sait ?

Observer la moindre de ses réactions, de ses gestes. Le moindre petit détail qui pourrait tant m'apprendre sur lui. Je n'ai pas non plus besoin d'un chaperon. Ce mâle brun a l'air d'hésiter. Normal après tout. Il a peut-être peur que je me mette à vouloir le manger. Là c'est plus fort que moi je souris légèrement. Je n'aime pas manger de la chair humaine ou d'héléo. Ma mère a pourtant essayé de m'en faire manger lorsque je n'étais encore qu'une enfant.

On me prénomme Phaëlaë. Héléo de Glace. Enchantée de faire votre connaissance. dis-je en terminant par une révérence.

Dire que j'hésitais à lui tendre mon avant-bras comme pour le saluer à la manière d'un chevalier.

Effectivement, ceci est ma première sortie de l'eau. Rien ne vous prépare à cela. Les miens ne m'ont pas expliqué sur ce que l'on ressent. Je le crains.

Pourquoi suis-je entrain de me justifier ? Pourquoi ressens-je le besoin de lui expliquer ce que je suis sans lui parler de mon rang, de mon métier ? Pourtant, le ton qu'il utilise ne donne pas forcément envie de le faire. Néanmoins je ne porte pas de jugement envers lui.

Vous n'avez pas l'habitude d'aider n'est-ce pas ? dis-je en le taquinant quelque peu. De l'argent ? Vous parlez de ça ?

Tout en lui posant la question, je sors une petite bourse en peau de requin, cachée contre mon buste. Il y a quelques pièces et je crains que cela ne soit pas suffisant. Tant pis, il réagira selon ce qu'il voit après tout.

Je ne veux pas être un poids pour vous. Je ne cherche qu'un... forgeron. J'aime voir ce que ces personnes sont capables de faire. J'avoue chercher aussi un humain capable ou acceptant d'apprendre à une héléo de glace telle que moi.

Et voilà... fallait que je lui dise la vérité. Que je ne lui cache rien. Maintenant il va se poser des questions, se méfier encore plus de moi. Il aura raison d'un point de vue étranger. Mais je ne lui veux aucun mal. Enfin... pas pour le moment. Je peux lui faire cette fleur.

Les gens commencent à me regarder de la tête aux pieds et pourtant. Pourtant, je ressens que quelques uns d'entre eux sont des héléos. Certes ils ne sont pas beaucoup en ce jour, mais tout de même. J'en viens à me demander comment les miens se sont habitués à leurs conditions sur la terre ferme. Les toits des maisons fument. Ils ont donc si froid que cela ? Il n'y a pas d'étals extérieurs non plus. A part quelques poissonniers. Des frissons me parcourent l'échine. Peur de trouver un petit héléo sur un étal. Ou trouver des petits poissons que j'affectionne à regarder, tant ils se détachent des communs de part leurs couleurs chamarrées et leurs tailles.

Ce port n'a pas l'air tant hostile que ça. Mais je reste sur mes gardes. Au point où je me rapproche du dénommé Deth sans m'en rendre compte. Sans pour autant le toucher. Je n'ai pas envie de l'effrayer non plus.

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Deth & Phaëlaë

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Quand elle se présente en faisant une révérence, tu ne peux nier le fait qu'elle vienne d'un monde où elle a été bien élevée. Une noble peut-être ? Tu te sens presque idiot de t'être comporté comme un rustre, mais d'un autre tu n'aurais rien pu y faire. Tu n'as pas été élevé comme ça et tu es plutôt du genre direct et franc. Et les révérences et toutes autres courbettes, très peu pour toi.

Donc elle s'appelle ... Falelale ? Y'a trop de syllabes qui se ressemblent dans son nom que tu as du mal à savoir comment elles sont placées. Tu es juste sûr que ça commence par le son Fa. Après pour le reste, ça viendra après, peut-être. Elle s'explique gentiment, confirmant sa première présence sur le continent. Tu avais vu juste : sa maladresse sur ses jambes humaines l'a trahi. Néanmoins, elle se reprend et prend un ton taquin, te montrant une bourse qui semble contenir effectivement de l'argent. Tu la regarde sans cacher ton envie avant de te reprendre, évitant de te mettre à baver devant. Quand même, un peu de retenue.

Elle t'explique plus en détail ce qu'elle cherche. Tu l'écoutes, essayant en même temps de trouver des réponses. Si tu veux cet argent, autant te montrer efficace. Un forgeron donc, c'est assez étonnant. Tu t'attendais à faire une visite touristique normale, pas à aller voir un tailleur d'épées. Mais soit, il doit y en avoir à Thalis, il suffira de chercher. Et puis tu pourras lui apprendre deux trois trucs sur les humains en chemin. Tu n'es peut-être pas le type qui a fait je ne sais combien d'années d'études, mais tu n'es pas un inculte et imbécile de première (enfin normalement). Tu es débrouillard et tu as su vivre avec ton seul savoir, ce qui s'est montré suffisant. Et puis tu n'as peut-être pas fini tes études à l'Académie, ce qui t'a juste empêché d'être un soldat de l'armée, mais tu as lu beaucoup d'ouvrages qui font que tu es un minimum cultivé. Tu es aussi un voyageur et a vu beaucoup de choses. Tu es presque certain qu'elle pourra trouver ses réponses avec toi... Tant qu'elle ne te demande pas des trucs trop compliqués.

« Bien alors... euh que faites-vous ? » Tu la vois s'approcher de toi, comme si elle avait peur de quelque chose. Il y avait d'autres individus présents sur la plage, certains vous regardant. Hésiterait-elle à cause d'eux ? Étrange venant d'une noble, tu t'attendais à ce qu'elle ai plus confiance en elle. Elle semble méfiante, sur ses gardes. Tu ne sais pas trop ce qu'elle fait. « Hum hum » Tu t'éclaircis la gorge. « Je vais vous emmener voir un forgeron et répondre à vos éventuelles questions ça vous va ? »

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Je n'ai aucune idée du temps qui passe, s'il est le même sur terre ou dans l'eau. Je pense que oui. Quoiqu'il en soit, je parviens à prendre mes repères et à retrouver un peu de prestance pour ne pas dire de la fierté. Néanmoins mon interlocuteur voit que quelque chose ne va pas et le fait remarquer.

Comment dire... vous connaissez désormais ma nature. Imaginez ce que je peux ressentir en voyant des vendeurs de poissons. Je n'aime pas ce métier. lui explique-je.

Mais quelle sensation de pouvoir marcher en arrêtant de tituber. Mettre un pas devant l'autre sans avoir besoin d'aide ni d'appui. Cette agréable impression de la peau sur de la neige. Avant de pouvoir lui répondre, je sautille sur place pour éprouver mon équilibre. Un peu plus on me prendrait pour une enfant. Quant aux humains, je me demande comment leurs nouveaux-nés réagissent.

Je vous en remercie. Ce ne sont pas les héléos d'ici qui m'aideront. Enfin... je ne crois pas.

Mes éventuelles questions ? Là j'avoue qu'il me bloque d'un coup à avoir dit tout haut ce que je pense tout bas pour le moment. Quelle seraient mes premières questions ? Il est vrai que j'en ai plein mais je ne sais pas dans quel ordre les poser.

Dites, l'animal que j'ai cru voir voler, est-ce le vôtre ? Quel genre est-ce ?

Autant commencer en douceur. Et s'il veut je lui parlerai de notre faune, qui est possiblement autant variée que la leur.

Lorsque tu es habituée depuis tant d'années à t'entraîner, aux passes d'armes contre tes frères et sœurs d'armes quand tu les vois, à parcourir la mer dans le moindre recoin, à entendre des rumeurs que certains des tiens te dénigrent parce que tu as prêté allégeance à ton roi. Et toi qui crois que le peuple de glace pense que le plus haut gradé de tous débecte à venir les voir de temps en temps. Ce qui leur montrerait que cet homme sage porte un quelconque intérêt. Avec tout cela, tu n'as pas vraiment le temps de t'intéresser au monde extérieur.

Chez les humains, il y a aussi une... monarchie ? Ou une hiérarchie différente ? Voyez-vous, les héléos sont deux peuples un peu disparate mais dirigés par un seul être. commence-je à expliquer, bien que je doute que cette personne nommée Deth en n'a rien à faire. Bien entendu, je répondrai à vos questions. Si toutefois vous en avez." dis-je reprenant mon ton calme habituel puis retrouvant le sourire.

Il va sans dire que je ne lui tendrai pas le bras pour marcher. J'ai ma fierté. Aussi je continue à marcher tranquillement, m'habituant peu à peu aux différentes effluves flottant dans l'air et aux regards que l'on nous porte.

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Deth & Phaëlaë

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L'héléo est effectivement mal à l'aise, mais à cause d'une raison qui t'échappes. Certes, les humains mangent des poissons, mais n'est-ce pas de même pour les héléos ? Quelle est leur source de viande sinon ? Ah moins qu'elle soit végétarienne ? Ou bien pense-t'elle que les humains mangent le peuple humanoïde des mers ? C'est bien sûr que du folklore, tu ne sais pas ce qu'ils racontent sous les eaux. « Ne vous en faîtes pas, personne ne va vous manger ici, si c'est la raison de votre inquiétude. Vous n'êtes pas la première héléo que les gens d'ici croisent. » C'est effectivement le cas. La plage des astres est en quelque sorte, le point de rendez-vous entre les enfants d'Eliosa et les favoris de Mère Nature. Le port de Thalis grouille d'Héléos sous leur forme humaine sans que cela ne gêne personne. C'est bien connu.

Elle te remercie de l'aide que tu peux lui apporter. Tu lui réponds par un simple regard, ne sachant pas trop quoi lui dire. Les Héléos ne sont pas un peuple soudé ? Elle fait plus confiance à toi qu'à l'un de ses confrères ? C'est vraiment étrange, mais profitable pour toi. C'est bien la première fois que tu as une tête d'une personne de confiance ! C'est plutôt le contraire habituellement... on se demande vraiment pourquoi.

Et puis vient la série des questions. Tu enfiles ta casquette de guide - c'est une expression bien sûr - prêt à te montrer suffisamment méritant de la bourse qu'elle détient. La première est facile. « Il s'agit d'un xiorn, un animal sauvage et peureux qu'on arrive à voir très rarement dans les Montagnes de Saphir. » Puis tu réfléchis un instant, elle ne devait sûrement pas savoir où ça se situait. « C'est dans le nord du territoire humain, c'est assez loin de la mer, je vous l'accorde. » Puis tu continues, voulant couronner le tout : « J'ai réussi à en apprivoiser un et c'est pour ça que vous avez eu la chance de l’apercevoir, même s'il n'est pas très commode... » Bien sûr, tu évites d'aller dans les détails : la vérité est tout autre.

Vous continuez de marcher, vous enfonçant dans le port de Thalis. Malgré le froid, les rues sont actives. Personne ne cesse réellement de bouger dans cette bourgade. Puis vient la dernière réponse : « Disons que c'est plus compliqué que ça. Les humains sont répartis en cinq confréries, enfin plutôt quatre maintenant, la dernière a disparu depuis longtemps. Chaque confrérie a son système de hiérarchie, mais aucune n'a de monarchie comme chez vous. Je ne connais pas vraiment les détails, mais je sais que chez les Arvèles, vu que c'est de là que je viens, ils sont dirigés par un Général, entouré de divers conseillers et autres hauts gradés de l'armée. » Tu étales ta science, chose que tu fais rarement, car tu n'es pas bavard. Mais là, tu as une bonne raison de parler ainsi. Et puis montrer que l'on sait des choses, cela ne peut que flatter ton ego.

Elle te laisse l'opportunité de poser des questions. Tu n'es pas vraiment de ce genre, à t'intéresser à une autre personne, autrement que pour lui dire la vérité qui fâche. La compassion, la générosité, l'amitié sont des termes que tu n'as pas assimilé entièrement. Ca ne fait pas de toi un salaud, mais cela suffit à ne pas te mettre dans la case des adorables gentils. « On ne vous apprécie pas trop par chez vous ? C'est assez étonnant que vous me fassiez plus confiance qu'à votre propre peuple pour vous aider dans vos premiers pas sur le continent... »

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