Alors que vous entrez dans le Château de Mirabilia, les portes se referment lentement derrière vous et se verrouillent. Vous n’avez pas d’autre choix que d’avancer droit devant vous désormais. Dans cette lumière diffuse, constante, vous n’avez pas de moyen de savoir quelle heure il est, dehors, à l’air libre.

Les premières salles ne comportent pas grand-chose, quelques bibelots tout au plus. Puis des objets disparates se succèdent, du simple couteau à la tenue de guerrier complète. Puis quelques bijoux commencent à orner les meubles de bois précieux. Les murs, nus lorsque vous êtes entrés, se parent de leurs plus beaux atouts. Des tapisseries deviennent de plus en plus sophistiquées et coûteuses au fur et à mesure que vous avancez. Les sols de marbre commencent à disparaître sous un trésor qui grandit à chaque instant. Cuirs rares, lames parfaites aux pommeaux étincelants laissent place à des coffres contenant or, gemmes et bijoux. Chaque salle en contient plus que la précédente, les bijoux devenant plus précieux, les coffres plus remplis …

Le calme règne dans le Château de Mirabilia, seulement troublé par vos rires et, parfois, le son métallique d’une pièce d’or dévalant la montagne précieuse sur laquelle vous êtes allongé. Soudain, des bruits de pas se font entendre, léger, lents. Il semble venir de la pièce suivante à l’opposé de là où vous êtes entré. Il vous faut quelques minutes pour pouvoir apercevoir le visage de votre visiteur.  Il prend son temps et vous observe de loin, debout à l’entrée de la pièce, un sourire qui vous est familier aux lèvres. Puis, après quelques instants, il entreprend de s’avancer vers vous. La jeune femme repousse une mèche de cheveux rebelles et s’assois à côté de vous sans se départir de son sourire bienveillant. Elle vous détaille de la tête aux pieds avec attention puis prend la parole : « Tu es toujours aussi beau, mon petit garçon. » Elle hésite, indécise, n’étant pas sûre de la conduite à tenir avec ce fils qu’elle n’a pas vu devenir un homme. « Tu es riche désormais, tu as réussi. Je suis très fière de toi ! »

Alors que vous remettez son existence en question, l’image vacille de façon imperceptible pour qui n’y prêterai pas attention, de même que le trésor qui vous entoure. La bande son semble coupée l’espace de seconde. Mais l’apparition de stabilise bien vite et vous sert un sourire des plus chaleureux tandis qu’une pièce tinte en heurtant le sol. Elle vous prend dans ses bras et vous sert contre sa poitrine, tel un enfant. La femme vous berce un instant. Puis elle vous écarte et plonge ses yeux dans les vôtres. Son regard est intense mais son sourire maternel. « La femme que tu as choisi pour partager ta vie est très bien, je suis si heureuse de voir que tu es devenu un homme ! » Une nouvelle femme fait son apparition à l’entrée de la salle. Son pas est léger, inaudible, ses cheveux longs et noirs comme la suie et ses yeux aussi pâles que la banquise. Son sourire, discret, s’agrandit tandis qu’elle vous aperçoit. « Winter est parfaite, vous vivrez heureux et riches dans ce château. » ajoute votre mère tandis que la nouvelle arrivante s’approche timidement.

Alors que vous vous adressez au château, les deux femmes disparaissent comme si elles faites que de fumée. L'or disparaît lui aussi, ainsi que les riches tapis, les armures qui étaient exposées dans un coin et les lourdes tapisseries qui décoraient les murs. Les portes par lesquelles vous êtes entré se rouvrent, laissant apparaître un couloir nu, bien différent de celui, richement orné, que vous avez franchi à l'aller. Le sol n'est plus de marbre mais de pierre nue. Toute magie semble avoir disparue après vos paroles. Les portes s'ouvrent sur votre passage au fur et à mesure que vous traversez le château.

Cependant, alors que vous arrivez dans une des dernières salles, aux portes fermées celle-ci, un éclat, dans un coin, attire votre regard. Une unique pierre, magnifique, étincelante, gît à même le sol.