La chevalière avait mit du temps à se remettre en route. Après avoir reçue l’interdiction formelle de participer d’une manière ou d’une autre au conflit entre Humains, la belle était partagée entre sa loyauté pour son peuple et sa mission de faire respecter l’ordre et la justice en ce bas monde. Au final, sa loyauté l’avait emportée sur ses convictions. La jeune femme avait donc remit en doute la force qu’elle éprouvait en ses valeurs moral, mais après tout, quoi qu’elle aurait pu faire entre se trahir elle-même ou bien son peuple, il n’y avait pas vraiment de bon choix à prendre.

La guerre était maintenant terminée depuis plusieurs jours, le résultat était formel, les Réclèyés avaient été vaincus et le reste de leur forces armées s’étaient retranchés dans les terres inexplorées. Shiva le savait, c’était justement pour être aux premières loges quand  la nouvelle se rependrait aux oreilles du monde entier qu’elle s’était rapprochée à quelques kilomètres du champ de bataille. Au pire, c’était les Réclèyés que la dame aurait rencontrée. Une chance pour elle que les deux peuples soient en bonne relation, malgré le fait que le roi n’ai pas appuyé le soutiens des Humains. Ce n’était tout simplement pas leur guerre.

L’Héléo pénétra alors au nord des chutes de Veroni, les tours étaient encore assez loin, mais le temps ne lui manquait pas. Du haut de son cheval blanc et suivit par le brave Filoche qui l’avait prit pour admiration il y a maintenant quelques temps, Shiva avançait doucement avec ses joyeux compagnons quadrupèdes, sans se précipiter. La belle n’avait pas eu de contact humain depuis qu’elle fut contrainte d’abandonner Zack, feignant jusqu’à sa mort pour le bien de tous. Les ordres étaient clairs, pas d’Héléo sur le champ de bataille.

La nuit commençait à tomber aux alentours du Château de Mirabilia. Il était visible depuis sa position, peut-être irait elle le visiter un peu plus tard, mais pour l’instant, elle voulait juste s’arrêter pour la nuit. Rien ne pressait et la belle n’aimait pas attendre la nuit tombée pour s’arrêter. D’autant plus qu’un petit village se trouvait à l’horizon, l’occasion idéal pour se reposer sereinement.

L’Héléo ne savait pas sur quel genre de village elle allait tomber, ni même sont état vu sa localisation si proche du front. Elle comptait bien s’y rendre et voir par elle même si l’étendue des dégâts étaient conséquent au point de s’être propagés à l'intérieur des terres. Sur la route, une maison isolée, plutôt cossue, un petit manoir ou bien un ancien corps de ferme aller savoir. Il était difficile de déterminer avec exactitude. Sur le seuil se tenait un gueux muni de sa torche qui s’égosillait, visiblement à l’intention de quelqu’un.

Quoi qu’il cherchait, l’homme n’était pas très courageux, il ne prit même pas la peine de descendre de sa terrasse surplombée de quelques marches à peine. Certes il commençait à faire noir, et la terre était humide, mais si c’était pour ne pas descendre,” il ferai mieux d’attendre le levé du jour.“ pensa l’Héléo.

Filoche avait déjà commençait à faire le tour du propriétaire et des dépendances à la recherche de quelque chose d'intéressant à manger ou pour jouer. Shiva, comme une bonne chevalière alla à la rencontre du bougre qui pourrait éventuellement avoir besoin d’aide contre le couvert et la chambre. “Un problème mon brave monsieur ?” Lui demanda-t-elle en attachant son cheval à la rambarde après en être descendue.

Le saugrenu n’eut le temps de répondre à la question de la chevalière, qu’une voix sortie de l’obscurité les interpellèrent tous les deux. Instantanément, la brune posa sa main droite sur l’extrémité de son épée attachée à sa hanche. Elle se retourna brusquement dans la direction de l’homme qui venait de surgir, retirant sa lame d’un dixième de son fourreau.

Très poliment, l’inconnu se présenta en tant que voyageur, en respectant les codes d’usages d’un parfait gentleman. Malgré son apparition des plus inquiétante, l’homme en lui même n’avait rien de vraiment effrayant. Shiva rangea son épée dans son étui, la menace n’était pas assez conséquente pour inquiéter la chevalière aguerrie qu’était la jeune femme. Elle se retourna alors vers le paysan sur son porche, attendant une réponse à sa question.

Le bougre répondit alors en regardant l’Héléo d’un air dubitatif : “J’.. J’ai… Enfin, c’est ma servante.” Avouait-il avant d’alterner son regard entre Shiva et le voyageur. “ Elle n’est pas revenue du marché… La nuit tombe et elle n’est toujours pas revenue, ça commence à m'inquiéter…” Sur ces mots, la brune le coupa dans son histoire. “Avez-vous un vêtement ou un objet qui lui appartient ?” Demandait-elle “Ou...Oui” Ajoutait-il en mettant la main dans une de ses poches pour en sortir un bout de tissu délabré. “Tenez… C’est à elle.” Concluait-il en le tendant à la jeune femme qui le prenait sans attendre.

D’un sifflement, Filoche qui tournait dans les parages arriva quelques secondes plus tard. L’Héléo scruta brièvement le voyageur de haut en bas avant d’enfourcher son Flews d’un geste aisé une fois qu’il était arrivé. malgré son allure frêle et chétif, il avait l’air d’en avoir vu des choses ! Sans le sous-estimer, elle ne faisait pas plus attention que ça envers sa personne. Elle fit renifler le morceau de tissu au canidé en s’adressant une dernière fois au gueux sur sa terrasse. “Préparez moi le gîte et le couvert, je vous ramènes votre servante.”

Filoche ne serait sûrement pas en mesure de retrouver avec exactitude la femme qui avait disparut au cours de la journée, mais il était aisément capable d’indiquer la direction à suivre. Shiva regarda une troisième fois le voyageur. Décidément, il n’avait vraiment rien de dangereux.. “Garde mon cheval ! Et si tu échoues pas, il y aura à manger pour nous deux.”

Un petit coup de talon sur le flan fit partir Filoche en direction de la forêt, la jeune femme aurait juré que le marché se trouvait dans une autre direction, la servante se serait-elle faite enlever par des bandits ?

La chevalière gardait le bon cap, sur le dos de son Flews qui flairait la piste de la dite servante, Shiva espérait vite la retrouver pour pouvoir manger et se reposer chez ce cher monsieur. Filoche était un bon traqueur, après tout, ce n’était pas le plus grand des canidés pour rien. Alors que Shiva chevauchait son fidèle compagnon, soudain, une étrange créature avec à son bord le voyageur de tout à l’heure les rattrapaient. L’individu s’écrit à tue voix et en pleine course : “Excusez-moi gentes demoiselle, mais je pense qu’une paire de mains de plus ne sera pas de trop pour cette tâche. Je me nomme Elend Reyes, enchanté !”

Sa monture ressemblait étrangement beaucoup à son fidèle Filoche, on pourrait presque croire à son cousin. Bien que plus imposant et muni de cornes, il était aussi vraisemblablement plus rapide, ils les  avaient rattrapé assez facilement, fallait bien l’avouer. Shiva croisa alors le regard de cette étrange créature, usant de sa vérité pour le persuader de stopper net sa course sans aucune raison apparente. L’Héléo continua quelques mètres encore avant de ralentir elle aussi, faisant faire un quart de tour à son flews.

La jeune femme se tenait droite sur sa monture, d’une allure fière et autaine, elle s’adressa à l’homme qui venait de la rejoindre. “Je t’ai pourtant demander de garder un oeil sur mon cheval. S’il lui arrive quelque chose, Tu auras droit qu'aux restes de Filoche.”

Et puis, elle se remit en position pour repartir en direction de sa piste. “Mais j’accepte ton aide, Shiva enchantée. Je suppose que tu as au moins pris une torche avec toi !?!” Continuait-elle avant de se remettre en route. Mais au moment  de repartir, la jeune femme descendit hâtivement de sa monture avant de faire trois pas en avant. L’Héléo s’accroupie pour regarder de plus prés la terre sur le sol. Dans la boue se trouvait une emprunte de pas, ce pied appartenait certainement à une femme de petite taille, pesant moins de cinquante kilos. Il n’y avait qu’une seule trace sur le sol, la piste de l'enlèvement était donc à écarter. Mais alors se serait-elle perdu toute seule dans ces bois ? En tout cas, Shiva était persuadée d’être dans la bonne direction.

Examinant la trace avec attention, ça lui faisait mal, mais il fallait l’avouer, ce qu’Elend était en train de raconter n’était pas complètement dénué de sens. Relevant la tête, l’obscurité était encore plus présente. Mais la chevalière avait faim. Alors certes, c’était pas sa meilleure mission et le commanditaire était un peu vague, Shiva devait mener à bien cette quête qui venait de lui être demander. En répondant d’un simple “Hmm” un peu sec, la brune enfourcha de nouveau son compagnon quadrupède d’un geste assuré. “Allez en route, j’ai pas jusqu’au matin.” S’adressa-t-elle à son compagnon bénévole.

Son ton pouvait paraître un peu rude et sec, loin de l’attitude habituelle de la dame. A vrai dire, la fatigue, la faim et les événements qui venaient de se produire jouaient un peu sur son comportement. Malheureusement, c’était ce pauvre voyageur, plus encombrant qu’utile, mais également plein de bonnes volontés qui en compatissait.

Se rendant légèrement compte de son attitude grossière, Shiva laissa le temps à Elend de se remettre en selle en faisant renifler une nouvelle fois le morceau de tissu à son Flews. Et puis c’était repartis, Filoche retrouva vite la piste de cette étrange femme qui s’était perdue autour de son pâté de maison.
Su ce point, le voyageur avait pleinement raison, en profitant que Filoche retrouve la trace de la servante, Shiva, postée sur son dos en profita pour porter un peu plus d’attention sur ce Elend. Sa peau de porcelaine et sa longue chevelure dorée laissait croire qu’il s’agissait d’un Parlèms et sa cape rouge et or ne laissait pas croire le contraire. Seulement, il ne fallait pas oublier que c’était qu’un simple clodo sans le moindre sous. Ce qui décrédibilisait sa position.

La pénombre était trompeur pour les yeux à cette heure aussi avancée, de ce fait, la brune n’osa pas trop assumer ses propos en s’adressant directement à l'intéresser. Au lieu de ça, elle se remit à poser le regard devant elle, essayant de déceler la moindre trace de bout de femme. Après plusieurs minutes à chevaucher en se fiant uniquement au flair de ce brave Filoche, une petite lumière se trouvait à l’horizon, était-ce un signe.

Shiva pointa la faible lueur du bout de son index “Regarde” S’écria-t-elle à son compère en faisant ensuite accélérer sa fidèle monture. L’objectif était maintenant de se rendre en direction de ce feu qui illumine à peine la nuit. Allongé de tout son long sur Filoche, la chevalière se déplaçait en faisant pleinement confiance au Flews. Sa confiance était bien placée.

Se rapprochant à grand pas, la lueur était de plus en plus grande, la flamme atteignait maintenant  les cinquante centimètres, à son bout se tenait un petit brun de femme avec une petite charrette comportant quelques vivre. Shiva s’arrêta à quelques mètre de la femme, pas de doute, il devait s’agir de la servante qui avait disparut. La femme fut surprise de voir les deux individus en pleine nuit. Shiva descendit une nouvelle fois de sa monture, prit une pomme dans le chariot de la jeune femme pour la donner à Filoche qui venait de faire du bon boulot. Elle s’adressa alors à la frêle femme en usant de la politesse d’usage.

“Mademoiselle, nous avons été envoyé pour vous ramenez chez vous.” Lui avouait-elle telle la chevalière aguerrie qu’elle était.

Avant même que l’intéressée en question ne puisse répondre, son visage se figea, sa réactions des plus étrange ne mit pas de suite la puce à l’oreille de la chevalière. C’est alors que le jeune Elend se lança dans une tirade qui semblait interminable. Décidément, quelle bonne idée de l’avoir emmené avec elle. Les sentiments de Shiva à son égard étaient fortement partagés entre compassion et exaspération.

En jetant un rapide coup d’œil au contenu des affaires de la servante, la dame commencer à penser la même chose que son camarade. Conclusion qui sera confirmé quelques temps après par la personne en question. La chevalière était face à un immense dilemme. Elle avait promis à l’homme de l’aider à retrouver sa servante contre le gîte et le couvert. Elle n’avait pratiquement rien avalée de solide depuis plusieurs jours, on pouvait dire que cette requête était une aubaine. Mais d’un autre côté, si cette femme était partie de son plein grès, c’était sa propre décision et la chevalière n’avait pas à intervenir dans le libre arbitre de son prochain.

Après quelques instant, la dame s’adressa à son compagnon d’une voix apaisante et ferme, sans quitter la femme des yeux :

“J’en conviens… Mais nous avons une tâche à accomplir et je compte la mener à bien  !” Après avoir fini sa phrase, elle tourna sa tête lentement en direction du jeune homme et plongea son regard dans le sien. “Soit t’es avec moi, soit t’es contre moi. ”

A ce moment là, la jeune femme ayant clairement compris les intentions de l’Héléo et se mit à courir dans la forêt, laissant toutes ses affaires sur place. Elle préférait tenter sa chance dans la nature plutôt que de retourner là bas. Shiva hésita un instant et se lança à sa poursuite. En quelques bons, elle rattrapa la fugitive grasse à ses cuissardes céleste. Sa condition et son entraînement eurent raison de la fuyarde. D’une clé de bras elle lui mit les mains dans le dos. L’Héléo déchira un morceau de tissu pour lui lier les mains, mais la jeune femme criait et se débâtait sans réelle conviction. Shiva ne voulait pas en arriver là, mais elle n’eut d’autre choix que de sortir son épée. Agacée par les raillement du colis.

C’est alors que son discourt changea et elle se mit a présent à suppliée pour sa vie. Décidément, cette femme était vraiment très bruyante. Shiva leva son épée vers le ciel et assomma la femme aux mains liées pour lui faire perdre temporairement connaissance. Elle n’était pas fière d’employer de telles manières pour parvenir à ses fins. La fatigue et son estomac vide l’avaient clairement pousser à prendre de telles décisions, mais elle l’avait fait malgré tout.

Filoche s’approcha de Shiva, Elle souleva la jeune femme et la posa sur le ventre sur la brave bête. Il y avait toujours son compagnon, elle le regarda alors longuement, se demandant si il l’était toujours.