Ah la façon dont Vomito me répond, j’hésite à monter sur son oiseau : l’humain qui donne son accord, ça sent le coup fourré à plein nez ! J’avais avancé ma main près de l’oiseau mais je n’ai pas le temps de la retirer : le volatile m’attrape et me voilà perchée sur son dos. Je n’ai pas le temps de protester que le Xiorn s’envole dans les airs. Je ferme les yeux et sers les dents, terrorisée. Terrorisée ? Mais non, je n’ai peur de rien voyons ! J’essaie de m’en persuader et tente de relâcher mes muscles. Je commence par les muscles de ma mâchoire, tétanisés après être restés contractés de façon intensive pendant deux bonnes minutes. Je desserre les dents petit à petit puis entreprends d’ouvrir les yeux. Wow ! Je crois que le moins qu’on puisse dire c’est que je ne suis clairement pas à ma place ici ! Un membre du peuple de l’eau qui vole … on aura tout vu !

Je rassemble ma volonté, prends une grande inspiration et relâche mes épaules, tentant d’oublier que je suis perchée sur un stupide volatile inconnu (et qui plus est ami de cette catastrophe ambulante qu’est Vomito !) pour me concentrer sur la vue. Elle est tout simplement magnifique ! J’aperçois Faras, non loin de là, qui ressemble plus à un amas de ruine qu’à une ville et je me fais la promesse d’aller y jeter un coup d’œil, histoire de vérifier cette impression. En dessous de nous, la forêt où nous nous sommes battus avec mon très très cher ami contrôleur des lames. Je me demande si beaucoup d’héléos ont eu la chance de voir le monde d’en haut ainsi. Peut être que nous avons tort de nous terrer sous la mer, il y a tant de choses à découvrir à la surface !

J’aperçois une vague silhouette qui doit correspondre à mon ennemi préféré. Je lui envoie des grands signes et des bisous, pas sûre du tout qu’il me voit mais c’est mieux ainsi de toute façon ! Un grand sourire vient orner mes lèvres lorsque je prends conscience qu’il ne doit pas être ravi d’avoir été contredit par sa monture ! Va, ça lui fera le pied d’être remis à sa place par un volatile ! L’oiseau doit saisir ma joie d’être en l’air car il pique vers le sol, surprise je m’accroche comme je peux en hurlant. Il se dirige doit vers son maître et s’arrête juste avant le sol et se pose avec plus ou moins de délicatesse puis il m’attrape et me pose (jette serait peut être plus approprié d’ailleurs vu la délicatesse de ses mouvements !) juste devant Vomito. Je vacille puis lui lance un regard assassin. Regard qui me permet de constater qu’il se fout ouvertement de ma gueule. Je m’apprête à lui hurler dessus lorsque je me fais la remarque que Vomito va se moquer de moi si je m’énerve sur un piaf. « Tu te crois malin avec ton sourire stupide ? » Le dernier piqué de son oiseau m’a mise de très mauvaise humeur. En plus, quelque chose me dit que c’était un coup fourré prémédité avec son maître ! Je m’approche de Vomito et lui hurle à la figure : « J’ai pas peur, OK ?! » Ca sonne faux et alors ? Pour faire bonne mesure, je lui offre une baffe magistrale et m’éloigne à grands pas.