Eïleen a vu le jour en Kahl - 1228 sur le Mont Torgern. Née d'un père, Loris Numaan, de peuple des Liares de la cité de Galéa, et d'une mère nommée Naryë S.Atandrar, Liare à son tour, provenant de Mainstock. Les deux familles, ennemies depuis toujours, ne devaient se côtoyer qu'importe les raisons. Son enfance ne fut pas des plus faciles. L'union de ses procréateurs fut brève, le temps d'une folle nuit passionnée. Tombant enceinte de cette action regrettable, d'un comme un accord, sa naissance devrait rester discrète. Erreur de la nature, après avoir accouché d'elle, Eïleen fut confiée à son père, dans la discrétion la plus absolue. Elle fut donc l'enfant abandonné du village. A la fois Numaan et Atandrar, à la fois ni l'un ni l'autre durant sa rapide période d'adolescence, vivant dans une famille de 4 enfants, et jusqu'à ses 12 ans, la jeune femme n'était pas reconnu. Peut d'êtres humains considéraient Eïleen , quelque soient leurs natures. Tout le monde le disait: "On n'sait pas de quel sang elle est celle-là... Ne lui faites pas confiance je vous dis..". Pourtant, il y avait bien ses deux grands frères ainsi que son père, ayant le sens de la fratrie et de la patrie, qui lui offraient régulièrement des présents.... Mais elle était seule. Seule à essuyer l'erreur de ses parents, la fierté de son père.

La vie se déroulait telle quelle. Elle hérite caractériellement de la douceur et de la naïveté de sa mère, mais de la cruauté et de la soif de sang de son père,  Secrètement, et après consentement du patriarche, Eïleen suivit l'enseignement strict et régulier de son précepteur Amör Fanin, un Liare dangereux, partageant les même idées que le Roi. Eïleen, elle, ne suivait que les concepts de vie instaurés par Simius, déesse du feu (et de la connaissance), mère par substitution, grande prêtresse de ses idées. Elle se gardait bien de dire qu'elle ne priait pas pour les même idées que celles de son père, ou de sa famille.
Avec Amör, elle apprit à contrôler son don du feu, à jouer avec, à se défendre. Elle apprit à se battre, à manier deux dagues. Elle s'influença de sa repartit, de sa cruauté, sa sauvagerie, sa dureté. Elle grandit, s'affina, devint belle. Mais la beauté chez les Liares à un prix...

A  16 ans, la jeune femme fut capturée. Elle ne vit jamais la tête de ses ravisseurs, mais sentait sur la sienne leur peau frêle, froide, craquelée. C'est bien la seule chose dont elle se souvenait les concernant. Relâchée dans la nature, seule, mais déterminée, Eïleen ne possédait qu'une toge en tissu léger, ainsi que ses deux dagues. Cela dura un an où elle voyagea, de monts en monts, seule et peu vêtue, trouvant toujours à manger de sa chasse.

A 17 ans, sa vie bascula. Elle avait établit un campement près de l'Arbre brûlant. A son réveil, le 12 Talien – 1245, elle vit un homme à ses côtés. Il était assis, propre, rasé de près. Il avait dans chacune de ses mains les dagues de la jeune femme. Ses yeux étaient rouges, comme les siens. Il l'a regarda longuement avant de lui demander de le suivre. Hésitante, méfiante, en colère, elle ne réfléchit pas et le suivit à pas rapides. Quelques kilomètres plus loin, après une longue poursuive, elle aperçut une façade décorée d'ornements, les mêmes que celles sur sa dague. Était-ce un hasard, Simius avait-elle guidée ses frères à lui offrir ce présent et Eïleen à rejoindre l'Arbre brûlant ?
En entrant dans le petit culte, trois femmes, trois jeune femmes de 18 ans, pas plus, étaient assises sur des trônes d'énormes envergures. Entre chaque trône, d'énormes vases dans lesquels le feu ne semblait jamais s'éteindre. La pièce était étroite, mais le plafond était haut, de plusieurs mètres. Trois femmes... Mais quatre trônes. Elle comprit. Elle sentit. Amör le lui avait fait comprendre que son jour viendrait, qu'elle aurait sa propre famille, ses propres « siens ».
Elle étaient là, assises, toutes plus brunes et belles les unes que les autres. Gabrïe, Dralysse, et Yïma.

A 19 ans, Eïleen était surnommée Lunysse, La lune de ses dames. Elles n'étaient ni sœurs, ni amies, ni amantes, mais un peu des trois. Toutes quatre chassaient l'Homme selon les désirs de leur maître. Il n'avais pas de nom, ni de visage. Seuls des messages, des acts, contre une fortune inestimable, contre une famille.
Cela durera deux ans , et à l'aube de Maliér – 1248, en rentrant d'une chasse à l'Homme, Eïleen et ses muses découvrirent leur culte brûlé, leur cocon envolé... Leur amour succomba à ce malheur, et Eïleen reprit la route, après deux années d'extase.

Aujourd'hui, elle a 20 ans. La temps à marqué sur elle de nombreuses cicatrices et marques distinctives. Eïleen n'est plus rien, et sa renommée est éteinte.  Elle s'est installée à la capitale, dans une chambre d'hôte.
Son but ? Marcher. Retrouver ses frères. Vivre de son nouveau métier d'Alchimiste et qui sait, se refaire une renommée...