Messages : 4767 DC : Juliette Célian / Marissa E. Iselk Expérience : 3999
(#) Sujet: Event °4 | Le tremblement de la guerre Ven 8 Sep 2017 - 13:19
Le tremblement de la guerre
Mise en Contexte
17 Virgonès 1249, les Terres Interdites
Suite à l'attaque subit il y a quelques jours, l'armée du Général avance modérément et reste constamment sur ses gardes. Ils ont compris désormais qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Cet endroit semble avoir été livré à la mort elle-même, le convoi s'attend à ce que derrière chaque colline ou buisson un danger bien réel se cache.
Le Général est resté plutôt silencieux et a demandé très clairement à l'arrière du convoi de garder pour eux les détails de l'attaque. Rien ne sert de penser à cela. Ils étaient venus dans cet endroit pour être cette fois-ci en position de force et surprendre leur adversaire, cet incident ne feraient que saper le moral des troupes et peut-être même celui du général lui-même.
À ses côtés, se tiennent ses plus fidèles soldats Arvèles. Certains à cheval tout comme lui et d'autres à pieds entourés d'une armure imposante. Ce petit bataillon à l'avant force le pas depuis le départ de Ferèsis et a aidé le Général à recruter une partie du reste de l'armée constituée de mercenaires et surtout d'hommes et de femmes prêts eux aussi à aller combattre cette menace pour l'humanité.
Afin d'éviter de se faire surprendre à nouveau, de nombreux éclaireurs sont désormais déployés tout autour du convoi. Depuis, plus aucun chien n'a été aperçu et certains racontent qu'il y aurait eu quelques Récleyès d'éliminés.
Malgré toutes ces précautions, rien ne pouvait empêcher ce qui arriva. Le bruit se déclencha non loin du Général. Puis, une autre explosion retentit, encore plus près. Ils ont été fous de continuer à suivre la route principale. En ne rencontrant aucun village sur cet itinéraire, ils auraient dû comprendre que ce n'était qu'un piège. Certes très vieux, mais toujours autant respecté par les Récleyès.
Lorsque Zaraze, le père des Récleyès, s'installa dans cette région, il fit construire deux routes au plus près des tours gardant la frontière. Il savait que si un jour les premières confréries avaient l'audace de les pourchasser dans ce lieu, ce ne pourrait être qu'à l'initiative des Arvèles et de leur honneur. En leur donnant aussi facilement une route toute tracée, ils auraient pour espoir de pouvoir avancer, étape par étape et repousser leur frontière.
Mais le mage noir leur réserva à la place un piège mortel à la fin de ce chemin amenant devant la montagne où se cache la tour des ombres. C'est ainsi que les mines que les Récleyès ont pris le temps de réinstaller dès qu'ils ont été prévenu de l'entrée sur leurs terres du Général sont en train de se mettre à exploser sous les pieds et les montures de l'armée du Général.
Déroulement de la Mission
Introduisez votre personnage dans cette situation. Si vous n'avez pas de Rp préalable expliquant comment vous en êtes arrivés à suivre l'une ou l'autre armée, ajoutez quelques mots à ce sujet.
Postez chacun au minimum deux messages pour traverser ce champs de mine. Une fois de l'autre côté, le MJ ré-interviendra pour lancer l'armée des Récleyès. Pour les Récleyès, postez au moins un message et attendez le signal si vous voulez garder l'effet de surprise. Vous êtes censés rester dans des tranchées recouvertes.
Dernière édition par Mère Nature le Ven 19 Oct 2018 - 23:20, édité 2 fois
Mère Nature
Divinité
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Sam 14 Oct 2017 - 16:52
La première explosion stoppa nette le Général. Tirant sur les rennes de son cheval, Hektor et ses hommes s'arrêtèrent alors que le reste du convoi continuait d'avancer. Une autre explosion retentit et ils virent les gerbes de feu s'élever vers le ciel. L'Arvèles n'eut pas le temps de faire sonner le signal de ralliement qu'une troisième mine fut activée par les sabots de sa monture qui piétinait frénétiquement le sol et qu'il tentait de maintenir d'une main ferme. L'animal gémit et se cabra avant de s'écrouler de tout son poids sur le Général qui se retrouva bloqué.
Ceux qui l'entourèrent l'aidèrent à se défaire de cette situation embarrassante qui le mit dans une colère noire. Complètement submergé par ses émotions, sa rage grandissait à mesure que ses yeux cherchaient frénétiquement des Récleyès vers lesquels se diriger. Il n'y avait personne, ces terres désolées et qu'ils avaient toujours considérés comme interdites étaient aussi vide qu'à leur arrivée. Hektor tenait fermement son arc long et était prêt à tirer sur la première chose qui bougerait en face de lui. Ses hommes pendant ce temps firent arrêter le convoi.
Parmi eux, il y avait un père de famille sans histoire qui faisait partie de la garde de Ferèsis et qui avait demandé avec insistance d'être présent lors de cette campagne contre les Récleyès. Hektor avait alors accepté sa requête et l'avait gardé à ses côtés plutôt que de le mettre à la surveillance des provisions. Il regrettait presque son choix maintenant... Hektor mit un bref moment à retrouver son assurance et il lui ordonna :
- On va faire trembler le sol. Je veux que tous ceux qui peuvent se servir de leur Vérité ou d'une arme sur la terre se mettent à l'avant et qu'ils tentent de créer un passage. Par groupe, je ne veux qu'une seule monture soit mise en danger pour tester le passage ! Nous en aurons besoin si nous avons la chance de pouvoir rentrer chez nous...
Ces quelques mots de fin se perdirent un peu et créèrent un moment de flottement, le regard d'Hektor se perdit, les yeux fixant un point imaginaire sur le sol. Il y voyait sa fille, ses fils... Ce ne fut qu'un égarement anodin. Son regard retrouva sa frénésie, analysant les personnes qui l'entouraient pour savoir laquelle était la plus à même de déclencher ces maudites mines sans mettre trop sa vie en danger. Rien ne servaient de tous se jeter comme des bêtes sauvages alors qu'aucun ennemi n'était apparent.
Pourtant, Hektor comme tous ceux autour de lui savaient qu'ils étaient là, cachés quelque part comme les rats qu'ils étaient. Il remit son arc en place et tenta de rester calme, vu la tournure des événements, agir sans réfléchir ne serait pas le mieux à faire. Clairement, ils avaient prévu ça depuis le début et ils attendaient le meilleur moment pour attaquer et cela ne saurait tarder. Restant impatient, Hektor se retient de crier :
- Bon alors, quelqu'un a un moyen de nous faire avancer ou j'y vais avec ma hache et mon bouclier ?
Ombre
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Lun 6 Nov 2017 - 22:34
Silver Erston
Le moral n’était pas au beau fixe, dans les rangs de l’armée du général Hektor Arnstven. La tension pesait sur les nerfs des soldats, tous au quai vifs, qui n’étaient pas tous des plus expérimentés. Une marche longue de plusieurs jours dans des terres aussi reculées, inhospitalières pour l’homme lambda et surtout hostiles, couplé aux évènements de ces derniers jours, commençait à peser lourdement sur l’esprit des moins préparés. La peur constante d’une embuscade de l’ennemi maudit forçait les soldats à être constamment sur leurs gardes. Cela avait un terrible inconvénient : tenir ses sens alertés de façon aussi constante mène inlassablement à l’épuisement de ses ressources mentales. A l’avant du front, le général maîtrisait la circulation de l’information pour éviter qu’aucune information puisse affecter d’avantage le moral de ses hommes. Mais, même le plus habile des hommes est bien incapable d’empêcher toute information de franchir les mailles de son filet pour se transformer en rumeurs, qui finiront bel et bien à circuler parmi les hommes. On racontait, avec plus ou moins de retenu, et de manière plus ou moins exagérés, les évènements qui se seraient supposément passé lors de l’attaque subite par l’arrière du convoi. On parle ici d’une vingtaine de ces bêtes féroces venues tout droit des enfers, vaillamment battues. D’autres, beaucoup plus prudent, parle uniquement de deux ou trois chiens errants, pas plus. Certains chuchotent sur des rumeurs de Récleyés éliminés, ici et là, mais il se pourrait tout aussi bien qu’il ne s’agit qu’une rumeur inventé pour maintenir le moral des troupes.
Silver Erston, qui fut parmi ceux de l’avant, ignorait ce qui s’était vraiment passé à l’arrière du convoi mais ne prêtait guère d’attention aux rumeurs qui circulaient. Il ne jugeait cela que peu digne d’intérêt pour y focaliser son attention, préférant restait prudent et concentré sur la menace silencieuse qui plane au-dessus de leurs têtes. Il ne comptait nullement perdre la vie des mains d’un Récleyés caché dans un buisson ou ailleurs. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour ça, enrôlant des hommes au cours de sa traversé en leur promettant gloire, richesse ou honneur, selon leurs affinités, pour constituer un bataillon suivant la marche du général. Quel déception cela pourrait être si cela s’avérait être sa seule contribution dans cette campagne. Non, il était confiant sur la suite des évènements. Ces dernières attaques semblaient confirmer une chose : l’ennemi redoutait une confrontation directe pour s’y essayer à de si vils manœuvres. Du moins, ce fut ce qui traversa son esprit dans une tentative de rationalisation, à cet instant, lors d’un moment d’égarement. Lui aussi ressentait la tension affecter son esprit et pour ne pas céder, il cherchait à se persuader d’une victoire proche. Cependant, un bruit assourdissant le fit sortir de ses pensées, le regard se portant alors directement droit vers l’horizon, à la recherche de là où la détonation se fit entendre. Il n’eut point le temps de comprendre ce qui se passait qu’une seconde détonation retentit, plus proche d’eux, rapidement suivi par une troisième, qui provoqua alors les gémissements de la monture du général, touchée par une mine.
Tout le front fut pris par la surprise, sans que la succession soudaine de ces explosions et le fonctionnement de leurs cerveaux puissent leur permettre de réagir. Tous parurent pris au dépourvu pendant une courte seconde, reculant instinctivement. Par pur instinct de survie, Erston avait déjà la main posé sur la manche de son arme, prêt à la tirer de son fourreau au moindre mouvement suspect. Ses yeux fixaient l’horizon, le temps de recouvrir toute la mesure de ses moyens. La surprise passée, il se rendit compte que son général se retrouvait au sol, écrasé par sa monture alors que déjà, certains se précipitaient à son aide, ayant récupérés leurs esprits plus rapidement que les autres. Voir ainsi le général à terre ne put qu’augmenter le rythme des pulsations de son cœur, déjà élevés par l’état de stress crée dans la confusion, mais Erston fut propulser par le mouvement général qui se créait autour de lui et se précipita également en avant, pour aider son général, sans réfléchir alors que sa main relâcha son étreinte sur son arme. Il aida à soulever la monture, permettant alors à d’autres de tirer le général de sous le corps sa monture. L’accident eu pour mérite d’occuper l’esprit de l’Arvèles, qui su ainsi retrouver son calme. Il put alors constater qu’autour de lui, le doute commençait à s’emparer des esprits les plus faibles. Chez certain, il cru même pouvoir lire la crainte et la frayeur directement sur leurs visages. Il fallait désamorcer ce moment de flottement, en donnant aux soldats quelque chose sur quoi focaliser leur attention. D’autant plus que le général, sous l’emprise de la colère, n’était pas encore remis de ses émotions. Il su qu’il devait alors user de ses talents particuliers pour rapidement distraire au moins ses hommes avec une tâche à accomplir, en espérant que cela se propagerait à tout le convoi, si d’autres n’eurent pas la même idée que lui. Il se rapprocha alors d’un de ses hommes dont la peur pouvait se lire sur son visage, posant sa main sur son épaule avant d’interpeller les hommes autour de lui :
« De quoi avez-vous peur ? Ce n’est pas le moment d’abaisser votre garde. Ce ne sont que des petites mines Gardez un œil autour de vous ! Ce sont de ces rapaces de Récleyés dont vous devez vous méfier ! Ils sont sûrement entrain d’attendre un instant d’inattention pour en profiter, comme les rats qu’ils sont.» lança-t-il en faisant preuve de sa prestance habituelle. Il ajouta à cela un sourire fier et arrogant, de sorte à dédramatiser la situation et rassurer ses hommes, tout en tapotant amicalement sur l’épaule de son camarade. « Soyez prêt à les accueillir. Si un de ces chiens a l’audace de montrer le bout de son nez ; faites lui amèrement regretter son choix d’une bonne flèche entre les deux yeux. »
Puis, comme pour accompagner ses mots, il sortit son arbalète qu’il privilégia à son épée dans cette situation ; persuadé que des récleyés devaient être non loin, dissimulés dans l’ombre et qu’il serait judicieux de se tenir prêt dans l’éventualité d’une attaque à distance. Le général s’était remis de ses émotions et avait lancé ses instructions à sa manière, faisant frémir les hommes qui l’entendirent et remobilisant rapidement les troupes. Une chose été sûre : les hommes du général craignait bien plus le général que des misérables bombes. Le convoi ne pouvait rester immobilisé plus longtemps et Silver profita des mots du général afin de rebondir dessus et faire bouger ses hommes.
« Alors, qu’est-ce que vous attendez ? Vous avez entendu le général ? » lança-t-il, tout en scrutant du regard les hommes qu’il avait recruté et qu’il connaissait plus ou moins. Il se mit à designer du doigt certains des hommes qu’il connaissait, de manière à les isoler de la masse. Il montrait du doigt que ceux dont il savait être capable de se servir d’un pouvoir ou d’un quelconque moyen sur la terre afin de répondre aux ordres du général : « On est venu ici pour se frotter à ces sales rats ; on ne va pas se laisser intimider par ces pièges à la con, non ? Débarrassons-nous vite de ces pièges qu’on puisse continuer à avancer. »
Enfin, il usa de son sort « sœurs acerbes » tout en s’avançant. Deux épaulettes prirent alors forme sur son équipement, munies chacune de trois pics. Il sentait qu’un futur affrontement été tout proche et cela pourrait éventuellement lui sauver la vie, en cas de dernier recours…
Drake Val Ary
Neustro
Messages : 86 Carnet : Qui suis-je ?Expérience : 149
(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Mer 22 Nov 2017 - 18:43
Évent 4 498 mots #009966
« Event °4 | Le tremblement de la guerre »
Terres Interdites - 17 Virgonès 1249
Ton premier voyage dans ces terres ne t’avait pas suffit ? Frôler la mort, tuer et tuer encore, cela ne t’avait pas suffit ? Pourquoi es tu revenu dans ces terres de malheur ? Elles portent bien leur nom pourtant … « Les Terres Interdites », on aurait pu penser que le message serait clair. Mais non, tu y es allé une fois, bravant le danger, risquant ta vie pour détruire celles des membres de la cinquième confrérie. Mais cela n’a pas suffit, ils sont encore debout, prêts à tuer. Mais tu t’es promis de défendre et sauver ses vies jusqu’à ce que mort s’en suive. Et tu t’y tiendras. De toute façon, ta vie n’a pas de sens sans cet engagement, tu tiens là ta seule et unique chance de rédemption.
Lorsque tu as entendu parler des recrutements pour le combat, tu n’as pas hésité un instant avant de te présenter. Tu es grand, fort, musclé. Tu n’as pas eut à démontrer de talent au combat, tu étais engagé. Mais tu ne sais pas qu’ils engagent tous les volontaires pour cette bataille finale, s’ils ne sont pas assez forts pour tuer, ils seront néanmoins utiles pour servir de bouclier humain aux lignes suivantes abritant les véritables guerriers. Mais ce n’est pas en temps que Soldat que tu t’es engagé. Non, tu seras un Neustro, et ce jusqu’à la fin.
Tu as mis du temps à préparer tes affaires. Des herbes, des potions mais aussi de l’entraînement, encore et encore, jusqu’à ce que tu saches soigner les plaies. Tu y as passé des heures et des heures encore mais qu’importe ? Le temps n’est pas de l’argent cette fois ci, le temps c’est des vies.
***
Tu avances doucement vers l’arrière du convoi. Il y a moins de monde vers l’arrière depuis les attaques, les soldats ont migré vers le centre, laissant à l'arrière les mercenaires envoyés par le Général ainsi que les solitaires, comme toi.
Cela aura eut au moins un avantage : tu n'étais pas aux premières loges lorsque ça a commencé à exploser. Vous ever d'abord vu une explosion soulevant un nuage de poussière, puis deux, puis des dizaines. Le bruit qui s'en résulte est ténu, comme si ces horreurs étaient lointaines mais tu sais qu'elles ne sont qu'à quelques dizaines de mètres de toi ?
Tu n'entends pas les hurlements mais tu sais qu'ils existent, tout prêt des mines. Tu n'attends pas les ordres, tu avances d'un pas décidé vers les explosions qui semblent ne pas en finir, chaque mine en déclenchant une autre dans une immense réaction de chaîne meurtrière. Tu plisses les yeux pour tenter de voir à travers la poussière mais tu ne vois rien de là où tu es. S'il reste des vies à sauver, tu devras les sauver. Sinon, il te faudra dans tous les cas passer ce champ de mort pour tuer les auteurs de ce massacre.
Dernière édition par Drake Val Ary le Lun 12 Fév 2018 - 9:48, édité 1 fois
Auxane Taël
Prêtresse d'Uraang
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Jeu 4 Jan 2018 - 19:05
Le tremblement
de la guerre
le 17 Virgonès 1249
Les yeux fermés, respirant à peine comme tous ceux à côté d'elle, la prêtresse tente d'être invisible aux yeux même des dieux. Dissimulée au coeur de la terre, elle a l'impression d'être en enfer alors que le combat n'a pas encore commencé. Les tranchées creusées plusieurs jours de cela sont maintenant sèches et assez stables. Au dessus de la tête des Récleyès une épaisse couche de bois et de terre crée un nuage de poussière au moment du passage de l'armée Arvèles. La prêtresse essaye de ne pas penser au général qui doit se tenir fièrement là haut. Elle se met alors à repenser à sa rencontre avec lui.
Il lui semble que cela fait des décennies, alors qu'à peine un an est passé... Sans lui, jamais elle n'aurait quitté le désert, et voilà comment elle le remerciait aujourd'hui. Elle retient presque sa respiration, alors que ses nouveaux ennemis se tiennent là-haut et qu'ils ne se doutent de rien. Est-elle vraiment capable de sortir de ce piège pour sauter sur ses anciens compagnons. Autour d'elle, elle a l'impression que tous les Récleyès s'enfoncent autant qu'ils le peuvent dans la terre en attendant le signal. L'air a du ma à passer et les tranchées se retrouvent peu à peu envahies par un nuage gris suffocant.
Il devient dur de respirer. La prêtresse retient comme elle peut son envie de tousser et referme encore plus fort ses yeux pour s'imaginer loin d'ici. Par delà ces tours infernales et ces terres qu'elle n'aurait jamais dû explorer, revenant dans cette tempête de sable qui l'avait surprise avec Hektor au moment de son exil, la prêtresse occulta totalement ce qui était en train de se passer autour d'elle. Cette fois, alors que le combat est imminent, Auxane ne se tourna pas vers le dieu de la mort. Depuis qu'elle avait prêté serment à la cinquième confrérie de servir leur cause, elle n'osait plus le prier, ni lui, ni aucun dieu.
C'est alors que les premières mines se mirent à exploser. Son rêve s'évanouit et elle ouvrit enfin les yeux, se couvrant le nez de son avant bras. Parmi les rangs, l'agitation commençait à se répandre, mais autour d'elle, chacun se tenait à sa place. Elle esquiva un regard vers le haut. La terre tombait de moins en moins, mais on continuait d'entendre au loin les mines accompagnées des hurlement de leurs ennemis.
Cela ne fait que commencer. Le voile silencieux qui avait recouvert toute l'armée du général depuis son entrée dans ces terres était enfin déchiré. Il avait attendu ce moment et maintenant, il le regrettait amèrement. Toute sa vie n'avait été qu'un combat contre lui-même et la guerre pour aboutir à une entête presque paisible avec leurs voisins du nord. Il avait cru avoir surmonté le pus grand ennemi connu des Arvèles en ces temps, aujourd'hui, il comprenait quelle avait été son erreur.
Retenu par ses hommes en arrière, il avançait prudemment derrière un mage Liare faisant sortir de terre toutes les roches dans un périmètre de cinq mètres autour d'eux. Cela était très efficace, plusieurs bombes s'activèrent grâce à ce tremblement miniature. Malheureusement au loin, on entendait le cri de certains hommes prient par ces pièges de lâches. Contenant à peine sa fureur et son impatience de sortir de cette situation, Hektor ne tenait plus en place et commença à accélérer le pas de son groupe d'hommes.
Ils restèrent plus ou moins silencieux et suivirent les ordres de leur général. L'arvèles se mit alors près du mage :
- Plus vite ! Si on tarde trop, nous sommes faits comme des rats.
C'était dit. Ce que tous savaient et redoutaient avait été prononcés par le Général lui-même dans un souffle. Il n'y eut que le mage qui l'entendit. Il devient alors nerveux. Le chaos des éclats de flammes autour d'eux se rapprocha. Le mage fut déconcentré tout juste assez de temps pour laisser passer l'un de ces fatals pièges. Il ne marcha pas dessus, ni même le général. L'erreur avait été causée sur le côté droit du périmètre. Quelques roches restèrent tranquillement à leur place sous l'une des mines.
Un fracas retentit, mais aucun hurlement. Plus personne n'osait bouger, le général allait pour se lancer vers son défunt ami, mais se retient et fit signe à ses hommes de ne pas bouger. Il se tourna alors vers le mage avec un regard rempli de fureur, celui-ci ne le soutient que quelques secondes avant de faire sortir de terre toutes les roches autour de lui tout en s'avançant vers les proches du général. Il payerait cher pour cette maladresse, mais pas pour le moment, encore fallait-il que cela ne se reproduise pas.
Le général revient vers ses hommes et laissa tranquille le mage qui reprit la tête du groupe. Hektor se tenait muet. Il pouvait sentir dans l'air l'odeur nauséabonde des Récleyès, leur attaque n'allait pas tarder. Maintenant qu'ils étaient ralentis et séparés, le général ne se faisait pas d'illusion, ses troupes étaient une cible parfaite. Les mines avaient parfaitement rempli leur usage, mais pour combien de temps encore.
Cet arsenal était très impressionnant, mais sûrement pas illimité, très vite, le champs serait désamorcé et alors, le réel combat commencerait, il le savait. Son bouclier fermement accroché à son avant-bras gauche, Hektor intima ses hommes de se tenir prêt à attaquer. À tout instant, le général s'attendait à dehors se saisir de sa lourde hache pour affronter les Récleyès, mais où ? À perte de vue s'étendait cette terre infertile et à l'horizon une immense montagne.
Mais elle était bien trop loin. Ils ne pouvaient pas les attendre là-bas, les pièges auraient été posés à ses pieds et non dans la plaine. Le général avançait lentement et regardait tout autour de lui, cherchant la moindre chose qui pourrait paraître suspecte dans ce décors. Son regard se perdit alors, car face à lui, seul le vide subsistait.
Ivinea Loryed
Chasseuse
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Lun 8 Jan 2018 - 17:51
Des Liares en Terres interdites. On n’avait pas vu ça depuis des siècles. Enfin sans doute, parce que soyons honnêtes, quel Liare serait assez fou pour aller se geler les miches au sud en plein hiver ? Ivinea ? Ah mais non, pour Ivinea ce n’est pas de folie, c’est… De la curiosité pour l’exotisme. On va dire ça. Et puis elle avait une bonne excuse, elle était engagée comme éclaireuse dans une armée humaine. Pas pour l’argent, non ! Enfin pas trop. Mais ça lui faisait voir du monde, et le général qui l’avait embauchée avait demandé si gentiment, sans la menacer le moins du monde avec une hache des enfers.
Bref, tout ça pour dire qu’Ivinea avait froid, assez pour avoir envie de faire flamber le peu de végétation qu’elle croisait. Sauf que ce n’était pas hyper discret et que c’était justement pour ça qu’on l’employait, sa discrétion. Et ses talents de pisteuse aussi probablement. Elle était donc en tête du convoi la plupart du temps, sauf lors des repos qu’elle passait toujours un peu à l’écart des autres. Elle voyait bien qu’elle n’était pas toujours la bienvenue et voulait éviter des conflits inutiles. Et puis elle était grande, elle savait se protéger seule.
Depuis qu’ils étaient entrés en Terres interdites, la végétation avait bien changé. Un peu comme lorsqu’on passait de Glasgo à la Vallée des Âmes, un changement d’ambiance complet. L’aridité lui rappelait son chez elle, la chaleur en moins. Elle n’avait pas croisé beaucoup de bestioles pour le moment, mais les traces qu’elle avait relevées lui indiquait que celles-ci devaient être… Intéressantes. Faute de mieux, elle avait fait remonter ses observations au gros du convoi qui n’avait pas dévié de sa route pour autant. Bah, ils étaient armés jusqu’aux dents et entraînés (enfin ils avaient l’air), ça devait expliquer qu’ils be s’affolent pas pour des bébêtes qui n’étaient même plus là.
A propos du convoi, elle avait beau essayer d’être discrète, c’était peine perdue avec une ou deux centaines d’hommes brillants (littéralement hein, ils brillaient au soleil) et cliquetants dans le dos. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que s’ils s’étaient baladés comme ça dans la Vallée des Âmes, les nomades les auraient cramés à des lieux. Il y avait vraiment du monde dans ce trou paumé ? La seule chose qui semblait l’indiquer était la route qu’ils empruntaient, trop bien tracée pour être laissée à l’abandon.
Elle essayait donc de se mettre à la place de ceux qui vivaient sans doute ici et qui voyaient sans doute l’attaque venir gros comme un dragon. Elle aurait tendu une embuscade. L’armée n’était pas forcément plus exposée sur la route qu’ailleurs. Au moins elle ne serait pas gênée en cas d’attaque et pouvait avancer rapidement, mais de manière parfaitement prévisible. C’est ce qui la rendait si susceptible aux embuscades. Elle inspectait donc plus particulièrement les bords de la route, à la recherche du moindre signe suspect indiquant une présence ou quelque chose. Elle avait pris une bonne avance, peut-être une ou deux centaines de mètres mais pas plus, de peur de laisser passer quelque chose. Lorsqu’elle revenait par le convoi, c’était toujours à travers les fourrés. Elle traversait la route le moins souvent possible, car elle ne voulait pas être vue. Mais jusqu’à ce qu’elle fasse s’envoler un oiseau, elle aurait juré que pas âme qui vive ne se trouvait dans ces fourrés.
En désespoir de cause, elle arrêta un instant de chercher. Elle ne comprenait pas. C’était pourtant l’endroit rêvé pour leur tomber dessus ! Ca faisait des jours que l’armée avançait, et depuis l’attaque à l’arrière, les soldats étaient à cran. Et dans les fourrés, pas le moindre péquenaud. Elle avait presque l’impression qu’on lui avait posé un lapin. Elle laissa son regard se perdre sur la route, courant sur les herbes folles qui bravaient ce no man’s land pour pousser, rachitiques. Jusqu’à ce que ces yeux butent sur quelque chose. Au départ, elle n’aurait pas su dire quoi. Mais après tout, c’était souvent le cas, son instinct se réveillait avant son raisonnement. C’était comme une irrégularité qui n’aurait pas du être là. Ou alors un trop de régularité au milieu de ce chaos. Avec prudence, elle se rapprocha, restant à bonne distance (des fois que ça essaye de la manger). Juste un monticule de terre ? Mais pourquoi un monticule de terre et bien tassé comme ça ? Comme si quelqu’un avait aplani avec zèle un terrier de taupe.
Une détonation retentit au loin et elle bondit en arrière pour rejoindre le vague couvert par réflexe. Elle eu juste le temps d’entendre un hurlement à glacer le sang et de voir une gerbe de terre s’élever devant le convoi. Son sang ne fit qu’un tour. Bombe. Son regard retrouva le petit monticule de terre. Elle n’en avait pas vu d’autres avant celui-là. Mais alors que d’autres explosions se faisaient entendre, elle réalisa l’ampleur de son erreur. Elle n’avait pas vu les autres ? Etaient-ils vraiment bien cachés ou s’était-elle juste voilée la face en cherchant des gens ? Avait-elle juste eu de la chance en choisissant de passer loin de la route, à travers le chemin le moins praticable ?
Et alors qu’elle levait à nouveau les yeux vers le convoi, elle vit un festin pour Uraang. Elle avait eu raison, mais s’était faite avoir quand même. Les Récleyès ne devaient pas être bien loin, ils ne les auraient pas affaiblis pour le plaisir. Elle ne l’aurait pas fait à leur place. Mais où étaient-ils ?
Mots : 923
Drake Val Ary
Neustro
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Lun 12 Fév 2018 - 9:49
Évent 4 495 mots #009966
« Event °4 | Le tremblement de la guerre »
Terres Interdites - 17 Virgonès 1249
Après que les premières explosions n’aient secouées la terre, plus aucune secousse ne troubla le silence qui s’était abattu sur la plaine, à peine perturbé par le cliquetis des armures. L’ouïe te revient peu à peu, alors que l’excitation et la peur retombent doucement. Tu avances d’un pas rapide vers les premières lignes, notant le fonctionnement anormal de ton corps, qui aurait plutôt dû accentuer tes sens. Mais qu’importe ? Ce n’est certainement pas cela qui te sauvera la vie.
Alors que tu arrives à l’avant du convoi, tu n’aperçois pas de lignes de blessés comme tu l’avais imaginé. Un corps désarticulé abandonné à ta droite est la seule trace des explosions qui ont eut lieu. Personne ne semble lui avoir porté secours mais alors que tu soutiens cette vision d’horreur, tu te fais la remarque, pragmatique, que cela n’aurait servi à rien, cet homme étant déjà mort à l’heure qu’il est.
Tu n’as pas le loisir de t’attarder à te demander ce qu’il aurait fallu faire et ce qui aurait pu être fait : les troupes avancent à bonne allure, pressées par le Général et ses proches conseillers ou gardes qui ont considérablement augmenté la cadence. Tu te mets en route, te demandant ce qu’ils fuient, car tu ne penses pas que ce soit la hâte d’aller au combat qui les presse ainsi. Les chiens des enfers sont loin désormais mais … ou sont les Récléyès ?
Cette question en suscite une autre : alors que tu suis l’armée du Général Arvélès, tu aperçois des mottes de terre autour de toi. Qu’est ce qui a explosé ? Des explosifs ? Y en a t il encore ? Si c’est cela, comment ont-ils disparu ? Tu aperçois des blocs métalliques çà et là dont tu ne connais pas la provenance, était ce les explosifs ? Mais tu avances, traversant le champ de terre retournée.
A mesure que tu avances, laissant derrière vous le corps du malheureux ayant croisé les premiers explosifs, d’autres questions te traversent l’esprit. Mais une seule mérite que tu t’y attardes : où sont les Récléyès ? Voilà déjà quelques temps que vous marchez dans leurs terres et tu es bien placé pour savoir qu’il ne faut pas aller très loin pour qu’ils vous repèrent. Tu jettes un coup d’œil devant toi au Général Arnstven et à sa garde rapprochée. Savaient ils où sont vos ennemis ? De là où tu es, ce que tu vois de leur visage fermé pourrait te laisser croire qu’il ne s’agit que de détermination et de soif de vaincre, qu’ils sont sûrs d’eux et qu’ils savent où sont les membres de la cinquième confrérie et quand est ce qu’ils frapperont. Mais alors que vous continuez d’avancer sans consignes, dans le silence le plus total de la part de vos commandants, tu commences à te poser des questions. Allez vous donc tous mourir pour qu’ils sauvent la face et gardent intact leur dignité ?
Ivinea Loryed
Chasseuse
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Ven 23 Fév 2018 - 16:13
Elle hésitait sérieusement à rejoindre le général qu’elle voyait au loin par intermittence. Déjà parce que ça impliquait de traverser un champ de mine ou un no man’s land de buissons épineux, ce qui ne la tentait pas plus que ça, et parce qu’elle ne serait pas beaucoup plus utile là-bas. Elle ne pouvait pas vraiment détecter les bombes, ni les faire sauter sans y perdre ses jambes. Au mieux.
Et puis elle imaginait déjà la fureur du l’humain et n’avait pas exactement envie d’en devenir la cible. Elle pensait pouvoir en réchapper, mais ne tentons pas Sidyllia. Son regard courut alors sur la plaine désolée. Que devait-elle faire ? Pouvait-elle repérer les Récleyès ? Elle n’avait vu aucune trace d’eux jusqu’à présent, et ce n’était pas faute d’avoir cherché.
Son cerveau tentait de mouliner les informations qu’elle avait. Elle ne comprenait pas ce qui clochait. Leur situation n’était pas si différente de celle qu’elle avait eu avec son Clan dans la Vallée. Auraient-ils juste placé les mines en cadeau de bienvenue ? Juste comme cette attaque de chiens des enfers ? Ils ne l’avaient pas vu venir celle-là non plus. Mais autant la dernière fois avaient-ils attaqué l’arrière, plus faible, autant cette fois frappaient-ils l’avant durement. Les soldats étaient complètement désorganisés, elle le voyait de là où elle était. C’était le moment idéal pour couper la tête du serpent !
Et puis s’ils avaient tendu ce piège, ce n’était peut-être pas il y a si longtemps. Depuis combien de temps ce bombes avaient été enterrées pour qu’elle puisse en détecter le trace ? Elle avait cherché des signes de vie, mais s’était peu attardée sur d’éventuelles traces de passage. A sa décharge elle ne pouvait pas couvrir une grande zone en la passant au peigne fin et garder une avance suffisante sur l’armée, le tout en restant invisible. Elle voulait bien faire des efforts, mais elle n’était pas infaillible non plus.
Bon, réfléchissons deux minutes.
Il étaient peu probable que les Récleyès viennent par l’avant. Dans l’éventualité où l’armée n’aurait pas réussi à dégager toutes les mines (ce qui était probable, même en inspectant la zone avec une loupe), ils risqueraient de se faire eux-mêmes sauter sur leurs pièges. Et de ce qu’elle en avait vu, les Récléyès -ou aux moins leurs stratèges- étaient beaucoup de choses, mais certainement pas stupides. Pas par l’avant, donc.
Elle avait ratissé au moins un côté de la route sur une distance respectable et s’était aventurée assez loin de l’axe. Elle espérait que les autres éclaireurs en aient fait de même. Elle n’avait pas vu le moindre humain, ni ce qui pourrait ressembler à une cachette. Ils pouvaient s’être établis plus loin, mais cela leur ferait une distance conséquente à parcourir et ils n’avaient pas intérêt à le faire. La végétation formait un mauvais couvert et masquerait mal l’arrivée d’au moins une centaine de soldats (sans compter qu’elle piquait, la sal…eté). Même si l’armée était désorganisée à présent, la plupart de ses membres restait des soldats entraînés. Ils auraient sans doute le temps de les repérer et de les couvrir d’une volée de flèche avant le contact. Donc, les côtés, sans doute pas non plus.
A l’arrière ? Celui-ci avait été renforcé depuis la dernière attaque, et c’était l’avant qui était désorganisé. Vu la longueur du convoi, « l’arrière » du groupe de tête était relativement couvert. Rejeté.
Restaient deux options. Le ciel ou le sol. Grande question... Les Récléyès savaient-ils voler ? Eux, sans doute pas, si c’étaient des Humains normaux (deux bras, deux jambes, pas de corne et… pas d’ailes !). Peut-être avaient-ils des montures, comme des griffons ou mieux pire, des dragons ? Le dernier cas de figure serait une très mauvaise nouvelle pour l’armée Arvélès. Et donc pour Ivinea. Cela dit, le ciel était vide de toute présence. Humaine, animale (de grande taille)… Donc soit ils maîtrisaient l’invisibilité et la discrétion (quoiqu’avec le son des bombes), soit ils étaient au sol et suffisamment loin pour le moment.
Quant au sol… Elle l’aurait sans doute remarqué s’ils avaient creusé des trous sur les bords de la route, même si la végétation était éparse, ce n’était pas hyper discret à moins d’avoir de très très bonnes compétences en camouflage, ou de littéralement vivre sous terre pendant des mois. L’autre possibilité était la route elle-même. Les évènements venaient de lui prouver qu’elle ne l’avait pas bien étudiée (elle n’avait pas vraiment essayé à vrai dire). Et les autres éclaireurs ? Aucun moyen de savoir. Aucun n’avait sauté sur une bombe, si ? Une horrible possibilité se dessina alors dans son esprit. Les Récléyès seraient-ils sous leur pieds ? Elle imagina la préparation qu’un tel plan aurait nécessité. Ils avaient prévu de les piéger depuis bien longtemps. La présence des mines l’attestait. Pourquoi ne pas enterrer des soldats ? C’était tordu mais génial comme idée. S’ils sortaient de sous leurs pieds, suffisamment à l’arrière du groupe de tête, ils pourraient pousser les Arvélès sur les mines restantes. Ce serait un carnage.
Elle ne savait pas dans quelle mesure l’une ou l’autre des possibilités étaient bonne, et elle ne savait pas si apporter cette information -ou plutôt cette très forte supposition- aiderait quiconque. Peut-être cela atténuerait-il l’effet de surprise ? Mais arriveraient-ils à faire passer l’information ? Les explosions se faisaient moins nombreuses, et Ivinea pressentait que l’attaque serait imminente.
Elle regarda la distance qui la séparait de la tête du convoi et grommela, elle n’avait pas de temps à perdre ! Elle se ramassa sur elle-même et redescendit vers le gros des troupes, toujours en restant à distance de la route, qui à devoir bondir et ralentir pour éviter buissons, rocailles et autres irrégularités du terrain. Hors de question qu’elle mette un pied dans le champ de mine, mais elle devait être rapide.
Dès qu’elle fut à distance d’oreille, elle lança un long sifflement. Il porterait plus loin qu’un cri, et elle avait convenu de ce signal avec les officiers responsables des éclaireurs, en présence du Général Arntsven. Elle vit qu’elle avait capté leur attention et fit simplement deux gestes, vers le haut (attaque par le ciel !) et vers le bas (attaque par le sol !). Elle était trop loin pour crier plus, et ne connaissait pas assez le langage des signes employés par les Humains pour être plus claire. Elle ne pouvait qu’espérer qu’ils comprendraient ou qu’elle parviendrait à les rejoindre à temps.
Son souffle se fit sifflant. Avancer à cette vitesse dans un terrain comme celui-ci était épuisant. Ses griffes de pieds lui donnaient heureusement une très bonne accroche, et elle était agile, mais elle savait qu’elle allait être fatiguée si combat il y avait. Et combat il y aurait.
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Le tremblement de la guerre Dim 25 Fév 2018 - 23:26
"Qu'elle était belle ma blonde Quand j'la voyais danser J'lui aurais donné mon monde Mais fallait qu'j'aille pisser
Du haut, du haut, du haut de ses jambes Elle n'me voyait pas la regarder Du haut du haut du haut de ses jambes Elle n'm'voyait pas arriver Du haut du haut du haut de ses jambes Je m'en allais la piquer Ohé!"
Depuis le début de la matinée Draïtan chantonnait divers airs paillards pour divertir ses frères et leur redonner le moral, il sentait que la plainte lancinante d'avant combat minait la force vitale de l'armée Arvèles. Rien n'était pire que l'attente, avant un combat, du moins le pensait-il. Finalement errer dans les terres interdites arriverait désormais premier de son classement mental. Rien de tel qu'une petite balade avant un combat qu'ils disaient à l'académie, ça vous vide l'esprit. Attendre assis ne vous fera que ruminait qu'ils disaient. Entre le hurlement constant du vent, la poussière qui vous déchire à petit feu les yeux et le soleil de plomb de ce paysage désertique, Draïtan aurait donné un an de paie pour poser son postérieur sur un rempart et attendre. Ses pensées moroses avaient néanmoins le côté positif de lui donner envie de se redonner du courage et par la même occasion à ses frères d'armes. Le jeune Arvèles reprit donc ses chants, malgré les injonctions de son lieutenant de division qui apparemment ne gouttait que très peu à ses goûts musicaux:
"L'mari venait m'frapper tellement furieux...."
La première explosion coupa net Draïtan, alors que les rires de son escouade commencaient à se faire plus franc et distinct, que l'ambiance générale s'améliorait, la réalité des terres inexplorées se rappelaient encore une fois à eux. L'attaque de l'arrière-garde avait une première fois miné le moral des troupes, malgré les efforts du général pour contenir l'information, la rumeur de l'attaque tel le soupir d'un mourant avait retenu l'attention de chacun dans les rangs des hommes. L'avant-garde cette fois-ci et l'ampleur des évènements en cours n'avait rien d'une rumeur pour le jeune arvèles faisant partie de la tête du convoi avec son escouade. Sur sa droite d'où l'explosion était venu, les corps calcinés de deux de ses frères étaient bien trop réels à son goût, l'odeur de la peau brulé se répendit rapidement faisant vomir certains trop proches de la scène, Draïtan lui même participant à l'une de ses premières grandes campagnes sentit la nausée lui tordre l'estomac pourtant il se retint. Le nuage de poussière soulevé par l'explosion bloquait la vue de son unité entière qui s'était depuis lors arrêtée comme un seul homme. Draïtan n'entendait qu'un simple sifflement. Les ordres que son lieutenant semblait vociférer n'atteignaient aucun homme, tous assourdis par l'explosion. Le cauchemar continua alors que d'autres explosions se faisaient entendre, la poussière proche de Draïtan et de ses frères retombait. Se rapprochant un peu plus du lieu de la première explosion, Draïtan entendit des gémissements. Sous l'un des hommes calcinés par l'explosion un soldat le regard égaré par la folie des évènements gémissait bruyamment, Draïtan le reconnu. Comme lui enrôler dans cette guerre par conviction malgré le peu de batailles qu'ils avaient vécues, Mildrek était de loin le meilleur archer de leur promotion, son agilité et ses cabrioles constante lui avaient valu le sobriquet "le grimpeur" durant les années à l'académie. A cet instant il ne restait déjà plus rien du jeune homme plein d'enthousiasme en l'avenir que Mildrek était. Les deux jambes du soldat avaient été emportée par l'explosion, tel deux morceaux de viandes sanguinolentes. Le regard de son frère se faisait vitreux, Draïtan agenouillé à ses côtés, lui prit la main. Lui rappelant leur échappée nocturne durant laquelle ils avaient copieusement terminé l'une des bouteilles favorites du commandant intelligement subtilisé pendant leur tour de garde. Rien n'y fit le regard de Mildrek resta supplicateur, Draïtan savait ce que voulait son camarade, le grimpeur ne se résouderait pas à vivre sang ses jambes. Celui-ci un poignard dans sa main gauche le porta devant les yeux de son frère, demandant silencieusement à son ami de ne pas le laisser survivre à cette blessure, de ne pas laisser les médecins de l'armée l'aider, de ne pas l'obliger à vivre une vie de cul-de-jatte. Le souffle court Draïtan saisit le poignard que son frère lui présentait et hocha la tête. Rapprochant son visage de celui de Mildrek, lui bloquant la vue, de longues secondes passèrent avant que le jeune arvèles finisse par plongea la dague dans le coeur du grimpeur. Alors que son ouïe revenait petit à petit et qu'il revenait au temps présent, entendant son lieutenant reprendre le contrôle de ses hommes désemparés pour comprendre l'étendue de la situation, une détermination nouvelle naquit dans le coeur du fils des montagnes de saphir. Draïtan le sentait dans ses veines, cette rage bouillonnante que la cinquième confrérie avait éveillée en lui, le temps n'était pas à la perte de contrôle, c'était maintenant le temps de la guerre, cette rage le jeune arvèles la laissera s'exprimer plus tard, maintenant il fallait se regrouper pour mieux riposter. Tournant le dos à son ami, Draïtan regarda le convoi et son lieutenant, analysant la situation et réfléchissant à la suite des évènements.
Dernière édition par Draïtan Tolvahr le Mer 28 Fév 2018 - 0:33, édité 1 fois
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