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Kharis Othorm
Marchande Messages : 160 DC : Finnick Shuöra / Gwen Pryde Présentation : Boum !Carnet : Kaboum ! Expérience : 397 PersonnagePrestige : (2/9) | (#) Sujet: Re: [Terminé] Portes closes Mar 6 Sep 2016 - 23:17 | |
| La liare se sentit étrangement émue devant cette petite voix qui s'attachait désespéramment à son foyer, aussi modeste soit-il. Même si la minuscule tente était située dans les bas quartiers, même si le mobilier était réduit au strict minimum, même si elle faisait partie des parias... « C'est chez moi ici », ça, Kharis pouvait le comprendre. D'un point de vue matériel, elle n'avait jamais été aussi démunie que Madène, non, mais elle aussi avait eu du mal à trouver sa place. Après tout la Namès n'avait pas l'air beaucoup plus vieille qu'elle même quand elle avait du quitter ses parents et lutter pour être acceptée quelque part. Elle ne pouvait que compatir : quand on n'a rien, on s'accroche à n'importe quoi.
Pourtant, Kharis en était sure, elles devaient partir. Toutes les deux. Même si c'était peut-être un peu présomptueux de sa part d'embarquer quelqu'un d'autre sur les routes. Elle-même n'était pas vraiment fille de grands chemins... Mais elle était sûre que ce serait la meilleur solution. Et quand elle avait une idée en tête, une gamine timide n'avait aucune chance de lui faire changer d'avis. Une vraie tête de liare...
« Si tu ne sais pas quoi faire, tu peux venir avec moi dans les terres de Faras, à la Fête de la Vérité. On n'est jamais trop de deux pour voyager, et tu pourras même m'être utile quand il faudra traverser le fleuve... Je veux bien partager ma tente et ma nourriture gratuitement si tu me donnes un coup de main quand j'en ai besoin. »
Pour être honnête, elle n'avait pas réellement besoin d'une assistante. Jusqu'à présent, elle s'en était toujours sorti toute seule sur la route, ou presque... Mais si jamais elle lui disait qu'elle proposait cet arrangement un peu par pitié, elle avait peur que la gamine ait un sursaut de fierté et refuse.
« Puis ça pourra être marrant de découvrir le monde ! Et si jamais ça te plaît pas, il sera toujours temps de faire demi-tour. D'ici quelques mois, cette bande d'abrutis auront oublié pourquoi ils voulaient te chasser, et tu pourras revenir. Je pourrai même te déposer au passage, s'il le faut, quand je rentrerai chez moi à Orlack. »
La solution lui semblait plus que raisonnable. Elle n'avait pas voulu insister sur les dangers qu'une fillette sans protection courrait dans les rues de Karnès, Madène avait l'air déjà assez effrayée comme ça. Avec un peu de chance, elle prendrait goût au voyage, ou elles trouveraient en route un coin tranquille qui pourrait lui servir de nouveau foyer, et la question de son retour ne se poserait plus. Sinon, il serait toujours temps d'aviser en route... Kharis n'avait pas l'habitude de planifier les choses aussi longtemps à l'avance de toute façon, surtout quand une Fête à la réputation extraordinaire se profilait à l'horizon.
Elle tendit donc la main à Madène pour sceller leur accord, faisant son maximum pour avoir l'air encourageante. Elle évita de sourire, toutefois. Bizarrement, elle avait eu l'impression que cela faisait plus peur aux humains qu'autre chose...
Dernière édition par Kharis Othorm le Jeu 24 Nov 2016 - 15:42, édité 1 fois |
| | | | (#) Sujet: Re: [Terminé] Portes closes Ven 9 Sep 2016 - 0:33 | |
| Les Terres de Faras... Madène essaya de se remémorer de lointains cours de géographie. Au-delà du désert au sud, de l'autre côté du fleuve. Loin. Inaccessible, inconnu. Il restait une hésitation. Kharis avait l'air de penser qu'il était indispensables qu'elles disparaissent toutes les deux aussi rapidement que possible, et elle savait sûrement de quoi elle parlait. Mais ce n'était pas elle qui était forcée à partir de chez elle par une bande de brutes ignares ! Qui allait se retrouver seule pou s'éloigner de ceux qui craignent qu'on les ensorcelle. Et puis elle n'avait jamais vécu au crochet de quelqu'un. Elle n'avait rien, elle allait souvent dormir le ventre vide, et elle survivait grâce à la naïveté des gens, mais elle avait toujours été indépendante. Même quand sa mère était encore en vie, elle avait toujours réussi à se débrouiller pour les nourrir toutes les deux. Elle n'était pas prête à laisser une étrangère s'apitoyer sur elle.
un piège piège elle a pitié elle va t'abandonner aussi
« Je veux bien partager ma tente et ma nourriture gratuitement si tu me donnes un coup de main quand j'en ai besoin. »
Étrangement, cela finit de convaincre Madène. Si c'était un arrangement mutuel, si elle gagnait sa croûte, alors, là, c'était négociable. Surtout si elle avait un moyen de revenir, après. Même si elle acceptait de partir pour se faire oublier, elle ne voulait pas quitter la ville définitivement. Elle y était née, et elle comptait bien y mourir. Par contre, la joie de voyager et découvrir le monde... elle n'y croyait pas vraiment. Elle n'avait jamais essayé, mais elle ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir de bien à se trouver constamment dans une situation inconnue.
« D...d'accord, je vais partir avec toi. Et je reviendrai après la Fête. »
Elle regarda Kharis, puis sa main tendue, et se releva sans la saisir. Elle était un peu secouée, mais elle n'était pas en porcelaine. Elle pouvait se lever sans aide.
La suite alla assez vite. Elle fabriqua un baluchon de fortune avec son unique couverture, dans lequel elle entassa ses maigres possessions : quelques babioles en verre coloré, son peu de vaisselle en terre, un ou deux vêtements, son couteau. Elle roula aussi le tapis qui recouvrait le sol et fourgua ses quelques coussins à l'arrière du chariot de Kharis. Après avoir fait tout ça, elles se mirent à deux pour démonter la tente et la replier en un paquet étonnamment dense et petit.
Tout ceci fut fait en un temps record. Le fait ne de rien posséder avait ses avantages, si on cherchait bien. Une fois qu'elles furent prêtes à partir, il ne restait derrière elle qu'un cercle de terre tassée avec un trou en son centre, marquant l'emplacement de la tente. Le soleil n'avait pas atteint son zénith lorsqu'elles se mirent en route.
Madène ne prononça pas un mot en traversant la cité. Elle regardait avec intensité autour d'elle, essayant de graver dans son esprit le moindre détail de Karnès. A l'idée de partir, elle voyait déjà la ville d'un œil nouveau. En effet, peut-être avait trop longtemps vécu dans de pauvres ruelles. Arrivée aux portes de la ville, elle se retourna pour admirer une dernière fois la cité sacrée, avant de s'avancer dans le désert à la suite de Kharis. Elle ne devait pas avoir peur : chaque fin apporte un nouveau commencement. |
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