Messages : 1176 DC : Drake Val Ary, Enara VerteFeuille, Ria, Rhaenega Hywel Örjan Carnet : Rôdent les ombres ...Expérience : 637 Titres : Insatiable Personnage Prestige : (6/9)
(#) Sujet: Au croisement des ombres Ven 12 Aoû 2016 - 11:55
Au croisement des ombres
Terna, centre économique de Madelle. Je suis à la fois enthousiaste à l’idée de me trouver dans une grande ville de ce monde -et qui dit grande ville dit objets de grandes valeurs- et inquiétée par la foule, la solitude m’étant plus habituelle. Je me force à rester un peu dans les rues bondées, le temps au moins de repérer les bâtiments importants et les emplacements des forces de l’ordre. Après quelques minutes à me laisser emporter par la foule, à défaut de pouvoir m’y frayer un chemin tant elle est compacte -c’est à croire que tout Madelle s’est donné rendez vous ici aujourd’hui !-, je dresse le bilan : aucun panneau ne semble indiquer de monument digne de ce nom et les sentinelles se baladent dans les rues mais il ne semble n’y avoir aucune mesure de sécurité pour les toitures ou du moins, rien que je peux voir de ma position. Je profite de mes derniers instants au milieu de la foule pour longer les étalages et y chopper une gourde remplie d’un liquide dont je n’ai pas eu le temps de lire le nom que je fourre dans mon sac sans fond avec tout le reste de mon bordel.
Alors que je continue ma route, attendant une possibilité de m’éloigner de la rue marchande dans laquelle je me trouve malgré moi. Nombre de marchands hurlent que leur marchandise est la meilleure et, voyant un long stand silencieux, je m’en approche pour échapper quelques instants au brouhaha ambiant qui me vrille les oreilles. Les articles sont essentiellement des pièces d’armure et des armes mais, n’ayant besoin de rien, je me contente de regarder les articles sans m’intéresser à la facture ou à l’un des vendeurs qui me regarde. Alors que je m’apprête à repartir, je prends entre mes mains une pièce étrange, ressemblant à des gants mais hérissés de minuscules épines. Le marchand, qui s’était levé dès que j’avais approché mes mains de l’objet, sourit et me propose des explications. J’accepte d’un hochement de tête. Il me présente alors l’Echarde de son doux nom, gantelet réputé pour vous faire escalader n’importe quoi sans effort ! Etonnée, je souris mais décline son offre après avoir vu le prix et le sourire douteux de l’humain. Quelque chose me dit que je vais d’abord vérifier sur mon livre « L’art de maîtriser les ombres » que j’ai récupéré à Krik il y a quelques temps ! Avant de partir, je lui pose tout de même une dernière question : « Et c’est très à la mode comme objet ? » Le marchand ouvre de grands yeux et s’exclame : « Oh non ! Je n’en ai vendu que 3 dans cette ville récemment dont deux à des voyageurs ! La seule personne que je connaisse à Terna qui en possède est Lord Berryng ! Ne vous inquiétez pas, c’est un objet encore rare qui a de la valeur ! Vous pourrez vous vanter d’être aussi équipée que les grands hommes de Terna avec ça ! » Je le remercie, même si je sais qu’il raconte n’importe quoi, et quitte le stand en le saluant.
Il me faut quelques minutes pour dénicher une petite rue parallèle m’éloignant assez des axes principaux pour que la populasse se fasse moins dense. Les maisons étant plutôt hautes, je vois d’office que je ne pourrais pas les grimper dans l’aide de mes bottes célestes. Un coup d’œil à droite, à coup d’œil à gauche et, puisqu’il n’y a pas grand monde dans cette ruelle et personne de louche, je sors mes bottes de mon sac et les chausses, replaçant mes chaussures de cuir pour voyager dans ma besace magique. En quelques bonds me permettant de sauter de fenêtres en fenêtres j’attends la toiture. Un sourire vient inconsciemment s’épanouir sur mon visage, c’est ici que je suis le mieux, indéniablement. Je m’assois confortablement et sors mon gros livre à la recherche de ‘l’Echarde’. Il me faut plusieurs minutes pour trouver la bonne page mais je ne suis pas déçue :
☙ L'écharde ▬ Il s'agit d'une paire de gantelets recouvert d'épines, celles se trouvant au creux de votre main sont si fines que vous ne les sentez pas lorsque vous refermez votre poing. Ces épines ne sont pas destinées à blesser vos adversaires comme celles qui se trouve sur le dos de votre main, non, elles vous permettront de vous agripper à n'importe quelle surface, l'escalade deviendra un jeu d'enfant.
Et bien le marchand avait raison ! Reste à espérer qu’il ne m’ait pas menti sur son histoire de Lord. J’aurais préféré qu’il se vante que ça soit à la mode et avoir ainsi une liste d’endroits potentiels où le piquer ! Mais bon, un c’est déjà bien. Reste à savoir où ce monsieur se trouve. Je pari logiquement sur une riche maison mais comment savoir laquelle ? Alors que je marche sur les toitures, je repère une lucarne encore éclairée. Je m’approche joyeusement et toque trois petits coups sur la vitre. La dame toute nue en dessous ne semble pas apprécier et pousse un hurlement strident avant de me brailler de partir. Sa façon de gesticuler dans tous les sens pour tenter de se cacher me fait beaucoup rire, surtout que c’est loin d’être rudement efficace ! Mais bon, je finis par partir, préférant chercher mon Lord à voler que de regarder les bourrelets d’une vieille femme. Lucarne suivante, je retente. Cette fois, c’est un enfant. Il ouvre de grands yeux et je pose mon doigt sur ma bouche pour lui demander de ne pas hurler. Il ne crie pas, ne dit rien mais ne fait rien non plus. Quels empotés ces humains ! Je soupire et tente quelque chose : je recouvre un bout du verre de la lucarne de givre et y inscrit avec mon doigt « Lord Barryng » à l’envers avec toutes les peines du monde. L’enfant semble réfléchir puis pousse une chaise sous la lucarne et monte dessus. Il l’ouvre et me chuchote : « C’est la grande maison jaune à trois rue d'ici ! Tu vas lui faire du mal ? » J’éclate de rire devant l’absurdité de sa question : moi, faire du mal à quelqu’un ? Je suis incapable de frapper quelqu’un ! A part Vomito mais lui ne compte pas. Cependant, l’enfant à l’air tellement heureux à cette idée que je secoue la tête avec vigueur. L’enfant me fait un sourire complice et ajoute : « Celle avec les volets en bois et une pointe dorée sur le toit ! » Je me demande à quoi ça peut servir d’avoir une pointe dorée sur le toit mais je ne pose pas la question et ébouriffe les cheveux du garçon avant de décamper.
Les explications de l’enfant sont simples mais la maison tout aussi simple à trouver. Je me retrouve pourtant pour la première fois de ma carrière face à un épineux problème : la maison est fermée. Cape d’invisibilité sous la main pour pouvoir l’enfiler rapidement, je fais le tour de la maison mais toutes les fenêtres sont verrouillées. A court d’idée, je décide de tenter une petite technique de débutant : invisible sous ma cape, je me poste près d’une fenêtre et toque. Une fois, deux fois, trois fois. C’est alors qu’une domestique vient ouvrir la fenêtre, lance quelque chose en direction d’un nid d’oiseaux qui n’avaient rien demandé et la referme, me laissant à peine le temps de rentrer. Je m’effondre avec la grâce d’un Maorth mais la dame a déjà tourné les talons et n’a visiblement pas entendu mon boucan de tous les diables. Tu parles d’une voleuse ! Maintenant, reste à trouver ce que je cherche ! Etant donné qu’une pièce d’armure ne risque pas de se trouver dans une salle de bain, si richissime soit elle, je sors doucement et m’en vais me promener à travers les couloirs.
(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Lun 15 Aoû 2016 - 12:38
Au croisement des ombres
Les journées s'écoulaient lentement, au fur et à mesure que les sabots du cheval claquaient sur les sentiers. Aaron commençait à fatiguer du voyage. Il passait le plus clair du temps à dormir, son corps remuant faiblement au rythme de la marche de l'animal. Lorsque la nuit tombait, il se mettait un peu en retrait par rapports aux chemins pour pouvoir se reposer sans être importuné. Quelques jours plus tôt, le jeune homme avait fait une halte bien méritée à Saona, dans la forêt des Mirlis. Il ignorait pourtant combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait reprit la route.
En tout cas, s'il y avait bien une chose que le jeune Récleyès savait, c'est qu'il avait hâte de pouvoir arriver à bon port. Il avait passé les dernières semaines à courir à droite à gauche. Et voilà qu'on l'envoyait dans les terres de Faras. D'après les directives qu'il avait reçu, la grande fête annuelle était prévue dans une poignée de jours. L'occasion était ainsi trop belle pour ne pas s'enfoncer dans la brèche laissée la sécurité. Mais Aaron restait dubitatif face à cette initiative prise par sa mère patrie. Depuis quand la confrérie avait-elle besoin de se cacher comme ça ? Si le jeune homme œuvrait tout le temps dans l'ombre, cette mission lui paraissait étrangement dérisoire.
Quoi qu'il en soit, il n'avait pas le cœur à réfléchir à ça pour le moment. Il avait prit la décision de partir en avance pour pouvoir séjourner un peu dans cette ville. Comment s'appelait-elle encore ? Terna. Oui, difficile d'oublier le nom d'une cité aussi imposante et qui regroupe autant d'habitants. Malheureusement, il ne connaissait d'elle que le nom. C'est alors que les choses changèrent rapidement. Une fois cette immense colline escaladée, la ville se tenait devant lui. Les bâtiments semblaient s'entrechoquer pour former une structure bariolée. Au milieu des bâtisses et autres échoppes, les passants affluaient comme des fourmis.
La hiérarchie avait indiqué à Aaron divers points de relais à emprunter dans madelle s'il voulait se reposer en chemin. Voilà une information qu'il n'hésita pas à utiliser à bon escient. De plus, celui de Terna était situé à l'entrée de la ville, parfait. Mieux valait attacher sa monture et continuer à pied. Après avoir longé quelques maisons, le jeune homme aperçut une devanture qui lui était étrangement familière. A première vue, cela ressemblait à une auberge miteuse qui était enfoncée dans une ruelle. Un homme était posté devant la porte de l'édifice et regardait le Récleyès. Lorsqu'Aaron descendit de son cheval, il fit un léger signe de la tête à l'individu. Ce dernier s'avança en direction de la bête, saisit son licol et l'amena en direction du bâtiment.
Aaron ne se fit pas prier pour repartir en direction du centre ville. Quelques minutes plus tard, il se retrouva au milieu des passants. Leurs cris gorgeaient les ruelles pavées. Plusieurs stands était disposés à droite à gauche, et proposaient des armes, de la nourriture, ou des babioles insignifiantes. Cependant, ces petites boutiques avaient toutes un point en commun : leur vendeur qui louaient la qualité de leurs articles en hurlant à s'en exploser les cordes vocales. Le jeune Récleyès se massa les tempes, visiblement agacé par ces bruits incessants. Comment les résidents faisaient-il pour supporter un pareil brouhaha ? Après s'être frayé un chemin au milieu de cette masse agitée, il déboucha sur une petite place. Une fontaine était située au milieu de cet espace. Après quelques instants de réflexion, le jeune homme s'assit sur le rebords de cette source. Il réflechit un court instant, sous le bruit de l'eau qui s'écoulait tranquillement.
Cet endroit ne lui plaisait pas vraiment. Trop lumineux à son goût et bien trop bruyant. Mieux valait explorer les environs. Ses supérieurs lui avait donner pour mission de fouiller la demeure d'un certain "Lord Baryng". Apparemment, cet homme détenait des renseignements qui pouvaient compromettre l'anonymat des Récleyès. De ce fait, il fallait trouver et éliminer les preuves. Seulement, ce genre d'information était sûrement bien caché dans un coffre fort ou autre pièce secrète. Aaron se leva finalement de la bordure de pierre, et décida de chercher la bâtisse de ce seigneur. Le problème dans tout ça, c'est que la ville était bien trop grande. Dénicher une habitation ici prendrait des heures. Le jeune homme opta pour demander son chemin à un passant. Il arrêta un jeune homme fort aimable, qui était un peu trop enthousiasme.
"- Oh ! La demeure de Baryng ? Il vous suffit juste de remonter la place et vous y êtes mon bon monsieur ! Elle est toute jaune ! Vous ne pouvez pas la manquer ! "
"Mon bon monsieur" ? En moins de deux secondes, le jeune Récleyès avait prit quelques années dans les dents. Quoi qu'il en soit, il avait eu ce qu'il voulait. Il fouilla dans son sac et sorti une petite pièce qu'il donna à l'individu. Sans un mot de plus, Aaron se déplaca dans la direction qui lui avait été indiquée. Il remonta une grande avenue et découvrit devant lui une grande maison qui semblait parfaitement entretenue, mais dont l'aspect le rebutait vraiment. Décidément, les habitants d'ici avaient de drôle de goût en matière d'habitation. Après s'être assuré que la maison était bien celle qu'il convoitait, le jeune Récleyès s'approcha de la grande porte et agita la poignée. Passé quelques secondes, elle s'ouvrit lentement, laissant transparaître une grande pièce et une servante qui se tenait juste devant lui.
"- Bien le bonjour monsieur, que puis-je pour vous ? - Je viens pour le poste de garde qui est à pourvoir.
La jeune femme marqua un temps de réflexion.
- Mais... nous ne vous attendions pas avant plusieurs jours ! - Je suis venu en avance pour visiter les lieux, afin d'être opérationnel le jour j, vous comprenez ? - Je vois. Lord Baryng n'est pas disponible pour le moment. Mais je peux vous faire visiter ses appartements. Avez vous la... - Bien sûr."
Aaron fouilla dans son sac et sorti une petite lettre pliée, preuve que c'était bien lui qu'on avait recommandé pour ce boulot. Ce que le sieur Baryng ignorait, c'est que la confrérie elle-même avait falsifié ces documents. Le pauvre type qui avait postulé pour surveiller cette bâtisse était sûrement en train de moisir dans un cachot. Malheureusement le jeune Récleyès n'était pas au courant de tout cela. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il fallait s'introduire dans cet endroit. La servante regarda la lettre attentivement avant de la lui rendre en acquiesçant.
"- Bienvenue dans la demeure monsieur Wennald !"
Aaron adressa un léger sourire à la jeune femme en guise de remerciement. Il se demandait comment la confrérie avait dégoté un nom aussi générique, sans se douter qu'il avait été celui d'une autre personne. Quoi qu'il en soit, il rentra dans l'immense bâtiment. La servante lui adressa un signe de la main. Elle fit visiter au jeune homme diverses pièces telles que les chambres, les salles de bains, le grand salon et les cuisines. A l'étage, après que quelques portes aient défilé, la domestique s'arrêta devant l'une d'entre elles et regarda Aaron.
"- Lorsque la fête aura lieu, vous devrez faire en sorte que cette pièce reste fermée. - Entendu."
Bon, il semblerait que l'enquête d'Aaron avait porté ses fruits. Il y avait fort à parier que derrière cette barrière en bois se cachaient les précieux renseignements, ou de quoi faire chanter le seigneur Baryng. C'est alors qu'un bruit de vaisselle cassée résonna dans le couloir. La servante soupira et s'inclina légèrement en direction du jeune homme
"- Veuillez m'excuser je vais devoir vous demander de partir."
Aaron eu à peine le temps de réagir que la domestique se précipita en direction du bruit, le laissant seul au milieu du couloir. Que faire ? S'en aller ou continuer les recherches ? Le jeune Récleyès poussa machinalement la poignée. Un léger cliquetis retentit. La pièce était bien verouillée. De toute évidence, il aurait tout le loisir de trouver un moyen pour crocheter la serrure. Alors qu'il s'apprêtait à partir, le jeune homme découvrit derrière lui une pièce entrouverte. Par réflexe il décida de s'y engouffrer.
L'endroit n'était pas vraiment exceptionnel. Un bureau, des piles de documents, un encrier avec une plume. C'est alors que le jeune homme commença à fouiller par-ci par-là à la recherche d'un éventuel renseignement à se mettre sous la dent. Etant-donné qu'il était sur place, mieux valait se faciliter la tâche et se mettre au travail rapidement. Plus vite commencé, plus vite terminé comme on dit...
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(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Jeu 18 Aoû 2016 - 23:49
Au croisement des ombres
Les innombrables couloirs ne m’apprennent rien sur la cachette potentielle de ce que je cherche. Après avoir visité une bibliothèque, cinq chambre et 3 placards à balais, je commence à m’interroger sur la probabilité que je trouve les gantelets d’épine avant qu’un des domestiques ne me trouvent. Je me déplace avec lenteur, essayant à tout prix d’éviter les grincements du parquet. Alors qu’une planche émet un boucan de tous les diables, je me fais la promesse de m’arrêter dès que possible pour chercher une solution dans mon livre, qui est devenu ma Bible semblerait il. Alors que je marche tranquillement dans un long couloir qui semble ne mener qu’à des cuisines et des gardes manger, j’entends des voix venant d’un peu plus loin. Immédiatement, je m’accroupis, jette ma cape d’invisibilité sur moi et me concentre pour réduire les sons provenant de mon corps : je me détends pour que ma jambe arrête de trembler -réduisant ainsi le grincement du parquet qui allait avec- et ralentir ma respiration, que l’adrénaline avait rendu trop rapide et saccadée. Ces petites vérifications préliminaires terminées, je peux me concentrer sur les voix, que j’entends mieux maintenant que je me suis débarrassée des bruits parasites. Il s’agit d’une femme et d’un homme, il semblerait que la première soit en train de lui faire visiter la demeure mais je suis trop loin pour entendre les mots qu’elle prononce. Les voix semblent venir d’au dessus de moi finalement, sûrement à l’étage, par lequel on accède grâce à l’escalier à quelques mètres de moi. Je me redresse et finis de visiter tranquillement mon étage, sans rien apprendre de plus sur la cachette de l’objet tant convoité.
Je soupire relativement silencieusement et entame la montée vers l’étage. L’escalier, immense, magnifique, symbole de la richesse du manoir, me met un peu trop « à découvert » à mon goût, aussi je me dépêche de récupérer ma cape d’invisibilité que j’avais remise dans mon sac et de la remettre sur moi. Sachant que les couloirs étaient occupés il y a peu de temps, je fais preuve d’une extrême prudence. L’idéal serait que je me joigne au convoi et que je termine la visite guidée avec eux pour avoir plus de chances de localiser les salles où les gantelets pourraient se trouver. Seulement, lorsque j’arrive à l’étage, c’est le silence le plus complet. Les deux personnes ont disparu, toutes les portes étaient fermées à l’exception de trois. Je rentre dans la première et découvre un petit salon où trônent quelques bibliothèques. Je n’ai pas vraiment ni le temps ni l’envie de les parcourir mais je décide tout de même de m’installer pour chercher dans mon livre un moyen de marcher plus discrètement. J’ouvre le livre au chapitre « discrétion » et cherche les pages consacrées à la marche. Les premières pages décrivent les sortilèges pouvant m’intéresser, allait de la lévitation à la création d’une couche isolante entre le sol et mes semelles en passant par la diminution de la gravité. Je me demande si cela marcherait avec de la glace ! Je lis tout de même la suite. Quelques pages détaillent les bidouilles possibles, notamment à l’aide de tissus, puis je trouve les paragraphes décrivant les objets pouvant me servir. C’est alors que je trouve une autre idée de larcin pour aujourd’hui :
☙ Les bottines du silence ▬ Ces chaussures en cuir d'Haldalòce sont toujours teintées dans une couleur sombre pour optimiser leur effet. En portant ces bottes, vous passerez inaperçu sur le plus vieux des planchers. Avancez tranquillement sans crainte de provoquer de bruit et restez vigilant.
Je souris. Si Baryng a une Echarde, il doit bien avoir des bottines du silence aussi, non ? Mais bon, le problème reste le même, il faut que je trouve cette fichue pièce où il range tout son bardas un tant soit peu précieux ou utile. Je range le livre dans ma besace et me dirige vers le couloir. Je retourne au début du couloir et ouvre consciencieusement toutes les portes depuis le début du couloir. Chambre, salon, chambre, salon … j’ai l’impression de perdre mon temps ! Mais alors que j’atteins la deuxième porte entrebâillée, je tombe non seulement sur autre chose qu’un salon ou une chambre mais aussi sur un jeune homme. Mon premier réflexe est de fermer la porte derrière moi et de tirer mes deux dagues en opaline, Terrashia et Vanwashia, pour menacer l’inconnu. « Tu sonnes l’alerte et je te tue, c’est clair ? » Comment ça, c’est nul ? Ok, c’est un classique vu et revu mais je n’ai pas mieux en tête pour le persuadé de la boucler ! Je regarde autour de nous : nous nous trouvons dans un bureau et l’homme devant moi fouille -ou fouillait, avant que je le dérange- dans les papiers disposés sur une table.
Je le fixe et ne dis rien, réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir faire maintenant. Je ne suis pas dans la bonne pièce et en plus je viens de signaler ma présence à un employé du manoir, super malin ! Je pourrais le tuer et cacher le corps sauf que, en dépit des menaces que je lui chuchote, je reste incapable de faire du mal à quelqu’un sans raison. La seule personne que j’ai réellement tenté de tuer fut Migarh Losk’Otha, alias le Protecteur du Sud, autrement dit un goujat de la pire espèce qui tentait de dominer le monde et qui n’hésitait pas à tuer la veuve et l’orphelin. Qu’a fait ce jeune homme à ma connaissance ? Rien du tout … Je ne sais pas encore quoi mais il va falloir que je trouve un moyen de le faire taire.
Je me fais alors la remarque que s’il travaille ici, il pourrait peut être me mener aux objets que je convoite rapidement et discrètement. Cela sera plus rapide et plus sûr -a moins qu’il me trahisse- que d’ouvrir toutes les pièces au hasard et cela devrait m’éviter de retomber malencontreusement sur un habitant de la maison ou un domestique. Je prends un air sombre que j’espère peu rassurant et lui demande d’une voix ferme mais basse, histoire de ne pas me faire repérer par d’éventuelles personnes passant dans le couloir : « Qui es tu ? Tu travailles ici ? »
(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Dim 21 Aoû 2016 - 12:20
AU CROISEMENT DES OMBRES
"Invitation à ..." Non. "Dîner chez..." Non plus. "Crémaillère en l'honneur de..." Pfff...
Pas la moindre information sensible ne se terrait dans cet endroit. Les documents présents sur le bureau étaient pour la plupart de simples invitations à un quelconque banquet ou à des réunions sûrement très intéressantes. Quoi qu'il en soit, il n'y avait pas grand chose d'important dans cette pièce. Aaron se gratta machinalement la tête. Il avait épluché la plupart des dossiers qui traînaient ici, et aucun ne laissait transparaître quelque chose d'un brin plus consistant qu'une soirée bourgeoise. Alors que le jeune homme s'apprêtait à sortir, son regard fut attiré par une petite lettre à moitié ouverte, avec un cachet rouge sur l'enveloppe. En dépit de son aspect "officiel", elle gisait au fond d'une corbeille, comme si on l'avait laissé à l'abandon. Le jeune Récleyès se risqua à tendre la main en direction de ce bout de papier. Cependant notre jeune ami s'arrêta net lorsqu'il entendit un léger bruit de porte qui venait de derrière lui. Une personne était entrée.
« Tu sonnes l’alerte et je te tue, c’est clair ? » Cette phrase résonna comme un souffle glacé dans sa nuque. Le jeune Récleyès ne se retourna pas et tenta de réfléchir. A l'écoute de cette menace, la personne qui se situait derrière lui n'était de toute évidence pas du manoir. Deuxièmement, la voix était celle d'une femme. Non pas qu'Aaron s'en méfiait, mais il avait toujours considéré qu'elles étaient plus réactives que les hommes. Ce qui, pour le coup, ne l'arrangeait pas vraiment. De plus, il était très difficile pour lui d'évaluer la distance qui le séparait de cette... intruse. Après quelques secondes, Aaron leva légèrement les mains, signe qu'il n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit d'insensé. Il espérait que son agresseuse se montrerai compréhensive, sans quoi, il y avait fort à parier que la situation déraperait. Chose que le jeune Récleyès ne voulait bien évidemment pas.
En dehors de ça, Aaron n'était pas vraiment effrayé par ces menaces de morts. Néanmoins, il se demandait sérieusement comment il allait pouvoir se sortir de ce pétrin. Il ne fallait pas que sa couverture soit découverte. Pour le coup, c'était un sacré mauvais coup qui lui tombait dessus. Mieux valait éviter de créer davantage d'embrouilles. C'est alors qu'elle lui demanda qui il était et s'il travaillait dans cette bâtisse. Que faire ? Si il confirmait les dires de cette femme, ça ne pouvait que dégénérer. Dans le cas où le jeune Récleyès réfutait cette interrogation, toute la mission pouvait être fichue. Il garda son calme malgré tout, et tenta de s'exprimer de la façon la plus sobre et délicate possible.
"Je ne suis qu'un simple visiteur. J'allais justement... partir."
Bon... le jeune homme espérait que cette femme allait le laisser tranquille rapidement. Après tout, si il ne cherchait pas les ennuis, il n'y avait pas lieu qu'elle l'importune trop longtemps, pas vrai ? Tout du moins c'est ce qu'il espérait. Pour le moment, tout ce que désirait le jeune homme, c'était pouvoir se retourner afin de découvrir le visage de l’agresseuse. Mais il n'osait pas faire de mouvements brusques. En bref, Aaron comptait régler cette situation de façon diplomate et sans effusion de sang, pour changer...
"Puis-je te faire face ?"
Face à une criminelle, ce genre de phrase était quitte ou double. De toute façon, il n'y avait pas énormément de solutions qui se présentait aux yeux d'Aaron. Soit il y avait dialogue, soit il prenait la poudre d'escampette. Le jeune Récleyès restait attentif par rapport à cette ombre qu'il ne voyait pas, attendant de déguerpir au moindre bruit suspect.
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(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Lun 29 Aoû 2016 - 10:55
Au croisement des ombres
La première réaction de ma "victime" consiste à être ... apeurée ? Enfin, je crois. Il s'immobilise, dos à moi, et lève les mains doucement. Je savoure cette sensation de pouvoir aussi agréable qu'inattendue : cet homme se pliera à tous mes désirs, je peux en faire ce que je veux ! Alors que je contemple mon jouet, au comble de l'excitation, je me fais la remarque que je devrais menacer plus souvent : c'est si plaisant d'avoir ainsi un homme prêt à tout pour vous satisfaire ! Heureusement qu'il ne me voit pas car je souris de toutes mes dents (très belles dents cela dit, je suis sûre qu'il serait ravi de les voir) et que je perdrais toute crédibilité en temps que cambrioleuse menaçante. Il me baragouine deux phrases mais, pour commencer, je ne fais attention qu'à la deuxième : il me demande ma permission pour se retourner. Mouhahaha je suis une dompteuse d'hommes ! Celui là ne fut pas difficile à matter et voilà qu'il multiplie les galipettes pour s'attirer mes bonnes grâces (ou échapper à mes foudres, tout simplement, mais peu m'importe, l'impression de pouvoir est tout ce que je cherche). J'ai envie de sourire de plus belle mais je dois désormais me composer un masque à la hauteur de mon rôle : sombre, impénétrable, menaçant. Je rassemble mon calme et mon sérieux et lui annonce d'une voix dure :《 Ne fais aucun geste brusque. 》Ce n'est pas a proprement parler un oui mais je pense qu'il aura comprit et mon rôle ne laisse pas de place aux jolies phrases, à la poésie et aux tournures diplomatiques. Je souris en me rendant compte s'agit sûrement de ma première arrestation et qui plus est, sans l'aide de ma Vérité !
Le temps est venu de m'attarder sur sa première annonce : un simple voyageur dit il ? Qu'est ce qu'un simple voyageur ferait dans un grand manoir comme celui ci ? Est il hébergé seulement. Je sais - je pense plutôt - au vu de sa première réaction à mon entrée qu'il ne tentera rien dans les quelques secondes à venir, aussi je me les accorde pour réfléchir. Nous sommes dans un bureau et il était visiblement en train de fouiller dans des papiers. Soit il rempli un dossier pour son hébergement, soit il fouille là où il ne de devrait pas. Je me surprends à espérer que la personne en face de moi ne soit pas très clean et que ça soit donc la deuxième solution : si c'est un curieux, il a peut être déjà repéré où je pourrais trouver ce que je cherche ? Je dois le garder sous mon joug le temps au moins d'avoir obtenu ces informations ! Et ensuite, je n'ai pas qu'à espérer qu'il se laisse mener à la baguette parce que je ne sais pas ce que je pourrais lui offrir contre son aide.
Je prends le temps de l'observer, il est un peu plus grand que moi semblerait il et sa tignasse maronnâtre et sa peau claire le font monter presque sur le podium des hommes les plus banals qui m'ai été donné de croiser. Ses habits sont sobres et il m'est impossible de savoir s'il dissimule une arme. De toute façon, la plus grande arme des guerriers ou combattants en tout genre sur Madelle est bien souvent la Vérité. Les Vérités humaines sont bien trop nombreuses et complexes pour que je les connaissent toutes mais il n'a m'a fallu que peu d'exemples pour apprendre à m'en méfier : le pouvoir de contrôle des armes de Vomito me montre bien qu'il faut que je méfie de l'homme devant moi, sans même qu'il lève le petit doigt, il pourrait me transpercer de part en part avec une dague. Cette hypothèse étant peu réjouissante, je m'enjoins à user de diplomatie avec cet homme tant que je n'ai pas découvert l'étendue de ses capacités. Je repense également à la jeune femme de Faras : si le "simple voyageur" devenait soudain invisible, j'aurais un peu de mal à lutter. Mon armure (si l'on peut l'appeler ainsi) de cuir me protégeant contre les chocs mais pas contre les lames, j'invoque une couche de glace protectrice entre ma peau et ma tenue, invisible et normalement indiscernable pour l'homme qui me fait face. Ok, elle non plus elle ne protège pas des lames mais l'un plus l'autre me permettra peut être de survivre !
Trêve de réflexion, je n'ai pas avancé d'un chouillat depuis que je lui ai donné la permission de se tourner vers moi et ce ne serait pas très pro de le faire attendre en le fixant en silence. Je dois donner l'impression que je sais ce que je veux ou du moins essayer puisque je n'ai pas la moindre idée de comment procéder et qu'il se pose peut être déjà des questions. J'hésite à aller droit au but et à lui demander de me guider mais je me suis promis de faire vite pour ne pas perdre ma crédibilité et je ne sais pas qu'il est. Je crois que je vais orienter la discussion là dessus pour l'instant, histoire de savoir dans quoi je mets les pieds et si nous avons des intérêts communs ou, au contraire, clairement divergents. J'espère d'ailleurs que ce n'est pas le deuxième choix car pour peu qu'il soit un minimum entraîné, je ne ferai certainement pas le poids et de toute façon je suis incapable de blesser, ou pire, de tuer, quelqu'un pour servir mes petits intérêts personnels.《 Un simple voyageur, rien que ça ? Et que fais un simple roturier dans un riche manoir a fouiller la paperasse ? 》En espérant que ma capacité d'analyse lui en bouche un coin maintenant ! J'espère également qu'il comprendra que c'est une invitation à se présenter et à me faire part de ses intentions mais les choses ne seront peut être pas aussi simples. A sa place, je me verrai mal balancer à la première personne venue, ai menaçante soit elle, que je suis une voleuse venue piquer une pièce d'équipement relativement peu courante et coûteuse.
(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Mer 31 Aoû 2016 - 0:07
Au croisement des ombres
De longues secondes s'écoulèrent, au point qu'Aaron songea l'espace d'un instant à sauter de la fenêtre qui se tenait à quelques centimètres de lui. Manque de bol elle donnait sur la cour intérieure du bâtiment, et les domestiques qui allaient et venaient, sans se douter de quoi que ce soit. En plus de ça, l’intruse l'autorisa à se retourner, à condition qu'il se tienne tranquille. Cela ne pouvait pas mieux tomber puisque le jeune Récleyès n'était pas vraiment d'humeur à jouer les héros sans peur et sans reproche. Il se retourna donc calmement, et découvrit un visage d'une beauté sans pareille, à vous faire fondre un bloc de glace. Aaron fut quelque peu surprit à la vue de cette femme. D'une part car le ton glacial qu'elle employait était en total décalage avec son physique, mais aussi et surtout parce qu'elle semblait presque méfiante à son égard, malgré sa position de force avec ses deux lames qui étaient pointées dans la direction du jeune homme.
Un long silence s'était installé. Les yeux bleus de la jeune femme transperçaient ceux du jeune homme, comme si elle essayait de sonder son esprit. Aaron la regarda, impassible, attendant qu'elle lui demande quelque chose. Il se réserva tout de même le luxe de baisser lentement ses mains, histoire d'être un peu plus à l'aise pour un éventuel dialogue, sait-on jamais. La jeune femme brisa le calme monotone de sa voix autoritaire.
《 Un simple voyageur, rien que ça ? Et que fais un simple roturier dans un riche manoir a fouiller la paperasse ? 》
A nouveau, Aaron fut abasourdi. A quel moment lui avait-il dit qu'il était un voyageur ? Avait-elle mal interprété ses propos ? En tout cas, la jeune femme n'avait pas perdu le nord. Pourquoi diable s’intéressait-elle à ce que pouvait receler ces documents ? Est-ce qu'elle savait la raison de sa présence ici, ou était-ce un simple coup de bluff ? Tout cela n'avait guère de sens aux yeux du jeune Récleyès. Une indésirable qui le menaçant de mort lui faisait maintenant la morale sur le respect de la vie privée. C'était le monde à l'envers. Quoi qu'il en soit, la situation ne devait pas laisser place aux doutes. D'autant plus que la réponse d'Aaron pouvait s'avérer fatale pour la suite des opérations. Il fallait prendre des pincettes. Le jeune homme se racla machinalement la gorge et se permit d'insister lourdement sur ses précédents propos.
"- Je ne fais que visiter les lieux."
Il marqua une pause, hésitant à aller plus dans le détail. Au point où il en était, mieux valait jouer cartes sur table.
"- Je vais bientôt travailler ici en tant que garde. Je faisais juste un peu de tri dans le bureau de monsieur Baryng."
Pour une première, c'était pas trop mal. En règle général, Aaron avait un peu de mal à gérer ce genre de situation sensible. Mais pour le coup, il y avait peut-être moyen qu'il se sorte de cette impasse... ou peut-être pas. Il fallait voir selon l'humeur de sa belle assaillante.
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(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Mer 7 Sep 2016 - 19:54
Au croisement des ombres
Le jeune homme, une fois retourné, me montre un visage d’une banalité à toute épreuve, à l’image de l’impression qu’il m’avait donné depuis le début. Je retiens une moue déçue. Ca aurait été vachement plus excitant de le soumettre s’il avait été beau et bien foutu ! Mais bon, pour le moment je vais réprimer mes idées fantasmagoriques et me contenter de l’écouter me débiter ses explications qui seront sans aucun doute aussi peu intéressantes que sa tête. Il serait donc un garde qui visite et qui fait du tri ? Ah ?! Mais … mais … ferait il preuve d’originalité ? Oh ! Je remarque l’effort. Je souris, amusée par la situation dans laquelle je me suis fichue. Je suis dans un riche manoir, un poignet rendu invisible par ma cape d’invisibilité enroulée autour, deux dagues tirées en train de menacer un garde qui n’en est pas un pour le qu’il m’aide à voler ce que j’ai la flemme de chercher. La question est maintenant : ment il ou est il seulement une sorte d’homme à tout faire ? Quand même, il y a quelque chose de louche … un garde ça ne trie pas la paperasse … Et puis, à supposer que ça soit réellement la mission qui lui ai confié (par manque de personnel peut être ? Allez savoir !) pourquoi a t il dit qu’il visitait ? Quand on a quelque chose à faire ou qu’on patrouille on n’est pas en train de visiter. Je décide de ne pas chercher à répondre à ces interrogations pour l’instant car je n’ai pas assez d’éléments pour tirer des conclusions hâtives et encore moins le temps de me pencher sur la question et d’y réfléchir avec le calme nécessaire.
Mon sourire devient moqueur tandis qu’une idée me passe par la tête. Je sais que je joue avec le feu en partant en ne le neutralisant pas tout de suite mais j’ai réellement envie de m’amuser. Je range mes dagues dans leur fourreau, fais un pas -silencieux- et adopte une allure la plus sensuelle possible avant de lui susurrer de ma voix la plus mielleuse : « Dites moi, Monsieur le garde, accepteriez vous une petite balade en ma compagnie ? » Je m’approche encore d’un pas avant qu’il n’ait le temps de répondre et lève une main pour la passer dans ma chevelure, la faisant voleter quelques instants. J’ai trop peu d’expérience avec les hommes pour deviner avec précision ce qui les fait craquer mais je crois que je ne m’en sors pas trop mal ! Vomito m’avait sauté dessus alors que j’étais sale et à moitié morte, je ne suis pas sûre que ça soit des qualités qui plaisent de façon générale et puis je n’ai pas spécialement envie de mourir pour draguer ce moche inconnu …
Mais, pendant que je suis en train de faire mon numéro de charme, je n’ai pas baissé ma garde. La couche de glace qui me protège est toujours bien présente (surtout au niveau de ma poitrine, hu ! Quand on est mal pourvue par Mère Nature il faut bien trouver des feintes ...) et je ne suis pas en train de dévorer son corps des yeux, non ! Je cherche des potentielles armes plus ou moins visibles qu’il serait nécessaire de neutraliser. Pour l’instant, rien d’apparent mais je reste vigilante. Ce n’est pas parce qu’il se bat dans la catégorie ‘poids plume’ que je n’ai rien à en craindre.
(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Sam 10 Sep 2016 - 0:04
Au croisement des ombres
Le jeune homme commençait à se demander quel sort pouvait bien lui réserver cette inconnue au regard carnassier. Si elle commençait à le cuisiner, s'en était fini de sa couverture. Elle était étrangement amusée par la situation, malgré sa méfiance le concernant. Aaron ne comprenait pas vraiment ce qui pouvait justifier une telle légèreté face à une violation de domicile. Pour l'instant, c'était la jeune femme qui était la plus fautive aux yeux du jeune homme. Mais bizarrement, les deux dagues pointées dans sa direction lui faisaient passer l'envie de la provoquer à ce sujet.
C'est alors que la tension retomba comme un soufflé lorsque la jeune femme rangea ses armes. Mais les tourments d'Aaron ne faisaient hélas que de commencer. Voilà que cette intruse commençait à se trémousser sensuellement vers lui. Le jeune homme ne savait nullement comment réagir face à ce retournement de situation. Le mieux à faire était d'analyser clairement les choses, mais avec ces yeux qui le dévisageait de part en part, difficile de se concentrer. C'est alors que cette sirène glaciale l'invita à faire une "petite ballade". A cet instant, le jeune homme comprit toute l'étendue de cette mise en scène.
La bonne nouvelle, c'est que la jeune femme était plutôt d'humeur à y aller en finesse et à éviter le conflit. La mauvaise, c'est qu'elle semblait prendre Aaron pour un imbécile fini, chose qu'il ne supportait pas vraiment, même si sa vie était en jeu. Pour faire simple, le jeune Récleyès aurait préféré se faire couper en rondelle une bonne dizaine de fois plutôt que d'avoir à subir cette humiliation cuisante. Que faire dans ce cas ? Rentrer dans le jeu et passer pour un excité du bulbe ? Ou essayer de faire avancer un minimum les choses ? La question ne se posait bien évidemment pas. Quoi que... un brin de folie ne ferait pas de mal dans ce monde de brutes. Mais étrangement, Aaron n'était pas vraiment d'humeur à plaisanter. D'autant plus que sa "visite" s'en retrouvait dangereusement allongée. Mieux valait faire vite, sinon c'est lui qui allait passer à la casserole. De ce fait, le jeune homme prit une brève inspiration.
"Je te suis... ... mais que me vaut l'honneur d'accompagner une criminelle aussi... charmante ?"
Si Aaron n'était pas du genre à se faire prendre dans les mailles d'un filet, il demeurait un homme malgré tout. Et en dépit des apparences, il avait toujours été sensible à la beauté d'une femme. Rien de déplacé ou d'irrespectueux, loin de là. Mais un petit compliment de temps à autres ne faisait pas de mal. Après tout, elle avait épargné sa vie, pour l'instant tout du moins. Alors au final cela ne servait à rien de continuer à se regarder en chien de faïence. Il n'empêche qu'au milieu de tout ça, la raison de la présence de cette jeune femme demeurait un mystère que le jeune homme comptait bien élucider...
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(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Ven 30 Sep 2016 - 17:11
Au croisement des ombres
Voilà que ce jeune énergumène décide de rentrer dans mon délire. Bien ! Voilà qui devrait me promettre un minimum d’amusement et de rebondissements pour cette petite escapade à l’intérieur du grand manoir. Il m’annonce tout d’abord qu’il va me suivre et je souris avec une innocence feinte. La compagnie, je m’en fous, c’est d’un guide dont j’ai besoin ! Et j’espère vraiment qu’il fera l’affaire mais je ne devrais normalement pas tarder à le savoir. Le jeune homme s’empresse de me demande en quel honneur je voudrais qu’il m’accompagne mais ce n’est pas sur ces mots là que s’arrête mon esprit. « Criminelle », réellement ? C’est ainsi qu’il me voit ? C’est l’impression que je donne ? Ok, il a précisé que j’étais charmante mais tout de même, je ne suis pas une criminelle, une sauvage sans foi ni loi qui pille et tue sans remord et sans vergogne ! Je fronce les sourcils mais j’ai la sagesse de me retenir à temps de me justifier. De toute façon, je n’ai pas d’argument et ni le temps ni l’envie d’en inventer. Après tout, après être entrée par effraction dans le châtelet, je l’ai menacé de mort, munie de deux dagues. Je suppose que l’on peut comprendre son point de vue.
Soucieuse de ne pas passer pour une gamine et ainsi perdre toute ma crédibilité, je retiens la moue boudeuse qui menace de se peindre sur mon visage. Minauder, c’est bien, avec parcimonie, c’est mieux ! Je prends donc un air sérieux pour lui expliquer mon problème. Et cette fois, j’ai trouvé mes arguments : [color:0d40=#cornflowerblue]« Je suppose que vous connaissez les lieux, peut être pourrez vous m’aider à retrouver ce qui a été volé à la personne pour qui je travaille. » Je songeais à la base à dire que j’avais été volée mais je suis censée être une tueuse en série et une meurtrière ne se laisse pas piquer ses affaires dans ses poches. Je pense donc que de me décrire comme une voleuse professionnelle -ce que je suis (presque), soit dit en passant- me paraît plus approprié. Et puis la formule ‘la personne pour qui je travaille’ est simplement là pour dire ‘maitre’ mais c’est un mot que je me refuse à prononcer. Winnie la Maléfique n’a pas de maître.
Je me rends alors compte que ce jeune homme en ruth n’a aucune raison de m’aider, sinon la promesse rendue tacite par mes gestes sensuels de lui offrir mes charmes. Cela suffira t il ? Dois je prendre le risque ? Hum … Optons pour une phrase vague qu’il comprendra comme il voudra : « Je peux rendre un service en effet, tant que c'est dans mes compétences. » J’hésite entre un clin d’œil aguicheur et un sourire carnassier alors je décide de taper au milieu : je sors une dague, la fais tourner dans ma main (je me suis durement entrainée pour y arriver !) et lui sert un joli sourire un clin d’œil (plus ou moins) entendu. Je ne me vois pas lui tourner le dos pour ouvrir la porte, aussi je matérialise mentalement une grosse quantité de glace à une extrémité de la poignée qui s’incline pour laisser la porte s’ouvrir doucement dans mon dos, avec un grincement léger.
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(#) Sujet: Re: Au croisement des ombres Ven 24 Fév 2017 - 13:20
Au croisement des ombres
Mon petit sort de la porte qui s’ouvre toute seule a bien fonctionné ! Une dame grossette, pour ne pas dire carrément enrobée, la pousse, lui faisant finir sa trajectoire prévue en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Panique à bord ! Je ne suis pas censée être là et je pense que ce jeune homme non plus. Que faire ? Oh, peu importe pour l’autre, sauver ma peau est ma priorité ! Je me tapis contre le mur et attends qu’elle rentre. Elle se dirige vers la bibliothèque sans me voir et, semblerait il, sans voir ou sans porter attention au jeune homme. Je ne cherche pas à savoir ce qu’il a fait pour passer ainsi inaperçu, je me suis déjà engouffrée dans le cadre de la porte. Je prends à gauche dans le couloir et m’éloigne aussi discrètement que possible.
Ah, si seulement j’avais pu avoir déjà les bottines du silence que je cherche ! Je soupire et m’apprête à descendre les escaliers lorsqu’une grosse voix m’interpelle : « Eh ! La gamine en haut des escaliers ! » Ah, indéniablement c’est à moi que cela s’adresse. C’est une voix de femme, peut être même celle de la dame que j’ai croisé au préalable, vu le timbre. Je me retourne doucement. Bingo ! C’est la grosse dame ! « Oui, madame ? » Elle s’approche et me regarde de la tête au pied. Je dirais même qu’elle me juge, vu son air accusateur et dégoûté. « Je peux savoir ce que tu fais dans cette tenue ? » Je vole des choses ? Je cours pour vous échapper ? « Euh … Je cherche les vestiaires … » Elle acquiesce, visiblement pas du tout étonnée par ma réponse. « C’est l’étage d’au dessus petite, on ne t’as pas fait faire le tour du propriétaire ? » Euh … Alors là, j’avoue que je ne sais pas quoi lui répondre ! Le ‘oui’ me semble être une mauvaise réponse mais le ‘non’ aussi … « Je suis encore un peu perdue … » Pas de oui, pas de non, je suis vraiment trop forte ! « Je dois me rendre à l’armurerie, on m’a demandé de récupérer des gants et des bottines. » Ses sourcils se haussent mais elle m’indique tout de même le chemin, l’air exaspéré : « Ca, c’est effectivement en bas. La porte à coté de l’armurerie, celle là tu peux pas la louper, c’est la grosse porte en fer forgé. » Que d’indications, mon précédent guide n’aurait pas pu faire mieux ! Je m’incline légèrement : « Merci, madame. » Elle sort la grosse voix avant de s’en aller dans l’autre sens : « Dépêche toi, petite, tu apprendras que le maître des lieux n’aime pas attendre. »
J’attends quelques secondes qu’elle disparaisse dans une des pièces et dévale les marches en direction du rez de chaussée. La lourde porte blindée est effectivement difficile à manquer : on ne voit qu’elle dans le couloir. Elle est si brillante que j’en viens à me demander si l’homme à qui appartient cette maison paye quelqu’un pour y passer le chiffon tous les jours. Je dépasse le coffre fort et m’intéresse à la porte adjacente. Cela serait ici, tout simplement ? Le verrou ne semble même pas être poussé ! Après un essai fructueux, je peux d’ailleurs confirmer. Bon et bien, me voilà à l’intérieur ! Et dire que je m’imaginais une mission périlleuse et pleine d’adrénaline ! Je suis déçue … Reste simplement à trouver mon butin et à sortir d’ici maintenant.
Commencons par l’écharde. Je regarde autour de moi et chercher à repérer des gantelets dans tout ce fatras. Les bottes semblent être au sol, je me concentre donc sur les établis et étagères qui tapissent les quatre murs de la pièce. Il y en a une multitude mais ceux que je veux sont spéciaux tout de même ! Ils sont censés être recouverts d’épines. Je me demande si elles sont très visibles ou si elles donnent seulement une texture râpeuse. Ca y est ! J’ai trouvé des étagères remplis de paires de gantelets en tout genre. Je les retourne un à un et entreprends de caresser l’intérieur des mains, espérant sentir des reliefs. Ce travail fastidieux me prend de longues minutes pendant lesquelles je crains de voir arriver quelqu’un. Je pense que toutes les bonnes de la maison ne sont pas aussi crédules que la première que j’ai croisé. Et si c’est celle que j’ai vu tout à l’heure, il faudra que je lui explique pourquoi je n’ai toujours pas la tenue adéquate. Stupide enfant, pourquoi n’es tu pas allée chercher un uniforme ? Tu avais la chance de pouvoir passer inaperçue et voilà que tu ne l’as pas saisi. Tu parles d’une reine de la discrétion. Le parquet grince sans que je sache si le bruit provienne du couloir, de l’étage supérieur ou de mon propre poids. Sous l’effet de l’adrénaline, j’accélère la cadence. Les voilà ! Des gantelets noirs dont des aiguilles aiguisées recouvrent le dos de la main. C’est fou parce que dans mes souvenirs ils étaient faits pour grimper, comme vais je escalader un mur s’il faut que j’utilise le dos de ma main ? Je n’ai pas le temps de vérifier la description dans le Livre des Ombres. Je les fourre dans mon sac sans fond et me promets de les essayer avant de sortir d’ici.
Les bottes maintenant ! Comment sait on en les regardant ou en les touchant quelles bottes sont silencieuses ? Je farfouille mais elles semblent toutes semblables. Il faut que je me rende à l’évidence : il va falloir les essayer ! Paire par paire, je les enfile donc et entreprends de faire quelques pas de danse sur le vieux parquet. Il parait que les bottines du silence sont si amortissantes qu’aucun bruit ne peut être entendu lorsque l’on les a chaussé. A moindre craquement, bruit de pas ou grincement, je change donc de chaussures. C’est génial cela dit, j’ai l’impression de faire du shopping ! Cela me fait penser à ma petite virée avec Shiva, il y a quelques mois de cela. Bottes après bottes, j’enchaine les demies pointes, les petits pas, les sauts de biche … Je tourne et virevolte au milieu des armures de cuir. Jusqu’à ce que mon ballet se fasse dans le silence le plus total. Je sautille, bondis, cours … dans l’absence la plus totale de brouhaha intempestif. Je regarde mes pieds : les souliers que je porte sont noirs, en cuir souple. Ils amortissent chacun de mes pas et se plient à chaque de mes mouvements pour les épouser de la façon la plus parfaite qu’il soit. Cool ! Je vais les garder un moment ! Je fourre mes chausses célestes dans mon sac sans fond et prends la direction du couloir.
Avec mes nouvelles chaussures, sortir d’ici est un jeu d’enfant : je pique un sprint dans le couloir avec mon souffle pour seule preuve de ma présence. Bien vite, j’atteins la porte d’entrée, que j’ouvre sans difficulté. Dehors, la foule due au marché s’est un peu clairsemée mais je pense que cela suffira à passer inaperçue. De toute manière, quelle importance ? J’ai ce qu’il me faut désormais et je suis sortie comme je suis entrée : en silence. La bonne grosse dame et le gringalet en ruth du début m’ont vu cependant, peut être que je n’ai pas intérêt à trainer à Terna et que je devrais reprendre la route rapidement, pour ne prendre aucun risque. Où vais je aller désormais ? Je crois que j’ai déjà ma petite idée. Il paraît qu’une sorte de grand festival va avoir lieu dans les Terres de Faras, incessamment sous peu : la Fête de la Vérité. Peut être que cela vaut la peine d’y faire un tour ?