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Le jeune homme avait complètement disparu, collée contre mon arbre avec ma cape couleur écorce, je restais là encore quelques secondes pour m'assurer d'être bien seule dans les parages. Les bruits de la forêt m'entouraient, on pouvait entendre les pas de l'homme en train de s'éloigner et de briser une brindille sur son passage jusqu'à ce qu'il soit recouvert par le bruissement des ailes d'oiseaux qui s'envolaient non loin. Il était temps de repartir, au même moment, je me jetais ma cape derrière moi en me relevant. Posant une main sur l'arbre qui m'avait servi de cachette pour m’aider à me redresser, je décidais de partir dans une nouvelle direction.

L'idée de rentrer ne m'effleurait même plus, retrouver mon chemin ne m'intéresserait que lorsque j'aurais tué cette magnifique créature. Je levais un instant les yeux vers la cîme des arbres, on avait du mal à apercevoir le ciel. Je regrettais tellement d'être restée aussi longtemps enfermée, si j'avais eu l'entrain et la persévérance de ma petite soeur, aujourd'hui je pourrais tenter de grimper à l'un de ses arbres pour repérer les lieux, mais j'en étais bien incapable. Pourtant, cela ne m'attrista pas, car pour la première fois, j'avais la sensation d'avoir une chance dans cette compétition, car enfin, je comprenais ce que ma soeur m'avait expliqué à propos de ressentir la forêt.

Mon envie de liberté devient réel à ce moment précis, perdue seule au milieu de la forêt, je désirais plus que toute autre chose de parvenir à démontrer mon indépendance. Si je gagnais, père et mère ne pourraient plus jamais me considérer comme leur fragile enfant.

Je repris doucement ma traque, essayant de trouver les traces de cet animal, après tout ça ne devait pas être si compliqué de trouver une créature qui possède quatre cornes. Sur un petit sentier qui semblait emprunté par plusieurs animaux et humains, je remis ma capuche en place pour profiter au mieux de la couleur de ma cape bien plus harmonisé que ma tignasse de feu. J’essayais d’avancer sans faire trop de bruit, mais c’était peine perdue, j’avais déjà de la chance de ne pas me prendre le pied dans une racine où de tomber sur un animal plus agressif que le Cerva Suma. J’étais en train de monter une butte lorsque je crus percevoir du bruit.

De là où j’étais, je ne pouvais rien voir et ma cape me permettait de me fondre avec la terre. Je me penchais en avant et je terminais d’escalader la butte en frôlant le sol. Au sommet se trouvait une rangée de buisson de baies sauvages qui me permit de ne pas être à découvert. Je décidais de prendre mon arc et une flèche en main tout en me relevant. C’est alors que je l’aperçus, mangeant tranquillement quelques baies à une vingtaine de mètres de moi.