(#) Sujet: Event °4 | Les ombres de la perfidie Sam 19 Aoû 2017 - 15:13
Les ombres de la perfidie
Mise en Contexte
17 Virgonès 1249, Saona
Les nouvelles vont vite, et pourtant, les arbres de la forêt semble les ralentir...
C'est l'ébullition à Saona. La ville est sur le pied de guerre, ce qui est loin d'être leur spécialité. On pourrait croire que les Arvèles ont pris les commandes des opérations. Mais ces derniers ne sont pas là, partis en guerre contre les Récleyès, dans les terres désormais Interdites. Tout le monde pensait gagner cette bataille, en les attaquant de front.
Mais ils sont tombés dans le piège tendu par les fidèles de Sydillia.
La véritable cible des Récléyès ? L'Arbre de Vie. Mais les Gardiens s'en sont rendu compte si tard. Toute une armée, téléportée auprès de la forêt des Mirlis, prête à réaliser les plans mûrement réfléchis par leur maître. Leur but ultime est sur le point de se réaliser.
Les Gardiens ont réussi à envoyer un signal pour avertir Saona. Jamais encore la cloche de l'Arbre de Vie n'avait été sonné. Ce système est utilisé à travers toute la forêt pour prévenir d'un danger. En cas d'incendie, c'est un son lent et peu répété, afin que les villages alentours arrivent rapidement.
En revanche, s'il s'agit de prévenir d'une menace passée qui risque d'atteindre les autres, la sonnerie est alors plus violente et rapide.
C'est ainsi que pour la toute première fois dans l'histoire de homme, le tocsin fut sonné à l'Arbre de Vie et invita les villages alentours à lui porter secours. Le signal eut le temps de parvenir à Saona, mais ils ne comprirent pas tout de suite ce à quoi ils devaient s'attendre.
Les Récleyès ne se cachent plus. Et ils sont confiants au vu de la provocation ouverte qu'ils viennent de faire à Saona. Ils attaqueront d'un instant à l'autre la capitale et s'éparpilleront sur toute la route qui mène à l'Arbre de Vie. Bientôt, c'est toute la forêt qui raisonnera.
Déroulement de la Mission
Vous commencerez par mettre votre personnage dans la situation décrite ci-dessus. Comment réagit-il face à l'annonce ? Va-t'il se joindre aux forces de Saona, ou faire route seul ? A vous de voir ce que votre personnage décidera.
Votre but ? Rejoindre l'Arbre de Vie avant que les Récléyès ne le détruise.Mais ces derniers ne se laisseront pas faire.
Le maître du jeu répondra pour contrôler les Récleyès dans la forêt, ainsi que les Anciens de Saona répondant à l'appel à l'aide.
Mère Nature
Divinité
Messages : 4767 DC : Juliette Célian / Marissa E. Iselk Expérience : 3999
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Sam 9 Sep 2017 - 2:54
Plus que quelques mètres à travers cette forêt épaisse et le moment qu'il attendait depuis qu'il avait compris quel était son rôle dans ce bas monde allait enfin arriver. L'Arbre serait bientôt à portée de main ! Sylvius se laisserait presque emporté par l'orgueil. Il a emmené les Récleyès là où ils n'avaient jamais pu réussir à aller même pendant leur heure de gloire. Tous croient en lui et cette traversée silencieuse de la forêt lui a donné l'envie de croire qu'il pourrait gagner tout aussi facilement.
Il ne peut s'empêcher de murmurer comme une prière à l'intention des dieux :
- Nous y sommes presque.
À l'avant, les combats ont déjà du commencer. Voulant s'assurer de leur victoire, Sylvius continue d'avancer le plus silencieusement avec son armée de cent hommes tous répartis en groupe d'une dizaine. Deux de ces groupes ont pris de l'avance et ne se sont pas arrêtés lors de leur dernière pause. Sylvius les a envoyé à l'avant pour empêcher les habitants de Saona d'arriver trop rapidement à l'Arbre de vie. Et le plan semble fonctionner.
Alors que le ténébreux est à l'avant de l'armée, entouré par ses meilleurs éléments, leur présence est découverte à cause d'un autre groupe un peu moins discret. Les Anciens envoient alors un signal dans une corne puissante. Bientôt, c'est toute la forêt qui se mettra à résonner jusque Saona. Cela énerve le récleyès qui n'apprécie guère avoir été découvert avant d'arriver réellement devant l'arbre. Pourtant, s'il lève les yeux, il pourrait commencer à l'apercevoir à travers la végétation de la forêt.
Ils y sont. Se tenant face à quelques gardiens et prêtres qui semblent sortir affolés de leur forteresse, Sylvius se tient auprès de ses hommes qui en très peu de temps se retrouvent à entourer complètement le petit canyon qui encercle l'Arbre. Le ténébreux quant à lui est devant la passerelle qui mène à cette entrée interdite, mais, il ne fait pas de pas en avant et reste où il est. Son objectif, détruire cet endroit sacré pour qu'il disparaisse à tout jamais de ce monde.
À son signal, dans un premier temps, ses soldats se concentrent avant tout sur l'arbre de vie et non pas les hommes et les femmes qui essayent de le défendre.
Marissa E. Iselk
Soldat
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(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Dim 15 Oct 2017 - 0:08
Les ombres de la perfidie
le 17 Virgonès 1249
Elle est face à une immense plaine, seule avec son dragon volant dans les cieux. Un sentiment de quiétude l'enveloppe, le soleil caresse sa joue et elle a l'impression de flotter elle aussi au milieu des nuages. Lorsqu'elle rouvre les yeux pour contempler son dragon, son regard est attiré par une silhouette au loin. Elle lui semble si familière, elle a beau n'être qu'une tache noire au loin, elle sait qu'il s'agit de son père. Elle court alors vers lui oubliant complètement le dragon. Elle court aussi vite que le plus violent des vents d'automne, mais elle n'avance pas. Le ciel s'est chargé d'électricité et se couvrent d'épais nuages sombres.
__________
DING DONG DING...
Marissa se relève brusquement aux premiers tintements de cloche. Ce bruit assourdissant la réveilla d'un rêve qui agitait parfois ses nuits depuis quelques temps, mais peu importe ! Elle dormait dans un lit propre et c'était là l'essentiel. S'asseyant sur le rebord, elle ramassa ses affaires qui étaient juste par terre et lâcha un grognement. Elle était dans la forêt depuis un petit moment déjà et elle avait particulièrement aimé cet endroit pour sa tranquillité. Elle avait beau être à la capitale des Anciens, elle s'était trouvé un petit hôtel en périphérie de la ville sur un Mirlis bien petit par rapport aux autres arbres majestueux du centre ville.
L'Arvèles glissa ses jambes dans son éternel pantalon de cuir rouge. Il avait cependant bien plus fière allure que lorsqu'elle était arrivée en ville, il en était de même pour sa veste cousue dans le même cuir. Après avoir compris qu'elle resterait un moment dans cet endroit, Marissa avait fait appel aux services d'un tailleur de la ville pour lui refaire le même ensemble en cuir et elle en était plutôt fière. Elle se leva et ferma les lacets et le bouton de son pantalon puis elle enfila une chemise de lin noire avant de se diriger vers une bassine d'eau dans l'angle de la chambre. Le bruit raisonnait dans toute la ville, mais elle avait encore l'impression de dormir.
Ses gestes furent lents et elle fut s'y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à attacher son plastron. Il lui fallut alors quelques minutes pour accrocher toutes ses armes à leur place, le fusil et le poignard accroché à un harnais dans son dos et sa rapière et son fouet de chaque côté de ses hanches. Une fois qu'elle eut ramassé son baluchon, il ne restait plus rien qu'une chambre vide au lit défait. Marissa avait beau être dans la région depuis un moment, elle en avait apprécié la tranquillité, mais n'avait pas cherché à s'y établir et maintenant que ce vacarme envahissait Saona, elle avait l'impression que c'était le moment de partir.
Elle jeta un oeil par la fenêtre dehors pour voir s'il y avait du mouvement, mais au contraire, les gens s'étaient arrêtés dans la rue et cherchaient la provenance de ce bruit. L'Arvèles descendit à la réception et régla sa note. Elle demanda au gérant s'il savait ce qui se passait, mais il haussa simplement les épaules et encaissa l'argent. En se dirigeant vers la sortie, elle passa à côté de deux hommes dans le hall de l'hôtel qui semblaient affolés. Elle les ignora complètement malgré leurs propos :
- C'est impossible que ce soit ça !
- Je te dis que c'est une alarme provenant de l'Arbre de Vie ! N'as-tu pas lu les mémoires de ...
L'espionnage n'avait jamais été son fort et rien ne laissait supposer que ces deux là savaient de quoi ils parlaient. Marissa continua sa route et se dirigea vers la sortie de la ville. En à peine quelques minutes, l'ambiance tout autour d'elle a changé. Tous les habitants courent de partout, alors que l'Arvèles passent à côté de l'un des baraquements de la garde de la ville, elle voit plusieurs soldats sortirent armés jusqu'aux dents et se diriger avec hâte vers un des escaliers principaux menant à une des sorties de la ville. C'est à ne plus rien y comprendre. Marissa attrape alors un des derniers gardes qui sort, mais celui-ci n'est pas armé.
Elle ne cherche pas à comprendre et lui demande brutalement :
- Ca signifie quoi tout ça ? La ville est attaquée ou quoi ?
Il ne cherche même pas à s'écarter d'elle et lui répond simplement :
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Ven 5 Jan 2018 - 12:55
Les ombres de la perfidie
Voilà plusieurs heures que j'attends, à l'abri entre les racines de ce gros chêne centenaire. Au dehors, le chaos. Ma ville ne ressemble plus au havre de paix qu'elle était autrefois. Les Anciens courent dans tous les sens. Certains fuient, d'autres restent pour se battre. Lesquels rejoindre ? C'est trop dangereux, mais c'est ma ville tout de même, ma forêt qui est sur le point de se retrouver à feu et à sang. Je secoue la tête comme si cela pouvait suffire à en chasser les idées noires. Fuir bien sûr, est la réponse la plus logique. Oui, c'est ça, je vais prendre Boule de Poil sous le bras et fuir, loin, là où personne nous trouvera. Et puis ensuite ? Eh bien je défendrais ce bout de forêt là et j'y veillerai puisque c'est mon rôle de Gardienne. Voilà !
L'arbre au dessus de moi grince, ses racines se rapprochant légèrement comme s'il souhaitait m'enfermer dans cet enchevêtrement pour toujours. Ou « jusqu'à ce que la raison me revienne », si j'en crois ses propos. Le vieux tronc grince dangereusement et je perçois sa colère. Je me garde bien de toucher ses racines du bout des doigts pour ne pas entendre sa fureur. « Et ton serment ?! » me hurlera t il certainement. Mon serment, mon serment, j'étais jeune et naïve lorsque j'ai prêté serment ! Je ne savais pas encore ce qu'étais le monde. Je ne savais pas à quel point la haine et la soif de sang brillait dans les yeux de la sombre confrérie. Je ne savais pas non plus qu'ils viendraient brûler nos arbres, chez nous ! Le souvenir de la soldate de la cinquième confrérie que j'avais croisé près des Chutes de Veroni me fait frémir. Non, c'est décidé, je m'en vais loin d'ici.
Je tends l'oreille et ne percevant qu'un vacarme lointain, je me mets à creuser entre les racines du chêne pour pouvoir me sortir de ma cachette. Et je n'aurais jamais dû poser ma main là. « MALHEUREUSE ! TU NOUS ABANDONNES DONC AINSI ? » Je sursaute mais reprends mes esprits et continues de creuser en redoublant de précaution. Non, je dois partir, un Gardien mort ne sert à rien. « MAIS UN GARDIEN NE FUIT PAS LORSQUE SA FORET MEURT ! UN GARDIEN SE BAT ! » Je soulève ma main le plus vite que je peux pour rompre ma connexion avec l'arbre. J'avais raison, sa colère est tout à fait terrible. Le trou est assez grand désormais. Je me faufile, rampant pour passer sans l'effleurer. La fureur de l'arbre est si grande que je le sens presque trembler tandis que je m'extirpe de mon antre. Mais alors que je m'apprête à en sortir, mon pied se coince dans une racine (à moins que ce ne soit la racine qui ai coincé mon pied ...) « Tu me déçois, traîtresse. Tu nous déçois tous. »
Je tire mon pied vers moi, me concentre pour créer une jeune pousse au pied de cette immense création de la forêt et disparaît en courant, mon Gila Eggret sur les talons.
***
Je cours.
Je n'ai jamais couru aussi vite, je n'ai jamais couru aussi longtemps. A mes oreilles résonne encore le glas de l'Arbre de Vie. Rapide, puissant, un appel au secours ultime, demandant à chacun ses dernières forces pour survivre. Un appel lancé par mes frères. Je soupire, je dois arriver là bas et rejoindre les miens avant qu'il ne soit trop tard. A intervalles irréguliers, Boule de Poil feule pour me rappeler que c'est de ma faute si nous sommes dans cette mauvaise posture, à courir comme les perdus que nous sommes afin de rattraper le temps que j'ai laissé filer. Je sais, Boule de Poil. Mais le courage ne s'invente pas, il faut attendre sagement qu'il nous tombe dessus.
Autour de moi, seulement les grands arbres qui s'étendent jusqu'au ciel. Où sont les autres Anciens ? Déjà sur place ? Je sais qu'une partie œuvrait encore à Saona, non loin de ma cachette, rassemblant des armes, des armures et des vivres. J'entends des cris et des appels, venant de partout mais pourtant rien ne s'offre à ma vue hormis les créations sylvestres de Mère Nature. Je sais que l'Arbre de Vie est encore loin et je ne pourrais pas tenir cette allure des heures durant. Progressivement, je ralentis la cadence, adoptant une vitesse de course que je pourrais garder un peu plus longtemps. Je ne dois pas m'arrêter, sous aucun prétexte. Il y aurait trop de risques que je fasse demi-tour.
Devant moi, derrière moi, les hurlements des Anciens et le fer des Récléyès résonnent dans la forêt, lui donnant une sonorité lugubre bien loin de son habituelle musique apaisante. Une larme coule le long de ma joue, ils violent notre forêt, ce havre de paix ancestral qui nous a été donné par la Déesse elle-même. N’ont ils vraiment aucun respect ? Quels Dieux vénèrent ils pour tuer ainsi des hommes chez eux, dans leur ville, dans leur maison ? J’ai entendu dire qu’ils vouaient un culte à Sydillia, mais même cette sombre déesse peut elle cautionner de tes actes en son nom ?
Ma haine pour ces barbares grandit à mesure que j’avance en direction de l’Arbre de Vie. Ils ne sont que des voyous, des traîtres, tuant des hommes pour une déesse qui ne les a pas créé. Ils ne sont que les ombres de la perfidie.
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Mar 9 Jan 2018 - 17:48
Ahmes était resté un peu plus longtemps que prévu à Saona. Peut être avait il fini par apprécier les lieux, et cela lui permettait de gagner un peu d'argent dans un endroit qu'il trouvait plutôt paisible une fois que l'on c'était fait à la végétation. Une pause pouvait faire du bien, même si évidemment il ne se sentait pas vraiment "chez lui", il n'avait pas de maison et n'était qu'un étranger venu de terre désertique. Mais peut être n'était il pu si "anormal" dans sa tête, une graine d'espoir venait de germer en lui : sa prochaine destination. Un endroit où peut être il serait accepté enfin. Ahmes avait déjà préparer ses minces bagages, des affaires en plus, des plantes et des provisions. Demain il s'en irait vers de nouveau horizon. Mais la cloche sonna.
C'est la première fois qu'Ahmes l'entendait, en même temps c'était aussi la première fois qu'il venait dans la forêt des Anciens. L'agitation dans les rues le convainquit de penser que ce son annonçait une très mauvaise nouvelle. Un danger même. Mais lequel ? Dans tout les cas les habitants étaient prêt à prendre les armes, adieu la pause paisible. Il interrogea un passant pressé qui ne pu que lui expliquer qu'il s'agissait de la cloche de l'Arbre de Vie et qu'une chose terrible devait se passer car ça n'était jamais arrivé auparavant. Mmh.... quelque chose disait à Ahmes que s'il arrivait quoique ce soit à l'Arbre par définition de vie, cela ne serait guère positif et impacterait le monde où qu'ils soient. Le Namès grimaça et s'empressa d'aller chercher son bagage qui lui servirait donc à la place d'équipement contre la menace inconnu.
Il rejoignit un groupe d'individus qu'il ne connaissait que de vues - des locaux croisés vite fait - afin de les prévenir qu'il resterait à disposition, songeant que la présence d'un soigneur ne serait pas de trop en ville, ne sachant pas à quoi s'attendre. Ses dagues à la ceinture et son sac à l'épaule, le Namès tenta de trouver un endroit où se placer, tendu, à l'affut d'explication, puis se décida à s'incruster dans un groupe se dirigeant vers l'Arbre de Vie puisque c'était à priori par là qu'il y avait un soucis.
Eien VerteFeuille
Mage
Messages : 78 DC : Ivinea Loryed Présentation : Ici ! Carnet : Là !Expérience : 129
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Lun 5 Fév 2018 - 15:39
ft. Eien Vertefeuille 690 mots
Les ombres de la perfidie
Une belle matinée, un vent presque doux pour la saison faisait bruisser la forêt qui vit, sans se préoccuper de ce qui l’entoure. Ou peut-être que si ? Eien n’avait pas le don d’Enara pour comprendre ce qu’ils disaient. Elle se demandait si c’était bien passionnant cela dit. Les arbres n’avaient jamais été connus pour leur grande conversation. Sauf peut-être Grand-mère Feuillage, si celle-ci avait jamais existé.
Elle avait décidé d’écourter un peu son isolation pour revenir à Saona. Pas qu’elle ait particulièrement envie de revoir ses parents, mais la conversation qu’elle avait eu avec Sylvius l’avait perturbée. Elle n’arrivait plus à se concentrer aussi bien qu’elle aurait dû. Elle avait sérieusement besoin de réfléchir sur ce qu’il avait dit. Elle avait trouvé dans ses paroles un écho parfois surprenant. Mais l’ensemble de la scène lui avait laissé un souvenir dérangeant, ce qui la mettait d’autant plus mal à l’aise. D’autant qu’elle s’était livrée à lui plus qu’elle ne l’avait jamais fait avec quiconque. Elle s’était permise de faire des remarques remettant en cause des valeurs profondément ancrées chez les Anciens. Comme le respect des Dieux, ou la politique décidée par leurs Nascors. Ils étaient choisis par l’Arbre après tout, non ?
Elle ne se pressait pas particulièrement sur le chemin du retour, marchant de manière suffisamment vive uniquement pour se réchauffer. Elle avait pris le temps de jouer avec Nialë en lui envoyant des boules de neiges lorsqu’elle trouvait une congère. Elle avait pris le temps de s’arrêter pour manger. Elle avait retardé son arrivée à Saona. Elle ne voulait pas se confronter une nouvelle fois à sa famille. Ses parents avaient gardés des réactions étranges depuis qu’elle avait claqué la porte un an plus tôt. Et Enara était devenue… bizarre. Elle ne savait pas bien ce qui lui était arrivé, mais Eien avait l’impression que sa sœur était devenue paranoïaque.
…………………………
Elle avait pris son temps. Un temps qui lui manquait à présent. Au premier son de cor, elle s’était étonnée, n’avait pas compris. Ayant toujours évité les cours de combat et de stratégie, elle ne comprenait pas le message que celui-ci portait. Mais il avait été répercuté dans la forêt. Jusqu’à ce qu’un autre son, bien plus alarmant, vienne combler le silence de la forêt. Une cloche. Saona ? Y avait-il un problème à Saona ?
Quoique… Non, à bien écouter, ce n’était pas la cloche de Saona, elle ne reconnaissait pas son timbre ! Et elle avait vécu suffisamment longtemps en ville pour savoir à quoi s’attendre. L’Arbre de Vie. Cela ne pouvait être que ça. Eien eut soudain des sueurs froides. Il y avait un problème à l’Arbre ? Mais ces sons de cors… Ne me dites pas que …? Une attaque ? Mais qui oserait… Les Récleyès ? Comment auraient-ils pu …?
Il fallait qu’elle fasse quelque chose, mais quoi. Eien était paniquée. Pas terrifiée, non. Pas encore. Pas tant qu’elle n’aurait pas une confirmation sur ses doutes. Et elle se tenait figée sur place, incapable du moindre mouvement, regardant droit devant elle en se demandant ce qu’elle devait faire, dans quelle direction devait-elle courir ? Que pouvait-elle bien faire, elle ne savait pas se battre ?
Une masse multicolore tomba sur elle brutalement. Écroulée par terre, elle leva les yeux vers son agresseur. Nialë portait sur elle un regard doré dont le sérieux était quelque peu inquiétant. Défend les tiens. Ses pensées étaient relativement claires là-dessus. Tu as peur ? C’est normal, ne la laisse pas te paralyser. Je suis là. Ensembles, à jamais. Eien avait rarement compris de manière aussi limpide ce que voulait dire son frère d’âme, et pourtant ils avaient toujours eut une relation très fusionnelle.
Elle ne savait pas se battre, et pourtant… Et pourtant elle en avait sans doute les moyens ? Elle connaissait la forêt comme sa poche, elle pouvait défendre. Pas seule bien sûr. Mais elle était Mage bon sang ! Il était peut-être temps qu’elle mette ses compétences à profit d’autre chose que la connaissance ! Elle courut donc en direction de l’Arbre, manipulant nerveusement la lumière entre ses doigts.
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Ven 16 Fév 2018 - 17:35
▲ Event 4 | Les ombres de la perfidie ▼
Arnlo, le 28 Khal 1249
Tu lèves les yeux de ton parchemin lorsque tu entends toquer à la porte. Tu te redresses, le cuir de ton fauteuil exprimant son désaccord dans un couinement aigu. Alors que tu t’appuies contre le dossier, ta main se saisit de ton pendentif pour le glisser sous ton haut. Un léger froid parcoure ta peau, comme si tu étais enveloppé par une douce brise automnale. Tu souris, comme à chaque fois que tu es traversé par cette agréable sensation puis lance d’une voix haute : « Entrez. »
La lourde porte de bois de l’autre côté de la pièce s’ouvre doucement sur un homme d’âge mûr accompagné d’une délicate demoiselle. Le visage de cette dernière t’es familier, il s’agit de Lumiës, la jeune demoiselle que tu as accueilli il y a quelques années et qui travaille depuis pour toi, en temps que gouvernante. Ses longs cheveux blonds comme la gemme qui lui a donné son nom sont relevés en un chignon impeccable et son informe rouge et or met en avant à la fois sa beauté et le prestige de son employeur. Toi donc.
A ses côtés, l’homme - en uniforme lui aussi - ne contraste pas avec la richesse du lieu et des tenues. D’environ une cinquantaine d’années, il paraît plus vieux que toi-même, même avec le visage sous lequel tu leur apparais : Humain, d’une petite quarantaine d’années, tes cheveux poivre et sel tombent de chaque côté de ton visage, encadrant tes yeux d’une étrange couleur dorée, seul vestige de ta condition de Liare. Tu détailles son uniforme qui semble t’indiquer que tu te trouves face à un militaire. Lumiës te le confirme en annonçant haut et clair : « Commandant Erol, de Saona. » Puis la jeune femme se retire, refermant la porte derrière elle, vous laissant tous les deux dans ton grand bureau.
Tu te lèves de ton fauteuil et invite l’homme à s’asseoir devant toi d’un amples geste de la main. Mais l’homme reste droit devant ton bureau et commence son discours avec raideur : « Monsieur Örjan, votre richesse et votre générosité ne sont plus à prouver. » Tu souris. Bien évidemment, tu as travaillé longtemps à la relation de ces réputations et cela t’as coûté cher en or comme en énergie pour faire circuler des rumeurs dans ce sens. « Saona est menacée par la cinquième confrérie, Monsieur. Nous aurions besoin de votre aide financière. »
***
Saona, le 12 Virgonès 1249
Il t’a fallu quelques jours pour mettre de l’ordre dans tes affaires avant ton départ, au grand damne du commandant qui semblait vouloir te voir partir au plus vite mais aussi de Lumiës, loin d’être ravie à l’idée de devoir gérer seul le manoir pour une durée indéterminée. Elle n’était pas complètement seule, bien évidemment, tu as bien d’autres domestiques, mais c’est à elle que tu as confié la responsabilité de garder ta demeure et ta réputation en état. Tu sais que cela ne l’enchante pas mais elle est à Arnlo la seule personne en qui tu as une confiance absolue. Après ton départ, il t’a fallu du temps avant de rejoindre Saona, loin de ta ville d’accueil, votre convoi n’avançant qu’à faible allure à cause de votre lourd chargement.
Tu repenses un instant à l’entrevue que tu as eut avec Erol dans ton manoir. Tu n’as pas hésité longtemps avant d’accepter, tu as besoin d’entretenir ta réputation d’homme généreux et investi. A vrai dire, tu n’as pas grand chose à faire des guérillas humaines et tu aurais préféré donner cet argent à la rébellion liare mais tu dois reconnaître qu’une prise de pouvoir ou un massacre des Anciens par les Récléyès serait de mauvais augures pour le commerce.
Ton arrivée à Saona te ravit pourtant. Tu ne sais pas comment son traités les personnalités importantes ici mais l’accueil qui t’ai réservé te convient à merveille. Cela dit, tu n’as pas trop de doute sur la question. Tout le monde sait que si le stratège est venu en personne requérir ton aide, c’est que tu n’es pas n’importe qui.
***
Saona, le 17 Virgonès 1249
Voilà quelques jours déjà que tu es à Saona et tu ne te lasses pas du spectacle qu’offre la ville végétale mais cela ne compense en rien les nombreux désagréments de la vie chez les Anciens pour un Liare. L’humidité ambiance, créée par la canopée qui forme un toit au dessus de la ville, est source de douleur et tu ne comptes plus les brûlures causées par une goûte de rosée tombée de l’épais feuillage. Sans compter quelques autres détails qui ont tout de même leur importance : ta réserve de lave s’amenuise, ta Vérité du feu t’est ici inaccessible et la fraicheur te ronge de l’intérieur, tant et si bien que tu te sens désormais comme un vieillard perclus de rhumatismes.
Tu tentes de garder – en apparence du moins – une humeur égale mais tu sais que ne te tarderas pas à rentrer chez toi, pour retrouver l’air sec et les températures plus douces de la plaine isolée. Pour le moment, les Anciens te retiennent, demandant ta présence çà et là, même lorsqu’elle n’aurait pas été nécessaire. Dans la chambre qui t’a été attribuée, tu as déjà commencé à rassembler tes affaires, prêt à repartir vers ton manoir. Tu ne l’aurais pas avoué mais Lumiës te manque un peu elle aussi. Elle a bien plus de discussion que les gardiens gardant farouchement leurs secrets, ayant si peur de te révéler un détail compromettant qu’ils ne te disent. Savent ils que tu es un Liare ? Cela t’étonnerait, tu n’as pratiquement pas quitté ta Phehoto depuis ton arrivée dans leur Capitale.
Alors que tu es en train de finir de ranger tes habits de riche facture dans une grande malle, des cloches se mettent à sonner. Leur son, disgracieux et par la même occasion décalé dans ce monde où même les sons et les odeurs semblent être faits pour créer une ambiance de paix et d’harmonie, te fait levé la tête. Ce carillon là n’annonce certainement pas l’heure du repas. Tu attrapes ton arme, juste à portée de main et te retourne vers la porte pour savoir ce qu’il se passe à l’extérieur lorsqu’elle s’ouvre en catastrophe, allant percutant le mur avec violence. « Les Récléyès ! Ils aaaa… AAAAH !!!! » Le jeune Ancien qui te fait face se met à hurler tandis que tu cherches à attraper ta gemme de métamorphose que tu n’avais pas encore remise contre ta peau. Mais tu ne prends pas le temps de l’expliquer au jeune homme qui a prit la fuite. Tu te contentes de passer la chainette et son pendentif sous ton tee shirt avant de te mettre à courir en direction de la place.
Bon, la rollbox est pas pratique, j'essaierai de trouverai un codage mieux bientôt !
Namo
Esprit Guide
Messages : 108 DC : Madène Calis & Rhys Songsteel Expérience : 430
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Dim 18 Fév 2018 - 21:55
À Saona, c’est la panique. Les cris résonnent dans toute la cité arboricole, les gens courent dans tous les sens et se bousculent.La désorganisation ambiante empêche de se concentrer, et la peur est communicative. La plupart des habitants ont compris le signal du tocsin et se précipitent en direction de l’arbre de vie, espérant arriver à temps pour le protéger, certains préfèrent rester sur place pour défendre la ville contre l’invasion, d’autres enfin se terrent dans leurs maisons pour tenter de survivre.
Les premières explosions retentissent, faisant trembler les bâtiments et des flammes apparaissent, tirées par des archers qui visent autant les monuments officiels que les maisons individuelles, plus fragiles. Bientôt, l’incendie se propage et de plus en plus de civils non armés se précipitent vers les échelles et escaliers qui mènent jusqu’au sol. L’un des mirlis en bordure de la ville, plus étroit et moins solide, est abattu, arrachant ponts et passerelles, emportant les constructions qu’il abritait, et détruisant les édifices des arbres voisins dans sa chute.
La cité n’est plus un endroit sûr. Les Récleyès ne prennent même pas la peine, ou le risque, de grimper jusqu’à elle. Ils préfèrent mettre le feu en des points stratégiques. Le premier mirlis à tomber était un avertissement, d’autres commencent déjà à vibrer sous les coups de béliers et les explosions qui minent leurs bases. Le message est clair : fuyez ou mourez. Ou plutôt : fuyez et mourez : une escouade de quatre ou cinq soldats de la cinquième confrérie attend les fuyards au sol à chaque sortie pour semer la pagaille.
Dans la forêt, vous n’êtes guère plus en sécurité. Plus d'une centaine de Récleyès ont envahi la forêt, par petits groupes ou en solitaire. Ils constituent un quadrillage serré de la zone. Des hurlements retentissent à intervalles irréguliers, des cris d’animaux, des signaux sonores que vous n’êtes pas en mesure de comprendre. Les soldats du Ténébreux ne perdent pas de temps à vous pourchasser mais sont sans pitié avec quiconque se trouve sur leur passage. Ils sont si nombreux qu’il est impossible de leur échapper.
Quelques Anciens un peu plus aguerris que les autres essaient de rassembler les survivants de Saona au pied de la cité pour les mener au plus vite auprès de l’Arbre de Vie, espérant que le nombre soit aussi significatif de survie. Ici non plus on ne lambine pas pour rattraper les retardataires. La source de toute Vérité sur Madelle passe avant la survie des individus. Ils ne laissent pas pour autant des gens sans aide le cas échéant. Là aussi des appels fusent en tous sens.
Le combat pour rejoindre l’Arbre de Vie sera rude.
Directives
Clairement, vous n’avez aucune chance de survie dans cette forêt truffée d’ennemis si vous restez seuls. Rejoignez le groupe d’Anciens qui se dirige vers l’Arbre de Vie.
Même à plusieurs, les Récleyès vont être un ennemi coriace qui fera tout pour vous empêcher d’avancer tout en allant le plus vite possible. Ils seront impitoyables.
Le MJ interviendra de temps à autre pour jouer les Récleyès ainsi que les Anciens qui vous accompagnent. N’oubliez pas que même si l’Arbre est proche, dans des conditions normales il y a déjà plusieurs heures de trajet depuis Saona : vous n’êtes pas sortis de l’auberge.
Une dernière chose : la guerre est ouverte. Nul n’est à l’abri. Si vous restez trop à l’abri, la sentence sera terrible.
Enara VerteFeuille
Gardien
Messages : 71 DC : Winter C. Eliwën, Drake Val Ary, Ria Carnet : Pssit, par ici !Expérience : 87
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Dim 11 Mar 2018 - 20:56
Les ombres de la perfidie
Partout, semblant venir de tous les côtés à la fois, des cris et des hurlements en tous genres me parviennent : des cris d'animaux, le craquement des branches qui se brisent ou encore, parfois, des lamentations qui semblent être humaines. Je me dirige du mieux que je peux à travers la forêt mais la peur qui me tord les entrailles ne m'est d'aucune aide.
J'ai tant de fois voulu et tenté de faire demi tour que je suis étonnée d'être encore en train de courir vers la mort. Mais il le faut, ce sont les arbres qui me l'ont dit. Les arbres me guident également, m'indiquant le chemin lorsque je pose ma main sur leur tronc à la recherche de la bonne direction à prendre. Beaucoup m'encouragent mais je sens la haine de certains mirlis centenaires. Mais je n'ai pas le temps ni l'énergie de m'en occuper pour le moment, cela devra attendre.
Bientôt, les arbres me font savoir que je ne suis plus très loin, plus que quelques minutes avant d'atteindre la périphérie de l'arbre. Tant mieux car je n'ai plus de souffle et cela fait déjà bien longtemps que j'ai cesser de courir à pleine vitesse pour adopter une allure plus faible mais que je pourrais conserver encore un moment.
Soudain, alors que je pose ma main sur une gigantesque racine pour reprendre mon souffle et affiner ma direction, l'arbre m'indique un chemin différent, que je sais faux. « Les humains. Il faut rejoindre les Hommes car la forêt est plus forte que l'arbuste isolé. » Il y aurait un groupe d'humain que je pourrais rejoindre ? J'hésite un instant avant de me décider. Il est enfin temps de laisser de côté mes pensées pour suivre la sagesse des arbres. Je prends donc le chemin que m'indique l'immense mirlis, à la recherche des hommes qui se trouvent déjà dans cette forêt, près à se battre contre le Récléyès.
(#) Sujet: Re: Event °4 | Les ombres de la perfidie Jeu 15 Mar 2018 - 10:39
▲ Event 4 | Les ombres de la perfidie ▼A quelques mètres devant toi, le gardien se met à trottiner, allure confortable, certes, mais très peu adaptée à la situation à ton sens. N'êtes vous pas pressés si une attaque a lieu ? Ou alors l'Ancien ne se dirige pas vers les combats mais ailleurs dans la forêt, pour un dessein qui t'es inconnu.
Que faire tu ? Ou es tu le mieux, pour toi, ta réputation mais aussi tes connaissances ? Suivant toujours l'homme, tu prends un instant pour t'interroger mais tu ne dévies pas ta course : le savoir est source de pouvoir et tu as très envie de savoir où va ce gardien là. Après tout, tu es certain qu'il sait que tu es derrière lui, ces hommes connaissent trop bien la forêt, ses mouvements et sa musique pour ne pas percevoir ta présence. S'il ne t'a pas attaqué ou envoyé ailleurs, tu ne vois aucune raison de te priver.
Vous courrez pendant un temps qui te paraît infini, si long que tu en viens bientôt à te demander si tu as fait le bon choix puis si l'homme que tu as décidé de suivre n'est pas tout simplement en train de fuir sa patrie. Cependant, un fait indéniable s'oppose à cette dernière hypothèse : à mesure que vous avancez dans la forêt, les arbres se font plus larges, plus vieux et la végétation plus dense.
Çà et là, tu aperçois quelques animaux, certains fuyant devant votre passage, d'autres se contentant de vous regarder passer, nullement effrayés. Mais, à mesure que vous vous enfoncez entre les arbres, vos spectateurs se font plus rares, jusqu'à disparaître complètement. Leur présence est vite remplacée par des hurlements à vous glacer le sang mais tu ne songes pas un seul instant à faire demi tour : tu continues de suivre le Gardien qui ne montre aucune hésitation, lui non plus. Tu ne vois pas son visage, aussi tu ne saurais dire si ces cris lui parviennent aussi nettement qu'à toi et s'ils l'atteignent. Mais il continue de te tourner résolument le dos, avançant sans s'arrêter.