"Ne baissez pas les bras, on repart ! Cria l'homme en armure, rassemblez les affaires restants et remettons-nous en route !"

Et les soldats vinrent ramasser les sac en toile crottés par la boue et l'eau. La mage prit le sien, qui était contre le corps d'un Kraveles, tacheté de sang. Elle le passa sur son dos, la charge pesante, et reprit la route en même temps que le chariot en bois. Le silence reprit, presque tout les soldats avaient perdu le morale. Certains baissaient la tête, d'autre lâchaient des larmes discrètes. Certains avaient même prié auprès des corps inertes de leur semblables. La mage n'y pensait pas, elle devait poursuivre. Les Recleyès sont sa seule famille, et la puissance qu'elle a acquise jusqu'à maintenant est grâce à cette confrérie. Elle ferma les yeux et soupira. Puis elle regarda autour d'elle. Le ciel était invisible, le chemin qu'ils entreprenaient était recouvert par un dôme de verdures et de branches, ou la lumière teintée de vert passaient en de fins rayons. Asmody s'arrêta, passa sa main sur un des rayons qui vint se réfléchir sur sa peau blanche. De fins points blancs, de la poussière, scintillaient dans les rayons, et la mage esquissa un léger sourire, fin, peut-être innocent.

La boueuse route semblait monter, et l'humidité avait noyé la terre, la rendant glissante. Le chariot était bloqué au sommet de la monté, et allait se dérober en arrière quand le chef se mit à crier:

"Poussez, poussez bande de fainéants !! Le chariot va tomber !!"

Les soldats se mirent autour de chariot en bois grinçant pour la rattraper, la jeune mage était en dessous, les bottes glissants dans la boue, poussant de toutes ces forces le chariot rempli à ras-bord de sacs et de pierres pour l'édifice destiné, quant un bruissement au-dessus des grognements et des cris du chef attira l'attention de la mage. Qu'était-ce cette menace qui surplombait la troupe de soldats ?...

Un Kravelès, plus petit que ceux qui sont vous ont attaqué, surgit d'un arbre au dessus du chariot et atterrit sur celui-ci qui ne supporte pas son poids. Alors que la créature saute à terre, le chariot se met à dévaler la petite pente et se retourne, entraînant dans son sillage certains des Récleyès, dont le chef de cette expédition. Entraîné par le chariot, il se fait traîner dans la boue et se brise la jambe lorsqu'il percute violemment un arbre et se retrouve coincé entre lui et le chariot.

L'escouade est complètement désorientée et se retrouve séparée en deux. Entre ceux qui sont en bas de la pente à cause de la chute ou pour tenter de récupérer les sacs, et ceux qui sont toujours en haut et se trouvent confronté à la créature qui semble pour le moment toute seule. Le Kravèles tente ainsi d’agripper le cou d'un des Récleyès, mais ses gestes sont hasardeux à cause de son bois difforme. La créature est si petite, car son corps semble ratatiné sur lui-même.

Elle n'en reste pas moins redoutable par sa rapidité et son étrange façon de se mouvoir, semblant ne devenir qu'un avec l'environnement. Le Kravèles reste à bonne distance et ses fins doigts n'arrivent peut-être pas à attraper sa proie pour l'instant, mais ils lui permettent de se protéger d'éventuelles coups de lames. Elle est clairement désorientée et pour cela elle n'en est que plus dangereuse. Le convoi est en grand danger.

La cargaison au sol, les effectifs réduits et démotivés par tous ces imprévus. La pluie qui commence à tomber ne fait que reflétait leur état d'esprit. Certains sont ici depuis des semaines et n'ont pas eu les pieds au sec depuis autant de temps. Les convois qui n'arrivent pas à destination sont d'ailleurs fréquents et le simple fait de ramener quelques sacs est en soit suffisant pour permettre à la construction de continuer.

Gérer cette situation, faite les choix qu'il faut pour assurer qu'une partie de la cargaison arrive à destination. Il en va de l'avenir des plans du ténébreux. Même si les hommes sont fébriles, tous sont prêts à mourir pour les desseins de leur dirigeant et si cela consiste à traîner des sacs dans la boue ou être le repas des créatures des marais, qu'il en soit ainsi. Personne ne compte fuir, pour aller où...

À moins d'une heure au sud votre confrérie vous attend. Là-bas, vous serez face à une prodigieuse infrastructure comme vous n'en avez jamais vu. À peine arriverez-vous dans le périmètre que l'on viendra vous prêter assistance, après avoir récolté les sacs. Ne lâchez rien et défendez vous contre le marais et ses occupants pour enfin arriver auprès des vôtres et gagner une place lors de la véritable attaque des Récleyès.

Soyez vous aussi prêt à tout et démontrez votre loyauté. Vous serez ainsi mis au courant de la prochaine attaque qui démarrera ici-même et invité à y participer lorsque les dernières neiges fonderont.  

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