Mois de malièr 1248.
Ses tempes battaient fortement, sa bouche extrêmement sèche et il eu beaucoup de mal à ouvrir un oeil.
Ulrich s'était mis mal. Hier, il avait profité d'une dernière soirée en compagnie d'anciens camarades. Ils avaient annoncés leur départ vers le sud, et quand à lui, il hésitait encore sur le chemin qu'il allait suivre. Vers l'ouest, voir la mer? Ou plutôt vers le nord, espérant décrocher un contrat. En tout cas, son chemin actuel allait inévitablement le conduire vers la plus proche cruche d'eau. Oh oui, de l'eau. Il ne voulait rien d'autre que ce liquide à cet instant précis.
Avalant avec difficulté sa salive, il se redressa, le cerveau en train de fondre et le coeur au bord des lèvres. Encore un peu titubant, il se dirigea vers de quoi se servir un verre d'eau.
- Oh ... Oh bordel ...
S'asseyant lourdement sur une chaise, à la limite du vomissement, il but son verre d'une main tremblante. Bien évidemment, son estomac protesta, ne voulant plus ingurgiter quoique ce soit, et Ulrich hésita. Boire de l'eau lui ferait du bien a terme, mais continuer à boire faisait revenir en force sa nausée. Encore extrêmement fatigué et étant atteint de sueurs froides et de tremblements, il prit quelques minutes de plus pour finir son verre et retourna se coucher.
Il se réveilla de nouveau quelques heures plus tard. Le crépuscule était là désormais et Ulrich sentait la faim le tirailler. Le corps encore ankylosé mais déja plus en forme que tout à l'heure, il se décida a se lever pour de bon et partir à la recherche d'une taverne où manger. Il se rinça brièvement le visage à l'aide d'eau contenu dans un bol et sortit, verrouillant derrière lui la porte du petit appartement qu'il louait dans l'enceinte de Férèsis.
Une fois dehors, il respira profondément. En plein mois de malièr, l'air était chaud, et pourtant, il avait tout de même une sensation de frais, qui lui faisait du bien. Et puis, Férèsis étant proche des montagnes, l'air est donc toujours un peu frais. Il se dirigea vers le centre-ville, marchant doucement, profitant de sa balade.
Une odeur de cuisine le convainquit d'entrer dans la taverne d'où elle émanait. Il ne se souvenait être déjà rentré dans celle-ci. Une nouvelle peut-être? Il l'ignorait, ce n'était pas non plus un quartier dans lequel il avait l'habitude de venir. Quoiqu'il en soit, il entra dedans et put constater que nouvelle ou non, la taverne était bondée. Il se rendit au comptoir et commanda auprès du tavernier :
- B'jour ... Je voudrais ... Euh ... Bah, votre plat du jour siouplait.
- Ca marche mon brave ! Ca fera cinq pièces. Je t'apporte ça de suite.
Ulrich donna la somme demandée et s'installa à une des rare table libre, un peu en retrait. Il remercia le tavernier lorsqu'il arriva avec sa commande puis mangea tranquillement, en observant les gens autour de lui. Ici des paysants parlant bruyamment, là des soldats passionnés par une partie de dés endiablé. Il espérait trouver un marchand, un petit noble, ou n'importe qui d'autre susceptible de lui fournir du travail, quel qu’il soit.