De ce que je sais... Je suis quelqu'un qui est quelque part. Avant même de prendre conscience de ce qu'il se passe, je sens ma conscience et mon existence venir dans mon corps... Enfin je crois. Puis un battement de coeur... Un autre... L'air vient dans mes poumons... Vivant, je suis vivant... La vie circule dans mes veines...

e peux bouger mon corps ? Je ne sais pas, je sens mes mains, mes jambes... Ma tête. Je devrais peut-être d'abord ouvrir les yeux pour voir où je suis. Je vois... Le ciel si bleu et brillant... Est-ce que j'ai déjà vu une chose aussi belle ? Je n'arrive pas à savoir, rien ne me vient... Si deux choses... Deux mots... Temporis et Cofrodd'o... C'est mon prénom et mon nom ? Je ne sais pas mais je suppose que j'ai le droit de les emprunter...

Où suis-je ? Rien ne me vient à l'esprit mais je reste là, allongé sur le dos... En regardant autour de moi, je vois comme une sorte de... Le sol a été creusé là où je suis... Un cratère oui. Je suis donc au centre de ce cratère, j'en suis le responsable ? Je ne sais pas... Si ça se trouve je suis tombé dedans sans que je le sache.

Je suis si fatigué... Dormir... Je ferme les yeux et je me laisse bercer par le son du vent et des oiseaux... Je me réveille vaguement mais je vois la nuit... Si belle et pourtant sombre... Encore dormir oui... Le sommeil me pousse à me laisser aller. Je me sens si bien... Mais une chose en moi me fait comprendre que je ne devrais pas être là maintenant.

Enfin le jour... Mais des bruits qui ne viennent pas de la nature attirent mon attention sans que je puisse encore avoir la force de bouger. Je vois des formes humanoïdes se pencher sur le bord à me regarder en parlant à voix basse. Qui sont-ils ? Ils veulent quoi .

Ma conscience s'envole quelques instants ou du moins j'en ai l'impression et quand je reviens à moi... Je vois alors les deux visages tout près de moi à m'observer... Une femme et un homme... Tiens je me sens plus... Léger... Je suis soulevé ? Ah oui... Je vois l'herbe sur le sol qui bouge... Non c'est moi qui bouge, l'homme doit sans doute me porter.

De toute façon j'ai à peine la force de remuer mes bras et mes jambes sans grande conviction. Vaut mieux dormir, c'est bien mieux après tout, je me demande juste ce qu'ils me veulent.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je vois un plafond et j'entends le bruit du bois qui craque. Sans doute un feu de cheminée... Au moins je ne risque pas d'avoir trop froid. Cette fois je me sens un peu plus en forme et je peux à présent lever mes bras sans trop de mal.

La voix d'une femme se fait entendre et bien vite, je vois son visage alors qu'elle semble porter des vêtements... Dorés ? Clignant rapidement des yeux, je vois surtout des bijoux et une sorte de robe avec des fils d'or... Pourquoi ? Mais pourquoi je me pose cette question ?

Cette fois je m'assieds en faisant attention pendant que la femme me demande qui je suis. Tout ce que j'ai pu dire, ce sont ces deux mots que j'ai et qui sont la seule chose liée à ma mémoire. Temporis Cofrodd'o... Ce n'est pas un si mauvais nom quand j'y pense, puis c'est les deux mots que j'ai su retenir.

Plus tard, cette femme et l'homme qui m'avait ramené me confièrent alors les deux seuls objets que j'avais sur moi; un gantelet et une rapière. Je ne sais pas pourquoi, mais dès que je les ai vu, j'ai tout de suite cherché à les prendre comme si je devais absolument ne jamais m'en séparer.

Dans tout cela, je ne savais que deux mots, et que j'avais sur moi ces deux objets. Au final je les ai remercié mais je sentais le besoin d'être ailleurs, quelque part loin. Pour ça je devais voyager pour saisir ce qui me manquait. Bien que l'homme et la femme étaient inquiets pour moi, je n'avais pas le choix, je devais savoir.

Mais avant de vraiment envisager de partir, je devais apprendre là où je vivais, tout ce que je pouvais risquer. En écoutant alors le couple, je compris bien vite ce que je devais saisir. Ainsi ce monde se partage entre plusieurs groupes de personnes et chacun pensent avoir raison. C'est tellement ridicule... Se battre pour des morceaux de terre alors que tout le monde a de la place pour exister.

Ensuite, après quelques jours à me reposer pour être sûr d'être en pleine forme, je me préparais à partir. L'homme et la femme firent préparer par leurs... Cuisiniers des plats qui étaient faits pour durer car je ne savais pas où j'irais. Je suppose que mon voyage va durer un long moment avant de trouver les réponses que je cherche.

Enfilant alors ma cape, je prends donc mon sac de voyage et je remercie alors ce couple d'une dette que je n'oublierais jamais. Ainsi commence mon voyage, aussi long soit-il.