2 Ciorel - 1248

Le calme mélangé au silence s'était installé au cœur du château, au cœur de la pièce. Un souffle léger vint caresser la peau des deux Alchimistes. Une forme de tension sensuelle se créa à travers leur regard. Celui d'Eïleen s'était établit à un rouge sang, scintillant.

Le temps s'était arrêté. L'élément contrôlé, l'ennemi certes proches mais hors de danger, à l'instant même, ne posait de problèmes ni à Eïleen, ni à Mada. Toujours immobile, Eïleen ne cessait de capter son regard, si intense lui aussi... L'attirance, l'attraction, la sympathie, mais surtout de désir constituait les sentiments que la jeune femme éprouvait concernant son partenaire.

Il lui proposa la dernière goutte de son breuvage. Eïleen hocha la tête, et après avoir apporté la fiole à ses lèvres, les essuya d'un geste délicat, un geste presque charnel. Ses intentions étaient officiellement approuvées suite à son acte. Elle étouffa une légère toux, et lui adressa un sourire concupiscent.

La jeune Liare fit à son tour un pas vers lui, puis un second, lentement, avant de passer derrière son corps, comme un fauve tournant autour de sa proie avant de la dévorer. Les deux chairs n'étaient plus qu'à quelques centimètres. Leur chaleur corporelle se mélangeaient à travers un seule aura.
Elle coupa le silence d'une voix chaleureuse et douce.

« Merci Mada pour cette dernières gorgée... je dois avouer que je ne suis pas très résistante aux effets de l'alcool... Ne m'en voulez donc pas si je deviens maladroite....»

Sur ces mots, elle tituba et le bouscula finement afin qu'il ne soit ni surprit, ni lassé. Elle s'excusa puis s'éloigna un peu de lui, en prenant le soin de lui effleurer le bras de ses mains satinées.

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Eïleen n'avait plus une seule once d'inquiétude. De nature plutôt discrète, mais provocatrice, la jeune femme n'avait qu'en tête l'échéance de leur agissement... Une échéance qui, sûrement, ne serait pas sans lendemain.. Car oui, la demoiselle avait eu quelques relations charnelles, souvent en relation avec des femmes, mais jamais avec un autre homme qu'un Liare. Son père lui avait toujours apprit qu'un homme humain ne pouvait être attiré par une femme issue de la déesse Simius, si ce n'est pour son talent à l'action...
Seulement, elle avait passé de nombreux jours seules sans autre compagnie que son ami Naöphel, et le contact physique, quel qu'il soit, lui manquait.

Mada la rappela à la réalité, arrachant la jeune femme à ses pensées. L'ennemi n'avait pas disparu, il pouvait probablement se trouver très proches d'eux, mais il était délicat de passer de l'état d'esprit de passion et de délicatesse, à celui d'altercation, de lutte et de rixe.
Elle fit donc apparaître Naöphel, sous les conseils de l'Archer, qu'elle déposa près de la source de chaleur, afin qu'ils s'alimentent entre eux. Il leur expliqua que leur auras avaient dégagés des substances infiniment subtiles à capter, sauf pour les Liares... Qu'ils les avaient sentis et qu'ils préparaient un plan d'attaque. Ils n'étaient plus qu'une demie douzaine, et la nuit allait se lever une heure plus tard.

La jeune femme soupira. Il fallait mettre de côté leur jeu exquis afin d'affronter l'ennemi. Mais elle n'en démordrait pas, elle l'aura, sa récompense, leur récompense.
Elle lui adresse un sourire chaleureux, et se mordit la lèvre inférieur avant de plonger son regard dans le sien. Elle lui attrapa les mains et vint poser un doux baiser, lent et voluptueux au creux de son cou, puis se retira afin d'apaiser les tensions sexuelles qui n'allaient tarder à se manifester.

« Il va falloir résoudre ce problème avant tout.. »