2 Ciorel - 1248

Eïleen était assise sur une chaise bancale au près de son bureau dans l'auberge de fortune qu'elle avait dégotée en arrivant dans le coin il y avait quelques mois de cela. Elle s'était relativement bien entendue avec le maître d'Hotel qui lui avait autorisé à loger entre ses murs contre quelques pièces par semaine. Elle s'était accordée du bon temps depuis sa retraite mercenaire, et concoctait désormais de nombreuses potions, guérissant les maux quotidien.

Elle ne s'était pas fait de nom dans le milieu, encore novice, mais avait fait part au grand conseil qu'elle souhaitait réaliser des quêtes primaires à défunt personnel. Elle devait faire partit d'un groupe d'Alchimiste en quête de plantes rares, elle suivrait des indications précieuses fournies par l'Autorité, mais pourrait garder une partie du butin pour elle.

Elle entendit toquer. L'Hôte lui fit un sourire tout en lui tendant une lettre, au cachet du Chateau de la Vallée des âmes. Elle devrait s'y rendre incessamment sous peu. Elle accompagnerait un autre Alchimiste dans les terres Liares afin de ramener des plantes et autres sels et cires.

Ni une, ni deux, la jeune femme s'était vêtit de sa cape fétiche, et avait noué son ventre d'une besace dans laquelle elle comptait bien y mettre toutes ses recettes...

La route ne fut pas très longue, mais sensiblement paisible. Il lui fallut six jours pour atteindre la vallée des âmes, mais sept pour rejoindre le Chateau indiqué sur la carte.
En y entrant, elle se rendit compte à son tour que le lieux était désert. La faune avait commencé à reprendre ses droits sur ce qui, jadis, était aux Liares....
Elle atteint à ,ce qui ressemblait,  la salle du trône. Le silence était agréable, comme en communication avec la beauté sauvage des lieux.

Soudain, elle entendit la fissure en mille, contre le sol, d'un vase en terre. Elle fit un volt face et aperçut un homme, confortablement assit sur un très vieux siège d'une valeur inestimable.

" Bon...jour... Vous êtes ? "

Elle attendit sa réponse sans grande stupeur, mais plus par méfiance.

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La jeune femme suivit tout ce cérémonial d'un oeil attentif. Elle sursauta lors de sa démonstration de réactivité, mais ne savait comment le prendre. D'abord légèrement agacée, elle qui avait fait une entrée plutôt méfiante et peu bavard quant à son habitude, elle avait été ensuite surprise par une once de gentillesse, ou au moins de sympathie.

Il se présenta comme Alchimiste, et c'est donc avec lui qu'elle passerait quelques jours dans les terres Liares en quête. Non de loin l'émotion désanchantée qui lui traversa l'esprit, mais cet homme eveillait en elle deux sentiments : l'attrait et le désinterer.

Une once de crispation se figea sur son visage, déjà fermé, quand il lui tendit la fiole d'hydromel. Elle hésita, et se contenta dans un premier temps à lui tendre la main. Eïleen ne donne pas souvent sa main afin qu'on la lui sert, ni pour y poser un baiser. Son corps porte les cicatrices d'un passé, mais ses mains restent entièrement douce, à la fois délicate et ferme. C'est une forme de confiance, qu'elle ne manifestera jamais entièrement.

"  Eïleen Numaan. Enchantée. "

Elle lui adressa un doux sourire chaleureux, puis après quelques secondes de latence, attrapa d'un geste rapide le flacon afin d'apporter le breuvage à ses lèvres. Puis elle le lui rendit.

"  Je dois avouer que ce nectar n'est pas si désagréable au palet. Elle étouffa un petit rire à travers une gorgée mal avalée.  Connaissez-vous cet endroit ? "

Tout en entamant une conversation par ce beau temps dans cet endroit magique, la jeune femme frotta respectivement ses pouces à ses doigts, cherchant comme à capter une forme de chaleur, d’énergie. Quelques secondes plus tard une flamme apparut aux creux de ses mains, puis elle se transforma petit à petit en une boule de feu circulaire, don l'aura translucide donnait l'impression que l’élément était inoffensif et docile.

" Lui, je l'appelle Naöphel. Il est mon guide. Je peux lui poser des questions quant à la route que je dois suivre, les potentiels dangers. Il est aussi de très bon conseils personnels. Si vous souhaitez lui poser une question... "

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La jeune femme sentit rapidement la tension s'apaiser. L'ambiance soufflait une brise sereine à présent, plus chaleureuse. Les deux personnages apprendraient à se connaître, face aux différents différentes épreuves du quotidien. Quotidien qu'ils partageraient quelques jours, le long de cette quête.
Suite à ses paroles, l'Achimiste se rendit compte alors que son partenaire n'était pas du coin. De son physique déjà peu commun aux alentours, il semblait plus nomade et bien moins novice qu'elle. Elle voyait que le temps avait marqué son âme à jamais.
Lorsqu’il vu Naöphel, Eïleen sourit à son tour. Elle avait bien conscience que son compagnon faisait toujours un premier effet, plutôt de surprise, puis d'amusement . En effet, suffisait d'entendre sa voix pour comprendre qu'il n'était pas si mirifique qu'il n'en paraissait. Celui-ci n'allait pas tarder à s'exprimer....

« Tout d'abord bonjour cher Mada. Je suis ravi de faire votre connaissance. Je suis Naöphel comme vient de l'énoncer Eïleen. Quant à votre question , oui il existe un danger certain non loin d'ici, d'une distance de 3 000 à 4 000 pieds. Ils avancent à pas lent, dans votre direction.. Ce château abandonné est le point le plus haut de la vallée des âmes, en concurrence avec plusieurs repères secrets, et privés. »

La jeune femme posa Naöphel sur son épaule. Cette boule de feu consciente avait la particularité de ne jamais brûler. Elle s'approcha de l'Alchimiste avant de s'asseoir sur la table qui trônait au centre de la pièce.

« Combien sont-ils ? S'ils ne ressentent pas notre présence pour l'instant, ce n'est qu'une question de temps. » Il lui souffla que l'ennemie était composé d'une demie douzaine de Liares, puis disparut au creux de sa main. «  Qu'en pensez-vous Mada ? Prenons en compte que la nuit tombera bientôt.. »

Eïleen avait déjà prévu la suite des événements dans sa tête, mais voulant être courtoise, lui laisse exposer ses envies le premier.

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Eïleen écouta attentivement son interlocuteur. Assise sur la table, les jambes croisées, elle réfléchit à son plan. Mada ne connaissait vraiment pas la terre des Liares, et par dessus tout, son égoïsme commençait à lui échauffer les yeux. Ceux si passèrent du doré à une teinte un peu plus sombre..
Elle voulu lui arracher la parole, mais s'abstint, et lui laissa le temps de finir ses phrases, entrecoupées de temps de réflexion.

«   Mada... permettez moi de vous dire ce que je ressens. Je ne suis pas puissante, et mon potentiel  énergétique s'est bien détérioré depuis quelques mois... Mais sachez que ma force réside dans la connaissance de mes semblables, ainsi que de leur terre.
Testez la portée de votre arc, et nous serons deux jeunes êtres morts. Nous ne savons pas si ces Liares sont nos ennemis. Et s'ils le sont, vous devez être au courant que ce peuple est fort, endurant, et il connait sa Terre parfaitement. Les Liares sont discrets, et très rapide. »

Ces informations excluaient donc le seul plan d'un test de portée. Cependant, elle avait très bien saisit le besoin de se protéger.

«   Nous n'allons pas bouger d'ici. Nous sommes au point le plus haut, et tout deux utilisons l'attaque à distance. Eux préfèrent le corps à corps. Ils sont aussi très peu patients... »La jeune femme se leva. Elle était au bout d'un scénario ou Mada et elle même s'en sortiraient indemne et pourraient continuer leur quête. Elle se retourna vers lui et lui exposa ses idées. «   Nous devons tout d'abord nous protéger. Si vous tenez à tout prix à expérimenter vos dons, alors nous devons être réactifs. Une fois la flèche plantée, l'adversaire se rapprochera vers nous d'un pas véloce. Nous n'aurons qu'à utiliser nos vérités pour le neutraliser. »

Elle lui adressa un large sourire. Satisfaite, et surtout complètement ignorante quant à la réaction de l'Alchimiste, la jeune femme fit glisser sa cape le long de son corps avant de tomber au sol, laissant sa fine armure en fil d'or à la vue d'autrui. Toujours dos à lui, elle se mit à se préparer mentalement à capter l’élément, qu'est le feu, autour d'elle.

« Une dernière chose Mada. Je suis une femme, mais de très loin une au foyer. Si vous souhaitez vous battre, ne me mettez jamais à l'écart. Ça à vraiment le don de m’agacer au plus au point. »

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Eïleen se tenait debout, immobile, au centre de la pièce. Elle commença par se toucher les doigts, puis la paume de main. Tout une gestuelle se mit en place, des gestes précis afin de canaliser une forme d’énergie. Maintenant, elle devait trouver aux alentours, dans un rayon de 1000 pieds, une forme de chaleur sous laquelle se matérialiserai l’élément qu'elle contrôle. Cela se manifeste par la pensée et demande une concentration délicate à garder dans la durée.

Délicate à garder, et d'autant plus dure en présence de l'Alchimiste. Une fois revenue de sa mission, qui consistait à installer des pièges à divers endroit du château, il prit la parole une première fois. Eïleen ouvrit les yeux, devenu totalement rouge, un rouge scintillant, tirant sur un rouge garance..
Elle tourna sèchement la tête puis se concentra à nouveau. Seule au milieu de cette pièce abandonnée, dont toutes les fenêtres étaient brisées ou impactées, et où tous les pans de murs fissurés menaçaient de tomber, la jeune femme s'était entièrement mise à nue devant cet Homme. En effet, cette fine armure de fil doré se confondait à sa peau, laissant ses nombreux tatouages prendre forme sur cette peau terne cachée. À nouveau concentrée, et quelques minutes plus tard, elle le sentit. Ce fut le même effet que toutes les autres nombreuses fois... À chaque fois qu'elle percevait son élément, et jusqu'à le capter jusqu'à elle, une forme de frénésie s'exprimait à travers ses yeux, et tout son corps. Dans cet élan d'excitation, l'Alchimiste interrompit une nouvelle fois la scène.

La jeune femme s'avança vers lui, d'un pas lent mais ferme. Elle attendit qu'il finisse sa phrase et lui tendit le bras.

«  Deux fois mon cher... Ne vous y méprenez pas, je ne vous déteste pas. Mais Dieu que vous êtes antipathique à certains moments. Je vous avoue, tout le scénario que je réalise n'est pas nécessaire quant à l'obtention de l’élément, mais il me fait me sentir incroyablement bien.. »

Sans lui demander son avis, et ayant comprit qu'il n'avait pas saisit l'objet de son geste elle empoigna le flacon d'hydromel, et en avala une gorgée. Dans l'élan, elle se mit à tousser avant de le lui rendre.

«  Torrentiel ce breuvage. J'ai capté la source, je suis prête. Nous n'avons qu'à attendre l'ennemi maintenant..»

Le temps de se retourner afin de se coiffer les cheveux, puis de rejoindre la source pour alimenter d’énergie la flamme, la jeune femme remarqua que Mada était partit s'asseoir , et l'observait. Elle cessa son acte mirifique, et se concentra sur ses yeux..