«Cette nuit là nous étions deux à naître. Je fus la première arrivée, et on me nomma Sarya, Azée fut la deuxième 4h après. La pleine lune nous entourait de sa lumière et les lacs de lave d'Orlack nous nourrissaient de leur chaleur. Nos parents heureux de notre venue, nous élevèrent jusqu'à nos quatre ans. Ils étaient de grands chasseurs de monstres, ce qui nous obligeaient parfois à quitter notre trou pour une longue traque de plusieurs jours dans la Vallée des Âmes. Mais ce jour là, notre proie en à décidée autrement et nous à attaquée sans prévenir. Ma mère nous a demandé de courir le plus loin et le plus vite possible sans nous retourner, j'ai alors attrapée Azée par la main et nous avons courus en direction de l'horizon. Mon cœur battait si vite, qu'avec l'essoufflement de ma course je finis par m'écrouler sur le sol. Je distinguais avec peine les cris de ma sœur dans le fond de ma pensée, et ma vue se troubla fortement avant que je ne m'évanouisse pour de bon.

Quand j'avais rouvert les yeux, ou plutôt l'œil droit je vis cette vieille dame qui se tenait silencieusement à mon chevet. Elle vivait apparemment seule et m'avait recueilli chez elle pour me soigner et surveiller mon rétablissement. Je ne me souvenais de rien, pas un seul fragment de ma vie ne me revenait en mémoire. Cette vieille dame, m'a dit m'avoir trouvée non loin de chez elle étendue sur le sol. Je ne parvenais toujours pas à voir de façon net avec mon œil gauche, et malgré mon jeune âge, la vieille dame me devait bien quelques explications sur le sujet. J'avais apparemment perdu mon œil lors de ma chute. Je n'avais pas du ressentir la douleur à cause du choc violent entre mon corps et la roche. Cette vieille dame avait beau vivre dans la Vallée des Âme, elle y était si bien cachée qu'elle y était en sécurité. Et avant de m'avouer comment elle avait "réparée" mon œil, elle prit d'abord le temps de me dire que mes parents n'avaient pas survécus face au monstre qui nous avaient attaqué ce soir là.

Bizarrement elle ne m'a jamais parlée de ma sœur, peut-être était-elle déjà loin lorsque la vieille dame m'a sauvée. Mais pour moi cette question n'avait pas lieu d'être, de toute évidence je ne me souvenais pas de son existence. Pour mon œil, la vieille dame n'avait pas fais les choses à moitié, elle avait prit la peine de me fabriquer un faux œil qui me permettrait de voir le monde différemment, du moins c'est ce qu'elle disait car elle n'a toujours voulut que mon bonheur. Elle avait polie de l'ambre dans une forme sphérique de la taille de mon orbite et y avait insérée un cadran bien spéciale. En effet lorsque celui-ci faisait un tour, je savais alors qu'il allait y avoir une nuit de pleine lune, semblable à celle de ma naissance.

C'est à partir ce là que j'ai commencé à l'appeler Grand-Mère et qu'elle m'a élevée jusqu'à aujourd'hui, jeune adolescente pleine de vie au caractère laissant parfois à désirer avec autrui mais toujours aussi gentille et affectueuse avec celle qui m'a vu grandir. A mes quinze ans Grand-Mère m'avait offert une louve comme compagnie car elle n'aimait pas me savoir seule dehors, d'après elle les monstres étaient dangereux. Mais je n'avais peur de rien c'est pour quoi à mes dix-sept ans j'ai quittée la maison avec l'accord de Grand-Mère pour aller chasser le monstre et offrir une vengeance bien méritée à mes parents, avec l'aide de Toundra et de son flaire bien sûr. C'est quelques mois avant mon départ, et comme pour laisser un souvenir de moi en remerciement pour toutes ses années à Grand-Mère, que je m'arracha violemment les cornes pour les lui offrirent. Aussi je promis à Grand-mère de lui envoyer une lettre à chaque nuit de pleine lune pour lui donner de mes nouvelles. Ce à quoi je ne manquerai jamais.»