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| [Quête] Figurines des Rosa | |
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Mère Nature Divinité Messages : 4767 DC : Juliette Célian / Marissa E. Iselk Expérience : 3999 | (#) Sujet: [Quête] Figurines des Rosa Mer 14 Jan 2015 - 0:20 | |
| Mise en Contexte Un artisan souhaite faire délivrer ses sculptures de bois au Temple des Rosa, à Déoli. Elles ont été pré-commandées, et donc déjà payées, il ne reste plus qu'à les faire parvenir à bon port. Malheureusement, l'homme se fait vieux et la goutte l'invalide. À une âme charitable et de confiance qui se rendrait justement au village, il accepterait de léguer les petites figurines des dieux et de céder son vieil âne pour le voyage. Les sculptures n'ont pas une grande valeur, il ne vous servirait à rien de les garder pour vous, mais les emmener au Temple ferait de vous un bon samaritain. Il faudra, par contre, s'accommoder de cette bigre de monture qui n'en fait qu'à sa tête et qui ne semble pas vous porter dans son coeur. Déroulement de la Quête Vous pouvez écrire la quête en un seul message ou plusieurs. Vous êtes libre de décider du départ de votre voyage et sa durée. |
| | | | (#) Sujet: Re: [Quête] Figurines des Rosa Dim 15 Fév 2015 - 15:16 | |
| Les Figurines des Rosa
Jour 1 Nayeli était partie de Faras dans la matinée, déçue de son premier arrêt en ville. Elle qui avait prévu de faire des achats de nouvelles armes, peut-être une monture, elle avait découvert que tout était bien plus cher que prévu, et elle était donc de nouveau en route, à pied, après avoir tout dépensé en auberge et, admettons-le, en bière. Elle comptait se rendre à Déoli pour y découvrir le panthéon dont elle avait tant entendu parler à l'époque où elle étudiait à l'Académie, afin de s'y recueillir avant de reprendre son voyage. Mais, en route, elle comptait bien s'arrêter dans chaque village pour refaire ses provisions au fur et à mesure et voir si quelqu'un aurait, par hasard, besoin de ses services.
Heureusement pour ses habitants, la région de Faras n'était pas propice aux attaques de monstres. Mais le bonheur des uns faisant le malheur des autres, la chasseuse de monstres qu'était Nayeli avait bien du mal à trouver des employeurs, et personne dans les deux villages qu'elle croisa dans la journée ne requerra ses services. C'est pourquoi elle arriva en vue d'un troisième village sans autre espoir que de peut-être trouver une âme charitable pour la loger pour la nuit.
Le soir tombait doucement sur les terres de Faras, et le crépuscule nimbait les plaines d'une douce lumière dorée. Tout paraissait irréel: l'herbe, qui semblait plus verte ici qu'ailleurs aux yeux de la jeune fille, était désormais pareille à de l'or en fusion ondulant au rythme de la brise, comme une entité vivante. Le temps était clair et doux pour la saison. Tout était comme en suspens, et le temps paraissait ne plus s'écrouler: seul l'arc de cercle diminuant peu à peu à l'horizon faisait ressentir la course indomptable de l'horloge. La nuit ne tarderait plus, et, fatiguée de dormir à la belle étoile, la chasseuse, bien qu'émerveillée par la nature qui l'entourait, pressa le pas.
Le village était entouré d'une palissade inachevée dont la porte (ou plutôt le "trou", car il n'y avait en réalité aucune porte pour fermer l'accès au village) était plus ou moins gardée. Plus ou moins, car le garde, un homme d'une quarantaine d'année un peu empâté, était assis à même le sol, appuyé contre le bois dur de la barrière, et visiblement très occupé à tailler un morceau de bois puisqu'il ne s'aperçut de la présence de Nayeli qu'après qu'elle se fut bruyamment raclé la gorge. Il leva alors les yeux vers elle. Elle fut frappée un instant par leur éclat: d'un gris sombre, rendus brillants par le froid qui pesait de plus en plus à mesure que la nuit se levait, ils pétillaient de joie et de vie.
"- Tiens, bonsoir ! On voit pas si souvent de voyageurs ici. Moi c'est Arth. 'Cherche quelque-chose, demoiselle ?"
Son ton franc et droit, sans fioritures ni politesse excessive mais sans rudesse non plus, plurent immédiatement à la chasseuse. Elle aimait les gens simples.
"- Oui, bonsoir, je m'appelle Nayeli, je suis en plein voyage et je cherche à me loger, mais je n'ai plus les moyens de payer l'auberge, vous connaîtriez quelqu'un prêt à me proposer un abri pour la nuit ?
- Bien sûr, les gens sont aimables ici, de manière générale j'veux dire, et puis de toute façon l'auberge y'en a pas, juste des gens charitables. Moi j'dois garder ici encore deux heures, mais va chez moi si tu veux gamine, y'a ma femme qui refusera pas le gîte à une voyageuse, elle aime entendre les histoires que lui racontent les gens de passages. On voyageait nous aussi, dans le temps.
- Merci, c'est vraiment aimable."
Nayeli ne bougea pas tout de suite, se contentant d'observer l'homme en essayant de deviner ce qu'il sculptait. Il perçut d'ailleurs son regard, car il reprit la parole:
"- Ah, ça t'intéresse ? " L'homme sourit immédiatement de toutes ses dents en montrant la sculpture à Nayeli. "C'est pas fini, mais c'est déjà ça", précisa-t-il avec un haussement d'épaules.
La jeune fille, fascinée, prit l'objet dans ses mains et le tourna dans tous les sens. C'était un morceau de bois, du pin visiblement, représentant un ours. L'animal était représenté marchant sur ses quatre pattes, dans un mouvement qui paraissait lent et mesuré, mais sa tête exprimait une colère contenue, le museau froncé et les dents légèrement visibles. Eli fut immédiatement saisie par la façon dont le garde avait réussi à représenter l'animal, pas seulement physiquement, mais dans sa façon de vivre, le tout dans un objet d'une vingtaine de centimètres de haut. L'ours avait l'air de l'avertir de partir, comme s'il lui reprochait de le déranger. Cependant, il n'était pas menaçant: il paraissait prêt à laisser partir l’intrus sans le moindre mal si celui-ci consentait à faire demi-tour. Devant une simple sculpture, elle se sentit soudain comme si elle venait réellement de faire la rencontre de l'animal: elle s'imaginait parfaitement le voir soudain du coin de l’œil, se retourner vers lui. Elle se voyait échanger un long regard avec cette puissante bête qui aurait pu la tuer en quelques secondes, qu'elle n'aurait pas hésité elle-même à tuer si elle en avait eu l'occasion, et puis reculer, lentement, jusqu'à être hors de sa vue, et repartir.
Toutes ces émotions ne lui ayant pris que quelque secondes, Eli remit sa statuette à Arth, tout en le complimentant sur la beauté et le réalisme de l'objet, et, après qu'il lui ait indiqué où se trouvait sa maison, prit congé. Elle ne tarda pas à trouver la maison; là, la femme d'Arth l'accueillit chaleureusement, ainsi que leurs sept enfants (sept ?! qui fait sept enfants ? Un seul est déjà bien assez bruyant...). Lorsqu'Arth les eut rejoint, ils passèrent une soirée agréable, et c'est bien tard dans la nuit qu'Eli finit par aller se coucher, épuisée, sur un tas de couvertures qu'ils lui avaient préparé.
Le lendemain matin, alors qu'elle s'apprêtait à reprendre la route après avoir longuement subit les adieux des sept (ô Dieux, sept...) enfants, Arth lui indiqua la maison d'un homme cherchant quelqu'un pour convoyer des objets religieux à Déoli. "- Chais pas s'il paiera, mais au moins il fournit une monture, et puis, c'est là que tu vas, autant faire un geste en faveur des Dieux. Oh, et garde ça aussi." Il lui tendit alors la figurine d'ours, qu'il avait visiblement finie dans la nuit, car les pattes étaient achevées et l'animal plus détaillé de manière générale. Après l'avoir chaleureusement remercié, Eli se dirigea vers la demeure de l'homme aux figurines. |
| | | | (#) Sujet: Re: [Quête] Figurines des Rosa Jeu 12 Mar 2015 - 13:22 | |
| Les Figurines des Rosa
Jour 2 Admettons-le, le vieil homme n'était pas des plus agréables à regarder -ni à sentir, d'ailleurs-. Des dents pourries, un crâne partiellement chauve tout décrépi, un nez rouge et épaté, les membres gonflés par la goutte... Ceci dit, il n'était pas méchant. Il voulait absolument que ses statuettes soient acheminées à Déoli, où, d'après lui, les prêtres les attendaient, et refusait de payer puisque c'était pour les Dieux. Nayeli avait beau être pieuse, elle n'aurait pas craché sur un peu d'or. Mais, au moins, l'homme offrait son âne, elle n'aurait donc pas à faire la route à pied. Elle accepta donc de mener les figurines à bon port, calculant qu'avec l'âne et en se mettant en route immédiatement, elle devrait être arrivée le lendemain dans l'après-midi.
Dès l'instant où elle vit l'âne, elle le détesta. C'était visceral et, elle le sentait, réciproque: l'âne et elle se haïssaient, maintenant et pour la vie. Impossible de lutter contre ce sentiment.
C'était un viel animal presque aussi décrépi que son maître (son précédent maître, puisqu'à son grand désarroi, il appartenait à la jeune Ancienne à présent) qui faisait mine de mordre quiconque s'approchait de lui. Lorsque le vieux lui remis sa longe entre les mains, l'âne chercha immédiatement à s'enfuir, et elle dut mettre toute ses forces pour l'en empêcher. Elle avait besoin de lui pour la route. Il avait beau être vieux et visiblement envahi par les puces, il avait de toute évidence été monté toute sa vie, et il était musclé. Suffisamment pour porter une jeune fille telle qu'elle. Et pour Eli, c'était suffisant.
Elle ne se risqua à monter sur le dos de la bourrique qu'une fois sortie du village. Elle avait beau ne pas tellement se préoccuper de ce que ces gens pensaient d'elle, elle avait tout de même sa fierté, et il était hors de question que quiconque la voie se faire désarçonner dans le cas où l'âne (qui n'avait pas de nom, et qu'elle continuerait d'appeler l'Âne car elle refusait de donner un nom à cette chose) parviendrait à la mettre à terre. Le chevaucher fut une épreuve: il tentait constamment de la mordre, et parvint à lui écraser violemment le pied droit. Cependant, contre toute attente, une fois qu'elle fut dessus, il ne lutta plus. Stupide, borné et méchant, mais bien dressé.
Elle se mit immédiatement en route. Le soleil était déjà à son zénith, et elle ne voulait pas perdre de temps. Elle montait à cru, dirigeant l'âne à l'aide d'un filet sans mors que lui avait remis le vieil homme. Il tentait constamment de s'arrêter pour manger, mais à force de jouer du talon, elle parvint à le faire avancer à une allure plus ou moins correcte. La route n'était pas bien complexe, un simple chemin de terre à travers la vallée, plat et sans grand intérêt. Elle n'allait pas beaucoup plus vite sur l'Âne qu'à pied, mais elle pouvait manger en montant, ce qui lui évitait de faire des pauses, et, quand elle n'était pas trop concentrée pour faire obéir la sale bête, elle pouvait profiter tranquillement du paysage et se reposer.
La première journée se passa sans encombre, et elle s'arrêta pour la nuit près d'un arbre isolé auquel elle attacha l'Âne. Elle fit un feu de camp, mangea, puis se dirigea vers l'animal.
"- Eh, l'Âne, comment ça va ?" (à ce stade là, elle tenta de tendre la main vers le bourricot d'idiot d'âne, qui tenta de la mordre.) "Ok sale bête, je crois qu'on peut s'entendre. Tiens, mange cette carotte. Tu vois, chuis pas si mal comme maîtresse."
Après une seconde tentative de morsure, elle se contenta de faire boire l'âne et d'aller se coucher. Elle sentait que la deuxième journée de voyage serait difficile. |
| | | | (#) Sujet: Re: [Quête] Figurines des Rosa Mer 20 Mai 2015 - 18:13 | |
| Les Figurines des Rosa
Jour 3 Nayeli se leva à l'aube, réveillée par le soleil, les oiseaux, le vent sur la vallée et, surtout, les braillements de l'âne. Pestant contre l'idiot de bourricot d'âne débile qui lui gâchait la vie -mais lui facilitait le trajet-, elle mangea un bout de pain sec, donna la partie la plus dure à l'Âne, empaqueta ses affaires et se prépara à repartir. Comme la veille, l'animal fut réticent à la laisser monter, mais à l'aide d'une carotte pour lui tenir la bouche occupée, elle parvint à se mettre en route sans s'être fait mordre. Il lui restait au moins quatre heures de route avant d'arriver au temple. Elle sentait que le temps allait lui paraître long. Le chemin était plat, droit et ennuyeux, et, bien que le paysage fut magnifique, il était, lui aussi, plat droit et ennuyeux, et la jeune chasseuse se fut rapidement lassée de l'admirer. Elle se mit alors à réfléchir. Elle pensait à sa mère, qui avait tout sacrifié pour elle et qu'elle avait laissé seule. L'idée la rendait triste, même si elle était heureuse d'être enfin partie à l'aventure comme elle en avait toujours rêvé. Elle pensa aussi à son père, cette silhouette masculine sans visage qu'elle s'imaginait depuis toute petite, et se demanda si elle le retrouverait un jour. Parce-que partir aux Montagnes de Saphir ne serait peut-être pas suffisant; il fallait encore qu'il soit là, qu'elle le retrouve sans aucune information, et qu'elle lui annonce qu'il avait un enfant, une fille de 20ans déjà. Et il fallait qu'il l'accepte. Qu'il ne la rejette pas. A force d'imaginer un million de scénarios où son père était tantôt un magnifique chevalier, juste et loyal, tantôt un malfrat sans scrupules, tantôt mort depuis des années, elle en oublia de regarder la route. Et l'âne, bien sûr, n'en fit qu'à sa tête. Lorsque Nayeli se rendit compte qu'elle avait dévié de la route, ça faisait au moins une heure qu'elle allait dans la mauvaise direction. Et elle était perdue. Elle arrêta l'âne, qui se mit à brouter, et commença à insulter. Elle n'insultait rien en particulier, ou plutôt elle insultait tout; le stupide âne, la stupide route, la stupide plaine, les stupide piafs, et elle, la stupide chasseuse de monstres incapable de maîtriser une vieille bourrique. Comprenant qu'insultait ne servait à rien, elle résolut plutôt de retrouver son chemin en suivant sa piste en sens inverse. Elle remonta donc sur l'âne, et reprit sa route en insultant tout ce qu'elle voyait. Le reste du chemin se déroula dans un silence total. Eli avait perdu plus de deux heures à cause de son manque d'attention. L'âne, lui, en avait visiblement marre de marcher, et il passait son temps à essayer d'arracher les rennes des mains de sa nouvelle propriétaire. Cependant, au bout de quelques heures ennuyeuses, ils arrivèrent enfin en vue de Déoli. Arrivée près des portes de la ville, Nayeli, sidérée par l'architecture magnifique de la cité, mit pied à terre et se mêla à la foule de marchands, voyageurs et pèlerins qui entraient. C'est alors que l'âne, profitant de l’inattention de la jeune femme, tira sèchement sur son licou et s'enfuit en courant. Nayeli se lança à sa poursuite en courant, mais le vieil animal, bien que particulièrement lent quand elle était sur son dos, révélait une vélocité incroyable dès qu'il était libre. Elle le perdit de vue alors qu'il passait derrière une colline. "- Bon, l'Âne, si tu veux me fausser compagnie, c'est pas moi qui t'en empêcherai hein. Bon vent." Et tandis que, sur ces mots, la chasseuse de monstre se retournait vers la cité, elle se rappela que toutes ses affaires, y compris les figurines à livrer, étaient chargées sur l'âne. |
| | | | (#) Sujet: Re: [Quête] Figurines des Rosa | |
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