Il était plus grave, je ne souhaitais pas m'attarder davantage. J'avais suffisamment jouer avec le feu, un criminel n'avait pas à parler au général. Le voir mettre sa main sur son arme ne me rassurait pas non plus. Mieux valait partir tant que je n'avais pas d'ennuis. Un autre garde pouvait arriver à tout moment et je pouvais ne pas avoir la chance de passer à nouveau inaperçue.

Même si j'avais déjà trop parlé et que j'aurais du m'éclipser dès que je l'avais reconnu, je ne pus m'empêcher de lui répondre. Et puis je ne voulais pas partir sur ces dernières paroles, je n'étais pas narcissique ou irrespectueuse. Relevant doucement la tête, je lui répondis :

- Ma vie actuelle me convient, mais jamais je ne me vendrez à l'ennemi, peu importe le prix ! J'ai peut-être renié les confréries, mais jamais je ne trahirais la race humaine. Et vous ? Pour qui serez-vous ?

Il fallait partir. Je planta une dernière fois mon regard dans le sien, sans aucune animosité, un visage neutre s'effaça sous ma capuche. Alors que la rue commençait à prendre vie, je repris ma marche soutenue en longeant les habitations. À une centaine de mètres, je tourna sur la droite pour reprendre mon itinéraire. Je devais faire vite, je n'avais pas envie de rester plus longtemps que nécessaire. Je décida cependant de prendre un peu plus de temps pour aller chez mon employeur, je préférais prendre un chemin plus discret.

Il avait beau avoir été courtois et ne pas m'avoir menacé de m'emprisonner, je ne pouvais pas lui faire confiance aveuglément. Je préférais partir le plus rapidement possible de la région. Mais pour aller où ? Au sud, la guerre m'attendait, je n'avais pas l'âme d'une sauveuse, mais c'était peut-être là ma seule chance de rédemption. Au nord je serais confrontée aux Liares et ça c'est impossible ! Et puis à l'est, le désert...