(#) Sujet: Retour à la capitale Lun 22 Sep 2014 - 22:52
Retour à la capitaleavec Hektor M. Arnstven & Néréa Alzat le 28 Sòrn
Je n'avais pas eu le choix, jamais je n'aurais cru revenir en ces terres, si ce n'est traînée de force. Et encore, je me serais surement avant qu'on ne me jette sur la place publique. J'avais encore du mal à réaliser que j'avais eu l'audace de revenir à la capitale malgré mon crime, tout cela pour un salaire. Je n'avais d'autre choix, si je voulais être payée, il fallait que j'ailles à mon employeur. Or il ne sortait jamais de sa villa dans les abords de Ferésis.
Avec le butin de mon précédent assassinat j'allais pouvoir m'installer de manière permanente à la plage. Là bas je pourrais passer inaperçue, les humains allant de moins en moins dans cette région devenue en partie celle des Héléos. Tout ce que j'avais à faire s'était rejoindre sa demeure, sur les hauteurs de la ville, il me fallait la traverser en son entier. J'avais sur la tête un immense chaperon marron sombre afin de cacher mes armes et surtout mes cheveux si significatifs qui étaient devenus le trait particulier qui permettait à tous les chasseurs de primes de me retrouver.
La ville était encore silencieuse, les forges commençaient doucement à se mettre en marche, la ville n'était pas encore tout à fait réveillée. La plupart des boutiques étaient fermées et les rues vides. J'avançait rapidement, je ne me sentais pas à mon aise ici, à tout moment j'imaginait qu'un visage connu sortirait d'une ruelle ou maison et me reconnaîtrait. Je ne souhaitais pas m'attarder, je devais m'empêcher de me mettre à courir, je préférais éviter d'attirer l'oeil sur moi. Je marchais donc près des murs à l'ombre du soleil levant.
Je passai sur la place publique, elle était déserte, je ralentis quelque peu. Depuis la mort de Jack je ne cessais de faire ce cauchemar. Je me voyais sur l'esplanade, la tête sur un rondin de bois, une longue épée posée sur ma nuque par le commandant de la garde de la capitale. Jack se trouvait dans l'assemblée, un sourire aux lèvres... Je repris ma marche soutenue, chassant de mon esprit cette vision. Penser à lui était trop dur. La tête rentrée, je ne voyais plus où je marchais, avançant simplement. Il était impossible de distinguer mon visage.
Je croisai sans m'en rendre compte mon ancien voisin, fils d'un boulanger, il avait repris l'affaire familiale et s'était levé à l'aurore. Il était en train de rentrer de lourds sac de farine lorsque je le frôla. Nos regards ne se croisèrent pas, aucun de nous ne remarqua l'autre. Puis, alors que je regardais mes pieds et passait devant une ruelle je me cogna contre une masse. Le choc me secoua un peu à cause de ma vitesse et de la surface rencontrée. Je perdis un peu l'équilibre et faillit me retrouver au sol. Je réussis à reprendre mon équilibre, mais mon corps étant partit en arrière, ma capuche tomba.
(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Mer 8 Oct 2014 - 19:25
La visite à Arnlo avait eu l’effet d’une onde de choc traversant tout le monde des humains comme le feu dans une traînée de poudre. Le pied d’alerte avait été sonné ; la guerre était certainement à ses portes et chacun devait y mettre son effort. La réunion, dont l’ambiance avait été au mieux tendue, avait confirmé les terribles impressions qui hantaient le général depuis quelques mois : le monde changeaient, la guerre approchait, elle était inévitable. La tension était palpable depuis un moment, pour qui pouvait la sentir dans l’air, comme une électricité, une fébrilité prête à raser terres et forêts. Ces craintes existaient chez le militaire depuis trop longtemps, il avait déjà mis en place certaines mesures face à cette éventualité, et il ne put s’empêcher de penser pendant un court instant, alors qu’il revenait finalement à sa forteresse, que tout ce détour par Arnlo n’avait été qu’une magistrale perte de temps. L’avait-on vraiment fait voyager plusieurs semaines pour simplement lui confirmer tout cela de vive voix ; il aurait bien pris le risque du messager pour avoir plus de temps pour se préparer, et pour mettre ses troupes en branle.
C’est donc d’une humeur grise qu’il se remit au travail à la capitale des Arvèles. Tous le ressentir, car ils virent à nouveau le guerrier avant l’homme. Son sourire habituel avait laissé place à un air froid, fermé, calculateur, alors que le général voyait sa ville non comme un organisme mais comme une source de production. Et le travail se faisait jours et nuits, aucun répit pour lui ou pour qui que ce soit. Les forges de la forteresse roulaient maintenant à plein régime alors que plusieurs équipes de forgerons se relayaient pour affûter les armes, réparer les armures, fabriquer de nouvelles armes et armures, bref, préparer le matériel des troupes. Hektor gardait une main dans toutes les opérations : la formation des troupes, le recrutement, la défense, la préparation du matériel… tout. Il était dans la nature du général d’exiger un travail impeccable, et ceux qui travaillaient pour lui le savaient. Bien entendu, pour les troupes et les artisans, tout n’était pas que travail, ainsi des quarts avaient été instaurés. La ville de Fèresis, ayant l’air si paisible en temps de paix, était maintenant beaucoup plus industrieuse, se préparant à toute éventualité.
Même dans les quartiers résidentiels de la ville, on pouvait sentir dans l’air quelque chose de lourd, d’indescriptible, cette étrange énergie qui habitait un peuple aussi industrieux. Toute la ville semblait avoir perdu ses airs fêtards pour revêtir le tabard des croisades. Pour Hektor, il n’y avait plus de matin, plus de soir, plus de moment privilégié pour ses enfants ; comme toujours, il savait faire passer son peuple d’abord et avant tout, une de ces caractéristiques qui lui avaient permis de se démarquer. Ce matin-là, alors que le soleil venait à peine de se lever, il revenait déjà d’une rencontre avec un forgeron en ville, dans l’espoir de lui louer sa forge le temps que les préparatifs soient finis. Il aurait probablement pu envoyer quelqu’un pour faire ce travail à sa place, ou faire mander le forgeron, mais comme toujours, Hektor préférait montrer une certaine forme de respect à ceux à qui il demandait une faveur. La réponse avait été positive, et malgré son humeur grisâtre, il se sentait un peu mieux. Cela allégerait un peu la tâche de certaines personnes à la forteresse.
Il y avait donc une ombre de moins dans le paysage très embrumé de ses pensées, malheureusement c’était toujours là qu’il se trouvait en déambulant les rues de la ville ce matin-là. S’il voulait éviter de frapper les gens, il devait regarder vers le bas, chose qu’il ne pensait pas toujours à faire, surtout lors de fraîches matinées ou les rues étaient dégagées. Dégagées, oui, sauf pour celle qui a bien entendu croisé son chemin. Le choc fut assez important, heureusement, le général ne portait qu’une armure simple de cuir ce matin-là, ses vieux os préférant grandement la mobilité à la protection dans le « confort de sa propre demeure. » Même s’il ne l’avait pas aperçu immédiatement, lorsqu’il sentit l’impact, Hektor s’étira rapidement pour rattraper l’inconnue et éviter qu’elle se retrouve sur le pavé, heureusement elle reprit rapidement son équilibre.
« Je suis désolé, mademoiselle. » Il se pencha un peu comme pour mieux la regarder, non par méfiance, mais bien pour être certain que tout allait. Il la relâcha lestement. « Est-ce que tout va bien…? » Sa voix transposait ce qui semblait être une inquiétude véritable, et aucune mauvaise intention, et qui connaissait le général savait que celui-ci n'était en rien un menteur.
Ombre
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(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Lun 13 Oct 2014 - 14:39
Retour à la capitaleavec Hektor M. Arnstven & Néréa Alzat le 28 Sòrn
Je recula de quelques pas, j'étais bien trop près de l'homme qui se trouvait face à moi, le regard légèrement baissé, je ne distinguais pas son visage. Ma capuche retombée, j'avais l'impression d'être à nue et de pouvoir être repérée par cet homme. Je leva les yeux et le visage que je vis me laissa déconcertée.
Il s'agissait du général, je voulut baisser mon visage pour l'enfouir dans mon capuchon, mais je me retiens. Cela paraîtrait trop suspect. Je préféra esquiver un léger sourire et m'excusa avec une voix plus ou moins calme :
- Excusez moi messire, je ne regardais pas où j'allais. Mon père m'a demandé d'aller chercher rapidement quelques fournitures pour sa forge. Nous devons tous allumer nos forges et les faire rugir en ces temps qu'il arrête pas de dire mon père.
J'avais un peu parlé vite, j'en avais trop dit. Ou pas assez peut-être. Mon coeur s'accélérer dans ma poitrine, j'avais l'impression qu'il allait exploser. Je ne savais absolument pas comment me comporter face à ce personnage. Je l'avais vu de loin à plusieurs reprises, j'avais entendu des rumeurs sur sa férocité et sagesse.
Il n'était pas de ces tyrans qui aiment terroriser leur peuple. Il n'y avait aucune raison qu'il s'arrête sur une inconnue comme moi. Je voulus esquiver une petite révérence pour ensuite repartir sans ajouter un mot, mais mes deux épées soulevèrent légèrement ma cape et je ne pus m'empêcher de marquer une pause, au lieu de partir comme s'il n'y avait rien eu.
Sans chercher à savoir si le Général avait remarqué quelque chose, je passa à côté de lui en remettant ma capuche, prête à reprendre la route vers la demeure de son employé.
(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Jeu 16 Oct 2014 - 20:48
Le regard d’Hektor était lourd ; il pesait sur la jeune femme comme s’il l’accusait silencieusement de quelque chose, mais son cœur disait certainement autre chose. Ce n’était pas du doute qu’il ressentait. Ses sourcils légèrement froncés exprimaient beaucoup plus une certaine concentration que de la colère, ou même des doutes. Il avait entendu ses mots, et s’il y avait peut-être une part de vérité dans ceux-ci… non, il l’observa un moment encore, peut-être trop longtemps, trop longtemps pour être poli, mais un physique comme celui-ci ne s’estompait pas facilement d’une mémoire comme la sienne, ni cette voix. Il connaissait cette jeune femme. Si on accusait souvent le Général d’être trop naïf, il savait cette fois que c’était un mensonge : il connaissait son père et la connaissait. Il avait à peine répondu d’un hochement de tête, mais alors qu’elle tentait de s’esquiver silencieusement, il remarqua les armes. Il n’y avait rien là de surprenant, après tout, les Arvèles étaient rarement vus sans leurs armes, mais cette fois c’était différent. C’était comme s’il venait de revenir à la réalité il défigea. Alors qu’elle passait à ses côtés pour poursuivre son chemin sur la grande rue, il posa sa main sur son épaule, pour l’arrêter sans la retenir avec une trop grande force.
Il savait à qui il avait affaire ; il n’avait pas envie de provoquer sa colère. Il ne voulait pas non plus faire toute une scène au milieu d’une rue qui commençait à peine à se réveiller. Qu’on soit en bon termes avec le Général ou pas, la rue n’était certainement pas le meilleur théâtre pour ces débats. La population suivrait probablement le général jusqu’au bout des terres liares s’il le demandait : il était un dirigeant plutôt aimé et la dissension était minime.
« … tu es la fille de Jack, non ? » Sa voix ne portait pas vraiment de colère, plus une simple constatation. Cette question n’en était pas vraiment une, il connaissait la réponse. « J’ai supervisé ton entraînement, il y a des années de cela, je me souviens de toi. »
Peut-être était-il seulement un souvenir diffus, distant, pour elle. Après tout, elle n’était pas resté sous sa tutelle longtemps. Il était plutôt occupé, même à cette époque… c’était peu de temps après son second mariage, avant la naissance de son fils. Il se souvenait d’elle car même à cette époque il y avait encore peu de femmes dans l’armée, et encore moins avec des cheveux de cette étrange couleur. Elle n’avait pas prévenu de son départ, elle s’était dissipée dans la nuit. Bien entendu, toutes sortes de rumeurs avaient circulé, tout le monde avait quelque chose à dire sur ce qui s’était passé. Elle était disparue la nuit de la mort de son père. « Je ne sais pas pourquoi tu es revenue, mais je me doute de pourquoi tu es partie… Tu devrais faire attention. » Le passé était pour lui le passé, et il avait causé tant de mort et de douleur… qu’il n’était présentement pas vraiment à même de juger. Sa voix ne portait pas un avertissement de danger immédiat, plus une certaine bienveillance.
Ombre
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(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Dim 19 Oct 2014 - 22:08
Ombre a écrit:
Retour à la capitaleavec Hektor M. Arnstven & Néréa Alzat le 28 Sòrn
Alors que je croyais en avoir fini, il posa une main sur mon bras. J'en avais trop dit, je n'aurais jamais du parler de forge. C'était venue naturellement, j'avais passé temps de temps au milieu des foyers. Je pouvais sentir son regard sur moi, j'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi. Puis lorsqu'il prononça son nom, je me figea et me retourna et l'observa. Lorsqu'il fit mention de mon entraînement, j'afficha instinctivement une mine étonnée. Je ne m'en souvenais pas, à moins que...
Peu avant l'accident je m'étais entraînée quelque fois à l'académie avec un homme à la carrure imposante. C'était il y a si longtemps, je n'avais pas remis les pieds dans la capitale depuis neuve années. Je ne se souvenais plus du visage de cet homme, mais je me souvenait très nettement de son arme ... une hache à tête de lion. Je n'y avais jamais repensé, c'était un souvenir parmi tant d'autres qui s'étaient perdus. J'avais laissé cette vie derrière moi.
Je restais muette, mon coeur s'était complètement emballé. J'avais tellement peur qu'il m'empoigne plus fortement pour me traîner aux cachots. Mes craintes de petites filles remontées à la surface, heureusement pour moi ma capuche empêcher quiconque de voir mon expression. Je voulais disparaître, mais alors que j'allais vouloir me défendre pour fuir ses paroles me stoppèrent. Il semblait n'avoir aucune animosité envers moi. J'avais même l'impression qu'il était bienveillant avec moi.
Je resta plantée là quelques secondes sans savoir quoi dire. Je ne voulais pas restée trop longtemps dans la rue aux yeux des citadins qui s'éveillaient peu à peu. Il fallait que je me ressaisisse ! Je me tourna vers le Général, plantant mon regard dans le sien et retirant sa main de mon bras. Même s'il donné l'impression de ne pas être hostile envers moi, je ne pouvais pas réussir à lui faire confiance.
Malgré mes doutes envers lui, je décida de ne pas me cacher. Je jeta ma capuche en arrière, lui fit face et lui dit :
- Pourquoi me dire de faire attention ? Vous compter lancer vos gardes à ma suite dès que j'aurais changé de rue ? Si vous savez qui je suis pourquoi ne pas simplement m'emmener ?
C'était là plus des questions qu'une réponse. Mais il me déstabilisait. Je n'avais pas été aussi solennelle que la première fois. Pas besoin de messire ou mon général, il savait qui j'étais et je n'avais plus envie de jouer la comédie. Après ma fuite, j' avait décidé de renier toutes confréries. Pour moi je n'étais ni namès, ni arvèles, simplement humaine.
Encore une fois, je resta là à attendre ses réponses. Pourquoi ne fuyais-je pas ? Après tout j'avais couru toute ma vie ou presque et je pourrais facilement le perdre dans la ville. Peut-être en était-il le dirigeant, mais j'avais passé mon enfance à courir dans ses rues et je les connaissais. Pourtant j'attendais... je voulais savoir pourquoi il était si calme en ma présence.
N'étais-je pas depuis des années maintenant recherchées pour des meurtres un peu partout sur le continent. Certes j'avais soigneusement éviter les montagnes depuis mon départ, mais il restait mon tout premier avis, celui de Jack. Il se souvenait de lui, il ne pouvait pas ignorer cela, pourquoi était-il si indulgent ? Si tenté qu'il soit honnête.
(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Mer 22 Oct 2014 - 17:26
Le Général n’avait fait aucun geste agressif. Son regard, certes, pesait lourd, et ses mots portaient en eux-mêmes une menace pourtant, il ne porta pas sa main à son arme, ne serra pas les points, n’haussa même pas le ton pour prévenir les gardes de la présence de la fugitive. Son regard bleu, vif, était simplement posé sur elle en l’attente d’une réaction. Prendrait-elle la fuite ? Si c’était le cas, la poursuivrait-elle ? Non. Il avait tant de choses à faire, et son retour n’annonçait pas forcément la mort d’une autre personne. Pourquoi prendrait-il de son temps et des ressources pour dépoussiérer un crime vieux de 9 ans ? Non. Il la laisserait fuir, si elle choisissait de le faire, mais cela ne ferait que convaincre Hektor qu’il y avait plus à la mort du forgeron qu’un déplorable accident. Et finalement elle resta. Certes, sur ses gardes, mais qui pourrait l’en blâmer. Elle semblait sincèrement inquiète, et Hektor pouvait voir son regard se promener nerveusement de gauche à droite, comme si elle cherchait quelque chose, peut-être une porte de sortie, si jamais elle devait vraiment fuir.
Lorsqu’elle eut débité toutes ses questions, il se contenta d’un sourire, pas moqueur, pas vraiment doux non plus, simplement amusé peut-être, par toute la crainte qu’elle pouvait avoir. Comment pouvait-elle penser qu’il se souciait tant de son crime passé alors que la paix fragile du continent se jouait présentement ? Peut-être qu’un véritable dirigeant le ferait, mais le Général était justement un guerrier, un militaire. Ses priorités n’étaient peut-être pas les bonnes, mais il y avait longtemps qu’il avait appris à ne plus douter de ses décisions. S’il était lui-même convaincu de quelque chose, il pourrait en convaincre les autres.
« Pourquoi est-ce que je ferais ça ? » Ses sourcils froncés lui donnaient l’air un peu agacé, mais c’était l’air naturel du guerrier. Il glissa ses doigts dans ses cheveux qui battaient au vent et se replaça, tentant de prendre une position plus décontractée, entre autres car il ne voulait pas attirer l’attention des rares gardes qui faisaient leur tournée matinale. « Je te cherche pas d’ennuis. Ce qui s’est passé quand tu es partie est … nébuleux. Je cherche pas à déterrer de vieux cadavres. » Malgré toutes les années passées à diriger, et en compagnie de familles nobles, le parler du général était toujours un peu ‘paysan’ chose que ses hommes savaient souvent apprécier. Après tout, il était comme eux. Un enfant guerrier qui s’était battu pour défendre ce qu’il aimait. Mais pour d’autres, notamment ceux qui n’étaient pas issus de l’armée, cela manquait un peu de fini. Mais cela ne lui importait pas, en ce moment, il n’y avait aucune situation officielle, et il ne jugeait pas important de rehausser sa façon de parler.
Un mouvement presque imperceptible au bout de la rue lui fit tourner la tête. Cela aurait probablement donné une bonne chance à la jeune femme de s’esquiver, et de faire comme si elle ne l’avait jamais même croisé. Elle ne le vit que faire un signe de tête simple, une négation, et une figure au loin s’engouffra simplement dans la prochaine petite rue sur son trajet. Aussi rapidement que son attention avait quitté la jeune femme, elle revint, cette fois avec un sourire légèrement désolé, mais si c’était vraiment ce qu’Hektor ressentait, il n’en glissa mot, se contenta d’un regard sincère. « Non, tu n’as peut-être pas remarqué mais la ville est sur un pied d’alerte. Il y a tant d’autres choses à faire. Mais tu devrais penser qu’il y a des problèmes bien plus grands que toi sur Madelle. » Il avait été un peu brusque, mais c’était un fait. Avec ces histoires d’attaques, il aurait pris tout bras armé, capable de surcroît, et les aurait mis au travail, mais certainement que Néréa avait d’autres plans en tête.
Ombre
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(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Dim 2 Nov 2014 - 22:54
Retour à la capitaleavec Hektor M. Arnstven & Néréa Alzat le 28 Sòrn
La ville en alerte, des problèmes, je ne savais pas de quoi il parlait. Je me souciais peu de la situation des confréries et savoir que tel dirigeant avait insulté tel autre dirigeant ou que le neveux d'un personnage important devait être vengé, ne m'intéressait pas. J'étais de passage et je ne mettais pas arrêter pour demander à quelqu'un quelles étaient les nouvelles de la journée.
Je lui répondit alors simplement ce que j'avais sur le coeur, d'une voix qui fut bien plus venimeuse que je ne l'aurais voulu, mais cette ville avait un effet néfaste sur moi. Elle ne me faisait penser qu'à Jack se vidant de son sang et les hommes aux alentours me pourchassant? Je lui dis donc :
- Peu m'importe les problèmes que vous rencontrez ! Les querelles des confréries ne me concernent plus. Non pas que je trouve être plus importante que n'importe qui, c'est juste que je ne me soucis que de moi. À moins que vous ne m'annonciez que le jugement dernier est arrivé, je vais m'en aller.
J'étais restée déjà trop longtemps. Pourquoi m'étais-je arrêtée et lui avais-je parlé. J'aurais du simplement m'excuser et me faufiler rapidement. Et dire que j'étais en la présence d'une des personnes les plus influentes dans ce monde, beaucoup de personnes se seraient senties flattée ou nerveuses à ses côtés. J'avais effectivement ressenti de l'angoisse à ces côtés, mais désormais il n'y avait plus que de l'exubérance dans mon coeur.
Toute sa gentillesse et puis ce regard paternaliste qui semblait ne pas se détacher de ses yeux me donner presque la nausée. Je n'avais plus l'habitude de ce genre d'attention, depuis mon départ tout n'était que violence, mensonge et trahison. Je m'y étais habituée et je ne m'en plaignais pas, parfois il y avait des jours pas trop mal, comme aujourd'hui. Après tout je venais d'être repérée dans la capitale Arvèles depuis quelques minutes et pourtant personne n'avait l'intention de me dénoncer.
Malgré le fait que la situation était tout à fait étrange et qu'elle aurait du s'arrêter là, je ne bougea pas, attendant sa réponse. Je voulais savoir ce qu'il y avait de si dramatique pour que le Général arbore des rues de si bon matin. Et puis la ville semblait se réveillée de plus en plus. Il y avait encore cinq minute, seule une maison était allumée, désormais la rue toute en entière était sortie de son sommeil et certains sortaient déjà de chez eux.
Hektor n'était peut-être pas en plein milieu de la rue, mais les gens le reconnaissaient et étrangement ils me saluaient aussi, croyant surement que j'étais l'une de ces soldats. Ecoeurant ! Mais pour la première fois depuis des années les gens ne me fuyaient pas et ne me voyaient pas comme le mal absolu. Cela c'était plaisant en outre.
(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Lun 3 Nov 2014 - 18:30
Même si ce qu’avançait cette jeune femme était complètement faux, il y avait au fond de ces paroles un écho véritable : pendant des décennies, les altercations ne limitaient qu’à une lutte de pouvoir entre les chefs de confrérie. Il avait certes dû jouer le jeu, car jamais il n’accepterait de voir son influence se faire manger par celle de quelqu’un d’autre, mais le Général préférait s’occuper de ses terres et de leurs habitants que de se prendre la tête avec d’autres dirigeants. C’était probablement pourquoi la Réunion lui avait tant déplu. Tant d’hommes d’états aigris réunis dans la même pièce étaient certainement une recette pour une catastrophe, car chacun tenant à tirer les ficelles du pouvoir en son sens. Bien entendu, si cette jeune femme avait la moindre connaissance du fonctionnement de la ville, elle aurait su que les forges n’étaient toutes allumées qu’en temps de guerre, autrement la production courante ne demandait qu’une partie d’elles, et que la ville était rarement mise sur un pied d’alerte. Cela arrivait seulement lorsque les Liares attaquaient, ce qui était beaucoup plus sérieux qu’une querelle entre dirigeants. Après tout, aucune des autres confréries n’avait encore eu le culot de venir s’attaquer à la ville de Ferèsis. Certaines portions de son territoire étaient contestées, mais pas la capitale. Bref, il comprenait ce qu’elle voulait dire, mais ne pouvait même imaginer une nation de personnes pensant d’une façon aussi tordu à leur propre égo. Finalement, peut-être aurait-elle fait un bon dirigeant de confrérie.
« Ces problèmes t’importeront bien assez tôt. » Ce n’était pas une spéculation, son ton était sec, tranchant, assuré. Il ne semblait pas chercher à la menacer, mais la menace était tout autour d’eux et les enchaînerait s’ils ne réagissaient pas promptement. Si la rumeur était encore contenue, dans quelques heures, lorsque se tiendrait le conseil de guerre, tout éclaterait et la nouvelle courrait à toute vitesse dans la capitale. « Je ne vois pas la nuance entre penser que tu es la plus importante et ne te soucier que de toi, mais qu’est-ce que j’en sais, je suis seulement un vieux guerrier. »
Hektor haussa les épaules lestement. Il remarqua un soldat qui s’approchait d’eux. Celui-ci s’inclina poliment, ne reconnaissant pas la jeune femme. Comment aurait-il pu, il devait avoir seize ou dix-sept ans tout au plus ? Il tendit silencieusement un message au Général qui le prit et le lit sans broncher avant de le glisser dans le sac qu’il portait. Le soldat était déjà rendu bien loin, pressé de retourner à ses autres tâches. Rapidement, le Général reporta son attention sur la jeune femme, le tout avait duré quelques secondes au plus, mais tout le brouhaha dans la ville était un si bon indice qu’il y avait tellement plus en jeu. « Je ne pense pas que le jugement dernier ne vienne des Récleyés, mais c’est certainement le cas de cette attaque. Et s’ils attaquent une fois, ils le feront à nouveau, et ils ne s’arrêteront pas à se demander si tu t’inquiètes de leurs machinations ou pas. »
Il marqua une courte pause, comme s’il considérait un court instant ce qu’il pouvait lui proposer, mais il se ravisa dans tous les cas. Il n’avait pas besoin de soldats, ou de mercenaires, qui se croyaient au-dessus des considérations affectant tout le continent. « Mais puisque cela ne t’importe pas, tu peux continuer ton chemin et laisser d’autres guerriers protéger la paix d’esprit qui te permet de penser de cette façon. » Il connaissait son histoire, il savait qu’elle n’était pas une enfant gâtée, c’était pourtant ainsi qu’elle se comportait en ce moment. Son attitude semblait avoir changé depuis ce qu’elle avait déclaré, comme si le meurtre d’un homme lui importait moins que cette façon si égoïste de voir les choses. C’était un des premiers traits qu’il brisait chez ses hommes, et il lui apparaissait évident, en cet instant, pourquoi il faisait cela.
Ombre
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(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Dim 16 Nov 2014 - 20:10
Retour à la capitaleavec Hektor M. Arnstven & Néréa Alzat le 28 Sòrn
L'annonce avait eu l'effet d'une claque, je n'arrivais pas à imprégner le mot "récleyès", non ce n'était pas possible, j'avais mal compris. Je ne remarqua même pas le jeune soldat qui nous avait rejoins, je ne lui avais accordé aucun regard, encore déstabilisé par la révélation du Général.
Lorsqu'il reçut son message et que nous nous retrouvâmes à nouveau seul, il reprit la parole. Il n'y avait plus aucune confusion, il avait bien parlé du retour de ces êtres sortis tout droit de nos légendes les plus noires. J'avais du mal à reporter toute mon attention sur lui, mes yeux allaient de gauche à droite, je réfléchissais à tout ce que cela allait impliquer.
Mercenaire signifiait se vendre aux plus offrants, j'avais depuis mon départ toujours suivi cette ligne de conduite, ne pas se soucier de la cible et agir le plus discrètement possible. Je me retrouvais à m'imaginer face à l'une de ces créatures, aurais-je l'audace de trahir trahir la race humaine ? Cette pensée me fit frisonner. J'avais peut-être sombré dans la violence, mais l'idée de me laisser prendre par ce qu'il y avait de plus noir dans ce monde me terrifiait. Je ne voulais pas finir ainsi.
Mon visage devait sûrement montrer mon inquiétude, j'étais bien trop prise par mes pensées pour ne rien laisser transparaître. Les dernières paroles du Général avait été les plus brutales, il avait raison... En continuant d'avancer dans cette voie je me complaisais dans un monde irréel où seul la mort avait sa place. Je ne voyais que ma survie, me souciant peu, pas, de la vie des personnes m'entourant. Il me retournait le cerveau !
Pourquoi été-ai-je revenu ? Cette ville ne pouvait pas avoir encore autant d'effet sur moi ! Je ne faisais plus parti d'eux, je n'en avais jamais fait parti. Je devais simplement partir et faire comme si cette rencontre n'avait jamais eu lieu. Mais je n'y arrivais pas, mes pieds étaient scellés dans le sol. Je ne m'inquiétait plus de l'impatiente de mon client, mon esprit était seulement fixé sur la menace.
Je planta mon regard dans celui de l'Arvèles et lui répondit sans gêne, le mal aise était passé, ma contenance revenait quelque peu :
- Comment comptez-vous affronter des tels adversaires ? Nos ancêtres ont jadis lutté contre eux, cela a peut-être permis à nous femmes de prouver notre valeurs, mais nous n'avons jamais vaincu l'ennemi. Il est mort et nous avons profité de ce déséquilibre. Et puis les Arvèles ne sont plus partie en campagne depuis très longtemps, vous avez sécurisé la frontière, mais depuis les soldats n'ont plus eu été confronté à de réelles batailles.
Je m'étais enflammée, bien trop, pourquoi ? Tout cela ne me concernait pas ! Je secoua mécaniquement ma tête comme pour essayer de revenir à la raison. Je me sentais si stupide ! Qui est-ce que je croyais que j'étais ? Il était le général, celui qui avait réussi à protéger la confrérie de la barbarie des Liares. S'il y avait quelqu'un capable de se mesurer à une menace légendaire sortie tout droit des enfers, c'était bien lui.
Je baissa mon regard et bafouilla quelques mots à peine inaudible. Je n'aurais jamais du réagir ainsi, mieux valait partir et profiter de sa pitié tant qu'il ne changeait pas d'avis à mon sujet.
- Mais qui suis-je ? Je n'aurais pas du me permettre. Je vais vous laisser, je n'ai pas ma place ici.
(#) Sujet: Re: Retour à la capitale Ven 21 Nov 2014 - 19:57
Le grognement de désapprobation qui naquit et mourut dans la gorge du général était à peine audible, comme ravalé avant même de vraiment pouvoir être exprimé. Ce n’était pas véritablement de la colère qu’il exprimait, car il avait depuis longtemps appris à garder son calme, sauf face à une bataille ou sa rage devenait sa plus fidèle alliée. Son regard rétrécit considérablement, ses yeux de la couleur d’un océan profond s’assombrissant davantage. Comment pouvait-elle juger ses hommes ? Comment pouvait-elle mettre en doute leur valeur alors qu’elle-même préférait ne pas s’engager dans ce combat ? On pouvait insulter Hektor, mais juger la valeur de gens qui ne pouvaient se défendre, de par leur simple absence, il trouvait cela inacceptable. Ses hommes n’avaient pas tous son expérience, mais certains l’avaient, et les autres avaient rigoureusement entraînés, de plus la vie dans le nord n’était pas aisée et ces hommes et ces femmes avaient suffisamment d’expérience de combat pour défendre le continent s’ils étaient appelés à prendre les armes. Bref, difficile de ne pas percevoir ces mots découlant peut-être d’une véritable inquiétude pour une insulte envers ceux qui eux se battraient.
« Tu es… bien insolente considérant ta situation. Ces guerriers savent se battre, ont été test. En combat singulier, et de groupe et dans des entraînements rigoureux. Ce que tu as vu n’est qu’une infime partie de ce qu’ils subissent, alors peut-être qu’ils ne sont pas prêts à une guerre ouverte, mais ils s’adapteront, nous le feront tous si c’est la réalité qui nous frappe. »
Même s’il semblait maintenant plus froid et sérieux, peut-être plus sombre, il n’avait pas pour autant lever le ton, ou même fait quelque mouvement agressif que ce soit. Il se contentait de rester devant elle, mais il posa son avant-bras sur le manche de sa hache. Il avait l’air un peu plus tendu, comme s’il était prêt à bondir, mais il ne fit aucun mouvement en ce sens, se contentant de soutenir son regard. Il la regarda baisser la tête, mais ne se sentit pas mal un seul instant de ses paroles. De quel droit se permettait-elle de venir ici si c’était pour ce genre de commentaires, mais d’un autre côté, ses inquiétudes étaient justifié, ainsi il ressemblait plus à un vieil homme qui rectifiait un enfant qu’un général levant le ton contre une fugitive recherchée depuis des années.
« Tu n’aurais pas dû te permettre, non, surtout si tu comptes simplement vendre tes services au plus offrant sans te soucier de ce qui se passe dans le monde. Si tu penses faire mieux, tu es libre de te joindre à eux lorsqu’ils partiront vers la Tour Ouest. » Son ton était plus sec, mais pas foncièrement agacé. Peut-être aurait-il voulu que cette conversation prenne un autre sens, mais ce n’était pas la première fois qu’il devait gérer les inquiétudes de civils, car c’était après tout ce qu’elle était maintenant. « Mais si tu préfères t’en tenir à ta vie actuelle, il serait peut-être mieux de ne pas chercher des noises aux mauvaises personnes. » Ce n’était pas une menace, tout au plus un avertissement avec ce même ton paternel.