J’étais resté déterminé tandis que l’ensemble des personnes présentes dans la tour s’était dispersé. Qu’avions-nous dans cet ensemble d’humain ? Des mages, des prêtres, des combattants, et d’autres trucs surement, mais chacun avec sa science infuse. Chacun allant de son avis fortuit sur la position de l’espion, forcément eux mieux que les autres savaient comment un espion agissait... Néanmoins, parmi l’ensemble des confréries humaines, je commençais à prendre à cœur celle des Namès et des Anciens.

Probablement, car les personnes que j’ai pu espionner venant de ces conféries étaient principales des soigneurs, des protecteurs de la nature. Des gens bien avec qui je pouvais me retrouver une certaine affinité pour la pacification. Enfin, tandis que je divaguais à cela, je finis par le repérer à la lisière. Oui, lui, l’espion. Il était ma proie, uniquement la mienne, et je n’hésitais pas à éliminer toutes personnes me barrant la route jusqu’à lui. À la lisière d’une petite forêt à la sortie de la forteresse, je l’y vis s’y abriter. Probablement pour s’y cacher pour mieux partir. Je regardais rapidement pour voir si personne ne m’épiait et je dévalai à toutes vitesses contre lui, me servant de mes tentacules d’eaux pour sauter d’arbre en arbre et pouvoir le rattraper.

Ca avait l’air d’être quelqu’un doté d’un certain art pour le combat, mon approche devait donc être des plus défensives et farouches contre lui. Tandis que je pensais lui éclater un bras ou une jambe pour l’arrêter un petit moment, il esquiva brillamment me faisant trébuché et me retrouvant devant lui. Au moins, je l’avais stoppé le reste n’est que détail.

« Oh oh, nous nous rencontrons enfin. S’il m’avait donné de voir aussi mauvais espion en filature, je n’aurais pas pensé à vous. Vraiment. Enfin, j’ai des informations à vous faire transiter à votre camp, vous n’aurez qu’à demander la confirmation d’une parole Héléos auprès de votre chef en cas de doute. »

Je regardais autour de nous, pour être sûr que nous n’étions pas entendus ni vus, mes tentacules se déplaçant gaiement d’où nous venions pour bloquer n’importe quel intrus.

« Oh, ne vous inquiétiez pas pour mes deux petites filles bleues, elles surveillent que tous se passent bien. Vraiment j’insiste, votre survie compte pour moi et je ne vais pas plus vous retenir, même si les autres personnes à votre poursuite n’ont pas pris les bons chemins.

Alors, à cause de votre mauvaise fuite un de vos précédents adversaires vous a reconnu, ils vont commencer à fortifier l’ensemble de l’endroit et la nouvelle comme quoi vous êtes nombreux et bien armés et répandus. Si vous voulez agir, faites-le très vite et pensez à éliminer correctement vos ennemis. Son nom est Elend, fait en une cible prioritaire pour votre victoire. Lui mord, vous aurez la réputation de ne laisser aucun survivant. Pour de vrai.

La porte intérieure avant la tour est entièrement instable, je me suis occupé de cela moi-même, quelques coups de bélier vous suffiront pour passer. Ils vont surement penser à réparer l’endroit, donc fait vite. Il y a aussi un vieux tunnel qui rentre directement dans la tour, vous pouvez toujours passer par là en explosant l’entrée verrouillée, mais c’est bourré de pièges magiques. Je suppose que vous voyez où je veux en venir. Un piège reste un piège une fois enclenché.

Ah oui, faites attention aux utilisateurs magiques. Ils sont bien puissants, ça sera sans aucun doute des pièces maitresses de la bataille, rien à voir avec ce que vous avez déjà ne combattit. Vous pouvez maintenant partir et rejoindre les vôtres, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Ah, j’allais oubliais… n’oubliez pas de dire que les Héléos de glace vous ont rejoint dans la bataille, la liberté de notre peuple passera par le sang des confréries humaines ! »

Et c’est ainsi que je le laissai partir, lui qui fût l’espion le plus recherché en un instant dans une fortification humaine. Le futur me dira si j’ai eu raison de cet acte, en tout cas il ne me restait plus qu’à rentrait à la tour calmement…

J'avais utilisé ma Vérité mais je ne voyais rien aux alentours... Hormis un homme seul, qui semblait s'être réjoui. Je pense que je vais m'occuper personnellement de son cas s'il revient à la tour.

Avant de m'énerver face à ce désastre militaire, j'écoutai Théon et Manaka, avant de les prévenir:

"Théon, préviens les tiens que je suis désormais au commandement du groupe des Arvelès, et que je t'offre tout mon soutien pour la guerre qui risque d'être rude. Et préviens les de mon exigence assez stricte concernant les défenses, afin de les motiver à se dépêcher. N'hésite pas à venir dans la tour pour me voir concernant ce que les Anciens peuvent nous offrir en terme de défenses et d'attaque."

Je me tournai vers Manaka:

"Et toi, j'te propose de venir avec moi, j'ai besoin d'une personne maîtrisant assez bien le feu pour une requête particulière."

J'étais toujours avec ma transformation avancée, et je les proposai de les embarquer avec moi, d'une façon différente.

Théon me regarda bizarrement, mais je le rassurai:

"Théon, ne t'inquiète pas, tu risques de sentir des coups de vents."

"Oui mais t'es sûr de pouvoir nous porter tous les deux?"

Je le regardai avec un sourire taquin, et les embarquai avec moi. Quelques instants plus tard, nous retournâmes à la Tour en vitesse extrême, ce qui provoqua une bourrasque.

A notre arrivée, nous convoquâmes tous les Arvelès, Anciens, Namès et Parlèms en urgence. J'allais tenir Auxane et Elend au courant à leur retour.

"Chers frères, chers soeurs, nous avons un problème urgent. Un espion Recleyès a réussi à s'infiltrer dans notre base, et nous a soutiré des informations concernant nos défenses médiocres. Voulez-vous vaincre ces ignobles et fétides Recleyès ? Ou voulez-vous laisser l'espèce humaine s'éteindre ?"

Ce que je vis fut un silence déplorable, et me mis à crier:

"VOULEZ VOUS GAGNER CETTE GUERRE OU MOURIR ESCLAVES DE CES ENFOIRES ?"

Mon cri avait fait un écho, les troupes Arvelès et Maverick comprirent ma détermination, et effacèrent leur rancoeur envers Seth en me voyant. Quelques secondes plus tard, un cri de guerre se fait entendre:

"NOUS, LES ARVELES, ALLONS VAINCRE L'ENNEMI."

C'était pas suffisant.

"PAS QUE LES ARVELES, NOUS TOUS, HUMAINS, ALLONS GAGNER CETTE GUERRE. ANCIENS, PARLEMS, NAMES, ARVELES... Nous, représentants de l'humanité, allons gagner cette guerre!"

La foule se mit à crier en écho et je fus souriant. Je portai toujours mon armure et poursuivis:

"Mettez vous du votre et contactez Théon et moi même afin de voir quelles missions nous pouvons vous apporter. Le plus vite sera le mieux."

Avec un ton plus calme, je poursuivis:

"Tous les Arvelès qui ont des capacités de combattant aideront les ingénieurs en portant les objets lourds et en apportant les matières premières nécessaires, et les ingénieurs doivent venir me voir afin de mettre en place une stratégie de défense de la tour d'un point de vue matériel. Les Anciens feront de même avec Théon. Concernant les unités de support, si vous voulez aller au front, faites le moi savoir. Pour les Parlèms, venez aussi me voir, vous avez des compétences qui m'intéressent au plus haut point. Concernant les Namès, prévenez Elend et Auxane de venir me voir le plus vite possible. ROMPEZ SOLDATS!"

Elend dévisagea la Namès quand elle lui répondit, évidemment que les Neustros ne portaient pas d’arme, c’était pour cela qu’il avait été surpris de la voir avec une épée ! Et le fait qu’elle était en fait une prêtresse de Ciorel ne rendait pas la chose plus normale ! En quoi était-il logique qu’une servante de la déesse de la ville puisse avoir une telle lame à la taille… La main de la jeune femme vint s’appuyer sur son épaule l’extirpant ainsi de sa réflexion. Celle-ci accéléra la cadence de ses pas, le tirant ainsi de sa démarche nonchalante en l’obligeant de suivre un certain rythme. Il hésita à résister n’aimant pas trop l’idée de se faire forcer la main cependant il se ravisa en réalisant que la jeune femme aurait pu être plus sadique en s’attaquant à son membre blessé. Ils arrivèrent ainsi à la sortie du camp des Anciens sans trouver la moindre trace de l’espion Recleyès.

Une fois qu’ils furent proches de la lisière, Elend put apercevoir les silhouettes du couple que formaient l’Arvèles et la Liare, ceux-ci semblaient aussi être à la recherche de l’intrus. Un sourire se forma sur le visage du Namès, il avait déjà rencontré des liares mais n’avait jamais eu l’occasion de discuter calmement avec eux. De plus, cette fois le moment semblait un peu plus opportun pour parler avec elle. Il se dirigea donc vers eux ce fut sans compter sur Auxane qui lui tira avec véhémence sur la manche afin de lui faire changer de direction. Il jeta un coup d’œil intrigué à la Namès dont le visage s’était renfrogné, comme si elle voulait éviter quelque chose. Il se laissa donc entrainer tout en lançant un petit regard triste à la Liare.

Au final, il avait rapidement perdu de vue le couple et il se retrouvait à nouveau seul avec la prêtresse dans une clairière située non loin de la tour. Celle-ci ralentit le pas avant de se retourner vers lui.

"  Comment t'es-tu retrouvé au milieu de cette histoire ? Tu sais comment l'espion a fait pour prendre le contrôle de l'Arvèles ? "

Elend grimaça, encore des questions… Ne pouvaient-ils pas avoir une conversation normale ? Il soupira et se grattant l’arrière du crâne.

"A vrai dire je ne sais pas trop… Enfin si j’ai entendu deux Parlems parler de l’attaque des Recleyès dans une auberge de la région. De fil en aiguille, j’ai été engagé pour espionner leur armée, c’est pas vraiment dans mes habitudes de faire ce genre de truc seulement on parle d’une confrérie oubliée qui semble habité dans des terres encore inconnues de tous. J’ai pensé que je pourrais aussi glaner des informations sur des trésors se trouvant dans leur territoire. Enfin je m’égare… Pour le muet, j’ai aucune idée de ce qu’il a pu faire à Edmund. J’ai entendu parler que certains d’entre eux maîtrisaient l’art de la nécromancie, c’est peut-être le cas… "

Des cris retentirent au niveau de la tour, Elend se retourna pour jeter un œil à l’immense bâtiment se demandant ce qu’il pouvait bien s’y passer. Il ne s’inquiétait pas d’une attaque, ce qu’il entendait ressemblait plus à des manifestations mal placés de courage et de fierté  qu’aux bruits d’une bataille. Avec un petit rire moqueur, il ne put s’empêcher à haute voix.

" Je me demande bien ce qu’ils ont encore pour faire autant de bruits…  C’est une vraie armée de bras cassé qu’on se traîne, c’est pas comme si on était en train de chercher un Récleyès ayant des informations capitales sur nos défenses… "

Il s’arrêta un moment, silencieux, avant d’observer la Namès de la tête au pieds. Puis pointa son épée du doigt.

"Heu tu sais t’en servir ? Parce que si on trouve le Recleyes, il va falloir l’arrêter et comme tu as du le voir, je suis tout sauf un soldat… Donc ce sera un peu ton combat. "


Il lui offrit un petit sourire d’encouragement et repris la marche afin de s’enfoncer dans un autre secteur de la forêt.

7 Malièr 1248

Après que tout le monde se soit affairé, je fus quand même inquiet de savoir comment allait se passer la suite. Je regardai Manaka de cet air inquiet, et lui confirmai d'aller les voir:

"Manaka, toi aussi tu es une alchimiste ? Ca risque d'être intéressant alors! Dépêche toi de ramener nos pièces maîtresses et on bossera ensemble sur la synergie que tu pourras apporter au groupe. En attendant, je vais m'occuper de la mise en place des défenses avec les ingénieurs, et leur donner un coup de main concernant les matières premières."

A ce moment là, je posai ma main sur l'épaule de Manaka laissant échapper un sourire, avant d'entamer une réunion avec les ingénieurs.

C'était une table ronde, où une trentaine d'Arvelès, et des Anciens étaient présents. Théon et moi même étions les représentants de chacun d'entre eux, mais nous voulions éviter toute hostilité.

Avec Théon, nous avions dit en même temps:
"Bon, commençons."

De ce fait, nous étions un peu synchronisés, mais pas forcément au niveau du raisonnement.

Les instructions données aux ingénieurs étaient claires: Il fallait renforcer les défenses, préparer l'artillerie, et poser des pièges de toutes parts.

Nous avions divisé les tâches afin d'atteindre une productivité maximale, et de construire une véritable forteresse terrestre et aérienne autour de la Tour. Je savais qu'en 2 jours, nous pouvions rattraper notre retard.

Par la suite, j'invitai les alchimistes et les unités de support à venir me voir pour une seconde réunion. Je leur donnai mes directives concernant les soins et les potions offensives, les amulettes de défense et d'attaque. A partir de là, la production de potions se fit de façon productive, mais comme une usine d'armement en temps de guerre.

Ces réunions ont pris 1h chacun, le temps de définir les fonctions de chaque groupe et mes objectifs.

Avec ma participation, je donnai ensuite des conseils aux Anciens afin creuser des tranchées de façon productive, et les combattants Arvelès se mirent à creuser avec eux, tandis que d'autres aidèrent les ingénieurs comme prévu.

Lorsque les tranchées seront creusées, je devrai former les archers à l'utilisation de flèches portant des bombes alchimiques, ou à imprégner leur Vérité dessus. Enfin, les tireurs étaient positionnés à des endroits permettant des tirs de soutien pour les soldats terrestres.

Dans les tranchées, les Anciens devaient mettre en place une défense sous-terraine, empêchant toute attaque en dessous de nous. Seule une attaque frontale pouvait être possible à partir de là. Les murs devaient être renforcés à l'aide de métal, et de plantes spécifiquement choisis par mes soins, afin d'avoir une défense vraiment coriace, contre les différentes variations de températures et de corrosion. Seule une voie périphérique à la Tour devait être sans défense apparente, et tout était configuré pour les attirer sur cette voie. Des pièges de toutes sortes devaient être au point dans cette zone, dans le but de ralentir très fortement l'avancement de toutes les unités d'infanterie. Ceci permettra aux tireurs de cibler leurs attaques.

Je contribuai à la mise en place de tout ça, de près ou de loin, et supervisais avec Théon toutes les étapes de cette mise en place. Le paysage de la Tour changea rapidement, et de profondes modifications ont été effectués.

Reste la pièce centrale: La Tour. Avec l'aide des ingénieurs, nous devions renforcer la tour de la même façon que les barrières, où il fallait poser les pièges à des endroits "vides", mais servant d'appât.

Je désactivai ma Vérité, et commençai à aider les soldats et les ingénieurs en leur offrant du soutien physique et moral. Les combattants ont mis du leur, et je souriai face à cette entraide collective.