Le vieillard alchimiste

"Au détour d'une clairière à priori calme, vous rencontrez un vieillard accroupi au sol qui semble chercher quelque chose. Avant même que vous ne vous approchiez de lui le vieillard se relève et vous menace de son bâton, vous prévenant qu'il a beau avoir l'air fragile, sa cécité ne l'empêchera nullement de vous régler votre compte si vous vous en prenez à lui. Il en a vécu des choses, il en a découvert des horizons avant d'être dans sa situation. Le vieux commence à marmonner, on en croirait presque qu'il vous a oublié, il parle d'une plante qu'il n'arrive pas à trouver, cette fleur est si minuscule qu'il ne peut trouver son parfum parmi les odeurs de la nature. Si vous vous décidez à aider ce vieil homme, il sera vous en être reconnaissant. Il est à la recherche de cette fleur depuis plusieurs jours pour une potion qu'il vient tout juste d'inventer et il n'hésitera pas à vous faire profiter de son savoir. "

 Après ma rencontre avec Richard, le bras droit du Ténébreux, l'homme m'avait convaincu de leur existence, celle des Réclèyès. Je marchais donc en direction du sud, vers ce lieu où ils se réunissaient tous, la Tour Sombre. Qu'allais-je y faire ? Je n'en étais pas encore sûr. Pour le moment, je marchais.

Les kilomètres me paraissaient longs, trop longs. Je m'étais engagé dans une petite allée traversant une petite forêt. La végétation empiétait sur la voie que j'empruntais, mais ce n'était pas bien gênant. Un peu plus loin sur ma route, un homme semblait accroupi dans l'herbe, il semblait avoir perdu quelque chose, mais avant même que je puisse l'approcher, l'homme se montra hostile et sur la défensive tel un animal blessé.

Je fus totalement surpris en voyant ce vieillard me menacer que je me stoppais net. La vieille viande n'était clairement pas ma tasse de thé et ce vieux fou n'allait pas me bloquer le passage bien longtemps avant que je ne perde patience !

L'homme marmonnait un charabia incompréhensible et se perdit vite dans ses pensées. Une fois de plus surpris par ces agissements étranges, son cerveau malade semblait de plus en plus être un sujet d'expérience intéressant, mais je n'avais pas vraiment de temps à lui accorder.

Le vieillard se remit au sol, à la recherche de sa broutille perdu et ne me prêta plus vraiment de réelles attentions. Je repris ma route sur le petit chemin en évitant de croiser le regard du vieux fou. C'était mieux ainsi pour nous deux et il semblait lui aussi l'avoir bien compris.

Après une bonne vingtaine de mètres, je m'aperçus qu'il me manquait quelque chose. En effet, le léger ronflement de Coco sous mon capuchon n'était pas là, d'ailleurs, lui non plus n'était pas là, plus là. Mais pourquoi cette boule d'emmerde n'était plus là ?

En faisant demi-tour, je rebroussais chemin, très vite, je revus ce vieillard le nez cloué au sol et au sommet de sa tête se tenait la vile créature qui se tenait debout en observant devant lui. Mais quel crétin celui-là ! Qu'est-ce qu'il pouvait bien foutre encore !?

J'avançais pour rejoindre le vieillard, après tout, qu'est-ce qui pouvait m'empêcher  de lui régler son compte sur ce chemin isolé ? L'homme me sentit arriver une nouvelle fois, il se releva et s'adressa à moi d'un ton familier :

"Ha ! Tiens, tu tombe bien gamin."

- Ta créature est très gentille, c'est un bon petit gars. Et toi gamin ? Tu voudrais bien aider un vieillard alchimiste ? Depuis hier je cherche partout une petite fleur pas plus grande qu'un doigt aux pétales écarlates.

- Si vous m'en rapportez plusieurs, je vous laisserais regarder la préparation. Ça vous va ? Rejoignez moi à ma cabane, elle est à un peu plus de dix minutes d'ici vers le sud.

Je ne comprenais pas, je ne suivais pas vraiment les dire de ce vieil homme. Cependant, si y’en avait bien un qui était réceptif, c’était bien Coco. Cette petite chose qui d’habitude n’avait goût pour rien d’autre que la nourriture semblait boire les paroles du vieillard.

Il me tendit un objet que je récupérais sans poser la moindre question. Quand j’y prêtais attention, le vieil homme était déjà en train de tourner les talons en marmonnant des choses incompréhensibles. Alors qu’il était en train de rebrousser chemin, Coco, curieux comme un pou marchait à ses côtés en l’écoutant raconter ses dingueries. Comment pouvait-il comprendre ce vieux fou ?!

« Coco, viens ici. » Lui ordonnais-je pour ne pas qu’il continu à le suivre.

Chose que la petite créature fit immédiatement en entendant mes propos, il grimpa vite sur mon corps pour se retrouver à une hauteur convenable. Dans l’instant, il regarda ma main dans laquelle se trouvait une étrange plante. Sans perdre de temps, Coco se rappela que l’homme voulait plus de plante comme celle-ci, il partit de ce pas à la recherche de cette étrange flore.

Alors que Coco recherchait la plante, de mon côté je la regardais avec attention. Je l’avais déjà vu quelques part, dans un de mes nombreux livres sur la flore environnante de Madelle et de ses fonds marins. Seulement, son utilisation ne me revenait pas dans l’immédiat.

La chimère parlante cherchait avec enthousiasme la fameuse plante que le vieillard convoitait. Tendis que j'observais avec attention la dit plante, elle ne m'était pas inconnue. Coco revins à mes côtés quelques temps plus tard, il tenait une fleur qu'il me tendit. J'attrapais cette plante avant de la serrer dans ma main pour la détruire, ce n'était pas la bonne.

La petite créature ne se découragea pas pour si peux, repartit avec amusement, il continuait ses recherches parmi la flore des Terre de Faras. A plusieurs reprisent Coco ramenait différentes plantes. Bien évidemment, aucune d'entres elles n'étaient la bonne.

Je commençais à m'impatienter en attendant que Coco découvre enfin la sainte plante ! Je commençais alors à m'enfoncer un peu plus dans les herbes. Pour une énième fois, mon petit compagnon me présenta une fleur quelconque, cette fois s'en était trop. Je la déchirais de nouveau avant de la jeter au sol, Coco repartit de plus belle. Je commençais alors à sortir mon arme, dissimulée sous ma tunique habituelle. D'un mouvement latérale je rasais le sol avec ma lame, puis je commençais à m'acharner sur le sol fertile, remuant tout ce qui se trouvaient aux alentours. Au risque de détruire la plante sacrée.

"Où tu te caches saloperie !!" M'énervais-je seul dans mon coin.

J'avais beau tout donner, retourner la terre avec mon épée, l'herbe volait à tout va. Coco, qui de son côté n'osait plus m'approcher pour me faire part de ses trouvailles préféra rester de son côté pour continuer à chercher. Evidemment, il faisait un tas pour me les montrer un peu plus tard, quand je serais un peu plus calme.

De mon côté, ma colère allait en augmentant. Rien ne faisait, je ne pouvais pas me calmer. Et ce n'était certainement pas de cette manière que je risquerai de tomber sur la dite plante. Ralentissant au fur et à mesure l'intensité et la cadence de mes coups. Je sentais mon corps qui commençait à fatiguer. Je n'étais pas le genre d'homme physique qui pouvait maintenir une cadence des heures durant. Rapidement je commençais à m'essouffler, marquant une pause pour respirer un grand coup.

Je regardais autour de moi, je venais de faire un carnage digne d'un agriculteur ! Les fleurs, les brins d'herbes et même la terre, tout était sans dessus dessous. Il était clair que ce n'était pas la meilleur solution pour trouver une si petite plante. Je devais trouver autre chose et vite. Mes nerfs étaient déjà bien à vifs. Inutile de continuer à les titiller d'avantage.

- Viens donc m'assister, ce sera ta récompense. C'est un de mes plus précieux secrets d'alchimie.

- Sépare délicatement les pétales du reste de la fleur, mes gestes ne sont plus aussi sûrs qu'avant, je ne voudrais pas risquer de déchirer un pétale. Pendant ce temps, je vais faire bouillir de l'eau.

- Apporte moi une braise tout de suite ! Il faut enflammer la préparation.