[EVENT] Banquet du deuxième jour des festivités [PV Johann George Faust VIII]

Dernière édition par Richard Lëys le Dim 24 Nov 2013 - 19:22, édité 1 fois

Si Richard ne bougea un seul doigt lorsque Faust agit, ce fut non pas par intérêt mais au contraire par désintérêt. Il avait compris au fil des années que la plupart de ses idéaux ne seraient jamais acceptés par les siens et vivait avec cette résolution-là ; après tout, qui était-il pour forcer autrui à embrasser son jugement ? Non, seul la promesse à la confrérie comptait, et seulement elle.
Il percevait plus clairement les attentes de son interlocuteur parti ôter la vie d’un innocent et revenir avec sa tête tel un chien vers son maitre, la gueule occupée par une trouvaille qu’il jugeait pertinente. Dans son cas, de simples paroles auraient suffi… mais tous n’étaient aussi portés sur le discours que lui-même, aussi garda-t-il le silence.
Son regard détaillait les traits de la victime étêtée : sur son visage se mêlaient surprise et peur, crainte et douleur. Aussi prompt que fut Faust, nul doute que sa cible eut souffert. Etait-ce là un effet de sa Vérité ou bien le pouvoir de sa lame enchantée ? Richard fronça les sourcils et songea à s’y pencher plus tard.

« Question quelque peu rhétorique, je le crains, fit-il finalement alors qu’au bras de Faust se balançait encore la tête solitaire. Dois-je comprendre dans ton geste que tu es prêt à renier ton ascendance même pour satisfaire ta propre nature ? »

Ce disant, ses yeux gris fixèrent l’étrange personnage qui lui faisait face, sans animosité ni chaleur ; il l’observait seulement, l’évaluait peut-être puis au terme de ce long examen, Richard se pencha sur son épaule, à hauteur d’oreille sans craindre si la lame douloureuse brandie par Faust ni le cadavre encore sanguinolent. Sa voix se fit sourde, à la fois douce et sombre.

« J’aurai dans ce cas une alternative à te proposer. Ose donc rejoindre les terres du sud-ouest, par delà les frontières établies, cherchant une tour, haute comme tant de ces fanions, belle d’obsidienne d’une ombre plus profonde que cette nuit. Peut-être y trouveras-tu ce que tu sembles souhaiter… »

Richard vint, épaule contre épaule.

« A tes risques et périls, Faust. Car tu ne pourras renier cet engagement-ci. Mais je pense que tu y rencontreras une personne fort intéressante. »

Le Récleyés descendait tranquillement la rue, vers la place festive et lança au renégat Parlèms :

« Je t’y attendrai dans deux mois. Viens avant si tu le souhaites cependant. »

« J'aurai dans ce cas une alternative à te proposer. Ose donc rejoindre les terres du sud-ouest, par-delà les frontières établies, cherchant une tour, haute comme tant de ces fanions, belle d'obsidienne d'une ombre plus profonde que cette nuit. Peut-être y trouveras-tu ce que tu sembles souhaiter... »

Alors c'est bien ce que je pensais, ils sont bien réels et toujours de ce monde, c'est donc là-bas que tous se passent. Hmm, je n'en attendais pas moins... Néanmoins, c'est encore trop peu d'information à mon goût et je ne peux pas me permettre de me pointer là-bas comme une fleur fraîchement arrachée. Mais si ma déduction est bonne, ces personnes pourraient bien me fournir tout ce donc j'ai besoin pour recourir à mon art !

Richard vint, épaule contre épaule pour me déclarer :

« A tes risques et périls, Faust. Car tu ne pourras renier cet engagement-ci. Mais je pense que tu y rencontreras une personne fort intéressante. »

A l'écoute de ces paroles mon sang se glace, un frisson parcourt mon corps en remontant le long de ma colonne vertébrale, il m'est alors impossible de bouger, de remuer ne serais-ce que le petit doigt. La gorge sèche, aucun son ne sortis de celle-ci, aucunes paroles ne dépassa le seuil de mes lèvres. Pourquoi suis-je dans l'impassibilité de réagir ? De répondre ? Une sensation étrange envahie tout mon être. Serait-ce donc ça, la peur ?!

Le Récleyés descendait tranquillement la rue et me lança d'un air supérieur :

« Je t'y attendrai dans un mois. Viens avant si tu le souhaites cependant. »

Il ne faut pas que je le laisse filer ainsi. Aller ! Bouge ! Réagi bon dieux ! Que m'arrive-t-il ? Ne le laisse surtout pas partir Faust, soi fort.
La fatigue après tant d'effort commence alors à se faire sentir, ai-je trop abusé ?! Courage, encore un effort t'y est presque bon sang, ce n'est pas le moment de perdre la face !

" Qui est-ce ?" Demandais-je alors à Richard sans même me retourner

Qui pourrais bien être intéressant pour moi ? Un cobaye ? Une nouvelle espèce qui m'est encore inconnue ? Si c'est le cas, il faut que je parte d'ici le plus rapidement possible après le sacrifice. Si seulement j'avais la force de le faire parler un peu plus, malheureusement, je n'en ai plus la force, cet homme n'est pas n'importe qui.

"Donnes moi juste de quoi faire des recherches intéressantes, alors je pourrais développer la plus puissante arme humaine encore jamais vue jusque-là !" Déclarais-je tout en trouvant la force de me retourner enfin pour faire face à l'homme.

Je ne peux pas m'éterniser ici, désolé Richard, mais tu devras me payer un coup une prochaine fois, pour l'instant, il faut que je me repose, mon travail ici n'est pas encore terminer, j'ai encore beaucoup à faire et je ne peux pas me permettre de traîner... Et Coco qui est encore terrorisé... Si seulement j'avais eu la force de le mettre à terre, tout cette discutions serais inutile, mais je suis encore trop faible et cet homme et d'un tout autre gabarie que ceux rencontrer jusque-là.

Sans suspendre sa marche, Richard lança dans la nuit avec nonchalance :

« Oh rien de cela. Il s’agirait plutôt… d’un mécène. Réponds à ses attentes et je ne doute pas qu’il puisse te libérer de bien des entraves qui t’empêche d’accéder à ce que tu aspires… ! »

Ce disant, il esquissa un sombre sourire que Faust ne pourrait pas voir ; il ne doutait nullement à ce que son cher ami puisse offrir ces cobayes tant réclamés si l’objectif en valait la peine… Et surtout s’il pouvait gagner en puissance.
Le Récleyés leva légèrement la tête pour que son regard aille se perdre dans les étoiles du firmament. La revanche… Voilà tout ce qui comptait pour eux, parias des peuples ingrats, reclus de la société, obligés à vivre dans une autarcie éprouvante, sans pouvoir ni espérer un salut dans ce monde mortel ni par delà la providence, du moins au gré du bon vouloir de leur déité.
Car ils n’avaient ni plus d’honneur ni plus d’attaches autres qu’aux siens, les âmes de sa confrérie se lanceraient à corps perdu dans la bataille qui s’annonçait – et si la fortune choisirait les quatre confréries en tant que champions, peu importe ! Ils verseraient assez de sang pour que tous ces esprits rassurés dans leur confort se voient violés d’images sombres et des cris de terreur parmi le hurlement du feu se répandant. Les Récleyés se sont assez tus. Leur retour devra rattraper toutes ces années de réclusion, afin que leur cœur puisse enfin soulager ses pulsions.

Il le savait.
Richard savait que toute son œuvre aboutirait à ce noir futur.
Et il embrasserait sa destinée à bras grands ouverts et gorge déployée avant de crever sans plus de cérémonie sous les yeux de son ami, son agonie ayant permis de le sauver, lui, au moins. Richard s’était faite cette promesse depuis bien longtemps et la tiendrait. Un pari risqué toutefois ; soit le Ténébreux s’ouvrirait au monde en s’apercevant que l’altruisme existait encore malgré leur sombres chaines, soit… soit il s’enfoncerait encore un peu plus dans son abyssale folie.
Le général soupira.
De toutes manières, sa mort ne ferait qu’accélérer l’inévitable alors autant jouer avec la chance. Il espérait simplement que chaque instant passé loin de la Tour n’aurait eu finalement raison des dernières parcelles d’humanité restantes de son ami…

Une tête humaine, sans vie, suspendue par les cheveux de la main gauche et Dream Breaker de l'autre mon cœur palpite, l'impatience se fait attendre, je ne peux m'empêcher de sourire. Si tout ce que me dit cet homme est vrai, alors je n'ai plus qu'une alternative, me joindre à lui pour pouvoir exercer mon art. Si les Récleyés sont toujours bel et bien à la tour sombre, il n'y à personnes d'autre en ce monde d'assez fou pour pouvoir m'offrir une telle opportunité. J'imagine déjà le tableau d'ici, dans une pièce réservée aux expérimentations humaines, shiiii j'en tremble d'envie...

J'avais eu pour projet de me rendre là-bas il y a quelque temps, mais à ce que l'on dit ce n'est pas une zone facile d'accès, et traverser tout ça sans avoir la certitude de trouver quoi que ce soit au bout ce n'est pas pour moi... Mais maintenant que je suis presque convaincu de ce qu'avance cet homme, il n'y a nul doute que je vais aller y faire un petit tour. En espérant que je puisse me rendre jusqu'à la tour sans trop d'ennui.

Mais avant ça, il faut d'abord penser au présent, je ne peux pas laisser un tel morceau de viande dans la rue, ça serait du gâchis pour la vie que je viens de prendre... Il y a de moins en moins de monde aux alentours et la nuit s'obscurcit de plus en plus, je dois absolument me débarrasser de ce corps inerte avant que quelqu'un ne tombe dessus. Ça pourrait provoquer la panique aux alentours, et même moi, je pense savoir que ce n'est pas vraiment l'ambiance d'une "fête"

Ses organes sont encore en activité, mais il ne faut pas traîner sinon ils seront sans utilité. Je devrais pouvoir les extraire en une petite heure mais il me faut transporter ce pauvre bout d'homme au moins là où nous étions tout à l'heure, il n'y avait rien à cet endroit, ce serait parfait pour détruire le corps après.

C'est sur cette pensée que je m'éloigne en emportant le cadavre avec moi dans l’obscurité de la nuit.

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