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Madelle | Forum RPG Heroic Fantasy
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Maudite taxe !

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Juliette Célian

Juliette Célian

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Message(#) Sujet: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 17:19

La tension était à son comble dans la cabine de Juliette. Elle comptait une dernière fois l'argent qu'ils avaient récolté lors de leur voyage vers Arnlo, mais les comptes furent vite fait. Mademoiselle Célian n'avait pas su trouver de nouveaux contrats et partenaires lors de son excursion chez les Parlèms pour remettre en main propre l'une de ses marchandises et en récupérer une autre. Heureusement qu'elle avait trouvé la relique qu'elle convoité, sinon ce voyage aurait été un terrible échec dont elle ne se serait peut-être pas relevée.

Juliette était persuadée pourtant qu'elle avait emmené assez d'argent pour l'allée et le retour, mais elle avait trop dépensé à Arnlo pour essayer d'impression la société mondaine. Hélas une magnifique robe et de belles paroles n'avaient pas suffit, sans contact elle avait l'impression que c'était impossible. S'ils voulaient rentrer chez eux, ils n'avaient pas d'autre choix que de payer cette taxe. Elle avait bien envisagé d'attendre au pont que son employé à la boutique lui envoie l'argent manquant, mais alors les frais engendrés par ce contre temps deviendraient exorbitant, et ça, c'était hors de question !

Le navire était chargé de précieux objets trouvés dans l'ancienne demeure d'un mage. Les futurs acquéreurs attendaient leur commande d'ici quelques jours à la boutique, rue de l'écume au port d'Acretis, et Julietta ne voulait pas les faire attendre. Elle pouvait se permettre un jour de retard le temps de récupérer la somme manquante, mais si demain soir ils n'étaient pas de l'autre côté du pont, alors elle risquerait de se mettre des clients à dos. Sans compter qu'elle avait donné congé à son employé pour le jour de son retour, alors si elle n'était pas là, la boutique resterait fermée.

Vraiment, il fallait trouver une solution. Juliette laissa le capitaine dans sa cabine et remonta sur le pont. Les amarres allaient être jetés. Au-dessus d'eux, le pont de Rohy semblait s'étendre jusque dans la ciel. Cette construction pharaonique était visible depuis l'horizon, depuis que la rivière s'enfonçait dans la terre et que les rives prenaient de la hauteur. Maintenant que la marchande se trouvait au pied du pont, elle se sentait intimidée par sa grandeur. Le bateau s’immobilisa enfin et la passerelle fut installée. Juliette ordonna qu'on aille chercher une des marchandises.

Le capitaine sortait à ce moment et alla à sa rencontre :

- Les hommes ont besoin de leur journée à terre, est-ce que vous pensez que nous pourrions tout de même prendre une chambre ?

- Soyez plus discret, si à l'enregistrement ils se rendent compte que nous n'avons pas de quoi payer, ils risquent de couper les cordages. Nous allons descendre comme c'était prévu et la marchandise de madame Eliona va être transportée dans ma chambre. Est-ce que vous voulez bien vous occuper de l'enregistrement, je pars avec l'équipage réserver nos chambres.

Il acquiesça et tous deux descendirent du bateau. Lui se dirigea vers une femme tenant un bloc-note dans les mains et courant de quai en quai. Elle prit l'une des cages mobiles permettant de monter tout en haut du pont où se déployait la ville. Mathieu la suivait de près avec la cargaison qu'elle avait réclamé. Arrivés en haut, l'animation de la ville les enveloppa et ils s'enfoncèrent dans les rues à la recherche d'un endroit convenable où loger, mais surtout, abordable pour leurs finances ce qui n'allait pas être gagné, surtout pour trouver plusieurs chambres libres au-même endroit.


Dernière édition par Juliette Célian le Mer 29 Juil 2020 - 23:05, édité 2 fois
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Madène Calis

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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeLun 30 Sep 2019 - 21:19

Maudite taxe !
Madène – Le 6 Samùn 1250


Le 18 Samùn 1250

Elles s’attirent tous les regards. Elle avec ses vêtements râpés, tachés, déchirés par endroits dont la couleur maronnasse contraste douloureusement sur la robe immaculée de Blanche. Elle entend des remarques admiratives sur l’animal, sur ses jambes fines et gracieuses, sur ses cornes élégantes, sur son agilité pour se mouvoir dans les rues animées de la ville. Ces exclamations ravies se tarissent instantanément lorsque les gens la voient, elle, sur son dos. Elle est certaine d’avoir entendu un enfant demander à l’adulte l’accompagnant si elle l’avait volée quelque part. À partir de cet instant, les voix autour d’elles se font toutes menaçantes, insultantes, oppressantes. Elle commence à avoir du mal à respirer et préfère bifurquer vers une ruelle moins peuplée.

Ici déjà, loin de la rumeur de la foule, elle se sent un peu mieux. Les yeux la suivent toujours mais ils sont moins nombreux et moins insistants. Elle s’agrippe à la crinière de son amie, le contact rugueux et chaud de son pelage rassurant. Elle est plus inquiète qu’elle l’aurait pensé quelques semaines plus tôt. Être accusée de vol a toujours été son pain quotidien, aussi loin qu’elle s’en souvienne. Pourtant, jamais cela ne l’a heurtée à ce point. Peut-être parce qu’avant, elle n’avait rien et que cette fois-ci, elle a peur qu’on puisse lui enlever Blanche. La seule personne dans sa vie à qui elle tient. L’idée qu’on puisse les séparer lui provoque un frisson glacé le long de l’échine.

Traverser l’étrange ville lui prend un temps fou. C’est un vrai labyrinthe dont l’agencement des rues ne correspond à aucune logique qui lui apparaisse. Elle se perd plusieurs fois dans les escaliers et ascenseurs qui font communiquer les différents niveaux de la cité, mais elle n’ose jamais demander son chemin, préférant rester dans les ombres et éviter d’attirer l’attention sur elle. L’expérience lui a montré qu’il vaut mieux qu’elle quitte l’endroit au plus vite si elle ne veut pas se faire confisquer Blanche.

Lorsqu’elle arrive enfin de l’autre côté de l’immense pont, c’est la déconvenue. Ce n’est pas la route du désert qui l’attend, ouverte et accueillante, mais un barrage de douane. Elle descend de sa monture, ne voulant pas s’approcher des gardes avec elle. Elle lui caresse les naseaux.

Attends-moi ici. Je reviens vite.

Le liëscy hennit doucement une sorte d’assentiment, sa queue brillante fouettant calmement ses flancs. Elle se dirige donc vers la milice en uniforme.

Halte là ! Il faut un passe pour sortir de la ville. Où est le vôtre ?
J’en ai pas. Elle secoue la tête pour appuyer son propos. Où je peux en acheter un ?

Le garde lui indique un vieil homme à l’air sévère installé à un comptoir rudimentaire abrité par un cabanon de bois qui la regarde s’approcher avec un air dubitatif.

C’est vingt pièces d’or pour un laisser-passer.
Vingt ?! Mais c’est pas possible ! Je les ai pas. Comment je peux faire ?
Retournez d’où vous venez. Je n’ai pas de temps à perdre avec une pauvresse, moi ! Des gens attendent derrière vous ! Aller, du balai !

Elle pâlit et se décompose en faisant demi-tour. Par la déesse, comment va-t-elle pouvoir trouver une telle somme pour passer ? Ce n’est pas comme si elle avait une solution. Mais cette fois, aucune voix bienveillante n’est là pour lui donner conseil.  


Dernière édition par Madène Calis le Mer 23 Oct 2019 - 11:34, édité 1 fois
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Juliette Célian

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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeDim 6 Oct 2019 - 0:31

Après plusieurs tentatives, Juliette se résigna, vue les circonstances, elle ne pouvait pas se permettre de payer à chacun une chambre. Ils arrivèrent à l'une des extrémités de la ville dans une auberge où il n'y avait qu'un immense dortoir. Les matelots étaient exténués par le voyage et décidèrent de rester sur place, de toute manière il fallait bien que quelqu'un reste avec la marchandise vue l'endroit. Juliette les laissa se retirer et sortit de l'auberge pour cacher son inquiétude, mais la maître quartier la rejoignit :

- Est-ce que vous voulez que je me charge de prévenir le capitaine où nous avons atterri ?  

- Ce serait bien aimable.

- Vous en faites pas, ce soir vous aurez conclu votre affaire et la dame que vous devez rencontrer vous aidera peut-être à trouver une opportunité pour régler le péage.

- C'est espérer un peu trop d'Eliona. Elle est peut-être riche, mais sa famille n'est pas très bien perçue. D'ailleurs, vue ce qu'elle m'a commandé, il y a de quoi se poser des questions.

Au milieu de la foule de la rue, elle ne fit pas attention à la portée de ses paroles et un ou deux passants détournèrent leur regard. La famille Eliona n'était pas parmi les plus renommée du pont de Rohy, mais elle n'en restait pas moins importante, car elle avait réussi à acheter plusieurs emplacements au port qui avaient fait leur fortune. De nombreuses rumeurs courraient sur la famille comme quoi ils avaient réussi à autant investir grâce à de l'argent sale.

- J'ai entendu dire par l'équipage que son fils est souvent embarqué par la milice de la ville.

- Ils paient bien, c'est l'essentiel et puis j'aime les défis et trouver cette commande en était un. Va prévenir le capitaine, ce soir vous emmènerez la marchandise à l'adresse de madame Eliona, je vous y rejoindrais. En attendant, je vais je vais m'occuper de ce dont on a parlé. J'aimerais éviter autant que possible de devoir un service à cette famille.

- Oui ça se comprend. À ce soir !

Le matelot repartit vers le port alors que Juliette resta quelques minutes devant l'auberge. Elle connaissait bien quelques personnes dans la ville, mais principalement des marchands qui n'auraient rien à lui proposer et s'empresseraient de faire circuler des rumeurs sur sa ruine prochaine. Juliette n'avait vraiment pas envie de leur offrir une opportunité de lui nuire, il fallait qu'elle improvise. L'auberge devant laquelle elle était, était sur la rue principale, du pas de la porte, on pouvait voir la sortie de la ville.

Juliette se mêla aux passant et se retrouva bientôt ralentit par la foule qui s'agglutinait à l'entrée à cause du contrôle mis en place pour surveiller les allées et venues de chaque personne. La marchande s'écarta de l'une des files qui se formaient sur le bas côté de la route et alla directement vers l'un des gardes. À peine fut-elle dans son champs de vision qu'il brandit sa lance vers elle et lui somma de s'arrêter :

- Halte et rejoignez la file comme tout le monde !  

- Je ne veux pas passer, j'ai juste une question pour vous.

- Allez vous en ! J'ai pas que ça à faire !! dit-il sèchement.

- Ca ne vous coûtera que 5 secondes ? Est-ce que vous avez empêché beaucoup de monde de sortir aujourd'hui ?

- Qu'est-ce que ça peut bien vous faire la misère des autres ? Déguerpissez avant que je ne vous arrête pour trouble à l'ordre public !

Les personnes dans la file commençaient à s'impatienter de cette interruption, Juliette revient sur ses pas et essaya de deviner où pouvait bien atterrir ceux qui avaient été refoulés. Peut-être que si elle retournait à l'auberge, elle trouverait quelques personnes là-bas dans la même situation qu'elle. Elle s'arrêta à l'angle de la première ruelle pour attendre. D'ici, elle pouvait voir qui se faisait refouler à la porte. Peut-être qu'il y aurait quelques personnes intéressantes.

Le dos contre le mur de la bâtisse, elle regarda les personnes dans la rue. Devant le garde qu'elle avait interpellé, elle voit un père de famille accompagné de toutes une tribu dans un chariot tiré par un âne. Il descendit et tendit une grosse bourse d'argent à l'homme dans le cabanon avant de remonter sur la charrette qui prenait toute la largueur de la route. La file ne se raccourcissait pas, dès qu'une personne sortait, une nouvelle se rajoutait en bout de file. Avec un peu de chance, Juliette n'aurait pas à attendre longtemps avant de tomber sur quelqu'un qui ne pourrait pas payer.

La première personne a être refoulée fut un vieillard accompagné de son petit-fils qui cherchaient à rentrer chez eux. Malgré ses supplications, faisant entendre à tous qu'il s'était fait volé à peine rentré dans la ville, les gardes le repoussèrent. Après ce petit incident les quelques personnes que Juliette essaya d'approcher ne l'écoutèrent même pas et tracèrent leur route. Une demi-heure passa sans qu'elle ne trouve une seule âme assez désespérée pour accepter l'aide d'une parfaite étrangère.

Juliette ne perdit pas patience et retourna se poser à l'ombre d'un des magasins alentours. La file était toujours aussi longue qu'à son arrivée. La personne suivante à se faire recaler attira l'attention de Juliette, mais cette fois-ci, ce fut elle qui hésita à l'aborder. Elle fut autant impressionnée par le liëscy que par son cavalier, mais pas pour les mêmes raisons. L'esprit du vent était l'une des créatures les plus compliquées à attraper et plus encore à chevaucher. Juliette n'en avait vu qu'une seule fois dans un marché peu fréquentable des galeries souterraines de la plaine.

Sur son dos se tenait une femme à l'allure fondamentalement différente. Recouverte d'une couche de crasse et portant des vêtements presque en lambeaux, il était assez dur de croire qu'une telle personne ait pu s'acheter une telle monture. Après tout, peut-être avait-elle réussi à charmer elle même cette créature avec son allure de sauvageonne. Mais cela voulait dire qu'elle avait dû se rendre tout près des terres interdites, à moins qu'elle ne l'ait volé. Quoi qu'il en soit le simple fait de la voir sur le dos du liëscy suffisait à imposer un certain respect.

Juliette surpassa son appréhension et se mit sur son chemin :

- Bonjour, enfin pas si bon que cela on dirait. Elle ne put s'empêcher de regarder un peu plus attentivement les habits de la cavalière. Vous comptez aller où comme ça ? Si vous êtes piégée vous aussi dans la ville à cause de cette maudite taxe, peut-être que nous pourrions nous entraider ?

Qu'il s'agisse d'une aventurière qui se soit trop approchée de lieux dangereux, d'une voleuse se pavanant avec son butin ou de quelque chose de plus sombre encore, cela importait peu à Juliette. Tout ce qu'elle voulait pour le moment c'était trouver quelqu'un de plus discret que les matelots et qui ne demanderait pas une rallonge à sa paie pour "couvrir les risques" comme ils disaient.


Dernière édition par Juliette Célian le Mer 29 Juil 2020 - 22:56, édité 1 fois
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Madène Calis

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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeMer 13 Nov 2019 - 20:19

Maudite taxe !
Madène – Le 6 Samùn 1250

Elle retrouve Blanche dans la ruelle où elle l’a laissée. Ses pieds se figent en plein mouvement en voyant deux hommes à ses côtés. Que veulent-ils ? Sont-ils venus pour la lui arracher ? Une étrange colère teintée de jalousie l’envahit l’espace d’une seconde, mais elle est trop effrayée pour s’approcher et les faire fuir. Elle a eu trop de mauvaises expériences par le passé pour imaginer qu’ils ne se retourneraient pas contre elle pour protéger leur butin, si précieuse soit-elle à ses yeux. Heureusement, la bête doit sentir sa présence car elle relève la tête en renâclant et repousse les deux voleurs d’un mouvement de tête accompagné de battements nerveux de sa queue. Ils s’écartent pour ne pas prendre de coup, et elle en profite pour passer entre eux en trottant, droit vers sa compagne. Ils s’apprêtent à partir, un rictus moqueur sur le visage, mais quelque chose les arrête, que ce soit l’attitude soudain méfiante à leur égard du liëscy ou l’apparence étrange de sa cavalière, et ils tournent les talons sans plus de cérémonie.

La tension accumulée dans ses épaules se relâche soudainement et elle s’approche de Blanche avec une délicatesse qui lui est inhabituelle, soulagée de voir l’animal se laisser faire comme à son habitude. Trop inquiétée par la présence proche des gardes et toujours persuadée qu’ils vont s’en prendre à elle s’ils la repèrent avec l’esprit du vent, elle décide de s’éloigner pour réfléchir à une solution à son problème. Elle s'agrippe à la crinière nacrée et soyeuse pour monter sur le dos de sa compagne et emprunte une direction au hasard, incapable de se repérer dans le labyrinthe que constituent les différents niveaux de la ville.

Préoccupée par la taxe et le mur de bureaucratie auquel elle vient de se heurter, elle ne remarque pas le regard de la jeune femme avant qu’elle ne se mette en travers de sa route et que Blanche s’arrête brusquement pour ne pas lui marcher dessus. Elle sursaute et ne répond pas tout de suite, essayant de jauger les intentions de cette personne qui l’interpelle sans crier gare. Après avoir décidé qu’elle ne semble pas, au premier abord, tenter de la voler, elle hausse les épaules, toujours méfiante.

Karnès.

Il y a des mois qu’elle n’a plus vu les murs blanc et doré de la ville ni senti la morsure du sable sur son visage, et il lui arrive de sentir un vide dans sa poitrine que rien d’autre ne pourrait combler.

La suite l’intéresse déjà beaucoup plus. Elle sait qu’elle n’est pas seule à avoir été refoulée faute de pouvoir payer, mais elle n’imaginait pas que quelqu’un pourrait chercher à l’aider spontanément. Cela la fait s’interroger sur les motivations ultérieures d’une proposition en apparence si spontanée, mais elle n’a pas le luxe de refuser une main tendue. Elle se promet de se montrer prudente, avant de répondre, cette fois plus volontiers.

Si toi aussi tu es coincée là, comment est-ce que tu pourrais m’aider ? J’ai pas d’argent et rien à vendre. Qu’est-ce que tu me proposes, au juste ?  
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Juliette Célian

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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeMar 19 Nov 2019 - 1:11

La cavalière se montre prudente, mais elle est prête à écouter la proposition de Juliette. C'est déjà cela. En plus, elle tombe sur une personne capable de dompter un liëscy, c'est un signe. Non pas qu'elle soit très croyante, elle ne pratique que le culte d'Eliosa et de Simius à sa manière, rarement, toutefois c'est plutôt une bonne chose si la cavalière sait y faire avec les animaux. Aucun des matelots du navire n'acceptera de s'occuper de cette affaire, peut-être que cette inconnue peut les aider.

Elle aurait bien voulu lui confier sa proposition tout de suite pour quitter au plus vite le pont, mais la foule autour d'eux pourrait surprendre leur conversation et ce qu'elle s'apprête à lui proposer n'est pas tout à fait recommandé pour les gens honorables. Ce n'est pas pour rien qu'elle cherche quelqu'un de suffisamment désespéré. Elle ne cherche pas à embobiner la cavalière et se montre honnête :

- Un contrat que j'ai toujours refusé d'honorer. Il y a une vieille relique perdue ici au pont de Rohy. J'ai besoin de quelqu'un pour s'y rendre à ma place.

Cela ne lui plaît pas vraiment, mais ce n'est pas la première fois que Juliette essaye de ruser de la sorte. Son nom c'est tout ce qu'elle a. Ses soutiens sur la terre comme dans l'océan sont rares et parfois, elle n'a aucun remord d'avoir recours aux services de gens peu scrupuleux pour se faire rapidement de l'argent.

Juliette est connue pour partager facilement ses informations contre quelques pièces. Jusqu'à maintenant personne ne l'a soupçonné de réellement tirer profiter de certaines opportunités qu'elle a dit avoir refusé par principe. Si elle s'en est toujours sortie, c'est parce qu'elle a l'habitude de traître avec des personnes de confiance.

Si elle veut que cela fonctionne, elle sait qu'elle doit de se montrer clair sur ses intentions. Si elle se trompe sur la cavalière, il vaut mieux qu'elle lui dise maintenant, car ce qu'elle s'apprête à lui proposer ne sera pas sans risque. Elle précise donc :

- Je t'aiderais en secret à trouver la relique, mais mon nom ne peut pas être cité dans cette affaire et ce sera à toi de traiter avec ceux qui recherchent cette relique. Veux-tu bien qu'on s'éloigne de là et qu'on trouve un coin un peu moins fréquenté ?

Bien que d'ordinaire elle garde une distance avec ses interlocuteurs en les vouvoyant, dans ce genre de proposition, le code social qu'elle s'impose n'a plus lieu d'être. Il n'est pas question de rapport de force et de paraître, mais de confiance et d'un but commun. La cavalière n'a peut-être pas fière allure, mais après un bon bon et des vêtements en bon état, elle devrait pouvoir être crédible auprès de dame Eliona et de son fils.
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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeVen 20 Mar 2020 - 17:33

Maudite taxe !
Madène – Le 6 Samùn 1250

L’étrangère a l’air méfiante. Pas envers elle, aussi étonnant que cela puisse paraître, mais envers leur environnement. Elle la voit jeter un regard alentour, comme pour s’assurer que personne ne puisse surprendre leur conversation. Cela pique sa curiosité, mais aussi sa vigilance. Le marché proposé ne semble pas être tout à fait légal, et donc pas de tout repos. Et dangereux. Mais après tout pourquoi pas ? La loi ne la concerne pas, et elle voulait déjà n’avoir rien à faire avec ceux chargés de la faire appliquer. Et si cela peut lui permettre d’aller à Karnès …

Elle l’écoute en silence, attendant qu’elle ait fini son explication. L’idée a l’air précise, mais elle n’en dit pas grand chose pour l’instant. Rien sur l’identification de l’objet, ni sur sa localisation, et encore moins sur les risques présentés par sa recherche. Un tel secret n’inspire pas la confiance, mais après tout quel autre choix a-t-elle ? Elle ne peut pas rester indéfiniment dans cette ville où elle risque à chaque instant de se faire dérober son amie la plus précieuse. Ce n’est pas une situation qui peut durer, elle en a plus que conscience. Elle lui fait signe.

Suis-moi.

Elle marche cette fois, inconfortable à l’idée de toiser la femme du haut de Blanche. Le liëscy la suit, docilement, sans bride ni harnais. Elle l’entraîne à travers les ruelles, en direction de l’endroit où elle a passé la nuit. Ce n’est qu’un recoin abrité et sombre entre deux contre-allées vides, mais elle sait qu’elle n’y trouvera personne, pas à cette heure de la journée. Les occupants de l’endroit n’y passent que la nuit, passant le reste de leur temps dans des rues plus fréquentées pour y quémander l’aumône auprès des passants plus aisés de ces quartiers. Comme elle s’y attendait tout est désert, seul un chat sauvage et famélique s’enfuit à leur arrivée.

Elle s’installe comme elle peut sur un vieux bidon renversé. Ce n’est pas l’apogée du confort, mais elle n’a pas les moyens d’aller ailleurs. Si elle les avait, elle ne se verrait pas contrainte d’accepter une mission dangereuse dont elle ne sait encore rien pour quitter ce trou à rats et rentrer chez elle. L’envie de revoir Karnès se fait pressante, brûlante comme le sable du désert sous le soleil de midi, et elle est prête à tout pour y parvenir le plus rapidement possible. Y compris se transformer en mercenaire, apparemment.

Dis m’en plus. C’est quoi cette relique ? Elle est où ? Ca sera dangereux ?

C’est la première fois qu’elle se trouve dans une telle situation, elle n’a aucune idée de quelle question est pertinente, laquelle ne l’est pas. Elle ne sait pas quels renseignements elle doit demander. Quelle va être sa tâche, exactement ? Si elle doit se faufiler quelque part sans être vue, elle peut en faire son affaire, il ne s’agira pas de son premier larcin. Mais certainement le premier de cette ampleur pour elle, habituée à dérober uniquement de quoi se nourrir et se vêtir. Ah, et …

Je t’appelle comment du coup ?  


Dernière édition par Madène Calis le Ven 27 Mar 2020 - 11:44, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeLun 23 Mar 2020 - 21:58

L'endroit où la cavalière la conduit n'inspire autant confiance, mais montre à quel point elle a bel et bien trouvé quelqu'un de désespéré. Même si l'endroit est désert, les constructions de bois mort et tente aux draps rapiécés ne laisse aucun doute sur le genre de personne qui atterrit dans cette ruelle oubliée. Juliette reste debout, ne souhaitant pas salir plus que nécessaire ses habits et se livre enfin à l'inconnue :

- Tu peux m'appeler Gryphenard. Ce que je recherche c'est un collier avec un pouvoir particulier. La personne qui le porte peut alors savoir si les gens qui lui parlent, mentent à ses questions. J'ai toujours refusé d'aller le chercher, car il se trouve dans une cave. Techniquement ce n'est pas du vol, car les occupants du manoir ne savent pas qu'il est là. Le hic vois-tu, c'est qu'il s'agit d'une puissance famille d'Arvèles et ils ne sont pas connus pour être très charitables.

Elle la laissa enregistrer toutes ces informations avant d'ajouter.

- Je t'accompagnerais sous forme animale, car le collier est caché et je suis persuadée que l'ancien propriétaire a posé un piège pour le protéger. J'ai besoin que tu m'aides à accéder à la cave et à en ressortir. Je n'ai pas les plans du manoir avec moi, mais je peux te dessiner un plan.

L'odeur autour d'eux empêcha Juliette d'oublier de lui proposer de lui payer un lit dans le dortoir où elle séjournait avec son équipage. Mêlait à la foule des gens de passage, personne ne pourrait soupçonner qu'elles se connaissaient, il lui suffisait de lui donner l'argent maintenant et de lui proposer de revenir ici pour se rejoindre en toute discrétion.

- Une fois la relique en notre possession, il faudra que tu te changes pour la remettre à madame Eliona et je te prêterais des affaires, ce sera un peu grand, mais ça fera l'affaire. Tout à l'heure je vais lui amener une autre commande, je lui dirais que je t'ai vendu sa proposition il y a quelques semaines de cela. Ca paraîtra un coup du hasard que tu arrives le lendemain, mais je ne peux pas me permettre de rester plus longtemps.  

C'était vraiment beaucoup d'informations, mais au moins elle avait été franche. Elle n'était pas rentrée dans les détails, ils n'avaient pas vraiment le temps pour cela, mais il lui semblait ne rien avoir oublié. Si la cavalière voulait en savoir plus, elle ne lui refuserait aucune question, si ce n'est son véritable nom. Lui avouer qu'elle possédait le don de métamorphose était déjà suffisant comme cela. De toute manière elle n'avait pas le choix si elle voulait rentrer dans cet endroit en étant sûre de ne pas être reconnaissable.

Elle n'était de toute manière pas prête à accorder sa confiance à cent pour cent. La situation était trop exceptionnelle, ne pas connaître ne serait-ce que le nom de son associé mettait en alerte tous les sens de Juliette. Il fallait qu'elle se fasse violence pour donner autant de détails à une étrangère en haillons. Et puis elle n'avait pas le choix, elle était sûre que l'ancien propriétaire avait protégé son bien et elle ne pouvait pas se permettre de prendre plusieurs heures à lui expliquer sa vie et ce qu'elle connaissait sur ses expériences alchimiques et comment il avait obtenu l'une des plus puissantes fortunes du pont avant de mourir sans héritier.
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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeVen 27 Mar 2020 - 14:56

Maudite taxe !
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Elle se sentirait presque crouler sous l’avalanche d’informations que lui transmet cette étrange femme. Elle se concentre pour ne pas en perdre une miette et remue les lèvres en même temps pour mieux mémoriser le moindre détail. Elle a compris. Un collier magique qui se trouve dans une cave, chez des Arvelès patibulaires. Elle relève à peine le nom que lui donne sa commanditaire. Ce n’est pas la chose la plus bizarre qu’elle ait vu ne serait-ce que ce jour-là. Elle-même n’a que faire de la véritable identité d’Aigle. Elle espère juste que leur affaire sera terminée le plus rapidement possible et qu’elle pourra quitter ce pont maudit pour ne plus jamais y revenir.

Ce qui l’étonne le plus, c’est la proposition qui lui est faite de lui offrir une nuit à l’auberge. D’après la description, ce n’est pas un établissement particulièrement confortable, mais un lit et une couverture représentent plus qu’elle n’a eu depuis des semaines. Elle hésite cependant, car l’idée de partager un dortoir avec une foule de personnes inconnues l’inquiète. Elle ne s’est jamais sentie très en sécurité avec ses semblables, la nuit plus encore que la journée puisqu’elle s’y trouve particulièrement vulnérable. Elle tend l’oreille, à la recherche d’un conseil, quelque chose qui pourrait la faire sortir de son indécision.

Tu le mérites. Je ne laisserai rien t’arriver.
La voix rassurante et chaude de la déesse veille sur elle. Sa décision est prise. Elle accepte la proposition d’Aigle, toujours un peu méfiante mais soulagée à l’idée d’être à l’abri des intempéries pour la nuit. Elle frissonne rien que de penser à la nuit qu’elle vient de passer ici-même, dans l’atmosphère humide et froide de la vallée, et à la brume glacée qui monte du fleuve. Elle supporte de moins en moins le froid. Il lui arrive de se demander si elle n’a pas laissé la partie d’elle qui la réchauffait derrière elle dans le royaume d’Uraang. Elle se sent frigorifiée depuis qu’elle en est échappée.

Elles se séparent là, après avoir échangé les quelques pièces qui lui serviront à payer la nuit à l’auberge. Elles sont données rendez-vous dans la même ruelle sale et oubliée, un peu plus tard dans l’après-midi. Aigle doit aller voir sa cliente, quant à elle, elle va aller s’installer dans le dortoir et réfléchir à comment entrer dans la maison. Quelques idées lui viennent sur le chemin, mais aucune n’est satisfaisante. Elle aurait pu prétexter un exorcisme à pratiquer sur le sous-sol, après tout elle a eu l’habitude de se servir de la crédulité des gens à ce sujet. Cependant cela ne lui paraît pas prudent, actuellement. Si ce sont des Arvelès… Ses pouvoirs sont avec elle depuis son adolescence, mais le fait qu’ils aient si peu changé après le rituel dans la forêt noire lui a enfin fait comprendre la méfiance que les gens lui ont toujours portée. Dans le climat actuel, se présenter à la porte d’un noble et lui affirmer qu’elle peut voir et combattre les fantômes et autres esprits frappeurs qui hantent sa maison risque de lui valoir un aller simple pour la potence.

Quelques heures plus tard, elle est de retour dans la ruelle mal famée, et Aigle arrive elle aussi quelques minutes plus tard.

Est-ce que tu as trouvé un moyen de nous faire entrer dans la baraque ? J’ai pensé me faire passer pour une nouvelle domestique mais tu as peut-être une meilleure idée.

Elle n’a pas très envie de lui avouer que ce n’est pas du tout son rayon. Elle a besoin de cette association pour pouvoir poursuivre son voyage et elle est prête à tout pour ne pas laisser cette chance lui passer sous le nez.
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Juliette Célian

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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeJeu 2 Avr 2020 - 19:54

Face à la proposition de la vagabonde, Juliette essaye de trouver une autre idée, mais rien ne lui vient. Elle ne connait pas très bien la famille Avèles et avant aujourd'hui elle s'était tenue éloignée d'eux, ne recherchant la localisation de la relique que par avidité de connaissances. Lors de son entrevue avec dame Eliona, elle avait préféré s'en tenir au strict minimum. Lui évoquant la vente de son contrat à une autre personne comme une banalité, elle n'avait pas voulu s'attarder plus sur cette histoire, cela serait suffisamment étrange que la relique lui soit apportée le lendemain même.

Encore fallait-il que cette entrée en douce dans la maison des Arvèles fonctionne. Elles n'avaient de toute manière pas vraiment d'autres options. La marchande voulut s'assurer de donner tous les détails qu'elle connaissait des plans de la battisse et répéta ses indications en y mettant le plus de détails possible. Elle termina en ajoutant :

- À partir de maintenant, tu es seule. Une fois transformée je ne pourrais plus parler, je ferais le mort et tu n'auras qu'à me glisser dans ce panier. Ne perd pas de temps, si tu mets plus de vingt minutes à rentrer dans la cave, je ne pourrais plus me contrôler et dix de minutes de plus et ce sera la catastrophe.

D'ordinaire, Juliette se transformait pour échapper à des situations dangereuses. Cette apparence, elle ne la montrait qu'en de rares occasions et surtout, jamais elle ne se métamorphosait ainsi devant les gens. En plus, l'idée de devoir être portée par une parfaite étrangère et de devoir lui accorder une pleine confiance rendait encore plus mal à l'aise Juliette. Elle tendit le panier à Madène en lui demandant :

- Est-ce que tu veux bien te tourner ?

Juliette aussi se retourna, elle regarda le fond de l'allée tout en se déshabillant et se concentra. Il lui fallut près d'une minute pour parvenir à sentir sa Vérité monter en elle. Comme une vague brûlante, elle envahit tout son corps. Ses os se brisèrent en silence, tout son corps se fracassa en milliers de morceaux. Juliette se recroquevilla sur elle-même alors que des plumes transperçaient sa peau. Elle étouffa la douleur, elle ne criait plus depuis des années lors de sa transformation, mais la douleur elle était toujours présente.

Au milieu des habits de Juliette se trouvait un gyphenard. Plus petit que ses congénères, mais à part cela, il avait le même pelage et plumage brun aux reflets dorés. Il déploya ses ailes et les replia en se secouant de la tête à la queue pour appréhender son corps puis se dirigea vers les pieds de la vagabonde.
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Madène Calis

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Message(#) Sujet: Re: Maudite taxe ! Maudite taxe !  Icon_minitimeSam 2 Mai 2020 - 10:45

Maudite taxe !
Madène – Le 6 Samùn 1250

Elle s’exécute avec réticence, hésitant comme toujours à tourner volontairement le dos à quelqu’un. Elle ne se méfie pourtant pas particulièrement de Gryphenard. Les voix qui lui murmurent à l’oreille sont calmes quand elle est avec elle, ce qui la rassure. Elle attend quelques minutes, face au mur sale et décrépi de l’immeuble devant lequel elle se tient. Les motifs torturés des vitres brisées lui donnent envie plus que jamais de quitter cet endroit et de reprendre la route. Les dunes et leur chaleur lui manquent. Elle ne se retourne qu’en sentant quelque chose effleurer sa cheville.

Elle a d’abord l’impression d’avoir rêvé, ou de s’être faite rouler, car elle ne voit personne à hauteur de son regard. Ce n’est qu’en baissant les yeux qu’elle voit le petit gryphenard qui s’est approché d’elle. Oui, petit. Elle a pu en apercevoir quelques uns lors de ses voyages dans la vallée d’Accro ou les chutes de Veroni, elle sait que ces animaux ne sont pas gros. Celui-là en revanche pourrait être un bébé tant sa taille est réduite, même s’il n’a pas l’aspect duveteux et la démarche pataude de la jeunesse. Le nom que la femme lui a donné prend alors tout son sens, et une pointe d’envie se forme en elle : sa vie aurait été bien plus simple à maintes reprises si elle avait eu un don tel que celui de se transformer en animal.

Elle ne perd alors pas plus de temps. Elle attrape le panier et l’ouvre, laissant le gryphenard se glisser à l’intérieur et s’y pelotonner avant d’y ajouter les habits abandonnés sur le sol. Il ne lui faut qu’une minute de plus pour se débarrasser de ses vêtements et enfiler une tenue “empruntée” un peu plus tôt sur une corde à linge laissée sans surveillance. Le tissu encore légèrement humide la fait frissonner mais l’excitation de ce qui l’attend lui fait à peine ressentir le froid. Elle remonte ses cheveux hirsutes en un chignon qui change instantanément leur aspect négligé. Elle attrape le cabas et se presse en direction de la demeure qui lui a été indiquée. Elle n’a aucun mal à trouver l’entrée des domestiques, et quelqu’un vient lui ouvrir quelques secondes seulement après qu’elle ait frappé. C’est une toute jeune fille aux mains encore terreuses qui lui fait face et lui demande ce qu’elle veut.

Je viens d’être engagée par Madame pour travailler. Je dois prendre ma place en cuisine.

La petite domestique la regarde de haut en bas, dubitative, mais semble considérer que sa place n’est pas à questionner les décisions de ses aînés. Elle la laisse passer, et s’éclipse pour retourner à sa tâche après lui avoir conseillé de trouver madame Berthie pour se présenter. C’est une occasion en or pour elle de sortir des cuisines sans attirer l’attention. Par chance, il n’y a personne dans le couloir. Cela lui permet d’écouter aux portes, et d’ouvrir celles derrière lesquelles elle n’entend pas de voix. Cette aile de la bâtisse paraît être dédiée aux serviteurs et leurs travaux. Il ne lui faut que quelques minutes pour trouver l’entrée des caves, mais elle sent malgré tout que le temps s’écoule et que les vingt minutes approchent de leur terme.

Elle descend les escaliers et s’arrête sur le seuil, surprise de tomber sur un nouveau couloir avec de multiples portes. Elle en ouvre plusieurs, tombant tour à tour sur la cave à vins, deux offices remplis de légumes et de conserve, et un débarras contenant de vieux meubles poussiéreux. La dernière porte au bout du corridor est verrouillée. Elle a le sentiment presque certain qu’il s’agit de ce qu’elle cherche : après tout si des choses de valeurs sont entreposées quelque part, elles seront protégées.

Elle pose le panier au sol et en soulève le couvercle.

On y est, mais la porte est fermée. Il n’y a personne, tu peux sortir.
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Maudite taxe !

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