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Madelle | Forum RPG Heroic Fantasy
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Uranng rôde

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Clara Arnstven

Clara Arnstven

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Message(#) Sujet: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 23:36

Le cheval était une bête infatigable. Pourtant, la forêt dense, le terrain escarpé et la chaleur suffocante qui sévissait en cet après-midi commençait à avoir raison de la monture de Clara. Le poitrail, l’encolure et le dos de sa jument était couvert d’une âpre sueur qui traçait, sur sa robe grise, des sillons foncés de transpiration. Même si la jeune femme se voyait sauvé des désagréments de la marche en montagne, elle ne souffrait pas moins du climat humide. Ses vêtements collaient à sa peau moite et elle n’aurait pas hésité un seul instant à tout retirer pour ne sentir qu’une infime brise qui puisse la rafraîchir.

Ce que Clara venait faire par ici ? Une pratique au tir à l’arc. Quand est-ce que la fille du général passait une journée sans s’adonner à un entraînement. Un carquois plein à craquer était accroché en bandoulière derrière son dos. Elle aurait bien pu s’arrêter à la clairière habituelle, mais elle avait entendu parler d’un champ de tir un peu plus à l’Ouest où les soldats venaient s’exercer. Puisque les troupes résidaient encore dans l’enceinte de la ville, Clara était certaine d’y être seule. Par la même, c’était l’occasion de faire prendre l’air à sa jument même si cette dernière semblait être d’un avis différent.

Lorsqu’elle parvint enfin au champ de tir, Clara réalisa soudain d’où venait cette humidité insupportable. Le ciel, noir comme s’y on y avait déversé un encrier, menaçait d’éclater à tout moment. La jeune femme avait accordé cette obscurité au couvert touffu des arbres et à quelques nuages anodins. L’imminence d’un orage la frappait maintenant en plein visage. À si haute altitude et à découvert dans cette percée du sous-bois, elle était aussi vulnérable qu’un oisillon dans la gueule d’un lynx. L’énervement de sa monture la fit enfin réagir. Non, elle ne pouvait rester ici une minute de plus. À l’instant où elle regagnait le couvert des arbres, le tonner claqua sèchement dans l’air. Presqu’aussitôt, une pluie diluvienne s’abattit sur la montagne. La jument émit un hennissement aigu, témoin de sa nervosité, et ses pas devinrent un peu plus maladroits.

- Doucement ma belle… regarde où tu mets les pieds.

Clara caressa l’encolure du cheval, sachant fort bien que ses paroles n’étaient qu’un bourdonnement d’insecte aux oreilles de l’animal. Il lui fallait rapidement quitter les hauteurs et trouver un abri. Un éclair illumina momentanément le ciel mais même avec cette lumière vive, on n’y voyait pas à plus de quelques mètres. Clara se sema au calme. Sa monture paniquait amplement pour eux deux. Après tout, ce n’était que des trombes d’eau et du vent. Mais après quelques minutes seulement d’avancée lente et périlleuse, l’embarras de la chose vint aux yeux de Clara. Le sol, détrempé, était en train de devenir boueux, glissant et surtout très dangereux. Elle sentait les sabots de son cheval déraper à chaque pas. Idéalement, elle serait descendue de selle pour mieux le guider mais l’animal était si nerveux qu’il aurait été dangereux pour elle de se poster à sa hauteur. Elle devait rester sur son dos et le discipliner du mieux qu’elle le pouvait.

Chose certaine, elle ne pouvait pas laisser sa jument avancer en terrain miné. Il lui fallait trouver un sol plat où elle s’arrêterait jusqu’à ce que l’orage se calme un peu. Même si la pluie lui piquait les yeux, Clara les ouvrit bien grands pour observer les environs. À travers un rideau de pluie, elle distingua une petite corniche terreuse à sa droite. Un mince chemin sillonnant près d’un ravin pourrait les y mener. Même si la piste était accidentée, il lui fallait tenter sa chance. Elle guida le cheval sur le sentier, à bout de nerfs. L’animal s’ébroua, hésita à plusieurs reprises, mais les coups de talons répétés sur ses flancs eurent raison de son entêtement. Il s’aventura d’un pas incertain sur le bord du ravin, les muscles bandés par l’effort et l’excitation. Un autre coup de tonner secoua le ciel. La jument redressa vivement la tête, les naseaux grands ouverts, en poussant un drôle de bruit. Clara tira instinctivement sur les rênes pour l’empêcher de ne trop bouger de travers. Un faux pas et ce serait fatal. Malheureusement, ce mouvement brusque fit se arc-bouter la monture avec violence et désarçonna Clara. Sans lâcher pour autant les rênes, elle perdit son sang-froid et se mit à crier au nez de l’équidé.

- Bougre de cheval, tu vas finir par nous tuer ! Avances, avances !

Elle tira de toute ses forces, la monture fit de même de son côté. Sous leurs poids, le sol fragilisé par l’eau céda.




Clara rêva. D’horribles choses, de choses mystérieuses, de choses inconnues. Zaraze s’était glissé dans ses cauchemars, mais il n’avait pas de visage. Puis, Uranng, le Dieu de la mort, lui était apparu. Cadavérique, monstrueux… c’est ce qui la poussa à se réveiller enfin, la sortant d’une transe profonde. Elle revint à elle dans un sursaut, déclenchant une douleur cuisante dans son bras gauche. Trop abruti, elle n’eut même pas la force de crier. Elle se contenta de serrer les dents en hoquetant.

Autour d’elle, les bruits de la forêt lui parvenaient dans un murmure étouffé. Une longue minute lui fut nécessaire pour réaliser qu’elle était étendue sur le sol boueux et une autre pour se souvenir de ce qui c’était passé. Un glissement de terrain les avaient fait chuter, elle et sa monture. Comme elle avait l’impression qu’un étau lui serait la tête et que ses muscles s’étaient changés en pierre, elle n’osa pas bouger pendant un long moment. La pluie avait passé mais il faisait toujours aussi sombre. Peut-être était-ce parce que la nuit était tombée ? Cette perspective fit naître une angoisse sourde dans le cœur de la jeune femme. Elle ouvrit les yeux.

De nouveau, un élancement meurtrier contracta la chair de son bras. Elle émit un long râle plaintif avant de réaliser, avec horreur, qu’une flèche de son carquois s’était logée dans son biceps durant la chute. Elle jeta un rapide coup d’œil à la flèche. La plaie avait bleuit toute autour de la tige de bois et la pointe métallique était couverte de sang. Cette vision la fit blêmir. Elle inspira profondément, se mordit la lèvre, soupira. Plus elle reprenait conscience, plus la douleur se réveillait. Non sans mal, elle se redressa en position assises et s’adossa à un tronc d’arbre mort derrière elle. Le moindre petit mouvement ravivait l’élancement dans son bras. En relevant la tête, elle vit le fossé qu’avait créé le cheval en dérapant dans le ravin. Elle le chercha des yeux puis l’aperçu, à quelques pieds. Il était là, bien visible, couché sur le flanc. Maintenant qu’elle lui portait attention, elle pouvait entendre sa respiration irrégulière. Son gros ventre se soulevait de façon anormale.

Clara poussa un cri étranglé en la voyant enfin. La souche aiguisée d’un jeune arbre avait transpercée la cuisse de la jument, l’empêchant de se relever et la vidant lentement de son sang. Ils étaient deux à être transpercé mais Clara, elle, pouvait bouger. C’est peut-être même ce qui lui sauverait la vie. Sa gorge se noua en entendant le hennissement faible et plaintif de sa monture. À voir l’état de sa cuisse, le cheval s’était longtemps débattu pour pouvoir se libérer. C’était un vrai désastre.

- Pitié… murmura la fille du général en fermant les yeux

Elle resta prostrée ainsi un long moment à écouter les plaintes de plus en plus éloignés de l’animal. Elle devait agir. Lorsque la nuit tomberait réellement, elle n’y verrait plus rien et, aussi loin de la cité avec la dépouille d’un cheval à ses pieds, elle risquait de faire la rencontre de prédateurs indésirables. Pire, la flèche fichée dans son bras menaçait de la tuer. Ce n’était pas à prendre à la légère. Une infection du sang, et s’en était finit de Clara Arnstven. La peur lui tordit le ventre et elle se serait permis de vomir si bouger ne lui avait pas fait aussi mal.

Elle inspecta son biceps avec amertume. Il n’y avait pas mille façons de retirer une flèche. Normalement, lorsque les deux extrémités étaient accessibles, on la faisait glisser jusqu’à l’encoche. À l’autre bout, la pointe de métal l’empêchait de ressortir, à moins qu’on ne veuille déchiqueter les muscles et ainsi causer des dommages irréparables. Mais il y avait plusieurs centimètres qui séparaient le bras de l’encoche. Clara ne pourrait pas tirer sur plusieurs centimètres, elle s’évanouirait sûrement avant. Déjà, elle sentait le malaise la guetter. La pointe métallique, elle, n’était qu’à quelques millimètres du biceps.

Rassemblant ce qui lui restait de force et de concentration, elle prit délicatement la pointe de la flèche entre deux doigts. Lentement, le métal commença à s’oxyder. Le fer eut tôt fait de rouiller et de s’effriter complètement. Clara posa la tête contre le tronc derrière elle, le souffle court. Ne restait qu’à retirer le tout. Le courage n’était pas au rendez-vous.

Sa main tremblait. Une fois qu’elle empoignerait la tige de bois, il ne lui faudrait pas hésiter une seule seconde. Elle fit plusieurs décomptes, se dégonflant sans cesse. Puis, pris d’un sentiment d’urgence, elle serra les dents et tira sèchement sur la flèche. Un hurlement de douleur ébranla tout son corps. Elle cria un bon coup, comme si cela aurait pu chasser le mal. Le cheval remua, apeuré. Puis, autre chose remua dans le sous-bois. Hébétée, Clara regarda aux alentours sans grande conviction. Si c’était un loup ou autre chose du genre, elle espérait seulement qu’il s’en prenne au cheval plutôt qu’à elle. Sa jument  était fichu, oui, et elle priait pour que ce ne soit pas son cas.
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Dernière édition par Clara Arnstven le Dim 7 Juil 2013 - 4:26, édité 4 fois
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Bringsir

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Message(#) Sujet: Re: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeMer 3 Juil 2013 - 17:16

Le réveil était plutôt difficile et douloureux. Un court sommeil et les derniers évènements en étaient surement pour beaucoup. Il fallait désormais se rendre à Ferèsis histoire de se ravitailler, reprendre des forces et continuer les recherches incessante sur son passé maudit.

-Quel temps de merde.

Bringsir leva les yeux et apercevant les nuages, il lâcha tout un tas de jurons plus intempestif les uns aux autres, pestant le diable qui était le porteur de cette calomnie soudaine. Il se releva t’en bien que mal malgré les coups qu’il avait subi la veille et comme si de rien n’était, repris sa marche. La douleur s’estompa au fur et à mesure de ses déplacements à travers les arbres de cette forêt jusqu’à tomber par hasard sur un terrain d’entrainement militaire au tir.

Le campement était désert ce qui le rassura un peu mais il ne baissa pas ça garde pour autant et en fît le tour, la main droite prêt à dégainer son épée de son fourreau.  Puis ne se souciant pas du ciel noir au-dessus de lui, Bringsir commença à chercher dans les caisses aux abords du terrain si l’une d’entre elles contenait de quoi soigner ces blessures qui même si au premier regard pouvaient être insignifiante, seraient enfin de compte mortel à sa vie.

Un éclair lui fît arrêter ses recherches l’espace d’un instant. Il se retourna, regarda au loin et d’un air stoïque il répondit au ciel comme si il le comprenait.

-Il m’en faudra bien plus pour m’impressionner.

Puis l’instant d’après, comme si il l’avait entendu, un grondement claqua et raisonna sur la montagne. Et sans se retourner cette fois si, il lâcha à nouveau une réponse pleine de logique.

-Pfeuh.

Un rideau de pluie s’abattue ensuite sur le flan de la montagne et sans se presser il arrêta ses recherches, jura à nouveau, et chercha un quelconque endroit pour s’abriter de cette intempérie. Il remarqua que le sol commençait à devenir fort boueux et bien qu’il lui en fallait plus pour l’impressionner, cela risquer de lui donner quelques désagrément sur la descente.

Quelques mètres à peine et Bringsir aperçu une corniche terreuse un peu plus loin sur sa droite. S’en approchant vite mais confiant sur chaque pas, il comprit que le mince chemin pour y parvenir été instable au vue de l’éboulement  qui s’y était produit juste en dessous dans le ravin. Regardant en bas il vit une monture qui avait la cuisse empalée par la souche aiguisée d’un jeune arbre. Il l’analysa rapidement et constata que la pauvre bête était perdu, mais où était passé son cavalier ? Bringsir descendit prudemment et chercha un quelconque signe de vie aux alentours puis contre un arbre il aperçut une jeune fille qui semblait être blessée et continuant à se rapprocher, le regard de la demoiselle se tourna vers Bringsir. Elle avait remarqué sa présence alors qu’il avançait sans bruit. Le jeune homme continua d’avancer jusqu’à se trouver devant elle et il la fixa un long moment sans rien n’exprimer.  Bien que laisser mourir quelqu’un ne lui faisait ni chaud ni froid, il tendit ça main, toujours dans le plus profond des silences, pour l’aider à se relever même si cela est contre ses habitudes.


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Clara Arnstven

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Message(#) Sujet: Re: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeMer 3 Juil 2013 - 19:14

Clara était peut-être mal en point, mais elle était encore assez alerte pour s’alarmer d’un quelconque danger. Ainsi, en entendant quelqu’un ou quelque chose s’approcher, ses sens engourdit s’éveillèrent à nouveau et tous les muscles de son corps se tendirent imperceptiblement. Sans défense comme elle l’était, une panique sourde la guettait. Son calme n’était qu’apparent et elle le savait très bien. Du haut de la corniche, elle aperçut enfin le visiteur inopportun. Un homme. Pas une bête féroce, pas une meute de charognards, pas Uranng, mais un homme. Étrangement, Clara ne ressentit pas cette vague de soulagement qui nous submerge habituellement lorsque le sauveur vient à notre rescousse. C’est de la méfiance qu’on put lire sur son visage excédé. Comme un animal blessé, elle sentait monter en elle une agressivité propre au désir de la survie. Elle darda son regard sur l’inconnu, suivant ses moindres faits et gestes avec acuité comme pour lui prouver, à lui ou à elle-même, qu’elle était encore en pleine possession de ses moyens. Ce qui était faux.

La jument remua faiblement en remarquant elle aussi la visite et ses oreilles s’agitèrent dans ses crins sales. Mais, trop faible, le cheval ne se résigna même pas à relever la tête pour voir arriver le nouveau venu. Instinctivement, Clara posa une main sur la garde de sa dague accrochée à sa botte. Ça ne lui serait pas d’une grande utilité, même comme élément dissuasif, mais cela lui apportait une certaine forme de réconfort et de confiance. La jeune femme dévisagea l’inconnu. Elle nota ses vêtements, qui auraient bien pu être portés par n’importe quel paysan de n’importe quelle région de Madelle. Impossible de dire s’il était du coin. Par contre, il avait en sa possession une longue épée et il arborait des bras musclés et une carrure bien découpé. Celle d’un combattant. Même s’il aurait voulu, il aurait difficilement pu se faire passer pour un simple métayer. Mais quel soldat se balade en forêt dans cet accoutrement ? Les idées se bousculaient dans la tête de Clara. Était-elle prise en filature depuis le début par l’un de hommes de son père ou alors  l’individu n’était qu’un simple original descendu d’on ne sait où, bandit, chasseur de monstre ou voyageur.

Clara cessa de se poser des questions lorsque l’homme lui tendit silencieusement la main. Elle la fixa un instant, se sentant soudain très lasse. Même avec une aide pour se lever, elle redoutait la douleur que produirait ce simple mouvement dans son bras. Sans un mot, elle prit appui sur la main de l’inconnu et se redressa, les dents serrées et le visage crispé. Une fois debout, elle cala de nouveau son dos contre l’arbre, pantelante. Son bras, qui pendait désormais le long de son corps, produisant des décharges cuisantes dans tout son corps. La jeune femme sentit un nouveau malaise poindre le bout de son nez. Un instant, elle crut bien rendre ses tripes sur le sol détrempé de la forêt. Remercier l’inconnu ne lui vint pas même à l’esprit. Sa bouche était pâteuse, sa mâchoire anormalement lourde, et tout ce qu’elle parvint à prononcer fût :

- Mon cheval…

Elle tituba jusqu’à la carcasse mourante de la jument, les joues rougies par l’effort, et s’agenouilla près du large poitrail qui se soulevaient avec difficulté. D’une main tremblante, elle caressa l’encolure de l’animal en murmurant quelques paroles à peine audibles, espérant que cela n’apaise sa propre conscience à défaut de conforter sa monture. Sans plus de cérémonie, elle sortit sa dague de son fourreau et en appuya la pointe contre la jugulaire de la jument. Ce serait douloureux, mais rapide. C’était quand même mieux que de la laisser agoniser pendant des heures ou jusqu’à ce qu’elle soit dévorée vivante par un prédateur nocturne. Clara agrippa la garde à deux mains, même si cela lui provoquait une horrible douleur, et enfonça la lame de toutes ses forces dans la gorge de l’équidé. L’animal ouvrit de grands yeux noirs, émit un drôle de gargouillis guttural, mais sans plus. Le sang chaud et visqueux coula sur les mains de Clara, mêlant son odeur de fer à celle de la terre mouillée. La jeune femme attendit que la vie est définitivement quittée la grande bête avant de s’essuyer les mains sur son pantalon et de se relever en chancelant. Elle laissa la dague maculé glisser dans son fourreau.

- Désolé de devoir vous imposer un tel spectacle, murmura-t-elle la gorge nouée

Elle se retourna vers l’étranger, la bouille dépitée par le désarroi et la fatigue. La plaie de son bras, maintenant débarrassée de la flèche qui l’obstruait, s’était mise à suinter. Même si la pluie et le jour tombant apportait une fraîcheur dans les sous-bois, Clara se sentait aussi brûlante qu’une pierre chauffée au soleil. Sans être guérisseuse, elle savait très bien qu’une forte fièvre l’assaillait, s’accompagnant de nausées et d’étourdissements.

- Il va falloir que… Je ne pense pas pouvoir…

Malgré elle, sa voix était devenue tremblante. Le coup de l’émotion et l’adrénaline qui quittait peu à peu son corps produisaient sans nul doute cet effet incommodant. Clara ne voulait pas avoir l’air de supplier, ni passer pour une petite créature blessée, faible et sans défense. Pourtant, ce n’était pas bien loin de la vérité.

- Vous devez m’aider.

Cette demande sonnait à moitié entre la supplication et l’ordre autoritaire. Mais en dépit de l’image qu’elle projetait, la fille du général ne faisait pas grande figure d’autorité. L’homme aurait très bien pu passer son chemin, comme il aurait très bien pu être mal intentionné, tout compte fait. Si besoin était, puisqu’elle ne pouvait pas lutter, Clara opterait pour la manipulation. Elle avait une certaine influence, tout de même, de par son rang et de par l’argent qu’elle possédait (ou plutôt que son père possédait).

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Dernière édition par Clara Arnstven le Jeu 4 Juil 2013 - 5:19, édité 2 fois
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Bringsir

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Message(#) Sujet: Re: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeJeu 4 Juil 2013 - 3:27

Haine, rancune, vengeance, désespoir, violence, mort…  Voilà ce qu’était le quotidien de Bringsir. Le temps passait et lui forgea un caractère fort, ne laissant aucune place pour les émotions, les sentiments, aucune once de faiblesse dans cette carapace qui pourrait le faire passer pour un moins que rien, une seule chose comptait, l’honneur. Un valeureux combattant, l’affrontant dans l’unique but de le battre et de le tuer, ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Que dans n’importe quelles situations, cet honneur soit mise en avant et est un effet primordial sur les personnes qui le croisé. Et cette jeune fille venait exactement de faire ce qu’il appréciait le plus au monde. Hésitant à accepter son aide, mais s’aidant de sa main pour se relever, elle lui montrait et prouvait qu’elle était forte moralement mais aussi physiquement par la blessure à son bras d’une part et de la chute qu’elle avait subi de l’autre. Bringsir voyait qu’elle souffrait mais il n’était pas du genre à aider les gens qu’il croisait, cela pouvait lui arriver, mais personne ne pouvait prédire où, quand, ni comment il le ferait.

Une fois relevé, la jeune fille se dirigea difficilement vers sa monture souffrante, ne manquant pas de trébucher sur chacun de ses pas. Et une fois à niveau de la pauvre bête, se baissa, se laissant tomber à moitié, sur elle. Elle prononça quelques mots à l’oreille de sa monture que Bringsir ne put comprendre et sans attendre un seul instant de plus, sortie sa dague et l’enfonça sans once de regret dans la gorge de sa jument souffrant sur le coup et s’endormis pour un éternel sommeil. Bringsir était plutôt impressionné par son courage malgré son jeune âge mais remarquant la tenue qu’elle portait et de sa peau, même souillé par la boue, qui était d’une propreté rarement commun dans ces contrées, fît comprendre au jeune homme qu’elle n’était pas une simple paysanne qui se baladait en forêt mais plutôt la fille d’une famille bien aisé, sans doute d’un père haut gradé dans l’armée.
Plonger dans ses pensées, Bringsir regardait la jeune femme de haut en bas, l’analysant comme à son habitude, sans se soucier de ce qu’il pouvait se passé autour de lui, oubliant un instant ce qui l’entourer.

- Désolé de devoir vous imposer un tel spectacle, murmura-t-elle la gorge nouée.

Cette phrase ramena Bringsir à la réalité. Il la fixa d’un regard sombre, la regardant se retourner et vue qu’elle était mal en point. Pourtant il ne broncha pas et ne fît pas un effort, pas uns moindres gestes pour lui montrer qu’il accepterait de l’aidé.

- Il va falloir que… Je ne pense pas pouvoir…, continua-t-elle.

Elle était très mal en point, ne manquant pas de tomber dans les pommes et elle ne semblait pas non plus vouloir le supplier ou d’un aide quelconque et c’était à nouveau une preuve de force moral et c’est ce qui  allait surement la sauvée, qu’une pleurnicharde que Bringsir n’aurait sans scrupule ni regret de laisser mourir d’agonie dans cet endroit peu fréquentable à une heure si tardive.

Elle était digne d’un adversaire qu’il pouvait affronter et c’est avec respect que Bringsir l’aiderait à la ramener en ville pour le courage qu’elle faisait preuve lors de cet évènement.

- Vous devez m’aider, s’exclama-t-elle.

Bringsir n’attendit pas plus longtemps et s’approcha de la jeune fille, la soulevant, avec ou sans son accord, pour la conduire en lieu sûr. Puis descendant lentement, en faisant attention de ne pas l’aggravé plus qu’elle ne l’était, il regarda son doux visage.

-Tseuh, gamine.

Et repris sa marche lente, s’assurant à chaque pas, qu’il n’allait pas glisser sur un sol instable, évitant les passages fort boueux, jusque la sortie de cette forêt.



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Clara Arnstven

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Message(#) Sujet: Re: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeJeu 4 Juil 2013 - 5:08

Clara n’allait pas se plaindre aux dieux de lui avoir envoyé cet homme, mais ils auraient quand même put lui envoyer mieux. Inutile de préciser que, même si elle ne le croyait pas mal intentionné, elle ne se sentait pas spécialement en confiance. L’inconnu avait légèrement une allure de barbare, son regard était de glace et ses paroles rares comme l’eau dans un désert. En somme, tout pour la mettre mal à l’aise. Si elle avait été capable de marcher seule, même en douleur, elle se serait bien passé de son aide. Voilà quoi, elle en était réduite à implorer cette aide dont-elle n’avait pas du tout envie. Pourtant, son corps criait le contraire.

La jeune femme se crispa sous la surprise lorsqu’elle se sentit soulever de terre. Elle n’aurait pu imaginer situation plus embarrassante et plus blessante pour sa fierté. Cependant, son épuisement total l’empêcha d’omettre une quelconque objection.

-Tseuh, gamine.

Les paroles du brun la firent tiquer. Son visage se durcit, mais elle ravala une remarque déplacée qui frémissait derrière la barrière de ses lèvres. La situation précaire dans laquelle elle s’était fourrée ne lui permettait aucun écart. Elle pressentait qu’au moindre désagrément, cet inconnu ne se donnerait plus la peine de lui venir en aide et qu’il la laisserait simplement crever au pied d’une souche. Déjà, devoir lui porter secours semblait lui demander un effort surhumain. Ce n’était certainement pas dans ses habitudes. Ça semblait l’importuner plus qu’autre chose.

Clara eut donc la sagesse de fermer son clapet. De toute façon, dans son accablement, parler était une tâche prodigieuse. Elle laissa sa tête devenue trop lourde reposer sur la large épaule de l’étranger et se laissa doucement glisser dans une légère léthargie. La peau de l’homme dégageait un mélange d’odeurs apaisantes, celles du cèdre, du pin et du sel. Passer du temps dans une forêt de conifères était sûrement ce qui lui avait donné ce parfum. Le souffle lent, profond et régulier du grand brun l’endormait. Il avançait en terrain embûché avec le poids d’une personne adulte sur les bras et pourtant, ça ne lui semblait pas lui demander un quelconque effort supplémentaire. Clara ne put que remarquer cette grande force physique.

Lorsqu’elle n’entendit plus le froissement des feuilles d’arbres et le craquement des brindilles de bois, la fille du Général sût qu’ils étaient émergés de sous le couvert de la forêt. Un grand soulagement s’empara d’elle. De plus, elle avait réussi à trouver une position à son bras qui l’empêchait de trop bouger. La douleur s’était engourdie. Ou alors, Clara s’y était habituée. Elle se serait laissé aller au sommeil si ça n’avait pas été de ces circonstances. S’obligeant donc à laisser les yeux entre-ouverts, elle luttait pour rester éveiller. Ses sens, rendus gourds par la forte fièvre, ne répondaient presque plus.

La nuit était bien tombée. Son voile noir drapait Ferèsis désormais visible à l’horizon grâce à ses multiples torches brûlants de façon éparses dans toute la cité. Clara savait que son véritable calvaire ne commencerait que lorsqu’elle franchirait les portes de la ville. On ne la laisserait pas dormir de la nuit. Les questions et les remontrances fuseraient de toutes parts et on s’acharnerait sur son bras pour tenter de le guérir. Les interventions médicales étaient parfois plus douloureuses que les accidents eux-mêmes.

- Merci…

Elle avait parlée dans un souffle mais elle n’en restait pas moins sincère. Au final, elle se foutait pas mal de ce que l’homme pensait de tout ça, s’il voulait de ses remerciements ou non. Elle était reconnaissante mais blessée dans son orgueil, voilà tout. L’inconnu voudrait peut-être une récompense, en argent ou autre mais il semblait plus du style à s’éclipser sans un mot. Peu importe ce qu’il choisirait de faire, Clara serait en mesure de satisfaire à sa demande mais, pour l’instant, elle ne pensait qu’à rejoindre un grand lit de plumes d’oie et de se gorger de whisky pour dissiper son mal.

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Bringsir

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Message(#) Sujet: Re: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeVen 5 Juil 2013 - 14:40

Bien que la marche était longue et éprouvante, Bringsir ne semblait pas se fatigué à porter la jeune fille. La nuit était tombée et sortant de la forêt on pouvait distinguer au loin Ferèsis, éclairé par ces multiples torches et si on tendait l’oreille on pouvait très bien entendre l’animation derrière les murs de la ville.

Bien que voyageur, Bringsir n’était pas encore parvenue jusqu’ici alors qu’il avait déjà visité bon nombres de contrées dans son périple, depuis ce jour fatidique, à la recherche de la vérité. Et maintenant que la ville était atteinte, il n’aurait plus qu’à laisser la jeune femme entre les mains des gardes pour retourner à ses occupations.

Arrivé devant la grande porte, Bringsir donna deux grands coups de pied dedans pour manifester sa présence auprès des gardes qui étaient de l’autre côté. Un grincement se fît entendre, la porte s’ouvrit légèrement et un garde en sortie.

-Oui, qu’es ce que vous voulez ? lança le garde d’un ton sec.

Bringsir en grand silence, fixant son interlocuteur, tendit les bras pour montrer qu’il tenait une personne blessée et que le garde pourrait peut-être la reconnaitre.

-Mon dieu ! Mais c’est mademoiselle Arnstven !

Sa déduction avait vu juste. Cette jeune fille faisait bien partie d’une grande famille pour que le garde la reconnaisse si facilement. Il donna au garde la blessée et passa la porte.

-Attendez une minute ! Où l’avez-vous trouvé ?

Toujours dans le silence qui le caractériser, Bringsir fit un geste de la tête, montrant la direction de la forêt au loin, et repris sa marche dans la ville.

-Excusez-moi, mais je vous demanderais de me suivre pour répondre à quelques questions.

Le jeune homme commença à être agacé par toutes ces paroles. Il se retourna brusquement, regardant le garde avec un regard noir et profond, expriment son insatisfaction auprès du garde qui commencer à trop l’importuner.

Il plia les genoux et posa sa main droite sur le manche de son épée, prêt à dégainer si l’homme en face de lui continuer  à lui poser tant de questions. Il était opérationnel pour se battre contrairement au garde qui ne supporter pas la pression que Bringsir lui mettait dans ce regard ravageur. Il avala difficilement sa salive, lui aussi était prêt à se lancer dans le combat mais avec beaucoup moins d’ardeur et d’assurance. D’un regard il avait compris que le jeune homme en face de lui ne plaisanté pas et que c’était un grand combattant.

-Excusez-moi monsieur, passez une bonne fin de soirée dans notre cité.

Résigner, le garde abandonna la lutte et, la gorge sèche, il ne put que laisser l’individu entrer librement dans la ville sans lui en demander plus.

Bringsir, enfin libre de ses mouvements dans la ville, pouvait maintenant reprendre sa quête. Ne connaissant personnes ici, le seul moyen de trouver des informations était de se rendre à la taverne, endroit de rassemblement, de convivialité et de ragot en tout genre. Il pensait que c’était le meilleur endroit pour lui commencer.

Il lui fallut plus de dix minutes pour trouver son chemin dans cette grande ville, mais la taverne était désormais devant lui. Une grande bâtisse blanche orné de sculpture en bois en guise de décoration en faisait les contours. Bringsir ouvrit la porte et pénétra dans l’enceinte de l’établissement. Musique, rire et chant, voilà l’ambiance festive qui régnait dans la salle. Le jeune homme se faufila entre les tables et rejoignit le comptoir. S’installant, il fît signe au tavernier de lui servir une pinte. Une fois sa choppe pleine à ras-bord, Bringsir s’accouda au bar et savourant son breuvage, écouta ce qu’il se racontait aux différentes tables et cela une bonne partie de la nuit sans grande satisfaction…

Le soleil commençait à se lever et la salle était désormais pratiquement vide. Le jeune homme n’avait pas reçu les informations qu’il recherchait et ce n’est pas en restant ici qu’il allait en apprendre d’avantage. Finissant sa pinte, Bringsir déposa une bourse pour réglé sa note sur le comptoir et sortie du bâtiment.  Il rejoignit un banc sur la place, histoire de se reposer et d’admirer ce lever de soleil, ainsi que le réveil de la cité.


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Clara Arnstven

Clara Arnstven

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Message(#) Sujet: Re: Uranng rôde Uranng rôde  Icon_minitimeDim 7 Juil 2013 - 4:31

À mi-chemin entre la conscience et les affres du sommeil, les coups de pied sur la grande porte parvinrent à Clara comme un tambour battant sous l’eau. Puis un grincement et la voix d’un garde de la cité se firent entendre.

-Mon dieu ! Mais c’est mademoiselle Arnstven !

La jeune femme laissa échapper un petit soupire agacé. Même couverte de boue et le visage obstrué pas sa chevelure encrassée de terre et de feuilles mortes, on l’avait reconnu. Il faut dire qu’elle avait eu quelques démêlées avec plusieurs gardes de Ferèsis, entre autres pour ses escapades hors des murs. Elle se sentit balloter d’une paire de bras à l’autre, accentuant son sentiment d’être une petite chose délicate et sans défense. Bon, peut-être pas si délicate que cela puisque la transition fut suffisamment  brutale puis lui arracher un grognement de douleur. Le garde semblait ne pas savoir comment s’y prendre et Clara se promit que s’il l’échappait, elle lui arracherait les tendons du mollet avec les dents.

-Attendez une minute ! Où l’avez-vous trouvé ?

La fille du général s’imaginait déjà le scénario catastrophe et comment l’histoire prendrait de l’ampleur de bouches à oreilles. Clara n’entendit pas l’inconnu répondre à la question du garde mais elle n’en fut guère surprise. Pas très loquace le grand gaillard. Ça ne lui déplaisait pas. Chaque mot que prononçait le garde martelait son crâne d’une façon abominable. Pas si fort, avait-elle envie de lui crier à son tour.

-Excusez-moi, mais je vous demanderais de me suivre pour répondre à quelques questions.

Clara avait rouvert les yeux. Si elle n’était pas aussi étourdit, elles les auraient roulés de façon exaspéré.  Apparemment, le garde n’avait que faire de sa blessure et il préférait se perdre dans des bavardages inutiles. Pour Clara qui souffrait le martyre, c’était d’une grande frustration ! Du coin de l’œil, elle vit l’inconnu agripper la garde de son épée. C’est qu’il était facilement inflammable celui-là. Elle se sentit très inconfortable d’être ainsi entre le prédateur et sa proie. En somme, elle venait de se transformer en un bouclier de chair fraîche. Le garde ploya lamentablement devant la menace.

-Excusez-moi monsieur, passez une bonne fin de soirée dans notre cité.

La jeune femme tourna brusquement la tête en direction du soldat, les sourcils froncés. Pardon ? Alors que le brun s’éloignait d’un pas non-chalant, elle éructa d’une voix enrouée :

- Quelle bravoure ! Père serait fier de savoir à quel point nous avons de courageux soldats pour défendre notre cité…

Le garde lui lança un drôle de regard mais ne dit mot. Il glissa un regard vers le bras de Clara, tâché de sang encore frais. Des idées semblaient se bousculer dans sa tête et son visage se durcit.

- Vous êtes blessé, trancha-t-il

- En plus d’être vaillant, vous êtes très perspicace. Dites-moi votre nom et avec un peu de chance, mon père vous fera chevalier.

Le garde, visiblement insensible aux sarcasmes d’une adolescente, assit Clara au pied du mur pour ausculter d’un œil expert la blessure. La jeune femme s’était mise à frissonner et des sillons de sueurs couraient sur son visage sal.

- Si vous avez encore la force de plaisanter, c’est que vous n’êtes pas si …

Le garde fut coupé de court lorsque la fille du général lui tomba dans les bras, aussi molle qu’une jeune pousse d’herbe. En sécurité derrière les murs de la ville et entre des mains familières, Clara avait cessé de lutter. Sa poitrine se soulevait lentement et ses paupières frémissaient sous l’effet d’une fièvre de cheval. Le soldat fit signe à deux collègues d’approcher et à un autre d’aller avertir le Chef de garde. Alors qu’on s'afférait autour de la jeune Arnstven, il chercha des yeux l’inconnu qui avait disparu dans l’obscurité des rues de la capitale. Silencieusement, il le remercia, persuadé que, dans son sommeil agité, Clara en faisait de même.

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Uranng rôde

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