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(#) Sujet: Re: Dominer le monde ne sera pas une mince affaire Dim 7 Jan 2018 - 12:03
Dominer le monde ne sera pas une mince affaire
« Conduire et dominer sa vie, quel que soit l'orage, comme le matelot sait orienter sa voile, quel que soit le vent. »
Je toque à la porte, m’approchant le plus possible de la porte pour me mettre à l’abri du perron, bien que je sois couverte d’une épaisse fourrure. Elle m’a coûté l’un des trésors que j’avais volé chez l’alchimiste mais il fallait bien cela pour me protéger de la pluie torrentielle qui tombe depuis des heures. J’ai récupéré une robe également, moins honnêtement celle là puis que j’ai usé de ma chapeline pour voler celle d’une vitrine. Elle est noire et rouge, accordée avec mon humeur et si sombre que les traces humides laissées par la pluie y sont invisibles. Parfait pour maintenir ma réputation de jeune femme riche et distinguée.
Alors que j’attends que l’on vienne m’ouvrir, je laisse mes pensées s’envoler vers les événements qui viennent de se produite. Il va me falloir être prudente dans les prochains jours, j’ignore si des passants m’ont reconnu alors que je sortais de l’ancienne boutique d’alchimie en feu. Si c’est le cas, j’espère que cela ne s’ébruitera pas car je ne connais pas les réactions ici à l’encontre des Héléos. Sont ils rejetés et craints comme ailleurs ou la Couronne a t elle corrompu ces riches gens grâce aux impôts exorbitants qu’elle demande à son peuple ? Peu importe la réponse, je n’ai pas envie de la découvrir à mes dépends. Désormais, changée et coiffée, j’espère pouvoir rattraper le coup et revernir ma réputation à travers les dires d’Etienne de Maridis. Alors que je pense à lui, la porte s’ouvre soudain sur un majordome en uniforme impeccable. Je tente de masquer ma surprise et me présente : « Bonjour, Dame de Faertas, j’ai un présent pour Monsieur de Maridis. » Alors que l’homme, un peu plus vieux que moi, m’entraine à sa suite, je soupire silencieusement : je ne pensais pas qu’Etienne, qui avait l’air si simple malgré sa fortune évidente, s’encombrerait de domestiques dans sa demeure. Indéniablement, il vient de baisser dans mon estime mais bon, j’ai besoin de lui et je ne pense pas être en mesure de faire la fine bouche à l’heure qu’il est.
A l’étage, le majordome me guide jusqu’à son bureau, où il toque et m’annonce. La porte s’ouvre pratiquement aussi tôt sur un Etienne souriant de toutes ses dents qui semblent être à deux doigts de me prendre dans ses bras. Voulant à tout prix conserver mon espace vital, je recule d’un pas, masquant mon air affolé par un sourire poli. Serai je en train de devenir hautaine moi aussi ? Il semblerait, je le crains. Je chasse cette idée et suis l’homme à l’intérieur de la pièce richement décorée. Un lourd bureau couvert de bas relief en occupe le centre, entouré par grands trois fauteuils recouverts de velours pourpre. Etienne m’invite à m’asseoir puis me demande gaiement : « Crystal ! Qu’est ce qui vous amène ? » Etonnée par tan de familiarité et toujours peu habituée à ce nom d’emprunt, je réponds beaucoup plus froidement : « Bonjour Monsieur, je vous amène ce que vous m’avez demandé. » Je pose l’écrin sur la table, lui laissant le soin d’en sortir le parchemin. « Le ‘voyage instantané’, que possédait effectivement le Maître Alchimiste Zanar. »
A t il entendu parler de l’incendie ? Tandis que mon interlocuteur s’émerveille devant ma trouvaille, j’ajoute : « Heureusement que j’ai reçu votre lettre à temps, j’ai appris qu’un terrible incendie avait ravagé sa boutique. J’espère que la pluie a permit d’éviter de trop grands dégâts. » L’homme hoche doucement la tête, acquiesçant par automatisme tant il est absorbé par ce qui se trouve dans ses mains. « Hum, oui terrible. » Il se redresse alors subitement, ses yeux cherchant les miens. C’est à mon tour d’être perturbée, non pas par un parchemin mais par leur magnifique couleur vert d’eau qui m’avait déjà surprise lors du bal. « Mademoiselle de Faertas. » Voilà qui est déjà mieux, il apprend vite ! « Vous êtes une magicienne ! » Je lui souris, répondant intérieurement que le terme ‘voleuse’ aurait été plus exacte. « Allons, Sir, n’exagérons rien ! » Il me fixe intensément, comme s’il espérait percer mon secret en lisant dans mon âme. « Comment avez-vous fait ? » J’éclate d’un rire franc en me remémorant ma journée puis reprends mon sérieux et, un sourire au coin des lèvres, lui réponds simplement : « Je suis la Maître des Ombres. »