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| [Quête]Le baiser du désespoir | |
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Namo Esprit Guide Messages : 108 DC : Madène Calis & Rhys Songsteel Expérience : 430 | (#) Sujet: [Quête]Le baiser du désespoir Sam 21 Oct 2017 - 15:39 | |
| Mise en Contexte Que vous soyez un tout jeune Récleyès prêt à entrer à l'académie ou un individu des quatre premières confréries, vous voilà au centre de la place de la Tour des Ombres aligné avec une vingtaine d'autres personnes sur une estrade. Tout le monde semble s'être rassemblé en ce jour particulier et les spectateurs s'entassent face à vous. Vous n'avez plus aucun échappatoire et bientôt votre âme sera corrompue par la déesse Sydilia. Soyez prêt à embrasser votre nouvelle destinée ou c'est la mort qui vous aura.
Déroulement de la Mission Ton premier message doit rappeler comment tu es arrivée au sein de la Tour des Ombres entouré de jeunes Récleyès qui comme toi s’apprêtent à participer au rituel qui fera d’eux et de toi des membres à part entière de la cinquième confrérie. La tension est palpable, nul parmi vous ne sait exactement ce qui vous attend. Quelques Récleyès adultes sont là pour vous encadrer. Ils vous ont réveillés juste avant l’aurore, vous ont ordonné de vous déshabiller et vous ont fourni une longue chemise grise pour vous préparer à l’épreuve qui vous attend. La fin de ton premier message doit te trouver pieds-nus dans les première lueurs de l’aube, entouré d’un groupe d’adolescents grelottant pendant que vous attendez la prêtresse de Sydillia.
Dernière édition par Namo le Jeu 16 Nov 2017 - 15:46, édité 1 fois |
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Auxane Taël
Prêtresse d'Uraang Messages : 774 DC : Marissa E. Iselk, Adélaïde Firloe et Mère Nature Carnet : Recueil Expérience : 111 PersonnagePrestige : (4/9) | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Mer 15 Nov 2017 - 20:32 | |
| On entendait la pluie tombait doucement à l'extérieur. Dans les cachots, les prisonniers avaient fait silence depuis plusieurs heures. L'endroit était humide et froid. Auxane se tenait recroquevillée sur une planche en bois fixée au mur en guise de lit. Les bras autour de ses jambes, elle essayait de contenir sa chaleur et n'avait pratiquement pas fermé l'oeil de la nuit. Enfermée dans cet endroit, elle n'avait pas vu le ciel depuis plusieurs semaines. Son esprit était aussi endolori que son corps qui peu à peu était marqué par de profondes cicatrices. Elle avait passé de longues heures dans le coin de cette pièce à effleurer l'entaille qui barrait son cou à murmurer des souvenirs ou à délirer en croyant s'adresser à son père.
Cela faisait maintenant plus d'un an qu'elle avait quitté le désert et jamais elle n'avait envoyé de nouvelles. Pas même un seul mot. Maintenant, elle se retrouvait seule dans cet endroit sordide alors que sa famille devait l'imaginer morte dans le bas côté de la route pour Saona. Jamais elle ne retournerait dans le désert, près des siens. Cela était devenue une évidence pour elle. Et lorsque ses geôliers revinrent une énième fois pour la malmener et lui poser cette ultime question, à savoir, si elle était prête à devenir une Récleyès, elle accepta. Ils la forcèrent alors à le hurler et elle resta pendant plusieurs secondes à le crier haut et fort :
- Je veux être une Récleyès ! Sydilia m'a choisi ! C'est ce que je suis ! une Récleyès ! Peut-être aurait-elle continué encore cela pendant longtemps, mais l'un d'eux se décida à la frapper dans le ventre pour la faire taire. Puis, il posa sa main sur son épaule en refermant sa prise alors qu'Auxane n'avait même plus la volonté d'essayer de reculer et lui dit :
- Quand on se reverra, tu deviendras l'une des nôtres. Ils la laissèrent alors à nouveau seule avec ses pensées. C'était il y a cinq jours, ou peut-être moins, le temps avait tendance à ralentir derrière ces barreaux. La prêtresse avait passé toutes ses journées et ses nuits à se parler à elle-même ou peut-être aux dieux. Ce n'était pas toujours très distinctif. Elle pouvait passer d'une prière à une crise d'angoisse en une fraction de seconde. Nombreuses des lamentations qui raisonnaient dans les cachots provenaient de sa cellule. Se retrouver ainsi entre les mains des Récleyès était pour elle comme un cauchemar vivant. Elle voyait la mort comme une douce aventure en comparaison. D'ailleurs, l'un des gardes dût intervienir pour l'empêcher de mettre fin à sa vie.
Malgré son geste, son instinct de survie avait repris le dessus au moment où celle qui l'avait arrêté lui chuchota :
- Nous autres, nous accordons toujours une deuxième chance, mais pas plus. Il ne s'agissait pas de quelque chose de conscient, mais elle arrêta d'envisager de mourir par sa propre main. Elle ne pouvait pas ! N'était-elle pas une servante d'Uraang ? N'était-il pas le seul capable de choisir le moment de son trépas ? Autant de questions qui la poussèrent à donner son accord pour devenir l'un de ceux qu'elle avait haï comme jamais elle n'avait haï auparavant. Et maintenant, la prêtresse avait l'impression qu'il s'agissait là d'une épreuve. Après tout, qu'est-ce qui lui assurer qu'il ne s'agissait pas d'un piège ? Ces Récleyès c'étaient jusqu'à maintenant montrés bien fourbes, il n'aurait pas été étonnant qu'il ne s'agisse que d'une ruse, mais dans quel but ?
Et puis, si ce rituel existait réellement et qu'ils avaient l'intention de le lui faire passer, Auxane espérait au fond d'elle que la déesse Mère ne laisserait jamais cela arrivé et qu'Uraang l’appellerait à ses côtés pour la délivrer. La tête posait sur ses genoux, Auxane murmurait quelques mots à l'intention du dieu. Encore maintenant, elle espérait qu'il ne la laisserait pas devenir ce qu'elle méprisait le plus au monde. Elle ressentait déjà le froid de la mort, pliée sur elle même dans cette cellule, elle avait l'impression d'être déjà aux portes du royaume d'Uraang. Elle se mit même à espérer qu'elle succomberait en douceur. Ses membres engourdis par le froid qui emporterait avec lui sa dernière étincelle de vie.
La fatigue l'avait presque gagné, mais la porte s'ouvrit dans un long crissement. Deux gardes entrèrent, ce n'était pas les même qu'ordinaire. Non pas qu'Auxane eut été capable de les reconnaître, mais l'uniforme qu'ils portaient étaient bien plus complets et soigné. La prêtresse se laissa docilement menée dans le couloir et vit que trois autres prisonniers avaient également été sortis de leur cachot. Tous restèrent sans bruit et suivirent leurs tortionnaires. Ils gravirent plusieurs escaliers avant que l'un des gardes ne leur demande de se séparer. Auxane se retrouva ainsi avec la seule autre femme prisonnière. Elles furent amenées alors dans une salle d'eau où une bassine les attendait avec tout le nécessaire pour se laver.
L'un des gardes resta avec elles. Si sa compagne d'infortune se dirigea tout de suite dans l'eau sans hésitation, Auxane se retrouva figée. Deux tuniques grises étaient posées sur le dossier d'une chaise. Le garde s'avança d'un pas en lui ordonnant de se dépêcher. La situation lui semble irréelle et elle bafouilla quelques excuses avant de se dévêtir et de se glisser dans l'eau. Son regard était fuyant et elle essayait de ne croiser celui de personne. L'autre détenue sortit rapidement et ne prit même pas la peine de s'essuyer pour enfiler ses nouveaux habits. Elle mit alors l'autre tunique par terre et s'assit sur la chaise en attendant Auxane qui l'imita. Alors que la prêtresse s'abaissait pour ramasser la chemise, le garde lui tendit la brosse à cheveux.
Après s'être habillée, il lui fallut plusieurs minutes pour parvenir à tout démêler. Ce qui eut pour effet d'agacer le garde qui la poussa dans le couloir en lui disant qu'elle finirait en marchant. Elle se débarrassa de la brosse sur le rebord d'une fenêtre d'où elle aperçut l'estrade. L'un des gardes la poussa à ce moment comme à de nombreuses reprises pour rattraper leur retard. Lorsqu'une porte s'ouvrit vers l'extérieur, Auxane eut un recul. Non pas à cause de la peur ou du doute, mais du soleil qui lui brûla les yeux alors que c'était encore l'aube. Elle se couvrit un instant le regard pour avancer et s'habituer à la lumière. On la poussa une fois de plus. Elle fut dirigée avec les autres prisonniers sur un côté de l'estrade puis ils furent laissés au milieu de cette assistance.
La prêtresse ne comprenait pas très bien, à côté d'eux se trouvaient des adolescents pour ne pas dire des enfants. Elle qui s'était attendue aux pires atrocités ne pouvait maintenant plus envisager qu'un terrible fléau l'attende à la fin de ce rituel. Les Récleyès étaient peut-être les plus abjectes, mais s'ils avaient survécu jusqu'à maintenant, ils devaient se préoccuper à minima de leur progéniture. Tous les enfants présents étaient tous sages et certains même semblaient excités. Ils ne pouvait s'agir comme elle et les adultes qui l'entouraient de prisonniers. Alors de quoi s'agissait-il ? Qu'attendaient-ils tous ici ? Le froid qui l'avait accompagné durant toute sa captivité était en train d'à nouveau prendre possession d'elle. |
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Namo Esprit Guide Messages : 108 DC : Madène Calis & Rhys Songsteel Expérience : 430 | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Jeu 16 Nov 2017 - 15:45 | |
| Lorsque le soleil dépasse enfin de l’horizon, un silence se fait brusquement sur la place. De la porte de la Tour des Ombres sort une femme d'un soixantaine d’années entourée d'un corps de gardes. Elle est habillée de ce qui te rappelle les tenues d’apparat de certains grand-prêtres, mais modifiée, comme une parodie. Ses vêtements ont été adaptés pour être compatibles avec le combat, et elle porte une longue épée dans le dos. Malgré son âge, sa carrure et son allure te disent qu'elle est plus que capable de se servir de son arme et qu'elle reste une guerrière redoutable. Elle monte seule sur l'estrade, ses gardes se positionnent autour d’elle. Elle ouvre les bras et son charisme fait taire les derniers chuchotis réfractaires dans l'assemblée.
“Mes enfants ! Ce jour est le jour le plus important de votre vie. Tout ce que vous avez fait jusqu’à présent n’était qu’un préambule pour vous préparer aux épreuves d’aujourd’hui. Aujourd'hui, vous devenez des hommes et des femmes dignes de ce nom ! Aujourd'hui vous ne faites plus qu'un avec Sydillia ! Aujourd'hui vous naissez !”
Le discours est bref mais suffisant pour motiver les jeunes embrigadés. Les autres n’ont de toute façon pas d’autre choix que de suivre. Sans plus de cérémonie, la prêtresse redescend de l’estrade et sort avec majesté par les grandes portes de la Tour des Ombres. Son audience est priée avec brusquerie par les gardes de la suivre, et tu te retrouves entraînée dans le mouvement.
Vous vous dirigez droit vers la forêt à proximité de la Tour. Des murmures inquiets se propagent dans le groupe d’adolescents, ainsi que chez les quelques adultes qui participent.
Le trajet est long jusqu’à la forêt, vous marchez tous pieds nus pendant des dizaines de minutes. Mais votre guide ne s’arrête pas à la lisière et s’enfonce sans hésiter sous les arbres. À ce moment les murmures effrayés s’intensifient et certains hésitent, mais ils sont rapidement remis dans le droit chemin par les gardes de la prêtresse qui vous entourent. Elle finit par s’arrêter au pied d’un arbre gigantesque, ornés de runes rituelles. Entre ses racines monumentales se dresse un autel richement décoré, revêtu de velour pourpre, portant de multiples objets de cérémonie d’argent garnis de rubis et de grenat. La prêtresse se prosterne devant l’autel, et vous tourne le dos pour préparer les objets dont elle aura besoin pendant que vous vous installés, debout au pied de l’arbre.
Cela te donne un moment pour reprendre ton souffle.
Instructions Le rituel va commencer, tu n’as plus que quelques instants pour te préparer. Je te laisse arriver jusqu’au moment où la prêtresse va reprendre la parole. |
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Auxane Taël
Prêtresse d'Uraang Messages : 774 DC : Marissa E. Iselk, Adélaïde Firloe et Mère Nature Carnet : Recueil Expérience : 111 PersonnagePrestige : (4/9) | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Ven 20 Avr 2018 - 18:05 | |
| Tout cela ne semble être qu’un rêve éveillé, le soleil qui apparaît et caresse doucement le visage de la prêtresse ne fait que renforcer cette impression. L’illusion s’intensifie alors qu’une femme à la crinière argentée se tient devant elle. Le respect qui émane d’elle laisse sans voix l’assemblée qui l’écoute religieusement et Auxane fait de même, plongeant son regard dans celui de cette femme qui s’adresse à tous ceux présents sur l’estrade. Son allure seule suffit à comprendre qu’elle fait partie des disciples de la déesse autrefois reniée par Auxane. Son cœur se met à battre frénétiquement dans sa poitrine alors que les gardes commencent à intimer au groupe de suivre la prêtresse. Personne ne semble opposer de résistance, les gamins prennent la tête du convoi alors que les prisonniers sont à l’arrière, parfaitement encadrés par ce service d’ordre quelque peu particulier.
En descendant de l’estrade, les pieds nus d’Auxane s’enfoncent dans la terre humide de la cour de la tour des ombres. Cette sensation lui est si étrangère, elle qui était habituée à la brûlure du désert, mais plus jamais elle se ressentira cette douleur qu’elle méprisait et qu’aujourd’hui elle pourrait presque regretter. Elle avance sans un mot. Devant elle, l’un des prisonniers manque de tomber à cause de la terre humide du chemin qu’ils empruntent. Sans un regard, Auxane continue d’avancer, comme s’il n’y avait eu personne devant elle. Au fond d’elle, elle se met à penser qu’elle est déjà peut-être plus Récleyès qu’elle ne le souhaiterait avec un tel comportement.
La tension commence à s’emparer d’elle alors qu’elle voit une forêt se dessinait devant elle. Les minutes défilent en silence, seuls les battements de son cœur lui permette d’affirmer qu’elle est belle et bien en vie et en train de vivre ce moment qui restera pour toujours gravé en elle. Auxane a l’impression que la marche s’intensifie, comme si les adolescents devant elle ne pouvait plus y tenir d’attendre. Elle avance mécaniquement et lorsqu’ils arrivent à l’orée de la forêt, elle a l’impression que ce sont les arbres qui s’avancent vers elle et non l’inverse. Son cœur pourrait déchirer sa poitrine si cela lui était permis. Puis vint le moment où tous s’arrêtent. En relevant son visage, la prêtresse se retrouve comme tétanisée par le spectacle qui s’offre à elle. C’est impossible !
Elle se revoit plus d’un an auparavant, quittant le désert dans l’espoir d’aller dans la forêt des Mirlis pour voir de ses propres yeux l’Arbre de Vie. Au lieu de cela, en cet instant, elle se retrouve devant un arbre des plus imposant, mais qu’elle n’aurait jamais pu croire exister. La noirceur qui émane de cet être et les runes qui sont gravées à même l’écorce lui fend le cœur. C’est une aberration, une erreur de la nature, cela ne peut pas être réel. En essayant d’apercevoir la cime de l’arbre, Auxane est prise d’un vertige. Est-ce bien réel ? Comment la Mère aurait-elle pu laisser une telle abomination prendre racine dans son monde. Des larmes coulent le long de ses joues, une boule se forme au fond de sa gorge, elle voudrait mourir en ces lieux, ne pas recevoir le présent que la prêtresse est prête à tous leur offrir.
Auxane se force à détourner son regard, elle essuie ses larmes avec le bout de ses manches le plus discrètement possible, elle n’a aucune envie d’attirer l’attention sur elle, mais elle n’y arrive pas, ses larmes continuent de s’écouler en silence. Elle les sent descendre le long de son cou et elle ne peut rien y faire. Tout son être la somme de fuir, de tourner le dos à cette mascarade et cela peu importe le prix qu’il faut en payer, mais elle ne bouge pas et elle attend comme tous ceux autour d’elle que la prêtresse termine les derniers préparatifs du rituel. Auxane se laisse alors aller et tombe dans la boue, le dos recroquevillé, elle prend son visage entre ses mains, elle continue de pleurer en silence, se forçant à retirer l’image de l’arbre de son esprit, en vain. Il est trop tard pour revenir en arrière désormais. |
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Namo Esprit Guide Messages : 108 DC : Madène Calis & Rhys Songsteel Expérience : 430 | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Sam 21 Avr 2018 - 14:39 | |
| ”Mes enfants. Vous êtes réunis au pied de l’Arbre légitime, celui dont Sydillia, du fond de son amour sans fin pour nous, nous a fait cadeau afin que nous puissions l’honorer comme il se doit. C’est ici que notre Histoire a débuté il y a un siècle, et vous recueillez à présent l’héritage des générations qui vous ont précédé. C’est ici que votre vie s’achève, c’est ici que votre vie commence.”
Le discours de la prêtresse dure plusieurs heures. Elle retrace tout le passé de Madelle et vous rappelle l’Histoire grandiose de Zaraze et de sa confrérie au fil des ans. Vous restez debout à l’écouter, il vous est impossible de vous asseoir ou de bouger. Ce qui de prime abord paraît n’être qu’une simple cérémonie fait en réalité partie intégrante de l’épreuve pour intégrer la confrérie. Elle-même semble être sculptée dans le marbre. Portée par sa foi et par l’importance du moment, elle ne prend aucun répit et malgré son âge, elle ne montre aucun signe de fatigue.
Le soleil passe le zénith au-dessus des arbres et la cérémonie continue avec des prières adressées à Sydillia qui sont reprises en choeur par l’auditoire autour de toi. Tu reconnais certaines bases de prières destinées habituellement à d’autres dieux, mais déformées, profanées pour saluer la Perfide. Sa présence se fait sentir dans l’assemblée, le vent se lève juste à ce moment-là, comme appelé par la foi de l’assemblée.
C’est ce moment que choisit enfin la prêtresse pour passer à la suite du rituel. Elle se retourne vers l’autel qui se trouve derrière elle, et y prend une coupe en acier noir rempli d’un liquide épais d’un rouge sombre brillant, semblable à s’y méprendre à du sang. Elle en boit une gorgée qui colore ses lèvres vermeil, dans un contraste effrayant avec sa peau et ses cheveux blancs. Elle lève le calice dans votre direction, puis se tourne à nouveau pour prendre sur l’autel ce qui ressemble à une épine de rose de la taille d’une dague. De là où tu es tu peux déjà voir qu’elle est vieille comme le monde mais que sa pointe est aussi tranchante qu’au premier jour. Elle la trempe dans le hanap et écarte un pan de sa tenue, dévoilant ainsi son ventre, couvert de cicatrices horizontales qui s’entrecroisent. Elle passe l’épine rougie sur son bas-ventre, tirant un filet de sang rouge, puis vous salue avec.
“Mes enfants, l’heure est venue pour vous de nous rejoindre.”
Instructions Je te laisse rattraper cette partie introductive du rituel. Le MJ postera à nouveau à ta suite pour t’expliquer la suite du déroulement. |
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Auxane Taël
Prêtresse d'Uraang Messages : 774 DC : Marissa E. Iselk, Adélaïde Firloe et Mère Nature Carnet : Recueil Expérience : 111 PersonnagePrestige : (4/9) | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Sam 21 Avr 2018 - 18:37 | |
| Souillée par la terre, Auxane reste au sol, le visage en larmes, jusqu’à ce qu’un des gardes la relève de force et la tient quelques secondes pour s’assurer qu’elle reste debout. Malgré la tunique grise à manches longues qu’elle porte, elle peut sentir que la pression du garde à laisser des traces sur son bras droit. Même si elle n’y prête aucune attention, elle ne peut échapper au discours de la prêtresse. Racontant l’avènement de la confrérie Récleyès, Auxane finit malgré elle par être envoûtée par cette histoire que jamais elle n’a entendu. Fille d’un des membres du cercle de la lumière, il aurait été inconcevable de lui dispenser de tels cours d’histoire, ainsi chaque fait énoncé par la prêtresse finit par éveiller sa curiosité.
Pour autant, elle ne peut s’empêcher de voir cet arbre imposant qui lui fait face comme une abomination de la nature. Sans qu’elle ne s’en rende compte, hypnotisée par le discours de la prêtresse, ce sont plusieurs heures qui s’écoulent. Le silence est pesant autour d’elle, pas même un raclement de gorge ne vient interrompre ce monologue qui semble n’avoir aucune fin. Auxane se permet un regard à droite, puis à gauche, lentement. Certains des adolescents semblent prier en même temps, alors que les prisonniers sont tout autant perdus qu’elle. Puis vint le moment des prières. Le soleil qui était jusque-là caché par les arbres de la forêt se retrouve au sommet du ciel, réchauffant les futurs adeptes de la déesse Sydilia.
Auxane lève alors les yeux pour se rendre compte qu’elle est ainsi depuis des heures, pourtant, même si depuis elle n’a pas bougé, elle ne sent pas de fourmillements dans ses bras ou ses jambes. Bien au contraire, alors que la liturgie de la prêtresse continue, les prières à la gloire de la déesse de la perfidie s’enchaînant, le vent se lève et c’est comme une énergie nouvelle qui s’empare de chaque personne présente en ce lieu saint. Y compris Auxane même si intérieurement, elle ne peut s’empêcher de lutter. Les prières ont pris fin et le silence reprend possession de l’assemblée. Chaque personne présente regarde avec un grand intérêt les gestes de la prêtresse, Auxane est captivée par l’étrange épine qui était posée jusque-là sur l’autel.
Même si elle n’a aucune idée de la fonction de cet étrange artéfact, elle peut comme ressentir émaner de lui un pouvoir immense, le vent s’intensifie autour d’eux alors que la servante de Sydilia s’entaille la chair avec. Auxane est à deux doigts de détourner le regard, elle voudrait tant se retourner et refuser le cadeau empoisonné qu’elle est sur le point de recevoir, mais comme depuis le début de la cérémonie, elle est telle une statue de pierre, immobile et complètement absorbée par chacun des gestes et paroles de la prêtresse. Si elle n’a aucune idée de ce qui l’attend dans les minutes à venir, il n’y a aucun doute que cette longue épine est un cadeau de la déesse et un élément clef du rituel.
Alors que jusqu’à maintenant, son esprit s’était simplement débattu contre l’idée d’accepter ce changement qui est sur le point d’aboutir, son esprit se libère et elle se met à prier le dieu qui l’a amené en cet instant précis. Uraang, dieu de la mort, lui semble être son seul espoir pour échapper à cet effroyable rituel, si seulement elle pouvait lui offrir une chose qu’il ne pouvait refuser en échange de sa mort. Oui, Auxane exprime silencieusement au dieu son intention d’en finir avec la vie. Cela lui semble être un avenir bien plus doux que ce qu’il l’attend. Elle préfère mille et une fois rencontrer le dieu à la déesse reniée des humains. Si seulement il pouvait se montrer clément et la frapper tout de suite d’une mort même violente.
Auxane ferme les yeux, elle les serre si fort que des rides se forment sur son visage, comme si cela pouvait lui permettre de mieux se faire entendre du dieu. Pourtant, malgré tous ces efforts, elle n’a plus d’espoir et sait que le moment est arrivé de rejoindre les Récleyès. |
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Namo Esprit Guide Messages : 108 DC : Madène Calis & Rhys Songsteel Expérience : 430 | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Mar 24 Avr 2018 - 21:20 | |
| Les gardes commencent à aligner devant la prêtresse toutes les personnes rassemblées, les jeunes Récleyès devant, les prisonniers et autres adultes derrière. Les adolescents reproduisent les uns à la suite des autres le geste qu’elle a effectué, s’entaillant le ventre sur quelques centimètres pour en tirer du sang. La plupart essaient de leur mieux de masquer la douleur que cela provoque, des enfants qui tentent tant bien que mal de montrer la dignité qu’on attend d’eux. Quelques uns résistent moins bien et hésitent, pleurent, mais tous le font sans se poser de questions.
Deux places devant toi se trouve la première adulte, encadrée plus sévèrement par les soldats. Les larmes coulent sur ses joues, elle se saisit également de l’épine et l’approche de son ventre, mais la maîtresse de cérémonie l’arrête.
“Pas pour toi. Pour vous, c’est à Zaraze que vous devez rendre hommage, et imiter son geste originel.” Elle lui prend les mains avec douceur et les guide jusqu’à son cœur. “C’est là que tu dois la planter.”
La femme hésite, tremble, sanglote, mais le regard perçant de la prêtresse et la présence sévère des gardes autour de vous la pousse, et elle s’exécute, plantant l’épine bénie par la Perfide dans son propre cœur.
Avec tout juste un cri étouffé, elle s’effondre en petit tas au pied de l’autel. Deux des gardes apportent une civière et la transfèrent sans ménagement dessus avant d’emmener son corps sans vie hors de ta vue. C’est au tour de l’homme devant toi. Il saisit l’épine et la plante dans son cœur sans montrer la moindre hésitation. Lui aussi s’écroule, mais par un miracle que tu n’expliques pas, il remue encore, essaie de se lever mais n’y arrive pas. Un soldat l’y aide et le l’évacue en l’aidant à marcher.
La file avance encore d’un pas, tu te retrouves face à la prêtresse, qui te tend l’épine de l’Arbre de Sydillia, dégoulinante de sang.
A ton tour.
Instructions Le rituel est sur le point de se terminer. Décris le sacrifice de ton personnage en 1 à 2 messages. |
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Auxane Taël
Prêtresse d'Uraang Messages : 774 DC : Marissa E. Iselk, Adélaïde Firloe et Mère Nature Carnet : Recueil Expérience : 111 PersonnagePrestige : (4/9) | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Dim 6 Mai 2018 - 15:22 | |
| Les bras pendant le long de son corps, Auxane a rouvert les yeux et les fixe désormais dans ceux de la prêtresse. Telle une statue de marbre, elle ne fait aucun geste, ses pensées se bousculent. Ne faisant absolument pas attention à ceux qui les entoure, elle a l’impression que sa prière pour le dieu de la mort a été entendue. Peut-être que si elle plante suffisamment l’épine dans son cœur, cela la tuera comme la première prisonnière. Cela prend trop de temps, les gardes s’impatientent autour d’elle, mais c’est la prêtresse qui la force à prendre en main l’épine et elle la pose contre sa poitrine. Pourtant, elle s’arrête dans son geste, seule Auxane peut l’enfoncer, sans cela, elle s’en doute, le rituel ne sera pas respecté.
Elle baisse enfin les yeux vers l’épine, ses phalanges blanchissent à la tenir si fort alors que ses doigts se retrouvent peu à peu maculés de sang. Elle espérait presque pouvoir la briser, mais cela est impossible, elle le sait, d’autres ont déjà dû tenter avant elle. Tenant fermement l’épine de ses deux mains, elle se met alors à penser à la déesse de la Perfidie. Si dans son enfance, le récit de la déesse lui a été conté, jamais elle n’aurait pu imaginer qu’un tel sacrifice soit demandé même de la part de cette déesse. La file derrière elle commence à remuer, les autres prisonniers veulent que ce moment se termine. Elle aussi le désire, mais elle bloque.
Sa prière pour Uraang se métamorphose en prière pour Sydilia, peut-être qu’en s’adressant directement à elle, la déesse comprendra qu’elle n’est pas faite pour être une Récleyès, pour appartenir à ce monde qu’elle voulait détruire il y a encore quelques jours de cela. Elle s'adresse à la déesse dans un murmure, la prêtresse qui lui fait face pourrait presque l’entendre :
- Par pitié, je ne mérite pas ce présent empoisonné. Libérez-moi de ce supplice. La pointe de l’épine commence à s’enfoncer, une tache de sang commence à se former sur sa tunique. Elle continue intérieurement sa prière alors que ses mains enfoncent d’un geste sec l’épine de sang jusqu’à transpercer son cœur. Son souffle se coupe brusquement. Elle garde ses mains refermées sur l’épine alors que ses jambes se dérobent sous elle. Même si elle tombe dans l’inconscient, elle peut sentir son sang se mettre à bouillir. Perdue dans le néant, une voix l'appelle et l'invite à la rejoindre. Auxane se laisse envoûter.
Ses yeux se révulsent, elle a l’impression que chacun de ses membres se brisent. Elle se réveille et un cri effroyable s’échappe d’elle. Son corps se met à trembler si fort qu’aucun garde n’arrive à la retenir. Le rituel est en train d’aboutir, alors que la prêtresse arrive à retirer l’épine qui est encore plantée dans son corps, mais le mal est fait et se met à germer en elle. Auxane retrouve une certaine conscience de ce qui se passe autour d’elle, les gardes ont à peine réussi à l’écarter pour laisser les autres prisonniers subir à leur tour ce rituel. Son corps continue à trembler frénétiquement, chaque parcelle de son être est comme en train de se déchirer.
Jamais elle n’a éprouvé un tel supplice, mais ses prières sont désormais envolées, son envie de mourir s'est elle aussi évaporée. Son esprit est complètement tourné vers Sydilia, elle en viendrait presque à ne plus sentir son corps. Elle a arrêté de crier et elle ne cherche même pas à se débattre de l’emprise de la déesse. Auxane a pleinement conscience d’être en train de se métamorphoser en Récleyès et sans qu’elle ne puisse se l’avouer, elle pourrait presque apprécier ce moment. Si au début, elle a vraiment cru que sa vie était en train de se terminer et que c’était Uraang qui l’appelait, elle sait maintenant que ce n’était qu’une fourberie de la déesse qui est maintenant en train de l'accueillir à bras ouverts dans son domaine.
Elle pourrait presque sentir son embrassade. Son corps se remet à se crisper, son dos se cambre alors que ses mains griffent inutilement la terre humide. Son souffle se coupe à nouveau, sa respiration se fait de plus en plus difficile, mais elle respire toujours et elle sait qu’elle ne mourra pas. La jeune femme qui a débuté le rituel des prisonniers étant morte sur le coup, c’est maintenant trop tard pour espérer qu’elle meurt, mais le veut-elle réellement désormais. N'essayant même pas de rejeter la déesse et se laissant avoir par son charme divin, le corps d’Auxane commence à se détendre.
Elle se calme peu à peu, mais elle est encore dans les vapes et n’entend pas les supplications des autres initiés. Le rituel a abouti pour elle et une autre vie est en train de se dessiner devant elle alors qu’elle se repose doucement sur le sol même si son sang continue de bouillir. Cependant la déchirure au fond de son être lui fait désormais moins mal, elle en viendrait presque à l’apprécier. Puis plus rien, elle rouvre les yeux avec difficulté et essaye de se relever, mais cela lui est impossible. Même si elle a réussi à survivre au rituel, elle est comme paralysée et plus aucun de ses membres ne lui répondent, ils sont tous endoloris et elle ne les sent même pas.
C’est à ce moment que les gardes font à nouveau attention à elle et l’emporte avec le reste des candidats qui ont survécu et font désormais partie de la confrérie des Récleyès. |
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Namo Esprit Guide Messages : 108 DC : Madène Calis & Rhys Songsteel Expérience : 430 | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Dim 6 Mai 2018 - 18:36 | |
| La prêtresse te regarde faire, un sourire sur les lèvres. Son visage affiche une expression qui mêle orgueil du triomphe et bienveillance à la limite de l’affection. Elle te caresse la joue en une parodie de geste maternel, puis se désintéresse de ton cas aussi vite. Alors que tu tiens à peine debout, les gardes t’écartent du passage et elle s’adresse à la personne derrière toi de la même manière qu’elle l’a fait pour toi quelques instants plus tôt.
Tu penses être tranquille un moment, mais tu n’as pas le temps de reprendre ton souffle. Ce qui t’a paru long est en fait très court, et tout le monde y est passé. Deux hommes sont eux aussi transportés sur une civière jusqu’à un chariot, et trois autres personnes te rejoignent. C’est terminé. Les gardes vous rassemblent une nouvelle fois, et la prêtresse ouvre les bras.
“Ô Sydillia, nous nous prosternons devant toi.” Elle met un genou à terre et baisse la tête. Tout le monde autour de toi s’agenouille également. Malgré cette position, sa voix d’oratrice porte parfaitement bien. “Soit bénie du présent que tu nous offres. Nous utiliserons cette nouvelle vie que tu nous donnes pour servir tes desseins. Nous sommes pour toujours tes fidèles serviteurs.” Elle pose l’épine ensanglantée sur l’autel derrière elle, dans un calice rempli d’un liquide que tu n’arrives pas à identifier. Elle se tourne une dernière fois vers l’assemblée de nouveau Récleyès. “Mes enfants ! Il est temps pour vous de rejoindre vos quartiers pour prendre vos fonctions. Chacun sait ce qu’il a à faire à présent pour servir la Déesse.”
Sans ménagement, les gardes vous remettent en marche en direction de la Tour des Ombres. Le chemin sera identique à celui de l’aller, ta blessure en plus.
Instructions Félicitations. Tu es à présent Récleyès à part entière. Le rituel t’a privée de 75 points de vie. Dans ton dernier message, je te laisse décrire la fin du rituel et le retour vers la Tour des Ombres. |
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Auxane Taël
Prêtresse d'Uraang Messages : 774 DC : Marissa E. Iselk, Adélaïde Firloe et Mère Nature Carnet : Recueil Expérience : 111 PersonnagePrestige : (4/9) | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir Dim 6 Mai 2018 - 19:44 | |
| Les gardes qui traînent les corps inertes des survivants empoignent Auxane pour la déposer dans un coin. Ils essayent de la faire tenir sur ses jambes, mais c’est peine perdue, alors l’un d’eux la prend dans ses bras tandis que l’autre retourne vers la file devant la prêtresse pour s’occuper des suivants. C’est à peine si elle a le temps de reprendre son souffle qu’elle est déposée, ou plutôt jetée, avec le seul qui a jusqu’à maintenant survécu, mais très vite, ils sont rejoints par d’autres qui n’ont pas l’air dans un meilleur état.
Non loin, un chariot accueille les malheureux qui ne s’en sont pas sortis. C’est à peine si cela affecte Auxane. Comme ceux autour d’elle, elle ne pense qu’à elle et à la morsure dans son coeur qui ne se calme pas aussi vite qu’elle le voudrait. Il semblerait qu’elle soit la seule femme à avoir survécu à l’épreuve, car seuls trois autres prisonniers la rejoignent.
Puis, vint le moment où la prêtresse reporte son attention sur les adolescents et les quelques prisonniers encore en vie. L’assemblée se met à genoux alors qu’elle prononce quelques dernières paroles qui sont une invitation à les rejoindre. Imitant l’assemblée, Auxane se relève péniblement, une main au sol pour se retenir, elle est assise en tailleur et garde la tête penchée. À peine le rituel fini et l’instrument de torture remit à sa place, les gardes reviennent vers les anciens prisonniers et les forcent à se relever.
Le chemin du retour est interminable pour la jeune prêtresse comme pour tous les participants. À plusieurs reprises, Auxane tombe au sol, si la première fois elle est aidée par un garde pour se relever, les fois suivantes, la file ne s’arrête pas et continue d’avancer. Très vite, elle se retourne à la queue du cortège. La procession avance bien plus lentement qu’à l’allée.
Auxane porte sa main au cœur pour la marque laissée par l’épine sur sa poitrine, elle sait que jamais elle ne se refermera tout à fait. Jusqu’à la fin de sa vie, elle aura cette cicatrice pour lui rappeler son serment envers Sydilia. Elle porte ensuite sa main à la gorge, là où l’entaille de l’Héléo qu’elle a affronté à la Tour Ouest laisse une marque profonde. C’est assez ironique et surtout contradictoire à y penser, puisqu’elle a hérité de l’une d’elle en combattant les Récleyès et l’autre en les rejoignant.
Les prières sont maintenant terminées et l’esprit d’Auxane est entièrement vide, elle ne pense qu’à la douleur qui est encore très présente dans son corps, elle a l’impression à chaque pas de marcher sur des débris de verre, dès que sa poitrine se soulève, c’est comme si ces milliers d’aiguilles la transperçait. Elle en viendrait presque à regretter le froid du cachot dans lequel elle était quelques heures encore auparavant.
Une nouvelle fois, ses jambes ne la porte plus et elle s’étale de tout son long dans la boue, manquant de faire tomber la personne qui la précède. Cette fois, les gardes s’y prennent à deux pour la relever et le pousse violemment pour la forcer à tenir le rythme, mais elle retombe et se retient de justesse avec ses mains pour ne pas finir la tête plaquée contre le sol. On a du mal à croire qu’elle ait pris un bain avant le rituel. Sa chevelure d’ordinaire si brillante et recouverte de terre et ses mains sont devenues noires.
Cette fois, personne ne l’aide pour se relever et les gardes en fin de file la dépasse même, après tout, elle fait partie de leur confrérie désormais, il n’y a plus de réelle raison de la surveiller. Si avant le rituel, elle priait pour mourir et se délivrer de leur emprise, il ne lui vient même pas à cet instant l’idée de s’enfuir. Elle se relève seule, réprimant la douleur en se mordant l’intérieure de la joue. L’intérieur de sa bouche est se remplit de sang, mais elle n’y prête pas attention et continue de suivre le petit convoi qui avance solennellement.
La tour des ombres se rapproche peu à peu d’eux, plus que quelques pas et ils seront à nouveau dans son enceinte. Ses yeux, qui étaient jusque-là fixés au sol, se relèvent pour voir toute l’étendue de la tour qui lui donne l’impression de n’être qu’un minuscule insecte. Elle peut apercevoir de l’extérieur que cet endroit est un vrai labyrinthe, les tourelles s’entremêlent les unes aux autres dans une parfaite harmonie.
Alors que le jour de son arrivée, elle avait vu cet endroit avec les yeux d’une prisonnière, l'imaginant comme étant sa dernière demeure dans ce bas monde, elle la voit maintenant presque comme un foyer et elle serait même impatiente de s’y retourner pour enfin pouvoir s’allonger et s’endormir dans un sommeil sans rêve. Elle espère pouvoir oublier l’espace d’un instant le serment qu’elle vient de prêter à la déesse Sydilia. Si seulement cela était possible.
À peine arrivés, les anciens prisonniers sont conduits dans un dortoir alors que les gamins rejoignent les bras de leurs parents fiers d’eux. Même si elle est couverte de boue de la tête aux pieds, Auxane n’y prête pas attention et elle se glisse dans le premier lit libre qu’elle voit. La nouvelle Récleyès s’endort à peine a-t-elle fermé les yeux alors qu’elle pensait que la douleur dans tout son être allé l’en empêcher. Son souhait ne sera toutefois pas entendu.
À peine s’endort-elle qu’elle revit le rituel et plus particulièrement sa rencontre avec Sydilia. Elle entend à nouveau la voix charmeuse de la déesse de la perfidie qui fera désormais partie d’elle jusqu’à sa mort. |
| | | | (#) Sujet: Re: [Quête]Le baiser du désespoir | |
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