D'aussi loin qu'il peut se souvenir, Nava a toujours vécu seul. Ses premiers souvenirs remontent à quatre ou cinq ans après sa naissance, difficile à dire pour un gamin de la rue n'ayant ni toit ni famille. Évidemment, les souvenirs d'un si jeune enfant sont flous, et les quelques souvenirs qu'il a de sa mère avant qu'elle décède sont presque aussi inexistants que l'attention qu'elle devait lui porter. À l'époque déjà il se voit survivre comme il peut dans les quartiers pauvres de Qartas, volant et mendiant pour manger.
Est-ce la curiosité ou l'appât du gain qui finissent par l'attirer vers les objets rares ? En tout cas, dès l'adolescence il se met à « collectionner » des babioles en tout genre qu'il trouve puis revend. Par la suite, il se met à chercher activement des objets précieux, des artefacts magiques ou ingrédients alchimiques rares, qu'il va jusqu'à voler, d'abord à des vendeurs à la sauvette, puis à des marchands plus riches.
Malheureusement, le vol n'est pas son fort. Il manque de se faire pincer plusieurs fois avant d'abandonner l'idée, ce qui le mène à penser plus grand : pourquoi ne pas acheter pour revendre. Moins rentable certes, mais aussi moins dangereux.
Vers la vingtaine, il commence à quitter Qartas pour aller vendre ses marchandises spécifiques de la mer de glace dans les autres villes héléos, où il fait fureur dans les cercles moins officiels du marché. Son réseau de contacts s'élargit encore, et quelque années plus tard, il amène son commerce sur le continent, où notamment les alchimistes humains et liares sont enthousiasmés par ses produits héléos, qui se vendent à prix d'or (quand ils sont seulement trouvables) dans les filières officielles et dont il est prêt à baisser le prix en échange d'autres produits qui l'intéressent ou pour lesquels il connaît un acheteur potentiel. Il est aussi connu dans le milieu pour ne pas être trop regardant sur l'origine de sa marchandise.
D'autre part, les intrigues politiques de la région qui l'a vu naître ne le concernent pas, il ne considère pas ce pays comme le sien. Seul le commerce parallèle l'intéresse.