Cela faisait depuis une bonne heure que les deux jeunes gens s’étaient engouffrés dans le tunnel, dans lequel vivait ce reptile, et malgré toute leur volonté, seule la mue avait pu être récupérer, l’épine dorsale quant à elle, trônait encore fièrement sur le dos de la bête, qui trop faible, ne faisait que de gigoter dans tous les sens, cependant les mouvements étaient beaucoup moins rapides et violents que les minutes d’avant. La seule chose qui la hantait était le fait d’avoir raté à deux reprises, à croire qu’elle était persécutée par la déesse mère pour ne pas pouvoir faire en plus fortune qu’avec la mue. Tentant de marcher lentement vers le jeune homme, Anna se mit à réfléchir à un onguent pour soigner sa fracture, cela était tellement facile pour elle de soigner n’importe quelle plaie, n’importe quel maux. Et puis ce vieil homme avait insisté sur le fait qu’il ne fallait en aucun cas tuer l’animal, c’était pourquoi il était judicieux de s’arrêter là, et de laisser l’animal récupérer tranquillement dans son habitat naturel.

Puis Alen se mit vers elle, la jeune blonde lui devait beaucoup, grâce à lui beaucoup de coups avaient été évités, après tout ils s’en étaient bien sortis, pour deux jeunes novices, enfin pour son cas c’était bien la première fois qu’elle se mesurait à une créature de cette envergure. Anna le savait que son apparence ne devait pas être avantageuse, car après plusieurs heures de combats, ses cheveux s’étaient sûrement transformés en paille, et son visage devait être grisé par le sol rocheux du tunnel, car lorsqu’elle posa son regard sur sa robe, plusieurs tâches grisâtres confirmaient ces suppositions. La jeune guérisseuse n’en avait qu’à faire de son apparence, tant qu’elle s’en était sortie vivant, c’était l’essentiel. Un peu affaiblie, elle respirait fortement, comme si elle avait couru longtemps sans s’arrêter. Une question subsistait encore, faisait il nuit dehors ? Cette idée ne l’enchantait guère, car elle ne savait pas où dormir, et ne voulait surtout pas dormir ici, dans un endroit froid.

-Non, rentrons Alen, vous avez bien raison

Pour une fois, Anna était d’accord avec une personne, et surtout elle avait mis de côté son comportement hautain et froid, cette fois ci, la jeune blonde était vraiment elle-même, confiante, douce et gentille à la fois, maintenant qu’elle avait accordé sa confiance à Alen, elle le savait au fond d’elle qu’il ne la trahirait jamais, c’était pour cette raison que son ton s’était adoucit à son égard. Se dirigeant avec le jeune homme vers l’entrée du tunnel, elle ferma les yeux en sentant le vent frais venir lui fouettez doucement le visage, cette sensation de bien-être lui avait manqué durant ce combat acharné. Anna fut prise d’une légère crise de panique, à l’idée qu’il ait oublié cette fichue mue, mais lorsqu’elle vit le jeune brun la tenir fermement dans ses mains, elle en fut alors rassurée et soupira de soulagement. Voyant le regard d’Alen, la jeune femme comprit qu’il allait assurer ses arrières, et finit par passer devant lui pour respirer cet air frais qui leur était offert comme une certaine récompense.

Comment expliquer ce que ressentait Anna en cet instant précis ? Elle était fière d’elle, fière de ses capacités, et fière du jeune homme qui l’avait si bien épaulée, si bien protégée. Un léger sourire timide se dessina sur ses lèvres, son nez rosis par le froid lui donnait un air enfantin. Elle commença alors à descendre doucement les grosses pierres qui les séparaient de la ville, en faisant attention surtout de ne pas glisser, car il ne lui restait plus qu’une main pour s’agripper. En même temps qu’elle perdait de l’altitude, elle pensait à son retour chez elle, comment allait-elle être accueillie ? Comme une guerrière ? L’idée d’être vue comme une sauveuse la rendait joyeuse, il était sûr qu’elle allait être reçue les bras ouverts, surtout les plus vieilles personnes qui verraient en elle, la loyauté envers leur confrérie.

Alen reprit enfin la parole lorsqu’ils arrivèrent plus bas, il était tout aussi heureux que la jeune blonde, et il était même prêt à l’enlacer. Ces mots furent sourire la jeune femme, qui le suivit vers le dénommé Rodrick, afin d’avoir également sa récompense, puis lorsque tout fut conclu, elle fit un léger signe en direction d’Alen.

-Adieu Alen

Espérant un jour le revoir au détour d’une ruelle. Le chemin était long pour arriver chez elle, c’est pourquoi Anna ne pouvait se permettre de trainer en ville. Elle dévala rapidement les routes et les sentiers battus, et quatre jours plus tard, fut enfin arrivée chez elle, comme il se devait.