Un gros chat à l'entrée [Caleth]

Un gros chat à l'entrée

Le Follet tapota la hampe de la lance suspendue à son dos en regardant l'auberge qui lui faisait face. C'était un taudis de bois et de pierre, typique de l'architecture humaine bien trop normée aux goûts du Follet. Des rires s'y échappaient, des lumières se distinguaient à travers les vitres embuées donnant sur l'extérieur. L'ambiance y semblait correcte et l'alcool paraissait couler à flot en vue des quelques soiffards qui titubaient en poussant la grande porte d'entrée. C'était une bonne auberge-taverne, en un sens. Une...Auverne ? Une taberge ?

Un sourire amusé teinta les lèvres de Ladh qui gloussa, affable.

Il fit un pas en avant et son regard quitta l'enseigne de l'auberge pour se tourner vers le sol où une masse s'était mue pendant quelques secondes. Ses yeux rouges croisèrent alors le regard indolent d'un énorme félin, si imposant qu'à lui seul il atteignait la hauteur des vitres opaques ornant les murs du bâtiment. L'agencement et les couleurs de ses rayures étaient familières au Liare qui écarquilla les yeux avec une surprise enchantée : c'était un tanflamm ! Un de ses amis, le fils du baron de Yari'mac, en avait un lorsqu'il était jeune. Certes, l'animal était encore petit et bien moins envahissant, mais c'était une brave bête que le Follet appréciait grandement...Jusqu'au moment où le jeune tanflamm, mal nourri par son propriétaire, avait arraché le bras de ce dernier.

Le Follet eut un petit rire à cette pensée divertissante.

Il s'accroupit au seuil de la porte pour mieux observer l'animal, portant vers lui sa main griffue. Le félin tigré bailla nonchalamment, ses rayures devenant légèrement plus chaudes alors que Ladh caressait sa tête - jamais, dans son esprit dérangé, ne serait apparue l'idée de se montrer prudent. Le poil était dur mais encore soyeux, à sa grande satisfaction.

"Eh, le Liare !" l'apostropha soudain un client qui ouvrait la porte en grand pour rentrer. "Reste pas au milieu du passage !"

L'humain le bouscula sans considération, et le Follet lui jeta un regard flamboyant, son sourire amusé se faisant plus belliqueux. Néanmoins, ses instincts sournois ne purent résister à la tentation tandis qu'une odeur de porc rôti et de feu de cheminée s'échappait de l'intérieur de l'auberge. Ladh oublia complètement le tanflamm pour se relever, salivant à cette odeur, et il pénétra à son tour les lieux.

L'ambiance était joviale, la clientèle nombreuse. Le regard du Liare fut immédiatement attiré par les flammes de la cheminée, et il s'y dirigea de son pas prédateur. Une table, occupée par déjà deux personnes, se trouvait à proximité : il s'y assit à son tour, se réjouissant déjà de la chaleur du feu qui n'était pas sans lui rappeler les laves de Glasgo. Les deux humains à sa table parurent mal à l'aise devant cette intrusion, et leur malaise sembla grandir lorsqu'ils croisèrent le regard déconcertant du Follet. Ce dernier, sans gêne, attrapa une de leurs cervoises qu'il but cul-sec, fronçant les sourcils devant le goût âpre.

-AUBERGISTE ! appella-t-il joyeusement, sans se soucier des protestations des deux individus. De la viande, je vous prie !

(#) Sujet: Re: Un gros chat à l'entrée [Caleth] Sam 4 Jan 2020 - 14:37

1 ravrok 49

Les journées hivernales étaient toujours un peu plus mouvementées que les autres. Il faisait plus froid dehors, et forcément, les voyageurs venaient bien plus facilement boire et manger un repas chaud. L'hiver était donc plutôt bon pour les affaires. Et aujourd'hui était un jour plein ce qui ravissait l'humeur du tenancier. Caleth lui n'avait jamais aimé les périodes de froid et il n'était pas bien difficile de comprendre pourquoi étant donné sa nature de liare... Mais il faisait avec. Il n'était pas du genre à s'en plaindre. Il se contentait juste de porter plusieurs couches de vêtements.

Alors qu'il apportait son repas a l'un des clients, la porte s'ouvrit un peu plus brutalement qu'à l'accoutumée et un humain bouscula brièvement un genre de client qu'il n'apercevait que rarement : un liare. Haussant un sourcil Caleth se préparait a une baston mais même pas. S'il avait prit ombrage il ne le montrait pas et entrait dans l'auberge. Ce qu'il fit ensuite rendit le serveur qu'il était dubitatif. Une fois près de la cheminée (l'endroit le plus agréable pour quelqu'un de son espèce, sans aucun doute, Caleth ne pouvait que le comprendre), le nouveau client prit la choppe d'un autre client avant de la boire cul-sec. Sérieusement. Caleth haussa un sourcil puis soupira. Elea faisait mine d'aller le voir mais le jeune garçon lui fit un signe. Il allait s'en occuper. Il s'approcha donc. A bonne distance, ni trop loin ni trop près.

« Monsieur. Nous n'autorisons pas ce genre de choses. Si vous voulez boire ou manger ici, alors vous devrez payer une choppe à l'homme que vous venez de voler. Autrement, je vous prierais de sortir de notre établissement. »

Aucune peur, aucun tremblement de la voix du serveur qui ressemblait à un enfant de douze ans. Il levait la tête pour observer le liare droit dans les yeux. Il ne devait rien montrer autre que de l’assurance et du calme. De toute façon, il ne ressentait rien d’autre.

Au loin le tanflamm avait les yeux rivés sur la scène et agirait si le client était du genre, têtu...

Un gros chat à l'entrée

Un des deux humains se leva pour tenter de faire déguerpir le Follet, mais ce dernier n'eut qu'à l'observer pour que la lueur démente de son regard achève de retirer toute témérité de son assaillant. Les humains étaient toujours mal à l'aise avec les Liares, et ce sentiment était décuplé lorsqu'il s'agissait de Ladh - ce dont il n'avait pas toujours conscience. Un garçon s'approcha alors de lui tandis qu'il laissait son regard vagabonder en direction de la porte d'entrée où il devinait le tanflamm. Le gros chat devait avoir froid, non ? Le Follet avait toujours froid en cette région glaciale.

-Monsieur. Nous n'autorisons pas ce genre de choses. Si vous voulez boire ou manger ici, alors vous devrez payer une choppe à l'homme que vous venez de voler. Autrement, je vous prierais de sortir de notre établissement.

Interpellé par le garçon, le Follet ne comprit pas tout de suite qu'il s'adressait à lui. Il continua à siroter sa boisson déjà complètement vide avant de s'apercevoir que le mini-humain était toujours dressé à côté de lui. Ladh se tourna vers lui en arquant un sourcil, son habituel sourire malicieux ne quittant pas ses lèvres. Il avait toujours des difficultés à parler aux gamins, même à ceux de son espèce : ses jeux leur faisaient toujours peur, leurs parents le trouvaient toujours menaçant. Cet humain là paraissait bien jeune, il avait quoi...Huit ans ?

-Voler...? répondit-il distraitement. Allons allons. Je ne l'ai pas volé, j'ai juste pris ce qu'il y avait sur la table.

Il se pencha pour poster ses yeux rougeoyants à la hauteur du garçon, quelques mèches noires et blanches accompagnant son mouvement lent. Comme les humains étaient petits et pâlichons...Même la lueur des flammes ne garnissaient pas leurs teints de couleurs plus endiablées ! Le Follet s'ennuyait rien qu'à observer les traits de son interlocuteur, et il avait horreur de l'ennui.

-Tu es un enfant, c'est ça ? lui demanda-t-il. Et tu travailles ici ? J'ignorais que les humains employaient leurs plus jeunes congénères. C'est mignon. Tu peux m'apporter de la viande ? Bien cuite s'il te plait. Je meurs de faim.

Il se redressa et s'aperçut que les deux clients avaient déserté la table. Il fit la moue puis haussa les épaules, profitant de la place pour venir déposer sa lance et son gros sac, et il vint ensuite remplir sa choppe de quelques braises qui trainaient dans la cheminée. Le Follet adressa alors un clin d'oeil au garçon.

-Ne t'inquiète pas pour l'apéritif, je me servirais moi-même.

Il gloussa joyeusement en avalant une braise ardente.

HRP:

Caleth avait l’habitude qu’on lui accorde moins d’attention sous cette forme, et il n’était pas surprit pas cette attitude de la part des liares. Cependant, il n’avait aucunement l’intention de faiblir et il allait rester là jusqu’à ce qu’il obtienne gain de cause. Le liare ne comprit déjà pas ce qu’il avait voulu dire pas « voler ». Sérieusement ? Intérieurement Caleth soupira. Pouvait-on dire que c’était une vue de la situation tout à fait commune à son peuple ? Cela faisait quelques années qu’il n’était pas revenu, cela avait-il empiré ? Cet homme pouvait-il servir d’exemple ? Rien n’en était moins sûr…

Caleth le laissait se pencher vers lui, nullement effrayé par ces deux pupilles rouges ni par le fait d’être à proximité du liare. Caleth haussa un sourcil lorsqu’il lui demandait s’il était un enfant. Il aurait voulu répondre ça se voit non ? en plus de ne pas comprendre les mots, serais-tu aveugle ? mais la politesse demandée par Bard envers les clients l’empêchait d’être provocateur. Ce qui ne l’empêchait pas de pouvoir mettre dehors les fouteurs de… merde… soyons honnêtes.

Il ne tarda pas à se relever après lui avoir demandé de la viande. Décidément. Bon, s’il le devait, Caleth allait répéter ce qu’il avait dit précédemment, en mots plus simples et plus explicites pour le liare. Du moins il l’espérait.

« Non, monsieur. Je ne vous servirais rien tant que vous n’aurez pas remboursé l’homme dont vous avez pris la chope. Ce n’était pas vous qui l’aviez payé, vous n’aviez donc pas à la prendre. »

Tendant la main vers le liare, l’enfant le regardait droit dans les yeux, avec une lueur de fierté et de confiance qui ne saurait disparaître à cause de sa petite taille. Il avait conscience que la scène pouvait sembler surréaliste.

« Cela fera trois pièces pour la chope. Si vous ne les avez pas ou ne les donnez pas, vous sortez. »

L’auberge de Bard était un endroit convivial où il ne voulait que les gens ne se volent pas et passent du bon temps. Une personne qui n’était pas capable de se tenir et volait les autres clients n’était pas le bienvenu en ces lieux et Caleth l’avait bien compris.

De son côté, Elea vint à rassurer les deux humains et à leur offrir une consommation gratuite pour qu’ils ne repartent pas en disant du mal de l’établissement.

HRP : Pas de souci o/

Un gros chat à l'entrée

Le garçon semblait bien calme pour son âge. Le Follet fit la moue, parfaitement ennuyé par ce comportement. Les enfants humains n'étaient pas si placides d'habitude, même Onyx était plus expressif. Pourquoi fallait-il qu'il rencontre toujours des humains plats et si peu amusants ? Ne pouvaient-ils pas réagir comme il le voulait, pour une fois ? Ou mieux encore : lui apporter de la viande ? Une bonne viande de chevreuil, croustillante sur les bords et tendre en son centre, savoureuse et épicée, aux délicates notes de cendre et de flammes. Quelques flagrances de métal, une pincée de graisse et surtout beaucoup de muscle, celle qui grince sous les crocs acérés d'un Liare méticuleux...De quoi le Follet était-il en train de parler avec ce gosse déjà ? Il avait oublié. Il salivait simplement à cette savoureuse pensée.

-...dont vous avez pris la chope. Ce n’était pas vous qui l’aviez payé, vous n’aviez donc pas à la prendre. Cela fera trois pièces pour la chope. Si vous ne les avez pas ou ne les donnez pas, vous sortez.

Le Follet cilla. Il avait manqué le début de la diatribe de son interlocuteur, mais de toute manière ce dernier parlait trop pour que ce soit intéressant. Ladh le regarda en inclinant la tête sur le côté, à la manière d'un oiseau trop curieux, puis distraitement il avala de nouvelles braises pour tromper son appétit. Les images de la viande qu'il avait en tête lui réapparurent soudain et un sourire rêveur vint flotter sur ses lèvres.

-Sortir...? finit-il enfin par répéter, n'ayant retenu que ce mot. Non, je n'en ai pas envie. Je dois retrouver un ami, il sera fâché si je m'en vais sans lui ou si je brûle cette auberge. C'est un Ancien mais surtout une âme sensible, c'est moi qui te le dit.

Il gloussa en pensant à l'Ours puis goba une nouvelle braise, se délectant de la chaleur qu'elle répandit dans sa gorge. Toujours silencieux, ses yeux balayèrent la pièce et il avisa alors une jeune femme qui donnait quelque chose aux deux hommes qu'il avait délogé, avant de retourner dans ce qu'il devina comme être la cuisine. Les yeux du Follet s'enflammèrent légèrement et un sourire malicieusement dangereux revint tournoyer sur son visage. Il se tourna précipitamment vers son sac, laissant négligemment tomber sa choppe et son contenu embrasé, avant de se saisir de quelques pièces de monnaie liare - deux d'or et trois d'argent - et de les envoyer vers l'enfant.

-Va t'acheter des toupies, gamin, lui dit-il joyeusement en se relevant d'un bond. Moi, je vais me chercher à manger.

Toujours aussi gaiement, il s'engagea de son pas souple à la suite de la serveuse, reniflant dans l'air le doux fumet provenant de la cuisine. Il ne faisait pas attention à ce qui se trouvait devant lui, trébuchant sur les chaises et bousculant les gens, de toute manière ils ne l'intéressaient pas. Lui, il avait juste faim de nourriture et de divertissement.

Ladh avait déjà oublié le gamin de tantôt, le Liare dément avait la mémoire courte lorsqu'il s'ennuyait.

Caleth haussa un sortir lorsqu’il parlait si distraitement de brûler l’auberge. Il n’y a pas que son ami qui sera fâché mais il n’est pas sûr de devoir prendre cette menace, si s’en est une, au sérieux, dans tous les cas il la garda à l’esprit. Au moindre signe d’incendie volontaire, de départ de feu, d’usage de sa vérité, il le mettrait dehors.

Caleth n’aimait pas le regard qu’il voyait dans les yeux du client liare et fronça un peu plus les sourcils, reprenant immédiatement la chope et son contenu pour les mettre dans le foyer avant de couvrir le petit feu naissant avec un soupir. Ce type là n’était pas vraiment bienvenu, et même s’il lui avait donné des pièces, Caleth n’était pas bien sûr qu’il puisse rester ici, surtout qu’il avait l’air de faire comme s’il était chez et cela, ça ne lui plaisait vraiment pas du tout… Haa, s’il avait été plus grand il l’aurait choppé par le cou directement et mis l’énergumène dehors… Là… Ce n’était pas possible.

Nikarê avait bien senti l’embrouille et le Tanflamm s’était levé et se dirigeait vers l’endroit où se trouvait.

« L’entrée aux cuisines est interdite aux clients. »

Même s’il n’en avait pas physiquement la force, du moins si le liare voulait se débattre, il le retint par le poignet. Etant donné qu’il avait l’argent, il pouvait maintenant lui servir la nourriture qu’il demandait.

« Si vous voulez votre commande, attendez à votre table. Je vais aller chercher ça. »

S’il se montrait conciliant, alors Caleth pourrait aller chercher sa commande. Si ce n’était pas le cas, il espérait qu’il pourrait le mettre dehors… Avec l’aide du Tanflamm, c’était certain. S’il attendait son ami, peut-être qu’il coopérererait.

Un gros chat à l'entrée

Alors qu'il s'apprêtait à franchir le comptoir, notre impulsif de Liare sentit une tension sur sa manche. Il baissa les yeux, curieux, et avisa - encore ! - cet irritant petit humain qui le sermonnait :

-L’entrée aux cuisines est interdite aux clients. Si vous voulez votre commande, attendez à votre table. Je vais aller chercher ça.

Le tanflamm, peut-être aussi avide de divertissement que le Follet, s'était approché d'un oeil méfiant. Ladh plissa les yeux en observant le petit serveur, et un sourire mesquin vint flotter sur ses lèvres, dévoilant ses crocs pointus. Il gloussa, le rouge de son regard prenant quelques nuances pernicieuses.

-Sinon quoi, humain...? susurra-t-il. Tu vas me chasser avec ton gros chat à rayures ? J'aurais déjà le temps de mettre cet endroit en flammes avant ça.

Son sourire s'agrandit, son regard devint rêveur tandis qu'il levait les yeux vers les poutres qui soutenaient la charpente du bâtiment. Un rêve de flammes et de cendres le titillait soudain, et il en devint difficile d'identifier sur les traits fins du Follet s'il réfléchissait comme un enfant capricieux ou comme un dégénéré sans foi ni loi.

-Le bois est de belle facture, il brûlera bien. Crois-tu que les flammes seront hautes et claires, ou petites et renfrognées ? Les cendres empliront-elles nos nez avant les braises et les corps calcinés ? Les pierres deviendront-elles plus ardentes que le souffle de Simius elle-même ?

Il eut un nouveau petit rire tandis que ses mains, plus ou moins inconsciemment, devenaient brûlantes. De minces flammes poussèrent aux extrémités de ses doigts alors qu'avec un soupir rêveur il s'accoudait contre le comptoir, emporté par ses pulsions destructrices. Ses pupilles se rétractèrent, félines, et l'ombre démente de ses yeux vint noircir le rouge de ses prunelles.

La tension monta d'un cran lorsqu'il porta ce regard à nouveau sur l'importun. Ses intentions parurent claires

Mais soudain, le ventre du Follet gronda violemment, le menaçant plus sûrement que les flammes qui s'éteignirent immédiatement des mains du Liare. Il écarquilla les yeux, surpris, et observa son propre ventre.

Ah oui c'est vrai. Il avait faim.

Il releva les yeux et parut surpris de constater que l'enfant était toujours là.

-De quoi parlions-nous déjà ? demanda-t-il avec un enthousiasme innocent. Et quand arrivera ma viande, disais-tu ?

Caleth n’avait aucunement l’intention de se laisser faire par un liare qui avait l’air d’avoir perdu les pédales et d’être complètement sans gêne. Pour autant, il n’allait pas lui rétorquer d’aller se faire voir et que ledit tanflamm pourrait certainement lui arracher la peau des fesses. Lui-même, en tant que liare, c’est pourtant certainement ce qu’il aurait fait. Néanmoins, auprès d’Elea et Bard il avait appris que crier plus fort que l’autre ne marchait pas toujours. Elea n’haussait pas la voix, pourtant, elle arrivait à se faire entendre – assez souvent pour que Caleth lui accorde du crédit-. Et là, alors qu’il menaçait de faire brûler l’auberge, Caleth ne voulait pas jeter de l’huile sur le feu – au sens propre comme au sens figuré, oui…

Alors l’enfant l’écoutait raconter ses sornettes, d’un air plutôt blasé et qui ne respirait en rien la peur. Ne jamais montrer à un liare qu’on a peur. Un liare ne doit jamais montrer qu’il avait peur. Ce qui était bien avec cette apparence, c’est que cela déstabilisait souvent les personnes qu’il avait en face. Les yeux dans les yeux il n’avait pas l’intention de lâcher le liare.

Pourtant ce n’était pas ça qui ramena le type à lui, c’était bien le fait qu’il avait faim. Son ventre venait de gronder, tellement fort que Caleth avait pu l’entendre.

« La viande arrivera quand vous serez assis à une table. »

Nikarê se ravisa et se rassit, s’étirant. Lui faisan signe de le suivre, Caleth débarrassa la table à côté du feu pour permettre au liare de s’assoir – les deux hommes s’étaient installés autre part et Elea s’en était occupé en leur offrant une consommation-.

Bard avait noté ce qu’il se tramait en salle. L’assiette du liare fut donc prête assez rapidement. Ce grand homme n’aimait pas qu’on foute le bordel dans son auberge, alors plus vite le liare aurait mangé, plus vite il partirait. Caleth prit donc l’assiette et vint servir le liare.

« Est-ce que vous voulez boire quelque chose avec ? »

Caleth lui lista quelques alcools légers ou forts qu’ils avaient. Il n’allait pas faire l’erreur de lui proposer de l’eau.

C’était quand même désagréable de se faire traiter ainsi alors qu’il était un ancien commandant, un soldat dans l’âme, mais il avait appris à mettre sa foutue fierté de côté.

Le gros chat à l'entrée

-La viande arrivera quand vous serez assis à une table.

Enchanté par cette nouvelle, le Follet suivit l'enfant vers une table, et sa viande lui fut presque instantanément servie. Le feu de la cheminée crépitait joyeusement derrière lui, réchauffant le Liare autant que cette chair fumante qui lui était présentée. Elle n'était pas aussi cuite qu'il l'aurait souhaité, mais tant pis : la faim l'emporta et il ne fit qu'une bouchée de cette viande gouteuse. Un mince filet de sang coula sur son menton tandis qu'il s'en saisissait à pleines mains et que ses crocs pointus déchiraient les fibres avec délice.

-Est-ce que vous voulez boire quelque chose avec ? demanda le serveur avant d'énumérer diverses boissons dont le Liare se foutait.

Ladh l'avait déjà oublié. Il pointa son regard de braise vers lui et sourit à pleines dents, ses dernières déjà rougies par sa nourriture.

-Si t'as de la lave, je prend. Sinon, un hypocras bien épicé je te prie.

Il gloussa joyeusement et acheva de ronger sa viande jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un os où les traces de ses crocs se gravaient les unes après les autres. Il appréciait la note d'ail qui lui restait en bouche alors qu'il reposait délicatement l'os dans son assiette. Ladh se rendait souvent compte de la richesse de saveur des aliments humains comparés à ceux des Liares, bien qu'ils soient également plus fades car dénués des précieuses épices qu'affectionnait tant sa race. C'était également trop tiède, mais le Follet ne faisait pas son difficile. En tout cas, son estomac ne s'en plaignait pas.

Un homme entra dans la taverne. Sa peau claire et ses nombreux tatouages trahissaient son ascendance d'Ancien. Le Follet le vit arriver et il se leva d'un bond pour l'accueillir.

-L'Ours, par ici ! l'appela-t-il.

Il retrouva un sourire malicieux, plus contenu. Il avisa l'enfant qui revenait avec sa boisson : il avait déjà oublié qu'il l'avait commandée.

Eh bien. A peine Caleth eut déposé le repas franchement viandard du liare que celui-ci se jeta dessus comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours. C’était peut-être le cas, qu’en savait-il ? Il avait déjà vu des gens manger plus proprement… Mais moins proprement aussi alors…. Il n’allait rien dire. De toute façon, c’était un client. Un peu plus et il s’attendait à ce qu’il lui demande immédiatement une autre assiette. Il en profita aussi pour lui demander quelle boisson il désirait. Or, le liare semblait l’avoir presque déjà oublié. Décidément, il n’avait pas quelques soucis d’attention cet homme-là ?

Comme ça ne servait à rien de lui parler, il retourna simplement au bar pour s’occuper de lui faire un hypocras bien épicé comme il l’avait demandé et comme il savait que les liares pouvaient les apprécier. Alors qu’il était en train de lui apporter ladite boisson, le liare se leva soudainement pour appeler un client qui venait d’entrer et qu’Elea allait accueillir. Caleth était surpris de voir un homme de la tribu des anciens avoir des relations avec un liare qui avait l’air aussi… tête brulé et étrange, voire même dangereux. En tout cas, il déposa sa boisson sur la table. A nouveau le liare avait l’air d’un déboussolé…

« Bienvenue à l’auberge. »

Il laissait l’homme s’installer tranquillement avant de lui demander.

« Est-ce que vous souhaitez commander quelque chose ? Nous avons plusieurs spécialités de viandes ou de légumes, ou si vous ne souhaitez pas manger, diverses boissons. »

Normalement Elea se serait occupé du client mais comme il était à côté du si gentil liare, Caleth préférait clairement rester ici et s’occuper de l’homme, sait-on jamais, ce n’était pas parce qu’il connaissait des anciens qui avaient été bons avec lui que tous étaient du même acabit…

HRP : Désolé je n'avance pas trop mais je me voyais mal m'écarter de son travail de serveur :/

(#) Sujet: Re: Un gros chat à l'entrée [Caleth]

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Un gros chat à l'entrée [Caleth]

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