Le 23 Rosendas 1248

Terna. La belle ville de Terna. Tellement belle que Deth a décidé d'y rester quelques temps. Il est vrai qu'elle lui a réussi cette cité : il a aidé un bourgeois l'avant-hier ce qui lui a permis de gagner une belle bourse bien remplie qu'il n'avait toujours pas dépensée entièrement. Le fait même de jouer avec et d'entendre les pièces cogner entre elles à l'intérieur réjouissait le jeune homme. Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas senti comme ça ! Deuxième bonne nouvelle, il venait de vendre le collier qu'il a récupéré lors de sa course poursuite avec un voleur, le même qui a volé la bague de fiançailles du bourgeois qui avait imploré son aide. Alors il a fait d'une pierre deux coups ! Il n'avait pas revu la noble propriétaire du bijou alors il l'a vendu. Comme il se le répète souvent, un objet volé à un voleur c'est pas du vol ! C'est de la récupération. En fait, il veut juste ne pas avoir un problème de conscience...

S'il est si positif, c'est qu'il a un problème. En vrai il serait bien parti de cette ville hier matin, voir même avant-hier soir une fois qu'il avait acheté sa nouvelle paire de bottes. Il ne reste jamais si longtemps au même endroit. Il était venu à dos de son xiorn, qu'il a nommé L'Ami par manque d'inspiration. Sauf que cela faisait depuis qu'il a déposé Deth qu'il a disparu ! Et le jeune homme ne peut pas partir sans lui. Il a beau l'appelé à l'entrée de la ville, pensant que c'était la foule qui l'effrayait mais rien ne se passait. Il ne recevait aucun signe de l'oiseau. Le jeune homme s'est vraiment attaché à cet animal et il ne peut pas se permettre de l'abandonner. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'il fait ce coup là : il pose Deth, reçoit sa récompense et s'en va vivre sa vie ailleurs. Tel maître, tel... piaf ? Mais L'Ami revenait toujours au bout de quelques heures, ils prenaient leur repas ensemble. Mais là ça fait bientôt deux jours... L'Arvèles s'inquiète qu'il se soit passé quelque chose de grave : et si un braconnier l'avait vu et capturé ? Les xiorn sont très rares dans leur habitat naturel mais ici, c'est quasiment un événement unique d'en voir un.

Il continue d'errer en ville, scrutant les cieux et les toits de maison, espérant y trouver un volatile ressemblant à son xiorn. C'est alors qu'il entend une fille chanter. Elle a une belle voix et les paroles de la chanson plaisent à Deth, lui qui est si avide de liberté. Il s'approche alors de l'endroit où se passe la scène, essayant de se frayer un chemin dans cette foule. Il voit une très jolie fille à la longue chevelure brune chanter avec aisance devant ces spectateurs curieux. Le jeune homme écoute la chanson jusqu'à la fin et applaudi lorsqu'elle se tût. C'est à ce moment là qu'il vit le xiorn sur un toit de maison, caché par une cheminée. Il regarde ce qu'il se passe sur cette place bondée, et n'a nullement l'air effrayé par cette agitation. L'Arvèles s'approche de lui mais ce dernier se décale soudainement et baisse la tête en direction de la jeune chanteuse et d'une espèce de panthère de feu. Deth mit du temps à trouver qu'il s'agissait d'un tanflamm. Mais le comportement de L'Ami était étrange. Il semblait complètement passionné par ce couple atypique. Surpris, le jeune homme s'approcha d'eux.

- Je crois que mon xiorn est tombé amoureux de vous ! lui lance-t'il d'un ton amusé et en pointant du doigt l'animal perché sur le toit à les fixer curieusement.

Il n’était pas rare de voir la jeune femme ainsi poser, assise au sol, le dos posé contre le mur. A vrai dire, elle le faisait dès qu’elle avait fini de chanter, mais depuis que son ami était là, s’était plus agréable de faire ça en sa compagnie. Elle était moins seule. Venus souffrait beaucoup de cette solitude forcé, mais elle n’avait pas trop le choix que de si contraindre, enfin, s’était fini maintenant, cette solitude était partie avec son arrivé.  Lorsqu’elle chantait, elle voyait bien que Tcherön n’appréciait pas le monde, normal lorsqu’on sait ce qu’il avait subi, mais malgré tout, il restait calme et serein, elle l’enviait pour ça…  Enfin, une chose dont elle était contente, c’était qu’on lui rappel pas l’horrible journée du 12 Ravrök… Surtout ce qui s’était passé ce jours-là, sur cette même place… Grrr… Si elle retrouvait cet homme, elle l’étranglerait, pour sur… La jeune femme était quasi certaine qu’elle se souviendra toute sa vie du « un bisou pour un sous »… Et du vieux bedonnant puant… Elle en grogna de frustration, chose qui avait surpris le dormeur à ses côtés qui releva son visage paresseusement, en se demandant surement ce qui se passait pour qu’elle grogne… Elle devait oublier cette misérable partie de son histoire, mais, elle n’y arrivait pas, à chaque fois qu’elle voyait la ville, elle y pensait, enfin, ce n’était que la première fois depuis ce qui était arrivé qu’elle y revenait. Elle avait eu bien trop honte qu’elle avait longtemps hésité à y remettre les pieds… En même temps, quoi de plus normal… Et si elle retombe sur le vieux bedonnant ?! Que fera-t-elle ? Chose qui est sûr, elle prendrait ses jambes à son cou en moins de temps qu’il faut pour dire son prénom.

Elle venait tout juste de se relevé, sa bourse pleine dans ses mains et toujours plongé dans ses souvenir. Son compagnon s’était redressé également et avait surement ressentit la présence de quelqu’un car ce dernier regardait en sa direction, méfiant. Venus se fit bousculer par son félin, lui intimant surement de sortir vite de ses pensées, ce qu’elle fit pour finir par voir qu’elle avait de la visite, peut être un commerçant.  Ce n’était pas rare qu’après ses prestations dans la rue des commerçant, surtout des taverniers, vienne la voir pour aller crée un peu d’animation dans leur commerce. Chose qui souvent, elle acceptait, vu que parfois le repas ou le gîte, voir les deux était offert avec quelques pièces en plus des clients de la taverne.

- Je crois que mon xiorn est tombé amoureux de vous !

Un Xiorn ? Ici ? Que c’est original… Non, original n’est pas le mot… Surprenant ? Oui, surprenant… Elle savait que cet animal était craintif et qu’il était rare d’en voir. Elle suivit la direction que l’homme pointait, surprise, elle n’avait encore prononcé aucune phrase. Le pire, c’est que s’était vrai… Il y avait bien un Xiorn sur le toit de la maison qui lui servait de perchoir… La jeune femme écarquilla des yeux… Elle en avait entendu parlé par sa mère, soit disant, elle avait rencontré son père alors que ce dernier en soignait un, justement, dans la montage où on les trouvaient généralement. Apparemment, il avait été blessé suite à une tentative de capture infructueuse. C’était beaucoup plus beau que les descriptions qu’elle en avait eu… Elle sentit se faire bousculer à nouveau par un Tanflamm qui avait l’air jaloux de ne pas attirer autant l’attention… Pauvre ami… C’est vrai qu’un Xiorn… Elle avait toujours rêvé d’en voir un, même de loin, pour faire honneur à son père, maintenant décédé.

-Il…Il est superbe… Elle en avait la gorge sèches tellement, elle était resté bouche bée. Mais elle se ressaisie rapidement, s’était incorrecte. Ahem… Désolé, c’est la première fois que j’en vois un… C’est vraiment votre ami ?

Elle supposait que s’était son ami, vu qu’il avait dit “mon Xiorn”. Elle fouilla alors dans son sac, pour ce qu’elle savait, ces animaux aimaient les fruits et les insectes, elle en sortit alors une pomme rouge, qu’elle tendit à l’homme.

-Pourrez-vous lui donnez ceci. C’est une pomme que j’ai acheté ce matin au marché. Il doit avoir faim, à rester ainsi perché !

Elle vit alors Tcherön grogner, surement pas content de son attention pour l’autre intrus qui lui prenait son attention… Elle en rit un peu.

- Excusez-le… Il n’aime pas trop la compagnie. Je suis la seule qu’il accepte pour l’instant.

Elle sortit alors de son sac un sachet blanc, du papier qui entourait de la viande qu’elle avait prise juste avant sa prestation. Elle savait qu’il mourrait de faim à chaque fois qu’elle finissait de chanter, alors elle prenait ses précautions à présent. Lui tendant le morceau saignant.

-Tiens, glouton. Se redressant, elle fit enfin face à l’homme, avec une mine réjouie. Je suis désolé, il a toujours faim, après mes chansons. Je dois lui donner faim, en  chantant, où je l’ennui à mourir !  Elle se massa le menton, faisant une mine sérieux, puis souriante. Venus Persan. Enchanté.

Le 23 Rosendas 1248

La jeune femme, qui décidément attirait son oiseau car il n'avait toujours pas bougé, fût surprise de voir un xiorn au dessus de sa tête. Il est vrai que ça ne courre pas les rues ! En principe, ces animaux sont très craintifs et même en voir dans leur habitat naturel n'est pas courant. Mais lui, il est très particulier : il est venu à la rencontre de Deth de lui même pour qu'il lui donne des pommes qu'il n'a pas voulu récupérer sur le pommier au fond du jardin de l'ancienne maison de l'Arvèles. Un drôle de phénomène ! Et là il ne cesse de le surprendre en fixant intensément la jeune chanteuse. Aimait-il la musique ? Le jeune homme se dit qu'il aurait peut-être dût jouer de l'ocarina en sa compagnie, peut-être qu'il aurait aimé et ainsi, ça l'aurait attiré. Il serait alors parti de cette ville à dos de L'Ami et son voyage aurait pût continuer. Rester ainsi au même endroit pendant plusieurs jours ne plaisait lui plaisait pas du tout. Il n'aime pas s'imaginer s'installer de nouveau à un endroit, essayer de chercher un travail, s'attacher à des gens qui peuvent être ses voisins... Non ce n'est pas la vie qu'il veut mener.

La chanteuse reste un moment à fixer le xiorn elle aussi, bouche bée. A croire qu'ils se regardent dans le blanc des yeux... Mais son tanflamm la ramène à la réalité en la bousculant, sûrement jaloux de ne pas être le centre de l'attention.

- Il…Il est superbe… Ahem… Désolé, c’est la première fois que j’en vois un… C’est vraiment votre ami ?

Elle s'est ressaisie mais cette rencontre très... inattendue, elle doit avoir un peu du mal à y croire. Elle fouille ensuite dans son sac et en sort une belle pomme rouge.

- Pourrez-vous lui donnez ceci. C’est une pomme que j’ai acheté ce matin au marché. Il doit avoir faim, à rester ainsi perché !

Dans le mille, elle a visé le pêché mignon du xiorn. Le tigre de feu se mit à grogner, un son qui ne rassure pas vraiment Deth mais la jeune femme le rassura en rigolant :

- Excusez-le… Il n’aime pas trop la compagnie. Je suis la seule qu’il accepte pour l’instant.

Elle lui tendit alors un beau morceau de viande saignante qui ne manqua pas d'intéresser le tanflamm.

- Tiens, glouton. Je suis désolée, il a toujours faim, après mes chansons. Je dois lui donner faim, en  chantant, où je l’ennui à mourir !   Venus Persan. Enchanté..

La fille brune a l'air bien sympathique et pleine de bonnes intentions. Deth ne pût s'empêcher de lui rendre son sourire - ce qui est rare - mais alors qu'il allait se présenter, L'Ami descendit du toit en plongeant vers le tanflamm. Le félin allait croquer dans la viande quand l'oiseau subtilisa sa ration. Il retourne sur le toit et dévore le morceau saignant en quelques instants, laissant le tanflamm mourir de faim. Le jeune homme se sent très gêné tout d'un coup...

- Hum il adore les pommes mais il préfère la viande... et de loin.

Du haut de son perchoir, L'Ami se remit à fixer les deux individus, ignorant le pauvre félin qui grogne à son égard. Peur de rien ce volatile ! Mais Deth avait plutôt peur qu'il s'en prenne à lui en dédommagement...

- Je suis désolé pour ça... Je n'ai pas de quoi le nourrir sur moi et je doute que les tanflamm mangent des pommes, en indiquant le fruit donné par la chanteuse, mais je peux vous offrir cela.

Il sortit sa bourse et donna une certaine somme à la fille.

- De quoi acheter un beau morceau de boeuf pour vous deux, et aussi un supplément pour vous féliciter de votre prestation sur la place, j'aime beaucoup ce que vous avez fait.  

Il voulait dédramatiser la situation parce que le félin ne le rassurait pas du tout. Surtout que malgré la présence rassurante de sa propriétaire, elle lui a clairement dit qu'il n'aimait pas trop la compagnie à part la sienne. Et puis son xiorn n'irait pas le sauver... enfin il avait des doutes vu son comportement très curieux aujourd'hui. Il a décidé de ne pas être solidaire. Il tente quand même de faire venir L'Ami à lui en lui montrant la pomme. Ce dernier hésita mais finit par plonger du toit à nouveau, saisit le fruit juteux qu'on lui a proposé et retourne se perché au même endroit. Il croque dans le fruit mais le recrache aussitôt sur le félin qu'il avait décidément mis en rogne.

- Il a des goûts de luxe... Excusez-le de son comportement, ce n'est pas un xiorn... normal dirons-nous...

Il espère que le tanflamm ne rentrera pas dans une colère parce que face à ses griffes et ses crocs, Deth ne fait pas le poids. Et même s'il utilise sa vérité, il n'a pas envie de le blesser alors que la chanteuse s'est attaché à lui. Il se voit mal blesser son ami, car il n'aimerait pas que quelqu'un blesse son xiorn... aussi insupportable qu'il puisse être. L'oiseau bleu fixe désormais le tanflamm avec un air supérieur. Il sait que de là où il est, le félin ne pourra pas le rejoindre... enfin Deth l'espère.

- Je ne me suis pas présenté avec tout ça, je suis Deth Al'Abyssin, enchanté.

Il a envie de penser à autre chose mais il ne peut s'empêcher de regarder les deux animaux. Une bataille entre un tanflamm et un xiorn en pleine ville, c'est du jamais vu ! Et il risque d'y avoir des blessés...

Venus aimait la vision qu’on lui offrait… A vrai dire, elle avait souvent rêvé de voir un Xiorn, au moins une fois dans sa vie. C’est de si belle créature… C’est dommage qu’ils soient si rare, du moins si peu visible. Mais pour leur beauté, les xiorn avaient raisons de se cacher ainsi, Venus savait que l’homme convoitait souvent les belles choses et était souvent sans scrupule lorsqu’il fallait les acquérir, allant jusqu’à tuer une pauvre créature innocente… Ce xiorn là devait faire attention, sait-on jamais sur qui on pouvait tomber dans une grande ville. Un collectionneur, un marchand, ou même un chasseur, pouvaient à tout moment s’en prendre à lui… Enfin, elle espérait que ces personnes soit assez intelligent pour ne pas s’attaquer à une si belle créature ! Enfin, par expérience, elle savait que le genre humain était tout sauf intelligent lorsqu’il convoitait quelques choses. La preuve, Tcherön en avait fait les frais et on pouvait voir le prix qu’il en avait payé via la cicatrice qu’il avait autour de son cou… Pauvre bête, La jeune femme supportait mal qu’on fasse du mal à ces animaux, qui n’avait rien demandé d’autre que de vivre leurs vies paisiblement.  Tcherön avait eu de la chance, encore, que la jeune femme tombe sur lui… Si elle n’était pas venue dans cette ville, ce jour-là… L’idée du sort que réservait l’ancien propriétaire du Tanflamm à ce dernier lui faisait froid dans le dos.  Enfin, la jeune femme se disait qu’il n’était pas le seul chanceux dans l’histoire, elle aussi était chanceuse d’être tombé sur Tcherön, car depuis, ils étaient devenus ami et elle n’échangerait ça pour rien au monde.

Venus s’était présenté au jeune homme, avait offert une pomme à son ami et un morceau de viande à son Tanflamm, tout aurait dû aller pour leur mieux, si le Xiorn n’avait pas foncé sur Tcherön pour lui chaparder son morceau de viande rouge alors que ce dernier était sur le point de croquer dedans, tous ce qu’il fit, s’était de croquer de l’air, le pauvre. La jeune femme leva les yeux vers le toit pour regarder le xiorn dévoré avec appétit le repas de son ami. Elle rit doucement, le pauvre Xiorn était marrant malgré lui, au détriment de ce pauvre félin qui venait d’être privée de sa pitance…

-Je vois ça… Si j’avais su, j’aurais pris deux bon morceau, un pour lui et un pour mon Tcherön, comme ça, le pauvre petit serait pas en train de médire votre chapardeur d’ami !

La fin de journée était décidément mouvementé, pas dans le mauvais sens du terme. Un peu d’animation ne faisait de mal à personne ! Sa monture, quant à elle, se mit à bouder, grognant dans son coin, toujours couché au sol.  Le jeune homme fini alors part tendre une bourse à Venus, ne sachant pas trop comment réagir, voyant ce dernier sortir quelques pièces de cette dernière.

-Oh… Ne vous en fait pas, vous n’avez pas besoin de rembourser, ou quoi que ce soit… Vous savez, si mon Tanflamm aurait vraiment si faim que ça, il se serait défendu, au lieu de laisser votre compagnon prendre sa viande !

Elle baissa alors son visage, ne sachant pas trop comment réagir à son compliment, lui disant qu’il avait aimé ce qu’elle avait fait. Peu de gens lui disait qu’il aimait ses chansons, ils se contentaient simplement de sortir une ou deux pièces et de le mettre dans le pot en terre. Mais souvent, les compliments de ce genre se faisaient rares.

-Ah… Euh… Merci, je suis ravis que ça vous ai plus !  Laissez-moi vous remercier de votre générosité et de vous offrir le repas de ce soir.

Elle lui sourit, voyant le xiorn attraper la pomme pour l’amener sur son perchoir. Alors qu’il croqua dans la pomme qu’il recracha aussitôt sur son Tanflamm… Il ne l’aimait vraiment pas, le tanflamm de Venus. Cette dernière se mit à rire de nouveau, son pauvre Tanflamm martyr d’un oiseau !

-Oh, je pense qu’il veut juste faire comprendre à mon compagnon que c’est lui le chef, ou alors c’est un petit plaisantin !

Ca l’amusait beaucoup, bien que ça n’amuse pas du tout Tcherön qui s’était redressé sur ses quatre pattes dévoilant ainsi une belle stature d’un félin de 200kilo. Fallait avouer, qu’il était impressionnant. Le molosse se dirigea vers le mur et se mit à rugir, en colère le tanflamm avait ses rayures qui se mettait à luire et à chauffer brutalement, après tout s’est un animal du feu. C’était surement un avertissement pour le compagnon du jeune homme.

-Taratata, Tcherön, pas de ça, s’il te plaît. Promis, tu auras un gros morceau de viande, le plus saignant qu’aura l’aubergiste, mais seulement si t’es sage.

Elle lança un regard d’avertissement à sa monture qui se calma aussitôt s’asseyant au sol. Ça pouvait paraitre étrange, une si frêle jeune femme sachant calmer un gros bestiaux, mais après l’avoir soigné, la jeune femme avait gagné toute la confiance et l’affection de l’animal.  Elle se retourna vers le jeune homme qui venait de se présenté sous le nom de Deth Al'Abyssin. Elle lui sourit, toujours de cette bonne humeur qui était arrivé en même temps que le Xiorn.

-Enchanté Deth !

Elle espérait que le xiorn de Deth ne recommence pas, car elle doutait qu’à la prochaine farce son tanflamm ne réagisse pas et ne tente de se venger, d’une quelconque manière.

Le 23 Rosendas 1248

Décidément, L'Ami a décidé de ne pas être ami avec qui que ce soit... Deth se dit qu'il est tombé sur un drôle de phénomène quand même : qu'avait fait sa mère sur ce xiorn ? Elle l'avait nourri avec des pommes magiques ou quoi ? Le jeune homme pensait ces créatures craintives et agressives mais pas aussi mesquines ! Le tanflamm râlait au pied du bâtiment, se mettant sur ses pattes arrières et balayant l'air de coups de griffes en grognant contre l'oiseau perché sur le toit qui le fixe sans craindre la menace du félin. Venus demande à Tcherön d'arrêter cela mais Deth comprenait bien sa situation : le xiorn avait piqué sa viande, recraché un trognon de pomme sur lui et le nargue du haut de son perchoir. L'Arvelès aurait vite perdu patience ! Le tanflamm se calma aussitôt après avoir entendu les paroles de sa protectrice. Il est étonné de voir un petit bout de femme avoir un si grand contrôle sur une créature de quelques tonnes, et qui plus est relativement agressive. Finalement, Deth ne doit pas craindre le tigre de feu tant que la chanteuse est à ses côtés.

- A vrai dire je ne sais pas ce qu'il cherche en faisant ça... il veut juste embêter son monde, ça doit être dans son caractère...

Son xiorn restait un véritable mystère pour lui. Il avait beau lire des textes au sujet de cette créature, rien ne correspondait à la description du sien, si ce n'est le physique. L'Ami n'a pas peur des hommes mais quand la situation est dangereuse il s'enfuit lâchement, laissant son propriétaire en plan. Il peut être une très bonne compagnie mais aussi être un chieur de première. Il adore la viande, les pommes et la musique, et c'est sûrement pour tout ça qu'il reste avec Deth. En gros, c'est un profiteur très intelligent.

L'Arvelès vient de se rappeler que Venus lui a proposé un dîner le soir.

- Ne vous embêtez pas à dépenser cet argent pour moi, vous l'avez gagné par votre travail alors faîtes vous plaisir avec !

Il est vrai que sa proposition est alléchante mais Deth se voit de refuser sa proposition. Après tout, il n'a pas envie de passer pour quelqu'un qui profite de la gentillesse des autres ! Tiens ça ne ressemble pas à L'Ami ça ? Tel maître tel piaf ! Chose que le jeune homme n'a pas envie que la charmante demoiselle se mette à conclure. Le xiorn l'a mis dans une situation bien gênante, il doit en sortir. Comme si L'Ami avait lu dans ses pensées, il descend en flèche vers les deux jeunes gens et pose ses pattes à terre. Il s'approche de Deth et le fixe de ses yeux rouges.

- Quoi qu'est-ce que tu veux encore ? Ne me dis pas que tu as encore faim avec tout ça ?

Puis l'oiseau se met à fouiller les poches du jeune homme et en sort l'ocarina de son jeune maître. Il le présenta à Deth qui le saisit d'un air intrigué.

- Tu veux que j'en joue ? lui dit-il en lui montrant l'instrument, désolé mais pas ici mon vieux, on verra plus tard.

L'Arvelès déteste jouer en public. Il préfère tellement jouer en solitaire, seuls la nature, son xiorn et lui même l'écoutant. C'est sa passion, son moment de plaisir qu'il ne veut pas partager.  L'Ami déçu lance un regard méchant à Deth et vient se coller à Venus pour lui réclamer des caresses.

- Vraiment désolé de son comportement, j'ai un peu de mal à le contrôler il faut l'avouer... Mais il n'est pas méchant !

Il est vrai qu'il n'a jamais fait de mal à qui que ce soit, si ce n'est le trognon de pomme qu'il a lancé sur le tanflamm. Après il a peut être une dent contre ces félins ?

Le 23 Rosendas 1248

Alors que la jeune femme grattouillait généreusement le volatile, tu te frottes l'arrière du crâne, visiblement gêné. Tu n'avais pas l'habitude de ce genre de situation. Jamais on n'a cherché à t'inviter à dîner, ni même te questionner sur ton instrument. Tu as toujours été très secret sur ce dernier point. C'est ton pêché mignon personnel après tout. Tu jettes un regard en coin au Tanflamm, espérant qu'il ne soit pas jaloux de voir sa maîtresse donner autant d'affection à un Xiorn comédien. Quoique, cela a déjà été fait depuis longtemps, l'oiseau bleu a ouvertement provoqué le félin, à croire qu'il fait ça pour le plaisir... Vraiment, c'est un étrange animal qui a décidé de t'accompagner. Mais que peux-tu y faire ? Même si son comportement est loin d'être celui d'un Xiorn décrit dans la littérature, il reste tout de même un animal sauvage et imprévisible. Tu n'as pas envie de te le mettre à dos. Pour le moment, cela va faire presque un an qu'il te suit, qu'il te fait traverser tout Madelle rapidement. Et puis au fond, tu t'es bien attaché à cet bestiole. Tu ne serais pas un peu maso d'apprécier cette créature qui te fait tourner en bourrique ? Mais c'est ce qui le rend unique, tu me diras.

Ton attention revient sur la jeune femme, L'Ami toujours collée à elle. Tu as bien vu la double déception de la chanteuse, quand tu as refusé son invitation et quand tu as rangé l'ocarina. Le Xiorn a d'ailleurs eu la même réaction qu'elle. Comme quoi, qui se ressemble s'assemble ! Devant son regard, tu as du mal à refuser. Elle semble insister et accepter lui fera certainement plaisir. Bah, après tout, un peu de compagnie ne peut pas faire de mal ! « Vous avez gagné, j'accepte votre invitation. » Tu baisses la tête en signe d'abdication. Son insistance te fait flancher. Tu relèves les yeux vers la jeune femme et souris. « Par contre, j'insiste pour au moins payer ma part, si vous n'acceptez pas de me laisser payer la vôtre aussi. » Tu n'es certes pas le mieux placer en matière de galanterie, mais tu n'es pas non plus quelqu'un brute de pomme et totalement impoli. Il faut dire que la beauté de la chanteuse aide beaucoup, c'est pas tout les jours que tu croises une si jolie fille ! « Si vous acceptez cette condition, j'accepterai de vous parler de mon instrument et de répondre à toutes vos questions sur ce sujet. » Vu comment la conversation était partie, vous pourriez rester des heures à faire des manières polies pour pouvoir payer la part de l'autre ! Tu as bien vu comment elle est curieuse, même si elle se retient par politesse. En jouant sur ça, elle ne pourra pas refuser...

Le 23 Rosendas 1248

La jeune femme se retrouve prise en sandwich entre les deux bestiaux. Elle paraît toute frêle au milieu de ces créatures qui ont la taille d'un humain et qui sont imposantes par leurs muscles. D'autant plus qu'un Tanflamm comme un Xiorn ne sont pas réputés pour être aussi doux que des agneaux... Pourtant, malgré ce contraste évident, les deux bêtes se font chouchoutés de caresses et papouilles par la chanteuse qui n'a absolument aucune crainte vis à vis d'eux. Son amour pour les animaux est flagrant. Tu aimerais bien que les bêtes se comportent ainsi avec toi, notamment L'Ami qui est tout sauf affectueux et gentil envers toi. Mais bon, tant qu'il n'embête pas les autres, tu peux passer outre. Quoique, tu aurais aimé qu'il se tienne plus à carreaux, et pas qu'il tombe sous le charme de cette demoiselle, tu aurais évité une crise de jalousie du félin de feu et tu serais parti de Terna ce matin.

Cependant, tu n'aurais pas fais la connaissance de cette chanteuse et finalement, tu t'en sors pas trop mal. Aucun incident notable n'a été causé par ton Xiorn, même s'il attire les regards curieux des passants, qui sont intrigués par la situation de la jeune femme. Certains qui ne sont pas à l'aise avec les animaux, restent à une distance de sécurité en affichant un air effaré en ne quittant pas du regard les bêtes. Ah là là, franchement, ils ont l'air de vouloir bouffer ces gens là ? Bien que tu ne sois pas le plus à l'aise avec les animaux, tu n'en es pas à ce stade là. Tu n'as juste pas la fibre animale, cet instinct que semble posséder la chanteuse. Tu sais quand même passer à côté d'une bête sans être dans un état pareil... Ou pas.

Quoiqu'il en soit, la demoiselle a accepté que tu payes au moins ta part. Tu te serais senti mal qu'elle te paye la tienne, c'est tout sauf digne d'un gentleman ! Mais peut-on dire que tu en es un ? Sûrement pas, mais tu essayes de t'améliorer sur ce point là... Mais le chemin sera long et difficile, tu t'aventures dans une quête loin d'être aisée car il faudra surmonter tout ce que tu as été pendant ces vingts années de ta vie ! Un sourire taquin s'affiche sur ton visage en voyant l'air joyeux de la chanteuse. « Je le savais, vous êtes facile à lire ! Vous a-t'on déjà dit que vous êtes expressive ? » Puis tu réfléchis à un endroit où vous installer. Tu as fait plusieurs auberges pendant ton séjour à Terna, mais aucune n'était réellement fameuse. « Je ne connais aucune auberge que je pourrais vous conseiller, donc je serais ravi d'aller voir celle dont vous dites tant de bien. » Si ses dires sont vrais, tu connaîtras une bonne adresse !