Elend Reyes Le Chasseur
Messages : 277 Expérience : 828 PersonnagePrestige : (5/9) | (#) Sujet: Des petits boulots et des galères Lun 20 Juil 2015 - 16:50 | |
| Le 20 Asmobor 1247
Elend s’étira alors que le soleil peinait à se lever donnant au ciel une couleur vermeille. La journée de la veille avait été forte en rebondissement, sans compter qu’il avait dépensé ses dernières économies à l’auberge en boisson. Il soupira en y repensant, il allait devoir gagner un peu d’argent avant de pouvoir retourner à Arnlo. Quand il avait questionné le patron au sujet de petits boulots dont il pourrait se charger celui-ci l’informa qu’une de ses connaissances cherchait quelqu’un pour livrer un paquet. Le job ne semblait pas compliqué sans compter que la paye était assez conséquente, bien sûr le fait que l’employeur ne faisait pas appel à un simple livreur pour ce travail laissait imaginer que le contenu du colis n’était pas dans le domaine du légal. Elend n’aimait pas trop baigner dans ce genre de combine cependant il n’avait pas le luxe de pouvoir faire la fine bouche et accepta de se charger de cette livraison.
L’endroit où il devait retrouver son commanditaire n’était rien d’autre qu’un vieux bar sombre et délabré qui devait server de l’alcool frelaté aux pauvres âmes qui fréquentait l’établissement. Un petit groupe de personnes fit son entrée, il n’avait pas l’air d’être des habitués et les quelques clients présents se retirèrent sans prendre la peine de finir leurs boissons. Elend se retrouva seul face aux inconnus, ceux-ci rapprochèrent de lui tandis qu’il les observait attentivement. Celui qui semblait être le leader se détacha et s’assit en face de lui posant en même temps un paquet, qu’il devina être l’objet à livrer, sur la table. Celui-ci l’examina de la tête aux pieds comme pour le jauger avant de laisser s’échapper un ricanement moqueur" Tu crois vraiment que tu vas passer inaperçu alors que t’es fringuer comme un gigolo ? M’enfin c’est pas mon problème tant que tu livres ça à l’adresse indiquée… Mon patron m’a demandé que tu fasses passer un message en même temps que le paquet : Sire Castle est content de vous compter parmi ces plus fidèles alliés. Pour le paiement, il se fera sur place, une fois le colis livré et surtout n’essaye pas de nous doubler, ça finirait mal pour toi… " Ils quittèrent la pièce sans lui laisser le temps de répondre, le laissant seul avec la boite. Elend soupira, il ne les connaissait pas, mais ils devaient être puissants dans le monde de la pègre pour se permettre ce genre de fantaisie…. Enfin, il n’avait plus le choix maintenant que de livrer l’objet en question. Il saisit le paquet, celui-ci n’était pas très gros assez pour contenir un livre assez épais et ne pesait pas trop lourd. Il la secoua et entendit la chose se trouvant à l’intérieur se cogner aux parois, il était curieux de savoir ce qu’il y avait dedans. Toutefois, il n’en fit rien, les gens de ce milieu étaient à cheval sur certaines règles et une d’elles était « ne jamais regarder dans la boite ». Il se leva et se dirigea vers la sortie, le paquet sous le bras. Le lieu de livraison se trouvait de l’autre côté de la ville dans un de ces quartiers les plus dévalorisés, il avait dû arpenter plusieurs ruelles qui tenaient plus du coupe-gorge qu’autres choses. Normalement, une personne habillée comme lui s’attirerait l’attention des vautours se trouvant dans ce genre d’endroit, heureusement que son pouvoir lui permettait de ne pas se faire remarquer… Il arriva devant un bâtiment qui tombait en ruine et où plusieurs graffitis venaient parcourir ses murs. Après vérification qu’il était bien à la bonne destination, il entra par le trou qui faisait office d’entrée. Une vingtaine de paires d’yeux se posèrent sur lui quand il pénétra dans la pièce, à leurs regards il était sûr d’une chose, ils n’étaient pas au courant que quelqu’un devait leur rendre visite. La tension était palpable, les personnes présentent dans la pièce n’était pas seulement surpris par son intrusion mais dégageait une certaines hostilité à son égard, prêt à l’attaquer au moindre faux mouvement de sa part. Elend savait qu’il devait désamorcer la situation et lentement tendit lentement le paquet répétant machinalement ce qu’on lui avait demandé de dire. Pourtant l’atmosphère ne se détendit pas pour autant bien au contraire… L’un d’eux se détacha des ombres pour venir prendre le paquet qu’il ouvrit avec dextérité et concentration comme si elle pouvait exploser à tout moment. Quand il entraperçut le contenue une lueur de rage s’attisa dans ses yeux, laissant tomber la boite à terre qui vint déverser son contenue : une main tranchée. Ce fut le déclic qui permit à Elend de comprendre les aboutissants de toute cette histoire, ce n’était pas des alliés de son employeur mais un gang rival ! La main devenait appartenir à un de leurs leaders, bien sûr envoyer quelqu’un la livrer dans le camp ennemi était comme signer son arrêt de mort donc autant engager un pigeon pour le faire. Et le pigeon c’était lui… Il se mit à courir vers la sortie, une fois dehors il se précipita à gauche. Il ne faisait aucun doute que ses poursuivants le pourchassaient déjà, d’un coup il retint sa respiration afin d’utiliser sa Vérité à pleine puissance. Il disparut. La totalité des gens qui le chassaient passèrent devant lui tandis qu’il prenait la direction opposée afin d’être tranquille lors de sa fuite… Il avait réussi à s’échapper… Une fois les membres du gang semé, il n’avait plus eu qu’à sortir du quartier et s’en éloigner le plus possible. Elend, adossé contre un mur, eut un rire nerveux, il était content de s’en être sorti mais au final, il n’avait rien gagné ! Il soupira, où pouvait-il trouver un vrai boulot ? Le patron du bar risquait encore de l’envoyer sur une affaire dangereuse… Une voix le sortit de sa torpeur, une jeune femme lui parlait. Il la reconnut presque instantanément, c’était celle de la veille, la femme qui avait perdu son enfant. Elle s’excusa pour la gêne qu’elle lui avait occasionnée et voulait lui rendre l’appareil. Elend sourit suite à cette proposition et lui expliqua qu’il cherchait à gagner un peu d’argent. Les yeux de la jeune femme s’illuminèrent trop contente de pouvoir aider son bienfaiteur, elle lui donna une adresse disant qu’une personne pouvait avoir besoin de ses services là-bas. Il la remercia et s’en alla directement trouvée l’endroit qu’elle lui avait indiquée. Après une heure de marche, il arriva devant une immense bâtisse qui transpirait la richesse ce qui lui rappela la villa de la veille. Rien qu’à y penser, il eut des sueurs froides. Il frappa à la porte qui s’ouvrit aussitôt laissant apparaitre une jeune femme à l’allure noble. Elend se recula par réflexe, c’était pas vrai, on ne l’avait pas encore pris pour un gigolo !? Elle l’observa un moment puis lui fit signe d’entrer, Elend s’exécuta sans dire un mot, à vrai dire il priait intérieurement pour que cette histoire ne soit pas un autre quiproquo… Elle le mena dans une pièce où il aperçut trois bambins âgés de trois ans dormant sur la couche d’un canapé. Elle entama la conversation : " Voici, mes enfants : un, deux et trois. Ils sont encore jeunes et je dois vous avouer qu’ils me prennent presque tout mon temps entre l’ainé qui fait ci, le cadet qui fait ça... Et c’est pour cela que j’ai besoin de vos services, j’aimerais pouvoir prendre mon après-midi cependant je ne peux pas laisser ces petits garnements sans surveillance, ce sera donc votre rôle de faire en sorte que rien n’arrive à la chair de ma chair. "Elend se retint de pouffer de rire en entendant le nom des enfants, un manque d’originalité pareil était légal ? Enfin le boulot était beaucoup plus simple de ce qu’il avait imaginé. Garder des gosses était parfaitement dans ses cordes sans compter le fait que ce travail était super bien payé. Il essaya de prendre l’air le plus sérieux possible pour s’adresser à la mère en détresse. " Vous n’avez aucune raison de vous inquiéter ma dame. Je vous promets que vos enfants seront en sécurité sous ma protection alors profitez de votre journée et laissez-moi m’occupez d’eux ! " La femme sembla être convaincue et se dirigea vers la porte de sortie tandis qu’Elend lui faisait un au revoir de la main tout en souriant. Elle ne regarda même pas en arrière quand elle ferma la porte, trop contente de pouvoir se débarrasser pendant un moment de ces marmots. Elend soupira, il était sûr que s’occuper de triplé devait être une tâche ardue mais il ne fallait pas exagérer non plus. Surtout qu’endormis comme ils étaient, il n’y avait pas plus calme et mignons que ces enf… Ils n’étaient plus là ! Alors qu’ils somnolaient à point fermé, il n’y a même pas une minute, ils avaient profités d’un moment d’inattention pour se carapater hors de sa vue ! Il poussa un soupir exaspéré en observant la pièce vide, où avaient-ils pu se cacher ? Cela faisait une dizaine de minute qu’Elend déambulait dans la demeure à la recherche des garnements. Les différentes salles qui composaient la maison étaient énormes et offraient de nombreuses cachettes, il en avait pour des heures à tout fouiller, ce petit jeu commençait déjà à l’ennuyer… Il s’affala sur une chaise, dans tous les cas les petits monstres ne pouvaient pas se trouver trop loin et pour rien gâcher, ils devaient être sages comme des images pour éviter de se faire remarquer. Il ferma les yeux, il avait bien le droit de se reposer après toutes ces péripéties et se laissa sombrer. Un bruit sourd, une douleur au niveau de la tempe, les rires d’un bambin. Elend ouvrit les yeux surpris par ce qui venait se passer, quelque chose l’avait frappé ! Il observa autour de lui, les enfants se trouvaient en face de lui et riaient aux éclats tandis qu’un chandelier en fer blanc se retrouvait à ses pieds. C’était bizarre, les marmots n’avaient pas assez de force pour lui lancer un tel objet à son visage… Enfin, maintenant qu’il était réveillé autant faire ce pour quoi il était payé. Au moment où il se leva, ils commencèrent à s’enfuir à quatre pattes, Elend comprit le but du jeu : il était le loup et devait tous les attrapés. Il partit à la poursuite du plus vieux, en deux enjambées il arriva à son niveau et tendit le bras pour l’attraper. Ses doigts se refermèrent dans le vide ce qui lui fit perdre son équilibre et il se retrouva sur le sol du salon. Ce qui fit rire le bambin qui se trouvait en haut d’une armoire en bois, Elend le fixa, il venait de se téléporter ! Sans compter que s’il tombait d’où il était, il se ferait extrêmement mal… Sans réfléchir une seconde de plus, il se redressa et se précipita vers l’enfant. Cependant une chose vint lui prendre la jambe et il se vautra de plus belle par terre. Il jeta un coup d’œil à ce qui l’avait agrippé, c’était le pied de la table qui était venue s’enrouler autour de sa cheville… Il soupira, cela voulait dire qu’un des deux autres gosses pouvaient manipuler le bois. Il leva les yeux au ciel et vu une des épées murales léviter au-dessus de sa tête. Il roula sur le côté lorsque la lame tomba lourdement sur le sol qu’il évita de justesse. Il pesta, le troisième semblait manipuler les métaux, leur père était au courant que trois Vérités différentes étaient une chose impossible ?! Quand il voulut se relever, un poids vint s’appuyer sur son dos, il s’était téléporter sur son dos le garnement ! Il bougeait des pieds en rigolant comme s’il était en train de chevaucher un animal, Elend soupira alors comme ça, maintenant ils jouaient au cheval… Les deux autres s’approchèrent de lui et commencèrent à lui monter dessus. Elend les laissa faire, il ne semblait pas utiliser leurs pouvoirs quand il jouait le jeu. C’était sans compter sur l’un des deux petits grimpeurs qui dérapa et vint se rattraper au niveau de l’entrejambe du jeune Namès. Un cri de douleur. Il était encore à terre mais les trois bambins étaient tombés avec lui, ils avaient les larmes aux yeux. Elend se recula, vu leurs réactions quand ils étaient contrariés, il n’avait aucune envie de voir leurs comportements quand ils pleuraient. Il devait trouver quelque chose pour les faire rires ! Il leurs fit sa plus belle grimace en louchant et gonflants les joues ce qui eut, contre toute attente, l’effet recherché. Les trois marmots s’étaient remis à rire et Elend soupira soulagé d’avoir trouvé une méthode pour les calmer. L’après-midi s’était assez bien passé, si ce n’est que lors de la partie de saute-mouton où une armure avait failli l’écraser ou lors d’une partie de chat perché quand une chaise s’est enfuie lorsqu’il voulut monter dessus… C’était leur du repas, heureusement leur mère avait déjà tout préparé, ils allaient donc pouvoir manger une délicieuse purée de… d’épinard. Il essaya d’en donner au premier bien sur celui-ci se téléporta en dehors de sa chaise, quant au second la table l’attaqua quand il approcha la cuillère trop près et le troisième impossible de bouger cette saleté d’argenterie qui restait figer dans les airs… Tout cela commençait à l’énerver, il en avait marre de subir tous les caprices de ces petits diables. Il passa la main sur la tête du premier et utilisa son Trust afin que celui-ci accepte sans broncher la nourriture ce qui marcha plutôt bien, il utilisa le même stratagème pour les deux autres qui fonctionna tout aussi bien. La dernière étape était de les coucher ce qui semblait être une tâche impossible vu l’hyperactivité dont était atteint les garçons… Néanmoins ceux-ci s’endormirent rapidement une fois mis au lit, Elend les observa tendrement, tous ces jeux de l’après-midi avaient dû les épuiser. Enfin il n’avait plus qu’à attendre que leur mère daigne rentrer à la maison. Elle rentra une heure plus tard, Elend s’était installé sur un canapé et feuilletait un bouquin qu’il avait pris dans la bibliothèque, par chance aucun des enfants ne s’étaient réveillés. Celle-ci vint à sa rencontre et lui demanda comment c’était passé la journée. Elend ne put s’empêcher de grimacer en repensant aux quelques mésaventures qu’il avait supporté mais n’en dit rien à la mère lui assurant que ces enfants avaient été adorable et qu’ils devaient rêver en ce moment-même. Elle prit une mine surprise puis lui adressa un petit sourire. " C’est impressionnant, je n’ai jamais pu les coucher aussi tôt ! Vous devez être quelqu’un de très intéressant… Enfin voilà votre paye. Et si vous voulez, vous pouvez rester encore un peu ici me tenir compagnie, je crois que mon mari garde un très bon cru dans la cave… " Elend fixa la bourse de pièce qu’elle lui tendait délicatement puis l’accepta. Il soupesa le poids de la sacoche, il n’y avait pas à dire ce boulot de baby-sitting était vraiment rentable ! Il reporta ensuite son attention vers la femme, il n’était pas contre pour discuter un peu, seulement il se faisait tard et les épreuves de la journée l’avaient fatigués sans compter qu’il n’était pas un grand amateur de vin… Il préféra décliner son invitation mais la remercia tout de même, il se dirigea ensuite vers la sortie avec son porte-monnaie bien rempli.
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