Presque un enfant de choeur [pv Elend Reyes]

Uraang n'était pas le plus aimé des Dieux, loin de là. Pourtant, son temple ne connut jamais l'austérité. La guerre et la famine lui restaient étrangères, car partout et en tout temps, les hommes craignaient la mort. Le Tirésais se devait d'honorer tous les Dieux, sauf que le sage des Namès se trouvait être aussi un Prêtre du roi sombre. Aussi quand il ressentait le besoin de se recueillir, c'est le temple noir et gris qui était son sanctuaire.

La nuit était presque tombée, et s'il y avait encore quelques irréductibles dans l'espace ouvert au public, les membres du clergé étaient déjà rentrer chez eux. Un diacre passait un énième coup de balais, mais à par cela, le silence régnait en ce lieu. Le temple était un énorme édifice, construit dans une sorte de granite noir et gris, il ne semblait point craindre le temps. L'architecture était en soit fort simple, et d'ailleurs, c'était cette austérité, cette économie de fioritures, cette pureté de lignes qui donnait sa splendeur à ce lieu sacré. Deux grandes portes en bronze servaient d'entrée principale, mais généralement, on se contentait d'ouvrir un passage plus petit, une porte à l'intérieur des portes. On arrivait alors dans un lieu dénué de peintures. L'or et l'argent n'y avaient point leur place. Les seuls décorations étaient les sculptures de quelques prêtres importants, ou des symboles et créatures représentants Uraang.
Il y avait bien quelques bancs, mais l'attraction principale était la représentation immense du Dieu de la mort. L’œuvre était d'une finition étonnante, tant était qu'on ne se serait point étonné de voir le titan s'échapper de son immobilité. Il avait les yeux bandés, évidemment, car croiser son regard était une erreur mortelle.

Cependant, derrière cette salle tape à l’œil se cachait un autre monde. Celui où les prêtres effectuaient leurs rituels mystérieux, celui où le sacré se teintait de magie, mais surtout, celui où l'on stockait les offrandes, et s'assuraient de leur pieuse utilisation. Luther se reposait sur un fauteuil fort confortable, contemplant une statue moins tape à l’œil que celle exposée dehors, mais qui avait le mérite de l'authenticité. Il s'agissait d'un certain Glanor Arthenias, le seul de ces ancêtres à avoir marqué l'histoire. Ironie du sort, ce dernier fut également Haut-prêtre d'Uraang.
Le Tirésias avait depuis longtemps enterré les siens, et regarder cette statue lui permettait de se remémorer ces gens qu'il n'avait que trop peu connu. Il resta longtemps ainsi perdu dans ses pensées, le jeune homme qui nettoya l'endroit s'en était allé sans faire de bruit, ne sachant pas trop si le vieillard dormait, ou s’adonnait à une quelconque méditation. Il n'y avait rien de tout cela, Luther pensait simplement à sa mère, Cathelyn Arthenias.

Le crépuscule était magnifique teintant le ciel d’un rouge vermeille, Elend ne se lassait jamais d’observer ce spectacle du haut de sa maison. Il était adossé contre le toit fixant l’horizon du regard, les bras croisés il réfléchissait à son avenir à Karnès. Cela faisait plusieurs années maintenant qu’il avait fini ses études pourtant il n’avait encore entrepris aucune activité professionnelle et ses parents commençaient à le pousser à chercher un travail. Le bémol était que n’ayant aucun pouvoir de soin, il ne pouvait être médecin comme les autres membres de sa famille, le métier de marchand ne l’intéressait pas et de toute façon il n’avait rien à vendre. La solution la plus simple était de rejoindre les ordres et de devenir prêtre pour un des dieux de Madelle, peut-être prier Poliote comme sa mère… Elend secoua vivement la tête comme pour reprendre ses esprits, il n’avait aucune intention de devenir prêtre ! Ce qu’il voulait c’était explorer le monde et de trouver les trésors qu’il recelait ! Il n’avait pas le temps de se préoccuper de choses comme ça. Il sauta pour descendre du toit et atterrit sur le pas de la porte, la nuit commençait à tomber, Elend avait prévu une chose pour ce soir : il allait partir à l’aventure.

Les rues étaient désertes, pas étonnant sachant que dans une heure ou deux l’endroit deviendra le terrain de chasse de ver géant. Elend déglutit en y pensant, il n’avait aucune envie d’en recroiser un de sitôt. Il s’arrêta quelques secondes pour réfléchir, il avait comme objectif de fouiner dans les temples des différents dieux afin de trouver des histoires intéressantes ou autres prophéties et légendes parlant d’objet mythique caché quelque part sur Madelle. Il hésitait entre les deux grands dieux, ceux avec qui débutaient et finissaient la vie, Ciorel et Uraang. Après réflexion, il opta pour « visiter » celui du Dieu de la mort, bien qu’étant un dieu majeur très peu de gens venaient le prier dans sa demeure cela rendait l’infiltration d’autant plus facile. Son choix étant fait, il se dirigea vers l’immense bâtiment noir tout en augmentant la pression de sa Vérité autour de lui afin que personne ne vienne l’interrompre dans son entreprise.

Le jeune homme qui s’occupait de nettoyer le temple finit par partir fermant la porte derrière lui et enfermant par la même occasion Elend dans celui-ci. La salle principale restait tout de même éclairée par la lueur des braseros donnant aux statues un aspect bien plus sinistre et projetant des ombres monstrueuses sur les murs de la pièce. Elend déglutit, l’ambiance était pesante et il n’était pas franchement rassuré, il allait quand même fouiner dans la demeure du Dieu le plus craint de tout Madelle. Il passa devant l’immense statue censée représenter Uraang et poussa un petit sifflement admiratif devant la majestuosité de l’œuvre. Un sourire nostalgique se forma sur son visage, il se souvenait encore de la première fois qu’il l’avait aperçu, la représentation du Dieu l’avait tellement effrayé qu’il en avait fait des cauchemars pendant des mois. Enfin ce n’était pas le moment de se ressasser les souvenirs, il savait qu’il n’y avait rien d’intéressant dans cette salle et que la plupart des possessions du temple était entreposé plus loin dans le bâtiment dans des zones interdites au public. Il contourna l’immense statue pour se retrouver en face d’un escalier semble descendre dans les tréfonds de la terre. Il prit une grande inspiration et s’engouffra dans les ténèbres.

Il arriva dans une pièce beaucoup plus petite que la salle principale mais beaucoup plus remplis d’objets en tout genre. Elend inspecta les lieux du regard, l’obscurité l’empêchait de bien distinguer son environnement. Rien ne semblait bouger le laissant penser que le lieu était désert, il se dirigea donc vers un des meuble qui ressemblait à une bibliothèque. Plusieurs énormes bouquins reliés par un cuir ébène y étaient entreposés, sans hésitation il prit celui qui était tout à gauche qu’il devina être le premier et commença à le feuilleter. Soudain un bruit résonna, Elend se figea alors qu’il tenait encore le livre ouvert dans les mains cherchant du regard d’où pouvait venir le son qu’il avait entendu. Il n’était quand même pas assez stupide pour demander s'il y avait quelqu’un…

Tout compte fait il s'était finalement endormi. Affalé dans son fauteuil, les mains ballantes et la bouche grande ouverte, il avait fière allure notre Tirésias. Hélas, il n'était guère préparé à un sommeil paisible. Lentement, un livre qu'il maintenait contre lui entama sa descente. Il prit un certain temps, mais il embrassa finalement le sol, mettant un terme à cette sieste improvisée.

Luther avait le choix, il pouvait reprendre sa sieste, et céder aux affres de l'âge et du temps, ou il pouvait défier rhumatismes et gravité! Le second choix fut le sien, après tout il n'était pas question qu'on le retrouve au beau matin, avachi comme un ivrogne. Il ramassa donc le livre, le posa sur l'étagère, et se leva tant bien que mal. Non, il n'était pas discret, son sceptre claquant fermement contre le sol à chacun de ses pas.
Tout d'abord, il attrapa une buche, et raviva le brasier mourant, redonnant à cet endroit un éclairage décent. Puis le vieillard remarqua la porte semi-ouverte, et pesta sur la négligence du diacre. Certes il y avait peu de chance pour qu'un voleur ait l'audace de venir jusqu'ici, mais sait-on jamais, il y avait suffisamment de trésors dans ce temple pour changer piété en convoitise.

Cinq minutes plus tard la porte fut définitivement close, et monsieur réfléchissait à quel encens faire bruler. Il y avait toute une tradition liée à ces bâtons parfumés, et pour celui qui en connaissait les secrets, ils pouvaient aussi bien aider à dormir qu'aiguiser la concentration. Le sage en cherchait un bien particulier, une fumigation qui, dit-on, rendrait l'esprit apte aux miracles.
Cela faisait longtemps que le prêtre n'avait usé de sa vérité, et tout comme le chevalier devait entrainer son bras, il devait aiguiser son âme. Ayant finalement terminé les préparatifs, Luther se plaça à quelques mètres de l'encensoir. L'espace d'un instant, il retrouva une vigueur qu'on ne lui connaissait plus. Il se tenait fier et droit, son regard jusqu'alors éteint devint un astre noir. Ceci dit, la chose la plus étonnante restait la voix forte et impérieuse qu'il extirpa de son être.

"Au nord j'ai laissé mon cœur, il baigne dans la sève de l'Arbre. A l'ouest il y a ma bouche, et à l'Est mes deux mains. Au sud j'oubliai mes yeux, une femme me les a volé. Au centre désormais, je désire contempler mon âme."

Les mots importaient peu, ils aidaient simplement à la concentration. Il n'était point facile de sanctifier la terre, et encore moins lorsqu'on invoquait pareille bénédiction. Le Sceptre du Tirésias irradia tout d'abord une puissante lumière, puis, comme si une force forçait ce soleil à rentrer dans le bois, celle-ci faiblit peu à peu, ne laissant qu'une forte aura autour du bâton. Une sphère se créa alors autour du Haut prêtre, une sphère blanchâtre qui ne faisait que grandir, englobant bientôt toute la pièce.
Le sanctuaire des âmes était en place, tout fonctionnait à merveille, sauf que Luther annula d'un coup sec sa Vérité.

"Qui est là?"

Quelque chose avait perturbé sa magie. La magie du sanctuaire consistait à étendre son essence sur un espace donné. Aussi, nul ne pouvait exister au sein de cette magie à l'insu de son créateur. Luther avait senti quelque chose, et, patiemment, il attendait que l’intrus se dévoile. Nul ne résistait au silence, et le vieillard avait tout son temps.

Une ombre commença à bouger dans un coin de la pièce, par réflexe Elend concentra toute sa Vérité sur la silhouette afin qu’il ne le remarque pas. Qui que ce soit, l’individu se déplaçait lentement et assez laborieusement émettant un bruit sourd à chacun de ses pas, il en déduit que l’inconnu devait utiliser une canne ou avait une jambe de bois, le premier cas étant bien plus probable. Elend se maudissait de ne pas s’être assuré que l’endroit était inoccupé, mais en même comment aurait-il pu deviner qu’une personne était restée immobile depuis son arrivée dans la pièce… Pour l’instant, l’ombre ne semblait pas l’avoir vu, bien trop occupée à raviver les flammes qui éclairaient la pièce. Tandis que la buche crépitait dévoré par des langues de feu, la lumière venait envahir toute la salle chassant l’obscurité et dévoilant le visage de l’inconnu. Elend ne fut pas surpris de voir qu’il s’agissait d’un vieillard, au vu des bruits de canne et de sa manière de se mouvoir il s’en était douté. Il l’observa attentivement, le vieil homme portait une toge grisâtre accompagné d’un sceptre de couleur ébène, il n’était pas difficile de comprendre que celui-ci était un prêtre d’Uraang. Ce qui l’interpella fut la couronne dorée qui se dissimulait derrière les cheveux blancs, il n’avait encore vu aucun Namès porté pareil ornement, l’homme en face de lui n’était sûrement pas n’importe qui…

Elend avait eu mille fois l’occasion de s’enfuir tant l’ancien se trainait pour bouger cependant quelque chose le poussait à rester afin de voir ce qu’il préparait, la curiosité sans doute. De toute façon grâce à sa Vérité, il n’y avait aucune chance que celui-ci le repère. Le vieillard avait fermé la porte et s’était dirigé vers un autel pour faire brûler de l’encens. Il avait mis plusieurs minutes pour trouver le bon bâtonnet ce qui avait eu pour résultat de rendre fou le jeune Namès qui ne comprenait pas comment on pouvait mettre autant de temps à choisir un parfum pour une fumigation. La fumée se répandit embaumant la pièce d’une odeur un peu âcre qui fît grimacer Elend. Une voix s’éleva, elle était si puissante et grave qu’il avait du mal à croire que celle-ci sortait de la bouche du vieil homme. Ca ne ressemblait pas à une prière, on aurait cru à une sorte de mauvais poème cependant Elend fut témoin d’un spectacle incroyable. Une lumière aveuglante irradiait du spectre du prêtre puis elle disparue aussi vite qu’elle était apparue. Tout d’un coup, il crut se faire happer par une force qu’il ne comprenait pas, son corps avait comme disparu ne laissant sur place que son esprit. Le sort se dissipa laissant Elend à genou sur le sol glacé de la pièce haletant, il n’avait encore jamais encore vécu pareille expérience…

"Qui est là?"

Elend retint un juron, comment avait-il été découvert ? Peut-être que la chose de tout à l’heure était un sort de détection. Il se releva péniblement, blesser dans son orgueil que quelqu’un ait pu passer à travers sa Vérité. Il relâcha ensuite la pression qu’il exerçait sur le vieillard afin de se dévoiler à celui-ci, il n’avait plus aucune raison de se cacher de lui, vu qu’il savait qu’il était là. Il regarda le prêtre dans ses yeux sombres, il avait l’impression que celui-ci sondait son âme, en même temps ne disait-on pas que les yeux en étaient les portes ? Après un moment de silence, il soupira tout en se passant une main dans les cheveux avant de venir s’appuyer sur la bibliothèque qu’il consultait auparavant. Le vieil homme semblait attendre une réponse et il allait la lui donner.

" Pour vous rassurer, je ne suis pas un voleur, juste un gamin un peu trop curieux dont l’envie de savoir quels trésors pouvaient renfermer les temples de nos dieux brulaient les doigts. Néanmoins, j’aimerais éviter de décliner mon identité, vous voyez j’ai une famille très respectable et je n’ai pas envie de leur causer des troubles. Bien sûr, je ne vais pas faire l’hypocrite et vous demandant qui vous êtes, même si je peux deviner au vu de votre tiare que vous devez être une personne importante, peut-être même que vous siégez au Cercle de la lumière… Enfin, maintenant que nous avons mis au clair la situation, j’aimerais vous poser quelques questions. Tout d’abord, quel était ce pouvoir que vous avez utilisé ? Je ne l’ai jamais vu auparavant "

Elend fixait le vieillard tout en jouant avec une babiole, trouvée sur la bibliothèque, qu’il faisait sauter d’une main à l’autre. La situation n’était pas du tout à son avantage et pourtant il agissait comme si tout était sous contrôle, c’était dans son caractère. Cependant, l’homme en face de lui l’inquiétait tout autant qu’il l’intriguait malgré son âge très avancé, il sentait que celui-ci cachait des ressources et un savoir inimaginable. Et il comptait bien en découvrir n’en serait-ce qu’une infime partie.

Il avait bien senti une présence l'intérieur du sanctuaire, mais il restait incapable de trouver l’intrus. Rien, pas un bruit, pas une ombre pour trahir l'inconnu, puis soudain... il sortit de nul part. Comme s'il avait toujours été là, le garçon arriva dans son champs de vision. D'accord, Luther n'était plus tout jeune, mais ses yeux fonctionnaient encore fort bien. Il y avait quelques mystères là-dessous!

Ce n'était qu'un enfant. Ce simple constat lui fit perdre tout de suite toute véhémence, car comment reprocher à une si jeune âme de ne pas être intriguée par les mystères des Dieux? Même sa réponse si pleine d’aplomb puait la jeunesse. En vieux singe, le Tirésias ne se laissait pas berner par cette fausse assurance, ce garçon était en faute, et il le savait.
Laissant l'accusé finir son plaidoyer, le vieillard s'en approcha, et d'un geste étonnamment vif il tapota l'épaule du blondinet.

"C'est fort gentil de ta part jeune homme, mais la bibliothèque peut se tenir toute seule, nul besoin de s'y appuyer."

Les vieux aimaient sermonner, c'était un fait établi. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas adonné à cet art, et vu qu'il avait une proie sous la main, autant en profiter! Et puis ce gringalet l'avait surpris, il devait donc se venger.

"Ce sont sans doute les plus piètres excuses que j'ai vu de toute ma vie... Tu aurais au moins pu faire semblant d'être plus concerné! Une larmichette, un bégaiement... non rien! Que dis-je, tu espères réellement que je vais te répondre?"

Et oui, ça faisait du bien de se défouler un peu. Luther n'était pas taquin, mais cette rencontre incongrue était comme un souffle d'air. Passer de l'exploration de sa vérité à la découverte d'un fouineur n'était pas chose commune, et ce genre d'imprévu était le piment qu'il recherchait lorsqu'il quittait Karnès. Oui, il s'amusait au détriment du petit, mais bon ce dernier c'était tout de même introduit dans le temple d'Uraang. Certes le prêtre ne s'en formalisait pas, mais un autre n'aurait pas forcément eu cette clémence.
Aussi, alors qui continuait de babiller sur l'audace et le manque d'éducation du petit, notre vieillard s'en alla lentement s'asseoir à un bureau de marbre.

"M'enfin bref... prend donc une chaise petit."

Il ne lui avait fallu que quelques secondes, mais sa voix était passée du vieillard grincheux au maître à penser. Il s'adressait à son interlocuteur presque avec douceur, et son visage plein de sérénité montrait qu'il en avait fini avec son ronchonnement.

"Je n'ai plus sommeil, et toi non plus apparemment. Tu m'as l'air d'être quelqu'un d'éveillé, alors je pense que tu n'es point ignorant de la vérité de notre Peuple. Les Namès sont manient la vérité de l'Être, souvent appelée par d'autres comme le Don des Dieux. Rénover la vie est effectivement un acte divin, mais que sais - tu de notre Vérité hormis le fait qu'elle puisse guérir? Comment penses-tu qu'elle agisse? Quel est selon toi le point commun entre les adeptes de l'Être?"

Beaucoup de questions pour un jeune homme, mais on n'attendait pas de lui qu'il trouve la réponse. Il devait tout simplement y réfléchir. Pour suivre la voie, il fallait faire le premier pas.

Alors qu’il venait de terminer de parler, il vit le vieillard s’approcher de lui avec une adresse qu’il ne lui avait pas devinée. Avant qu’il puisse le réaliser celui-ci était déjà à son niveau et venait lui toucher l’épaule. Elend lui lança un regard surpris, était-ce toujours la même personne devant lui ? Celle qui il y a peine deux minutes tâtonnait pour réussir à effectuer un pas ? Maintenant il en était sûr, il n’avait pas à faire à un vieux ordinaire. Il déglutit en le voyant si près de lui, il n’avait jamais prévu se retrouver aussi proche du vieil homme, sans compter que ça compliquait toute manœuvre de fuite. Il plongea son regard dans les ténèbres qu’étaient les yeux du prêtre, à la recherche d’une quelconque once de faiblesse dont il pourrait tirer parti. Mais comme disait l’adage « si tu regardes l’abîme, l'abîme regarde aussi en toi » et il sentait que le vieil homme cherchait aussi à lire en lui ou peut-être avait-il déjà réussis… La scène sembla durer une éternité dans l’esprit du jeune Namès alors que la tension montait en lui. Puis il prit enfin la parole pour lui faire comprendre qu’il devait s’écarter, Elend s’exécuta sans même protester. Il regarda son interlocuteur d’un air méfiant, avait-il utilisé une capacité étrange sur lui pour se faire obéir ? Après réflexion, il en conclut que non, la pression que dégageait le serviteur d’Uraang telle une aura d’autorité ne venait que de la prestance du vieil homme.

Plus il jaugeait son adversaire, plus il réalisait la puissance écrasante qui sommeillait en lui. Dans un premier temps, il avait pensé à fuir grâce à sa Vérité il avait encore toutes ses chances d’y parvenir. Cependant, le vieillard ne semblait pas adopter une attitude belliqueuse à son égard ce qui le laissait penser qu’il pouvait encore profiter de cette rencontre avec cette personne bien différente de la plupart des Namès qu’il avait rencontrés. C’est alors qu’il commença à le sermonner, Elend détourna le regard exaspérer. Il retirait ce qu’il avait dit, il était comme tous les vieux croulants qu’il avait croisés par le passé, toujours à vouloir donner une leçon aux jeunes… Tout en continuant de déblatérer sur son manque d’éducation et de respect envers les dieux, il alla se poser sur une des bureaux que contenait la pièce. Elend jeta un coup d’œil vers la sortie, si le prêtre s’obstinait à lui faire la morale, il n’avait aucune envie de rester jusqu’à la fin de son laïus.

Alors qu’il avait décidé de prendre la poudre d’escampette le ton du vieil homme devint plus doux, lui proposant de prendre une chaise. Elend le toisa du regard se demandant si l’âge avancé du vieillard ne l’avait pas rendue un tantinet lunatique. En poussant un soupir, il alla prendre la chaise la plus proche de lui qu’il traina sur le sol pour la placer en face de son interlocuteur. Il s’affala ensuite dessus attendant la suite des événements. Le prêtre entama une tirade sur la Vérité de l’être et sur l’essence même de celle-ci, l’interrogeant sur divers aspects de leurs Vérité. Une des questions l’interpella, il lui demandait ce qu’il savait sur les pouvoirs des Namès autres que celui de soigner. Elend retint sa respiration, avait-il compris l’origine de ses capacités ou était-ce une question innocente ? Tandis qu’il réfléchissait sur les intentions du serviteur d’Uraang, le silence redevint maitre de la salle. Pourquoi devait-il lui répondre ? Alors que lui avait refusé de donner suite à ses interrogations… Avec un petit sourire, il proposa un marché au vieil homme.

" Vous êtes sérieux ? Vous attendez une réponse alors que vous avez complètement éludés mes questions ? Enfin, je ne suis pas rancunier alors si vous voulez bien on va faire comme ça : je réponds à vos questions et en échange vous répondez aux miennes. Vous êtes d’accord ? "

Elend se redressa pour se tenir bien droit sur le fauteuil et fit quelques mouvements de tête afin de faire craquer son cou. Il détestait ne pas être maître de la conversation, enfin avec sa proposition il allait au moins égaliser le contrôle de cette discussion. Il prit le temps de réfléchir aux réponses qu’il allait lui donner essayant de trouver les mots justes afin d’exactement préciser sa pensée.

" Concernant la Vérité de l’Etre, les livres nous apprennent qu’en plus d’agir sur le corps pour le soigner, elle peut aussi agir sur l’esprit des gens même si cette pratique est considérée comme tabou... Jusqu’à aujourd’hui, je pensais que c’était les seuls domaines d’action de notre Vérité et pourtant ce que vous avez utilisé tout à l’heure ne semblait toucher ni au corps ni à l’esprit, serait-ce l’âme ? Donc au final la Vérité de l’être permettrait d’avoir un contrôle, une influence sur ce qui nous constitue c’est-à-dire notre enveloppe charnelle, notre psyché et notre âme. Et le seul point commun que je vois entre la plupart des Namès, c’est que ce sont presque tous des idiots ayant peur de ce qui est différent… "

Elend se tût réalisant ce qu’il venait de dire, il était vrai qu’il avait toujours trouvé son peuple trop renfermé sur soi-même. Sans compter qu’il avait vécu la plus grande partie de son enfance dans la peur que l’on découvre sa différence, ce qui lui donnait une très mauvaise impression de la mentalité de sa confrérie. Il soupira et continua afin de finir son monologue.

" Oubliez ce que je viens de dire… Êtes-vous satisfait de mes explications ? Enfin de toute façon je crois pas qu’il existe une seule et vraie réponse à vos questions. Bon, maintenant c’est à vous de répondre, quel était ce pouvoir que vous avez utilisé ? Et aussi, ce genre de diadème sur votre front ça représente quoi ? "

Maintenant que son tour de parole était terminé, il s’enfonça dans son siège afin d’être confortablement assis. Il ne savait pas si le prêtre d’Uraang allait bien vouloir lui répondre mais il était sûr d’une chose : ce qu’il allait se passer promettait d’être très intéressant.

C'est qu'il en avait du cran le petit! Peu de personne traitait le Tirésias de cette façon, et ce n'était pas pour lui déplaire. Cet insolence génuine ne manquait pas de beauté, et allez savoir pourquoi, notre vieux singe se laissa prendre au jeu.

"Très bien, si ta réponse me convient, je veux bien t'éclairer."
Luther ne le quittait pas des yeux. Il ne cherchait pas à lire son esprit, il voulait seulement l'observer, se demandant comment quelqu'un d'aussi jeune pouvait être aussi tranquille dans cette situation. Il avait vu des hommes faits bégayer devant lui, même les membres du conseils mettant des gants pour lui parler. Il était vrai qu'il ne l'avait pas reconnu, mais peu de gens se sentait si bien en présence d'un prêtre d'Uraang.
Comme on pouvait l'attendre d'un petit curieux, il avait déjà creusé le sujet. Ceci dit, il ne s'était arrêté qu'à la surface. Mais comment lui en vouloir, peu de Namès connaissait les tréfonds de l'Être.

"Disons que notre peuple aime bien ce qui lui ressemble, ça sonne mieux comme ça non?"

Évidemment, loin de s'offusquer de cette critique, le Tirésias s'en amusa. Souvent, la religion était conservatrice, mais était-ce vraiment une erreur de chérir les traditions? M'enfin, c'était là un autre débat.

"Je suis satisfait que tu es pris le temps d'y réfléchir. Ceci dit je confirme, il existe bien d'autres façon d'utiliser notre vérité. Sans aucune doute, la Guérison est le summum de notre art, mais il y a d'autre voie. Ce que tu as entrevue était un Sanctuaire."

L'Arthénias fit une petite pause afin d'appuyer son discours, attendant la moindre réaction de son interlocuteur. Ceci dit, il y avait peu de chance pour qu'il ait entendu parler de cet usage. On ne faisait plus de Sanctuaire depuis la Grande guerre.

"Il s'agit d'un art que ne pratique que quelques grands prêtre, aussi te demanderais-je de ne jamais divulguer cette information. Le principe est assez simple. Il s'agit tout simplement d'étendre ta présence hors de ton corps. Tout comme une bulle de savon, il faut prendre de l'ampleur afin d'englober une zone plus large que ton propre corps. Cette zone devient alors ton Sanctuaire."

Une nouvelle pause ponctua son discours. Oui, il prenant son temps. Certain pouvait trouver cela barbant, mais Luther prenait plaisir à peser chaque mot. De plus, s'il ne doutait pas de l'intelligence du jeune homme, il devait laisser à ce dernier le temps de digérer ses paroles. Il ne devait pas simplement entendre, il devait également comprendre.

"Dans ton sanctuaire, tout le monde est soumis à ta loi. Riches aux pauvres, puissants guerriers ou mages sagaces, tous, même toi, êtes soumis à cette loi."

Le viellard tendit alors son long doigt vers le petit, touchant son front de son ongle effilé. Son sourire était toujours présent, mais la voie qu'il usa alors était moins mielleuse. Il devait savoir à qui il avait confié cette magie, et s'il en était digne.

"Si tu devais en créer un, quelle serait ta loi?"

C’était bon signe, le prêtre avait accepté de se plier à sa condition plus amusé qu’autre chose, cette discussion promettait d’être très intéressante et constructive. Il était étonnant de voir comment le vieillard qui peinait à marcher s’était métamorphosé, en même pas cinq minutes, en grand sage philosophant sur le vrai sens de la Vérité de l’Être. Quand il prit la parole, il le rattrapa tout d’abord sur la façon dont il avait décrit le peuple Namès. Ce qui eut pour effet d’exaspérer un peu Elend, c’était joliment tourné mais le résultat restait le même, ils étaient de sales conservateurs ne pouvant s’imaginer que le monde pouvait marcher autrement que comme ils le pensaient ! Sa colère se dissipa très vite, il n’allait pas en vouloir au vieil homme pour essayer de les défendre et de toute façon, ce n’était pas lui l’instigateur de cette politique de l’intolérance… Il bougea un peu sur sa chaise afin de se positionner un peu plus en avant. Le serviteur d’Uraang s’apprêtait à répondre à ses interrogations et il ne voulait en aucun cas rater une miette des explications qu’il allait lui donner.

Un sanctuaire. Il haussa un sourcil étonné par le terme utilisé, il n’avait jamais entendu parler de sort de ce type, surtout que ce n’était qu’un synonyme au mot temple… Sa Vérité construisait-elle réellement un bâtiment ou était-ce parce qu’elle agissait sur une zone déterminée et qu’il fallait lui donner un nom qui en jette un max ? Imaginer l’homme en face de lui vivant encore pleinement sa jeunesse et recherchant un nom à donner à son pouvoir, fît doucement rire le jeune Namès. Le vieil homme continua ses explications sur le procédé et les effets d’un tel sort. Quand il fit comprendre à Elend que la pratique de cet art était une chose tout aussi rare que secrète, un sentiment de joie et d’excitation monta en lui, il adorait découvrir de nouvelles choses et encore plus si elles étaient censées être secrète. Cependant, un détail le turlupinait, en y réfléchissant, la définition que lui donnait le prêtre correspondait bizarrement avec l’utilisation qu’il faisait de son effacement. Utilisait-il un sanctuaire sans le savoir !?

" Je… "

En réalisant ce qu’il allait demander au vieil homme, il arrêta directement de parler ne laissant échapper de sa bouche seulement le début de sa phrase. Quel abruti ! Par curiosité, il avait été prêt à avouer son secret à un inconnu ! Heureusement, son interlocuteur ne semblait pas avoir remarqué qu’il avait voulu prendre la parole et reprit de plus belle ses explications. Des précisions sur le fonctionnement d’un sanctuaire, une loi s’appliquant sur toutes les personnes comprises dans son rayon d’action. Il regarda le prêtre avec un air pensif, donc l’utilisateur était lui aussi à sa propre loi ce qui n’était pas le cas quand il utilisait son effacement, l’affaire était close et dire qu’il avait failli se compromettre pour abreuver sa soif de connaissance… Il finit son discours par une interrogation à son encontre. Elend eut un petit sourire en comprenant que c’était son tour de répondre. Toutefois, la question n’était pas facile, le vieillard avait le don de faire fonctionner son cerveau avec ses interrogations. Après un temps de réflexion, il lui donna sa réponse.

" «Agis comme si la maxime de ton action devait par ta volonté être érigée en loi de la nature » c’est un peu le principe du sanctuaire on dirait… Pourtant j’ai un peu de mal, à comprendre la loi qui règne dans le vôtre. Et si je devais en créer un, ma loi sera très simple : comprendre l’autre. Vous avez dû remarquer que j’ai un peu de mal avec l’étroitesse d’esprit de notre peuple et je pense que l’origine de tout cela est qu’ils n’essayent pas de comprendre les personnes différentes et se contentent de les rejeter. Enfin bon, j’ai répondu à votre question, j’ai la main maintenant ! Alors… ce diadème c’est quoi ? Je croyais qu’il était mal vu de porter pareil attirail à Karnès. "

Il fixait le vieil homme en attendant sa réponse, tout cela l’amusait vraiment et il n’avait aucune envie que cela finisse. Et c’était avec un sourire enfantin et une certaine impatience qu’il attendait la suite des événements.

Encore une fois, Luther utilisa l'art de la maïeutique, forçant cet esprit agile à repousser ses limites. Seulement il ne s'attendait pas à pareille réponse. Qu'une personne si jeune résume si élégamment le mystère des sanctuaires le laissa pantois. Tout d'abord amusant, puis intriguant, ce gamin s'avérait tout à fait remarquable. Elend hein? Il nota ce prénom dans sa mémoire, conscient qu'un jour il lui sera utile.

"Comprendre l'autre hein? Voici un bien grand rêve pour un jeune homme."

Non il ne se moquait pas de lui, bien au contraire, le ton grave qu'il employa donnait à ses mots la couleur du compliment. Il aurait bien aimé continuer sur ce sujet, et sonder un peu plus les motivations de ce garçon, ceci dit ils jouaient actuellement à un jeu, et l'Arthénias n'avait plus la main.

"Il est vrai que l'austérité est une vertu à Karnès, ceci dit, un bijoux ne sert pas toujours à montrer sa richesse. Parfois, il renferme un souvenirs du passé, ou il est le symbole d'une fonction d'importance."

Retirant la capuche qui masquait son visage, le vieillard dévoila une face burinée par le temps. S'il ne faisait aucun doute qu'il n'était plus tout jeune, son visage rajoutait tout de même un bon nombres d'années au comptoir. Ceci dit, étonnamment, l'ancêtre avait une chevelure plus qu'abondante, si bien que cette cascade blanchâtre semblait venir d'un autre monde. Ses doigts faméliques s'approchèrent de son diadème, et lentement, le trésors quitta son front. La lenteur de ce geste se rapprochait presque du rituel, comme si, en faisant cela, l'homme s'ôtait momentanément une charge bien trop lourde.
Posant l'objet sur la table, il n'en enleva toutefois pas ses mains, interdisant par là à l'enfant de se saisir de l'objet. Il était sympathique, mais il ne fallait pas exagérer. Forgé dans un métal gris sombre, la chose semblait étrangère à ce monde. Tantôt froide et sombre, tantôt lumineuse, cette œuvre d'art contenait en elle la grandeur du ciel et les tréfonds de l'enfer. Un unique joyaux y était fixé, mais il ne ressemblait à aucun autre. Sa couleur sans cesse changeante ne pouvait être définie. Ce n'était ni magique ni divin, et pourtant cela semblait contenir tous les trésors de l'âme.
Luther avait laissé à l'enfant le temps de contempler le symbole du roi, il était temps maintenant de l'instruire sur son origine.

"Il y a de nombreuses légendes sur le Désert de la patience, mais aucune ne connait le secret de cet objet. Nul ne connait son origine, et pourtant tous reconnaisse son importance. Tu as devant toi l'héritage du tout premier représentant des Dieux : La couronne du Tirésias."

Nul besoin d'en dire plus, il laissait le cerveau habile de son élève faire le reste. Sa phrase ouvrait moult possibilité, mais l'une d'entre elle était trop grande pour être ignoré. Peu de gens pouvait posséder ce diadème, et encore plus rare était ceux dignes de le porter. Actuellement, il n'y avait qu'une seule personne à Karnès digne d'un tel honneur. Un vieillard plein de malice.

Elend regarda le vieillard pensif, donc ce truc était la couronne du Tirésias, pas étonnant que le chef de la confrérie puisse porter pareil bijou… Le silence envahit la pièce tandis qu’Elend restait figer les yeux dans le vide comme si un sort l’avait hypnotisé. Le Tirésias ! Il venait seulement de réaliser la situation, le vieil homme avait qui il parlait depuis tout à l’heure n’était nul autre que le Tirésias, leur leader incontesté. Et en plus, il avait été assez débile pour le provoquer et critiquer le gouvernement ! Sa famille n’allait pas avoir des problèmes, ils allaient tous être exiler de Karnès, voire pire donné en pâture aux vers des sables ! Avec un peu de chance, il pouvait encore s’enfuir par la porte… Il jeta un coup d’œil vers sa seule chance d’échappatoire, en utilisant son pouvoir c’était jouable. Cependant, le problème était qu’il n’avait aucune idée de l’étendue des pouvoirs du Tirésias et il était presque sûr que pour arriver à son poste celui-ci devait avoir quelques tours dans son sac…

Le temps s’écoulait alors qu’Elend s’efforçait à ne rien laisser paraitre de son inquiétude vis-à-vis du prêtre. La panique commença à s’estomper et il reprit un peu ses esprits, pourquoi vouloir s’échapper ? Le vieil homme n’avait en aucun cas proférer de menace envers sa personne, sans compter que depuis tout à l’heure, il ne semblait que peu dérangé par son impertinence. Et ce n’était pas en annonçant son statut que sa personnalité allait changer pour autant… Son cœur revint à un rythme normal tandis que tous ses muscles se relaxèrent. C’est vrai, ils n’étaient pas en conflit bien au contraire, ils étaient au plein milieu d’un jeu et il allait lui rappeler.

" Vous avez, dû oublié mais c’est à votre tour de poser une question… "

En attendant une réponse de son interlocuteur, ses yeux se posèrent sur l’artefact que le Tiresias avait dans les mains. Cette simple couronne avait des origines bien mystérieuses… Une idée des plus idiotes lui traversa l’esprit : voler la couronne au vieux prêtre. Il secoua vivement la tête pour enfuir cette pensée loin dans sa tête, il ne pouvait pas faire ça ! Il n’était pas un voleur ! Sans parler du fait qu’il y avait de grande de chance que celui-ci puisse le maitriser. Il soupira, il avait toujours cette mauvaise habitude de vouloir posséder des objets rares et surtout possédant une « vraie » histoire. Il regarda le vieillard qui n’avait encore rien dit, s’assurant que celui-ci ne pouvait pas lire dans la tête, le cœur ou l’âme des gens, si c’était le cas il venait de se compromettre de la façon la plus stupide qui soit. Celui-ci ne semblait pas être perturbé par quoi que ce soit, Elend était rassuré et brisa le silence à nouveau, sa curiosité était trop importante pour qu’il se taise une seconde de plus.

" Vous croyez que cette couronne ai pu être forgé par un Dieu ? Par Vaog lui-même ? Pardon, je sais que c’est votre tour mais la question me brulait les lèvres… Au pire vous m’en poserez deux en retour et on sera quitte ! "

Elend pesta intérieurement même sans le vouloir, il manquait de respect envers le Tirésias. Soudain le prêtre d'Uraang pris une expression sévère, était-ce le résultat de son impertinence ou en avait-il marre de jouer avec un gamin tel que lui ou peut-être pour une toute autre raison? Le jeune Namès trouva judicieux de ne pas attendre la réponse et retint sa respiration avant de se précipiter vers la porte de sortie.

Une fois en dehors, Elend se retourna afin d'observer l'impressionnante bâtisse qui le surplombait dont la couleur ébène arrivait à faire paraître l'obscurité nocturne pour quelque chose de clair. Un rire nerveux s'échappa d'entre ses lèvres, il allait devoir éviter d'y mettre un pied pendant un moment. Avec un haussement d'épaule, il se retourna et se dirigea discrètement vers sa maison

HRP:

(#) Sujet: Re: Presque un enfant de choeur [pv Elend Reyes]

» Elend Reyes
» Elend Reyes
» [Quête] Le labyrinthe d'Ekha - PV. Elend Reyes
» [PJ] Frederick Reyes
» Achat Elend

Presque un enfant de choeur [pv Elend Reyes]

Presque un enfant de choeur [pv Elend Reyes]

Sujets similaires

Sujets similaires