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| Voyage au centre de la mer | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: Voyage au centre de la mer Mer 2 Sep 2020 - 23:30 | |
| Le ciel est dégagé quand l'oiseau bleu repli ses voiles pour perdre de la vitesse. Parti le 25 Samùn du port d'Acretis sans capitaine à son bord, l'ambiance sur le navire est assez tendue. Cela fait longtemps que Juliette ne l'avait pas manœuvré durant tout un trajet, qui plus est celui vers Hélia. Les mains crispée sur le gouvernail, elle ne l'a pratique pas lâché de tout le voyage, restant seule sur le pont supérieur à ruminer les problèmes qui l'attendent au port.
Elle le quitte enfin après deux jours de voyage pour aider Mathieu et l'autre membre d'équipage à descendre l'ancre. Elle les laissa s'occuper de la barque pendant qu'elle allait dans son bureau récupérer ses affaires. Ils n'étaient pas encore tout à fait à Hélia, même si elle navigeait avec les humains, elle n'avait pas pour autant oublier les mœurs et coutumes de son peuple. En plus elle était ici pour renouer avec d'anciennes connaissances et leur demander de l'aide, mieux valait ne pas créer le moindre trouble.
Elle allait devoir retrouver son sang froid, or pendant toute la traversée, la simple présence de Stophèle l'avait profondément agacé. Il avait bien choisi son moment pour débarquer à la boutique d'antiquités réclamant son droit de voyage. Elle s'était sentie honteuse de l'état de son équipage quand ils avaient embarqué. Même si l'héléo avait pu rapidement se rendre compte que plus d'un capitaine avait tenu la barre depuis que Juliette avait acheté le navire, c'était la première fois qu'il allait voyager avec eux sans capitaine à bord.
La marchande s'était montrée évasive à ce sujet, assurant à Stophèle qu'elle avait déjà trouvé quelqu'un et que la maître quartier était restée au port pour s'occuper des formalités. Elle s'était bien gardée de lui dire que l'un des matelots avaient été engagés la veille, car seul Mathieu et la maître quartier était restée à bord de l'oiseau bleu lors du départ du capitaine. Mais au cours de la traversée, il avait sans doute dû s'en rendre compte. Fuyant son regard, Juliette l'avait évité autant que possible, restant focalisée sur l'horizon et ne lâchant pas la barre.
Mais maintenant ils allaient se retrouver à l'étroit sur une barque au milieu de l'océan. Le nouveau matelot était déjà descendu dans celle-ci quand Juliette revient sur le pont, Mathieu lui criant quelques dernières indications. Répétant plus d'une fois qu'il fasse tout son possible pour dériver au minimum et ne surtout pas s'écarter du chemin dessiné sur la carte. Juliette le rejoignit pour descendre à son tour la fine échelle déroulée au-dessus de la barque :
- On devrait être revenu avant la nuit.
- Qu'est-ce que je fais si un navire hostile se rapproche ?
Une ombre voilà le visage de l'héléo qui répondit avec assurance pour essayer de se convaincre elle aussi :
- Tout va bien se passer ! Reste au plus proche de la ville, personne n'osera attaquer.
- D'accord ! Ne soyez pas en retard où je ne vous attendrais pas.
Il lui tapa joyeusement l'épaule alors qu'elle s'apprêtait à descendre. Elle s'installa à la proue de la barque, face aux autres passagers, et cala son sac sous le banc. A ses pieds se trouvaient une paire de rames qu'elle saisit et plaça dans les demi-cercle au bord du bateau pour les plonger dans l'eau. Elle était prête à partir vers Hélia. Les embarcations modestes étaient tolérées sur des itinéraires bien précis à la périphérie de la ville.
Même si Stophèle et elle auraient pu directement plonger du bateau, cela leur permettait d'éviter une partie de la foule de la capitale et surtout pour la marchande d'avoir de quoi transporter plus facilement ses éventuelles marchandises. Elle estima la place qu'ils auraient et il fallait faire attention au poids aussi. Stophèle était assez musclé sous sa forme humaine, il avait pour habitude de toujours se promener avec son marteau. Elle le chercha du regard. L'autre matelot lui était très grand et maigre et n'avait sur lui que ses habits et un poignard à la ceinture.
Dernière édition par Juliette Célian le Dim 14 Mai 2023 - 20:44, édité 2 fois |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Jeu 3 Sep 2020 - 21:39 | |
| Voyage au centre de la mer Lorsque Stophèle était monté sur le pont de l'Oiseau Bleu, il lui était paru évident que le navire était en sous effectif. Discrètement dédaigneux, il s'était fait la réflexion que cela ne serait jamais arrivé sous la direction de l'ancienne propriétaire, une femme charmante au demeurant. Phèle regrettait profondément le changement de direction, mais il était resté à sa place. Au moins, la nouvelle propriétaire, Dame Célian, ne l'inondait pas de questions quant à ses destinations. Phèle n'aimait pas avoir à éluder ce genre de conversation. La traversée vers Hélia fut longue et paisible. Le jeune Héléo resta sur le tillac, assis contre la rambarde, penché sur son marteau qu'il graissait consciencieusement. Ses fines écailles, creusées dans ses tatouages, captaient chaque changement de luminosité en une poussière de nacre scintillant. Le vent était clément et le navire tenait doucement le cap. Du coin de l'œil, Phèle observait les flots défiler, tachant d'ignorer la maigre agitation sur le pont. Il savait que du haut du gaillard d'arrière, Dame Célian tenait la barre. Il fallait être désespéré pour manœuvrer ainsi sans capitaine, mais la marchande n'avait pas fourni d'explications à ce sujet. Stophèle, quoique désapprobateur, n'avait pas insisté : tant que l'Oiseau Bleu se rendait à bon port, le forgeron s'en contentait. Quand le navire s'arrêta, Phèle releva la tête et s'approcha de la barque qui descendait du bastingage. Il jeta un regard à la marchande quand celle-ci descendit l'échelle pour rejoindre le marin. Il lui sembla distinguer l'éclat de sa lame opaline dans un repli de tissu, le forgeron avait l'œil pour ce genre d'ouvrage, et il savait se montrer observateur derrière ses mines désintéressées. Il descendit à son tour et vint se positionner à l'arrière de la barque, serrant contre lui son sac de voyage. Il pesait lourd, conséquence des minerais inutilisés qui emplissait ses poches, et la barque s'enfonça de plusieurs centimètres dans l'eau sombre. Stophèle pinça les lèvres. Il n'aimait pas mouiller ses affaires, chose parfaitement incongrue pour un Héléo mais il avait pris de mauvaises habitudes. De toute manière une fois à Hélia il n'aurait pas d'autres choix. Il n'en signifia rien aux autres passagers mais son attitude parlait pour lui. Le marin entreprit de ramer, laissant ses passagers dans un silence inconfortable. Phèle n'était pas bavard et il n'avait pas l'intention de tenir la jambe de la Dame Célian. Le marin, cependant, ne semblait pas de cet avis. -Et donc, vous vous rendez où comme ça ? demanda-t-il d'un ton badin. Il voulait faire la conversation. Voilà qui n'enchantait pas le forgeron. - À Hélia, répondit-il en détournant la tête pour observer les flots. À question idiote, réponse idiote. Il espérait que son langage physique parlerait pour lui, mais l'autre était trop occupé à ramer pour s'en occuper. Ou alors il s'en fichait. -Ça je me doute, répondit sarcastiquement le marin. Mais quelles affaires vous y amène ? " Faire mon rapport à la Couronne sur mes affaires auprès des Récleyes. Dix épées, deux hache, le tout en opaline, minerais qui doit m'être réapprovisionné. Oh et j'ai été témoin d'un acte de torture sur un prisonnier. La routine quoi." - Du travail à la forge familiale, répondit-il à la place d'un ton taciturne. C'était sa réponse type lorsqu'on le questionnait. Dame Célian y avait déjà eu droit. Cela était moins irritant que son ancien "Pas vos affaires." Malgré lui, Phèle jeta un regard à la marchande en question en espérant qu'elle le tirerait de cette ennuyeuse discussion. |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Sam 26 Sep 2020 - 17:39 | |
| Munie de ses rames, Juliette était concentrée dessus, impatiente d'arriver au plus vite. Le bateau rapetissait à mesure qu'ils s'éloignaient, elle ne pouvait s'empêcher de scruter l''horizon pour s'assurer qu'aucun navire menaçant ne traîner dans les parages. La mer était calme et semblait leur appartenir. Personne ne pouvait se douter qu'à plusieurs mètres sous l'eau l'océan était animé et rayonnant de vie. C'est à peine si l'héléo écoutait le marin et les réponses évasives de Stophèle. Il n'avait jamais donné beaucoup de détails sur ses voyages et prétextait très souvent revenir voir sa famille. C'était si étonnant qu'il soit aussi proche d'eux alors qu'ils avaient adopté tant de coutumes de la terre et y passait le plus clair de son temps. Parfois elle le jalousait un peu de pouvoir revenir aussi souvent et d'être vraisemblablement bien accueilli par les siens. Alors que le matelot se montrait insistant, la marchande souffla légèrement d'agacement, ce n'était pas le lieu ni le moment. C'était un humain qui vraisemblablement n'avait pas eu souvent l'occasion de côtoyer souvent des hélos, car il demanda avec engouement : - Oh mais ce doit être impressionnant à voir une forge héléo. Comment vous vous y prenez pour avoir du feu là-dessous ? Il avait beau avoir la langue bien pendue, cela ne le ralentissait pas pour autant pour ramer. L'embarcation serait arrivée à bon port d'ici quelques instants. Juliette arrêta de ramer et coupa court à leur conversation : - On est arrivé, essayez de ralentir au maximum la barque. Une fois qu'ils furent plus ou moins arrêtés, Juliette se leva et indiqua au matelot : - Fais bien attention à ne pas trop bouger, on est allé au plus loin qu'on pouvait. Si tu avances trop tu risques de voir débarquer les gardes d'Hélia. Il n'avait pas lâché ses rames, il lui répondit : - Vous en faites pas ! Je vous attends ici, vous en aurez pour combien de temps ? - On se donne rendez-vous dans trois heures ? Elle s'adressa à Stophèle. Ca vous ira ?- HRP:
Désolée d'avoir mis autant de temps à répondre. La motivation revient doucement.
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| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Mer 7 Oct 2020 - 22:38 | |
| Voyage au centre de la mer - Oh mais ce doit être impressionnant à voir une forge héléo. Comment vous vous y prenez pour avoir du feu là-dessous ? Le marin insistait, ce qui n'arrangeait pas les affaires de Stophèle. Ce dernier n'avait pas réussi à attirer le regard de Dame Célian, mais cette dernière intervint tout de même : - On est arrivé, essayez de ralentir au maximum la barque.L'homme obtempéra, au grand soulagement de Phèle qui l'observa faire avec circonspection. La ville héléo était là, proche et lointaine à la fois sous cette cape marine de sel et d'eau. Phèle se sentit légèrement sourire en songeant retrouver ses parents, mais une ombre passa sur son visage quand il pensa au rapport qu'il devait faire. Bien que fier de la mission qui lui avait été confiée, il n'était jamais ravi du service effectué auprès des Récleyès. - Fais bien attention à ne pas trop bouger, continuait pendant ce temps la marchande, on est allé au plus loin qu'on pouvait. Si tu avances trop tu risques de voir débarquer les gardes d'Hélia.-Vous en faites pas ! répliqua le marin. Je vous attends ici, vous en aurez pour combien de temps ? - On se donne rendez-vous dans trois heures ? Ca vous ira ?Elle s'adressait cette fois-ci à Stophèle, qui arqua un sourcil. Trois heures ? C'était tout juste le temps de patienter dans l'antichambre avant de faire son rapport. Sans compter qu'il devait se réapprovisionner et passer le bonjour à sa famille. Trois heures, ce n'était pas raisonnable. - Comptez-en plutôt six, corrigea-t-il. Le marin parut horrifié et dépité à la fois. -Six ? C'est beaucoup plus que je ne le pensais...Pourquoi pas quatre ? - Ce n'est pas à vous de décider ce genre de chose, que je sache, maugréa Stophèle dans sa barbe avant de reprendre plus distinctement : je ne peux pas faire mieux.Le marin, soucieux, reporta son regard vers sa capitaine. -Qu'est-ce que je fais ? Je retourne au navire du coup moi ? |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Mar 20 Oct 2020 - 22:45 | |
| C'était à prévoir, bien qu'elle soit déçue et légèrement agacée, car elle avait envie de rentrer au plus vite. Juliette s'était doutée que Stophèle avait l'intention de profiter un minimum de ce voyage. Elle s'attendait à ce qu'il demande plus de temps et six heures cela lui convenait très bien, elle avait eu peur qu'il ne demande toute une demi-journée.
Elle avait bien l'intention de profiter au maximum de ces six heures, alors pas question pour le matelot de retourner sur le bateau. Elle lui expliqua tout en retirant sa veste bleue marine à manches longues bien trop lourde dans l'eau, dévoilant ses épaules nues car elle portait un étrange haut sans manche bien trop ample :
- Non restez ici. Je serais de retour dans plus ou moins une heure avec les premières marchandises, ça va prendre du temps à les charger, il y aura plusieurs voyages si tout se passe bien. Nous rentrerons au navire et nous prendrons le deuxième canot pour revenir pendant que Mathieu déchargera l'autre.
Elle ajouta en pensant à voix haute :
- Avec un peu de chance je pourrais trouver un autre fournisseur pour d'autres marchandises.
Le marin acquiesça rassuré de ne pas poireauter pendant six heures, mais déjà exténué de devoir ramener tout seul les marchandises. Pour relâcher sa frustration il préféra se vanter de sa force plutôt que de se plaindre de l'effort :
- Vous pourrez nous guider pendant que je ramerais, vous pouvez compter sur ceux-là.
Il fit gonfler ses biceps en les montrant fièrement. C'était ridicule pensa Juliette, mais dans le coin de ses lèvres on pouvait deviner un sourire alors qu'elle levait les yeux au ciel. Son regard se reposa sur Stophèle. Elle était aussi curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien faire à Hélia et lors de ses précédents voyages, mais elle se garda de lui poser la moindre question et lui dit tout simplement :
- À dans six heures dans ce cas. Si vous avez des affaires à laisser sur le bateau, mettez les à l'avant pour qu'on les retrouve facilement quand on changera de barque.
Juliette y plaça les siennes. Elle retira aussi ses chaussures et son pantalon. Assise sur l'une des planches, le matelot en face d'elle mit quelques secondes avant de détourner le regard. Sa chemise qui avait l'air bien trop ample tomba jusqu'à ses genoux quand elle se releva. Elle glissa ensuite ses mains sous son haut et retira le débardeur qu'elle avait mis.
Il ne lui restait plus qu'une robe fluide à fines bretelles et à peine opaque. Elle ramassa son sac avec ses affaires et ne put s'empêcher de rajouter à l'intention du matelot :
- Faites bien attention à ne pas dériver, ayez toujours la carte sous les yeux ou vous risqueriez d'être arrêté par la milice d'Hélia et je ne pourrais rien faire.
Quand elle se jeta dans l'eau, elle éclaboussa à peine la barque. Au lieu de plonger directement, Juliette resta à la surface à battre des pieds jusqu'à se qu'elle sente la transformation arriver lorsque son crâne se mit à raisonner. |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Jeu 26 Nov 2020 - 10:03 | |
| Voyage au centre de la mer Stophèle, en y repensant bien, regrettait d'avoir réduit son temps à 6h. Il ne retournait voir sa famille qu'une fois par an, il aurait aimé passer plus de temps avec elle, mais il savait très bien qu'il ne pouvait ni abuser de son temps loin des Récléyès, ni abuser de celui de la Dame Célian, au risque de s'attirer les suspicions des uns ou des autres. Il l'écouta d'une oreille distraite rassurer le marin et entendre ce dernier se vanter vainement, puis reporta son attention sur elle lorsqu'elle se tourna vers lui. - À dans six heures dans ce cas. Si vous avez des affaires à laisser sur le bateau, mettez les à l'avant pour qu'on les retrouve facilement quand on changera de barque.Inconsciemment, Phèle serra son sac plus fort contre lui. Il pinça les lèvres, peu à l'aise avec l'idée de laisser ses affaires sur la barque malgré les nombreuses fois où il avait dû faire ce choix. Mais, comme à l'ordinaire, il se résigna, préférant conserver ses vêtements secs, et jugeant le risque que quelqu'un y reconnaisse quoique ce soit d'humain bien trop faible. - Entendu, acquiesça-t-il. Tout comme l'Héléo, il entreprit de retirer ses vêtements, ne conservant que ses braies sombres, et dévoilant ainsi plus largement les tatouages écailleux qui recouvraient sa peau. Son torse ainsi dénudé révélait la fermeté de sa musculature qui, malgré son anatomie svelte, s'était taillée dans le métal des forges. Il glissa ensuite ses atours à l'avant de la barque et s'assura ensuite de la fermeture correcte de son sac. - A dans six heures, annonça-t-il alors. Il la salua d'un signe de tête, puis sans plus de cérémonie, il plongea dans les eaux sombres, vite imité par sa compatriote. L'eau l'engloutit immédiatement, et dans ce corps encore trop humain, Phèle peina tout d'abord à reprendre ses marques. Il sentit alors un frisson caractéristique le parcourir tout entier, et le chant ancien d'Eliosa résonner au creux de son esprit. Entre ses doigts se développèrent de larges palmes, à son cou se développèrent de fines branchies, et les écailles de ses tatouages s'étendirent sur tout son corps, quoiqu'encore plus fines à l'emplacement desdits tatouages. Fierté des Sarygmar, une grande nageoire dorsale vint durcir sa colonne vertébrale et améliorer sa vitesse. Le bleu de ses yeux s'intensifia, et en un clignement de paupière inférieure, Phèle avait retrouvé toute sa mobilité aquatique. Si la sensation de transformation ne lui plaisait jamais vraiment, il apprécia l'harmonie des eaux qu'il ressentait comme sienne. Il continua sa plongée, profitant d'un avantageux courant marin l'attirant vers le fond. Phèle s'aperçut qu'il ressentait pareil plaisir à s'acoquiner des vagues qu'il en avait à cotoyer les flammes de sa forge, comble de l'ironie pour un Héléo. Mais le sourire qui vint éclairer son visage n'avait rien de feint. Il était agréable de se sentir libérer de la lourdeur de la terre, de virevolter à sa guise sans se soucier de la gravité, de respirer un oxygène glacé par la brise marine. Stophèle fut presque déçu d'arriver si tôt à Hélia. La cité était resplendissante, les lumières des profondeurs contrastaient avec l'obscurité de ces dernières et faisaient scintiller l'opaline qui constituait la ville. Le plus brillant des bâtiments, le château, attirait particulièrement le regard de ceux qui dérivaient aux alentours. Phèle s'immobilisa, observant les quelques Héléos nageant dans les environs, puis discrètement nagea jusqu'à l'intérieur de la ville. Retrouver ses congénères était toujours un moment particuliers pour Phèle. Il ne s'accoutumait jamais vraiment à la compagnie des humains, car il percevait en ces derniers la mission qui était la sienne. La familiarité de sa forme aquatique, mêlée avec la bienveillance des flots qui accueillaient la cité, le berçait d'une nostalgie qu'il appréciait malgré lui. Pour rejoindre la demeure familiale, dans les quartiers les plus modestes de la bourgeoisie, il dut passer devant le temple d'Eliosa qui l'avait formé, et il ne put s'empêcher d'y pénétrer pour y déposer une prière. L'obscurité apaisante des lieux contrastait avec la clarté extérieure. Phèle demeura devant l'immense requin des gravures du temple pendant quelques minutes, le temps que le souvenir de son ami d'antan devienne trop douloureux et qu'il soit assuré que ceux qui le suivraient potentiellement soient assurés de sa destination factice, avant de quitter les lieux par une trappe dérobée. Ce temple n'avait plus aucun secret pour lui depuis sa petite enfance. Il préconisa d'abord de faire son rapport, et il se rendit au château où les gardes, ayant reçu leurs ordres de Tesla d'Austrich, le laissèrent passer. Il poireauta une heure dans l'antichambre de l'aile est, observant l'élégance des lieux avant d'être finalement reçu. Et alors il entreprit de faire son rapport. |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Lun 7 Déc 2020 - 21:31 | |
| De retour dans la barque, Juliette afficha un air satisfait. Les marchandises étaient toutes amassées dans chaque recoin de l'embarcation. L'eau arriva presque au rebord, si la mer se réveillait, aucun doute qu'elle se renverserait. Le ciel était dégagé et l'oiseau bleu n'était pas très loin. Elle ne prit sont pas le temps de se rhabiller et s'assit à l'arrière pour ramer. Avancer s'avéra plus compliqué qu'elle ne l'avait espéré. C'est à peine si elle arriva à pousser sur les rames. Le matelot n'avait pas menti, ses bras faisaient à eux seuls le travail.
Quand Mathieu les vit arriver, il s'impatienta près de l'échelle en remarquant qu'il manquait quelqu'un. Il n'attendit pas qu'il soit près de la coque du navire pour leur crier :
- Qu'est-il arrivé à monsieur Sarygmar ? Vous avez eu des soucis ?
- Tout va bien, Sarygmar nous retrouve dans un peu moins de trois heures.
Une fois débarquée, Juliette lui expliqua qu'elle avait l'intention de repartir avec le matelot. Il n'était pas enchanté de devoir tout décharger seul, mais ne fit aucun commentaire. La marchande tenait dans ses mains ses affaires et celles de Stophèle. Le regard de Mathieu était fuyant, il était gênée face à sa semi nudité et ne s'attarda pas pour aller remonter les premières marchandises. Le matelot eut du mal à descendre seul le deuxième canot qui tangua dangereusement en s'écrasant contre les vagues.
Juliette lui passa l'arme de Stophèle qui l'encombrait pour descendre. La traversée se fit rapidement et en silence. Le matelot se cala au fond de la barque à peine arrivé, prêt à profiter de ce temps mort pour piquer un somme. Même si cela agaça la marchande, car on ne savait jamais ce qui pouvait se passer en mer, elle ne dit rien. Après tout, il venait de ramener les marchandises quasiment à lui tout seul et il n'avait pas lambiné pour la ramener. Il méritait bien sa pause.
Elle plongea cette fois-ci dans l'eau et fit quelques mouvements en s'enfonçant dans l'océan avant que la transformation ne la paralyse. Ses os se brisèrent, ses muscles se tendirent, tout son être résonna, se déchira. Elle resta là sans bouger quelques secondes à appréhender ses mains et pieds palmés. Son corps plus grand était plus léger, mais plus encombrant. Comme toujours, les premiers gestes furent incertains et elle faillit remonter à la surface.
Cette fois-ci elle arriva à reprendre ses marques avant d'arriver dans la capitale. Elle ne se cogna à personne, son corps devint souple et elle glissa au milieu des rues en direction des quartiers modestes. Là bas elle avait l'intention de rencontrer un ancien soldat qui s'était reconverti en tant que cordonnier pour finir ses vieux jours. On lui avait parlé de lui, car il savait peut-être quelque chose au sujet d'une relique que Juliette recherchait. L'artéfact n'était pas son but, car il ne se trouvait certainement pas à Hélia, mais c'était une occasion qu'elle ne pouvait rater.
Cela ne lui prendrait qu'une petite demi heure, il lui resterait bien assez de temps pour ensuite partir à la recherche de trésors anodins pour les héléos que les humains s'arrachaient. Même si la mode était passé depuis quelques années maintenant, il restait toujours quelques inconditionnels qui adoraient collectionner des objets tout à fait commun de leur monde qu'ils s'imaginaient magique. Juliette ne mentait jamais à propos de l'histoire des objets qu'elle vendait, mais si l'acheteur comprenait de travers et grossissait les traits, elle n'y pouvait rien après tout.
En passant devant le temple, Juliette sut qu'elle était sur le bon chemin. La boutique du cordonnier se trouvait à l'angle d'une rue adjacente, on ne lui avait pas indiqué exactement l'endroit. Alors elle nagea tranquillement sur le côté de la rue en ralentissant aux intersections pour espérer voir son enseigne. |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Dim 7 Mai 2023 - 17:46 | |
| Deux enfants étaient en train de jouer avec un cerceau devant la boutique. C'était une boutique de quartier comme on en trouvait partout à travers le monde. On pouvait voir à travers la vitrine, qui prenait la plupart de la largueur du bâtiment, que l'endroit était assez exigu, mais profond. L'endroit ne payait pas de mine avec sa façade envahie par les mollusques et crustacés, principalement des balanes recouvrant même le coin supérieur gauche de la vitrine. Le reste de la ruelle était aussi bien entretenu, ce qui était assez marquant par rapport à l'avenue principale où se trouvait le temple qu'elle avait croisé quelques instants plus tôt.
Mais ce qui était encore plus étonnant, c'était de trouver un cordonnier sous l'océan. Les Héléos n'étaient pas particulièrement à l'aise avec des chaussures. Cela expliquait sûrement en partie pourquoi il y avait si peu de choix dans sa vitrine où il y avait principalement des sacs et quelques étuis de couteaux. Quant aux rares chaussures, il s'agissait avant tout de sandales faites en lanières.
Juliette ne s'attarda pas plus et entra dans la boutique. L'endroit était parfaitement illuminé avec des coraux luminescents accrochés au plafond. Le cordonnier se tenait à sa table de travail derrière le comptoir. Il s'était levé de son tabouret, mais terminé d'accrocher une sangle à un sac tout en souhaitant la bienvenue au client :
- Bienvenue, je suis à vous dans deux secondes.
Il posa précautionneusement le sac et vint se mettre derrière le comptoir :
- En quoi puis-je vous aider ?
Le cordonnier était assez petit même pour un Héléo, pourtant, derrière lui il avait une longue queue se terminant par une nageoire caudale pointue. Ses écailles étaient d'un blanc sidérant où se dessinait des lignes bleues turquoises dans son dos et sur les côtés. Elles partaient de son cou jusqu'à sa nageoire arrière. Il portait une tenue ordinaire pour les fonds sous-marins, mais par dessus il avait enfilé un tablier assez rigide où se trouvait plusieurs de ses outils. Juliette voulait d'abord savoir à qui elle avait à faire avant de lui parler de ses recherches. C'est pourquoi elle lui répondit :
- Votre boutique m'a intrigué. Je n'avais jamais rencontré de cordonnier dans l'océan. Vous avez ouvert il y a récemment ?
Il fit mine d'être contrarié par sa question :
- Comment ça récemment ? Cela fait plus de dix ans que je me suis lancé dans la confection de sacs et souliers. La mère de la reine a déjà porté l'une de mes créations lors d'un anniversaire du roi.
Il ajouta après un rire franc :
- J'ai vendu 100 souliers l'année suivante. Ca n'a pas été une publicité aussi réussite que je l'avais espéré. Mais j'adore mon métier et il y a toujours quelqu'un qui a besoin d'un nouveau sac ou de réparer le sien. Est-ce votre cas ?
Juliette esquiva sa question pour lui en poser une autre :
- Et vous arrivez à en vivre ? Vous n'avez pas d'activité secondaire ?
Le cordonnier lui répondit sans aucune hésitation ou gêne :
- Ca m'arrive de faires quelques courses pour les gens du quartier. Vous savez, par ici on se serre les coudes. On a de la chance d'être près d'un temple, donc on a peu de criminalité, mais on est tous des travailleurs, on fait avec ce qu'on a et on partage. Et vous que faites-vous ici ? Vous êtes enquêtrice ou vous êtes quand même intéressée par mes produits ?
Juliette se décida enfin à lui dire la véritable raison de sa présence ici. Il avait tout l'air d'être un honnête homme connaissant du monde dans la capitale et ayant le sens des affaires. Il devait en voir des personnes passer devant sa vitrine et à aider ainsi son quartier, il devait être au courant de tout ce qu'il se passait dans le coin. Il avait dû déjà raconté ce qu'il savait à pas mal de voisins pour que cela arrive aux oreilles de Juliette. Elle sortit quelques pièces de sa bourse et les posa sur le comptoir :
- En vérité, je suis antiquaire. On m'a envoyé ici, car vous auriez des informations au sujet d'une relique que je recherche.
Elle n'eut même pas besoin de préciser de quoi elle parlait, le visage du cordonnier s'assombrit. Il ne regarda même pas les pièces et prit un ton ferme :
- Oubliez ça. Je n'ai plus rien à dire à ce sujet. Vous feriez mieux de partir où vous pourriez y laisser des écailles.
Juliette fut surprise par la tournure de la conversation. Elle avait espéré pouvoir obtenir facilement ces informations. Après tout, la relique qu'elle recherchait n'avait aucun pouvoir, c'était une pièce de musée. Un violon aquatique qui avait appartenu au petit-fils bâtard du premier roi de la dynastie des héléos, Alexandrof Waldeep. Ses compositions étaient encore aujourd'hui jouées dans les théâtres sous-marins et même les Humains avaient repris à l'une de ses œuvres sur l'une des légendes de la déesse des Eaux.
La marchande ne comprenait pas bien pourquoi le cordonnier était si nerveux. Son regard se plissa d'incompréhension et elle lui demanda :
- De vous parlez-vous ? Je suis à la recherche du violon de Waldeep. C'est un simple instrument de musique, il n'a de valeur que pour les amateurs d'art et les musées. C'est le conservatoire d'Hélia qui m'a engagé pour le retrouver. La couronne aimerait le retrouver d'après ce que j'ai compris. C'est un travail très bien rémunéré.
Le cordonnier ne la laissa pas continuer. Il avait ramassé les pièces pour les lui rendre, puis il avait nagé au-dessus du comptoir et commençait à la pousser doucement vers la sortie. Même s'il était petit, sa puissante queue lui donnait un élan ferme. Juliette n'arriva pas à le stopper. Elle se laissa mettre à la porte sans chercher à se débattre alors qu'il lui expliquait d'une voix basse, mais rapide, comme un peu affolé :
- Vous ne comprenez rien ! Ce qu'on raconte sur la musique de Waldeep est vraie. Vous feriez mieux de laisser ça aux soldats de la couronne, il n'y a pas qu'eux qui convoitent son violon. Je ne sais pas où est la violon. Vous feriez mieux de chercher une autre relique. Vous saviez que la chasseuse Agatha Loothden avait séjourné à Hélia, au troisième étage au-dessus de la librairie à la place de l'étoile. On dit qu'elle y aurait laissé ses armes bénies par la déesse, mais personne n'a jamais rien trouvé. Je vous souhaite de trouver tous un tas de reliques, mais oubliez le violon.
Il claqua la porte derrière lui, mais resta planté derrière la porte vitrée pour s'assurer qu'elle s'éloigne. Juliette nagea doucement sans se retourner, en esquivant les enfants qui jouaient. Elle se demandait sur quoi elle venait de tomber. Elle se dirigea en direction du conservatoire, il fallait qu'elle les prévienne. Même si elle n'avait aucune information tangible, cela ne signifiait rien de bon s'il s'avérait que le cordonnier avait raison et que les légendes sur la musique de Waldeep étaient réelles. Là-bas, ils devaient connaître la vérité. |
| | | | (#) Sujet: Re: Voyage au centre de la mer Dim 14 Mai 2023 - 20:41 | |
| Construit il y a plus de 500 ans, le conservatoire d'Hélia est une institution dans tout l'océan. Au cœur de ce temple de la musique, on était formé les plus grands musiciens héléos. C'est aussi une scène exceptionnelle où sont accueillis les plus merveilleux opéras et concerts. À cette heure de la journée, il n'y avait pas de représentations. La place devant le haut parvis était quasiment vide. Il n'y avait personne au milieu des immenses colonnes qui encerclaient l'entrée. Juliette ne s'attarda pas vraiment sur la beauté des lieux et la splendide rosace aux vitraux multicolores au-dessus de la haute porte sculptée. L'entrée des artistes et des étudiants se trouvait sur la face gauche du bâtiment. Il y avait deux larges portes très sobres au même niveau que le reste de la rue. Toute la partie inférieure du conservatoire était dans un verre bien plus opaque que le reste du bâtiment et l'on ne voyait absolument rien à l'intérieur. Les portes étaient fermées la plupart du temps, mais il y avait à côté un écriteau indiquant de frapper trois coups secs pour appeler le concierge. Juliette s'exécuta. Une très jeune femme, avec un lourd trousseau de clés, apparut derrière la porte et lui demanda qui elle était et la raison de sa venue. La marchande se contenta de lui donner son nom et qu'elle venait voir le professeur Hyglao. Juliette se dirigea directement vers sa salle de cours sans s'attarder dans les couloirs. Tout le rez-de-chaussée du conservatoire n'était qu'un dédale de couloirs où il était simple de se perdre. Par chance il était seul. Elle lui fit son rapport et reçut quelques pièces en échange de ces informations. Le professeur ne voulut pas parler plus de cette affaire avec elle et lui demanda lui aussi d'oublier cette chasse au trésor, c'était une affaire de la couronne avait-il ajouter pour bien se faire comprendre. Juliette le remercia et s'en alla sans rien ajouter. En sortant du conservatoire pourtant, elle n'arriva pas à penser à autre chose. Même si elle n'avait aucune envie de se mettre en travers des intrigues de la cour, la réserve d'Hyglao n'avait fait que renforcer la curiosité de Juliette et elle l'avait pris comme un aveu silencieux. Elle ne savait pas grand chose sur la légende de la musique de Waldeep, mais l'idée même d'un violon contrôlant les émotions des personnes était une chose si extraordinaire qu'elle en oubliait presque le danger qu'elle pouvait courir si elle essayait ne serait-ce que de récolter des informations auprès de n'importe qui. Il lui fallut un peu plus d'une heure pour se décider. Alors qu'elle avait dans les mains une magnifique robe violine avec des perles cousues en guise de ceinture et sur le décolleté, Juliette la reposa et quitta la rue marchande. Elle n'avait presque rien acheté pour revendre aux Humains, la comptine de Waldeep lui trottait dans la tête inlassablement. Elle se mit à la fredonner en prenant la direction de la bibliothèque d'Hélia. C'est là-bas qu'elle passa tout son temps, à la recherche du moindre livre parlant de Waldeep. Elle partit avec trois petits volumes, un carnet plutôt épais, un recueil de contes et un recueil de partitions. La bibliothécaire lui indiqua qu'elle devait rapporter les ouvrages dans deux mois maximum. Juliette lui sourit et se contenta de lui dire au revoir. Elle avait l'intention de les rendre en parfait état, mais pour la date, cela dépendrait de son prochain voyage à Hélia. Les livres étaient encombrants, Juliette eut l'impression que la surface était à des kilomètres. Les livres étaient un poids mort qui l'empêchait de nager vers la surface. Quand elle sortit enfin la tête hors de l'eau, son soulagement fut de courte durée en voyant qu'elle était assez loin de la barque. Stophèle n'était pas encore revenu. Elle distinguait à peine la tête du marin contre la proue toujours en train de dormir. Une fois dans la barque et sa transformation en humaine achevée, Juliette ne prit pas le temps de se rhabiller et se laissa tomber sur l'un des bancs de la barque. Elle respirait fort et commençait à avoir l'impression de transpirer, c'était bien là l'une des rares choses qu'elle détestait lorsqu'elle était humaine. Elle resta là à moitié affalée sur le rebord de la barque à attendre avec le marin que Stophèle revienne. Juliette profitait de douce brise qui lui rafraîchissait le visage. Après plusieurs longues minutes, elle enfila ses habits d'humaine. Stophèle revient peu de temps après. Il fut tout aussi peu loquace au retour qu'à aller. Il n'y eut que Mathieu qui trouva vraiment étrange que Juliette ne rapporte rien de son deuxième voyage. Il se montra insistant tout le long de leur retour vers le port d'Acretis. Juliette lui confia sa mésaventure avec le cordonnier le lendemain à un moment où Stophèle était à l'avant du bateau et le marin dans la cale pour faire l'inventaire des marchandises. Tout comme elle, il ne connaissait pas grand chose au musicien et n'avait même jamais entendu la comptine qui parlait de son violon enchanté. Il l'incita même à ignorer les recommandations du professeur d'abandonner cette quête. Juliette dut lui demander d'arrêter d'en faire toute une montagne, ce n'était ni l'endroit, ni le lieu pour en parler, mais elle était heureuse de son enthousiasme et son aide serait la bienvenue pour étudier les livres qu'elle avait emprunté à la bibliothèque. Dès leur retour au port, en fin de matinée du 1er Filiota, Stophèle s'éclipsa à peine la planche descendue pour relier le ponton. Quant à Mathieu et le marin, ils déchargèrent les marchandises alors que Juliette s'occupa de nettoyer le pont et fermer toutes les cabines derrière eux. Une fois seule, elle se rendit dans sa cabine et sortit les livres de la bibliothèque sur son bureau. Elle commença par feuilleter le recueil de contes à la recherche de celui sur le musicien fou amoureux. Il commençait par la comptine de Waldeep. "Waldeep jouait les plus belles musiques avec son violon qui ensorcelle le public. Jusqu'à ce qu'un jour il y ait un hic et qu'il perde la précieuse relique. On n'oublia pas l'instrument magique, aux notes envoûtantes et fantastiques. Personne n'entendit plus sa mélodie mélancolique, raisonnant dans une étendue désertique."
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